**** *creator_gueullette *book_gueullette_confiancedescocus *style_prose *genre_parade *dist1_gueullette_prose_parade_confiancedescocus *dist2_gueullette_prose_parade *id_CASSANDRE *date_1720 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_cassandre Bonjour ma pouponne ; qu'avez-vous donc ? Vous me paroissez toute triste. Vous me pardonnerez, mignonne, la mélancolie vous afflige ; avez-vous quelque chose de caché pour votre petit mari ? Mon Dieu je n'ai de bonheur bien heureux que depuis nos épousailles. Cela z'est vrai, ma charmante, mais pourquoi donc me paraissez-vous t'en inquiétude ? Qui sont-ils ces chiens-là, cesiInfidèles, ces turcs ? Nommez, nommez toujours, mon adorable. Hé bien je ne fâcherai pas. Hé bien, foi de Cassandre, je ne ferai rien de tout ça. Hé bien ? Ah les méchants ! Attaquer ainsi l'honneur d'une femme si pleine de modestie et d'honnêteté. Hé, la, la, consolez-vous, mon incomparable, je vous connais si bien. Quoi donc ! Qu'ont-ils fait ? Hé bien qu'ont-ils nommé ? Ah, ah, le Chanoine ! Ils sont ma foi bien avisés. Cela est tout vrai, mais puisqu'ils le prennent par-là, si je ne l'avais pas amené, j'irais le chercher tout-à-l'heure, et j'y vas. Parbleu vous le verrez, c'est la joie de notre maison, il est tout-à-fait jovial. Sans doute, pardi, voilà de drôles de gens ; et qu'ont-ils dit encore ? Ah ! Celui-là n'est pas mauvais, le meilleur de tous mes amis. Mais sais-tu bien, ma mignonne, que si je ne te voyais pas triste, je rirais comme un fou, car ça est trop plaisant, Monsieur Liandre. Hé bien ? Non fait, ma foi. Mais qu'ils y viennent, ils verront beau jeu. Va, si ce n'est que ça qui t'afflige... Allez, ma mignonne, consolez-vous. Je suis le plus avantagé mari par la fortune qui m'a donné une femme si sage. Donne-moi, Isabelle, un petit baiser d'amour. Vous faites bien, ma mignonne, je vais bientôt vous retrouver. Cette grossesse ne vous durera pas longtemps. Messieurs mes bons parents, je ne doute pas de vos bonnes intentions ; mais de quoi s'agit-il ? Enfin finale, de quoi s'agit-il ? Il faut qu'il soit bien cher, car il est bien rare, n'est-ce pas ? Voyons donc où il est mon honneur. Cela n'est pas vrai, il est fort bien placé. Cela est bientôt dit. Enfin je suis donc cocu. Comment cela je vous prie, et par où ? Je voulais demander par qui, et la langue m'a fourché. Mais pour vous mettre à votre aise, Messieurs mes bons parents et amis, je m'en vas vous le dire moi. Un certain Chanoine, un certain Monsieur Liandre. Oui vous croyez cela ? Eh bien le Chanoine est ma consolation, et Monsieur Liandre est mon bon ami. Non, Dieu me damne, je parle au nom de Monsieur Cassandre ; mais comme mes bons amis ne sont pas ici, je vais vous entretenir pour eux, et je les prierai d'en faire autant. Les voilà donc partis ces insolents, ces méchants, qui veulent faire tort à un honneur comme celui-là d'Isabelle. Hola Gilles. Appelles un peu ma charmante z'Isabelle, et puis va-t'en prier mes amis le Chanoine et Monsieur Liandre, de me faire la consolation et le plaisir de souper ce soir avec moi. Non, je n'ai que ça, mais ils s'en accommodent assez souvent. Vous conter comment j'ai épousseté ces bons coquins de parents. N'êtes-vous pas contente de moi ? Sans doute, j'ai peut-être la femme de Paris la plus sage et la plus réservée. Allons tout préparer pour recevoir nos amis. Messieurs, croyez-moi, faites-en tout autant ce soir cheux vous. **** *creator_gueullette *book_gueullette_confiancedescocus *style_prose *genre_parade *dist1_gueullette_prose_parade_confiancedescocus *dist2_gueullette_prose_parade *id_ISABELLE *date_1720 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_isabelle Quoi donc ? Qu'y a-t-il de si pressé ? Est-ce que le feu est à la chiminée ? Est-ce que le vin s'enfuit ? Mais dis donc si tu veux, car tu m'impatientes. Qui ? Hé, mon Dieu ! Que de choses. Qui le Savetier ? L'Ecureux de puits ? Allons après, les cousins de mon mari ? Comment tout ? Ils n'ont parlé que de Liandre et du Chanoine ? Ce n'est pas ça, quoique ça pourrait bien être. Mais les as-tu bien entendus ? Hé bien que disaient-ils encore ? Est-ce là tout z'encore une fois ? Moi ! Je m'en vas le dire à Monsieur Cassandre. Ne vois-tu pas que quand je l'aurai instruit, ils ne lui apprendront rien. Mais je te suis bien obligée. Va-t'en boire un reste de bouteille que tu trouveras dans l'armoire, et que je gardais pour mon souper. Va-t'en, te dis-je, car voilà Monsieur Cassandre qui vient par ici, et je lui veux parler. Je n'ai rien. Je crains que vous n'ayez pas assez d'amitié pour moi. Vous savez si l'on peut z'être plus contente que moi, depuis que l'hymenée nous réunit. C'est qu'il y a des mâtins dans le monde qui voulont nous brouiller. Oh ! Je ne veux pas vous les nommer. Non ferai, car je ne veux pas vous fâcher. Vous leur direz peut-être, et puis je vous aurAis brouillé avec vos parens, et puis l'on se gourme, l'on se chamaille, et l'on s'en prend à sa femme que l'on traite de causeuse. Hé bien, car je ne puis rien avoir de secret pour mon cher z'époux, hé bien donc, Monsieur Picotin et Monsieur Cassecroute sont fâchés que je le porte plus beau que leurs femmes, car vous voyez toujours comme je suis mise ; ils ont dit à par t'eux, comment ferons-nous pour lui faire tort ? Il faut la brouiller avec son mari, ont-ils dit tous deux. Hé bien se font-ils, il faut dire à Monsieur Cassandre que sa femme l'a rendu sot ; voyez, mon cher mari, si je n'ai pas raison d'avoir le visage triste. Hélas vous savez comme je me comporte ; il est bien dur de se refuser tout comme je le fais, et d'être traitée de vergogne. Non, je n'en puis rien faire, ce n'est pas encore tout, ils ne s'en sont pas tenus là. Ils avons dit que ce n'est pas tout que de dire comme ça ; il faut nommer queuxques-uns. Il faut chercher, se font-ils entr'eux, ceux qui habitent le plus chez elle ; le Chanoine par exemple. Vous savez s'il sait troubler l'eau qu'il boit ; de plus sans vous je ne le connoîtrais pas, c'est vous qui l'avez mené à la maison. Non, il n'est pas nécessaire, mon cher époux, et je ne veux plus le voir. Il faut bien qu'une honnête femme obéisse à son mari. Il en faut encore un, avons-t-ils continué, afin de les brouiller plus fort. Nommons, avont-ils dit, Monsieur Liandre. Voilà ce qu'ils ont arrêté de vous dire, et qu'ils vous ont peut-être déjà dit. Mais qu'est-ce qu'une femme a de plus cher que son cher honneur ? Savez-vous bien que j'aimerais mieux l'avoir fait, et qu'on ne le dit point ? Tenez. Mais je les vois venir ces méchants dont je vous parle. Je rentre, car leurs regards me suffoquent. Que voulez-vous, mon cher époux ? N'en prenez pas la peine, j'ai tout vu par le trou de l'évier. Je suis charmée de la douceur, et de l'assurance de mon cher époux. Comptez, mon cher époux, que je la serai toujours de même. **** *creator_gueullette *book_gueullette_confiancedescocus *style_prose *genre_parade *dist1_gueullette_prose_parade_confiancedescocus *dist2_gueullette_prose_parade *id_CASSECROUTE *date_1720 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_cassecroute Comment donc ? Qu'est-ce que c'est donc que vous avez ? Dame, c'est peut-être qu'elle ne peut pas le mener par autre chose ; je viens aussi lui parler sur sa coiffure. Oh que nenni : je viens l'avertir que Monsieur le Chanoine est son aide-de-camp. Si j'étions quatre, vous verriez, j'en connaîtrions quatre. Pour moi je suis bien résolu de l'avertir de tout ce qui se passe. J'y consens, ça nous donnera toujours du courage ; il faudrait y mener le cousin Cassandre, car on dit qu'un verre de vin avise son homme. Bonjour notre bon parent Cassandre. Bonjour, bonjour, Monsieur Picotin. Nous avons bien des choses à vous dire, car nous vous aimons beaucoup. Oui nous deux nous sommes vos bons parents. Pour ça oui, et nous venons vous avertir de prendre garde au vôtre. Puisque l'on ne peut pas se faire entendre, apprenez que vous êtes cocu. Par où ! Pardi celui-là est bon, demandez-le à votre charmante z'Isabelle. Vous pensez juste. Je venons exprès pour vous le dire. **** *creator_gueullette *book_gueullette_confiancedescocus *style_prose *genre_parade *dist1_gueullette_prose_parade_confiancedescocus *dist2_gueullette_prose_parade *id_PICOTIN *date_1720 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_picotin En vérité, Monsieur Cassecroute, je n'y puis plus tenir. Et je viens pour avertir Monsieur Cassandre qu'il est un sot, et qu'il se laisse mener par le nez par sa femme. Vous voulez sans doute lui parler de Monsieur Liandre. Oui-da, voyez-vous, nous ne sommes que deux, et j'en connaissons deux. Mais savez-vous qu'il faut mettre ordre à ça, et que nous n'avons jamais eu de cocus dans notre famille. Mais comme ceci t'est un conseil de famille, et qu'il ne faut rien faire à la légère, allons boire chopine ici près chez le cousin du coin. Oh, mordié ! Il ne boit donc que de l'eau, car il n'est guere avisé. Nous n'avons bu rien que chopine chacun, pour vous le prouver plus promptement. Il s'agit de vous assurer que vous n'avez pas de meilleurs amis que nous deux. Nous n'avons rien de plus cher que l'honneur voyons-nous. Oui, c'est ce qui nous amène. Il est mal placé. Et tout aussitôt fait. Je voudrais qu'il n'y eut que cela qui fourchât chez vous, car enfin je ne sommes pas accoutumés à ça dans la famille. Vous y voilà. Nous n'en doutons point. Elle ne dirait pas mieux au moins, vela comme elle parle. **** *creator_gueullette *book_gueullette_confiancedescocus *style_prose *genre_parade *dist1_gueullette_prose_parade_confiancedescocus *dist2_gueullette_prose_parade *id_GILLES *date_1720 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_gilles Pardienne, je suis tombé cheux un bon maître, ou plutôt cheux une bonne maîtresse ; car Mamselle z'Isabelle porte les culottes : il est vrai qu'elle n'en use pas pour une paire, mais que m'importe à moi ? Monsieur Cassandre, son bon homme de mari, z'est plus que content. Elle est généreuse, elle m'a donné avant hier une vieille écritoire, l'autre jour un vieux chauffe-pied pour mettre mes sabots, hier un peigne, et aujourd'hui six paires de ses vieux souliers, du pain d'épice, un sifflet de bouys, une cuillere de bois, et plus de trente chansons nouvelles du Pont-Neuf, et j'ai toujours ma soupe toute pleine de choux. Pardienne tout cela z'est bien joli, et pourquoi faire ? Pour dire à Monsieur le Chanoine que Mamselle n'y est pas quand elle est avec Monsieur Liandre ; pour dire à Monsieur Liandre qu'elle est sortie quand Monsieur le Chanoine est dedans, et puis pour ne rien dire de tout cela à Monsieur Cassandre. Oh Dame ! Cela n'est pas bien difficile, ça ne me fatigue pas beaucoup, aussi je suis plus gras que notre défunt cochon. Mais notre Demoiselle m'a dit de tout écouter, et de lui tout dire. Voilà deux parents de notre vieux maître ; écoutons sans faire semblant de rien leur conversation. Pardienne, venez donc vite notre Demoiselle. Non. Oh que nenni. Vous connaissez bien Monsieur chose ? Et là, Monsieur chose, le chose, parent de votre chose. Monsieur Picotin. Oui lui-même. Et Monsieur chose, Monsieur Cassecroute, le chose. Oui les cousins de votre chose. Hé bien ils savont tout. Oui. L'un a parlé du Chanoine, l'autre de Monsieur chose, de Monsieur Liandre. Est-ce qu'il n'y en a pas t'assez ? Comment il est vrai que vous l'avez fait. Dame, ils voulont avertir Monsieur Cassandre que vous le menez par le nez, ne pouvant le mener par ailleurs, qu'ils n'ont jamais eu de choses dans leur famille ; enfin finale sur cela, ils sont allez boire chopine. Est-ce que n'en vla pas t'assez ? Hé bien qu'allez-vous faire ? Pardienne prenez garde à vous, il ne faut pas parler de chose dans la maison d'un chose. Cela z'est encore vrai. Pardienne, j'y vais. Il y a toujours quelque chose à gagner avec les femmes. Ce n'est pas là le bon chose. Monsieur. Vous n'avez que l'ordinaire pour eux, n'est pas deux grands gigots avec une grande entrée ? J'y vais. Taye notre maîtresse, voilà nôte maître qui vous le demande.