**** *creator_poisson *book_poisson_holandemalade *style_verse *genre_comedy *dist1_poisson_verse_comedy_holandemalade *dist2_poisson_verse_comedy *id_LAHOLLANDE *date_1672 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_lahollande Ah, Beline, mon mal pénètre jusqu'aux os. Demeurer en repos ! Le puis-je, misérable, Lorsque j'ai des voisins qui font un bruit de Diable ? Je le sais bien ; Mais ces forces pourtant ne me servent de rien. Elles agissent peu, les membres font débiles, Et je puis bien hélas ? dire avec douleur, Que j'ai des forces, mais que je manque de cour. Ha que l'on me soutienne, Je sauterai bien mieux avant que l'Hiver vienne. N'a-t-on rien qui me put fortifier le cour ? Un peu de vin d'Espagne, il m'est bon... Oui, s'il n'est point aigri, ni gâté, j'en boirai, Il me fortifiera je crois, j'en userai. Ah, ah, un vin d'Espagne, attend-on que je meure ? Quand mon mal commença, j'en prenais tous les jours, Il n'a pu cependant en arrêter le cours. Je n'en pourrais pas prendre. Qu'entends-tu par en bas ? Je ne t'entends pas. Est-ce ce vin d'Espagne ? Hé bien fais-le porter chez mon apothicaire, Qu'il l'apporte au plutôt : mais Marille, il faut bien Qu'il me prête un canon, car j'ai perdu le mien. Qu'il était doux, Marille, et que j'en crains un autre ! La persécution est grande. Hé bien, qu'elle entre. Ha le ventre, le ventre. Ah ventre, ventre, ventre, Hé je ne jure point, c'est qu'avec des tenailles. Des Démons, que je crois, m'arrachent les entrailles. Ha je m'en doute bien. Quand vous prit-il ce mal ? Je m'en moquais de même, et ne le croyais pas ; Te l'aurais défié, mais il m'a mise à bas. C'est un mal empesté dont tout mon monde crève. J'attends des médecins de grande expérience, Qui me soulageront. Madame s'il vous plaît, finissez votre prône. L'impertinente Masque ! Ah que j'en ai souffert ! Pour me désespérer, elle était de concert : La petite Guenon avec son flux de bouche De Flamand Francisé, dirait-on qu'elle y touche ? Ah, ah, le maudit mal ! Ah je me sens fort bas, Eh tous ces médecins ? Qu'ils aillent tous aux Diables, Je ne puis plus souffrir ces monstres effroyables. Vos conseils odieux N'ont-ils pas attiré tout le mal dans ces lieux ! Si vos esprits grossiers eussent prévu ces choses, Tout cela n'eut été peut-être que des roses, Je serais en repos ; et ce mauvais air-ci, Ne serait pas venu m'étouffer jusqu'ici, Et me tirer enfin les entrailles du ventre. Ehque ces Médecins viennent-cn diligence) Que vous me fatiguez d'inutiles harangues ! Hé laissez en repos vos ignorantes langues. Voilà déjà l'Anglais. Ha ! ha ! Hé qui le peut savoir, Messieurs, mieux que vous-mêmes ! Vous en usez ainsi, Meilleurs ? Je vous le cède. Mais sans apothicaire, et sans chirurgien, Vous le faites vous-même, et vous rappliquez bien. Ceux que vous me ferez, Messieurs, sont-ce les mêmes ? Hé dépêchez. Je ne crois pas pouvoir mettre un pied devant l'autre. Vite, vite, ma chaise. Ah que j'ai mal au cour ! Messieurs ! Un autre médecin qui se croit grand génie, Pour montrer ce qu'il sait, m'attend à l'agonie. C'est un Allemand. Lui ? Ma mort est assurée. Mon espoir est en vous, ne m'abandonnez pas. Hé c'est dans mon malheur tout ce qui me console. Que pourrais-je donner ? Je suis dans l'impuissance. Chacun sait qu'autrefois j'étais dans l'opulence : Qu'une personne alors fut pauvre à n'avoir rien, Qu'elle eut avidité de se voir quelque bien, Hélas ! Elle n'avait, pour être satisfaite, Que s'en venir chez moi, sa fortune était faite. Je pense que les eaux me seraient salutaires. J'entends parler des eaux de ce Pays. Un vomitif, Monsieur ! Je ne puis plus rien prendre. Quoi me tirer du sang encor ? Quelle ordonnance ! Je n'attendais pa smoins d'un médecin de France. Je me sens affaiblie, et ne puis faire un pas, On m'en a tant tiré, que l'on m'a mise à bas. Médecin dangereux ! Le chagrin me dévore. Hélas ! Que faut-il faire ? ïi n'en est point pour moy. Hélas ! Plus qu'on ne peut penser. Danser ! Que mes violons donc viennent dans le salon. Vous vous moquez. Un petit violon, Messieurs, j'en ai de bons. Je ne saurais danser, ma faiblesse est trop grande. Hé bien, Puisque vous le voulez, éprouvons ce moyen, Mon cour pour ce remède a de la répugnance, Et c'est, à dire vrai, malgré moi que je danse. Les bons appuis pour la pauvre Hollande ! Ha mes membres sont morts. Je ne les sens non plus que s'ils étaient à vous. Messieurs, je ne puis plus, soutenez-moi, la tête ! Je ne me suis jamais trouvé à telle fête : Avant que de danser, Messieurs, je chancelais ; Cependant j'ai dansé plus que je ne voulais. Ma langue s'épaissit. **** *creator_poisson *book_poisson_holandemalade *style_verse *genre_comedy *dist1_poisson_verse_comedy_holandemalade *dist2_poisson_verse_comedy *id_BELINE *date_1672 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_beline Si vous pouviez un peu demeurer en repos... Vos forces sont encor grandes. En ces sortes de maux les forces sont utiles. Vous sautiez bien tantôt. Ce Breuvage Est le seul qui vous peut donner quelque courage. Mais le tonnerre ici s'est toujours fait entendre, Il peut être tourné. Et si bas, que chacun doute qu'elle en relève. Qui la tueront, je pense ; Ils sont tous étrangers. L'Epagnol et l'Anglais, Et l'Allemand encor, bref jusques au Français, Quelques-uns de ceux-là la tueront, je m'assure, Le Français ! Monsieur, relevez-là. Je crois qu'elle est pâmée. Êtes-vous mieux, Madame ? Hélas ! Elle se meurt, Monsieur, c'est du poison. C'est mon bras, elle est morte. Vous me serriez les bras d'une étrange façon ! Peut-elle encor durer quelque temps ? **** *creator_poisson *book_poisson_holandemalade *style_verse *genre_comedy *dist1_poisson_verse_comedy_holandemalade *dist2_poisson_verse_comedy *id_MARILLE *date_1672 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_marille Chacun la tient fort mal. Elle doit prendre encor un lavement ce soir ; On la fera mourir. De moment en moment Elle en prend, mais c'est bien contre son sentiment. Ces lavements sont faits d'une poudre étonnante, Qui lui fait rendre tout. Je ne sais. L'on dirait de la poudre à canon. C'est un air empesté, qui vient (dit-on) de France. On dit bien, quand on vit la comète paraître, Que les Français un jour nous feraient du bissêtre, La misère ! Étiez-vous là ? Peut-on voir tant de gens tués sur un navire ? Je frémis seulement de l'avoir ouï dire. Où les enterre-t-on ces morts cependant ? Elle en a pour sa graisse, elle s'en est allée. Il n'est rien de pareil ; Elle a fondu d'abord comme beurre au Soleil. Elle est toujours debout. À peine trouve-t-elle une place à se mettre ; Son mal la prend partout. Oui, c'était sa coutume, elle la paye bonne. Fusse Nostradamus, aurait-il pu comprendre, Que des maux si fâcheux dussent jamais la prendre, Dans le meilleur état qu'elle ait jamais été ? Qui presse donc si fort ? Est-ce qu'elle est plus mal ? Écoute donc, viens ça, qu'en penses-tu, Pacole ? Est-ce que ta l'as-vue en quelque égarement ? Ce mal ne l'avait point encor prise de même. Mais Béline est donc là qui ne la quitte pas. Je marche fur tes pas. Oui, Madame, il vous faut prendre quelque liqueur. On vous le va quérir, Madame, tout à l'heure. Hé bien, s'il est gâté, prenez-le par en bas. Oui. Oui, prenez-le en clystère. Jamais canon ne fit moins de mal que le vôtre. Ils arrivent là-bas. Hélas ! Il a fait le contraire. Hélas ! Quel crève-cour ! **** *creator_poisson *book_poisson_holandemalade *style_verse *genre_comedy *dist1_poisson_verse_comedy_holandemalade *dist2_poisson_verse_comedy *id_GOULEMER *date_1672 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_goulemer Buvons ce pot. À vous ? Comment va la santé de Madame Hollande. Comment ? Elle a le mal de mer, et la fièvre la terre. Ce n'était que fumée et que feu tout le jour, Nous ne nous vîmes point non plus que dans un four, Sur mer il faut chômer la Fête toute entière, On ne trouve point là de porte de derrière. Quand cent coups de canon vous fracassent vos mâts, Qu'il a mis sur le pont des trente hommes à bas, Et sans cesse bou-boue, et des coups effroyables Qui jettent votre mat à tous les mille Diables, Ou que quelque brûlot s'accroche à votre bord, C'est là qu'il faut périr. La frayeur prend d'abord. Le brûlot fait effet, le feu prend à la poudre, Et tout d'un coup boudoue, ah c'est le coup de foudre ; Les brûlots, les canons, les hommes, les vaisseaux, Palcorbleu vous sautez tous comme des crapauds. Ils sont mordienne tous des vrais frappe-d'abord. J'en vis tuer quarante au nôtre. Nenni, c'était mon petit frère. Notre bord reçut d'eux, trois cents coups de canon, Ou n'en reçut pas un. Ah c'était tout de bon, Jamais vaisseau ne peut le rechaper plus belle, Je crus qu'ils en voulaient faire de la cannelle. II semble à ces gens-là qui n'ont jamais rien vu, Que chacun soit comme eux. À vous ? Enterrez dans la mer. Qu'avons-nous ? Oui ? Racontez un peu, vous vous trompez, je pense. Courage. Êtes-vous hébété ? Comment ? Quarante sols pour avoir recompté ! Je les payerais ? Oui, ma foi, je l'ignore. Pour le bruit quatre francs ! Quatre francs pour 1c btuit J Oui : mais vous me prenez je crois pour un Français; Je ne veux pas débattre ! Mais quatre francs c'est trop. Je le sais bien. Pourtant je doute fort qu'en France •Un Français trouvât là pour neuf francs de dépense. Les voilà. Pourquoi ? Et votre marchandise aigrit en peu de temps. Elle veut du débit. **** *creator_poisson *book_poisson_holandemalade *style_verse *genre_comedy *dist1_poisson_verse_comedy_holandemalade *dist2_poisson_verse_comedy *id_FRELINGUE *date_1672 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_frelingue C'est ce que je demande. Chacun dit que son mal prend un fort mauvais cours. C'est qu'on la voit empirer tous les jours. Elle a le mal de mer, elle a le mal de terre, Elle a... Que sais-je enfin ? Elle n'est pas trop bien ; Cent drogues qu'on lui fait, ne lui servent de rien. Si l'on la peut sauver, la cure sera belle. Taisons nous ; ces gens-là sont je crois de chez elle. C'est assez bu. Debout ? Doit-on permettre... **** *creator_poisson *book_poisson_holandemalade *style_verse *genre_comedy *dist1_poisson_verse_comedy_holandemalade *dist2_poisson_verse_comedy *id_BADZIN *date_1672 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_badzin Oui, je la viens de voir. Je pense qu'on y tâche. Pourquoi ce lavement ? On dit qu'elle est si lâche, Qu'elle laisse aller tout. Elle est fort violente. Entre-t-il pas dedans du salpêtre et du plomb ? C'est cela. Ce mal la prit avec violence. Chacun perdit il bien des hommes dans son bord ? Le Cimetière est grand, Madame Hollande était et grasse et potelée. Mais maigrir tout d'un coup ! Qu'on change en peu de temps. Elle n'est plus d'humeur à brocarder les gens. C'est qu'il ne faut jamais se railler de personne. Les Gens ne disent rien quand on les a piqués : Mais après, comme on voit, les moqueurs sont moqués. On ne pouvait pas être en meilleure santé. Cà. **** *creator_poisson *book_poisson_holandemalade *style_verse *genre_comedy *dist1_poisson_verse_comedy_holandemalade *dist2_poisson_verse_comedy *id_LAFLAMANDE *date_1672 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_laflamande Je li viens point vous voir pour li fer vous jurer, Mon Dame je li viens pour li vous assurer... Quoye donc, c'est stimal, mon Dam, qui vous l'avez, Gel vous croye abil fort, si vous vous l'en sauvez. On le peut vous bien plaindre, Et je le croye bien fort que vous li devez craindre. Je l'ai bien eu sté mal, c'est li plus grand dy tous. Gi li fus pourtant pas malad si tant que vous. Gi m'en l'étais moquée : Dans l'an soixanty-sep gi l'en fus attaquée. Il est michant sti mal, jel save bien mon foi, Il m'emporte d'un coup quatre l'enfants di moi. Desté consulty-là gil tir point bon laugure ; Gil trouve grand vostri mal, gel voye qu'il vous a mis Dans l'esprit de li voir tretous vos l'ennemis. Mon Dam, songez-li bien à tous vos grands affaires, Les Médecins di hors, qu'il entre lis Notaires ; Le servelle li tourn, li toum li jugement, Et l'on prouve jamais li fair di testament. Desti mal-là mon face il devient blanc tout jaune : Et comme vostri mal qu'il est contagieux, Gil veux point que mes yeux il y voye vos yeux: Toute ces médicins li sont bourreaux, mon Dame. Ils vont faire mourir vous, Dieu prenne vous votre âme **** *creator_poisson *book_poisson_holandemalade *style_verse *genre_comedy *dist1_poisson_verse_comedy_holandemalade *dist2_poisson_verse_comedy *id_LHOTE *date_1672 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lhote Payez là-dedans. Hélas ! Que c'est dommage ! Vous avez pour dix sols de fromage, Quatre sols en bière, et pour deux sols de pain, J'oubliais pour chacun sept sols de Bran-de-Vin, Ce sont quarante sols tous justes de dépense. Vous avez pour chacun sept sols de Bran-de-Vin, Nous ne comptons je crois que pour deux sols de pain, Quatorze sols en bière, et dix sols de fromage, Pour avoir recompté, quarante sols. Cela fait quatre-francs. Autant.• Qui donc ? Belle demande ! Ignorez-vous encor la mode de Hollande? Oh soyez-en instruit : Ajoutons à cela quatre-francs pour le bruit. J'oubliais pour le beurre Vingt fols. Ce sont neuf-francs qu'il me faut tout-à-l'heure. Êtes-vous Hollandais ? Voulez vous ras payer? Je n'en puis rien rabattre. Avec vos bou-bouë, hé qu'est-ce que cela ? Un Français eut payé vingt francs de ce bruit-là : Et plaignez-vous encor ? Vous savez qu'en Hollande Il faut sans contester payer ce qu'on demande, Et que jamais aussi nous n'avons le défaut De compter comme en France, un sol plus qu'il ne faut. Enfin les Français sont à leur mode de là ; Et la nôtre est ainsi. Neuf francs donc ? Allons. Si ceci dure, il faut fermer boutique. Depuis deux mois je n'ai plus de pratique ; Le grand mal de Madame attriste mes chalands. Diable oui. J'appréhende ; J'entends d'ici les cris de Madame Hollande. **** *creator_poisson *book_poisson_holandemalade *style_verse *genre_comedy *dist1_poisson_verse_comedy_holandemalade *dist2_poisson_verse_comedy *id_BOURGUEMESTRE1 *date_1672 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_bourguemestre1 Hé Madame, tout-beau. Mais notre mal, Madame, est plus grand qu'on ne pense, Puisqu'il n'est que trop vrai que le sort nous a mis Au point de recourir à tous nos ennemis. Mais qui nous force à faire une celle bévue : Devons-nous endurer, Madame, qu'on vous tue ? Prétendez-vous avoir des consolations, En mandant des bourreaux de toutes Nations ? S'ils peuvent approcher un jour votre personne, En est-il quelqu'un d'eux qui ne vous empoisonne. Qui n'avance vos jours, et ne soit envieux De ce que vous avez rarement besoin d'eux ? De voir votre santé d'une telle durée, Que tout l'air infecté ne la point altérée ? Qu'eux-mêmes affligés, ils ont cent fois dit tous, Que la santé n'était au Monde que pour vous ? Pouvons-nous bien souffrir ces nations chez nous ? Nous parler de la sorte ! Apprenez à connaître Un Bourguemestre ici ? Sachez qu'il est le maître, Qu'il a le plein pouvoir, et que l'étant tous deux, Vous ne sauriez avoir trop de respect pour eux ? Qu'ils vous renverseraient de leur vent, de leur souffle ? Voyez, Madame, et puis.... Une telle insolence excite mon courroux. Vous m'appeliez maroufle, Insolent ? **** *creator_poisson *book_poisson_holandemalade *style_verse *genre_comedy *dist1_poisson_verse_comedy_holandemalade *dist2_poisson_verse_comedy *id_BOURGUEMESTRE2 *date_1672 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_bourguemestre2 Pouvons-nous empêcher, Madame, que l'air n'entre ? Un air subtil encor comme l'est celui-là. Nous n'avons point d'emplâtre à mettre à tout cela, Et ces affaires-ci sont bien embarrassantes. Vous nous dites encor des paroles piquantes, Vous pourriez bien pour nous avoir plus de bonté, Et faire moins d'outrage à notre dignité. Plus votre mal est grand, plus leur âme est ravie : Prenons un autre biais pour vous sauver la vie, Mais prenons-le chez nous, et que vos assassins S'en retournent chez eux faire les médecins. S'ils nous pouvaient crever... Un soufflet devant moi ! Devant Madame Hollande ! Madame, peut-on voir hardiesse plus grande ? Ici, le plus huppé tremble en parlant à nous, Hé... Insolent ! **** *creator_poisson *book_poisson_holandemalade *style_verse *genre_comedy *dist1_poisson_verse_comedy_holandemalade *dist2_poisson_verse_comedy *id_FRANCAIS *date_1672 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_francais Qu'avez-vous donc ? Taisez-vous ? Taisez vous, gros maroufle ? Taisez-vous ? Il faut à certains maux des remèdes extrêmes. Hé nous venons ici, Madame, exprès pour vous, Et nous vous apportons des remèdes plus doux, Tout ce qui maintenant pourra vous satisfaire, Ou nous vous le ferons, ou vous le ferons faire. Avant que de rien ordonner, Mon avis est, qu'il faut la faire promener. Voici le Médecin Espagnol. Serviteur. Elle revient. Elle est fort mal, Monsieur. Les plus nobles parties N'agissent presque plus, n'ont plus ces sympathies Ni cette égalité dedans leurs fonctions, Et cela cause en vous ces agitations, Tous vos membres étant de Provinces Unies, Mais qui ne l'étant plus, toutes ces harmonies >Ne sont plus qu'un chaos : Enfin tout est péri, D'un concert que c'était, c'est un charivari, Les esprits y manquants, la gangrène succède, Il faut pour lors courir au périlleux remède, Il faut dis-je, extirper, et jouer des couteaux. Ainsi se corps formé par des membres si beaux, Qui semblait défier la mauvaise influence, Tout d'un coup est détruit, et tombe en décadence, Pour n'avoir point usé de ces précautions Qui préviennent le mal par des purgations. Voyons la langue un peu. Ah la méchante langue !• Elle est toute ulcérée ; Le plus fort gargarisme est inutile là ; Nous n'avons que le feu pour dessécher cela. Vous n'avez point usé de régime du tout, Madame, votre mal nous pousse tous à bout ; Votre clou, votre poivre, et vos épiceries, N'ajoutent rien rien de bon à vos intempéries, Vos fromages encor irritent ce mal là, Et vous ne vous pouviez passer de tout cela. Et lui tirer du sang, mais copieusement. C'est qu'elle veut finir comme elle a commencé. Bon, nous en avons un Qui contre votre mal est souverain, Madame. Vous avez, dites-vous, quelque chagrin dans l'âme. Vous estes triste ? Monsieur l'Anglais et moi nous vous ferons danser. Hé nous vous ferons bien danser sans violon. Oui, vous avez chez vous de plaisants violons ? Vous danserez pourtant, Madame la Hollande, C'est l'unique moyen de vous guérir. Là, vous voilà fort bien, il vus observera. Jouez. Hé jouez donc, Messieurs, puisqu'on vous le demande ? Les sentez-vous pas tous? Voilà l'esquinancie. Le mal augmentera. Que l'on la fasse donc porter aux Incurables. Messieurs, séparons-nous. Serviteur. **** *creator_poisson *book_poisson_holandemalade *style_verse *genre_comedy *dist1_poisson_verse_comedy_holandemalade *dist2_poisson_verse_comedy *id_ESPAGNOL *date_1672 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_espagnol Monsieur, Madame Hollande est je pense tombée. Hé je lui vais donner de mon catholicon. Il est miraculeux. Bon, bon, De mon Catholicum avalez cette prise. Quoi ? Mon Catholicum Donne la vie. Mais comment diable encor cela se peut-il faire ? Voila depuis deux ans que j'en donne à la Cour, Pour la troisième sois qu'il m'a joué ce tour. Mais son pouls est fort bon. Je le croyais le sien, ou le diable m'emporte. Je m'étonnais aussi qu'elle eut le pouls si bon. Elle revient. Elle mourra devant qu'il puisse être à sa chaise. L'un après l'autre enfin voyons donc ce qu'elle a, Et tâchons, s'il se peut, à la tirer de là. Mais je ne la vois point encor désespérée, Son mal ne marque point une mort assurée. Je ne vous quitte point jusqu'à votre trépas ; Je l'ai promis, Madame, et je tiendrai parole. Votre mal toutefois, Madame a pris un cours, Qu'on ne peut arrêter qu'avec un grand secours, Et même il n'est pas sûr, quelque grand qu'il puisse être, Qu'il le pût être assez pour en être le maître : Mais je vous veux servir sans intérêt, ainsi Je ne prétends de vous qu'un simple grand merci. Les Minérales ? Point, elles vous sont contraires. Ah bon. Oui, les eaux du pays seraient fort de saison, En grande quantité sans doute elles conservent, Et nuisent autrement bien plus qu'elles ne servent. Mais le soleil ici brûle et dessèche tout, Où les prendre ? Il n'est rien dont il ne vienne à bout : Et cet astre brûlant qui vous est si contraire, Donne un peu trop à plomb dessus votre hémisphère. Pour moi, je ne sais pas ce que l'on en fera. Ses maux sont déplorables. Serviteur, Serviteur. **** *creator_poisson *book_poisson_holandemalade *style_verse *genre_comedy *dist1_poisson_verse_comedy_holandemalade *dist2_poisson_verse_comedy *id_ANGLAIS *date_1672 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_anglais Vos transports sont extrêmes. Taisez-vous ? Taisez-vous gros âne ? Taisez vous ? Selon le mal, il faut appliquer le remède. Madame, levez-vous ? Mon avis est le vôtre. Hé la voila remise. Oui, n'ayez aucun souci, Ce sera fait de vous, avant qu'il soit ici, Il a la goûte. Pour le moins je m'en doute, À voir comme il cause, il faut qu'il ait la goûte, Et quand il faut guérir un mal si violent, C'est un faible secours, qu'un remède si lent : Le voici. Examinons un peu tout ce bas ventre-ci. Penchez-vous sur le dos ? Vous êtes bien ainsi. Que de malignité là-dedans est enclose ! 11est aisé de voir et le mal et la cause : Mais que ferons-nous là, Messieurs ? Vous voyez bien Par ce qui vous paraît, que le tout n'en vaut rien, Que ce bas ventre est plein de choses étrangères, Qui n'ont déjà que trop enflammé les viscères. À ces sortes de maux, le remède effectif, Est de lui faire prendre un fort grand vomitif. C'est l'unique remède : il faut crever ou rendre, Madame, et prenant tout ce qu'on vous donnera, Je ne sais même encor si l'on vous sauvera. Le mauvais vent qui vient du côté de la Terre, Livre à votre santé cette mortelle guerre, Et celui de la mer qui vous fut excellent, N'est aujourd'hui pour vous qu'un mal très pestilent. Ainsi je suis certain, si cc mal ne vous tue, Que la mer vous doit être à jamais défendue, Et le poisson surtout, c'est pour vous un poison, Gardez-vous d'en manger en aucune saison. Votre pêche aux harengs encor, quoi qu'on en die, Cause une bonne part de votre maladie. Il faut lui provoquer un grand vomissement. La langue de vipère ! Toute prête à mourir, elle ne se peut taire ; Des injures toujours, elle n'a point cessé. Votre mal n'étant pas un mal fort ordinaire, Il vous faut un remède aussi hors du commun. C'est le remède à votre maladie : La joie est l'antidote à la mélancolie. Point, point. Êtes-vous la première Que Monsieur le Français traite de la manière ? Et quand vous broncherez, il vous relèvera. L'Art de la Médecine, et de la Pharmacie, Ne la peuvent sauver. Ma foi, ni moi non plus. Serviteur. **** *creator_poisson *book_poisson_holandemalade *style_verse *genre_comedy *dist1_poisson_verse_comedy_holandemalade *dist2_poisson_verse_comedy *id_ALLEMAND *date_1672 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_allemand J'ai la goûte aux pieds, ne vous déplaise. Le pouls intermittent un fort mauvais augure : Elle ne la fera pas longue, je m'assure. Eh pas trop. On voit bien que ce mal l'emmène au grand galop, Il est fort violent, la Nature est peu forte , Et je ne doute point du tout qu'il ne l'emporte. Oui, le mal est trop grand, pour la pouvoir guérir, Je m'en vais, ne pouvant ici la secourir. **** *creator_poisson *book_poisson_holandemalade *style_verse *genre_comedy *dist1_poisson_verse_comedy_holandemalade *dist2_poisson_verse_comedy *id_PACOLE *date_1672 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_pacole Marille, venez donc ? Vite l'on vous demande. Hé Madame Holande. Eh non pas autrement, Mais elle ne sent pas son mal assurément. Je pense que son mal la fait devenir folle. Vraiment oui, mais cela n'a duré qu'un moment. Ah sa pauvre cervelle était bien dévoyée ! Elle s'est mise à rire à gorge déployée ; Puis elle a fait un saut qui nous a tous surpris. Nous l'avons vue après reprendre ses esprits. •Béline en vient d'avoir une frayeur extrême. Oui ; Mais venez-vous-en. Madame, Flandre est là, qu'on n'entend presque pas, Avec son baragouin, vous demande là-bas. Deux bourguemestres-là... Le Médecin Français, et l'Auglais sont ici. Le voici.