**** *creator_gueullette *book_gueullette_caracataca *style_prose *genre_farce *dist1_gueullette_prose_farce_caracataca *dist2_gueullette_prose_farce *id_LEMAITRE *date_1720 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lemaitre Approchez-vous enfants, il n'est pas aussi naturel qu'ayant gagné le gros lot, je vive comme un gredin, et que je mange mon pain dans ma poche, je viens d'acheter la Principauté de Baslevent, à laquelle est joint le Marquisat de Feramongul, or je prétends dorénavant que vous ne m'appeliez plus que mon Prince, ou bien, Monseigneur, entendez-vous ? Toi, Gilles, et comment donc cela mon ami ? Oh l'impertinent, je te dis Feramongul... Pas mal, mon ami, pas mal, la principauté me coûte trois mille neuf cents livres. Oh l'insolent, tu ne diras aujourd'hui que des sottises, le marquisat m'a été donné par-dessus le marché ; mais je suis bien bon de répondre ainsi à de pareilles sottises. Or ça je veux aller voir cette acquisition, et me fouetter des airs de qualité, comme j'ai acheté aussi tous les domestiques qui sont dans ces terres, je n'en veux point mener la queue d'un, ainsi je vous laisse tous ici, et je vous recommande toute ma maison ; toi, Gilles, de mon petit laquais, je te fais mon portier, te voilà haussé d'un degré ; toi, Divertissant, mon grand laquais, tu seras mon valet de chambre ; et toi, Sans-Quartier, de mon valet de chambre, je veux que tu deviennes mon intendant. Adieu donc mes enfants, je vais prendre la poste. Voici un pouvoir pour en aller chercher chez mes débiteurs pendant mon absence, qui ne durera que quinze jours au plus ; pendant tout ce temps je ne veux point que Gilles quitte sa porte un seul moment. Eh bien, mon ami, j'y consens. Tu as raison, je leur ordonne de t'obéir dans tout ce que tu jugeras à propos ; et te laisse le maître absolu de leur sort. Tout ce que t'ordonnera mon nouvel intendant, pour lequel Gilles, sa femme et toi, vous aurez le même respect que vous avez pour moi. Non, mon ami, le terme d'embarquer est ici mal à propos, Montmartre n'est point un port de mer, si tu savais la Géographie, tu ne parlerais pas ainsi incivilement, il n'y a que les ânes comme toi qui vont dans ce pays. Notre Maître, notre Maître ! ne t'ai-je pas dit, imbécile, qu'il fallait à présent m'appeler mon Prince ? Il le faut pourtant, sinon notre intendant te l'apprendra à grands coups de bâton. Adieu mes enfants, je vais prendre la poste, je vais monter à cheval rue des Poulies. Oh l'animal ! Oh par ma foi, voilà qui est en vérité plaisant, il faut que je passe chez mon notaire pour le savoir ; sans ta demande je partais comme un sot, sans savoir où j'allais, il me semble cependant que c'est en Champagne vers le Chesnepouilleux, je m'imagine l'avoir entendu lire dans le contrat. En Brie ? Oui, mon ami. Tu feras toujours le mauvais plaisant, mais l'heure se passe, il faut que je parte au plutôt, adieu, ayez bien soin de ma maison. Que ce fut d'un rude vilain, Que la poste eut son origine, Il avait trois plaques d'airain, Autre part qu'en la poitrine. Voilà de la prose d'un certain Pellisson qui est assez bien troussé, si je m'en étais souvenu, je n'aurais point fait la sottise de vouloir courir la poste avec des hémorroïdes qui m'ont obligé de revenir sur mes pas ; mais que vois-je, un autre moi-même : ai-je la vue trouble ? Et de quoi ? Qui je suis ? Ceci m'étonne au point que je ne sais que répondre. Ô Ciel ! mais c'est moi qui suis ce Monsieur de Parlaventrebleu, et cette bourse m'appartient. Je le crois bien. Je n'aurais pas cru Sans-Quartier capable d'une pareille friponnerie, elle mérite une punition exemplaire ; mais ce n'est pas ce qui m'inquiète, c'est de voir qu'un autre passe pour moi, et devienne le maître dans ma maison. Oh, de tout mon cour, pourvu que l'on me rende ma bourse. Ah, ah, voilà Gilles. Je n'y comprends rien. Je m'y perds, je ne sais plus où j'en suis, il faut que Gilles soit devenu un franc Magicien. Cela est merveilleux, mais je vous demande grâce pour ce misérable, qu'il reçoive seulement cent coups de bâton de la main de Gilles et de sa femme, et qu'il soit chassé de ma maison. **** *creator_gueullette *book_gueullette_caracataca *style_prose *genre_farce *dist1_gueullette_prose_farce_caracataca *dist2_gueullette_prose_farce *id_SANSQUARTIER *date_1720 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_sansquartier Et puis-je savoir aussi, Monseigneur, ce que vous me laissez d'argent, pour faire votre intendance ? Bon, tant mieux, voici bien mon affaire. Mon Prince, vous savez qu'étant votre intendant, je dois être le maître, il est bon que vous le disiez devant Divertissant et Gilles. Ce sera quand il vous plaira, car Gilles a la tête bien dure. Sans doute, mon ami, je veux que tout aille par écuelle, principalement Madame Gillette, venant pour demeurer avec nous ; mais comme il est juste de la régaler à son arrivée, cours à la Rôtisserie, apporte-nous un cochon de lait, et quatre pintes de bon vin, il faut nous fouetter le sang aujourd'hui, surtout n'oublie pas d'amener avec toi Madame Gillette. Va, va, mon ami, elle en aura sa suffisance avec moi. Vous êtes bien-heureux, mon ami Gilles, d'avoir une femme si gentille et si sage. Je le crois bien, et moi aussi. Tu ne me comprends pas, on aime ce qui est aimable, voilà ce que je veux dire. Comment nigaud, tu serais assez sot pour être jaloux ? Madame Gratte-cul avait raison, elle savait la manigance ; mais mon ami l'on a beau garder sa femme, quand elle le veut l'on est bientôt cocu. Eh mon ami, pourquoi te fâches-tu, te voilà plus rouge de colère que les fesses d'un postillon ; mais voici qui t'apaisera. Ce n'est point un comte ni un baron, belle Gillette, c'est une histoire qui est véritablement remarquable. Oui, oui, Gillette, vous serez très contente en ce point ; et comme intendant j'aurai soin de votre loge, elle sera bien couverte, Mademoiselle Gillette. Je l'entends bien aussi ; mais comme il y a de petites douceurs que tu n'es pas en état de donner à ta femme, je me charge d'y pourvoir. Mais, mon ami Gilles, vous vous fâchez sans raison, par exemple supposons que Madame Gillette laisse tomber son manchon, je le lui ramasse et le lui mets dans la main poliment. Son éventail lui échappe, je lui retiens, et je lui présente. Pour moi je n'y entends point d'autre finesse, Voilà un benêt qu'il faut que j'éloigne d'ici. Or ça, mon ami Gilles, va un peu voir à la cuisine si Divertissant est de retour, et ensuite tu descendras à la cave chercher de l'huile pour la salade. Elle va te suivre, j'ai seulement deux mots à lui dire pour la propreté de la maison. Les moments sont chers, or ça ma chère Gillette, savez-vous que je ressemble comme deux gouttes d'eau, à la personne qui vous aime le mieux. J'en serais bien fâché, c'est une bête qui ne sait point ce que vous valez. Je gage que ce nigaud-là ne vous a jamais dit que vous étiez charmante. Assez drôlette, assez drôlette, c'était un insolent de vous parler ainsi, si je m'étais alors trouvé auprès de vous, je lui aurais donné des coups de bâton. Assez drôlette, voilà, je vous l'avoue, un plaisant faquin, oui Gillette, vous êtes à mes yeux toute adorable, et vantez-vous-en je n'oublierai jamais la mémoire de vos perfections. Comment faut-il donc que je m'explique avec vous. Eh bien Gillette, cela veut dire, que vous pouvez disposer de moi comme des choux de votre jardin. Il a raison, c'est aussi ce que je veux faire à votre endroit ; mais, par exemple, comment conserve-t-on de l'eau de la Reine d'Hongrie, n'est-ce pas en bouchant exactement la bouteille. Puisqu'il n'y entend rien, j'y veux remédier. Venez donc avec moi dedans ma chambre. Allons donc vous faites l'enfant. Je vois bien qu'il faut vous faire un peu de violence. Dame à la fin je vous enlèverai. Au secours, au secours, ah le coquin, traiter ainsi un intendant, je te ferai pendre sur-le-champ, misérable. Cet imbécile de Gilles à qui je ne voulais que faire peur, s'est imaginé bonnement qu'on allait le pendre, il s'est sauvé, c'est ce que je souhaitais, cela me facilitera la facilité de voir sa femme ; pour en être mieux reçu, j'ai pris dans la garde-robe de mon Maître, un de ses vieux habits. En effet il est censé naturel qu'un intendant soit habillé d'une manière indécente ; mais je vois Gillette, elle me paraît de mauvaise humeur, il faut l'aborder civilement. Ah ! Mademoiselle Gillette, trêve de fesses, eh bien, ma belle enfant, qu'avez-vous, vous êtes toute chose ? Vous êtes donc toujours fâchée, vous avez tort au fond, vous étiez mal à votre aise avec Gilles, vous serez contente avec moi, je veux vous épouser. Non vraiment, mais il s'est sauvé, qui quitte la partie la perd, et voilà votre mariage rompu. Oui vraiment, mais je vois bien que vous ne voulez pas le faire, car vous me faites toujours la mine. Ah, ma reine, je puis vous assurer qu'il ne pliera jamais de mon côté. Pourquoi cela ? Pour ce qui est en cas de ça, vous n'avez pas tort, mais il est question de savoir si vous voulez bien m'épouser, après tout c'est bien de l'honneur pour vous, entendez-vous la belle. Oui vraiment, sachez que Monsieur mon père était le premier de Saint-Denis en France. Oui, il en était le portier ; voilà ce qui s'appelle de bonne noblesse cela. La plus élevée ? Quel fichu conte. Ah, ah, Gillette, mais concluons donc ; voulez-vous être ma femme oui ou non ? Eh fi donc, pouvez-vous encore pensez à ce benêt-là ? je gage que ce butor aura eu si grand peur, qu'il sera passé dans les pays étrangers. Il peut y avoir dix à douze mille lieues. La, la, que vous êtes vive. Tout beau Gillette, comme vous y allez, tranquillisez-vous donc. Écoutez, il n'y a qu'un mot qui serve, j'ai le moyen de vous rendre riche, je viens de rompre l'armoire de notre Mmaître, je lui ai volé cent louis, argent comptant. Oui vraiment, vous voyez bien que c'est une petite fortune pour nous, nous passerons en Hollande. Oui en Hollande, et par ce moyen nous serons à l'abri de toute poursuite. Le Ciel soit loué. Voilà bien le diable, tâchons de nous sauver. Elle a l'esprit dérangé. Eh non. Monsieur, c'est une frime que j'ai faite, parce qu'il m'avait manqué de respect, et il s'en est enfui. Monsieur, c'est une petite espièglerie. Ah ! Monsieur, ayez pitié de moi. Ne pourrait-on point au lieu d'être pendu, en être quitte pour les galères, ou pour quelques coups de bâton. Miséricorde, mon maître est double : ah, Monsieur, qui que vous soyez, je vous demande aussi sincèrement pardon. Accommodez-vous, Messieurs, pour moi je n'y prétends plus rien. C'est le Diable. Je n'appelle pas de la sentence ; j'en suis quitte à bon marché. **** *creator_gueullette *book_gueullette_caracataca *style_prose *genre_farce *dist1_gueullette_prose_farce_caracataca *dist2_gueullette_prose_farce *id_DIVERTISSANT *date_1720 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_divertissant Mon Prince, peut-on vous demander si vous serez longtemps à faire ce voyage ? Et qu'aurai-je à faire moi pendant votre absence ? Monseigneur, peut-on demander à Votre Éminence, dans quel pays sont situées vos terres ? Or ça, Monsieur l'Intendant, pendant l'absence du prince nous ferez vous faire bonne chère ? Laissez-moi faire. **** *creator_gueullette *book_gueullette_caracataca *style_prose *genre_farce *dist1_gueullette_prose_farce_caracataca *dist2_gueullette_prose_farce *id_GILLES *date_1720 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_gilles Il ne fallait pas vous mettre en dépense pour ce marquisat, je vous en aurais fait présent, sans qu'il vous en eût rien coûté. Et parguienne, fleurez à mon cul, Monsieur, et dans mes chausses, fort à votre service. Oh, c'est une autre affaire, et Monsieur, avez-vous acheté bien cher cette principauté et ce marquisat ? Et le marquisat put, n'est-il pas vrai notre Maître ? Si cela est ainsi, Monsieur, j'ai une grâce à vous demander, c'est que comme vous savez que je suis tout nouvellement marié, et que l'amour me trotte encore dans le ventre, comme les souris dans votre grenier, je veux vous prier de trouver bon, que Madame Gillette, ma femme, vienne demeurer ici, sans cela ma foi, la porte pourrait bien demeurer ouverte. Oh ! Volontiers, ce n'est pas beaucoup dire ; mais, Monsieur, où allez-vous, vous embarquer, à Montmartre ? Grand merci, notre Maître. Cela est vrai, mais je veux être pendu comme une andouille à la cheminée, si je puis jamais me pouvoir accoutumer à ce drôle de nom-là. Oh n'en prenez pas la peine, je tâcherai de m'en souvenir. Adieu donc notre Maî... notre Prince, dis-je, puisque vous partez absolument. Il va monter à cheval sur une poulie ; qu'eu chienne de monture, tenez bien la corde au moins, si vous ne voulez vous casser le col. Je crois plutôt que c'est en Brie. Oui, Monseigneur, n'est-ce pas en Brie qu'est Chauxconnin ? Eh bien. Monsieur notre Prince, m'est avis que la principauté de Baslevent et de Fleure-à-mon-cul, est dans le voisinage. Morguenne, Monsieur l'Intendant, vous êtes un brave homme, les honneurs ne vous changent point les mœurs, mais si vous m'en croyez, n'y faites pas tant de façons, tenez du rognon, du boudin, du cervelat, de l'andouille, cela suffit pour notre maîtresse, parguienne je ne puis la rassasier de cela, et si j'en suis mieux fourni qu'un autre. Nous allons avoir cent fois plus de plaisir qu'un galeux qu'on étrille. Oh ! Point du tout, il est vrai qu'elle a les joues rebondies comme les fesses d'un Suisse, et les dents affilées comme les rasoirs d'un chaudronnier ; mais Monsieur l'Intendant, belle ou non, je l'aime voyez-vous. Comment, et vous aussi, cela ne m'accommode point. Oh pour cela passe, vous m'aviez déjà donné martel en tête. Non pas tout-à-fait, mais je ne voudrais pas que l'on grouinât ma femme, cela les accoutume à mal faire voyez-vous, et j'ai ouï-dire à ma grand'mère, qui par révérence, s'appelait Madame Gratte-cul, que les huîtres trop maniées s'ouvraient d'elles-mêmes. Cela est vrai, mais ma femme ne le veut pas voyez-vous ; je sens bien qu'il n'y a trou qui ne veuille sa cheville, lardoire son lardon, et gaine qui ne souhaite son couteau ; mais je n'entends pas que ma femme qui a de tout cela, le prête jamais à personne. Morguenne vous avez raison, je suis tout hors de moi quand je vois ma pauvre Gillette. Parguenne, Gillette, cela est pourtant bien vrai, notre maître, comme un champignon est devenu en une nuit prince de Baslevent, ainsi que marquis de Fleure-à-mon-cul, dame on ne l'appelle plus à présent que Monseigneur. Non parguienne, ce ne sont point des moqueries, Gillette, Monsieur Sans-Quartier, n'est-il pas devenu intendant de notre maître, et Divertissant n'est-il pas à présent valet de chambre, et moi ne suis-je pas son portier ? Et nenni dea, Gillette, je ne suis pas si sot de me laisser ainsi morfondre à l'air, je ne voudrais pas être portier du Roi, à celle condition d'être toujours dehors, c'est en dedans que je serai avec toi. Et pour ce qui est en cas de ça, c'est mon affaire, Monsieur Sans-Quartier. Oh non pas, s'il vous plaît, par la tetiguenne quel pourvoyeux, il n'y a qu'à ma foi lui donner des draps blancs, il chiera bientôt dedans. Oh morguenne, je n'entends pas que tu l'y prennes rien du tout, entends-tu, Gillette. Je ne veux pas qu'il te le mette, ouais qu'est-ce donc que cela veut dire ? Oh pour le manchon il n'y a point de mal. Si ce n'est que cela, c'est une autre paire de manches. Oh très volontiers, j'obéis aisément quand il s'agit de la gueule, et Gillette ne viendra-t-elle pas avec moi ? Eh bien je m'en vais toujours devant. Queu niais, ce drôle d'Intendant a bien la mine d'un filou, qui voudrait crocheter la serrure de notre ménagère, je vais avoir l'œil, et je me cacherai ici près, pour examiner à quoi cela aboutira. Qu'est-ce donc qui gnia, ah Monsieur Lestafier de la Samaritaine, vous voulez donc escalader l'honneur de ma femme ; ah parguenne je vous apprendrai à vous jouer ainsi à moi... Oui, oui, je t'en répond, ah, ah parguenne, ce n'est point pour toi que le four chauffe. Oh ! Tétiguenne, je m'en gausse ; mais Gillette, allons manger le cochon de lait avec Divertissant, je pense que mon Jérôme a fait perdre tout l'appétit à notre intendant. Ah, Monsieur le Bourreau, puisqu'il en faut passer par-là, ne me faites point languir, graissez la corde avec du savon. Que l'on voit bien à votre physionomie qui vous êtes, et que vous portez le deuil de tous ceux que vous avez branchés. Hélas oui ! Et j'en suis encore tout pâle. Allons doucement, s'il vous plaît, si c'est celle qu'il me destinait à la potence, à la bonne heure. Ah ! Je craignais que ce fut ma place auprès de Gillette. Dame, voyez-vous Monsieur le marsouin. Eh bien, Monsieur le Magicien, vous ne sauriez vous imaginer combien Gillette m'aime, si vous aviez vu comme elle pleurait quand elle a vu qu'on m'allait pendre, cela vous aurait fendu le cour, elle m'a embrassé plus de dix fois ; ah , mon cher Gilles ! Me disait-elle, quoi faut-il donc que tu me quittes pour toujours ? Quel congé ! Quel triste congé ! Quel grand congé ! Cela serait bien drôle, oui, voyons un peu ces deux mots. Miséricorde, je ne pourrai jamais dire Caracataca. Parguenne je n'y verrai pas la figure d'un sot. Ah, notre maître ! Mais où diable s'est-il donc fourré ? Monsieur le Prince de Bas-le-vent, Marquis de Fleur-à-mon-cul. Je viens de le voir tout à l'heure. Là, là, à travers ce miroir. Parguienne je n'ai pas la vue trouble, regardez vous-même. Effectivement, en effet parguienne je lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Houlas ! Sera-t-il possible que je le pourrai ? Comment avez-vous donc dit ? Carabata... Caracabaqué. Ah, j'y suis, Barbaca... Cara. Cataraca. Ah oui, oui, Caracata. Caracataqué. Ma foi cela est merveilleux, effectivement je me reconnais à présent. Oh ! Celui-là sera bien plus difficile. Caracataca... oui, je suis à présent notre maître tout craché. De grâce, Monsieur, mettez-moi bien ces deux mots dans la tête, et laissez-moi, je vous prie, ce miroir, afin que je voie si je ne me trompe pas. Caracataca, Caracataqué ; oh parguienne, ce n'est pas sans peine que j'en suis venu à bout ; Caracataca. Fort bien ; Caracataqué, à merveille : eh, dites-moi s'il vous plaît, cela durera-t-il autant que je le voudrai ? Qu'est-ce que la morchose ? Oh je veux tout savoir. Et quelle vertu a-t-il donc ? Attendez un peu, Monsieur le Magicien, qu'est-ce que cela veut dire, faire faux, faux-bons à son honneur ? Laisser aller le chat au fromage, je n'entends pas cela. Comme il vous plaira ; mais je ne croirai jamais qu'une fille en soit moins sage, pour avoir laissé manger son fromage par un chat. Oui, je comprends l'amphigouri ; ah parguienne, il y a bien des filles qui se crèveraient de ce fromage là, si elles ne craignaient trop la pressure. Oui je m'en souviens, elles l'ont si petit, si petit. Oh je comprends cela, alors elles sont fendues jusqu'aux oreilles ? Monsieur, pourrai-je faire regarder Gillette dans le miroir ? Oh ! vous avez raison, que je suis fâché de ne l'avoir pas eu dans ce temps-là. Pardonnez-moi, mais... Ma foi, vous avez raison ; mais, Monsieur, ne m'avez-vous pas dit que ce miroir avait encore une autre vertu ? Sérieusement ? Je veux parbleu en juger par moi-même ; mais non, si j'apercevais la mouche, je ferais tapage à la maison, je battrais Gillette, ma foi j'aime beaucoup mieux rester dans l'ignorance. Je n'y manquerai pas ; mais à propos, Monsieur, dites-moi un peu votre nom ? C'est bien pis que Caracataca. Je ne pourrai jamais, Monsieur, retenir votre nom. Ne pourriez-vous pas me laisser tout cela jusqu'à demain matin seulement ? Pourquoi faire ? Pardi voilà un drôle d'emploi d'éplucher les Sultannes ; eh ne pourrai-je point vous aider ? C'est à peu près la même chose, et parguenne prenez-moi pour votre second. Et quelles sont les charges ? Malpeste. Monsieur, je renonce dès à présent à la survivance. Allez, laissez-moi faire. Qui est ce Magot ? Fi donc, après les obligations que je vous aurai, j'irai moi vous appeler Magot. Oh si cela est, vous êtes un vrai Magot, c'est-à-dire un très grand Magicien. Oui, oui, je m'en ressouviens fort bien, à merveille, Caracataca, Caracataqué. Parbleu ! cela est plaisant, oui : mais je veux rentrer dans la maison et me cacher, jusqu'à ce que je puisse trouver, comme je le souhaite, l'occasion de me venger. Ce fripon de Sans-Quartier n'est point à la maison, non plus que Divertissant, je ne sais ce qu'est devenue Gillette, ça me chiffonne l'esprit, j'ai été tenté cinq ou six fois de me regarder dans ce miroir de la façon que le magicien me l'a dit ; mais je n'ai jamais osé le faire de peur de la mouche. Ah, ah, j'aperçois mon voisin, il est bien en colère, à qui diable en a-t-il donc ? Diantre j'ai cru qu'il s'agissait d'autre chose, Monsieur Cornibus avec son bégaiement, est sujet à dire bien des impertinences. On le sait bien. Et comment les punirez-vous ? Oh ! Le vilain. J'entends, vous avez fait caca à la porte de ces drôles-là. Mais connaissez-vous. Monsieur, ces personnes-là. C'est quelque chose. Ce sera fort bien fait à vous, et je vous le conseille très fort. Il n'y avait rien à dire à cela. Mais à la fin ils ne lui ont rien pris. Mais pourquoi vous tant échauffer la bile, puisqu'ils n'ont rien pris à votre femme, et qu'avez-vous donc tant à vous plaindre ? Il faut que je fasse un peu l'épreuve du miroir. Tenez regardez-vous dans cette glace, vous verrez que vous êtes tout en feu. Je connaîtrai bientôt s'il est de la grande Confrérie. Oh ! Ma foi le pauvre diable en tient, (Aparté.) il porte sa main au front Que diantre faites-vous ? Cela ne sera point aisé, je crains bien plutôt que ce ne soit votre apprentif qui vous ait ainsi enjolivé le front. Et vous... vous... vous êtes un co... co... co... co... cocu fieffé. Toi : oh parguenne viens y voir. Et moi aussi. Par-là mordombille, il faut avouer que le magicien est un bien habile homme, son miroir m'a bien réjoui avec Monsieur Cornibus mon voisin, je me doutais bien que sa femme lui faisait avaler le goujon ; et j'en ai été convaincu. Mais j'aperçois, si je ne me trompe, Gillette, vite prenons la figure de mon maître, Caracataca. Bonjour, Gillette, qu'as-tu, vous êtes triste, ma mie. Ça n'est pas possible, à propos de quoi cela serait-il arrivé ? Je vous plains, Gillette, mais je vous ferai bonne justice de mon coquin d'intendant, je le ferai pendre à son tour. Oh, oh, et bien je veux vous en servir. Quel conte, mais il n'est donc point mort. Ah ! Pardonnez-moi. Monsieur, il faut qu'il le soit. Pourquoi cela ? C'est que j'ai fait une grosse vesse. Allez, mignonne, rassurez-vous, vous avez la berlue, regardez-moi bien, quelle comparaison de Gilles avec moi ; votre mari à tout prendre n'était qu'un butor. C'était un ivrogne fieffé. Il vous battait aussi quelquefois. Le diable. Est-tu folle ma pauvre Gillette ? Eh fi, Gillette, ne pensez plus à cet animal-là, je vous aime, je vous l'ai dit. Vous me rebutez, vous ne voulez donc pas m'aimer, et consentir... la... Vous m'entendez bien. Fort bien, gare la mouche, me voilà plus d'à moitié cocu. Je l'ai bien autant que Gilles. Elle a ma foi raison. Oh ça Gillette, vous y ferez réflexion, vous viendrez dans mon cabinet dans un quart d'heure, je vous veux donner de l'argent pour vous mettre en deuil. Oh parguenne je l'ai échappé belle. Est-tu folle, femme, de ne me point reconnaître, parguenne je suis ton mari cependant. Eh non, te dis-je, j'ai pensé l'être, mais je me suis sauvé des mains de Sans-Quartier. Et parguenne si t'en doute, tâte-moi depuis les pieds jusqu'à la tête, tu me trouveras tout envie. Tu extravagues, regarde-moi donc bien encore. Oh! volontiers... À qui diable en as-tu ? Et non, c'était moi. Oui, parguienne, mais il faut te conter le tout, Gillette, c'est un Seigneur Magot qui m'a rendu ce service. Non, te dis-je. Oui, un Magot, c'est-à-dire, un Magicien, qui avec deux mots m'a donné le pouvoir d'être tantôt mon Maître, et puis celui de redevenir Gilles. Tiens regardes-moi bien, pour qui me prends-tu ? Eh bien ne me perds pas de vue, caracataca. Viens ma mignonne que je t'embrasse tout à l'heure, avancez donc. Sans diable tu as la main bien dure. Mais Gillette, tu n'étais pas tout-à-fait méchante et si revêche au commencement. Morguenne tu as raison, mais je crois apercevoir Sans-Quartier ; à ça rentrons un moment pour concerter ensemble de quelle bonne manière je l'étrillerai. Quel tintamarre est cela ? Le pendre, qu'a-t-il fait pour cela ? Enfin. Cela n'est pas possible. Cela ne va point à la corde. Oh diable le cas est pendable, mais il faut le fouiller... Il veut s'enfuir. Ah ! Voilà ma bourse. Eh bien, pendard, qu'as-tu à dire à cela ? Une petite espièglerie, Monsieur le fripon, son procès est tout fait, et comme j'ai justice haute, moyenne et basse, qu'on l'aille tout-à-l'heure accrocher dans mon jardin au plus grand arbre qui se trouvera. Et qui êtes-vous, s'il vous plaît, vous qui me ressemblez si fort ? Pour moi, je suis Monsieur de Parlaventrebleu, prince de Bas-le-vent, marquis de Fleur-à-mon-cul, qui vient d'ordonner que l'on branche ce fripon, pour avoir voulu débaucher Gillette, faire pendre Gilles, et de plus pour m'avoir avec effraction, volé cette bourse de cent louis d'or que je viens de lui reprendre. Si vous voulez vous joindre avec moi pour faire pendre ce fripon, je vous éclaircirai ce mystère. La voilà, il ne nous en coûtera rien pour l'exécution, je le brancherai moi-même, caracataqué. Oui, Monsieur, voilà toute l'histoire. Qu'en dites-vous ? Pas tout-à-fait, mais il ne s'en faut guère ; tenez, notre Maître, il ne s'en est rien fallu que notre femme fut déshonorée par ce pendard-là et sans un fameux Magicien qui est venu à mon secours, j'étais pendu, et vous volé à présent, je vais lui rapporter cette bague et ce miroir. **** *creator_gueullette *book_gueullette_caracataca *style_prose *genre_farce *dist1_gueullette_prose_farce_caracataca *dist2_gueullette_prose_farce *id_GILLETTE *date_1720 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_gillette Eh bonjour mon gros trouillard, Monsieur Divertissant qui vient de passer par chez nous, m'a dit que j'allais demeurer ici avec toi, comme cela me ferait bien plaisir ; mais je crains que ce ne soit un godan qu'il me baille-là ; dis-moi un peu la vérité. Bon, qu'eu chien de conte d'Arobert, mon oncle ! Vous vous gaussez de nous, Monsieur Sans-Quartier. Son portier, qu'est-ce à dire, quoi tu resterais toujours à la porte, tu n'entrerais jamais dedans, oh cela ne ne m'accommoderait pas du tout, entends-tu ? Oh, passe pour cela. Ça me fera bien plaisir, Monsieur l'Intendant. Ah, fi donc mon cher Gilles, il y a trop de grossièreté dans toutes vos expressions. Monsieur l'Intendant n'est point de ces vilaines gens qui tondraient sur un œuf, et mordraient sur un étron. Puisqu'il veut être si libéral, laissez-le faire, tu sais qu'il manque toujours quelque chose à une femme, et on ne doit pas être fâché quand un galant homme vous le présente. Mais s'il me le met dans la main, ce ne sera pas moi qui le prendrai. Oh que nenni, vous ne ressemblez en rien à Gilles. Eh, Monsieur, cela peut fort bien être. Eh mon Dieu non, Monsieur Sans-Quartier, il aurait eu bien tort de m'appeler ainsi, il n'y a que les magiciennes qui faisions des charmes, il m'a seulement dit quand nous faisions l'amour qu'il me trouvait assez drôlette. Oh, Monsieur, assurément vous avez trop de bonté. Dame, Monsieur, je vous jure que je n'entends rien à tout ce beau parler-là. Ah ! je commence à vous entendre ; mais, Monsieur l'Intendant, tenez il n'y a rien à faire, Gilles m'a dit qu'il fallait bien avoir attention à conserver son honneur. Oui, vraiment, et je ne m'étonne plus qu'à tout moment il me reproche que je suis éventée, parguienne c'est sa faute, que ne bouche-t-il bien la bouteille de Congrie. Que je vous serai obligée. Oh, Monsieur, doucement s'il vous plaît, je ne veux point m'enfermer ainsi dans l'extérieur de votre appartement. Oh non, non, je vois bien à présent où vous en voulez venir. Oui-da, oh que nenni, je m'en vais crier tout comme un dragon. Gilles, Gilles... M'est avis pourtant que la pâte était bien levée. Je suis bien malheureuse, ce fripon de Divertissant dit que mon pauvre Gilles s'est sauvé des mains de ceux qui feignaient de l'emmener pendre ; je n'en crois rien, cependant je vais de côté et d'autre pour apprendre de ses nouvelles, et je ne trouve personne qui m'en puisse donner ; bon voilà une personne qui vient à propos et qui m'en donnera peut-être. Mon cher Monsieur, ne savez-vous point ce qu'est devenu mon mari ? On voulait le pendre. Parce qu'il a rossé d'importance un drôle qui voulait me caresser à sa barbe. Mais on m'assure qu'il est sauvé. Il faut que cet homme-là ne soit pas fils d'une femme pour parler si bref : Monsieur de quel nation êtes-vous s'il vous plaît ? On vous a donc coupé ?... Pardi voilà un drôle de corps, mais apparemment vous en avez encore. Comment vous appelle-t-on ? Vous êtes apparemment marier ? Cherchez-vous quelqu'un ici ? C'est un espèce de fou, il faut que je m'en réjouisse quelques moments. Vous êtes donc amoureux de moi ? Que cherchez-vous là ? Malpeste quel égrillard, et comment le trouvez-vous ? Vous êtes un insolent, on ne dit pas une pareille sottise en face, je vous soutiens moi qu'il est... Oui assurément il est dur, et je m'en vante. Oh finissez, si vous me chiffonnez davantage, je vous appliquerai un soufflet. Je le ferai comme je le dis. Comment le trouvez-vous ? Je crierai. Oh c'en est trop, à moi quelqu'un. Sauvons-nous des mains de ce drôle-ci... Il faut avouer que je joue bien de malheur, de ne trouver personne qui puisse me donner des nouvelles de mon pauvre Gilles ; mais que vois-je, notre Maître déjà de retour. Oh ! mon bon Monsieur, j'en ai bien le sujet, mon pauvre Gilles n'est plus de ce monde, ce scélérat de Sans-Quartier l'a fait pendre, sauf son recours contre qui il avisera bon être. Ça n'est que trop vrai, il a voulu, sauf votre respect, me faire l'amour, dame il engainait son compliment, de manière que si Gilles n'était venu, voyez-vous, Monsieur... révérence parler j'étais une femme perdue d'honneur... mon mari s'est fâché, Sans-Quartier s'est mis en colère, Gilles l'a rossé avec un Jérôme de bonne mesure, il ne l'a pas trouvé bon, il l'a fait arrêter, l'a fait pendre, et je suis à présent sans mari, hi, hi, hi. Grand merci, Monsieur, mais cela ne me rendra point mon pauvre Gilles, et je vous avouerai bien naturellement, que depuis que j'ai goûté du mariage, je ne puis plus me passer de mari. Oh ! Monsieur, vous vous gaussez des pauvres gens, à moi n'appartient pas tant d'honneur, et puis on n'oublie pas ainsi un pauvre cher homme comme une chemise sale, hi, hi, hi. Ah, ah, je me meurs. Monsieur notre Maître, ah, ah, Gilles, Gilles, qui vient de m'embrasser. Il ne m'a dit mot, et de plus c'est qu'il puait comme un bouc. Il est vrai qu'il n'avait pas grand esprit, mais il allait bien droit en besogne. D'accord, il aimait un peu le vin et l'eau-de-vie ; mais quoiqu'il but comme un pourceau, il s'enivrait sobrement. Il faut convenir que cela lui est arrivé cinq ou six jours après notre mariage ; mais il n'avait pas tout à fait tort, c'est le diable qui se mêlit de ça. Oui, Monsieur notre Maître, je rêvais que j'étais sur le grand chemin de Saint Denis, et que le diable, sauf votre respect, me montrait un trésor, je ne savais comment reconnaître cet endroit, et parguenne parole ne pue point, ce malin diable ne me disait-il pas, te voilà bien embarrassée, chié là, personne n'y touchera, et tu retrouveras aisément la place, vous sentez bien notre maître, que j'eus de la peine à prendre la résolution de m'y résoudre, se mettre là le cul en l'air en pleine campagne, ça n'est pas modeste, cependant l'intérêt m'y engagit ; mais hélas malheureusement en me réveillant au lieu d'un trésor, je ne trouvai dans mon lit qu'un gros tas de merde. Dame voyez-vous, Gilles se fâchit de ça, il disait qu'on avait eu tort de me marier, puisque je n'étais pas nette de nuit, il m'appliquait cinq ou six coups de poing, et je nous gourmandimes, car révérence parler, je ne suis pas endurante, mais ça ne durit pas, nous lavâmes les draps, et je fis bientôt la paix. Miséricorde, je viens de voir encore l'ombre de Gilles. Ah, Monsieur, je l'ai vu, il se tenait le nez bouché, comme si j'étions encore couchés ensemble. Vraiment, je vois bien que les mains vous démangent, elles sont composées de la chair de Ciron. Mais ce n'est pas que je vous refuse. Mais... C'est que tenez... Voyez-vous... Vous n'avez pas ce qu'il me faudrait. Oh, que nenni, nous autres femmes sommes connaisseuses sur cette matière, je sentons notre avoine d'un quart de lieue de loin. Dame ça s'appelle mettre un bouchon au cabaret. Ah ? Je suis morte, mon Maître, mon Maître. Ça ne se peut, car il a été pendu. Tout de bon. Il a raison, c'est lui-même, c'est mon pauvre Gilles, je ne me sens pas de joie, il faut un peu que je t'embrasse. Ciel ! Que vois-je, c'est mon Maître, oh dame il y a de la tricherie là-dessous. Par ma figuette, baise-moi tant seulement en gaudinette. Miséricorde ! Gilles, Gilles, à mon secours. Je te dis, et je te douze, que c'est Monsieur de Parlaventrebleu que je baisais tout à l'heure. C'était toi ? Qu'est-ce à dire, perds-tu le peu d'esprit que tu as ? Un Magot. Mais quelle apparence. Pour Gilles. Oh Ciel ! C'est le Maître. Nommez, nommez. Il y là quelque anguille sous roche, finissez donc, ou je vous baillerai une mornifle. Oh dame je n'entends point raillerie pour ce qui est du cas de l'honneur, je suis pis qu'un dragon. Dame, vois-tu, la chair est quelquefois fragile, les absents ont toujours tort, et pis il ne faut qu'une pelure de poire, pour faire trébucher une honnête femme. Eh, Monsieur l'Intendant, trêve de chapeau. Ah ! Plut à Dieu que cela fût. Monsieur, mais voyez-vous, quand on a du chagrin on n'est pas gaie. Monsieur, épouser, quoi Gilles est donc pendu ? Cela est-il possible ? Oh, Monsieur l'Intendant, si je vous la faisais, vous l'auriez meilleure que vous ne l'avez ; d'ailleurs je n'aime point le mariage qui se casse comme un verre, et si je vous épousais, je voudrais, Monsieur, m'unir à vous par un lien si raide, qu'il ne se rompit jamais. Vous êtes donc bien fort, ah quelle gasconnade, et allez, allez, la plus petite femme est plus vaillante que l'homme le plus grand. C'est qu'un homme ne saurait porter deux femmes, et qu'une femme portera six hommes sans se fatiguer. De l'honneur ? Le premier ? Ah ! Parguenne, si j'avais pour deux liards de pareille noblesse dans le ventre, je prendrais pour cinq cents écus de rhubarbe pour la chasser, mais on peut dire sans vanité que c'est mon père qui était de la condition la plus élevée. Sans doute, puisqu'il était couvreur ; mais comme il pensa se casser le col, il prit un autre emploi qui lui donna le pas devant les plus grands seigneurs de la Cour. Il n'y a pas de conte, il se fit postillon. J'en aurais t'assez d'envie, mais hélas franchement, Gilles me tient trop au cour. Il y a-t-il bien loin aux pays étrangers ? Dix ou douze mille lieues, si je savais ça je vous dévisagerais tout à l'heure, entendez-vous ? Quoi je ne verrai plus mon pauvre cher homme ; ah misérable que tu est... Je ne sais à quoi il tient que je ne prenne le parti de t'étrangler. Je ne le veux pas, moi. Tout de bon. En Hollande, Monsieur l'Intendant ? Baillez-moi la main, Monsieur de Sans-Quartier, me voilà en vérité toute déterminée. À vous faire pendre ; ah Monsieur le fripon, au voleur, au voleur, au Guet, au Commissaire. Ah ! Monsieur notre Maître, vous voilà de retour bien à propos. Si tu branles je t'étrangle. Monsieur voici un fripon qu'il faut faire pendre. Oui, oui, notre Maître, ce fripon sauf votre respect, en a voulu à mon honneur, dame il fallait beau jeu bon argent, Gilles heureusement est venu à mon secours bien à propos. Enfin ce fripon d'Intendant, pour se venger des coups de bâton, l'a fait pendre. Ce n'est pas le tout, ce scélérat, Monsieur, vous a volé cent louis dans votre armoire qu'il a fracassée. Jour de gueux, si tu remue de la place, je te hacherai en morceaux à belles dents. Point de pitié. Non, non, je veux avoir le plaisir de le pendre moi-même. **** *creator_gueullette *book_gueullette_caracataca *style_prose *genre_farce *dist1_gueullette_prose_farce_caracataca *dist2_gueullette_prose_farce *id_MONSIEURSUC *date_1720 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_monsieursuc Non. Oui. Oh, oh ! Soit. Juif. Chut. Tant ! Suc. Point. Vous. Fort. Sein. Mol. Dur ? Zeste. Bon. Crac. Su... Paix. Foin. **** *creator_gueullette *book_gueullette_caracataca *style_prose *genre_farce *dist1_gueullette_prose_farce_caracataca *dist2_gueullette_prose_farce *id_MONSIEURCORNIBUS *date_1720 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_monsieurcornibus Co... Co... Co... Comment, des vi... vi... vi... vilains fri... fri...fri... fripons, qui... qui... qui... voulaient four... four... fourber ma... ma... ma femme. Je pu... pu... pu... pu... Non... non... non, je... je... je dis que je pu... pu... punirai ces fi... fi... fi... filou-là. Ah, ah, j'ai... j'ai... j'ai... fait caca... caca... ca... ca... J'ai fait caca... caca... caca... Non... non... non, j'ai... j'ai... j'ai ca... ca... caché des gens pou... pou... pou... pour les su... su... surprendre. J'en... j'en... j'en connais une fille qui... qui... qui... qui était du nombre de ces fri... fri... fri... fripons-là ? Si je la... la... la... l'attrape, je la fou... fou... fou... fourerai en pri... pri... pri... prison ? La co... co... co... coquine, me... me... me disait, voyez... voyez mon... mon com... com... compère, j'ai du com... com... com... comptant. Moi... moi... moi qui suis tout vi... vi... vi... vigilant, j'ai vu... vu... vu... vu... vu de ces drôles-là, qui... qui... qui mettait la main au con... con... con... comptoir de ma... ma... ma fem... fem... femme. Le cu... cu... cu... coureur de puits de chez nous, est ve... ve... ve... venu ma... ma... mal à propos, en ce... ce... cette occasion, sans ce cu... cu... coureur de puits, qui... qui... qui est voisin de Con... Con... Conflans, où j'ai... j'ai... j'ai ma maison, j'au... j'au... j'aurais au moins chi... chi... chi... chiffonné la drô... drô... drôlesse qui... qui... qui... qui était avec ces vi... vi... vi... vilains gueux-là. Il est vrai, mais... mais. Oui... oui... oui, je suis rou... rou... rouge co... co... co... comme un cor... cor... cornillard. Mais... mais... mais à quoi s'a... s'a... s'a... s'amuse ma... ma... ma pe... pe... pe... petite femme de me... me... me... me planter... des mou... mouches sur le vi... vi... vi... vi... visage. Je... je... je veux m'ô... m'ô... m'ôter ce... ce... ce... ce... que ma... ma... ma femme m'a... m'a... m'a mis sur... su... su... su... sur le front. Qu'est... qu'est... qu'est-ce à dire, je n'en... n'en... n'entends pas raillerie, au moins j'en... j'en... j'en... j'en souffre de... de... de vous un peu trop, vous... vous... vous êtes un plat bou... bou... bou... bouffon, Monsieur, entendez-vous. Tu... tu... tu te... te... te mo... mo... moque donc de... de... de moi vi... vi... vi... vilain fa... fa... fa... Farinier, je te... te... te fou... fou... fou... foulerai aux pieds. Je... je... je... le... le... veux... veux... bien.