**** *creator_colle *book_colle_cocatrix *style_verse *genre_comedy *dist1_colle_verse_comedy_cocatrix *dist2_colle_verse_comedy *id_COLORAX *date_1731 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_colorax Abben, que chaque citoyen S'apprête à célébrer son triomphe et le mien. Guerrier, dont le bras seul vient d'affermir mon trône, Sois César, dans mon camp ; à ma Cour, sois Pétrone ; Ministre de ma foudre et de mes voluptés, Que Mars et que l'Amour marchent à tes côtés. Après le gain sanglant de trente trois batailles, Fais naître le plaisir du sein des funérailles. Fais, dans les voluptés plongeant toute ma Cour, De l'Arabie entière, un Sérail à l'Amour. Repeuplons un pays qu'a désolé la guerre ; Et faisons des enfants au reste de la Terre. Avouons-le, Amatrox : il est beaucoup plus grand D'être père et fécond, que d'être conquérant. L'un se reproduisant, lorsque moins il y songe, Vous tire du néant ; l'autre vous y replonge. Le premier donne l'être, et le second la mort. Farouches conquérants, fiers arbitres du sort, Le carnage et le sang sont vos vertus guerrières. Je leur pardonnerais leurs fureurs meurtrières, Si leurs nombreux enfants égalaient les soldats Que leurs mains font périr dans l'horreur des combats ; Ou si plus amoureux que nous autres ne sommes, Sur le champ de bataille ils créaient cent mille hommes. Ce que je viens de dire, au reste, est bien écrit ; Mais je n'en pense rien ; c'est pour t'orner l'esprit. Je pense qu'un guerrier est un Dieu tutélaire ; Tu vas de tes travaux recevoir le salaire. Mes trésors... les honneurs... demande... Je suis Roi... Attends tout... je le veux... je le puis... je le dois. Sont à toi. Par quels bienfaits pourrai-je donc ? ... Sans crainte, explique-toi. Tu me remplis d'effroi ! Quoi ! Tu veux devenir beau-père de ton Roi ? Holà ! Gardes, holà ! Le crime qui te souille Mérite un prompt supplice. Allez, qu'on le chatouille ; Que par un rire affreux on termine son sort, Et qu'une pâmoison le conduise à la mort. Quel coup il m'a porté ! Je t'arrache aux supplices ; Que ma clémence ici surpasse tes services. Sois libre : et que demain dans mes pierreux États, Le Soleil en tombant ne te retrouve pas. Je te laisse le jour. Quoi, l'amour !... Ah, chimère ! Ressent-on de l'amour pour une Reine-Mère ? Aimer un siècle ! Va, ta feinte passion N'est qu'un prétexte adroit à ton ambition ! Infidèle d'ailleurs, et sans qu'il se soumette À la Religion d'Ali, notre Prophète, Cet impie, à moi-même, ose de sens rassis, Demander Cocatrix, sans être circoncis ! Saint Prophète, qu'entends-je ! J'en ai trop entendu ; fuis ! Qu'oses-tu prétendre, Toi, dont l'impiété traite d'amphigouris La Loi du grand Ali, son Enfer, ses Houris ? Fuis, te dis-je, apostat, mécréant, sacrilège ! Retiens ces derniers mots que ma fureur t'abrège; Je refuse la Reine et la mort à tes voeux. Je veux ce que je veux, parce que je le veux. **** *creator_colle *book_colle_cocatrix *style_verse *genre_comedy *dist1_colle_verse_comedy_cocatrix *dist2_colle_verse_comedy *id_COCATRIX *date_1731 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_cocatrix Seigneur, la voix du Roi vous déclare rebelle; Il m'a dans sa fureur bégayé vos forfaits ; Mais je n'ai rien compris aux récits qu'il m'a faits. Allumant sa colère au flambeau des furies, Son Palais n'est rempli que de les barbaries. « Ah ! Pour me dissiper, donnons-nous le plaisir ». D'étrangler de ma main, dit-il, mon grand Vizir. » Il l'étrangle. D'un sabre armant ses mains profanes, Il tranche, après, la tête à soixante sultanes ;... Et pour marquer enfin le dernier désespoir, Il a fait empaler son grand Eunuque noir, Des Sultanes, Seigneur, quarante étaient ea couche : Les vingt autres étaient grosses de quatre mois. Chacune en portait deux ou trois. Arrêtez, Prince immonde ; Vous m'aimez, c'est le dire en des termes bien clairs. De la nouvelle Cour vous avez pris les airs ; Jadis, j'ai vu vingt rois acharnés à me plaire, Mais ils n'ont jamais su que mourir et se taire. Vous abrégez l'amour ! Je l'ai vu cet amour, Plus long et plus constant dans l'ancienne Cour. Au contraire, achevez, Seigneur. Eh bien, grand Amatrox, il n'est plus temps de feindre, Les torrents de mes feux ont peine à se contraindre... Oh ! Vénus ! Qu'ai-je dit ? Je frémis... Je transis.... Quels feux !... Quelle glace ! Ah !.... Ah ! Je m'évanouis. Qui t'a fait présumer que ma triste vertu, À force de combattre, ait si mal combattu ? Tu devrais adorer, ingrat, ce que tu blâmes ! L'évanouissement sied bien aux grandes âmes. Homme faible, est-ce à toi de t'en plaindre en ce jour, Quand tu vois mes va peurs couronner ton amour ? Ah ! Malheureux, arrête ! L'hymen t'a-t-il déjà fait ressentir ses fers ? Ah ! Pour te conserver ce front surnaturel, Viens me jurer au temple un amour éternel ! Que de fleurs, de festons, ma tête soit ornée : Marchons en invoquant le Dieu de l'Hyménée. Que malgré Colorax... Que je le sois plutôt ! Si ta gloire en ces lieux, risque d'être flétrie, Eh bien ! Fuyons, volons au sein de ma patrie. Moi ? Non. Seigneur... Les Saules... La Charité-sur-Loire. Ah ! Soixante ans sont passés, depuis que Barrabie, Père de Colorax, et Roi de ces climats, Du Nord épouvanté faisait fuir les frimas ; Il revenait courbé sous le poids de sa gloire, Alors qu'il vit mes yeux sur les bords de la Loire ; Seigneur, un coup de foudre est moins impétueux, Il devint amoureux, transporté, furieux ; À l'instant, au milieu de sa barbare troupe, D'une main, le cruel me fait monter en croupe ; Et de l'autre, tirant son sabre de Damas, M'enlève à mon époux, le Druide Adamas. Embrasse ton aïeule ; Je suis cet Angusta. Quel désespoir affreux ! Trop fatale naissance ! Ô Cupidon! Hélas ! Dans notre sort, Il ne nous reste plus que l'inceste ou la mort. Mourons ! **** *creator_colle *book_colle_cocatrix *style_verse *genre_comedy *dist1_colle_verse_comedy_cocatrix *dist2_colle_verse_comedy *id_AMATROX *date_1731 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_amatrox Près trois ans de guerre, alarmés par les Scythes, Mes Soldats ont flétri les neveux des Laphites. Et vengeurs du second viol d'Athénaïs, Ont, de leur sang impur, rougi le Tanaïs. Les fuyards sont suivis par mon infanterie ; Et donnant du relâche à ma cavalerie, J'enlève aux ennemis ces deux coursiers fougueux, De mon triomphe auguste, ornement fastueux. La victoire et la rage, et la mort et la peste, Du camp, déjà désert, ont moissonné le reste. Nos ennemis vaincus, ont demande des fers, Enfants incestueux du tyran des Enfers. Vortex, apprends mes brûlantes alarmes; Prends pitié de mes feux, de mon coeur, et de moi J'aime... La mère de ton Roi. Ah ! De mon amour, connais la violence, Mes transports, mes langueurs, mes plaintes, mon silence ; Mes soupirs retenus, mes sanglots, mes douleurs ; Mes yeux toujours noyés de larmes et de pleurs ; L'insensibilité de l'objet que j'adore. Ô mort ! Finis mes maux. Toi seule, je t'implore. Je te cherchai cent fois, dans l'horreur des combats ; Je la portais partout, et ne la trouvais pas. Mon désespoir n'a fait que me couvrir de gloire. Ne près des champs heureux arrosés par la Loire, Un berger m'éleva, sans m'éclaircir mon sort ; Je n'étais point son fils ; et ce berger est mort. Il est mort, sans m'avoir dévoilé ma naissance. J'ai connu mon aïeul, sans connaître mon père, J'ai vu même, j'ai vu la mère de ma mère. Le reste étant caché, mon esprit curieux Sur mon sort emphatique interrogea les Dieux, Près du bois de Boulogne, un Oracle amphibie Me fait chercher un coeur au fond de l'Arabie; D'un air d'Apocalypse, un prêtre a dit ces mots, Au milieu de la nuit, du tonnerre et des sots : « sLe sort à des climats arides Destine tes pas foudroyants ; Mais si Diane, aux deux Atrides, Donne des mouches cantarides, L'amour t'aplanira les rides, De la mère des vrais croyants.» Un Oracle si clair, fruit de l'intempérance, À mon coeur fanatique eût rendu l'espérance ; Mais un songe, Vortex, en corrompt les douceurs, Écoute ; et tu verras le comble des horreurs ; Je dormais tout debout au sein de l'Allemagne, Lorsqu'à mes yeux ouverts, l'Empereur Charlemagne S'offrit, pâle et défait. (Tel paraît dans Tonneins, Le démon de la chair, vaincu par des Nonains.) Son front n'était plus ceint de la triple couronne ; Des cadavres sanglants environnaient son trône ; Sur lui la mort levait sa faux, et de fon flanc Le désespoir poudreux coulait avec son sang. « Tremble, fier Amatrox, m'a-t-il dit, d'un air morne ; Ton destin s'accomplit, tu vois le Capricorne ; Le Zodiaque est là... Mais Mercure est ici.» Il dit, et tout-à-coup le Soleil obscurci, Des voiles de la nuit enveloppant la terre, Me laisse à la merci des vents et du tonnerre. Très volontiers. Achmet Venait de détrôner le Sultan Mahomet ; Mais il voyait toujours nos côtes infestées Par d'infâmes brigands, protecteurs des athées ; Pour les exterminer, il arma sur les eaux Les monstres, les tritons, et cent mille vaisseaux. Sous mes ordres y bientôt le vent enfla leur voiles ; Le firmament, pour moi, prodiguait ses étoiles. Castor, Pollux, Thetis, et Neptune et Vénus, Secondaient mes desseins y à moi-même inconnus. Mais le troisième jour, de leurs prisons profondes, Les Aquilons sortis, soulevèrent les ondes ; Les éléments, la nuit, la foudre et les éclairs,. En tourbillons de feux obscurcissent les airs. La mer portant ses flots jusqu'au Ciel empirée ; Inonde Jupiter sur la voûte éthérée ; Le tonnerre est mouillé. Les abîmes ouverts Ouvrent à nos vaisseaux la route des Enfers ; La flotte est engloutie, et sur une chaloupe Les vagues m'ont jette, seul à la Guadeloupe ; Voilà quel fut mon sort. Du destin, vois toute la noirceur: Je rencontre à Tunis une femme galante, Et c'était... Cétait ma propre tante. Mais, hélas ! Mon amour aujourd'hui Me fait tout oublier ; et je ne vois que lui ; Lui seul me fait goûter le prix de la victoire. Toujours loin de tes yeux tu sais quelle est ma gloire : Ce fer seul fît le sort de tous les potentats Près de qui ma valeur avait porté mes pas; Ton monarque en a fait l'heureuse expérience. Que Cocatrix, sa mère, en soit la récompense, Ses beaux yeux, en dépit des censeurs, Attireront toujours les voeux des connaisseurs. Va disposer la Reine À seconder pour moi la brigue souterraine. Qu'elle ne pense pas Que son âge jamais ternisse ses appas. Sa virile beauté dément son baptistaire. Ami, tu vois mon coeur ; je n'ai rien pu te taire. J'honore ta prudence, et reconnais tes soins. Je t'aime d'autant plus que je t'estime moins. Dans le Palais des Rois, conduisez, ma monture ; Et pendant son dîner, faites-lui la lecture ; Allez. Quoi, Seigneur ? Sortez. Sur moi, le Ciel épuise ses miracles, Périssent, à la fois, Boulogne et ses Oracles ! J'adore Cocatrix ; et si j'en suis aimé.... Dans des gouffres profonds je me vois abîmé; Cocatrix, tes faveurs m'ouvrent un précipice, Et du chatouillement j'entrevois le supplice. Un étranger ne peut aspirer à ton coeur ; Une cruelle loi s'oppose à ton vainqueur... Il n'importe ;... étouffons notre douleur arrière ; Le Roi paraît... Allons, demandons-lui sa mère, Quand il devrait... Seigneur, vous avez trop élevé les services D'un étranger, qui n'eut que les destins propices ; Et dont le seul mérite est dans son seul bonheur, Salamandre, enflammé, qui brûla pour l'honneur, Si j'ai, dans votre camp, su fixer la fortune, À mon âme embrasée elle fut importune ; Et vous ne devez pas, pour prix de ma valeur, D'envieux courtisans exciter la pâleur. M'accabler d'ennemis, en m'accablant de grâces. Tout ce que vous m'offrez... vos emplois et vos places, Vos trésors... Sire, ils sont à mes yeux, Rien. Grands Dieux ! Seigneur, la Reine-Mère, D'un coeur présomptueux, secondant la Chimère, Remplit ce coeur d'amour. Ce n'est point la fureur d'être votre beau-père, Qui m'a fait adorer Madame votre mère, Seigneur, ses yeux, ses traits, mes plaisirs, son amour Chaste, et servant d'exemple aux Dames de la Cour, Qui suivaient à l'envi, celui de Messaline ; Son port, sa majesté, sa pudeur enfantine ; Dans l'hiver de son âge, un air toujours vainqueur, Voilà ce qui la rend l'idole de mon coeur. Tu t'armes, contre moi, des traits de l'imposture Cousine du mensonge, et tante du parjure; Et de l'Italien, politique vainqueur, Le Machiavélisme a passé dans ton coeur. Suis ta première envie. Ma mort est nécessaire au bonheur de ma vie. D'un abîme de maux, qu'importe comme on sort ? Tyran, fais-moi donner ou ta mère, ou la mort ! Que l'amour... Oui, l'amour. Fais taire, devant moi, cette Loi trop barbare Qui d'une triste amante à jamais me sépare ; Que l'on voie en ce jour notre hymen accompli, Et je deviens l'apôtre et le martyr d'Ali. J'abandonne à regret des lois que je respecte ; Je me fais circoncire et j'embrasse ta secte. Mais, ne te flatte point ; ce n'est qu'au Dieu d'amour, Que j'immole mon culte et ma foi dans ce jour. Achevez de m'entendre... Fuyons, arrachons-nous de ces climats barbares ! Et revenons suivi du Grand Kan des Tartares. Aux yeux de tes flatteurs, et dans ta propre Cour, Tu seras chatouillé, Prince ingrat, à ton tour. Je t'ai mis sur le Trône, et t'en ferai descendre ; Qui craignit Darius, devait craindre Alexandre. Je veux que tes champs ravagés Cherchent dans les villes superbes, Les oiseaux du ciel égorgés, Respirant la mort dans les herbes. Alors les funestes corbeaux, S'assemblant autour des tombeaux, Se joindront à la voix des mânes, Et feront manger aux Brachmanes, De leurs corps mutilés les horribles lambeaux, Ah pâle lueur des funèbres flambeaux. Les implacables Euménides Suivront les pas de mes guerriers ; Ils perceront les Néréides Sur le tonneau des Danaïdes, Et de sang teindront leurs lauriers. Le feu desséchera les fleuves, Toutes femmes deviendront veuves, Et les veuves, dans ces moments, Après les plus rudes épreuves, Par des souffrances toujours neuves, Descendront dans les monuments. Mais, quoi ! Faut-il que pour un crime, Que le Tyran seul a commis, Son Peuple serve de victime. Aux feux que ma rage a vomis ? Descendons plutôt au Ténare, En prenant l'équité pour phare, Pendant la nuit de mes desseins Et pour repeupler la Navarre, Faisons voir au peuple Tartare, Un Héros plus grand que des Saints. De mon altier courroux calmons la véhémence... Que l'Arabie entière adore ma clémence... Mais, non, je punirai... J'en jure par le Styx, Ce Tyran... Mais avant, entrons chez Cocatrix. Je la vois ; je me pâme. Ah ! Grands Dieux, Quelle est belle! Son grand Eunuque noir ! Ce dernier trait me touche ! Combien d'enfants ! Reine, si ces beautés, ces sultanes fertiles, N'ont rien pu sur mon coeur, sur mes sens trop faciles, Sur moi l'adorateur de la fécondité ; Comment ! Donnant après dans l'autre extrémité, À la Beauté que j'aime, ai-je pu rendre hommage ? Elle a des yeux, un coeur, oui... mais elle est d'un âge Respectable, il est vrai... mais sa stérilité Priverait l'Univers de ma postérité ! À sa mort, un héros mourrait entier ! N'importe ;... Malheur à l'Univers. Que mon amour l'emporte. De ma postérité quels que soient les attraits, À mes fiers descendants je renonce à jamais. Peut-être aussi les Dieux, expliquant leurs oracles, Pourront à ma jeunesse accorder des miracles : L'eau du Ciel, de la terre attire les trésors ; Le Nil rend tout fertile, en inondant ses bords ; Le déluge rendit la terre plus féconde... Je pourrais... je m'égare... Tous ces discours fleuris ne font rien à l'affaire ; Reine, c'est de l'esprit que vous venez de faire. Mais que dis-je ! Peut-être avez-vous pris ce tour, Pour couper la parole à mon puissant amour ! Eh bien, Madame, Pour vous, à Colorax j'ai déclaré ma flamme ; Il m'a proscrit, et veut éteindre dans ce jour, Les charbons allumés sur l'autel de l'Amour. Je pars, accompagné de quelque soldatesque, Suivant le sort poudreux d'un héros romanesque ; Mais, malgré mon malheur je serais trop heureux, Si sur moi vous jetez un regard amoureux. En mes bras ! Dans ces lieux ! Sans craindre la lumière ? Madame, rappelez votre vertu première. Ma chère Cocatrix, j'atteste ici Lucine, Que ce coeur conjugal, qu'un tendre amour calcine, Va, malgré Colorax, insensible à ses maux, D'un hymen chatouilleux allumer les flambeaux, Et toi, Vulcain, et toi détourne de ma tête Les présages croissants !... Non, j'ai vécu, Madame, à l'abri des revers. Mon front sans ornement le fait aviez connaître ; J'ai fait mille cocus, et n'ai pas voulu l'être. Allons donc aux Autels, Irriter votre fils, par des noeuds éternels. Je braverai pour vous, Reine trop respectable, Les tourments préparés à votre époux coupable, Étranger dans ces lieux, je sais quel est mon sort, Et si je vous épouse, on me chatouille à mort... Ce supplice infamant n'étonne point mon âme... Je le vois sans frémir.... Mais, cependant, Madame, Un Héros est-il fait pour mourir chatouillé ? Mon nom serait souillé. Madame, en quels climats reçûtes-vous le jour ? Vous. Oui. Madame, quel séjour ?... Ciel ! Au nom de votre bras d'ivoire, Quelle Ville ? Achevez. Je frémis !... Vous tremblez... Dieux ! Reprenez vos sens. Par quel coup du sort vos appas innocents Ont-ils été jetés au sein de l'Arabie ? Le Druide Adamas, votre époux ! Ah, Madame! De tendresse et d'horreur vous remplirez mon âme ! Sur les bords de l'inceste, amené par Junon, M'auriez-vous dans ces lieux déguisé votre nom ? Des femmes d'Adamas, Angusta resta seule ; Je suis son petit-fils. Vous ? Ah ! Ma grand-maman ! Mardochée en ces lieux retrouverait Aman ! Quelle reconnaissance ! Vous, Madame Angusta ? Quel coup ! Si vous mourez, mourons du moins ensemble. L'amour nous avait joints, que la mort nous rassemble. **** *creator_colle *book_colle_cocatrix *style_verse *genre_comedy *dist1_colle_verse_comedy_cocatrix *dist2_colle_verse_comedy *id_VORTEX *date_1731 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_vortex Cessez, Seigneur, cessez de répandre des larmes, Car si... Qui, Seigneur ? Qui ? Dieux ! Grand Amatrox, hélas! Votre divine essence Nous découvre un héros, et nous cache un mortel, Qui mérite à la fois et le trône et l'autel. Ce que vous dites-la, Seigneur, est-il bien vrai ? Depuis ce temps, resté, par votre ordre, à Cambrai, J'ignorais le destin de votre auguste tête. Mais, s'il vous plaît, Seigneur, contez-moi la tempête, Qu'on m'a dite cent fois. Mais, quittant ces climats Où vous aviez porte vos malheurs et vos pas, À la Cour des Sultans, cherchant votre naissance, Ne s'est-il point offert quelque reconnaissance ? Avez-vous retrouvé votre père, une soeur, Un frère... un... Achevez. Juste ciel ! Seigneur, qu'osez-vous dire ? Ah ! Formez d'autres voeux, Dignes de l'un, de l'autre, et dignes de tous deux ! Bien loin qu'à vos désirs, mon Empereur défère, Craignez tout, et fuyez l'un et l'autre hémisphère. Pouvez-vous ignorer, ou ferez-vous changer, La Loi, dans ces climats, prescrite à l'Étranger? S'il tente de s'unir au sang de nos Monarques, Il voit trancher les jours que lui filaient les Parques, Non par le fer, le feu, les eaux, ni le poison ; Mais on le fait périr dans une pâmoison ; On le fait expirer sous les doigts d'une femme ? Pans les chatouillements, le coupable rend l'âme : Un rire immodéré précipice son sort ; Et l'excès du plaisir le conduit à la mort. Cessez donc d'aspirer à cet hymen illustre : Déjà la Reine atteint à son seizième lustre : Et ses yeux... Mais, cependant, Seigneur... Si ses jours avancés.. Eh mais, Seigneur... Monseigneur, La faudra-t-il après mener chez le baigneur ?