JANOT CHEZ LE DÉGRAISSEUR
OU À QUELQUE CHOSE MALHEUR EST BON
COMÉDIE-PROVERBE EN UN ACTE

M. DCC. LXXIX.

de Louis-François Archambault, dit Dorvigny

À PARIS, chez CHARLES DE SERCY, au Palais, au sixième pilier de la Grand Salle, à la Bonne Foi Couronnée.

PERSONNAGES. §

  • JANOT.
  • SIMON, maître dégraisseur.
  • MADAME SIMON.
  • LA COMTESSE.
  • MADEMOISELLE COURTOIS, femme de chambre.
  • UN SUISSE.
  • LE CLERC DU COMMISSAIRE.
  • PERRETTE, fille de boutique de Simon.
La scène est dans la boutique de Simon.

SCÈNE I. Janot, Perrette §

JANOT.

Comment que c’est que vous dites donc ça, Mam’selle ? Est-ce que vous n’voyez-t-i’ pas ben que c’est moi.

PERRETTE.

Oh ! Ma fine, ça s’peut bien que ça soit vous, mais je n’avons pas un brin de souvenance de vot’ figure.

JANOT.

1

C’est pourtant ben la même avec quoi que je suis venu pour une veste, l’autre jour qui f’sait nuit, que vous étiez toute seule, où ce qu’i’ n’y avait tout plein de... de cambouis dessus.

PERRETTE.

Ah ! Je nous rappelons un tantinet, où ce que j’avions idée mêmement que c’était de...

JANOT.

Tout juste : pas vrai que vous y êtes à présent ?

PERRETTE.

Oui, oui. Oh ben ! Mais je l’avons fourrée là avec les autres. L’bourgeois est sorti ; mais quand i’ rentrera, i’ commencera par les pus pressés et la vôtre passera à son tour.

JANOT.

Ah ! Jarni ! L’pus pressé c’est moi, qu’i’ faut que j’ rende celle-là ce soir, qu’ c’est sa veste des dimanches, à Dodinet, qu’i’ m’a prêtée.

PERRETTE.

Eh ben ! I’ ne faut pas encore crier. P’t-êt’ qu’elle sera faite aujourd’hui. Acoutez, je v’nons justement d’acheter du savon : quand l’bourgeois viendra, j’ l’i recommandrons qu’i’ s’ mette après tout de suite.

JANOT.

Ah ! Mam’selle, je vous remercierai ben, allez. Et si vous avez queuque fois, qu’est-ce qui sait ? Queuque maille d’échappée, vous n’avez qu’à venir à moi.

PERRETTE.

Vous êtes ben honnête : est-ce que vous savez les reprendre ?

JANOT.

Oh ! Pas par moi-même : mais c’est que j’ai une cousine, sous vot’ respect, au coin de la rue là, contre c’te fontaine, qu’est ravaudeuse. Ça fait que, pour ce qui est d’une maille, voyez-vous, ou ben d’un point d’aiguille, ça n’ m’embarrasse pas.

PERRETTE.

Tredame ! Quand on a comme ça des talents dans une famille, c’est bien agréable.

JANOT.

Pas vrai, Mam’selle ? Eh ben ! Ne vous en faites pas de faute, allez, d’aiguilles, y en aura toujours cheux nous à votre service, d’acier, ce qu’y aura de plus fin encore !

PERRETTE.

Ça n’est pas de refus : aussi quand vous aurez queuque tache, si vous y êtes sujet, je vous demanderons la préférence.

JANOT.

Oh ! Sujet comme ça : je suis assez prope dessus moi, mais ça vient queuque fois d’une fenêtre où ce qu’on passe, et puis on attrape ça ; vous sentez ben... Ça dépend d’un gare l’eau ! D’ pus ou d’ moins.

PERRETTE.

Comment ! D’un gare l’eau ! Et vous disiez que c’était du cambouis.

JANOT.

Oh ! Cambouis, si vous voulez : c’est ben en façon de cambouis, sinon que... Oh ! Le bourgeois aura ben reconnu tout de suite ce que c’était.

PERRETTE.

Pardine ! Sûrement. Ces gens-là sont au fait. Ah ! Çà, mais ne m’amusez pas plus longtemps ; not’ maîtresse attend après le savon ; j’allons l’i recommander votre veste.

JANOT.

C’est bon, Mam’selle. Moi, je vais faire un tour chez Dodinet, pour voir si i’ m’a trouvé une condition comme i’ m’a promis, dans queuque boutique. Et pis je repasserai pour ma veste dans une heure, où ce que, si c’est prêt, vous savez ben ce que je vous ai dit pour vos mailles... Ne vous inquiétez pas, allez... Et pis vous verrez... Sans adieu, Mam’selle.

Il s’en va.

SCÈNE II. Perrette, Madame Simon, venant de la chambre. §

MADAME SIMON.

Eh ben donc, lambine ! Arrives-tu avec ce savon ?

PERRETTE.

Le v’là, madame.

MADAME SIMON.

Allons, va-t’en ben vite là-dedans me savonner c’te robe qu’est à tremper depis l’ matin... Moi, je vas finir de nettoyer le manteau de l’abbé, qu’on doit venir chercher tantôt.

PERRETTE.

Madame, il y a aussi une veste d’un pauvre diable qu’est bien pressé.

MADAME SIMON.

Ah ben ! Oui, pressé ! Qu’il attende, qu’il attende, quittez donc tout ben vite. Pardi, pardi, chacun son tour. Allons, allons, allons, fais ce qu’on te dit, et donne-moi ce manteau. Je l’ai promis pour ce matin. I’ n’y a pus qu’à le repasser ; chauffe-moi le fer.

PERRETTE.

En v’là un sus l’ réchaud.

MADAME SIMON.

C’est bon, va savonner.

PERRETTE.

J’y vas madame.

Aparté, en s’en allant.

Je parlerons au bourgeois quand i’ rentrera.

SCÈNE III. §

MADAME SIMON.

Queu diable de goût que ça sent donc, ce manteau ? Ça porte à la tête. Ces ferluquets d’abbés, ça a toujours un tas d’odeurs dans leurs poches. Ça approche des femmes, ça va aux toilettes. C’est queuqu’ essence. La chaleur fait sortir ça. C’est fort comme tout.

SCÈNE IV. Madame Simon, Simon, rentre avec un paquet. §

SIMON, à lui-même.

Mais ce n’est-i’ pas un sort donc ça !

MADAME SIMON.

Qu’est-ce que t’as donc à gronder, Monsieur Simon ? Est-ce qu’on ne t’a pas donné d’argent ?

SIMON.

De l’argent ? Non, mais en place on m’a dit des sottises.

MADAME SIMON.

Des sottises ! Et pourquoi donc ça ?

SIMON.

Je te dis que ça m’ passe, moi : faut qu’i’ gn’y ait queuque chose là-dessous que je ne conçois pas. Vois-tu c’t habit que je rapporte ?

MADAME SIMON.

Eh bien ! Après ?

SIMON.

Sens-le.

MADAME SIMON.

Ah ! C’est singulier... Quiens, vois-tu ce manteau ?

SIMON.

Eh bien ?

MADAME SIMON.

Flaire.

SIMON.

Ah ! Sarpédié !

MADAME SIMON.

C’est la même chose.

SIMON.

Mais, dis-moi donc un peu, toi, d’où diable est-ce que ça vient-i’ ?

MADAME SIMON.

Je n’y comprends rien : ça ne serait pas du musc, queuquefois, échauffé ?

SIMON.

Bah ! Du musc ! Sûrement non, ni de l’ambe non pus, va ; et pis ce monsieur dit que c’ goût-là n’était pas dans son habit avant.

MADAME SIMON.

C’est peut-être aussi dans les drogues que t’emploies. Faudrait y prendre garde, au moins.

SIMON.

Queu que tu me chantes dans mes drogues ? Quiens, depis le temps que je travaille, tu vas m’apprendre... Y a queuque chose là-dedans qui n’est pas naturel, je te dis... Qu’est-ce qu’est venu ici pendant que j’étais dehors ?

MADAME SIMON.

2

Il est venu d’abord c’te petite couturière qui a apporté son déshabillé d’indienne qu’all’ s’est roulée dans l’herbe avec, au Pré-Saint-Gervais : il est tout taché.

SIMON.

Oh ! Ben ben ! Je l’i savonnerons, avec une petite lessive, i’ n’y paraîtra pas après.

MADAME SIMON.

Y a encore là l’habit d’un milord qui était à parler d’affaires avec une danseuse sur le théâtre : il y a tombé un lampion dessus.

SIMON.

Aussi pourquoi va-t-il se fourrer là ? On dit que gn’y a rien de si tachant que ces coulisses !

MADAME SIMON.

La petite voisine de là devant a aussi apporté sa robe de noce.

SIMON.

Bah ! Est-ce qu’elle est déjà tachée ?

MADAME SIMON.

All’ a été au bal avec, à ce qu’all’ dit, on l’y a fait prendre des confitures, des glaces... Si ben qu’elle a tout poissé sa garniture.

SIMON.

Ah ! Dame ! V’là le danger qu’i’ y a à être sur sa bouche : c’est pas la première qui s’y est attrapée, va. Eh ! Dis donc ? La besogne que je t’avais laissée est-elle faite ? M’as-tu dégraissé le dos de c’t avocat ?

MADAME SIMON.

Oui, on l’i a reporté ce matin.

SIMON.

3

M’as-tu savonné le côté gauche de ce faraud qui fait toujours chapeau sous le bras ?

MADAME SIMON.

Y a beau temps. J’ai décrassé aussi le frac de ce Gascon.

SIMON.

C’est une bonne pratique que celui-là ! N’est-ce pas déjà sa cinquième lessive ?

MADAME SIMON.

Oui, ma foi. S’il le rapporte encore, j’ai ben peur qu’il ne reste tout entier dans la chaudière.

SIMON.

Ma foi, c’est son affaire... À propos, l’habit de ce procureur, il fallait ben le soigner celui-là : tu sais qu’il est difficile comme tout à servir.

MADAME SIMON.

Ah ! C’est que ces messieurs-là, vois-tu, se connaissent en dégraissage.

SIMON.

Allons, mets-moi tout ça à part, pour quand on le viendra chercher que ça soit prêt : je vais travailler là-dedans.

SCÈNE V. Madame Simon, Mademoiselle Courtois, Un Suisse, entrant un peu après. §

MADEMOISELLE COURTOIS.

Votre servante, Madame Simon, je viens chercher la robe de Madame.

MADAME SIMON.

Ah ! La v’là, Mam’selle ; j’allais vous la reporter.

LE SUISSE.

Dire ein peu, vous, matame ou matemoiselle, l’y être ici la dégraisseur ?

MADAME SIMON.

Oui : voulez-vous lui parler ?

LE SUISSE.

Non : ché fouloir que lui parle pour moi.

MADAME SIMON.

Eh ben ! I’ va venir. Qu’est-ce qu’i’ vous faut ?

LE SUISSE.

Auparavant faire moi la plaisir prendre fous ein prise tabac.

MADAME SIMON, prenant du tabac.

Après, voyons ?

LE SUISSE.

Ein petite moment ; matemoiselle, encore faire moi l’honneur prendre aussi.

MADEMOISELLE COURTOIS.

Je le veux bien, Monsieur, et je vous remercie.

LE SUISSE.

Pon, afale, fort.

Madame Simon éternue.

Ah ! Gouth ! À pressent faire la plaisir pour moucher ein peu.

MADEMOISELLE COURTOIS.

Il est divertissant : mouchons-nous pour voir.

MADAME SIMON.

Mais où ce que tout ça nous menera enfin !

LE SUISSE.

Faire toujours ; nous rire ben après.

MADAME SIMON.

Allons, voyons donc.

Elles se mouchent à diverses reprises aux commandements du Suisse.

LE SUISSE.

Fort... encore... assez...

MADEMOISELLE COURTOIS.

Eh bien ! Que faut-il faire à présent ?

LE SUISSE.

À c’t’ heure, recarte-vous ici.

Il montre une culotte.

MADAME SIMON.

Qu’est-ce que c’est que ça ?

LE SUISSE.

Fous connaître pas ?

MADAME SIMON.

Pardine ! C’est...

LE SUISSE.

Justement ! Vot’ mari rendre pour moi hier, faire la plaisir toutes les teux pour sentir là tetans.

MADAME SIMON, aparté.

Ah ! Je me doute de ce que c’est.

LE SUISSE, à Mlle Courtois.

À fous, matemoiselle.

MADEMOISELLE COURTOIS, le repoussant.

Laissez donc : cela sent mauvais.

MADAME SIMON.

Pardine ! C’est assez naturel.

LE SUISSE.

Non, matame, l’y être pas naturel là tetans. J’afre taché ça à l’exercice afec ein cartouche. L’odeir la poudre à canon l’y être ein bon l’odeir, l’y être parfum pour les braves soldats... Mais celui-ci l’y être l’odeir pour l’ennemi quand il afre peir.

MADEMOISELLE COURTOIS, qui a développé sa robe, dit au Suisse.

Éloignez-vous donc, ça se communique... On dirait que ma robe sent de même.

MADAME SIMON.

Ah ! Nous voilà perdus.

MADEMOISELLE COURTOIS.

Mais effectivement ; je ne sais si je me trompe.

Au Suisse.

Voyez donc vous-même.

LE SUISSE, flairant la robe.

La, l’y est aussi.

MADEMOISELLE COURTOIS.

Madame Simon, qu’est-ce que cela veut donc dire ?

MADAME SIMON.

Ma foi, mademoiselle, je n’en sais rien.

MADEMOISELLE COURTOIS.

Ah ! Bon Dieu ! Voilà une robe abîmée ! Je ne la reprendrai pas comme cela, Madame Simon.

MADAME SIMON.

Mais, ma chère demoiselle, comment voulez-vous donc que je fasse ?

MADEMOISELLE COURTOIS.

Tout ce que vous voudrez, mais je ne l’emporterai pas : je vais avertir ma maîtresse, elle la prendra si cela lui convient.

Elle sort.

SCÈNE VI. Madame Simon, Le Suisse, Simon. §

SIMON.

Ah ! Bonjour, camarade.

À sa femme.

Qu’est-ce qui s’en va là ?

MADAME SIMON.

Ah ! Y a ben autre chose, va. C’est Mademoiselle Courtois, pour la robé de c’te comtesse, qu’est gâtée, et pis v’là monsieur qui n’est pas content non pus.

LE SUISSE.

Non, cherny ! Je l’y être pas content.

SIMON.

Bon, bon, camarade, faut passer par là-dessus : pour un peu d’odeur, un soldat n’est pas si délicat.

LE SUISSE.

Comment fentretiable ! Délicat !... Apprendre fous qu’ein l’odeir comme celui-là il déshonore l’uniforme.

SIMON.

Mais, au bout du compte, je ne suis pas responsable de tout ça, moi ; y a longtemps que je travaille. Je connais mes drogues, je fais l’ouvrage moi-même. Ainsi arrangez-vous, ceux qui ne sont pas contents n’ont qu’à se plaindre.

LE SUISSE.

Qu’appelles-tu plaindre ?... Voir ben, camarate, la plainte l’y être là.

Montrant son sabre qu’il a tiré à moitié.

Charnitiaple !

MADAME SIMON, effrayée.

Au secours !... À la garde !

SCÈNE VII. Les Précédents, Perrette, accourant. §

PERRETTE.

Eh ben ! Eh ben ! Quoi qu’y a donc ?

MADAME SIMON.

Allez ben vite, Perrette ; allez chercher la garde, le commissaire.

LE SUISSE.

Ah ! Terteiffle ! La carte, la commissaire, la tiaple... après fous l’y affre raison. Ché pensir pas tout de suite. Ch’aller moi-même pour chercher la commissaire, ch’apporte ici, et quand il n’a pas faire moi chustice, ché parle après pour toi. Atieu, camarate ; tout à l’heure je reviendrai dégraisser ton poutique.

Il s’en va.

SCÈNE VIII. Simon, Mme Simon, Perrette §

SIMON.

Mais d’où ça peut-i’ donc provenir ? Faut que je dérangions la boutique pour voir un peu ce qui occasionne ça. Perrette, tu n’aurais pas idée de queuq’ chose, toi ?

PERRETTE.

Ah ! Ma fine non... À moins que ca ne soit queuquefois d’une veste qu’on a apportée l’aut’ soir, que j’avons oublié de vous en parler.

SIMON.

Une veste ! Et où que c’est que tu l’as fourrée ?

PERRETTE.

Par là, dans c’tas d’hardes qu’était dans le coin.

MADAME SIMON.

Voyons donc un peu pour que je voie à voir ça.

Ils dérangent tous les hardes.

Ah ! Quiens ! Not’ homme, c’est p’t-êt’ ça ?

Elle lui montre une veste.

SIMON.

Voyons, donne. Ah ! Sarpedié ! V’là le pot aux roses.

À Perrette.

Comment, misérab’, t’es assez idiote pour me mettre une vilainie comme ça à travers mes habits, que v’là tout qu’est empoisonné à c’t’ heure-ci ?

PERRETTE.

Dame, Monsieur, j’avais cru ben faire.

MADAME SIMON.

Mais, grosse bête que vous êtes, est-ce que vous ne sentiez rien donc, quand vous avez pris c’te veste ?

PERRETTE.

Pardon, excuse, Madame : je sentons assez d’habitude, mais j’équions enchifernée ce soir-là.

SIMON.

Ah ! La malheureuse ! Quiens ! Ôte-toi de devant moi, car je t’étranglerais, vois-tu !

À sa femme.

Gn’y a pas à dire non, je sommes dans not’ tort : j’avons gâté les habits de tout ce monde.

MADAME SIMON.

C’est c’te chienne de veste qu’est cause de tout ça, tenez.

SIMON.

Ôte-la d’ici, ta maudite veste et que le diabe la puisse emporter.

Mme Simon jette la veste par la fenêtre. À Perrette.

Et toi, coquine, tu me le payeras : voyez un peu s’il est possible d’être aussi étourdie que ça.

PERRETTE.

Dame ! Monsieur, le soir comme ça...

SIMON.

Tiens, tais-toi, crois-moi... Va faire ton paquet et apporte-moi tes comptes ; c’est ton pus court. Va-t’en l’y régler ça, Mme Simon... Je ne m’étonne pus à présent.

Mme Simon et Perrette sortent.

Quiens ! Qu’est-ce qui vient encore ?

SCÈNE IX. Simon, Janot. §

JANOT.

Monsieur, c’est-i’ vous même que j’ai l’honneur de parler qu’êtes le dégraisseur ?

SIMON.

Oui : quoique vous me voulez ?

JANOT.

Moi ! Oh ! Je viens exprès pour queuque chose peut-être.

SIMON.

Mais encore, de queue part ?

JANOT.

Bon ! De queue part ? Et pardi ! De la mienne. Est-ce qu’on ne vous a pas parlé de ça, c’te demoiselle, avec son savon de tantôt que j’y ai donné l’autre soir ma veste ?

SIMON.

Ah ! Ah ! Un petit instant. Quoi que vous me dites donc là ? Vous venez pour eune veste ?

JANOT.

Eh ! Sûrement, où ce qu’il y a teu un petit accident dont ce que je viens la rechercher.

SIMON.

Dites-moi donc un peu, pays, quoi qu’il gn’y avait donc sus vot’ veste ?

JANOT.

Eh ben ! Est-ce qu’on vous l’a pas dit ? C’est des taches, comme j’ai expliqué à vot’ fille... de cambouis.

SIMON.

De cambouis !... Ne vous trompez-vous pas ?

JANOT.

Quiens, regarde donc comme il fait là le malin, comme s’il n’avait pas ben vu par lui-même ce que c’était.

SIMON.

Ah ! Je commence à me douter de queuque chose.

JANOT.

Pardine! Le gros sorcier ! C’est ben difficile.

SIMON.

C’est c’te vilaine veste que...

JANOT.

Vilaine ! Oh ! Mais i’ ne faut pas la mépriser da, parce que c’était un présent qu’i’ m’avait apporté au jour de l’an, mon parrain, pour mes étrennes, de quatre lieues, dans un pot de chambre, où ce qu’il était venu tout exprès.

SIMON.

Mais je dis, c’est c’te veste qui sentait si fort ?

JANOT.

Oh ! Oui, pour ça, par exempe, on peut ben dire que je n’avais pas été manqué, pas vrai, de ce coup-là ?

SIMON.

Ah ! Je nous y v’là donc. Comment ! Vilain indigne que vous êtes, c’est donc vous qui apportez des vestes comme ça pour dégraisser ?

JANOT.

Eh ! Pardi ! Oui, c’est moi-même. Fallait-il pas la garder comme ça ?

SIMON.

Comment ! Vous n’avez pas de honte ?

JANOT.

Quiens, de la honte pour faire enlever une tache ?

SIMON.

Une tache ! Ne tache ! On ne se tache pas avec ces choses-là.

JANOT.

Queu chien de conte ! Quand on voudra se faire tacher, faudra-t-i’ pas vous venir demander avec quoi ?

SIMON.

Eh ! Ventrebleu ! I’ gn’y a que des cochons et des malpropres qui s’arrangent comme ça.

JANOT.

Malpropre toi-même. Voyez donc un peu comme il est difficile, et c’est ça qui te fait vivre, les malpropres.

SIMON.

Malpropre tant qu’on voudra, mais encore on ne se tache pas avec de certaines choses que...

JANOT.

Et je veux me tacher avec ça, moi, là. Chacun a son goût p’t-êt’. Vous n’êtes pas dégraisseur pour rien, au bout du compte.

SIMON.

Eh ben ! Tache-toi avec le diab’ si tu veux ; va te promener.

JANOT.

Promener ! Oui, je viens exprès la chercher pour y aller, ma veste, à la promenade : est-elle prête ?

SIMON.

Ta veste ? Oh ! Ma foi, elle est peut-être bien loin à l’heure qu’il est.

JANOT.

Ah ! Çà, queu que ça veut donc dire c’te façon-là avec quoi que vous me parlez ? C’est-i’ que vous vous en moquez, dites donc un peu, Monsieur, de moi ou de ma veste ?

SIMON.

Je te dis qu’elle est loin, ta veste, si elle court toujours.

JANOT.

Comment ! Si all’ court ? Mais, jarni ! Je crois ben qu’all’ ne doit pas courir, entendez-vous ben ça, qu’avec mes pieds, ou bien c’est que... Je vous la ferai payer, moi, la course qu’elle fera.

SIMON.

Toi !

JANOT.

Oui-da, moi. Oh ! C’est que je ne suis pas si bête, non, à présent, depis que je fréquente Dodinet, comme j’étais les autres fois.

SIMON.

Oh ! Çà, écoute-moi : je n’ai pas dégraissé ta veste, mais si tu ne t’en vas bientôt, je te vas dégraisser les épaules, entends-tu bien ça ?

JANOT.

Oui-da ! C’est pas de ton métier ça : mais pisque tu le prends par là, j’allons voir ça. Commence toujours par me rendre ma veste, ou sinon...

SIMON.

Qu’est-ce que tu feras ?

JANOT.

Qu’est-ce que je ferai ? Tu le verras.

SIMON.

Eh ben ! Voyons donc. Ma femme l’a jetée par la fenêtre, ta veste, et le diable l’a emportée depuis.

JANOT.

Ah ! Sainte Béthanie ! Tu l’as jetée par la fenête ! Une veste de Saint-Germain, que mon parrain m’avait donnée au bout de six mois, de son onque, qui ne l’avait portée que deux ans, qu’alle était toute flambante neuve.

SIMON.

Va, va, console-toi : alle se nettoyera dans queuque ruisseau.

JANOT.

Dans queuque ruisseau ! Ah ! Jarni ! Ça me tourne tout mon sang... Mais ne crais pas que j’en serai la dupe, non. Je te rendrai celle-là, quand tu me rendras la mienne.

Il s’empare d’un paquet.

SIMON, se jetant sur lui.

Ah ! Coquin, tu me voles !

JANOT.

C’est toi qui me voles, moi je reprends mon bien.

Ils se battent.

SCÈNE X. Les Précédents, Madame Simon. §

MADAME SIMON.

Eh ben ! Queu train que c’est donc là !

SIMON.

Quiens, femme, v’là l’homme à la veste.

MADAME SIMON.

Quoi, c’est vous qui...

JANOT.

Sans doute ! C’est moi. Allez-vous pas fourrer vot’ nez là aussi, vous ?

MADAME SIMON.

Oh ben ! Vous ne risquez rien... Comment c’est vous qui vous accommodez comme çà !

JANOT.

Quiens, m’ame Propet ! Passez donc un peu sous une fenêt’ pour voir, et pis que tout d’un coup un queuq’zun sans rien dire sus vote robe, comme à moi, pan, vous auriez le nez ; cassé après... J’emporte ça toujours.

SIMON.

Arrête-le : ferme la porte, ma femme.

SCÈNE XI. Les Précédents, Le Suisse. §

LE SUISSE.

Ch’ apporte le commissaire, nous voir à c’t heure.

JANOT.

Le commissaire ! Ah ! Jarni ! Je me sauve.

LE SUISSE.

Où ce que toi allir ? Qu’est-ce que l’i être là ?

JANOT.

Monsieur, c’est un coquin qui ne veut pas me rendre ma veste.

LE SUISSE.

Pon. L’i être un fripon encore avec moi. Reste là aussi, toi : tout à l’heure faire ton plainte.

JANOT.

Oh ! Non pas, Monsieur, je sais trop ben ce qu’en vaut l’aune des plaintes, à présent.

SCÈNE XII. Les Précédents, Le Clerc du Commissaire. §

LE CLERC.

Eh bien ! Madame, qu’est-ce que c’est donc que cela ? Voilà plusieurs personnes qui se plaignent de vous. On dit que vous employez de mauvaises drogues et que vous mécontentez toutes vos pratiques. Si cela continue, on sera obligé de faire fermer votre boutique.

LE SUISSE.

Ia, fermer son boutique, mais auparavant il payir mon culotte.

JANOT, au Suisse.

Oui, et ma veste aussi, Monsieur.

MADAME SIMON.

Ah ! Monsieur le commissaire, ce sont de mauvaises langues...

LE CLERC.

Madame, il n’est pas question de nier, il faut répondre sur les faits.

SIMON.

Oui, oui, Monsieur. Tais-toi, femme, laisse-moi parler. V’là la vérité de tout, Monsieur : mes drogues sont bonnes, mais tout ça est venu par un équiproquo, que c’est ce petit drôle-là qu’en est cause.

LE SUISSE, à Janot.

Terteiffle ! Toi l’i afre caté mon culotte ?

JANOT.

Moi, Monsieur ? Ça n’est pas vrai.

LE CLERC, le reconnaissant.

Ah ! C’est toi. Que fais-tu donc là ?

JANOT.

Ah ! Monsieur, vous êtes ben bon de me reconnaître ! C’est que, sous vot’ respect, vous savez ben le conseil d’un écu que vous m’avez donné l’aut’ fois, de six francs, pour c’t’ aventure que vous m’avez dit, va te nettoyer ?

LE CLERC.

J’entends : tu as apporté ta veste ici ?

JANOT.

Oui, Monsieur. Que c’est Dodinet qui me l’a indiqué ; à présent i’ me dit qu’on l’a jetée dans le ruisseau, sa femme !

LE CLERC.

Comment ! Comment m’arranges-tu cela ?

SIMON.

Écoutez-moi, Monsieur, v’là justement l’affaire. C’te maudite veste était toute...

JANOT.

I’ n’y a pas besoin de mettre les i sur les points, Monsieur le commissaire sait ben.

LE CLERC.

Oui, oui : achevez.

MADAME SIMON.

Eh ben ! Monsieur, c’te chienne de veste s’est trouvée fourrée parmi les hardes qui étiont là, et elle a tout équipé, que les pratiques s’en plaignent à présent.

LE CLERC.

Ah ! Dame, c’est votre faute : c’était à vous de ne pas mettre cette veste avec les autres effets. Vous avez tort.

LE SUISSE.

Assurément : mon culotte n’afre point affaire avec son veste.

JANOT.

Et par vengeance contre ma veste, il dit à présent qu’il l’a jetée dans la rue.

LE CLERC.

C’est encore un autre tort que vous avez.

SIMON.

Ah ! Ventrebleu ! V’là eune belle journée que j’avons fait là. Queux ressources y a-t-i’ donc à ça ?

LE CLERC.

Il n’y en a pas d’autre que de réparer votre étourderie : donnez une veste à ce garçon en place de la sienne, et si l’odeur des effets endommagés ne passe pas, vous serez obligé de les payer.

LE SUISSE.

L’l’ être ein pon chuchment. Grand merci, monsir.

À Simon.

Sans atieu, camarate ; che cours encore pour l’exercice, et je laisse ici le paquet. Temain nous finir entemplement. Atieu, monsir la commissaire.

Il s’en va.

SCÈNE XIII. Les Précédents, sauf Le Suisse. §

JANOT, au clerc.

Monsieur se ressouviendra ben que ce n’est pas moi qui ai entamé la plainte c’te fois-ci.

LE CLERC.

Oui, oui : c’est par ricochet. Il ne t’en coûtera rien, au contraire. Allons, Monsieur Simon, mettez-vous à la raison et promettez à ce garçon de le dédommager.

SIMON.

Eh ben ! Puisqu’il le faut.

JANOT.

Ah ! Ce n’est pas la peine qu’il me promette. Je le tienrlrai bien quitte, pourvu qu’i’ me donne...

MADAME SIMON.

Monsieur le commissaire, je ne demandons pas mieux que de nous exécuter ; mais c’est ben malheureux pour nous, toujours.

LE CLERC.

Toutes ces réflexions-là viennent trop tard, il fallait les faire auparavant : croyez-moi, finissez, et que cela vous serve d’avis pour une autre fois.

SIMON.

Eh ben ! J’ai là-dedans un petit habit tout neuf d’un faraud qui m’emporte encore de l’argent. Venez-vous-en l’essayer. Si i’ vous va, je vous le donnerai : je ne peux pas mieux dire.

JANOT.

Ah ben ! Comme ça, je s’rons bientôt d’accord. Je n’ai pas pus de fiel, moi, au sujet de ma veste, qu’un pigeon, pourvu que j’en aye une meyeure, c’est tout d’ même.

LE CLERC.

Allez, allez vous arranger, et une autre fois, Monsieur Simon, faites en sorte qu’on n’entende plus rien dire contre vous.

SIMON.

Oh ! J’y prendrons garde, allez : ça me vaut une bonne leçon.

JANOT.

Et moi, Monsieur le commissaire, drès que j’en aurai d’autres à faire, des plaintes, je vous promets ben que je n’irai pas à d’autres qu’à vous.

LE CLERC.

Je vous suis obligé de la préférence.

SCÈNE XIV. Les Précédents, sauf Le Clerc. §

SIMON, brusquement à Janot.

Allons ! Marche là-dedans.

JANOT.

Oh ! Mais ne brutalise pas, da : car il n’est pas encore loin : je te ferais donner une redingote pour les intérêts, moi.

Ils entrent au fond.

SCÈNE XV. Madame Simon, L’Abbé, donnant le bras à La Comtesse. §

LA COMTESSE.

Est-ce vous qui êtes Madame Simon ?

MADAME SIMON.

Pour vous obéir, Madame.

LA COMTESSE.

Que veut dire ma femme de chambre, d’une robe qu’elle a apportée ici et que vous avez gâtée ?

MADAME SIMON.

Hélas ! Madame, c’est un grand malheur où ce que n’y a pas de not’ faute, que v’la déjà ben d’ l’argent que je perdons par rapport à ça, et que je sommes ruinés, si vous n’avez pas pitié de nous.

L’ABBÉ.

Mais qu’est-ce que c’est donc que cet événement ? Qu’est-ce qui vous arrive ?

MADAME SIMON.

C’est par la faute d’une malheureuse fille de boutique qui a mêlé des effets où que ça s’est corrompu l’un par l’autre.

L’ABBÉ.

Comment donc ! Mais c’est une aventure que tout cela : je vois d’ici, Madame la comtesse, que vous en serez pour votre robe. Mais à propos de cela, dites-moi donc, la bonne, vous avez un manteau ici à moi !

MADAME SIMON.

Hélas ! Monsieur l’abbé, votre manteau...

L’ABBÉ.

Comment donc ?

LA COMTESSE.

Ah ! L’abbé, voilà un hélas de mauvais augure, et je crois que la fatalité n’aura pas épargné votre manteau.

L’ABBÉ.

Expliquez-vous donc, Madame Simon. Est-ce qu’il est aussi perdu, ce manteau ?

MADAME SIMON.

Perdu ? Oh ! Non, Monsieur : sinon que vous y trouverez un peu d’odeur.

L’ABBÉ.

Oh ! Pour de l’odeur, si elle n’est pas trop forte...

À la comtesse.

Madame, on est accoutumé aux odeurs à présent... Voyons donc ?

MADAME SIMON.

Le v’là, Monsieur.

L’ABBÉ.

Ah ! Fi donc ! Quelle horreur ! Vous appelez ça de l’odeur, Madame Simon ?

MADAME SIMON.

Dame ! Mon cher Monsieur, je vous dis que c’est un sort qu’on nous a jeté.

L’ABBÉ.

Non, parbleu ! Ce n’est point un sort : c’est bien de... En vérité, Madame la comtesse, ce sont des effets perdus entièrement, abîmés sans ressource.

LA COMTESSE, d’un ton dur.

Vous êtes une femme bien maladroite, Madame Simon : c’est une mauvaise plaisanterie que vous nous faites là.

MADAME SIMON.

Ah ! Ma chère dame, ne vous fâchez pas contre moi. La tête m’en tourne, du chagrin que j’en ai. Monsieur l’Abbé, intercédez pour nous, je vous en supplions. Je ne sommes pas à notre aise. Mon mari et moi, je ne faisons que de nous établir. J’avons déjà un enfant en nourrice et pis un autre qui s’avance.

SCÈNE XVI. Les Précédents, Simon, Janot, en habit de jockey. §

SIMON, à Janot.

La, vous v’là ben comme ça !

MADAME SIMON.

Ah ! Not’ homme, viens-t’en m’aider à fléchir c’te bonne dame : quiens, c’est à elle la robe.

SIMON.

Hélas ! Madame, je n’ savons comment réparer ça. Je sommes un malheureux, vous êtes ben la maîtresse de faire vendre ma boutique, et encore ça ne nous acquittera pas... V’là c’ti-là qu’est cause de ça, tenez, et je viens encore de l’i rendre un habit en place de sa veste qui a empoisonné tous vos effets.

LA COMTESSE.

Comment ! Mais je crois que c’est Janot.

JANOT.

Oui, sûrement, Madame, c’est ben moi, et ben à vot’ service encore.

LA COMTESSE.

Mais voyez donc, l’Abbé, comme il est bien dans cet habillement-là !

L’ABBÉ.

Oui, il est tout à fait intéressant.

JANOT.

Ah ! Monsieur, c’est une marque de vot’ part.

L’ABBÉ.

Mais, Madame, si, comme ils le disent, cela provient de l’histoire de Monsieur Janot, ces pauvres gens sont plus malheureux que coupables...

MADAME SIMON.

Ah ! Monsieur l’abbé, je vous en prions... Ma chère dame, c’est lui...

Elle se jette aux pieds de la comtesse.

JANOT.

Moi ! Madame ! Mais je suis-t-i’ cause moi, si ça se rencontre avec mon histoire de l’aut’ jour ? Vous sentez ben, Monsieur l’abbé ?

L’ABBÉ.

Oui, oui, je sens très bien.

LA COMTESSE.

Ah ! L’aventure est trop drôle, j’en ris malgré moi. Rassure-toi, Janot : levez-vous, bonne femme, et ne parlons plus de cela ; mais une autre fois faites un peu plus d’attention.

SIMON.

Ah ! Madame, queue générosité ! Ah ! Monsieur l’abbé !

L’ABBÉ.

Voilà qui est fini ; et pour n’avoir plus occasion d’y penser, Monsieur Janot me fera l’amitié d’accepter ce manteau ?

JANOT.

Ah ! Monsieur l’abbé, que le Ciel vous le rende.

LA COMTESSE.

Monsieur, les bons exemples doivent être suivis, et je vous imite. Écoute, Janot, si tu veux faire la paix avec Mademoiselle Suzon, donne-lui ma robe, je t’en fais présent.

JANOT, transporté de joie.

Ah ! Ma chère dame ? Est-ce-t-i’ possible que tout ça !... Comment ! La robe de c’te belle dame !... Je n’en reviens pas, moi... mais pour Mam’selle Suzon... je n’ai pas de rancune, puisque ça m’a valu tout ça de la sottise qu’elle m’a faite. Mais elle n’en tâtera que d’une dent, toujours.

LA COMTESSE.

Eh bien ! Écoute, Janot, puisque tu renonces à Mademoiselle Suzon, j’ai une autre proposition à te faire.

JANOT.

De quoi que ça pourrait être, Madame ?

LA COMTESSE.

Tu viens de faire ma conquête avec cet habit-là. J’ai cédé mon jockey à une de mes amies, et si tu veux rester avec moi en cette qualité, tu n’as qu’à monter derrière mon carrosse, tes gages courront dès ce moment.

JANOT.

Ah ! Jarni ! Pas si bête que de manquer ça, moi. Madame, je vous prends au mot.

LA COMTESSE.

Venez avec moi, l’abbé ; je vais vous reconduire.

SCÈNE XVII ET DERNIÈRE. Simon, Madame Simon, Janot, émerveillé. §

SIMON.

Eh ben ! Suis-la donc, imbécile.

JANOT.

Ah ! Mordine ! M’est avis que je rêve. Ce que c’est que de nous, pourtant. Au moment qu’on s’y attend le moins... et comme ça m’est venu encore !... Des coups, l’histoire de la fenêtre... mis à la porte... et pis v’là des présents... des conditions... des comtesses !... Ça prouve bien qu’on a raison de dire : À QUELQUE CHOSE MALHEUR EST BON.