**** *creator_marechal *book_marechal_jugementdernierdesrois *style_prose *genre_comedy *dist1_marechal_prose_comedy_jugementdernierdesrois *dist2_marechal_prose_comedy *id_LEPAPE *date_1793 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lepape Ah ! Ah ! Vous chargez le tableau... Citez un seul de mes prédécesseurs qui ait fait preuve d'autant de modération que moi. À leur exemple, j'aurais bien pu mettre en interdit tout le royaume de France... Eh bien, la République soit ! La République. J'aurais pu appeler sur la tête de tous les Français les vengeances du ciel ; je me suis contenté de conjurer contre eux toutes les puissances de la terre. Un prêtre pouvait-il moins ? Écoutez ; faites-moi grâce ; tout le reste de ma vie je prierai Dieu pour les Sans-culottes. Il n'y avait pas de moeurs à Rome !... Les cardinaux n'ont point de moeurs !... Il ne pourrait rien à tout ceci. Il nous faudrait quelque chose de surnaturel. Le temps en est passé... Où est-il le bon temps où les saints traversaient les airs à cheval sur un bâton. Pourquoi ne les ai-je pas excommuniés dès 1789 ? Nous les avons trop ménagés, trop ménagés. N'avoir pas même de quoi faire le miracle de la multiplication des pains ! Cela ne m'étonne pas, nous avons ici des schismatiques. Catherine, je te demande grâce, écoute- moi : si tu me laisses tranquille, je te donnerai l'absolution pour tous tes péchés. Un prêtre.... Un pape.... est un charlatan.... un joueur de gobelets. Messieurs ! Messieurs ! Rendez à César ce qui est à César. Et moi je prends femme. **** *creator_marechal *book_marechal_jugementdernierdesrois *style_prose *genre_comedy *dist1_marechal_prose_comedy_jugementdernierdesrois *dist2_marechal_prose_comedy *id_LACZARINE *date_1793 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_laczarine Pour moi, je vais me coucher dans cette caverne. Au lieu de vous quereller, qui m'aime me suive... Stanislas, ne venez-vous pas me tenir compagnie ? Tu n'as pas toujours été si fier. C'est sans-doute à moi que ce discours s'adresse : je veux en avoir raison... En garde, Saint-Père. Il te convient bien de m'enlever mon sceptre, lâche ! Est-ce pour te dédommager du tien que tu as laissé couper en trois ou quatre morceaux ? L'absolution ! Faquin de prêtre ! Avant que je te laisse tranquille, il faut que tu avoues et que tu répètes après moi, qu'un prêtre, qu'un pape est un charlatan, un joueur de gobelets... Allons, répète ! Et moi aussi, et moi aussi, et moi aussi. Un moment ! Moi, comme impératrice et propriétaire du domaine le plus vaste, il me faut la plus grande part. Tais-toi, ravisseur de la Silésie. Si tu rendais à César ce qui appartient à César, petit évêque de Rome !... Et moi je passe aux Jacobins ou aux Cordeliers. **** *creator_marechal *book_marechal_jugementdernierdesrois *style_prose *genre_comedy *dist1_marechal_prose_comedy_jugementdernierdesrois *dist2_marechal_prose_comedy *id_LEMPEREUR *date_1793 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lempereur Pardonnez-moi ; je ne suis pas aussi monstre qu'on paraît le croire. Il est vrai que la Lorraine me tentait : mais la France n'eût-elle pas été trop heureuse d'acheter la paix et le bon ordre au prix d'une province ? N'en a-t-elle pas déja assez. D'ailleurs, s'il y a quelqu'un à blâmer, c'est le vieux Kaunitz qui abusa de ma jeunesse, de mon inexpérience : c'est Cobourg, c'est Brunswick. Comme on nous traite, bon Dieu ! Avec quelle indignité ! Et qu'allons-nous devenir ? Maudits français ! Il ferait beau voir l'empereur de la maison d'Autriche, gratter la terre pour vivre. La paix, la paix : il y en a pour tout le monde. **** *creator_marechal *book_marechal_jugementdernierdesrois *style_prose *genre_comedy *dist1_marechal_prose_comedy_jugementdernierdesrois *dist2_marechal_prose_comedy *id_LEROIDANGLETERRE *date_1793 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_leroidangleterre Mais je n'avais pas la tête à moi, vous le savez. Punit-on un fou ? On le place à l'hópital. J'en doute : qu'en pensez-vous, Saint-père ? Vous le tenez depuis assez longtemps prisonnier au Château Saint-Ange. **** *creator_marechal *book_marechal_jugementdernierdesrois *style_prose *genre_comedy *dist1_marechal_prose_comedy_jugementdernierdesrois *dist2_marechal_prose_comedy *id_LEROIDEPRUSSE *date_1793 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_leroideprusse La manière dont vous en agissez envers moi est de toute injustice. Car enfin vous devez me connaître : je n'ai jamais eu le génie militaire de mon oncle ; je m'occupai beaucoup plus des Illuminés que des Français. Si mes soldats ont fait un peu de mal, on le leur a bien rendu. Ainsi quitte : tant de tués que de blessés, de part et d'autre, tout est compensé. Oui, mais il n'y en aura pas pour longtemps. **** *creator_marechal *book_marechal_jugementdernierdesrois *style_prose *genre_comedy *dist1_marechal_prose_comedy_jugementdernierdesrois *dist2_marechal_prose_comedy *id_LEROIDENAPLES *date_1793 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_leroidenaples Volcan pour volcan, que ne me laissiez-vous là-bas ! Eté le dernier à me mettre de la ligue. Il a bien fallu à la fin que je me rangeasse du parti de mes confrères les rois. Ne fallait-il pas hurler avec les loups ? Toutes ces réflexions sont belles, mais elles viennent un peu trop tard. Nous sommes dans la galère, il faut ramer : avant tout, il faut manger; occupons-nous, d'abord, de pêche, de chasse ou de labourage. Que diraient les Sans-Culottes, s'ils voyaient tous les rois d'Europe se disputer un morceau de pain noir ? Oui ! Oui ! Chacun le sien. Cette barrique de biscuit ne doit pas ressembler à la soi-disant République de Pologne. Mais voilà le volcan qui paraît vouloir nous mettre tous d'acord : une lave brûlante descend du cratère et s'avance vers nous. Dieux ! **** *creator_marechal *book_marechal_jugementdernierdesrois *style_prose *genre_comedy *dist1_marechal_prose_comedy_jugementdernierdesrois *dist2_marechal_prose_comedy *id_LEROIDESPAGNE *date_1793 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_leroidespagne J'en conviens, je ne suis qu'un sot, que les prêtres et ma femme ont toujours mené par le bout du nez ; ainsi, faites-moi grâce. Ah ! Saint-père, un petit miracle. Ô mon parent ! Ô Louis XVI ! C'est encore toi qui as eu le meilleur lot. Un mauvais demi-quart d'heure est bientót passé ! À présent tu n'as plus besoin de rien. Ici nous manquons de tout : nous sommes entre la famine et l'enfer. C'est vous François et Guillaume, qui nous attirez tout cela. J'ai toujours pensé que cette révolution de France, tôt ou tard, nous jouerait d'un mauvais tour. Il ne fallait pas nous en mêler du tout, du tout. Ces sans-culottes que nous méprisions tant d'abord, sont pourtant venus à bout de leur dessein. Pourquoi n'en ai-je pas fait un bel autodafé, pour servir d'exemple aux autres ? Aimeriez-vous mieux tirer au sort pour savoir lequel de nous servira de pâture aux autres. Quelle trouvaille ! J'ai encore un reste de la ration de pain qu'on me donnait à fond de cale. Quel trésor ! Il n'y a point de roupies, point de piastres qui vaillent un morceau de pain noir, quand on meurt de faim. Bonne Notre-Dame ! Secourez-moi... Si j'en réchappe, je me fais Sans-Culotte. **** *creator_marechal *book_marechal_jugementdernierdesrois *style_prose *genre_comedy *dist1_marechal_prose_comedy_jugementdernierdesrois *dist2_marechal_prose_comedy *id_LEROIDESARDAIGNE *date_1793 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_leroidesardaigne J'ai faim, moi... Ah ! Ah ! Où est mon chapelain pour dire mon Benedicite. **** *creator_marechal *book_marechal_jugementdernierdesrois *style_prose *genre_comedy *dist1_marechal_prose_comedy_jugementdernierdesrois *dist2_marechal_prose_comedy *id_LEROIDEPOLOGNE *date_1793 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_leroidepologne Vieille Catau, regarde-toi dans cette fontaine. Voisine, c'en est assez. Holà ! Holà ! Cousin, que fais-tu là à l'écart ? Tu manges je crois, j'en retiens part. Catherine n'a jamais fait petite bouche : mais nous ne sommes plus ici à Petersbourg ; chacun le sien.