**** *creator_patrat *book_patrat_vengeance *style_verse *genre_comedy *dist1_patrat_verse_comedy_vengeance *dist2_patrat_verse_comedy *id_MADAMEWANDERK *date_1798 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_madamewanderk Mon notaire oubliait ces papiers importants. Cours après lui, Fridric, et passe en même temps Chez mon bijoutier. Donnes-lui ce billet... Dis-lui que je l'attends, Et reviens au plutôt. Lisbeth ira. En quoi donc ? Tu voudrais donc savoir Le motif de ce bal ? Il fallait donc m'en avertir. Quelle enfance ! En satisfaisant ton désir, Puis-je compter ?... Si je donne une fête avec magnificence...... C'est que tel est mon bon plaisir. Ne vas pas me trahir : Te voilà dans ma confidence. Va vite avertir Mirval que je l'attends. Sur la discrétion, va, je suis bien tranquille. Allez chercher Mirval. Elle s'en va bien en colère. Mon silence lui cause un violent chagrin. Mais lui confier mon dessein C'est le dire à toute la terre • Et j'ai besoin du plus profond mystère Pour réussir dans mon projet. Mirval ose manquer à la reconnaissance ; Il adore ma fille ; elle l'aime en secret ; J'ai surpris leur intelligence ; De leur amour j'ai suivi les progrès ; Dans l'âge heureux de l'innocence Un premier sentiment ne se masque jamais : L'une trompe sa mère, et l'autre son amie ! Cette double réserve a droit de m'affliger. Elle a porté le trouble en mon âme attendrie. Voici l'instant de m'en venger. Pour les punir tous deux de n'être pas sincère, J'espère leur donner ce soir avec succès Une leçon forte et sévère, Mais sans la porter a l'excès, Je veux me venger... mais en mère. Ah ! Vous voilà Mirval ? Tant mieux ; vous m'étes nécessaire Pour faire les honneurs du bal. Oui, mon bon ami. Ce soir : J'ai su tout régler ; tout prévoir; Vous verrez si j'ai de la tête. À se bien divertir ici chacun s'apprête : J'en donnerai l'exemple ; et vous allez me voir D'une gaîté ! D'une folie ! Je ne veux pas sitôt renoncer au plaisir : Plus on voit approcher le terme de la vie, Et plus on doit se hâter d'en jouir. Avec l'ennui j'ai fait divorce : Je deviendrais laide demain, Sans en avoir le plus léger chagrin. Hé ! Que me fait à moi l'écorce, Tant que le fond sera bien sain. Le temps pourra m'ôter ma force, Courber mon corps ; rider mes traita, Mais mou humeur ne changera jamais. Les petits jeux sont pour l'enfance ; Dans l'âge mûr il faut de la raison ; Mais la gaîté naïve et pure Est un présent de la nature Qui convient à chaque saison. Est le garant de ma franchise, Jusqu'au fond de mon coeur il est aisé de voir. Doucement, je vous prie, Mirval ? C'est mon secret que vous voulez savoir. Gardons chacun les nôtres. Vous ne m'avez jamais communiqué les vôtres. Je ne vous blâme en rien. Chacun peut à son gré disposer de son bien, Sans que personne s'en offense : Je ne prétend point arracher Le secret qu'on veut me cacher. Mais celui qui croit par prudence Devoir me déguiser les siens, Ne doit jamais prétendre à connaître les miens : Méfiance pour méfiance. On peut avec reconnaissance Recevoir une confidence ; Mais on te l'exige jamais. Dites plutôt, mon cher, et ma reconnaissance. Mais je savais déjà cela. Sans doute, et vous voyez par là À quoi peut servir le mystère. Avec ses vrais amis il faut être sincère. Bien vrai ? Cherchez là Tous, c'est un peu fort. Ne jurez pas. Gardez-vous-en bien. Je plains la méfiance et je hais l'imposture. À qui veut m'offenser, je pardonne une injure ; À qui veut me tromper, je ne pardonne rien. On peut se méfier, De celui que la crainte arrête : Tout sentiment a cessé d'être honnête Dès qu'on rougit de l'avouer. Jamais la franchise n'offense : Mais la réservé peut blesser ; Entre de vrais amis la sotte défiance Est ridicule et fait pitié : L'attachement sans confiance N'est que l'ombre de l'amitié. Viens, mon enfant. Tu le sauras dans peu. Trouves-tu cela de ton goût ? Patience, Tu seras instruite ce soir. Ah ! Quelle pétulance ! Plutôt, plus tard ; c'est bien égal. Comment ? Qu'as-tu donc ? Si pour te satisfaire Il faut absolument t'apprendre ce mystère, Je vais te contenter. Tu vas savoir des détails importants Que, malgré moi, j'ai dû te taire. J'espère Que tu m'écouteras. Elle mourait d'envie De savoir mon secret.... Hé bien ? Elle l'oublie : Quand il s'agit de babiller, Quelle tête folle et légère ! Hé bien, le voilà de retour. Mais mon enfant, ce que lu sait déjà, Quelques leçons de moins ne peuvent le détruire. Hé ! Laisse faire, il t'instruira. Dans votre chambre allez m'attendre. Mon cher Mirval, je veux publiquement Vous donner aujourd'hui la marque la plus tendre De mon sincère attachement. Allez. Toi, j'ai quelque chose à te dire Qui t'intéresse vivement. Allez, mon franc ami. Leur embarras m'amuse infiniment. Pourras-tu m'écouter à présent ? Sais-tu ma fille à quel point tu m'es chère ? Ton bonheur Tient trop au mien pour que je le diffère ; C'est mon plus doux plaisir, c'est ma plus grande affaire ; Et lui seul peut combler mes voeux. J'ai mandé mou notaire, Et j'attends nos parents, nos amis. Pour t'assurer le sort le plus heureux. Tu vas changer d'état. Je te marie. Et j'ai voulu, ma bonne amie, Te surprendre agréablement. Depuis longtemps avec prudence J'étudiais les goûts afin de les saisir... Ma tendre complaisance N'a consulté dans cette circonstance Que ce qui peut contenter ton désir. J'ai sondé les replis de ton âme ingénue : Quand je me suis bien convaincue Que ton coeur était libre... ... Et que tu n'aimais rien. Que la parure et la magnificence... Tu vois que je te connaît bien. Il fallait en conséquence Te ménager ure riche alliance, Et c'est à quoi je viens de travailler. Hé ! Oui, tu vas briller ! Tu vas nager dans l'opulence ! De la félicité mon coeur jouit d'avance. C'en est assez. Lève toi, ma fille, Quand sur ton front le plaisir brille, Mes soins sont trop récompensés. Dans tes yeux ton coeur se déploie. Que ces larmes de joie Me payent bien... Non : Ma chère enfant, je te dispense ; De ces remerciements qui sont hors de saison. Eh ! Mais je sais d'avance Ce que tu me dirais. C'est bon ! C'est bon. Que l'on conduise ici Mirval et mon notaire. Ah ! Vous êtes ici ? Je vous faisais chercher : vous m'êtes nécessaire. Le bonheur de ma fille est ma première affaire. Mais cependant il faut aussi Qu'envers vous Mirval, je m'acquitte. Je sais que je vous dois beaucoup. Ma fille tient de vous ce qu'elle a de mérite. Ses talents, par vos soins, peuvent encore gagner. Il est temps de vous témoigner Jusqu'où va ma reconnaissance ; Elle surpassera je crois voire espérance ; Je m'en flatte du moins. Oui : je veux assurer votre état : Mais veut me promettez d'achever votre ouvrage •, C'est une clause du contrat. Sans consulter l'usage, Sans prendre avis de mes parents. Je vous ai fait un avantage Qu'on n'accorde qu'à ses enfants, Et vous voilà de la famille. Écoute-moi, ma fille, II est temps à présent de te faire savoir Ce secret désiré. J'ai rempli le devoir D'une mère prudente et sage : J'ai bien conduit l'affaire, et vous allez le voir. Le plus riche parti de tout le voisinage, Qui réunit par un double avantage Et l'opulence et le pouvoir ; Homme puissant. Vient t'épouser ce soir. Un seigneur, et du plut haut parage. Vous, Mirval, vous allee signer. À son contrat de mariage. Je crois que cet honneur n'est pas a dédaigner. Il change de visage. Quoi ? Pourquoi donc, mon enfant ? Le mien était certain De la parfaite indifférence. Ton silence. Oh ! Je ne risquais rien. Hé bien ? Ah ! Loin de prendre un ton sévère, Ton choix, tel qu'il put être, aurait été le mien. Mais j'étais sûre du contraire. Ah ! Mon enfant, je croirais t'outrager, Si j'osais supposer qu'une fille si chère Eut quelques secrets pour ta mère. Du plus faible penchant, du goût le plus léger, Tu m'aurais sur-le-champ fait un aveu sincère. Les détours sont faits pour les coeurs corrompus Que la honte retient, que le grand jour offense. Mais lorsqu'au sein de l'innocence, On chérit à la fois sa mère et les vertus, On dit hardiment ce qu'on pense. Va, mon cceur du lien est si sûr, Qu'en arrangeant ce mariage... Est franc, sensible et pur. Le soupçonner est un outrage. Mets cette table ici. Je vous attendais. Notre affaire est-elle finie ? Finissons, je vous prie. Au contraire, Je vous ai prié de vous taire. Ô quelle tête ! Hé, taisez-vous. Eh ! Paix donc ! Mais vous extravaguez, je crois ! Écoutez moi. Ajoutez-y cela. Asseyez-vous. Enfin, voici l'instant le plus doux pour mon cceur. Je vais partager mon bonheur, Et celle tâche m'est bien chère. Viens : en attendant ton époux, Signes toujours. Mon dieu ! Qu'as-tu pu faire Qui te fasse à ce point redouter ma colère ? Et quoi donc ? Toi, m'affliger, mon enfant ? Toi ! Pourquoi ? Expliques-toi donc, je t'en prie. Qu'ai-je entendu ? Ma fille ! À peine je le crois. Quoi ? Dans le coeur d'Adélaïde Un secret a pu m'échapper? À cette méfiance aurais-je pu m'attendre ! Me cacher ton penchant, n'est-ce pas me trahir? Tu voulais donc priver la mère la plus tendre Du droit le plus sacré, celui de te servir ; Celui de te guider et de te rendre heureuse ? Pour un coeur maternel, épreuve douloureuse ! Venez, mon cher Mirval, venez me secourir ; Contre un coup si cruel venez me soutenir. L'exemple de cette âme et franche et généreuse, Suffit pour te faire rougir. Son amitié sincère et tendre N'éprouvera jamais ni remords ni regrets. Si son coeur avait des secrets Ce serait dans mon sein qu'il viendrait les répandre. Qui, vous Mirval ? Ô crime épouvantable ! Ce dernier trait m'étourdit et m'accable. Quand les attentions, les soins officieux De ma conduite étaient les guides, Loin de me payer de retour Je n'ai trouvé, pour prix de tant d'amour, Que des coeurs ingrats et perfides. Laissez moi, laissez moi. Silence ! Soumettez-vous ma fille à mon obéissance, Rien ne peut plus changer ma volonté ; Mais n'accusez de ma sévérité Que votre peu de confiance. Hé bien... je ne veux pas te faire violence : Tu peux choisir en liberté. Entre ces deux partis celui qui peut le plaire. Sans connaître l'époux que je t'ai destiné, Qu'à l'instant de ta main ce contrat soit signé, Ou renonce à jamais à l'amour de ta mère. Ô chère enfant ! Votre manque de confiance, Avait trop justement excité mon courroux. Apprenez tous les deux jusqu'où va ma vengeance. Adélaïde... embrasse ton époux. Levez-vous mes enfants, et venez dans mes bras. J'ai peut-être un peu trop prolongé ma vengeance ; Mais c'est en vous faisant rougir, Que j'ai voulu tous les deux vous guérir De votre injuste méfiance. « Jeunes gens sans expérience, Fuyez la ruse et les détours ; Ne cachez rien aux auteurs de vos jours, Et comptez sur leur indulgence. Évitez les pièges trompeurs Où vous entraîne l'imposture. On marche au vice par l'erreur. Si vous voulez toujours suivre l'honneur, N'offensez jamais la nature. » **** *creator_patrat *book_patrat_vengeance *style_verse *genre_comedy *dist1_patrat_verse_comedy_vengeance *dist2_patrat_verse_comedy *id_ADELAIDE *date_1798 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_adelaide Ô comme c'est joli ! Maman que je t'embrasse. J'étais bien lasse De ton absence... Mais pourquoi Me laisser huit jours loin de toi ? Qu'est-ce donc qui se passe ? Pourquoi l'appartement est-il orné partout ? C'est charmant ; mais pourquoi ces apprêts ? Ce soir ? Oh ! C'est trop long ! Je voudrais tout savoir À l'instant même. Ah ? Mirval. Je ne vous voyais pas. C'est mal. D'abandonner votre écolière. J'ai perdu mes leçons... Le temps M'a paru bien plus long. C'est que je m'ennuyais ! Mais où donc étiez-vous ? Pardi, c'était bien nécessaire. Il fallait venir où j'étais. Et moi je n'ai pu travailler Pendant ces dix grands jours ! Quand mon maître est absent, je ne puis plus rien faire. Depuis que j'ai pris l'habitude De prendre leçon chaque jour ; Vous n'imaginez pas combien j'aime... l'étude. Oh ! C'est égal : j'aime à m'instruire. Qu'a-t-elle donc à rire ? Oui, ma mère. Maman ? Mets la main sur mon coeur, Il te répondra. Ô ma bonne maman ! Pourquoi faire ? Tout cela n'est pas nécessaire : Pour être heureux avec ma mère, Je n'ai jamais eu besoin d'eux. Comment ? Ne badine pas, je t'en prie, Le coeur me bât terriblement. Ah ! Si c'était ce que je pense ! Elle a lu dans mon coeur. Ô combien je dois vous chérir ! Moi, ma mère ? Mais... Vous avez, dites-vous ?... Écoutez-moi. À vos pieds... Quoi ?... Mais, regardez-les donc. Écoutez. Si vous vouliez m'entendre ! Mon coeur... Ô quel charmant espoir elle vint de détruire ! Me voilà maintenant dans un bel embarras ! Mais comment ne sait-elle pas Que Mirval a mon coeur ? Tout a dû l'en instruire. Car c'est aussi clair que le jour. Il ne m'a point encor parlé de son amour, Mais nos yeux devant elle en avaient le langage, Et quand elle voyait notre tendre embarras. Un doux sourire animait son visage. On ne doit pas rire à son âge De ce que l'on n'approuve pas. Elle nous a trompé tout les deux... comment faire ? Si je lui disait fermement : « Je ne veux que Mirval pour époux, pour amant : Je l'aime : et vous aurez beau faire.... » Qui, moi ? Résister à ma mère ! Moi l'affliger un seul moment ! Eh ! Pourrai-je éprouver un plus cruel tourment Que le malheur de lui déplaire ? Non : non... Si je parlais de Mirval ;... le voici. Oh ! Comme il est rêveur ! Que n'ai-je assez d'adresse Pour le faire expliquer ! Je ne pourrai jamais lui parler sans rougir. Pourquoi restez-vous là Mirval ? Elle ra revenir. Vous savez qu'à vous voir elle a bien du plaisir. Restez. Et vous savez aussi que je pense comme elle. Je n'oublierai jamais Que c'est à vous que je dois mes progrès. Ils vous donnent des droits à ma reconnaissance, Ainsi qu'à ma tendre amitié. Pour vous prouver toute ma confiance, Je veux vous faire confidence De mes chagrins... vous en aurez pitié. Ah ! Vous savez combien son amitié m'est chère ! Elle tient à mon être ; elle m'est nécessaire : Et malgré des rapports si doux, Je ne sais pas trop entre nous En quoi notre amitié diffère ; Mais celle que j'ai pour ma mère N'est pas celle que j'ai pour vous. Qu'est-ce que c'est ? Et de quoi donc ? Mais sans doute. À qui ? Quoi donc ? Superbe ! Quoi ? Quoi donc ? Eh ! Sûrement ; j'en meurs d'envie. Après ? Il est devenu fou. En vérité, je n'en sais rien. Mais vous, Mirval, serez-vous plus sincère ? Sur quoi roulait votre entretien Quand je vous ai trouvé tantôt avec ma mère ? Elle a raison, rien n'est plus agréable ! Mirval ? De ces leçons avez-vous profité ? Hé bien, parlons avec franchise. Voyons ; expliquons-nous. Vous m'impatientez. Hé bien, Mirval, conseillez moi. D'abord ; apprenez que ma mère Veut me marier dès ce soir. Fort bien.... Elle ne fait pas voir Ce beau mari ! Et si cet homme est haïssable. Mais quand il serait adorable, Si je ne puis pas le souffrir ? Que dois-je faire alors ? Oh ! Vous êtes insupportable ! Quel raisonnement est le vôtre ! Eh ! Comment voulez-vous que j'en épouse un autre, Lorsque mon coeur est tout à vous ? Allons, feignez de la surprise. Hum ! Vous le saviez bien ! Qu'il est menteur ! Il fallait que je vous le dise ? Eh bien ! Vous devez le savoir, Je vous l'ai dit. Pourquoi donc ? Ma mère vous aime, Tantôt encor, comme elle m'assurait Avec une tendresse extrême, Que mon bonheur seul l'occupait. J'ai cru que c'était vous qu'elle me destinait. Et vous comptez cela pour rien ? Vous ne m'aimez donc pas ? Ah ! Cela s'appelle parler. Hé non ! Vous êtes dans l'erreur. Eh ! Défend-on ce qu'on désire ? Hé bien ? Non ! Demeurez... je veux, Devant vous, tout dire à ma mère. Hé bien, laisses moi faire. J'ai du courage, moi. Que vous avais-je dit ? Comme le coeur me bat ! Du contrat : c'est bien clair. Ah ! Ma mère ! Hé bien ? Moi ? J'épouse... Je m'en vais lui parler... calmez votre chagrin. Pardon, maman... mais... Je pense... Que vous pouviez, par complaisance, Interroger mon coeur avant d'offrir ma main. Qui vous l'assure ? Quoi ? Mon silence ?... Répondez franchement. Vous seriez-vous mise en colère Si je vous avais dit : « Quelqu'un a su me plaire, Et ce quelqu'un n'a pat de bien ? » Bien sûre ? Oh !!! J'allais dire la vérité, Mais quand on est coupable on n'a plus de courage. Ce coeur... Ô ciel ! Je vous aime... ce soir je puis encore le dire ; Mais si l'on engage ma main, Je ne le pourrai plus demain. Profitons du moment... J'ai tort avec ma mère ! Tout ce qu'elle m'a dit me l'a trop fait sentir ! Prévenons sa juste colère ; Tâchons, par un aveu sincère De la toucher, de l'attendrir. Quel sera le mien ? Le vôtre, Mirval ? Je tombe à vos genoux. Pardon ! pardon ! Et ce n'est pas votre courroux Que je crains. C'est d'affliger ma mère. Oui, moi-même... Cet homme à qui l'on me marie... N'obtiendra que ma main. C'est que mon coeur n'est plus à moi. Ah ! Moins coupable que timide, Je me taisais sans vouloir vous tromper. Ayez pitié. Ah ! Différez du moins, et que voire bonté... Mon choix n'est pas douteux... Le plus affreux malheur Est la perte de votre coeur. Mirval, que votre âme attendrie, Imite un généreux effort : Qui me donna le jour veut m'arracher la vie, Je signe l'arrêt de ma mort. Ô ma bonne maman ! Ma mère ! **** *creator_patrat *book_patrat_vengeance *style_verse *genre_comedy *dist1_patrat_verse_comedy_vengeance *dist2_patrat_verse_comedy *id_LISBETH *date_1798 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_lisbeth Allons, allons ; le temps s'avance. Quel tracas nous auront ce soir ! C'est la ton seul plaisir. Pourquoi faire cette dépense ? À quelle occasion ? Mais par quelle raison éloigner tout-à-coup Et sa fille et ton secrétaire ? Sur quoi le penses-tu ? Et tu conclus de là ? Extravagant ! Perdrait. Hé ! Pourquoi donc faire partir sa fille ? Hein ? Qu'il est bête ! Et quel est ce futur ? Ah ! Tu ne connais pas Madame ! C'est bien le meilleur coeur ! C'est bien la plus belle âme ! Elle sait réunir la gaîté des Français À la candeur des Hollandais. Bonne amie, excellente mère ; À son coeur sa fille est trop chère Pour la sacrifier à de vils intérêts. Et comme la petite est naïve et sincère, Si quelqu'un avait su lui plaire, Certainement je le saurais. Et je n'ai jamais vu... Hem ? Qu'entends-tu par là ? Ah ! Vraiment l'idée est nouvelle ! Un Secrétaire ! Il est instituteur de notre Demoiselle ; Et tu fais tort à ce jeune Français ; Il pense avec délicatesse; Il est honnête, et modeste a l'excès. Dans ses leçons, il donne à ma maîtresse Les préceptes de la sagesse, Et ne s'en écarte jamais. Vas, tu t'abuses. Mais, tu sais qu'aux leçons j'assistais tous les jours. Les moments s'écoulaient... Mirval est fort exact. Elle lui parle peu. Ils ne se cherchent point. Adélaïde, simple et sans expérience, Ne m'a jamais caché ce qu'elle pense. Gouvernante de la maison J'ai su l'élever sur ce ton : Et je ne pense pas qu'elle change de note. Mon cher Fridric, regarde-moi ; Et lu verras si j'ai l'air d'une sotte. En tout cas, cet amour serait bien malheureux. Ô la belle chimère ! Je sais que ce jeune étranger A sauvé du plus grand danger Ma jeune maîtresse et sa mère. Mais il en est, je crois, assez récompensé. Celle-ci serait singulière : Nourri, logé, vêtu, prévenu, caressé ; Il a, de la maison, la confiance entière. Mais, si Madame a pu s'apercevoir Qu'il en conte à ton écolière, Nous pouvons nous attendre à ne plus le revoir. Oui, tout le monde l'aime ; C'est le meilleur garçon. Comment, c'est vous mon cher Mirval ? De vous revoir, je suis vraiment ravie. Fridric , vas prendre les paquets. Faites ce qu'on vous dit. Ne m'interrogez point là-dessus, je vous prie. Soit par caprice ou par bizarrerie, Ma maîtresse, de ses projets, Ne m'a pas dit un mot. Je ne plaisante pas du tout : depuis longtemps, Rendant justice à ma prudence, Elle me faisait confidence Des secrets les plus important. Hé bien, dans cette circonstance, Soit Caprice, soit méfiance, Sans prendre mon avis elle a tout ordonné. Et vous serez plus étonné Quand vous saurez que sa fille chérie Ne sait pas un mot de ceci. Comment ? Elle est partie Peu de jours après vous. Non : c'est une cachotterie !... Voulez-vous bien permettre ? « Mirval, au reçu de ma lettre, Vous partirez sans perdre un seul instant ; ............................... Abandonnez toute autre affaire. Je suis, etc. » ; et toujours du mystère ; Sur mon honneur, c'est révoltant. On croit qu'en rassemblant aujourd'hui sa famille, Elle a dessein... De marier sa fille. Il a pâli : son amour est réel. Non, elle est chez elle. Mais ton Notaire est avec elle. Je ne sais pas si la chose est possible, Car elle a défendu qu'on aille la troubler ; Mais peut-être pour vous elle sera visible. J'y vais. Pauvre garçon ! Attendez, elle est en affaire, Mais elle vont fera venir Dès qu'elle aura renvoyé son Notaire. Tu disais vrai, Fridric ; il a beau s'efforcer, Il ne peut cacher sa tristesse. Sa douleur m'intéresse. Je veux avec Madame avoir un entretien. Je l'attends de pied ferme. Je la retournerai de toutes les manières : J'emploierai tour-à-tour reproches et prières : Enfin, je m'y prendrai si bien Pour savoir son secret... Pourquoi donc, s'il vous plaît ? Point du tout. Ma foi. Quoi donc ? Ne fais pas le discret. Impertinent. En conscience ; Sans manquer à la bienséance, Et sans oublier mon devoir ; En ce moment je crois pouvoir Me plaindre amèrement de votre méfiance. Vous donnez une fête ce soir : M'en cacher la raison c'est me faire une offense ; Mon zèle a quelques droits et votre confiance. Il est bien dur pour moi... J'en meurs d'impatience. C'est que je craignais... Vous aurez donc la complaisance... Sur un profond silence. Comment. La confidence est belle, et... Discrète autant qu'habile. En vérité, Madame. Oh ! Gardez vos secrets, cela m'est bien égal. Toujours se cacher ! Quel martyre! Ah ! Je vous reconnais ! **** *creator_patrat *book_patrat_vengeance *style_verse *genre_comedy *dist1_patrat_verse_comedy_vengeance *dist2_patrat_verse_comedy *id_FRIDRIC *date_1798 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_fridric Je ne m'amuse pas ; et vous pouvez le voir. Mais aussi, nous ferons bombance. Dam ! Chacun a son goût. Je n'en sais rien du tout. Mamsel' Lisbeth ? Je crois que son notaire Est mieux instruit que nous. Depuis une heure au moins, il est seul avec elle. Pardi ! Qu'il est venu Pour marier Mademoiselle. Celui qui gagerait Qu'on donne ce festin pour la noce.... Hé ! Pourquoi donc inviter sa famille? Pour la faire revenir. Avec son futur. Vous m'en direz deux mots ce soir après la fête. Dam ! Je ne la sais pas. Mais, qu'importe ? En Hollande on n'y regarde guerre, Et la qualité qu'on préfère Dans un mari, c'est beaucoup de ducas. Vous ne voyez donc guère. Qu'à ce pauvre Mirval. Ce mariage là va faire bien du mal. C'est égal ! J'ai de bons yeux. En fait d'amour, les filles ont des ruses ! Et leur semblaient trop courts. Jamais elle ne tarde. Mais elle le regarde. Ils se trouvent toujours. Lorsque l'on voit un couple adolescent Se sourire en sa regardant, On dit... C'est un enfantillage ; Mais lorsqu'en rencontrant leurs yeux, Ils sont tout-a-coup si honteux Qu'un grand feu leur monte au visage. Alors, bien fermement je crois Qu'ils ont tous deux l'autour en tête. Mamsel Lisbeth, regardez-moi, Et vous verrez si j'ai l'air d'une bête. Bon ! En les mariant tout deux, Cela s'arrangerait. Et pourquoi donc ? On peut récompenser de plus d'une manière. Ce serait bien fâcheux ! Hé ! Le voici lui-même. Bon, vous serez du bal. Depuis votre départ, tenez, je parierais Que Mademoiselle t'ennuie !... J'y vais. J'irai : soyez tranquille. Dam, quand on est prêt à danser À la noce de ta maîtresse, Ce n'est pas régalant. Hé bien ? Que vous ne sauriez rien. Vous sériez en colère Si je vous disais le pourquoi. Jurez-en. Pour causer avec son notaire, Madame était dans son boudoir. J'étais contre la porte ; ils ne pouvaient me voir, Et je les regardais, comme je vous regarde ; Madame a dit... Qu'elle vous confierait volontiers ton secret, Si vous n'étiez pas si bavarde. Ah ! C'est bien fait. Je ne devais pas vous instruire. Ce soufflet est bien mérité. Je savais que la vérité N'était pas toujours bonne à dire. Pour quoi faire ? Je ne tarderai guère, Mais je vais avertir, avant de m'en aller, Mirval, qui voudrait vous parler. C'est bon. Vivat, vivat ! Grande nouvelle ! Je l'ai dit ce matin, « Il faut que le fait soit certain, Puisque l'on donne une veillée ». J'ai de l'esprit comme un lutin ! Vous allez être émerveillée ! Quand vous verrez cela ! Ceci par ci, cela par là ! Il faudra que chacun admire ; Et puis ensemble on s'écriera... « La bonne maman que voilà ! » Et puis au bal comme on va rire ! Et walz, et walz : et houp ça ça. Je le veux bien. Votre mère m'a dit, mais sans m'expliquer rien, Vas porter promptement ces papiers, cette lettre. Voulez-vous bien permettre ? Je vous expliquerai le fait de bout en bout. J'ai porté les papiers... ensuite Chez l'autre j'ai couru bien vite : Mais quand je me suis trouvé là, Ah ! Bon dieu ! De ma vie. Je n'ai rien vu comme cela ! Et vous en serez éblouie : Oh ! Vous pouvez vous en fier à moi : C'est superbe ! Un petit moment, je vous prie. Il m'a tout étalé pour me faire tout voir. Vous voulez le savoir ? Pendant que j'admirais cela Il a relu la lettre. Je vous annonce... Que je m'en vais en porter la réponse : Hé wals, hé wals, hé houp ça, ça ! Votre notaire. C'est à présent qu'on valsera.