**** *creator_carbondeflins *book_carbondeflins_maridirecteur *style_verse *genre_comedy *dist1_carbondeflins_verse_comedy_maridirecteur *dist2_carbondeflins_verse_comedy *id_LABBESSE *date_1791 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_labbesse Arrêtez, malheureux. Ce n'est qu'avec l'horreur que je vous vois tous deux ; Vous êtes retourné dans un monde profane ; Vous avez délié les noeuds les plus sacrée. L'Église vous condamne. Dans ces lieux saint et retirés Venez-vous apporter vos coupables maximes ? Nous ne redoutons rien; Nous regardons comme des crimes Les lois qui de vos voeux ont rompu le lien. Fuyons, fuyons, mes soeurs, et ne l'écoutons pas. Sortez, méchants. Venez, entourez-moi, mères obéissantes : J'entends autour de nous, colombes gémissantes, Voler les féroces vautours. Mais nous saurons braver leur fureur impuissante ; Et dans le paix promise aux âmes innocentes, Nous verrons s'écouler les derniers de nos jours. Parle, que viens-tu faire, Nicolas ? Comment ? Il connaîtra les coeurs qui l'on ose insulter Par une injuste prévoyance ; Nous ne mentirons pas à notre conscience ; Nous saurons résister à tout. Du courage, ma soeur. Soeur Pétronile. Il n'est plus bon à rien. Je veux de mon argent, faire un plus noble usage, Pour mon neveu le chevalier. Il sera colonel. Ici tout le monde l'estime. Hélas ! Que dira-t-on ? Si je me détermine à profiter enfin De cette liberté que le décret nous laisse, À m'avoir un mari, travaillez sourdement ; Mais il faut nécessairement, Qu'il ait appartenu jadis à la noblesse, Ou du moins ait été dans quelque parlement. Songez qu'il faut un ci-devant Pour une ci-devant abbesse. Je quitte le couvent avant la fin du jour. Je perds le titre d'abbesse ; C'est un fâcheux accident. Quoi ! L'on veut de sa noblesse Priver aussi le couvent ? Mais un destin plus propice À mes voeux est présenté ; Il n'est point de sacrifice Qu'on ne fasse à la liberté. **** *creator_carbondeflins *book_carbondeflins_maridirecteur *style_verse *genre_comedy *dist1_carbondeflins_verse_comedy_maridirecteur *dist2_carbondeflins_verse_comedy *id_AGNES *date_1791 *sexe_masculin *age_jeune *statut_exterieur *fonction_autres *role_agnes Vous voyez. Soupçonnez-vous encore ? Mon père ! Vous voyez, Théotime. À peu près. Mon père, le couvent.... Quel supplice ! C'est un jeune homme que j'estime. Le père Théotime. Mon père, très souvent. Car Monsieur cultive un talent, Auquel depuis six mois volontiers je m'applique. Je me découvre assurément. Mon père, il m'apprend la musique. Sa voix, je l'avouerai, plaît fort à mon oreille. Et ce désir... Qui ? Lui ? Pour vous faire plaisir Il est prêt à tout entreprendre. Mais comme vous pourrez. Eh bien ! Vous en ferez. Quoi ?... Je n'en sais pas un mot. Héloïse est plus à plaindre : Non, jamais son tendre amant, Sans l'outrager ne peut craindre De son coeur un changement. Héloïse le lui jure, Qu'il entende ce soupir ; Héloïse peut mourir, Mais ne peut être parjure. Non, je serai fidèle, et mon coeur l'a juré. Pardonnez au trouble où je suis ; Oui, j'ai peine à quitter une maison si chère, Pour entrer dans le monde où je suis étrangère ; Et je vais loin de vous rêver à mes ennuis. Plus qu'on ne saurait dire. C'est dans la solitude et le désoeuvrement Qu'avec plus de pouvoir l'amour tient son empire. Mon père à vos genoux... Si je sors du monastère, L'hymen m'enchaîne à jamais : Le lien que l'on préfère Ne laisse point de regrets. Le nouveau noeud que j'adore Sera toujours respecté. C'est pour l'engager encore, Que je reprends, ma liberté. **** *creator_carbondeflins *book_carbondeflins_maridirecteur *style_verse *genre_comedy *dist1_carbondeflins_verse_comedy_maridirecteur *dist2_carbondeflins_verse_comedy *id_THEOTIME *date_1791 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_theotime Attendons. Lorsqu'elles vantent ma sagesse, Elles ne savent pas ce que je sens pour vous ; Et je suis plus faible qu'eux tous, Si l'amour est une faiblesse. Attendons votre père. Oui c'est lui qui doit venir; Son district l'a nommé. Écoutons jusqu'au bout. Un prêtre respecté, Qui, dans cette maison a trente ans habité. Sévère pour lui-même, indulgent pour les autres. Je vous perds, c'en est fait. Quel nouveau malheur ! Je ne chante pas bien. Je n'ai point de chansons. Quand par un oncle surprise Dans les bras de son amant, La trop sensible Héloïse Vit commencer son tourment. Coup affreux ! Douleur extrême ! L'amant seul peut la sentir : N'est-ce pas déjà mourir, Que de perdre ce qu'on aime ? Voici le couplet qui commence : Agnès en sait la suite. Vous ferez comme moi. C'en est trop, chère Agnès, je pars désespéré. Jour heureux !... sort propice ! L'Hymen n'est point une chaîne Lorsqu'il unit deux amants, Et je vous soumets sans peine Mes voeux et mes sentiments. En vous, le pouvoir suprême Ne peut être redouté ; Obéir à ce qu'on aime Vaut bien mieux que la liberté. **** *creator_carbondeflins *book_carbondeflins_maridirecteur *style_verse *genre_comedy *dist1_carbondeflins_verse_comedy_maridirecteur *dist2_carbondeflins_verse_comedy *id_GABRIEL *date_1791 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_gabriel Pourquoi me fuyez-vous ? Nous venons détromper d'innocentes victimes ; Et nous réussirons. Je suis vraiment fâché que cela vous déplaise : C'est une coiffure à l'anglaise. Elle est fort à la mode, et rend le cerveau sain ; On en est levé plus matin. Oh ! Je vous en réponds : du parti populaire, Je suis le plus ferme soutien. J'avais, quand j'étais bernardin, Un talent marqué par le chaire ; Je faisais des sermons que l'on me payait bien ; Mais aujourd'hui pour la fortune Je descends de la chaire et monte à la tribune. C'est qu'il lui manque un peu d'usage. Cela viendra. Pour porter un bon jugement, Gardons de nous fier à la seule apparence. Pouvez-vous vous vanter de notre résistance Qu'on ne tentera que faiblement ? Sous une heure au plus tard, monsieur le commissaire Doit arriver dans le couvent, Et nous verrons. J'ose aussi me flatter Que ces dames vont adopter Un habit à la fois plus frais, et plus commode, Vont changer de parure, ainsi que de maison ; Et je vais, pour cette raison, Leur envoyer bientôt, des chapeaux à la mode. Mesdames, vous voyez si je m'étais trompé. **** *creator_carbondeflins *book_carbondeflins_maridirecteur *style_verse *genre_comedy *dist1_carbondeflins_verse_comedy_maridirecteur *dist2_carbondeflins_verse_comedy *id_SERAPHIN *date_1791 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_seraphin La raison nous absout. Il faut se conformer à l'état qu'on a pris. Je chantais assez bien ; pour nos moines ravis, Ma voix charma souvent la longueur de l'office ; Et j'aurais dans le temps jadis, Obtenu le bénéfice : La nation les a tous pris. J'ai gardé mon goût, et je chante. Des opéras. Jadis, je chantais tristement Quelque dévote rapsodie ; Aujourd'hui, je chante gaîment L'amour, les jeux et la folie ; Tout change de rôle à présent. L'aristocrate maintenant, N'a plus aucun projet de guerre ; Le prélat ne fait de serment Qu'à la maîtresse qu'il préfère ; Tout change de rôle à présent. Vous avez aimé le couvent Malgré la tristesse profonde ; Mais vous allez prendre un amant, Et suivre tous les goûts du monde ; Tout change de rôle à présent. Pour moi j'espère Que l'on va voir ici beaucoup de changement ; Et je crois que le plus grondeuses Ne voudront pas, à m'imiter, Se montrer les plus paresseuses. De vous je me suis occupé ; Je viens vous apporter un charmant vaudeville, Que depuis ce matin l'on chante par la ville. Si nous sortons d'esclavage, Mes amis de ce bienfait, Aux femmes rendons hommage, Car les femmes ont tout sait : Leurs bons mots et leur aisance De tout temps ont éclaté, Et nous leur devons en France L'exemple de la liberté. **** *creator_carbondeflins *book_carbondeflins_maridirecteur *style_verse *genre_comedy *dist1_carbondeflins_verse_comedy_maridirecteur *dist2_carbondeflins_verse_comedy *id_NICOLAS *date_1791 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_nicolas Je viens avertir Qu'il faut ici qu'on déménage ; Qu'on va bientôt ouvrir la cage, Et que les oiseaux vont partir. Ce n'est plus un mystère. Voici le commissaire. Quant à moi, je serai plus sage ; Je suis encore chez vous engagé pour deux ans. Mais le couvent bine tôt sera désert, je gage ; Et libre désormais de mes engagements, Je renonce à tous les couvents ; Je retourne à mes champs, et vais dans mon village. Les douceurs et les agréments Qu'on fit goûter à ma jeunesse, Ma rendent plus cruels les mauvais traitements Dont on accable ma vieillesse. Le travail ne me fait pas peur. Lorsque je fus élu pour remplacer mon père, Je crois, en jardinier d'honneur, Avoir rempli mon ministère. Outre le jardin du couvent, Qui fleurit en mes mains indubitablement, Il me fallait soigner celui de chaque mère ; Il me fallait secrètement, Dans le silence des offices, Cultiver les oeillets des soeurs, Les pavots des mères des choeurs, Avec les roses des novices... Chacune, autour de moi, courait d'un pas pressé, Avec cet air charmant, dont la douceur engage. Dans les nombreux travaux que leur zèle partage, J'étais quelquefois devancé, Et j'avais fini mon ouvrage, Avant de l'avoir commencé. Maintenant, quoique vieux, j'ai gardé mon courage, Et je m'épuise encore des efforts superflus ; Mais mon ouvrage ne plaît plus. On s'écarte à ma vue, et tout bas on murmure ; À peine daigne-t-on me dire quelque injure. j'ai chez moi, pour m'aider, pris l'un de mes neveux, Jeune, mais libertin, et surtout paresseux ; Qui, dans votre jardin, gâte tout, je vous jure ; N'importe, il a l'oeil tendre et l'air très dégagé ; De vous, tout ce qu'il dit, obtient quelque louange ; Il a mieux fait, quand il dérange, Que moi quand j'ai tout arrangé ; Mai j'aperçois le commissaire. Monsieur le commissaire, à quoi monte la mienne ? Il faut qu'on s'en souvienne. J'ai trente ans cultivé la terre ; Les Dames ont passé trente ans à ne rien faire ; On leur assure un sort, je reste sans salaire ; Ma foi la nation est injuste en ce point. Ce titre qui vous flatte, Pour moi vous rend injuste, et vous fait oublier Les services constants d'un pauvre jardinier. Jeunesse est généreuse, et vieillesse est ingrate. **** *creator_carbondeflins *book_carbondeflins_maridirecteur *style_verse *genre_comedy *dist1_carbondeflins_verse_comedy_maridirecteur *dist2_carbondeflins_verse_comedy *id_DORVAL *date_1791 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_dorval Je viens remplir un ministère, Qui peut-être agréable, et qui ne peut déplaire. Dans cet asile solitaire, Il vous est permis de rester ; Mais celles qui pourraient tenter Le soin de consoler la vieillesse d'un père, De vivre dans le monde au sein de leur parents, Peuvent sortir de leurs couvents ; On pourvoit à leur nécessaire. La nation fidèle à ses engagements, Leur fera toucher tous les ans Une pension viagère. Mon enfant, la constance est toujours très louable ; Mais vous n'avez point fait de voeux ; On détruit ce couvent ; vous semblez estimable, Je puis vous procurer, chez l'un de mes neveux, Un sort beaucoup plus agréable. Quel est l'art principal où votre esprit s'applique ? Soit ; le ministre est mon parent, Je vous place chez lui. Suivez un conseil salutaire. Nous la ferons changer de résolutions. Du reste, on est d'accord, personne ne résiste. De ces dames, greffier, vous prendrez tous les noms, Et vous les mettrez sur la liste Qui renferme les pensions. Écoute : il me souvient... Que les jardiniers n'en ont point. De tous les meubles du couvent Je vais commencer l'inventaire. J'attends ici ma femme, elle m'est nécessaire Pour estimer quelques objets Auxquels je ne me connais guère. Quel est cet Honorin ? Je le vois ; du couvent c'était un des apôtres ? Chère Agnès, réparons nos malheurs. Une mère cruelle, en dépit de vos pleurs, Vous immola jadis à l'orgueil de vos soeurs ; Votre mère n'est plus ; et votre belle-mère Vous adopte pour fille, et ses soins complaisants S'efforcent déjà de vous plaire. De noeuds pénibles et gênants, Ma tendre amitié vous délivre, Dès ce soir, vous pourrez me suivre. Qui peut vous arrêter ? Vous n'êtes que novice, Vous n'avez point fait de serment. Quel est donc ce religieux, Qui sur vous, tout à l'heure, avait toujours les yeux ? Comment l'appelez-vous ? Vous le voyez beaucoup ? Et ce talent ? Il a l'air fort intéressant. Et je crois qu'il chante à merveille. Ce que vous dites là, me fait naître un désir, Est de l'entendre. J'aime beaucoup cette romance. Cette musique me plaît fort, Vous chantez bien ensemble, et vos voix sont d'accord. Je vous suis obligé... Je suis charmé, ma fille, De vous voir ce nouveau talent ; Sans doute il charmera Monsieur de Vintimille, Dont j'approuve l'empressement, Et qui doit, en vous épousant, Entrer bientôt dans ma famille. Comment ! Vous changez de visage, Agnès, je vois vos pleurs couler Alors que je viens vous parler Du projet d'un bon mariage ; Vraiment, cela n'est pas naturel à votre âge. Ma fille, en vérité m'étonne. Redouter un mari, regretter le couvent ! Plus j'y pense, plus je soupçonne... Mais on est injuste souvent A force d'être pénétrant. De quelle part ? Pose ici le paquet. (Ah ! C'est de notre saint.) "Après de mûres réflexions, j'accepte la liberté que j'avais refusée d'abord. Quand vous recevrez cette lettre, je serai déjà parti. Je laisse dans le couvent mes habits de religieux qui ne sont plus à mon usage. " Que ces nouvelles curieuses Vont donner de surprises à nos religieuses ! Oui, voilà bien la robe avec le capuchon, Qui, de tout le couvent, avait la confiance, Et qui dût entendre, dit-on, Plus d'une bonne confidence. Je voudrais un moment être sous cet habit, Pour écouter les choses rares Que sous le secret on lui dit...... Le projet est plaisant, mais les moyens bizarres. Je ne prendrai jamais la résolution... Si l'on me découvrait ! N'importe ; La curiosité l'emporte. Je cède à la tentation. Un porte-feuille ! bon, il pourra m'être utile : Des dames du couvent, examinons le style. Je lirai leur secret avant de l'écouter ; Je serai confident de quelque tendre flamme ; Cela sera charmant. On vient. Bon ! c'est ma femme. Sur quoi ? Non pas, assurément, Votre mari, d'ailleurs, est un homme prudent ; En suivant ses conseils, vous ne pouvez mieux faire. Assurément. Bonne leçon ! Vous ne l'aimez donc pas ? Vous n'en abusez pas ? Trois ! Bien peu ! La scélérate ! Ah ! Cachons notre jeu. Il n'est pas temps encor de montrer qui nous sommes. Et le second ?... Reste un troisième. La confidence est rare Pour un mari. Qui donc ? C'est pousser trop loin l'insolence ; Ma colère est plus forte, Et je perds patience. Me reconnaissez-vous ? Vous ne rougissez pas ? Comment ? Un pari ? Sans doute. Cela, Madame, est un peu fort. Vous avez, dites-vous, aimé dans votre vie Un conseiller municipal, Un militaire, un moine. Cela passe la raillerie. Madame..... J'en conviens. Pour moi la vérité n'est pas encor trop claire ; Cependant il faut croire, ou bien faire semblant. Me voici bien payé ; les époux curieux Doivent toujours s'attendre à des choses pareilles. Un mari doit fermer les yeux.... Et non pas ouvrir les oreilles..... J'ai formé l'entreprise et je l'achèverai ; Et d'un autre secret je me divertirai. Examinons ce portefeuille. Je vois que la première feuille Est de celle qui prit le voile malgré soi, Qui cherche à soulager sa tristesse profonde, Et qui veut bien qu'on se doute pourquoi Elle va rentrer dans le monde. J'ai lu très bas, et j'ai bien fait. Mais je suis plus content de cet autre billet. Dieux ! On y parle de ma fille. Plus que je n'en voudrais, peut-être j'en saurai. Allons, il est écrit qu'aujourd'hui j'apprendrai Tous les secrets de ma famille. Il faut vous apprendre ce que j'aurais dû vous cacher plus longtemps. J'aime Agnès, et j'en suis aimé ; mais nous ne pouvons être heureux ensemble. Quand je consentirais à rompre mes voeux, son père ne consentira jamais à nous unir ; car je suis pauvre et cadet de famille. Je dois me sacrifier moi-même : je vais quitter la France. Engagez Agnès à obéir à son père ; c'est son premier devoir. Adieu, je serai moins malheureux quand je saurai que je suis seul à plaindre. Thèotime. Ce n'est point là du tout, écrire en suborneur, Ce jeune Théotime est un homme d'honneur. Je quitte cet habit, j'en ai trop entendu. Plus que vous ne croyez, j'ai votre confidence, Ce que vous me diriez, je le connais d'avance. Il faut bien qu'on me le pardonne. J'avais voulu surprendre et c'est moi qu'on surprit. Pour avoir un moment endossé cet habit, La leçon, j'en conviens, fut bonne : Ceux qui l'ont porté plus longtemps En doivent bien savoir sur les âmes dévotes, Et pourraient fournir tous les ans Un plaisant recueil d'anecdotes. Oui ; d'abord il m'apprit Que ma femme.... est femme d'esprit. Et que ma fille... Aime fort tendrement le père Théotime. L'avis est fort bon à présent. Faites donc élever vos filles au couvent. Théotime est honnête, et moi je suis bon père. Il est aimé d'Agnès, je lui donne sa main. **** *creator_carbondeflins *book_carbondeflins_maridirecteur *style_verse *genre_comedy *dist1_carbondeflins_verse_comedy_maridirecteur *dist2_carbondeflins_verse_comedy *id_MADAMEDORVAL *date_1791 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_madamedorval Mon père, avec respect je viens vous consulter. C'est sur une entreprise Par qui je craindrais d'attenter Aux propriétés de l'église. Mon mari veut que du couvent Je fasse avec lui l'inventaire, N'est-ce pas un péché ? Vous le croyez bien sage ? En croyez-vous la renommée ? Elle flatte ou médit, trompe en exagérant, Et dit juste très rarement. Des défauts de Dorval je suis bien informée, Sans doute il n'est pas sans esprit, Mais il n'a point de caractère ; Vous l'avez toujours vu se plaire À ces modes d'un jour qu'auprès du sot vulgaire, Un charlatan met en crédit. Il livra sa fortune aux fourneaux d'un chimiste ; Il alla chercher la santé Au bout du doigt d'un Mesmériste ! Du grand Cagliostro je le vis entêté, Au point que deux jours par semaine Il conversait avec Turenne Tout comme je cause avec vous. Si Mahomet eût eu quelque crédit en France, Je crois que mon bizarre époux, Mettant dans Mahomet toute sa confiance, Aurait été turc un moment : Il n'en est rien heureusement. Il quitta le service assez étourdiment, Il eut pu parvenir aux grades militaires, Il aime son pays ; mais il ne le sert guère. Dans son district il fait beaucoup de bruit, Il y pérore jour et nuit ; Et pendant ce temps-là néglige ses affaires Il est dupe. Pardonnez-moi, je l'aime, Il est juste, honnête, et si bon ! Dans moi, sa confiance en tout point est extrême. Moi, non. Quoique je sois vive et jolie, Mon coeur resta toujours exempt de passions ; C'est à trois inclinations Que se borne en effet le roman de ma vie. Vous trouvez que c'est bien peu. D'abord, mon premier goût fut pour les gentilshommes, Celui que je choisis fut un brave guerrier, Et jamais on ne vit plus aimable officier. Suivant un état pacifique, Faisait des règlements, tantôt bien, tantôt mal ; C'était ce qu'on appelle en bonne politique, Un conseiller municipal. Oui. Mon choix vous paraîtra bizarre ; Mais l'amour est aveugle, et tel est mon destin, Que j'adore à présent... Un Bernardin. Vous êtes mon mari. Je veux faire un pari. Je suis sûre Monsieur, que par cette aventure, Vous croyez m'embarrasser fort. Et la vérité pure, C'est que je suis sans aucun tort. Et pourquoi, je vous prie, Vous dirais-je que non ? Je n'y vois pas de mal. Quoi, Monsieur, seriez-vous jaloux ? Écoutez-moi, sans vous mettre en colère ; Quand je vous épousai, vous étiez militaire. Et voilà comment un officier fut mon premier amant. Pour le bien, pour la paix, pour la chose publique, Votre empressement sans égal Fit de vous, dans ce temps critique, Un officier municipal. Par-là, mon autre amour suffisamment s'explique : Ici vous êtes moine, ou bien votre habit ment ; J'adore un moine maintenant ; Voilà tout le noeud de l'affaire. Comptez sur ma vertu : je fais tout pour vous plaire ; Et je cours estimer les meubles du couvent. Le voici ce saint personnage, À ses rares vertus, accourez rendre hommage. Allez, c'est un malin, Qui surprend nos secrets sous l'habit d'Honorin. Et ce ne n'est pas un crime. Enfin, vous l'aimez donc ? Eh bien ! Qu'allez-vous faire ? Il sera très plaisant de voir une novice Épouser un ex-bernardin. On dit souvent que les belles Tyrannisent leurs amants ; Mais pour les amants fidèles Ce sont de bien chers tyrans ; ⁎⁎⁎⁎⁎⁎⁎⁎ fèxe Et de ce fèxe équitable Reconnaissez la bonté, Quand l'amant n'est plus aimable On lui donne sa liberté. **** *creator_carbondeflins *book_carbondeflins_maridirecteur *style_verse *genre_comedy *dist1_carbondeflins_verse_comedy_maridirecteur *dist2_carbondeflins_verse_comedy *id_LAFLEUR *date_1791 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lafleur Je suis chargé de vous remettre Ce paquet, avec cette lettre. C'est du père Honorin.