**** *creator_chabanon *book_chabanon_fauxnoble *style_verse *genre_comedy *dist1_chabanon_verse_comedy_fauxnoble *dist2_chabanon_verse_comedy *id_LECOMTE *date_1788 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_lecomte Non ma cousine, non je n'y saurais tenir De vous-même, avec vous, je veux m'entretenir ; Je veux savoir enfin comment il peut se faire que vous ayez changé de ton, de caractère, Et dans l'espace au plus de trois mois écoulés. Ce qu'en venant ici vous avez fait paraître De solide raison d'esprit mûr et sensé, Eh ! Comment tout cela s'est-il donc éclipsé ? Vous aviez... ce qui rend une femme adorable. J'admirais qu'à votre âge, exempte des travers, Que l'on veut appeller faussement les bons airs, Vous eussiez tous les goûts que la raison nous donne, Quand de nos jeunes ans l'erreur nous abandonne. Ah ! Ce portrait n'est pas ce que fut le modèle : Tenez, ma chere Hortense, un jour, je m'en souviens ; À cette place , après l'un de ces entretiens Où nos coeurs s'entendaient, se devinaient l'un l'autre, Je jurai que mon sort suivrait en tout le vôtre, Je jurai de n'aimer, de n'épouser que vous. Je vis, sur tous vos traits, la douce joie empreinte ; J'y reconnus aussi la modeste contrainte D'un plaisir que l'on sent et qu'on n'ose avouer. Il me parut encor ajouter à vos charmes : De vos yeux attendris je vis tomber des larmes. Pourquoi donc ? Ne niez point ces pleurs que vos yeux répandirent ; Jusqu'au fond de mon coeur vos larmes descendirent : Avec elles bientôt j'y sentis pénétrer L'espoir d'un bien suprême où j'osais aspirer. On vint nous interrompre, en vous faisant visite. Oui ; ma joie en effet fut courte et passagère. On ne put vous parler ; vous aviez la migraine. Depuis ce moment-là vous n'êtes plus la méme ; Courses, fêtes, jeux, goût d'une parure extrême ; Ce sont là les objets de vos plus chers désirs Un fol oubli de soi tient donc lieu de plaisirs ! Cousine, observez bien ceci, je vous en prie D'un grand désir de plaire, à la coquetterie, Le passage est étroit, et quelque fois glissant. Quoi ! Votre étourderie en principes se fonde ? Quoi ! Ce goût des travers, chez vous est raisonné ? Vous tirez vanité d'une telle conduite ? Qui, c'est un coeur léger, une tête à l'évent, De sottise remplie, et qui n'a que du vent. Allez, Mademoiselle à à vosp enchants livrée. Courez dans la carrière où vous êtes entrée Elle est vaste, et vos yeux pourront y rencontrer Maint ridicule encor, dont il faut vous parer. Pour moi, qui vous aimai, d'un sentiment si tendre, Je vois bien que de vous je n'ai rien à prétendre : Un coeur qui méconnait la raison et l'amour, Est un coeur égaré sans espoir de retour. Oh ! Je n'y prétends pas. Je suivrai de si loin vos insipides goûts ! Je vous verrai si peu Cherchez qui vous adore. Je romps dès à présent nos noeuds. Je me sens à froid. Quelle tête, bon Dieu quelle folle cervelle ! De ma position si triste, si cruelle, Seule, elle m'aurait fait supporter la rigueur ; Je sens que je n'ai plus où reposer mon coeur. Mon père n'a qu'un mot à la bouche ; noblesse : C'est là son seul refrain ; il y revient sans cesse ; Et l'autre jour encor, sans rime ni raison, Parlant de ses chevaux il citait le blason. Son Médecin, un jour, scrutant sa maladie, Cherche si le mal tient quelque noble partie « N'en doutez pas, répond mon père avec effroi, N'en doutez pas Monsieur, et tout est noble en moi. » Je vois d'ici l'instant, (la chose sera neuve) Où pour entrer céans il faudra faire preuve : Ma soeur est, sur ce point, plus ridicule encor, À tout son libre orgueil elle donne l'essor, Et pour flatter mon père, enchérit sur lui-même. Je suis hors de ma sphère ici ; j'estime, j'aime, La franche égalité ; l'honnête homme sans nom Est encor à mes yeux, d'assez bonne maison : Pour adoucir mon sort il me fallait Hortense. Vous savez donc, Cléonte ? La chose est bien étrange. Le trait est noir. Horrible. Que j'aime à vous voir prendre un si vif intérêt Aux peines que je sens ! Vous me plaignez d'aimer alors qu'on m'abandonne ! Ma soeur ! Mais ma soeur elle-même, Ne m'a jamais caché combien elle vous aime. Cela ne se peut pas. Je n'ai pas fort, non plus, à me louer d'Hortense. M'en croirez-vous Cléonte ? Unissons nos chagrins : L'amitié, le malheur rapprochent nos destins, Cherchons, en voyageant, à charmer notre peine. Eh quoi Eh comment punit-on ? Je n'ai, pour le savoir, qu'à descendre en mon coeur. Celui-là, selon vous, est donc plus vrai que l'autre ? Moi, j'en juge autrement jamais L'orgueil humain Ne put accréditer un préjugé plus vain Que celui qui, fondé sur un droit de naissance, D'un homme à son semblable a mis tant de distance. Ce préjugé fatal, chez les humains admis, En livre un au respect, et dix mille au mépris. Est-ce ainsi qu'il fallait endoctriner les hommes ? De tant de passions, vains jouets que nous sommes ! On nous veut, à mal faire, encor autoriser ; On nous donne le droit de nous mieux mépriser. J'en parle sans humeur, vous le sentez, mon père ; Le sort m'a bien traité s'il m'eût été contraire, Ou dirait que des grands repoussant la hauteur, Mon orgueil roturier veut se venger du leur ; Non, c'est l'humanité que je plains ; c'est pour elle Que je parle ; on lui fait une injure cruelle, Pair ces distinctions que l'on veut maintenir : Un sot de qualité pourra tout obtenir ? Et l'homme de talent, enfant de la nature, Reste seul accablé du poids de sa roture ; Il sent flétrir en lui d'inutiles vertus ! Et vous approuveriez de semblables abus ? Fort bien : je n'y vois plus qu'un léger embarras ; On leur tient compte aussi des vertus qu'ils n'ont pas : Leur père en eut pour eux ; il se rendit illustre ; Ses enfants, de son nom ternissent tout le lustre, Et leur mépris pour tout ce qui n'est pas titré, S'autorise du nom qu'ils ont deshonoré. Pour abaisser l'orgueil d'une race si fière, Je les renvoie à ceux dont la vertu première Jetta de leur grandeur le fondement heureux : Ces pères rougiraient de fils indignes d'eux ; Ils leur disputeraient leur gloire imaginaire : Eh bien ! Ce qu'ils feraient, ma raison l'ose faire. Eh ! Que concluez-vous De ce raisonnement ! Les biens de pur éclat som pour moi peu de chose ; Je tiens à mon bonheur, à mon repos ; je tiens Au sentiment qui doit former de tels liens. L'honneur gagne beaucoup à de tels mariages ! Les séparations renversent les ménages ; Les enfants élevés dans ces discors honteux, Rendent à leurs parents ce qu'ils ont appris d'eux, La haine et le mépris la race ainsi s'altère ; Le vice est d'un grand nom la tache héréditaire. Ah qu'un sage hyménée a bien plus de douceur ! Le sentiment y vit sous les lois du bonheur ; Et ce bonheur transmis, descend de race en race ; Voilà la vérité, mon père quoiqu'on fasse, En dépit de l'orgueil et des prétentions, La nature survit à nos conventions, Et qui veut la goûter, en soi n'a qu'à descendre. Sans nulle émotion vous m'y voyez penser. Un fils qui vous respecte, hélas ! Vous humilie ! Un fils qui n'a jamais cessé de vous chérir ! Un fils, dont les devoirs sont le plus doux plaisir ! Permettez à ce mot, je répondrai, mon père. Je manque, dites-vous, de noble dignité ? Eh mais, ce sentiment est tout de mon côté. Qui, de vous, ou de moi lorsqu'un grand se présente, Sait mieux mettre à son point la hauteur imposante ? Fuit plus ces petits soins qui, dès lors qu'on les rend, D'infériorité sont un signe apparent ? Mais votre intention me semble mal remplie ; Eh ! Du matin au soir votre orgueil s'humilie ! Le mien marche d'un pas plus ferme et plus égal ; L'infériorité sans doute, lui sied mal ; Il ne domine rien et rien ne le domine : Je suis auprès des grands, l'usage et la routine, Et descends avec goût jusqu'à l'inférieur : Voilà ma dignité je la porte en mon coeur. Quant au projet d'hymen qui paraît tant vous plaire, Mon père il en est un bien plus facile à faire, Qui de vos deux enfants comblerait tous les voeux, Qui, tous deux, les rendrait également heureux. Permettez que ma soeur... Mon père. À ce que vous voulez, il faut bien consentir ; Plaignez-vous donc d'un fils qui ne sait qu'obéir. Je sens comme je dois, l'honneur qu'il veut me faire, L'on pouvait différer La célébration de l'hymen qui s'apprête. Plus d'examen souvent previendrait bien des maux. Mon père a stipulé pour tous nos avantages ; Je stipule pour ceux qui dépendent de moi. Douceur, égalité, candeur et bonne-foi. Le contrat, je le sais, n'admet point telle clause ; Mais si le vrai bonheur compte pour quelque chose, Ce sont là des trésors utilement acquis ; Et la rareté même y met un nouveau prix. Tant mieux ! J'attends Hortense ici,je la guette au passage / Ce que je viens d'entendre ; un ton si vrai, si sage ; Ce juste éloignement pour l'hymen du Baron, Son refus motivé par la saine raison ; Cette raison, de grâce, et de douceur ornée, Tout cela ne part point d'une tête tournée / Les cerveaux éventés ne parlent point ainsi. « Monsieur, lui disAit-elle, à ce sage parti Par mes réflexions je me vois décidée ; Je me fais de l'hymen une trop haute idée : Avant que de songer à des liens si doux, Je veux connaître, aimer, estimer, mon époux. » S'il se pouvait qu'Hortense en effet moins légère... Si son air étourdi cachait quelque mystère ! Si... je cherche un moyen de pouvoir me flatter. Ma cousine, un moment, daigniez vous arrêter. Non ; je ne vous crois plus légère, ni frivole. Depuis que du Baron vous refusez la main, Et d'un ton, ah ! D'un ton, bien fait pour me surprendre. C'est moi qui viens de tout entendre ; J'étais caché. Oh ! Vous m'avez ravi ! Le ton de décence. La froide dignité, la juste convenance... Tout ce que vous étiez quand je vous vis d'abord. Hortense, je vous vois ainsi que je vous aime. Avec moi désormais plus dedéguisement ; C'est soin perdu ; je sais votre secret. Tenez, je parie Que c'est un jeu joué que votre étourderie. Voilà parler cela : Et - le motif secret de ce petit jeu là ? Ah ! De grâce ! De ce persiflage à la fin je me lasse. À ce mauvais propos, quoi ! Votre esprit s'attache. Parbleu ! C'est pousser loin le goût de plaisanter. Donne-moi ces papiers : Le Baron les tiendra de moi. Vous ne voulez donc pas absolumenmt m'instruire ? Hélas ! D'un vain espoir j'avais su me flatter ; Avec ces têtes-là, sur quoi peut-on compter ? Ma soeur écoutez-moi ; le temps , la chose presse : Tout va selon vos voeux, et vous serez Duchesse. Il serait trop long de vous dire comment Mon mariage a pu manquer subitement ; Il faut à cet accord en suppléer un autre ; Et mon hymen rompu, nécessite le vôtre. La noce, croyez-moi, n'est pas prête à se faire. Il n'est plus temps, mon père, De rien dissimuler ; le Baron m'a tout dit. Non ; je n'ai rien perdu que ma noble origine. Appellez le Baron qu'il prononce entre nous. Une telle folie est du moins estimable ; Elle consiste à faire un aveu véritable ; A dire qui je suis, avant de m'engager. Rien ne saurait changer La résolution que sur ce point j'ai prise. Mon père, les enfants Sont-ils complices nés, des torts de leurs parents ? Mon pere, ce discours n'est qu'un vain subterfuge : J'en appelle à vous-même, oui, soyez votre juge, Ou plutôt que l'honneur soit le vôtre et le mien ; À nos propres regards ne dissimulons rien : Tout mensonge est affreux, il blesse la droiture. Qu'est-ce donc que vouer sa vie à l'imposture ? Admettre le besoin et la nécessité D'un mensonge éternel, avec art concerté ? De ce que vous signez, rien n'est vrai, légitime ; Votre seing est un faux, et tout faux est un crime. Eh ! Que prétendez-vous ? Être un peu plus qu'un tel : Le bel honneur surtout lorsqu'un mépris réel... Pardonnez-moi ce mot, il échappe à ma bouche : Je vous aime, mon père, et votre honneur me touche. Je ne puis devant vous feindre ni déguiser : Au reste, quelque loi qu'on puisse m'imposer, Je dois, même avant vous, croire ma conscience ; Je me sens affranchi de toute obéissance, Dès qu'à vous obéir l'honneur est compromis. Moi ! Tromper la famille où je serais admis ! À chaque instant du jour il faudrait donc me dire, Si l'on savait ! Ah Dieu ! Pour me faire souscrire À ce plan médité de lâche trahison, Il faudra fasciner mes sens et ma raison. Mon père ! Loin de vous en laver, vous vous reconnaissez Flétri par votre état quand vous en rougissez. Lorsqu'un tel préjugé nous foule, nous rabaisse, Il faut chercher en soi ses titres, sa noblesse : L'aveu de ce qu'on est commande le respect ; On releve par là l'état le plus abject : C'est la raison alors, qui devient la plus forte, Et sur le préjugé, la vérité l'emporte. Viennent nos grands Seigneurs ! Je les mets tous au pis, Pour me faire rougir d'être ce que je suis : Du dédain avec moi, que leur fierté s'avise ! J'en déconcerterais plus d'un dans l'entreprise. Roturier, et pour tel montré de bonne-foi, Je ferai reculer le mépris devant moi. Dieu quel aveuglement comment l'en arracher ! Que n'ai-je su plutôt ! J'étais trop jeune encore : Mes conseils. Que puis-je donc pour vous ? Eh ! C'est me demander Un sacrifice affreux. C'est celui de l'honneur. Mon père ! Ô ciel ! Que faites-vous ? Je suppliais mon père ; Je mettais à ses pieds mon instante prière : Mais, ma soeur, il persiste, et s'obstine en son choix. Hortense ? Vous pourriez !... Laissez-moi ; j'ai le monde, et la vie en horreur. Hortense, au nom de Dieu ! Ceci n'est pas plaisant ; Abstenez-voudserire, aumoinspouruninstant. Mon récit n'est pas gai si vous le trouvez tel, J'en féliciterai votre heureux naturel. Je suis, vous le savez déchu de ma noblesse. Dieu m'en préserve, hélas ! D'un pareil accident, je sais qu'on ne meurt pas : Mais il faut détromper le Duc sur ma naissance. Mon père m'en fait une expresse défense Et si je résistais à son commandement Il vous en punit. Moi ! Vous, vous-même. On vous enterre vive, au fond d'un monastère. Rien de plus vrai ; mon père... Oui ; c'est moi qui, d'un mot, vais vous sacrifier : Ma situation est-elle assez cruelle ? Mon courage chancelle ; C'est la première fois qu'un devoir m'a coûté. Hortense, expliquez-vous. Hortense encore un coup, hâtez-vous de parler. Eh bien ! Ciel ! Est-il possible, ô cîel ! L'ai-je bien entendu ? Le ridicule en elle était une vertu ! Votre amour ! Me serais-je trompé ? L'avez-vous prononcé ; ce mot, si doux, si tendre ? Répétez-le cent fois cent fois je veux l'entendre : Hortense ; vous m'aimez ! Un aveu si flatteur, De tous mes sentiments à rallumé l'ardeur : Cet aveu va, lui seul, régler ma destinée. Qu'on ne me parle plus d'aucun autre hyménée ; Plus de Ducs, plus d'honneurs, je les abjure tous : Dans l'univers entier je ne vois plus que vous. Tout autre noeud me pèse ; il m'est insupportable. Je suis aimé. Je suis aimé ! Non, jamais. Je ne puis. Je n'ai pas sur mon sort la plus légère crainte Sitôt que j'aurai pu m'expliquer sans contrainte; Il n'est point de raisons ni de moyens puissans, Qui rapprochent jamais des états si distans; Mon vrai nom reconnu, rompt toute convenance: Qu'ils gardentleursgrandeurs, j'aimemieuxmonHortensel Le sort me traita bien en me donnant le jour; il me fit roturier pour servir mon amour. Mais si j'expose Hortense au courroux de mon père S Bon un pareil propos échappe à la celere Mais au moment d'agir, on change, on file doux. Voici le Duc eh vîte eh vîte empressons-nous De lui tout raconter. Avec impatience, J'attends de vous, Monsieur, un moment d'audience. Monsieur, de ma naissance J'eus longtemps une vague et fausse connaissance. De tout temps appellé Saincenne, j'avaisc ru Que ce nom, hautement reconnu pour le nôtre, Ne déparerait point un nom tel que le vôtre : Mieux instruit de mon sort, sachant ce que je sais... Hélas ! Rien n'est plus vrai. Comment ! Vous voulez rire. Je ne comprends pas ce que ceci veut dire. Oui, Monsieur, roturier, Roturier roturier, tout ce qu'on le peut être. Mais vous ne prétendez pas, À coup sûr, me railler, ni m'insulter, je pense. Je m'y perds on dirait que de dessein formé... Encore un coup, Monsieur, expliquons-nous, de grâce : Ceci, de votre part, est jeu, feinte, grimace ; C'est pour vous égayer que, monté sur ce ton... C'est après examen que j'y crois, je vous jure. Ah ! J'en perdrai l'esprit. Oui, mon père il est vrai; j'adore ses appas, J'adore ses vertus, je ne m'en défends pas. Mon père... Permettez, Monsieur ; un pareil ton m'offense ; Et l'on n'insulte pas mon père en ma présence. Monsieur, il en est un qui sied à tous les rangs ; C'est de savoir partout faire honorer son père. Tout hymen est rompu ? La somme qui vous fut indignement surprise, Mon père, la voici ; c'est moi qui l'ai reprise, En chaussant comme escroc, votre infâme Baron. C'est d'un homme de rien qu'il tient cette leçon. Mon père, agréez je vous prie, Qu'à cet objet charmant, je consacre ma vie. De vous seul occupés, nous vivrons près de vous ; Et vous serez l'objet de nos soins les plus doux. Mon père ! Pouvons-nous quelquefois espérer de vous voir ? **** *creator_chabanon *book_chabanon_fauxnoble *style_verse *genre_comedy *dist1_chabanon_verse_comedy_fauxnoble *dist2_chabanon_verse_comedy *id_HORTENSE *date_1788 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_hortense Eh bien expliquons-nous, puisque vous le voulez J'écoute ; allons ; parlez, vous en êtes le maître. J'avais donc l'air bien grave et le ton bien capable ? Je crois que mon cousin fait le mauvais plaisant, Loue en moi le passé, pour blâmer le présent : J'aurais eu cet instinct de raison naturelle ? Et moi, que répondis-je à cet aveu si doux ? De mon trouble, cousin, vous dûtes vous louer. Ah ! ah ! ah ! ah ! Ceci devient exagéré. Moi, cousin ! Je n'ai jamais pleuré. Voyons, de ce récit qu'elle sera la suite. Eh bien c'est grand dommage ; et j'aurais à coup sûr, De l'humeur dont j'étais, dans un pathos obscur, Fait l'aveu d'un amour éternel et sincère : Ces éternités-là souvent ne durent guère. Oh ! oui : je m'en souviens ; j'étais en ce moment Dans une telle crise avec le sentiment !... Je gage, que l'accès chez moi fut éphémère. Je vous le disais bien ces maux-là n'ont qu'un cours ; En guérit on ? c'est fait une fois pour toujours. Eh ! Le jour qui suivit cette touchante scène ? Eh bien ! C'était l'effet de tous vos tendres soins : Cela porte à la tête, et fait bien mal au moins. Oh ! ça ! Vous voulez donc savoir absolument Ce qui produit en moi cette métamorphose ? Vous allez en connaître, en approuver la cause. Au sortir du couvent, sotte comme un oison, Les préjugés du cloître offusquaient ma raison Aujourd'hui, façonnée à l'école du monde.... Oui, vraiment ; c'est un plan mûrement combiné. Je m'en loue ; et s'il est en moi quelque mérite... Mjas en effet cousin, je doute, et non sans cause, Que vous pussiez de moi faire un jour quelque chose. C'est fort bien fait à vous. Vous en êtes le maître. En cherchant bien, peut-être Je trouverai... Bon ! Eh ! c'est.ce que je veux. Je m'empresse D'obéir à vos lois. Madame la Comtesse. Mais d'un titre si cher m'accordant la faveur, Depuis quand daignez-vous me faire cet honneur ? J'avais cru qu'en dépit d'une même origine, Vous ne trouviez pas bon qu'on fût votre cousine. Comment vous me gâtez ! Je n'y peux rien comprendre : Aurais-je par hasard quelqu'office à vous rendre ? L'intérêt quelquefois rapproche de bien loin ; La politesse alors est la loi du besoin : Parlez ; je suis très bonne, et surtout sans rancune. Moi ! Femme ! Oh ! Pour le coup ! En voici bien d'une autre. Le Comte m'épouser ! Quel rêve ! Quelle histoire ! Vraiment ? Il n'en faut donc plus qu'un ; mais nécessaire. C'est celui de Monsieur votre père : Peut-être, je pourrais vous dire aussi le mien. En répondez-vous bien ? Eh bien ! Moi, pour un tel mariage, Je me trouve, à la fois, et trop folle, et trop sage : Trop folle ; mon humeur au Comte disconvient : Trop sage ; le devoir sous ses lois me retient. Lorsqu'aux bontés d'un oncle on doit son existence On lui doit bien aussi quelque reconnaissance ; Gêner ses volontés, serait mal en user ; J'aime mieux rester fille, et de tout m'amuser. Adieu, cousine, adieu ; je sens que je vous lasse : Malgré mon sot refus, conservez-moi de grâce, Les bontés dont j'ai fait un essai si charmant ; Faites que mon bonheur dure plus d'un moment. Bon ! Vous allez me dire encor que je suis folle. Ah ! Ah ! Depuis quand donc ce changement soudain ? Qui vous a dit ? Caché mais cela n'est pas bien De venir écouter un secret entretien. Bon ! Courage ! Allons cousin, encore un peu plus fort ! Vous êtes étonnant pour voir tout à l'extrême. Comment ! Que voulez-vous donc dire ? Et... Oui ; c'est un fait exprès. C'est de vous dégoûter de m'aimer. Vrai. Vous ne me croyez pas ? J'ai tenté cet essai : Le vrai, dit en riant, n'en est pas moins le vrai. Quand quelque chose est là, rien, rien ne l'en arrache. Cousin, j'en ai trop dit ; je n'ai plus rien à dire. Rien qu'en disant cela, vous m'en donnez envie ; Vous allez gravement me dire une folie. Voyez le grand malheur ! Auriez-vou la faiblesse D'en être désolé ? Oui. Eh ! Comment ? Saincenne, il se pourait ? Jusqu'à cette injustice il a pu s'oublier ? J'en sens toute l'horreur. Armons-nous tous les deux de sage fermeté ; Je vous réponds de moi; vous n'avez rien à craindre Je n'ai que trop appris à souffrir sans me plaindre Tout injuste qu'il est, cet ordre rigoureux N'ajoute pas beaucoup à mon malheur affreux. L'aveu que je vais faire Me rendra votre estime ; elle m'est nécessaire Pour adoucir ma peine, et pour me consoler. Vous me jugiez légere, étourdie et coquette ? Je fus sensible, et prudente, et discrète. Je désespérais d'être à vous quelque jour ; J'ai voulu vous guérir d'un dangereux amour, Et lever cet obstacle aux volontés prévues D'un père ambitieux, qui sur vous a des vues. J'ai saisi ce moyen ( en était-il quelqu'autre ? ) Pour régler mon amour, et contenir le vôtre. Malgré moi, ce mot m'est échappé ; Mais n'en abusez pas. Insensé ! Croyez-vous qu'une femme capable De l'effort que j'ai fait, trahisse son devoir ? Perdez un si funeste espoir. Suivez vos démarches honnêtes ; Allez trouver le Duc ; dites-lui qui vous étes : S'il persiste, d'un père accomplissez les voeux. Il le faut. Je le veux. Saincenne, estimons-nous : le reste s'use, passe ; L'amour qui du devoir nous fait quitter la trace, Après avoir trompé notre espoir le plus doux, S'éteint dans les remords, et meurt dans les dégoûts ; Saincenne, estimons-nous ; c'est-là le bien suprême : Il nous adoucira notre infortune extrême. De tout, remettons-nous aux volontés du ciel; Méritons d'être heureux, c'est-là l'essentiel. Mon oncle... Nous vous jurons, respect, zèle, amour et tendresse. **** *creator_chabanon *book_chabanon_fauxnoble *style_verse *genre_comedy *dist1_chabanon_verse_comedy_fauxnoble *dist2_chabanon_verse_comedy *id_CLEONTE *date_1788 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_cleonte Qu'on me vante à présent les femmes, leur constance ! Eh parbleu ! Si je sais ; Plus que je ne voudrais : le coup m'a terrassé. Elle est, abominable. Affreux. Épouvantable. Comment donc, s'il vous plait ? Je peste du congé que votre soeur me donne. Oui, votre soeur si jamais un amant A pu se croire aimé c'est moi certainement ; Et vous le savez bien. Eh bien ! De cet amour l'effet pur et constant, Est un congé formel qu'on me donne à l'instant. Oh ! Vous pouvez m'en croire : Monsieur le Duc d'Arbois a seul toute la gloire De l'emporter sur nous : n'est-il pas Duc ? Eh bien ? Près d'un titre si beau tout mon amour n'est rien. Le ridicule orgueil ! La sotte impertinence ! Non, parbleu ! Pas ; je suis votre valet, Saincenne ; Ce n'est pas mon dessein, certes ! de voyager ; J'ai beaucoup mieux à faire. De me venger. Oh ! Je suis fait ainsi : sincère auprès des femmes, Mon faible ne va pas jusqu'à gâter ces dames. Ont-elles quelques torts ? Je me venge, et punis. Saincenne, en quel pays Avez-vous donc vécu ? Peste de l'imbécile ! Où domine l'orgueil, la vengeance est facile. Il n'est pas démontré, d'abord, que votre soeur En signant mon congé, m'ait banni de son coeur. Le-titre de Duchesse un moment l'a séduite : Il se peut... Elle vient, retirons-nous bien vite ; Je vous expliquerai plus loin tous mes desseins. Vengé ! Voulez-vous bien, Monsieur, m'expliquer tout-à-fait... Eh bien ! Marquis ? On le dit. C'est ce que je suis loin, Monsieur, de vous promettre. Non pas, assurément. Je ne puis. Je cherchais la vengeance, elle vient me trouver ; Quel plaisir ! De quel air je m'en vais la braver ! Double rivalité, d'attraits, et de naissance ! Oh ! J'acquiers un grand prix par cette concurrence. Ce que femme veut moins, une autre le voulant, Le lui fera vouloir avec acharnement. La voici qui s'avance ; allons, ferme, courage ! Prenons l'air et le ton de notre personnage. Au gré de mon désir, Le fortuné moment n'en peut trop tôt venir. Pourquoi donc, s'il vous plaît ? L'affaire est assez belle... Comment ! Une Duchesse. Eh ! Mais, ce tabouret. Qui vous tourne l'esprit ! J'admire qu'avec vous, l'hymen ne soit, Madame, Qu'un traffic de grandeurs et de rang à la Cour, Stipulé par l'orgueil, à l'insu de l'amour. Un rôle ! Essentiel. Non ? Mais vous l'affirmez avec conviction. Pour rendre ceci vrai, votre esprit conséquent? N'a qu'à mettre au passé ce qu'il met au présent. Oh ! non ; dispensez-vous de pleurer, s'il vous plaît ; Les larmes du dépit sont d'un faible intérêt. Elle a ma foi raison je ne puis le nier : En ce cas, tout ceci n'a rien qui l'humilie. Parbleu ! C'est singulier ; je n'aurais jamais cru Qu'il fût si mal aisé de se venger des femmes : Elles ont des retours qui subjuguent nos âmes. Écoutez n'allons pas agir en étourdis ; Votre père voudrait que nous fussions unis : Sans votre ambition qui tient de la manie... Ce sacrifice-là ne m'est pas démontré. Vraiment ? Ô ciel ! S'il était vrai ? En ce cas, des mortels je suis le plus heureux. Quoi ! Vous pourriez encor ? Allez, femme perfide ! Allez, femme infidèle ! Tristement attachée à votre sot époux, Caressez par orgueil l'objet de vos degoûts : La honte d'un tel choix vous punit et me venge. Sous la loi du destin puisqu'il faut qu'on se range, J'adopte ce conseil, et sans plus consulter, Mon sort est de vous fuir et de vous détester. Ce service, Madame, est des moins importans. Mon offre vous devient inutile, Marquis. Puis-je obtenir de vous une grâce dernière ? Ce n'est plus là le but où tendent tous mes voeux. Du Marquis, la grâce que j'espère, C'est qu'il soit mon ami sans être mon beau-père. À moi n'appartient pas Madame, tant d'honneur. **** *creator_chabanon *book_chabanon_fauxnoble *style_verse *genre_comedy *dist1_chabanon_verse_comedy_fauxnoble *dist2_chabanon_verse_comedy *id_CLENARD *date_1788 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_clenard Je dois à Monseigneur montrer ce qu'on m'écrit. Sur l'hymen dont le projet vous rit; L'écrit n'est pas signé. Mais, Monseigneur, ces gens sont de basse roture ; Ce n'est qu'à prix d'argent qu'ils font quelque figure Et le grand-père étoit rat-de-cave à Béziers. Mais ce prétendu noble affecte les grands airs ; Il veut représenter comme vos Ducs et Pairs: Chacun est révolté du grand ton qu'il affiche. Si bien que, Monseigneur, sur tout obstacle passe ? Monseigneur m'a fait à ce langage. Je le crains. Son Généalogiste A lâché quelques mots : il nous suit à la piste. Je lui crois le coup-d'oeil et sûr et pénétrant : Qui sait tromper autrui, croit qu'autrui le lui rend ; L'intérêt l'avertit. Sur le faux noble il donne De la fausse monnaie, et prend de lui la bonne ; Il craint que Monseigneur n'en veuille prendre aussi... Si j'ose à Monseigneur proposer un conseil, Voyez venir votre homme ; il vous sera facile De juger ce qu'il pense, à son air, à son style. Il vient ; de tout bientôt vous serez éclairci. **** *creator_chabanon *book_chabanon_fauxnoble *style_verse *genre_comedy *dist1_chabanon_verse_comedy_fauxnoble *dist2_chabanon_verse_comedy *id_STEMMATE *date_1788 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_stemmate Votre Suisse m'a presque empêché de monter. Mon ami, j'ai deux mots très pressés à vous dire. Cette lettre anonyme, Mon cher et tendre ami, rabat de mon estime Pour l'hymen dont j'avais secondé le projet. Sur un fait important prenez votre parti ; Le Duc est ruiné, je vous en averti. Le Duc d'Alfort, sur rien n'a de principe ferme ; C'est un de nos roués dans la force du terme. Tout, ce que je vous dis ne vous arrête pas ? **** *creator_chabanon *book_chabanon_fauxnoble *style_verse *genre_comedy *dist1_chabanon_verse_comedy_fauxnoble *dist2_chabanon_verse_comedy *id_BLONDEL *date_1788 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_blondel Très volontiers, Madame. Pardonnez-moi. Aucune, absolument. Madame... en s'asseyant, comme l'on fait partout. Du tout. Moins de décision ; la tête un peu moins haute. **** *creator_chabanon *book_chabanon_fauxnoble *style_verse *genre_comedy *dist1_chabanon_verse_comedy_fauxnoble *dist2_chabanon_verse_comedy *id_LISE *date_1788 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_lise Ceci paraît tout neuf ; plaindre ceux qu'on afflige ! Est-ce que cela fait qu'on aime ou n'aime pas ? J'ai vu de ces gens-là fort bien traités des dames : Quand un jeune homme est leste, et joliment tourné, On le prend aisément pour un homme bien né ; Et, se sent-on presser d'une tendre folie ? Sans trop examiner, le coeur se mésallie. Cléonte vous vaut bien ; et malgré sa noblesse... Ah ! Ciel ! Le fils du Duc d'Alfort ? Ah par ma foi Madame, excusez la surprise; Un monstre de laideur ainsi que de bêtise. Parlez-vous tout de bon, ou si vous voulez rire ? Mais c'est un talisman qu'un pareil tabouret ; Il vous fait trouver beau ce que Dieu fit si laid. Mai oui, pour prendre date. Oui dà ! C'est un profit tout clair ; en devenant Duchesse, Vous gagnez cent pour cent en frais de politesse. **** *creator_chabanon *book_chabanon_fauxnoble *style_verse *genre_comedy *dist1_chabanon_verse_comedy_fauxnoble *dist2_chabanon_verse_comedy *id_DAVON *date_1788 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_davon Vous l'aimez tant, Monsieur, que l'on conçoit à peine... À moi ! Sur d'autres fondements je la voudrais bâtie ; Ce Baron a les moeurs d'un escroc usurier, Au premier qui le paie il se vend tout entier. Il a mis à haut prix pareille résidence. Monsieur, m'en croirez-vous ! Enrayez sur l'argent ; Ce mariage-ci va vous mettre en dépense. Monsieur, l'argent s'en va ; je le vois avec peine. Au nom de Dieu ! Monsieur, n'en parlez pas de même ; Chacun, pour ses vertus, et le respecte, et l'aime ; Il est bon Officier, bon fils, bon citoyen. Monsieur, sur tous les points sa conduite est parfaite ; Ce jeune homme jamais n'a fait un sou de dette. Vous savez si l'on doit estimer sa valeur, Et le trait qui l'a fait admirer à la guerre ; Sans lui son Régiment périssait. Monsieur, est-ce sa faute ? À sa soumission vous n'osiez vous fier; Vous pensiez qu'il faudrait lui faire violence, Et vous avez d'un mot vaincu sa résistance. Il faudrait en public, vous contenir pourtant. Que veulent ces gens-ci qui vous dit de monter ? Monsieur veut-il venir regarder ses tableaux ? Le Baron de Saincenne, ici vient de descendre. Tout le bruit que vous venez d'entendre, C'est lui seul qui le cause. Eh ! pourquoi donc, Monsieur ? Qu'est-ce qui vous arrive ? Si c'est pour son plaisir qu'on se fait grand Seigneur, Je trouve à ce calcul, pour moi, bien du mécompte. Que leur en revient-il ? Moins d'honneur que de honte. Qui veut mentir ainsi sert mal son intérêt ; Le plus sûr est, je crois, de rester ce qu'on est. Daignez ici l'attendre; Et tout en l'attendant, veuillez, Monsieur, m'entendre. Puis-je vous demander, sans vous faire aucun tort, Ce qui vous fait soudain quitter le Périgord. Vos intentions ? Vous marier ! À qui ? Serait-ce par hasard la Comtesse Aurélie Dont vous parlez ainsi Ne parlez pas d'argent je vous en conjure. Monsieur, tout est perdu. Perdu, perdu, vous dis-je. On sait tout ; l'Intendant à découvert la mèche. Tout-à-l'heure, haussant sa voix de pie-grieche, De l'entretien secret qui vous tient en souci, Il a laissé percer... Deux mots les voici. Tout combiné, je n'ose vous les dire : Vous en mourrez. C'est... Rat... Rat de cave à Béziers. Oui, Mansieur, oui; j'ai cru les entendre. Ma foi, j'en ai grand peur. Ils coûtent gros : - suivant ma petite raison, Il est toujours bien temps d'enrichir un fripon. Voyez venir le Duc, et sur sa contenance, Jugez... Monsieur, voulez-vous bien un moment m'écouter ? Voici, voici la dot qu'au Baron l'on destine. Ce don, de votre père avance la ruine ; Je ne puis le cacher. Très volontiers. Oui ; j'y vais tout-à-l'heure : Mais si... Hortense à l'épouser ne veut pas consentir. Mais... Ah ! Que le ciel nous aime ! Et lui sauve les maux qu'il se fait à lui-même ! Moi, Monsieur, de l'argent au Baron envoyé, J'ai, depuis vingt-cinq ans soustrait plus de moitié ; C'est ainsi qu'accusant cette faible partie, Le Baronse plaignait de votre économie. La somme ici prospère, et vous porte intérêt. Ces degrés, quels sont-ils ? Ô ciel! Après un tel affront garder tant d'assurance ! Ce désir des grandeurs suit l'extrême opulence ; Vive les pauvres gens pour se passer d'aïeux ! On est fils de son père, et cela vaut bien mieux. **** *creator_chabanon *book_chabanon_fauxnoble *style_verse *genre_comedy *dist1_chabanon_verse_comedy_fauxnoble *dist2_chabanon_verse_comedy *id_DIMANCHE *date_1788 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_dimanche Des portraits enlevés du fond de ma boutique, Et chez vous apportés, Monsieur, j'en revendique Un qui n'est pas du compte, et je l'affirme encor, Que je ne vendrais pas, fût-ce son pesant d'or : C'est celui de mon père. J'admire Que vous ne vouliez pas me connaître, en effet Eh ! Vous-même m'avez demandé le secret... Comment !... Ça ! J'espère Que l'on me permettra de remporter mon père. Soit ; mais j'ai contre vous mon recours en justice. Mon pauvre père ! Eh bien le voilà justement ! Tenez ; ils m'en ont fait un carême-prenant. La belle mascarade ! Oui ! Le casque et l'armure ! Il était cent fois mieux sous son habit de bure. César-Timoléon de Saincenne ? non, non ; Boniface Dimanche : eh ! Voilà son vrai nom.