**** *creator_dancourt *book_dancourt_charivari *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_charivari *dist2_dancourt_prose_comedy *id_MADAMELORICART *date_1697 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_madameloricart Hé bien, Mathurine, où est donc le Jardinier ? Ne t'avais-je pas dit… Ah, ah ! Voilà mon beau-frère. Qui vous a mandé ? Que venez-vous faire ici. Où l'on dit, où l'on dit. Ah ! Que je reconnais bien là mes deux coquines, qui me font passer pour une bourrue, pour une capricieuse. N'est-ce point toi aussi qui te mêles… Il n'y a que lui de raisonnable dans toute la maison. Il ne faut pas prendre garde à ce qu'elle dit. Oh, çà, çà, je suis bien aise de vous voir. Quand vous en retournez-vous ? Vous ne m'incommodez point, pourvu que vous ne vous mêliez point de mes affaires. Que vous me laissiez gouverner ma famille à ma fantaisie. Que vous ne preniez point mal à propos le parti de vos nièces. Ce sont des insolentes que je réduirai. Elles me contredisent en toutes choses, et moi de mon côté. Assurément. Ho je n'en aurai pas le démenti, je fais tous les frais de la noce ; on dansera ici dans ma cour, et je ferai même le festin pour leur faire dépit. Et pour les mortifier davantage, là, pour abaisser leur petit orgueil, je les fais habiller en paysannes. Cela est vrai, je t'en ai l'obligation. J'en viendrai à bout, pourvu que vous ne les gâtiez pas, vous : car vous êtes leur bon oncle, à ce qu'elles disent, et vous ne savez non plus gouverner des enfants… Vraiment, j'ai bien affaire de lui, n'ai-je pas assez souffert de la mauvaise humeur de feu son frère, sans avoir les fréquentes visites de celui-ci ? Lui ? C'était le plus grand cheval de carrosse, le plus grand brutal. Dieu veuille avoir son âme ; il a bien fait de mourir, je n'y pouvais plus vivre. Il m'a donné bien des chagrins : mais, ou je ne pourrai, ou je les rendrai bien à Mademoiselle sa fille. Je ne saurais que te dire, le beau-frère, la fille, la nièce, je n'aime point du tout cette parenté-là. On n'a point de plus grands ennemis que ses parents, ce sont des espions qui contrôlent perpétuellement tout ce que vous faites, et je n'aime pas être contrôlée, moi. Je suis veuve, j'ai du bien, je ne dépends de personne, je veux faire la fortune de quelqu'un qui m'en sache gré. Oui, j'aurai soin de toi, laisse-moi faire, tu es une fort bonne fille : mais… Ma famille m'a fait prendre autrefois un mari à sa fantaisie, sans m'en demander mon avis. Il me paraît qu'il n'y a rien de plus juste. Hé, qui te dit que c'est lui… Paix, tais-toi, sur les yeux de ta tête : quoique je sois maîtresse de mes actions, je veux éviter de certaines choses. Bon, des chansons ! C'est bien là ce que je crains. Mais pour ne se pas exposer aux reproches et aux sots discours… Comment donc ? Que veux-tu dire ? Mathurine ! Qu'est-ce que cela signifie ? Ah ! Les impertinentes, les ridicules, les extravagantes. Mais voyez ces malheureuses, ces coquines, ces dévergondées : ah ! Je leur apprendrai bien… Comment ? Comment donc ? Ne va pas leur faire cette confidence, au moins. Que mon beau-frère surtout… Toi, Mathurine ? Ce garçon-là n'est pas mal fait, vraiment. Bon jour, mon ami, bon jour. Je vais rejoindre mon beau frère, si tu vois Thibaut, envoie-le moi, j'ai quelque chose à lui dire. Tu es un coquin, tu m'épouseras, tu me l'as promis : tu me tiendras parole. Mais, voyez ce fripon, ce maraud, ce bélître, ce gueux, cet impertinent, qui fait difficulté de m'épouser ! Le petit ingrat ! C'est quelque mauvais conseil qu'on lui a donné, ma pauvre Mathurine ; car hier encore, signant le Contrat… Je l'ai attrapé, moi ? Ah ! L'insolent, de quel terme il se sert. De la vergogne, moi ? De la vergogne ? Mais fais-lui donc entendre raison, ma chère Mathurine ; il me fera mourir de chagrin, ce petit perfide-là. Après les engagements que nous avons ensemble… N'avons-nous pas un Contrat de mariage ? Tu ferais casser notre Contrat, traître ? Que je suis malheureuse ! Oui, mon cher enfant, des mal intentionnés, qui ne voient notre union qu'avec chagrin. Ils en seront tous ravis, pourvu que tu m'aimes, n'est-ce pas, Mathurine ? Moi ? Hé bien, tu le seras, je te le promets. Je ne crois pas, Monsieur, que vous soyez en droit de trouver mauvais… Comment, un gendre ? Mais, mon fils ? **** *creator_dancourt *book_dancourt_charivari *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_charivari *dist2_dancourt_prose_comedy *id_MARIANE *date_1697 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_mariane Hé bien, ma chère Mathurine, n'as-tu point de nouvelles d'Éraste et de Clitandre ? Ma cousine est, comme moi, dans une impatience… Sais-tu s'ils sont déguisés comme nous leur avons fait dire ? Ah, Mathurine ! Tu n'y songes pas, et ma tante… Mais nous avions projeté, comme tu sais, qu'ils ne paraîtraient ici qu'avec toute la noce, et que pendant qu'on danserait, dans la chaleur du divertissement, nous trouverions moyen de les entretenir, sans que ma tante, toute soupçonneuse qu'elle est, pût s'imaginer que deux paysans fussent nos amants. Tu perds l'esprit, Mathurine… Ma tante… Cela n'est pas possible ! Ma tante et Thibaut ? Cela serait trop plaisant. Ma tante amoureuse à son âge ? Elle qui fait si fort la prude, et qui nous prêche continuellement de mépriser tous les hommes du monde ? Oh, je l'attends désormais avec ses sermons et ses remontrances. Je ne m'en sens pas de joie, je l'avoue. Ma chère cousine, ta mère est folle, nous sommes les plus heureuses personnes du monde. Il ne pouvait nous en arriver un plus grand. Vous ne le comprenez pas, parce que ma cousine n'a pas achevé de vous dire toutes nos affaires, et que vous ignorez de quelle nature est la folie de ma tante. Mais Éraste et Clitandre s'accommoderont-ils, l'un de devenir le gendre, et l'autre le neveu d'un paysan ? Y a-t-il longtemps que vous êtes ici ? Mon cher petit oncle ? Non, demeure ici, Mathurine, afin d'amuser ma tante, en cas qu'elle s'avisât de demander où nous sommes. **** *creator_dancourt *book_dancourt_charivari *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_charivari *dist2_dancourt_prose_comedy *id_ANGELIQUE *date_1697 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_angelique Tu extravagues toi-même de te figurer cela, et de le regarder comme un bonheur. Je m'y perds : quel galimatias nous fait-on de folie, de mariage de ma mère ? Qu'est-ce que cela veut dire ? Ah, mon oncle ! Il faut empêcher cela, mon oncle. Vous êtes venu le dernier, je gage ? Mon bon oncle ? **** *creator_dancourt *book_dancourt_charivari *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_charivari *dist2_dancourt_prose_comedy *id_ERASTE *date_1697 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_eraste Tenez, la Fleur, ôtez mon manteau, et allez m'attendre au Dauphin avec vos camarades. Que je vous y trouve, au moins, si j'ai affaire de vous. Me voilà déguisé d'une manière à n'être reconnu de personne.Oh !Pour cela il n'y a que la jeunesse, ou l'amour, qui puisse autoriser cette partie de plaisir. Ce Village n'est pas bien fréquenté aujourd'hui, et je n'y vois aucune apparence de noce. Un des garçons de la noce ? Justement, voilà ce que je cherche. Serviteur, l'ami. Que veut dire ceci ? Me tromperais-je ? Est-ce toi, Lolive ? C'est aussi Clitandre, je pense. Hé ! Que diantre fais-tu ici dans cet équipage ? Hé mais… L'aventure est assez bizarre. Oh çà, ne nous trahissons point, éclaircissons-nous doucement, et convenons de nos faits. Çà voyons, parle-moi, franchement, qui t'amène ici ? C'est aussi ce qui m'y attire. On m'a fait dire la même chose. La charmante personne que j'aime se nomme Angélique. Angélique est fille d'une vieille Madame Loricart, qui a une maison dans le Village. Angélique est la plus charmante personne. Je t'en offre autant, c'est une aussi surveillante Madame. Il faudrait tâcher de prendre langue, et de savoir… J'ai dit à mes gens de m'attendre au Dauphin. C'est leur oncle qui est avec elles, Lolive. Nous serons malheureux sans votre protection, Monsieur. Vous perdriez, je vous assure. Soyez-nous favorable, de grâce. **** *creator_dancourt *book_dancourt_charivari *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_charivari *dist2_dancourt_prose_comedy *id_CLITANDRE *date_1697 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_clitandre La Fontaine, payez ce Fiacre, et le renvoyez, entendez-vous ? Au premier cabaret ; je ne tarderai pas à vous y joindre. Je ne sais où est la maison de Madame Loricart. Ces deux drôles-ci m'apprendront peut-être ce que je veux savoir. Bonjour, enfants. Est-ce un songe, ou une vérité ? Éraste et Lolive ! Oui, c'est moi-même. Hé, que diantre y fais-tu toi-même ? Parle. Quoi, mais ? Je ne crois pas que nous poussions la chose jusque-là. On m'a fait dire de me déguiser en paysan, d'amener des instruments, et des musiciens. Celle que j'adore, est Mariane. Mariane est sa nièce. Mariane est la plus adorable. Mais la Madame Loricart est une vieille folle qu'il n'y a pas moyen d'apprivoiser ; et depuis trois semaines qu'elle est dans ce village, je n'ai pas osé en aborder. Les miens y sont aussi, apparemment. Que notre déguisement ne vous révolte point contre nous, Monsieur : il doit servir au contraire à vous marquer l'excès de la passion que nous avons pour ces adorables personnes ; et vous jugerez de la pureté de nos intentions… L'amour m'a fait y voler, belle Mariane. Entrez un peu dans nos intérêts, Monsieur. **** *creator_dancourt *book_dancourt_charivari *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_charivari *dist2_dancourt_prose_comedy *id_MATHURINE *date_1697 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_mathurine Parlez donc ho, Monsieur Thibaut, Madame est dans le jardin qui vous demande. C'est ce maroufle de jardinier qui est cause que Lolive s'en va sans me dire un mot : il a bian fait, ce visage-là redit tout à Madame, ce sont deux têtes dans le même bonnet ; et la fausse vieille a biau dire que c'est le jardinage qu'elle aime, c'est le jardinier à qui alle en veut, sur ma parole. Ah ! Votre servante, Monsieur Cléonte, soyez le bienvenu, vous danserez à la noce. Toujours tout de même, alle nous fait enrager, comme de coutume ; alle ne veut jamais ce que je voulons, et alle veut toujours ce que je ne voulons pas ; et si je fais tout ce que je puis, moi, pour avoir l'honneur de ses bonnes grâces. C'est bien dit, Monsieur, vous parlez d'or, faites de même, je vous seconderons que rian n'y manquera : vous voici venu tout à propos, et je mourions d'envie de vous voir, ces Damoiselles et moi, afin que vous nous conseillissiais ce qu'il faut que je fassions ; car, voyez-vous, je n'y entendons point de malice, je ne demandons qu'amour et simplesse : je vous en croirons ! Qu'en pensez-vous, vous n'avez qu'à dire ? Il est question que je sommes amoureuses, conseillez-nous, nous marions-je ? Hé bian, c'est justement le parti que votre belle-sœur ne veut pas que nous prenions. Que je mourions filles. Hé ! Voirement oui, elle me voulait bailler un homme qui aurait parti quatre jours après pour aller chercher forteune aux antipodes : ho ! Je ne veux point d'un mari voyageur. Tenez, Monsieur Cléonte, ça ne vaut rian pour l'honneur d'une femme, ni pour le repos de sa conscience. Pourquoi, Monsieur ? C'était un vieux goûteux qui trépassit, il y a quinze jours : il y a deux mois que nan voulait faire le mariage ; si on l'avait fait, il y a plus de sept semaines qu'il serait entarré. Voyez-vous, Mademoiselle Angélique veut se marier pour être mariée, et sa mère la voulait marier pour qu'alle fût veuve ; je m'en rapporte à vous, laqueulle est-ce qui a tort ? Hé ! Fi, fi, Monsieur, ce serait un bian mal acquis, je ne voulons point de ça, il n'est rian tel qu'un douaire bian gagné, c'est le plus profitable : des héritiers n'avont rian à dire. Pour moi je serai bian aise de n'avoir rian à me reprocher. Cet avocat, Monsieur ? C'est un nigaud, un imbécile ; qu'aurait-elle fait de ce benêt-là ? Alle est riche, Mademoiselle Mariane, alle a de quoi faire la forteune d'un homme. Oh dame, accoutez, on est bian aise d'avoir queuque chose de bon pour son argent, et puis il m'est avis qu'une honnête femme ne doit point vouloir d'un mari sot. Vela tout justement, Monsieur, les petites raisons que j'avons eues pour ne vouloir point des maris que nan voulait nous bailler, et pour prendre la libarté d'en choisir d'autres, que je ne prendrons pourtant que bian à propos. Et moi itou, Monsieur ; je vous les ferons voir, ils sont tous trois dans le village ; et je vous prierons, comme vous êtes Avocat, de nous bailler queuque rubrique, pour en faire accroire à Madame, et pour nous moquer d'elle sous la protection de la Justice. Je crois que vela Madame. Il n'est pas besoin qu'alle sache encore rian de tout ça, entendez-vous ? Oui, Madame : mais… Moi, Madame ? Demandez à Monsieur si je vous ai parlé de ça. Au contraire, voirement, je vous trouve la Madame la plus joyeuse du monde, quand vous êtes avec votre Jardinier, da. Ça est vrai, Madame, nous sommes des bêtes nous autres ; et Monsieur Cléonte itou n'est qu'un animal en comparaison de Monsieur Thibaut. Et que vous faisiez bian des amitiés à maître Thibaut, entendez-vous ? Ces Damoiselles ne le respectont pas assez queuquefois, et ça fâche Madame. C'est bian fait, ce sont des obstinées. Tenez, Monsieur, il y a une noce dans le Village, dont alles avont prié qu'on les priit ; et par esprit de contradiction alles n'en voulont pas être, afin que Madame veuille qu'alles en soyont. Alles seront bian attrapées, n'est-ce pas, Monsieur ? C'est moi qui vous ai baillé cet avis-là Madame. Avec tout ça, c'est un bonhomme que ce Monsieur Cléonte, et si pourtant il m'est avis que vous n'êtes pas trop aise quand il viant cheux vous. Est-ce que feu Monsieur Loricart était de mauvaise himeur, Madame ? Vela une belle épitaphe ? À sa fille, Madame ! Et n'est-ce point la vôtre ? Ça n'est pas récriatif, vous avez raison. C'est bian avisé, Madame, faites la mienne, je sis une bonne pâte de criature, je vous remarcierai tant que vous n'aurez à dire. Ah, j'entends bien ce mais-là, ce n'est pas la frorteune d'une fille que vous voulez faire, c'est celle de queuque garçon, n'est-ce pas ? C'est votre tour à cette heure, d'en prendre un à votre fantaisie, à vous, sans demander l'avis de la famille. Non voirement. Ah l'heureux Jardinier que ce maître Thibaut ! Oh, que je ne me trompe point. Tenez, Madame, à le voir impartinant comme il est, je me sis quasiment toujours doutée de la chose. Oui, c'est bian dit, vous avez raison, on en ferait des chansons, si on savait ça. Il y a de maleignes gens dans le Village. Allez, allez, n'en appréhendez point du côté de cheux nous, c'est la même Leune qui gouverne toute votre famille. Je ne sais pas queu vent a soufflé sur la maison ; mais votre fille et votre nièce sont tout aussi folles que vous, je vous en avartis. Alles voulont itou faire la forteune de queuqu'un. Qu'alles avont chacune un amoureux dans le Village. Oui, c'est tout comme vous, vous dis-je, alles avont cette fantaisie-là. Mais voirement, Madame, alles ne font pas pis que vous ; tout le tort qu'alles avont, c'est qu'alles pourriont mieux faire, qu'alles n'ont qu'à choisir ; et que vous, ce n'est pas de même. Quand on est comme elles, on prend ce qu'on veut : quand on est comme vous, on prend ce qu'on trouve. Non, non, Madame, ne faites pas non plus semblant de savoir ce que je vous ai dit d'elles. Je le ferons donner dans le panniau, ne vous mettez pas en peine, je suis pour mon compte itou là-dedans, moi, Madame. Oui, voirement, et tenez vela mon paysan : oh dame, Madame, j'avons chacun le nôtre. N'est-il pas vrai ? Vous auriais grondé dans un autre temps, mais j'ons barre sur vous. Comme ça vous rend bonne ! Approchez, garçon, et faites la révérence à Madame. C'est notre Jardinier qui l'a apprivoisée ; je l'y passons ses fredaines, alle nous passe les nôtres. De nous épouser : je suis bian nippée ! J'ai six cents francs, tu as bon esprit, je ne sis pas sotte ; tian, mon garçon, marions-nous, l'ai opignion que nous serons bian ensemble. Ça t'accommode-t-il ? Vois si tu le veux, vela qui est fait : si tu ne le veux pas, que je ne te voie plus, j'en prendrai queuque autre. Détermine-toi donc, je hais les barguigneux, dépêche. La complaisance ! Mais voyez ce magot ? Tu connais les amoureux de nos Demoiselles ? Va-t-en les chercher, et qu'ils veniont ici, il n'y a plus rian à craindre. Je le savons bian, c'est le tant mieux de l'affaire ; il ne faut pas qu'on sache qu'ils sont des Monsieux. Fais les venir, et ne t'embarrasse point, tout ira bian. Qu'est-ce que c'est donc, Monsieur Thibaut, vous voilà bian de mauvaise himeur ? Est-ce que vous leur avez fait queuque chose. Madame Loricart ? Hé bian, tant mieux pour vous, cela vous fait honneur. Ils ne prenont pas bien la chose. Et tu crois que cela te déshonore de devenir le mari d'une parsonne dont tu n'es que le Jardinier. Ça fait ta forteune. Mais acoutez donc, Monsieu Thibaut, songez bian que Madame est amoureuse de vous, au moins, et que… Mais… Il n'y aura pas moyen de faire entendre raison à cet animal-là. Mais attendez donc… Ce brutal-là va faire une sottise qui portera préjudice à nos Damoiselles. En voici déjà une, je varrons biantôt l'autre. Ils sont tous deux ici, ne vous impatientez plus. Oui, vous allez les voir, j'ai donné ordre qu'on les amenît. Que ça ne vous embarrasse point : vous les avez fait venir pour les voir une fois, pour qu'ils sachent ce que vous pensez, et pour savoir ce qu'ils voulont faire ; et il m'est avis qu'ils ne pouvont vous dire ça, à moins qu'ils ne vous parliont, je vous défie de faire autrement. Oh ! Elle s'imaginerait fort bian ça, elle est la maîtresse d'un paysan, afin que vous le sachiais. Est amoureuse du Jardinier… Ne vous l'ai-je pas toujours bian dit ? Oui ; ça est bian réjouissant, n'est-ce pas ? Et amoureuse de maître Thibaut encore. Oh ! Défiez-vous de ces sarmonneuses-là, alles ne prenont jamais pour elles ce qu'alles disent aux autres. Je sommes en droit de chapitrer la chapitreuse. Oh pour stilà, c'est moi qui en réponds, elle sera assez sage pour agrier tous vos mariages, pourvu que vous soyais assez fous pour agrier le sien. Ça veut dire que votre mère va épouser son Jardinier. Monsieur a bon esprit, laissez faire à Madame cette sottise-là, afin qu'alle vous laisse faire les vôtres. La belle doutance, ils se sont bian fait paysans eux-mêmes pour l'amour de vous. Tenez, les vela. Monsieur, les auriais-vous reconnus ? Hé bian, ne vela-t-il pas ? Vous vous parlez à l'oreille, il est bian temps de ça, j'ons des affaires communes, faut parler en commun, n'est-il pas vrai, monsieur Cléonte ? Oh ça, tenez, vela itou, mon amoureux, je voudrions bian faire ces trois noces-là ; après ce que je vous ai dit, il m'est avis que la chose n'est pas si mal aisée. Boutez un peu la main à la pâte, comment nous y prendrons-je ? Monsieur Clionte ? Ne faut-il pas que j'aille avec vous, moi ? J'y ai affaire, à ce qu'il me semble. Oui ; mais qu'on aille pas m'oublier chez le Tabellion. Je veux être itou mariée, Monsieur Clionte. Ça sera trop plaisant, je nous en allons faire une charretée de noces, et c'est celle de Madame Loricart qui est cause de tout ça : queulle bénédiction ! Hé, Madame, vous n'y pensez pas ; quel emportement ! Il a tort, Madame, je le lui ai déjà dit. Est-ce que vous êtes fou, maître Thibaut ? Si fait voirement, vous manquez de parole à Madame. Mais savez-vous bian que vous pardez l'esprit ; vous croyez qu'on se gausse de vous, parce que vous épousez Madame ; on se gaussera bian davantage, si vous ne l'épousez pas. Ce sont des envieux de votre bonheur, qui vous tenont de mauvais discours. Non, je vous réponds du contraire, moi. Oui, Madame, vous avez la meilleure famille… Et le nôtre, Madame, s'il vous plaît ? Votre domestique se multiplie itou à l'exemple de la famille. **** *creator_dancourt *book_dancourt_charivari *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_charivari *dist2_dancourt_prose_comedy *id_THIBAUT *date_1697 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_thibaut Morgué, je ne sais ce que ça veut dire, vela quasiment ma forteune faite, et je ne saurais avoir le cœur joyeux. Ouais, vela un drôle qui m'examine bian. Il a raison, c'est moi. Il faut que ce soit queuqu'un de connaissance. Mon mariage, à moi ! Et comment savez-vous ça ? Il faut morgué que vous soyez sorcier, je n'en avons parlé à personne. Hé, ventregué ce n'est pas ça, c'est celle d'Ambroise et de la grande Margot que vous velez dire ; car pour la mienne, c'est un secret, voyez-vous, il ne faut morgué pas que personne en sache rian. Pargué, je vous en sis bian obligé, je vous remarcie. Mais d'où viant cette amitié-là ? D'où est-ce que je nous connaissons, s'il vous plaît ? Hé, palsangué, comment vous remettre, pisque je ne nous sommes jamais vus ? De ma marraine, à moi ? Ah ! Que c'était une bonne parsonne que ma marraine, alle m'aimait bian pendant son vivant ; mais du depuis qu'elle est trépassée… Oh, tatigué, oui, elle est défunte, et son mari m'a joué d'un tour. C'est un Procureur, comme vous savez, que le mari de défunt ma marraine. Vous savez donc bian itou qu'il était enragé de ce que sa femme avait un filleul qu'alle aimait tant ? Oui, mais il n'osait rian dire ; car de son côté il avait itou une petite filleule, et ils ne savions tous deux rien de ça quand ils s'épousirent. Oh dame, sitôt qu'ils furent mari et femme, le parrain fit sottement venir la filleule, la marraine fit bravement venir le filleul : chacun le sian, ce n'est pas trop, n'est-ce pas ? La marraine est morte, le parrain m'a fait paysan, et il a fait sa filleule Madame. Vous comprenez bian ? Tatigué, je m'en gausse, j'ai bian rencontré ; je sommes heureux nous autres filleuls : je me suis fait le Jardinier d'une vieille Madame, qui a pris une si bonne amitié pour moi, que c'est la plus grande piquié du monde. Justement : alle est folle de moi, et je ne sais par où : il y a morgué bian du caprice dans la tête des femmes, car je ne suis pas trop biau, n'est-ce pas ? Stanpandant, alle veut m'épouser, c'est sa folie ; je ly avais pourtant offert qu'alle ne m'épousît pas : mais j'ai biau dire, alle n'en veut morgué pas démordre. J'ai opignion que ce qu'alle en fait, c'est pour faire enrager sa fille et sa nièce, qu'alle n'aime point. Alles ne m'aimont point itou, moi, cette fille et cette nièce ; alles vont avec une Mathuraine, qui est un serpent pour sa malice, alles me fesont toujours queuque pièce : et par vindication, pour faire ma forteune ; vous m'entendez bian ? Oui, mais motus, au moins ; il ne faut pas qu'on sache rian de ça, voyez-vous ? Je fesons mystère de ça, comme si je tuions un homme. Le Tabellion a déjà eu plus de vingt écus pour qu'il n'en parlît à parsonne, et j'en ai fantaisie qu'il l'a dit à queuqu'un ; car il m'est avis que tout le monde s'en doute, et si je n'en sonne mot, moi, je m'en garde bian. Oui, voirement, et seigné itou de Madame Loricart, da ; car je ne seigne pas, moi ; et je prenons l'occasion de la noce d'Ambroise pour faire la nôtre à l'appui de la boule : ça n'est pas mal rusé ; n'est-ce pas. Quand ça sera fait une fois, ça sera fait ; je nous déclarerons, et j'apprendrai à lire et à écrire pour exercer queuque bonne charge de robe. En après ça je deviendrai veuf, et puis vela le garçon, je serai heureux comme un petit roi ; car je ne l'aime pas, moi, Madame Loricart ; et si ce n'était que je m'ennuie d'être Jardinier… N'est-il pas vrai ? Ah, ah ! Vela cette dessalée de Mathuraine que je vous disais ; je crois, Dieu me pardonne, qu'alle vous fait des mines. Oui, palsanguenne, à vous ; je n'ai point la vue trouble. Est-ce que vous la connaîtriais, cette masque-là. Pargué, je ne nous séparerons pas comme ça, je renouvellerons connaissance. Pargué, qu'alle attende, alle me verra assez. J'allons boire bouteille. Oh palsanguenne, oui, j'ai bian affaire de ça. Mais voyez un peu ces nigauds-là à qui ils en avont. Hé vantregué, qui ne le serait pas ? N'an se gobarge de moi dans tout le Village, et les petits enfants couront après moi : oh dame. Non, voirement, c'est notre Madame qui est cause de ça. Avec son mariage qu'alle dit qui sera secret, et tout le monde en va à la moutarde. Queu peste d'honneur ! Ils se gaussont tretous de moi, vous dis-je. Morgué, ils n'avont pas tort, il faut se rendre justice. Tenez, à la franquette, Madame Mathurine, je nous déshonorons tous deux, Madame Loricart et moi, chacun à notre manière : alle, moi, parce qu'alle est vieille ; moi, alle, parce que je ne sis qu'un paysan : et si dans le fonds, il y va plus du mien que du sien ; car tatigué, je vaux mieux qu'elle, oui, et elle le sait bian, c'est alle qui me recherche. Hé bian, qu'est-ce que ça fait ? Bon, ma forteune, il faut bian qu'alle y trouve son compte, elle, pis que c'est elle qui me prie, vous dit-on : mais palsanguenne, il n'en sera rian, vela qui est résolu. Ça n'y fait rian : quand elle en devrait crever, alle ne m'aura morgué pas. Il n'en sera pargué rian, vous dis-je : je sais bian ce qui en arriverait, je sis brutal, je me connais, je n'aime pas les gausseries, je casserais la tête à queuqu'un, qui en trépasserait, la Justice s'en voudrait mêler, et puis crac, vela le marié branché ; le beau commencement de noce ! On dame, voyez-vous, j'aime mieux être un Jardinier en bonne santé, qu'un Monsieu pendu, il n'y a point de milieu. Où est-ce qu'est Madame ? Je m'en vais tout franchement ly dire que je ne veux point d'elle. Sans adieu, Madame Mathureine. Je n'en démordrai point, vela qui est fini. Tatigué, Madame, ne vous avisez pas de me frapper, je serions deux, voyez-vous. Non, morgué, je ne sis point fou, Madame le sait bian ; je vians de lui dire ce que je vous avais dit, vela ce qui la fâche tant. Vous m'avez attrapé, Madame, l'y a de la tricherie. Oh ! Tatigué oui ; vous m'avez fait accroire que de me marier avec vous, ça me ferait de l'honneur, et c'est tout le contraire, ça me fait de la vergogne. Oh, ventregué, Madame, rengainez vos injures, je ne sis point un parfide, voyez-vous ? Les engagements, Madame ? Oh palsangué, je ne vous crains point, il ne s'est rian passé entre vous et moi, je sis à couvart du blâme. Ça n'y fait rian, je sis mineur, je reviendrai là contre. Assurément, je sis un enfant en comparaison de vous ; l'y a eu de la surprise. Si vous n'aviais point babillé encore, vous ou le Tabellion, c'en était pargué fait, j'eusse achevé la sottise, vous me teniais ; mais vous avez jasé, n'an s'est gaussé de moi, vous ne tenez rian. Vous croyez ça ? Mais voici qui est admirable, les uns disont d'une façon, les autres disont de l'autre ; on ne sait à qui croire. Des envieux ? Hé bian, tenez, vela-t-il pas tout juste ? C'est encore là ce que j'appréhende. Votre biau-frère sera fâché, votre fille enragera, votre nièce fera la meine. Morgué, pas trop, et puis velez-vous que je vous dise, vous avez de vilaines manières, Madame. Vous tenez là un bâton. Oh dame, acoutez, quand je serai le mari, ne croyez pas avoir affaire au Jardinier, je veux être le maître. Vela qui est donc fait, moyennant tout ça je me raccommode : mais prenez-y garde, au moins. Queu tintamarre est-ce ça ? C'est vous qui nommont, je pense. Qu'est-ce que ça signifie : tatigué que de monde ! Ils savont déjà tretous ça, voyez-vous… Parguenne, ils prennent bian la chose ; touchez, biau-frère ; embrassez-moi, ma fille ; serviteur ma nièce : et qu'on me baille un fauteuil, Mathureine. Alles avont itou chacune un Paysan : on a bon esprit dans cette famille-là, je les en aime davantage. Hé, fy, morguenne, an ne nous fait point d'empêchement, il serait vilain d'en faire aux autres : allons, seignez ça, ma femme. Morgué, seignez, vous dis-je, et ne me le faites pas dire deux fois, vous savez bian que je veux être le maître. Sans compliment tretous, n'an vous en quitte. Aimez-moi bian, respectez-moi bian, et je serons bons amis : allons, morgué, ablativo tout en un tas, mettons toutes les noces en une, point de gausserie, et vive la joie ; vela ma forteune faite. **** *creator_dancourt *book_dancourt_charivari *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_charivari *dist2_dancourt_prose_comedy *id_LOLIVE *date_1697 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lolive Je ne connais ni le marié, ni la mariée, et je serai pourtant un des garçons de la noce. Voilà deux paysans assez bien bâtis, et la canaille de ce pays-ci n'est pas mal faite. Ton valet, camarade. Je me donne au diable, je crois que j'ai la berlue. Serait-ce vous, Monsieur Éraste ? Hé, vraiment oui. Masques, où y a-t-il bal ? Point de finesse, Messieurs, nous sommes tous trois dans le même équipage, nous y faisons tous trois la même chose, et peut-être courons-nous tous trois le même lièvre ? C'est bien dit, nous sommes tous trois amoureux apparemment : si les objets sont différents, à la bonne heure, on se rendra réciproquement service de bonne amitié : si nous en voulons à la même personne, vous vous égorgerez tous deux, pour voir à qui elle demeurera, et je vous regarderai faire. L'occasion d'une noce. Nous aimons tous trois la danse, à ce que je vois ; j'y viens dans la même intention. À la musique près, j'ai reçu le même ordre, comme vous voyez. Bon : Vivat, Messieurs, point de rancune, la mienne s'appelle Mathurine. Et Mathurine est la servante : cela est tout à fait heureux. Messieurs, nous ne sortirons pas de la famille. C'est la plus appétissante dondon que Mathurine ! Nous l'endormirons, ne vous mettez pas en peine, on ne nous a pas mandés pour rien. Il y a une noce dans le village, nos Dames en seront apparemment : ces noces de village sont tumultueuses, on ne nous connaîtra point. J'augure bien de notre voyage. Laissez-moi faire. Voici la maison de Madame Loricart. Je vais reconnaître la place, et je vous en rendrai compte. Où vous trouverai-je ? À la bonne heure, j'aime les rendez-vous de cabaret, ils sont heureux. Quelqu'un sort de la maison, je vais faire jaser ce compère-là, et vous aurez bientôt de mes nouvelles. Voilà une vraie physionomie de nouveau marié, ne serait-ce point celui dont nous venons honorer la noce ? Je ne me trompe point, c'est lui-même. Vous voulez bien qu'on ait l'honneur de vous faire la révérence, et que l'on vous témoigne la joie que l'on a de votre heureux mariage. C'est pourtant une chose publique dans le village, et tout le monde se prépare pour danser à la noce… Il n'importe, je vous en félicite, et la part que je prends à tout ce qui vous regarde… Quoi, vous ne me remettez pas ? Cela ne fait rien, c'est moi qui suis le bon ami du cousin de la nièce de ce Curé, qui est parent du beau-frère de ce neveu, dont la tante avait un fils qui était ami de la marraine… là… Oui, justement, de votre marraine. Elle est morte, la pauvre femme ! Comment donc cela ? Vraiment oui, je sais cela. Oh diable oui, il était bien bien fâché, je m'en souviens. Je le crois bien. Oui, je comprends que vous avez beaucoup perdu à la mort de cette marraine-là. Madame Loricart ? Vraiment, il n'y a pas d'excès. Quand une femme se met quelque chose dans la cervelle… Ah, ah ! C'est fort bien fait. Non, non, ne craignez rien. Vous avez raison. Que parlez-vous de Tabellion ? Le contrat est donc dressé, apparemment ? Non, vraiment, cela est bien imaginé. Fort bien. Je comprends fort bien cela, il n'y a personne qui n'en fît autant. À moi ? Non, je vous assure. Il ne faut point l'aborder devant cet animal-là. Jusqu'au revoir, Monsieur le Jardinier, je vous baise bien les mains. Et nous ne tarderons pas à revenir : que Madame ne s'impatiente point. Je suis bien heureux, Madame, d'avoir l'honneur… Qu'est-ce donc que cela ? Madame Loricart me paraît plus traitable que de coutume, elle s'apprivoise, à ce qu'il me semble. Cela n'est pas malheureux, et sur ce pied-là, je n'aurai pas de regret à mon mariage, apparemment. Pourquoi m'es-tu fait venir ? Çà, voyons, de quoi est-il question. Mais cela est bien, prompt, Mathurine, comme cette envie-là te prend ! Je croyais venir à la noce d'un autre, et c'est de la mienne dont je suis prié. Voilà une grosse personne qui aime bien délicatement. Mais je ferai tout ce que tu voudras, moi, tu n'as qu'à dire. Je t'aime, tu m'aimes aussi, tu as six cent francs, tu me demandes en mariage à moi-même, parce que je suis seul de ma famille : je ne suis pas cruel, je m'accorde à tes désirs ; voilà qui est fini, j'aurai la complaisance de t'épouser. Ne te fâche donc point, nous voilà d'accord de nos faits : travaillons un peu pour le prochain maintenant. Il y a dans le Village deux fidèles pasteurs qui attendent de mes nouvelles : ne pourrions-nous point les aboucher avec leurs bergères, et prendre ensemble des mesures… Si je les connais ? Ils m'attendent au Dauphin, te dis-je. Mais sur quel pied se présenteront-ils ? Ils sont déguisés en paysans. Il n'importe, approchons toujours, tout coup vaille. Prenez pitié de ces enfants-là. Elles sont publiques dans le village, Monsieur ; et on leur prépare le régal d'un petit charivari même, j'en viens de voir les apprêts. Oh, parbleu, je la défie de reculer, elle a signé un Contrat, que j'ai vu ; je viens de boire avec maître Thibaut et avec le Tabellion. Si je le sais ? C'est un de mes anciens amis, un bon vivant, nous avons été ensemble au Collège. Je m'en vais vous y mener. Ne te mets pas en peine, ce sont mes affaires. **** *creator_dancourt *book_dancourt_charivari *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_charivari *dist2_dancourt_prose_comedy *id_LAFONTAINE *date_1697 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lafontaine Oui, Monsieur. Où mettra-t-on tous ces ustensiles de Musique que vous avez fait apporter ? Nous allons vous y attendre. **** *creator_dancourt *book_dancourt_charivari *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_charivari *dist2_dancourt_prose_comedy *id_LAFLEUR *date_1697 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lafleur Oui, Monsieur. Nous ne nous éloignerons pas, Monsieur, cela suffit. **** *creator_dancourt *book_dancourt_charivari *style_prose *genre_comedy *dist1_dancourt_prose_comedy_charivari *dist2_dancourt_prose_comedy *id_LETABELLION *date_1697 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_letabellion Mais, Madame, il serait bon de savoir… Vous autres qui cherchez maris, La trompeuse marchandise : Fillettes, prenez garde à qui Vous donnez votre chalandise : Retenez, pour faire un bon choix, Qu'un jeune garçon de village, En ménage, Vaut toujours mieux qu'un vieux bourgeois. Que le joug du mariage, Est un joug doux et léger ; Telle en a fait un long usage, Qui s'y laisse encore engager. Contre le poids du ménage, On a beau jurer, pester, Le veuvage À tout âge Est plus rude à supporter. Madame Loricart fine, Prend pour époux, Son Jardinier sur sa mine, Qu'en dirons-nous ? Il n'est rien tel qu'un bon mari, Charivari. La fortune et la naissance Brillent aux yeux ; Mais elle, par préférence, Croit faire mieux, De prendre un manant bien nourri. Charivari. Filles qui sont toutes neuves, S'elles avaient L'expérience des veuves, Maris prendraient, Aux champs bien plutôt qu'à Paris, Charivari. À leur retour de l'armée, Les Officiers Vaudront, dit-on, cette année Des jardiniers ; Que l'on va prendre de ceux-ci ! Charivari. Plaisir vaut mieux que richesse, À ce qu'on dit ; Si notre petite pièce Vous divertit, Demain, Messieurs, revenez-y, Charivari.