**** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_pomone *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_pomone Passons nos jours dans ces vergers, Loin des amours & des Bergers. Passons nos jours Qui voudra s'engage Sous les loix d'amour Qui voudra s'engage Et fasse la cour A ce Dieu volage⁎: Qui voudra l'adore, Pour moy je l'abhorre⁎ Le flot de la mer, Est moins infidele La fleur en est belle Mais le fruit amer⁎. Passons nos jours dans ces vergers, Loin des amours et des Bergers, Passons nos jours, Je consens que ses flâmes Brûlent tout l'univers Pourveu que dans nos ames Il trouve incessamment la glace⁎ et les hyvers⁎. Il a des biens, il a des peines ; Et je ne veux que des plaisirs. Cueillez, Nymphes, dans ces prairies, Cueillez pour eux des guirlandes fleuries. Et vous, ma sœur, Couronnez le vainqueur. Non, non, garde ton or, tes pierres et tes marbres, Mon unique tresor sont mes fruits et mes arbres. Il me suffit de mon partage, Et je ne veux rien davantage ; Moins de biens, moins de biens, et plus de liberté. Je sçay qu'elle a beaucoup d'éclat et de splendeur : Mais je renferme ma grandeur Dans celle que le Ciel me donne. N'ay-je pas dans le mien un jus⁎ doux et charmant, Que l'on cherit également ? Qui cause ce soûpir De langueur⁎ et de flame ? Pour charmer⁎ les ennuis⁎ Dont elle est travaillée⁎, Allons sous la verte feüillée Voir danser nos cüeilleurs de fruits. Mais te voila, Nourrisse, Hé qui t'a fait absenter si long-temps ? Il faut qu'un baiser t'en punisse. Mets-toy là, bonne mere, et voy nos passetemps. Hé bien ! que dis-tu ma sœur De nostre charmante vie ? Tu me conseilles donc desormais de le suivre ? Nourisse, qu'en dis-tu ? Je les ay jusqu'icy fidelement suivis. il seroit à mes yeux Le plus parfait des Dieux, Qu'à son amour je serois insensible⁎ ! Non, non, ce cœur est invincible. Qu'il a l'air fier et doux ! ha ! qu'est-ce que je sents ? Un mouvement secret me transporte les sens. O Dieux ! il m'attendrit. Je n'en puis plus ! Helas ! Et je sents Et je sents ce que je n'ose dire Et je sents que mon cœur partage ton martire. En vain tu veux me faire voir L'estat de ton empire et ton divin pouvoir, Grand Dieu, ce que mon ame Ressent pour toy de tendresse et d'ardeur, Tu le dois à ta flame. Bien plus qu'à ta grandeur. C'est assez…. Non, non, sans m'offencer tu peux l'aymer toûjours, Nourisse, ne crains rien et poursuy tes amours. Que l'Automne, les vergers, **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_flore *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_flore Ah ! ma sœur, à quoy penses-tu ? Veux-tu bannir de ton empire Ce Dieu puissant, dont la vertu Anime tout ce qui respire, Et dont les fecondes chaleurs Font naistre tes fruits et mes fleurs. Ah !si tu connoissois comme moy ses delices ! De combien de douçeurs il flatte⁎ nos désirs ! Que ses fers sont doux ; Qu'il est beau, Vous le dites en vain, On vous connoit tous deux, mais éprouvons les vôtres, Faites chanter les uns, faites danser les autres. Venez voir couronner vos tendres amourettes⁎, Et recevoir le premier de ses dons, Ah !pour un plus heureux on garde les fleurettes⁎, Pour vous l'épine et les chardons. L'absence de Zephir, Qui tourmente mon ame. Je dy que sa douceur Me donne peu d'envie⁎ : Sans le plaisir d'amour tous les autres plaisirs, Lassent facilement nos cœurs et nos desirs. Qui commence d'aymer, il commence de vivre. Vous ne manquez pas de couronne, Heureux amants, et le Ciel vous en donne Des plus nobles de l'Univers : Mais pour un cœur qu'amour tient dans ses fers, La plus belle et la plus charmante Est le Chappeau d'Hymen que ma main vous presente. Passez dans ses plaisirs et les jours et les nuits, Portez ses fleurs, goustez ses fruits. Ritorn⁎. que le Printemps, Que pendant nos belles saisons, On fasse l'amour sur nos terres. les parterres⁎. **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_vertune *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_vertune J'admire tes grandeurs & la felicité⁎ De ta belle Cité ; Mais ta merveille⁎ la plus grande C'est la pompeuse⁎ Majesté Du Roy qui la commande. Dans l'Auguste LOUIS je trouve un nouveau⁎ Mars, Dans sa ville superbe⁎ une nouvelle⁎ Rome : Jamais, jamais un si grand homme Ne fut assis au thrône des Cesars. Moy qui forge les visions, Je viens tromper ses yeux de mes illusions, Et luy montrer mes anciennes merveilles⁎. Helas !que me sert-il de changer tous les jours De forme et de figure, Et de me déguiser⁎ à toute la nature, Si je ne puis changer l'objet⁎ de mes amours ! J'aime une insensible⁎ maistresse, Une ingrate⁎ et fiere Deesse, Qui se rit du tourment Et des soins d'un amant. Que ferons-nous, mon cœur, en des peines si dures ? Ah ! puis que vainement je dirois mes langueurs⁎, Il faut nous transformer, et sous d'autres figures, Tacher de vaincre ses rigueurs⁎. Vous que le Ciel soumet à ma puissance, Hola, Follets, venez, volez, suivez mes pas, Mais ne vous monstrez pas, A mes loix seulement rendez obeyssance. O doux Zephirs Vous enflamez la terre Par vos soupirs ; Et de vos pleurs On voit dans ce parterre⁎ Naistre les fleurs : Helas ! ainsi que vous, Je suis tendre et fidele, Discret et doux ; Et mes douleurs Ne touchent⁎ point la belle Pour qui je meurs. Mais pourquoy tant gemir ? poursuy ton entreprise, Lache, c'est trop se plaindre et soupirer en vain, Use de ton pouvoir divin, Join à l'amour la ruse et la surprise⁎. Il faut l'attendre icy ; dans ce bocage⁎ vert, Elle cherche souvent le frais et le couvert⁎. Le ridicule objet⁎⁎ ! L'Enfer l'amene icy pour troubler mon projet. évitons sa poursuite. Il faut l'épouvanter et luy donner la fuite. A la fin délivré d'une troupe importune, Je puis me transformer et paréstre à ses yeux. La voicy, cachons-nous : Destin, Amour, Fortune, Favorisez mes vœux. J'ay perdu mes soins et mes pas : Mais je ne me rends pas : Achevons l'imposture⁎, Et l'abordons sous une autre figure. Amour, dy-moy, que dois-je faire, Pour la fléchir et pour luy plaire ? Amour, dy-moy, que dois-je faire ? En qui me transformer ? des plus puissans des Dieux, Cette insensible⁎ a méprisé les vœux. Mais pourquoy l'attaquer sous la forme d'un autre ? Peut-estre pourrions-nous luy plaire sous la nostre. Tachons de la surprendre une derniere fois, Prenons de Beroé la figure et la voix, Cette vieille insensée Possede entierement son cœur et sa pensée. Et si dans cet habit je ne puis la tenter, Je veux me presenter, Et luy parler moy-mesme De mon amour extréme, Je veux…mais la voicy. Dequoy m'accuses-tu ? quel crime ay-je commis ? Ah ! n'ay-je pas sans-toy d'assez fiers ennemis ? J'ay failly toutesfois, je suis un témeraire, D'aspirer, ô Deesse ! à l'honneur de te plaire. aussi jusqu'à ce jour Le respect m'a contraint de cacher mon amour : Mais enfin emporté par son ardeur extreme, Je viens à tes genoux te dire que je t'aime, et me voir condamner à des peines mortelles, et d'autant plus cruelles que la mort ne peut les terminer, que dis-tu ? Je sçay trop que ta flame amoureuse⁎ Est pure et genereuse⁎ : Mais ce que je pretends Te montrer de puissance Est plus un passe-temps Qu'une magnificence. Mais voicy nostre sœur, dont le soin complaisant⁎ Nous regale aujourd'huy d'un aimable present. Suivons nostre dessein : sus, sus⁎, Lares, Follets, Qu'on bastisse un Palais A ma belle maistresse. Pages, valets, Qu'on serve ma Deesse. Qu'on enfonce mille tonneaux, Que le vin coule à plein ruisseaux. Que le Haut-bois s'apreste A celebrer la feste. Vous, Esclaves, dansez, Et la divertissez. Hola, follets, paroissez dans les airs, Sous mille plaisantes images, Et pour la divertir, formez dans les nüages Des spectacles charmants, et d'aymables concerts⁎. Vivons, vivons amis. dans les maisons, **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_faune *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_faune C'est bien à toy, Dieu miserable, De pretendre à tes maux quelque soulagement ! Elle a beau resister et faire la mutine⁎, C'est à moy, Il est vray que jamais Rossignols d'Arcadie N'ont fait plus douce melodie. Couronnez, il est temps, couronnez le vainqueur, Donnez-luy vostre main, donnez-luy vostre cœur. Voyla le prix de vos Musiques, Et ce que meritent vos chants : O Dieux ! quelle chaleur m'enflame ! Je suis dans un double brasier, La soif altere mon gosier, Et l'amour échauffe mon ame. Que je te rencontre à propos, Grand Dieu des verres et des pots, Ah ! j'implore ta grace Et ton secours divin, Verse, helas ! dans ma tasse Une larme de vin. il y va de ta gloire. Versez, versez à rouge bord, Donnez-donc, je meurs, je suis mort. Donnez, donnez, quelle fadese ! O quel plaisir, quand on est alteré, De voir autour de ses oreiles Un cercle inesperé De pots et de bouteilles ! Beuvons, beuvons, mais qu'est cecy ? La bouteille s'enfuit, et la seconde aussi. A l'ayde, le Demon l'entraisne. Et toy, joly flacon, te prendra-t-on ainsi ; Quoy toute la demy douzaine ? Ah ! du moins j'auray celle-cy, Et j'en rempliray ma bedaine. On me berne, on me raille, Courez dessus Bouviers, Suivons cette racaille⁎ A grand coups de leviers⁎. Pauvre Dieu des Jardins ! Voicy ce que le Ciel te reserve en partage. Voicy le mien Voyla le tien. Sautons, rions, dansons, etc. On attrappe aujourd'huy le plus fin des Renards⁎, Aujourd'huy se grossit le nombre des Cornards⁎. Sans troubler nos humeurs⁎ paisibles, Nous les porterons sur le front ; Mais les miennes y paroistront, Les siennes seront invisibles. Et toy, Nourisse, aussi, Tu viens paréstre icy ? Pauvre vieille insensée, Ne crains-tu pas de cet amant La hayne et le ressentiment ? Oses-tu regarder ta maistresse offensée ? Les champs, **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_ledieudesjardins *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_ledieudesjardins Soulage donc les flames Du grand Dieu des Jardins. De plaisirs eternels il sçait remplir les ames, Renonce pour jamais à l'amour des Blondins⁎ Foibles trompeurs, inconstans et badins⁎, Unissons, unissons nos cœurs et nos empires ; Ajoûte aux fruits de tes vergers Les herbes de mes potagers, Join mes Melons à tes Poncires ; Et mesle parmy tes Pignons Mes Truffes et mes Champignons. C'est bien à toy, monstre⁎ effroyable, De servir un objet⁎ si rare et si charmant ! Tout cede Hé bien ! dans tes buissons, Tes Oyseaux chantent-ils de pareilles Chansons ? A vous, Bouviers, Illustre bande⁎, Touchez, touchez⁎ n'importe, Menestriers ; Passepied, Menüet, Gavotte ou Sarabande. Entrée de ballet. Bouviers. Voyla le fruit du Dieu des champs, Et dequoy paistre ses Bourriques⁎. Ah ! ma chere voisine ! Que viens-tu faire en ce lieu, Pauvre Dieu ? Tu brûles de vaines flâmes, Et tu souffres cent mépris, Toy qui fus l'amour des Dames, Et la terreur des maris. Est-ce à toy de soûpirer Et prier, Toy qu'à genoux on implore ? Va soulager les desirs De la belle qui t'adore, Et qui meurt pour tes plaisirs. Qu'enten-je ? quelle voix sort des rives prochaines, Echos, Arbres, Rochers ; est-ce vous, est-ce vous ? Helas ! hé quand viendra ce bien-heureux moment ? Taisez-vous, taisez-vous, impertinents oracles, Amour en ma faveur fait bien d'autres miracles, Apprenez, apprenez qu'en l'empire amoureux⁎ On perd tout pour attendre, Et que le vigoureux Est souvent plus heureux Que le sage et le tendre. Pauvre Dieu de Village ! Voicy le mien Voyla le tien. Je vous offre, grands Dieux, le present d'un pauvre homme, Mais le ragoust⁎ en est friand⁎ et chaud, Et dans un jour pareil la Truffe et l'Artichaut Vallent mieux que la Pomme. Dans les jardins, **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_juturne *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_juturne Dans l'empire amoureux⁎ Le sort le plus heureux Est le plus dangereux. La fleur en est belle Mais le fruit amer⁎. Le doux plaisir d'amourette⁎ Est une tendre fleurette⁎ Qui ne dure qu'un matin, Il a le destin Des plus belles choses, Il naist, il fleurit, il passe en un jour Les chaisnes d'amour, Sont chaisnes de Roses. Bannir de son cœur la noire tristesse, La folle tendresse, Les soins, les desirs : Rire, chanter, passer en plaisirs Sa belle jeunesse, C'est la veritable sagesse, La grandeur, la richesse N'est qu'ombre et vanité. Elle charme le goust, Rien n'est si doux, Qu'on y cüeille les fleurettes⁎, Et les doux fruits d'amourettes⁎. **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_venilie *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_venilie Qui croit ce cajoleur⁎ N'a que peine et douleur. Le flot de la mer Est moins infidele. O la grande foiblesse ! De cherir les tresors, O la grande foiblesse ! C'est prendre l'ombre pour le corps, Et suivre un bien qui nous füit et nous laisse. C'est le nectar des Dieux, Si d'un Vulcain aussi difforme Le Ciel me faisoit la Venus ; Il en auroit le front aussi bien que la forme, Et ne cederoit point aux Dieux les plus cornus. **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_beroe *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_beroe Ah !si tu connoissois comme moi ses malices⁎ ! Combien il cause de soupirs ! que ses lois sont inhumaines ! qu'il est dur, Ah ! n'est-ce pas assez qu'on aime et qu'on soupire Pendant le cours de sa jeune saison ? Pourquoy faut-il, Amour, étendre ton Empire Jusques sur nostre âge grison⁎ ? Malgré tous mes efforts, malgré toutes mes feintes, Je sents vivre tes feux dans mes cendres éteintes : D'une crüelle ardeur je me voy consumer, Que la glace⁎ des ans ne fait que rallumer ; J'ayme un Dieu… le voicy, tachons de le surprendre ; Il réve à ses amours, cachons-nous pour l'entendre. Quoy toujours inflexible, Toujours sourd à mes vœux, Et toûjours amoureux⁎ D'une belle insensible⁎ ? Quoy ? tant d'amour ? ingrat ! Arreste, et voy du moins ma peine et mes langueurs⁎, Un moment encor et je meurs. Que voyez-vous mes yeux ? Quel Dragon furieux⁎ ? Mais non, rasseurons-nous, c'est luy qui se transforme En ce monstre⁎ difforme. Hé bien ! cruël, saoule⁎-toy de mon sang, Contente ton envie⁎, Dechire moy le flanc, Arrache moy la vie Je béniray mon sort, Et je ne puis mourir d'une plus douce mort. Mais quel éclair ? quel horrible tonnerre ? Quel tremblement de terre ? Quels Fantômes affreux et quelles visions ? Que de monstres⁎ armez de feu, de fer, de foudre⁎, Pour me reduire en poudre⁎? Je vous connoy, Follets, et vos illusions. Vous croyez m'étonner⁎ par cette allarme feinte, Et me joüer à vostre tour : Mais l'on ne peut former les glaces⁎ de la crainte, Où regnent les feux de l'amour. Entrée de ballet. Fantomes⁎. Hé bien, Follets, est-ce assez d'impostures⁎, De grimaces et de postures⁎ ? Et croyez-vous encor sous ce masque⁎ trompeur, Me donner de la peur ? Au secours, je suis morte, On m'entraisne, on m'emporte. Sors de mon cœur, Folle fureur⁎, Aveugle frenesie, Brutale ardeur, maudite jalousie ; Peste⁎ des cœurs, dont le poison Détruit l'amour et la raison, Sors de mon cœur et de ma phantaisie⁎. C'est trop d'affronts soufferts, Rompons, brisons nos fers, Vengeons nous de qui nous méprise ; Et renversons du moins toute son entreprise, Mais le voicy qui medite en son cœur De nouveaux⁎ artifices, Et n'a pas épuisé sa ruse et ses malices⁎, Observons ses desseins, fourbe, lâche imposteur⁎. Le rusé, l'imposteur⁎ ! Allons le démentir. Je te tiens, fourbe, lâche. Hélas ! en le voyant ma fureur⁎ se relâche. O Ciel ! que ferons-nous ? Avant la fin du jour Mes fautes dans l'oubly seront ensevelies, Et qui ressent les plaisirs de l'amour, En pardonne aysement le crime et les folies⁎. **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_lanymphedelaseine *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_lanymphedelaseine Toy qui vis autresfois le Fleuve des Romains Triompher des humains Et porter le sceptre du Monde, Vertune, que dis-tu de ma rive feconde ? Aussi sur la Terre & sur l'onde, Ce Monarque puissant ne fait point de projets, Que le Ciel ne seconde : Il est l'Amour. Mais quel dessein t'amene Sur le bord de la Seine ? **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_lesjardiniers *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_lesjardiniers Vive le Dieu des Jardiniers, Il est toujours prest à bien faire, Bergeres, portez vos paniers, Il a dequoy vous satisfaire. Sans luy les jeux, les passe-temps N'ont qu'une douceur imparfaite ; Et s'il n'est de la feste, L'on ne rit pas long-temps. Rien n'est si doux que sa fureur⁎ Ny si plaisant que sa folie⁎ ; Elle bannit de nostre cœur La plus noire mélancolie, Sans luy, etc. **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_jardinier1 *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_jardinier1 Ma sœur ! allons, Bergeres. **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_jardinier2 *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_jardinier2 ma femme ! Allons, Bergers, **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_jardinier3 *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_jardinier3 ma cousine ! ma charmante⁎ Doris ! Depuis vostre absence, Ce n'est que souffrance, Tristesse et langueur⁎ Nos peaux sont plus seches Que des parchemins, **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_jardinier4 *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_jardinier4 c'est toy chere Cloris ! ah ! Climene ! O Dieux ! qui vous amene En ces bords étrangers ? Dez la moindre peine, Nous perdons haleine, Courage et vigueur. **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_vertune-pluton *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_vertunepluton Charmé de tes accents, adorable Pomone, Mais plus charmé de l'éclat de tes yeux, Je sors de mon empire et je viens en ces lieux, Du plus riche des Dieux T'offrir et le cœur et le throne. Si tu doutes de mes ardeurs Dans mes regards tu les pourras connestre : Si tu doutes de mes grandeurs Voy de quels biens je suis le maistre. Mon throne et mes tresors, ma flame et mes langueurs⁎ Ne pourront-ils, Deesse ? adoucir tes rigueurs⁎. Si tu bornes là tes plaisirs, J'ay dequoy pleinement contenter tes desirs. Voy-tu ces Bigarrades, Elles sont toutes d'or, et ces belles Grenades, Leurs grains sont rubis pretieux ; Je puis en peupler tous ces lieux. Hé bien garde ta pauvreté, Adieu, c'est trop aimer une ingrate⁎ beauté. **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_vertune-bacchus *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_vertunebacchus Remply d'amour et de tendresse, Je viens, belle Déesse, Comme les autres Dieux Rendre hommage à tes yeux, Et t'offrir à mon tour mon sceptre et ma couronne. Ta couronne est illustre et ton pouvoir divin, Mais le mien se répand sur la Terre et sur l'Onde, Et t'offrant l'empire du vin, Je t'offre l'empire du monde. Il faut le secourir, Donnez-luy du meilleur du muy, Enfants, faites-le boire, et beuvez avec luy. **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_vertune-beroe *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_vertuneberoe Croiras-tu mes avis ? Je detestois l'amour et traitois ses delices De crime et de supplices : Mais depuis que j'ay veu Vertune ton amant, J'ay bien changé de sentiment. Qu'il a d'amour ! qu'il a de charmes ! Il me dit l'autre jour les peines qu'il ressent, D'un air si doux, si languissant, Qu'il m'attendrit et me tira des larmes. Je le dy franchement, Si j'estois jeune et belle, Mon cœur à cét amant Ne seroit point rebelle. Souvent le plus constant S'ébranle en un instant. **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_follets-bergeres1 *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_folletsbergeres1 Tu veux m'assassiner ? Depuis que vous cessez de cultiver nos terres, La mousse et les buissons croissent dans nos parterres⁎ : **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_follets-bergeres2 *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_folletsbergeres2 Mon aymable Alcidor ! On voit sur nostre teint une jaune pasleur⁎, **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_follets-bergeres3 *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_folletsbergeres3 Ah Damon ! Le desir de revoir nos aymables Bergers Nous n'avons plus de Lys **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_follets-bergeres4 *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_folletsbergeres4 nous n'avons plus de Roses, **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_follets-bergeres5 *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_folletsbergeres5 C'est toy, Philandre, helas ! Et nos fleurs demy closes Fletrissent de douleur. **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_follets-satyres1 *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_folletssatyres1 elle échauffe le cœur. **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_follets-satyres2 *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_folletssatyres2 c'est l'honneur de la table. Tien, bon-homme, fay nous raison, Et pour estre mieux à ton ayse Couche toy-là sur le gazon. **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_follets-satyres3 *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_folletssatyres3 rien n'est si delectable. **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_follets-amours *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_folletsamours Venez, Dieux et mortels, à cette grande feste, Celebrez ce jour de conqueste, Ce jour illustre et bienheureux : Nostre Dieu va gouster les plaisirs amoureux⁎, Sautons, rions, dansons, et chantons à sa gloire Des chants d'amour et de victoire. Rit. Et vous, Follets, qui formez dans les airs La foudre⁎ et les éclairs, Des vents et des nuages, Arbitres souverains, Rendez les Cieux tranquilles et serains, Et chassez loin de nous la foudre⁎ et les orages. Voicy le jour, voicy le temps, Des jeux des ris, des passe-temps. Sautons, rions, dansons, et chantons, etc. Ritorn⁎. **** *creator_perrin *book_perrin_pomonelivret *style_verse *genre_show *dist1_perrin_verse_show_pomonelivret *dist2_perrin_verse_show *id_follets *date_1671 *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_follets Cesse, grand Dieu, cesse tes plaintes vaines. Nous sommes deux Nymphes des Chesnes, Et le Ciel t'annonce par nous, Qu'un jour il finira tes peines. Quand tu seras discret et fidele en aymant.