**** *creator_quinault *book_quinault_cadmushermione *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_cadmushermione *dist2_quinault_verse_show *id_PALES *date_1673 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_pales Hâtez-vous, Pasteurs, accourez. Nos champs sont éclairés. Tout brille de l'éclat de la clarté nouvelle. Chassons la crainte qui nous presse. Qu'on lui prépare De superbes autels. Mais le soleil s'avance, Il se découvre aux yeux de tous. Suivons tous la même envie. **** *creator_quinault *book_quinault_cadmushermione *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_cadmushermione *dist2_quinault_verse_show *id_MELISSE *date_1673 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_melisse La voix des oiseaux nous appelle. Nos coteaux sont dorés. Mille fleurs naissent dans nos prés : Rien ne doit plus faire peur. Que l'on pare D'ornements immortels. Aimons, tout nous y convie. **** *creator_quinault *book_quinault_cadmushermione *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_cadmushermione *dist2_quinault_verse_show *id_LENVIE *date_1673 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_lenvie C'est trop voir le Soleil briller dans sa Carrière, Les Rayons qu'il lance en tous lieux, Ont trop blessé mes yeux ; Venez, noirs ennemis de sa vive lumière, Joignons nos transports furieux. Que chacun me seconde : Paraissez, Monstre affreux. Sortez ? Vents souterrains, des antres les plus creux, Volez, Tyrans des airs, troublez la Terre et l'Onde, Répandons la terreur ; Qu'avec nous le Ciel gronde : Que l'Enfer nous réponde ; Remplissons la Terre d'horreur : Que la Nature se confonde : Jetons dans tous les coeurs du monde La jalouse fureur Qui déchire mon coeur. Et vous Monstre, armez-vous pour nuire À cet astre puissant qui vous a su produire : Il répand trop de biens, il reçoit trop de voeux. Agitez vos marais bourbeux : Excitez contre lui mille vapeurs mortelles : Déployez, étendez vos ailes, Que tous les Vents impétueux S'efforcent d'éteindre ses feux. Osons tous obscurcir ses clartés les plus belles, Osons nous opposer à son cours trop heureux : Quels traits ont crevé le Nuage ? Quel Torrent enflammé s'ouvre un brillant passage ! Tu triomphes, Soleil ? Tout cède à ton pouvoir ? Que d'honneurs tu vas recevoir ! Ah quelle rage ! Ah quelle rage ! Quel désespoir ! Quel désespoir ! **** *creator_quinault *book_quinault_cadmushermione *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_cadmushermione *dist2_quinault_verse_show *id_CADMUS *date_1673 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_cadmus J'aimerais à revoir les lieux de ma naissance ; Mais avant que je puisse en goûter la douceur, J'ai juré d'achever une juste vengeance. Après avoir erré sur la Terre et sur l'Onde Sans trouver Europe ma Soeur ; Après avoir en vain cherché son ravisseur, Le ciel termine ici ma course vagabonde ; Et c'est pour obéir aux oracles des Dieux Qu'il faut m'arrêter en ces lieux. Quel coeur n'est pas fait pour aimer ? Et pour être un héros doit-on être insensible ? Que sert contre Hermione un courage indompté ? Qui peut n'en pas être enchanté ? Le Dieu Mars est son père, Elle en a la noble fierté ; La mère d'Amour est sa mère, Elle en a la beauté. C'est un affreux géant, c'est un monstre odieux. Hé bien je périrai si le Destin l'ordonne, Je veux délivrer Hermione : Et si je l'entreprends en vain, Je ne saurais périr pour un plus beau dessein. Où sont nos africains ? Que leur troupe s'avance : La Princesse veut voir leur plus galante danse. D'où vient qu'aucun d'eux ne paraît ? Comment faire mouvoir des colosses affreux ! On doit toujours respect aux rois. Contentons le Géant, il est ici le maître ; Hermione est soumise à son cruel pouvoir : Ce divertissement, tel enfin qu'il puisse être, Me vaudra quelque temps le plaisir de la voir. S'il ne m'est pas permis de lui parler moi-même Et d'oser lui dire que je l'aime ; Du moins nos africains, par leurs chants les plus doux Pourront l'entretenir de mon amour extrême, En dépit d'un rival jaloux. Préparons tout en diligence, Hâtons-nous, la princesse avance. Toi ne suis point mes pas, Je vais voir le géant, il faut que tu l'évites. C'est trop l'abandonner à ce cruel supplice : Il est temps d'éclater, Et d'oser tout tenter Contre tant d'injustice. Je ne vois qu'Hermione, et je la vois souffrir : Tout cède à cette horreur extrême ; Il est moins affreux de mourir Que de voir souffrir ce qu'on aime. Rien ne me peut épouvanter : Malgré tant de périls, l'Amour veut que j'espère. Entre deux déïtés qui suspendent mes voeux, Je n'ose résister à pas une des deux, Mais je suis l'Amour qui m'appelle. Je vais partir, belle Hermione, Je vais exécuter ce que l'Amour m'ordonne, Malgré le péril qui m'attend : Je veux vous délivrer, ou me perdre moi-même ; Je vous vois, je vous dit enfin que je vous aime, C'est assez pour mourir content. Vous m'aimez, il suffit, ne soyez point en peine ? Mon destin, tel qu'il soit, ne peut être que doux. Sous une injuste loi je vous vois asservie ; Serait-ce vous aimer que le pouvoir souffrir ? Lorsque pour ce qu'on aime on s'expose à périr, La plus affreuse mort a de quoi faire envie. J'ai besoin de secours, voulez-vous m'accabler ? Ah ! Princesse, est-il temps de me faire trembler ? Je ne sens que trop vos douleurs. Il faut aller tarir la source de vos larmes. Je vais vous secourir. L'Amour que j'ai pour vous ne croit rien d'impossible : Il me flatte en partant d'un bienheureux retour. Le temps presse. Espérons. Il le faut. Je ne puis, Je m'affaiblis plus je diffère ; Il faut m'arracher de ce lieu. Hermione ! Où vas-tu ? Hé bien ? Parle donc ? Où le vois-tu paraître Je regarde partout, et je n'aperçois rien. Où sont les compagnons ? Qui t'oblige à te taire ? Tu parais interdit d'effroi ? Allons il faut que je les venge. Il ne faut plus que je diffère D'engager le Dieu Mars à calmer sa colère ; Si je puis l'adoucir, rien ne peut me troubler. Mes gens sont écartés, il faut les rassembler. Voici le Champ de Mars, il faut que sans remise J'achève ici mon entreprise ; J'ai les dents du dragon, et je vais les semer. Je ne veux exposer personne Au péril où je m'abandonne ; Je dois combattre seul, et ne retiens que toi : Tu connais mon amour, je suis sûr de ta foi, Je veux bien que tu sois le dernier qui me quitte. Si je ne fais qu'un vain effort, Accompli ce que je t'ordonne : Sitôt que tu sauras ma mort, Hâtes-toi de voir Hermione : Va, porte-lui mes derniers voeux. Qu'elle vive, il suffit de plaindre un malheureux : Qu'elle ait soin de garder le souvenir fidèle D'une flamme si belle ; C'est l'unique prix que je veux De ce que j'aurai fait pour elle. Je ne prétends plus t'arrêter. Laisse-moi. Je le veux : obéis. Je te vais obéir dans tarder davantage. Allez : que dans ces murs chacun de vous s'empresse De rendre hommage à la princesse Qui doit donner ici des ordres absolus ; Vos premiers respects lui sont dûs, Je vous suivrai de près, c'est ma plus douce envie. Cherchons nos tiriens, ils tremblent pour ma vie. Allons les rassurer, voyons de toutes parts. Combattons. Les dieux m'ont donné du courgae, Et c'est un assez grand secours. Que vois-je ! Les géants armés Ne sont plus des corps animés. Par quel remerciement faut-il que je m'exprime ? Ma princesse ! Quel bonheur ! Je vous vois libre enfin ! Que c'est un charmant avantage Que de pouvoir sauver d'un cruel esclavage La beauté dont on est charmé ! Dieux ! Je ne vois plus Hermione ! Quel nuage épais l'environne ! Belle Hermione, hélas, puis-je être heureux sans vous ? Que sert dans ce palais la pompe qu'on prépare ? Tout espoir est perdu pour nous ? Le bonheur d'un amour si fidèle, et si rare, Jusques entre les Dieux a trouvé des jaloux. Belle Hermione, hélas, puis-je être heureux sans vous ? Nous nous étions flattés que notre sort barbare Avait épuisé son courroux : Quelle rigueur quand on sépare Deux coeurs prêts d'être unis par des Liens si doux ? Belle Hermione, hélas, puis-je être heureux sans vous. **** *creator_quinault *book_quinault_cadmushermione *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_cadmushermione *dist2_quinault_verse_show *id_ARBAS *date_1673 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_arbas Vos ordres sont suivis, Seigneur, et tout est prêt ! Mais le tyran s'est mis en tête Qu'il faut que ses géans dansent dans cette fête. Quand on lui dit, Comment ? Il répond, je le veux, Ces grands Hommes pleins de chimères Sont d'un raisonnement fâcheux, Et fiers d'être au-dessus des Hommes ordinaires Pensent que la Raison doit être au-dessous d'eux ; Je n'ai pu garder des mesures, J'ai pesté contre lui, j'ai vomi des injures, Je l'ai nommé tyran, cent fois. Eut-il du m'étrangler, je n'aurais pu me taire : J'étais trop en colère ; Si je n'avais rien dit, J'aurais étouffé de dépit. Allons. Non, non, nous n'aurons point de bruit, ni d'embarras Pour les injures que j'ai dites, Je les disais si bas Qu'il ne m'entendait pas. Charite, il est trop vrai, Cadmus veut entreprendre De remettre Hermione en pleine liberté : Il l'a dit au tyran, et je viens de l'entendre ! Il rit de sa témérité, Mon maître doit voir la Princesse Avant d'attaquer le dragon furieux qui veille pour garder ces lieux ; Et l'Amour qui pour toi me presse Veut que je vienne aussi te faire mes adieux. En te voyant, belle Charite, J'avais cru que l'Amour fût un plaisir charmant ; Mais lorsqu'il faut que je te quitte, J'éprouve qu'il n'est point un plus cruel tourment. La douleur me saisit, je ne puis plus rien dire ; Quand je pleure, quand je soupire, Tu ris, et rien n'émeut ton coeur indifférent ? La pitié, tout au moins, devrait bien t'engager À prendre quelque part à mes ennuis extrêmes. Pour soulager mon coeur du chagrin qui le presse, Te coûterait-il tant de l'affliger un peu ? On console un amant des rigueurs de l'absence Par des tendres adieux. Tu me l'avais bien dit, qu'il était impossible Que ton barbare coeur perdit sa dureté. C'est trop railler de mon martyre, Le dépit m'en doit délivrer ; N'est-on pas bien fou de pleurer Pour qui n'en fait que rire ? Mais la nourrice vient, il me faut éloigner. Si je lui plais, tant pis pour elle. Le temps presse, et Cadmus m'attend. J'avais à lui parler, Je n'ai rien à te dire. Je dois suivre Cadmus, nous partons de ce lieu. Je te dis donc adieu. La défiance est nécessaire, Il est bon de prévoir un fâcheux accident, On ne doit point marcher ici en téméraire. Je suis hardi quand il faut l'être ; Si quelqu'un en doutait, il pourrait le connaître. Est-ce par la couleur Que l'on doit juger du courage ? C'est qu'il vous le semble : Chacun croit que l'on lui ressemble, C'est peut-être vous qui tremblez ? Que maudit soit l'Amour funeste Qui nous fait tant souffrir dans ce malheureux jour ! On se soulage quand on peste, Et l'on ne saurait trop pester contre l'Amour. Acquittons-nous des soins où Cadmus nous engage. Quel bruit ! Non, ce n'est rien, courage amis, courage ! Qu'on a peine à donner du courage en tremblant Il ne tient pas à moi que je ne sois vaillant, Je tâche au moins de le paraître ; Je ne suis pas le seul qui se pique de l'être, Et qui n'en fait que le semblant. Il faut puiser de l'eau pour la cérémonie ; Avancez, je vous suis. Quel dragon furieux ! Ah ! C'est fait de ma vie. N'est-il point d'arbres, ou de rocher, Qui s'entrouve pour me cacher ? Le Dragon... Ah ! mon cher maître... Le Dragon... Quoi le dragon nous suit ? Mais regardez bien ? Seigneur, vous jugez mal de moi, Si je suis interdit, ce n'est que de colère. Mes pauvres compagnons ! Hélas ! Le dragon n'en a fait qu'un fort léger repas. Quelle hâte avez-vous que le Dragon vous mange ? Laissez-le se cacher. Ah ! Le voilà qui sort ! Au secours ! Au secours ! Je suis mort ! Je suis mort ! Ô ciel ! Où sera mon asile ? La frayeur me rend immobile ; Je ne saurais plus faire un pas : Ah ! cachons-nous, ne soufflons pas. Le Dragon assouvi de sang et de carnage, S'est enfin retiré dans quelque antre sauvage : Tout est calme en ces lieux, et je n'entends plus rien. Je sens revenir mon courage, Allons conter partout le trépas de mon maître Que je plains son funeste sort ! Allons, mais que vois-je paraître ! Le Dragon étendu ! Ne fait-il point le mort ? Non, je le vois percé, son sang coule, ah ! Le traître ! Je ne puis contre lui retenir mon courroux, Et je lui veux donner au moins les derniers coups. Vous venez un peu tard, le péril est passé. Nous en avons sans vous remporter la victoire. Eh, nous n'étions pas loin quand il a combattu. J'en suis si hors d'haleine. Que je ne puis encore m'exprimer qu'avec peine. Il est bon d'essuyer ce fer ensanglanté, De crainte qu'il ne soit gâté. Tous ces chagrins, et ces regrets Sont des soins qui ne coûtent guère, Quand on ne voit plus rien à faire On fait le brave à peu de frais. Ce sont des ennemis que vous verrez former : Tant de soldats armés vont naître, Que vous serez d'abord accablé de leurs coups ; Et vous ne songez pas, peut-être, Que vous n'avez ici que moi seul avec vous. Seigneur, vous m'honnorez plus que je ne mérite : Faut-il vous quitter ? Ah ! Quelle violence, Seigneur exigez-vous de mon obéissance. **** *creator_quinault *book_quinault_cadmushermione *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_cadmushermione *dist2_quinault_verse_show *id_HERMIONE *date_1673 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_hermione Cet aimable séjour Si paisible et si sombre, Offre du silence et de l'ombre À qui veut éviter le bruit, et le grand jour. Ah ! Que n'est-il aussi facile De trouver un asile Pour éviter l'Amour ! L'impitoyable tyrannie, Dont je suis les barbares lois, Ne défend pas d'aimer le chant et l'harmonie : Vous qui me faites compagnie Répondez à ma voix. Je frémis quand j'y pense, Pourquoi m'en fais-tu souvenir ? Ah ! Quelle cruauté de vouloir me contraindre À ce choix odieux que je ne puis souffrir ! Quoi partout les géants ? Quoi toujours nous troubler. J'étAis pour voir ici quelques danses Africaines, Les Africains ne dansent plus ? Je suis soeur de l'Amour, et Vénus est ma mère, S'ils ne sont pas pour vous, les contez-vous pour rien ? Quand on n'a rien à répondre, À quoi sert-il d'écouter ? Ah ! Cadmus, pourquoi m'aimez-vous ? Pourquoi vouloir chercher une mort trop certaine ? Eh ! Que peut la valeur humaine Contre le dieu Mars en courroux ? Voyez en quels périls votre Amour nous entraîne ! J'aurais mieux aimer votre haine : Ah ! Cadmus, pourquoi m'aimez-vous ? Vivons pour nous aimer, et cesser de poursuivre Le funeste dessein que vous avez formé : Il doit être bien doux de vivre, Lorsqu'on aime, et qu'on est aimé. Mais vous ne songez pas qu'il y va de la vie : Faut-il que pour mes jours vous soyez sans effroi ? Je vivrais sous l'injuste loi Où mon cruel destin me livre. Mais si vous périssez pour moi, Je ne pourrai pas vous survivre. Soyez sensible à mes alarmes ! Partirez-vous malgré mes pleurs ? Quoi, vous m'allez quitter ? Ah ! vous allez périr ! Vous cherchez une mort horrible ; Mon amour me dit trop que vous perdrez le jour. Vous n'écoutez point ma tendresse, Rien ne vous retient ? Tout me désespère. Que je me veux de mal d'avoir trop sçû vous plaire ! Vous fuyez ? Demeurez ? Ah ! Cadmus ! Amour, vois quels maux tu nous fais, Où sont les biens que tu promets ; N'as-tu point pitié de nos peines ? Tes rigueurs les plus inhumaines Seront-elles toujours pour les plus tendres coeurs ? Pour qui, cruel Amour, gardes-tu tes douceurs ? Laissez-moi ma douleur, j'y trouve des appas. Dans l'horreur d'un péril extrême, Est-ce là le secours que l'on me doit offrir ? Peut-être ce que j'aime Est tout prêt de périr. Cadmus ! Quelle gloire ! Je vous revois vainqueur ? Quelle favorable victoire ! Qu'elle a coûté cher à mon coeur ! Que c'est un sort digne d'envie Que de pouvoir tenir le bonheur de sa vie, De la main d'un vainqueur aimé ! Ô Ciel ! **** *creator_quinault *book_quinault_cadmushermione *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_cadmushermione *dist2_quinault_verse_show *id_CHARITE *date_1673 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_charite La peine d'aimer est charmante, Il n'est point de coeur qui s'exempte De payer ce tribut fatal. Si l'Amour épouvante Il fait plus de peur que de mal. C'est d'ordinaire ainsi que les plaisirs arrivent ; Quelque chagrin fâcheux s'y vient toujours mêler. Et que dit le géant ? N'est-il point irrité ? Tu fais la grimace en pleurant, Je ne puis m'empêcher de rire. S'il est bien vrai que tu m'aimes, Pourquoi veux-tu m'affliger ? C'est un poison que la tristesse, L'Amour n'est plus plaisant dès qu'il n'est plus un jeu. Quand il faut se quitter, un peu d'indifférence Console encore mieux. Au moins si tu te plains de me voir insensible, Tu dois être content de ma sincérité ; Puisqu'enfin pour te satisfaire Je ne puis pleurer avec toi ; Si tu voulais me plaire Tu rirais avec moi. Guéris-toi, si tu peux, J'approuve ta colère ; Quand on désespère Un coeur amoureux ; C'est par un dépit heureux Qu'il faut se tirer d'affaire. Tu sais que tu lui plais, la veux-tu dédaigner ? C'est une conquête assez belle. Crois-moi, modère L'éclat de ta colère ; Un dépit qui fait tant de bruit Fait trop d'honneur à qui nous fuit. Je suis jeune, je le confesse, Trouves-tu ce défaut si digne de mépris ? N'a-t-on point de bons sens qu'en perdant la jeunesse ? Il serait bien cher à ce prix. Il n'est pas sûr que la sagesse Suive toujours les cheveux gris. Je respecte trop tes vieux ans. Mais Cadmus, et la Princesse, Viennent dans ces lieux ; Ne troublons pas leurs adieux. Amants, aimez vos chaînes, Vos soins et vos soupirs ; L'Amour suivant vos peines, Mesure vos plaisirs. Il cause des alarmes, Il vend bien cher ses charmes ; Mais pour un si grand bien Tous les maux ne sont rien. Sans une aimable flamme La vie est sans appas ; Qui peut toucher une âme Qu'Amour ne touche pas ? Il cause des alarmes, Il vend bien cher ses charmes ; Mais pour un si grand bien Tous les maux ne sont rien. **** *creator_quinault *book_quinault_cadmushermione *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_cadmushermione *dist2_quinault_verse_show *id_AGLANTE *date_1673 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_aglante On a beau fuir l'Amour, on ne peut l'éviter, On n'oppose à ses traits qu'une défense vaine, On s'épargne bien de la peine, Quand on se rend sans résister. Voici les Africains, mais les géants les suivent. **** *creator_quinault *book_quinault_cadmushermione *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_cadmushermione *dist2_quinault_verse_show *id_JUNON *date_1673 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_junon Où vas-tu téméraire ? Où cours-tu te précipiter ? C'est l'épouse et la soeur du maître du tonerre, La mère du Dieu de la guerre, C'est Junon qui vient t'arrêter. Pallas pour les amants se déclare en ce jour ; Qui l'aurait jamais osé croire ? Évite un courroux dangereux. Fuis un trépas affreux. Je poursuivrai tes jours. Tu vois l'effet de mon courroux, Il faut combattre encore Junon et sa puissance. Le soin que prend pour toi mon infidèle époux Attire sur tes feux l'éclat de ma vengeance. Iris, détruis l'espoir de cet audacieux ! Enlève sur ton arc Hermione à ses yeux. Exécute à l'instant ce que Junon t'ordonne. Junon en veut former les noeuds. **** *creator_quinault *book_quinault_cadmushermione *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_cadmushermione *dist2_quinault_verse_show *id_PALLAS *date_1673 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_pallas Va, Cadmus, que rien ne t'étonne, Va, ne crains ni Junon, ni le Dieu des Combats : Ose secourir Hermione, Tu vois dans ton parti la guerrière Pallas, Cours aux plus grands dangers, je vais suivre tes pas, C'est Jupiter qui me l'ordonne. Qui peut être contre l'Amour Quand il s'accorde avec la gloire ? Profite d'un avis fidèle. Cherche dans les périls une gloire immortelle. Je vole à ton secours. Cadmus fermez les yeux. Perfides arrêtez. Vois, Cadmus, vois quel supplice A puni leur injustice. Je t'ai promis mon assistance, Je vais te préparer un superbe Palais : Je veux joindre aux douceurs d'un hymen plein d'attraits, L'éclat, et la magnificence. Goûte en paix un sort glorieux. Va, n'écoute plus rien que l'amour qui t'anime ; Hermione vient dans ces lieux. Protéger la vertu d'un prince magnanime, C'est le plus doux emploi des Dieux. Tes voeux vont être satisfaits ; Jupiter et Junon ont fini leur querelle, L'Amour lui-même a fait leur paix ; Ton Hermione enfin descend dans ce palais, Des Dieux s'avancent avec elle ; Le Ciel veut que ce jour soit célébré à jamais. Attendez de Pallas mille faveurs nouvelles. **** *creator_quinault *book_quinault_cadmushermione *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_cadmushermione *dist2_quinault_verse_show *id_LAMOUR *date_1673 *sexe_masculin *age_jeune *statut_exterieur *fonction_autres *role_lamour Calme tes déplaisirs, dissipe tes alarmes, L'Amour vient essuyer tes larmes, Il n'abandonne pas ceux qui suivent ses lois. Souviens-toi que tout m'est possible : Que rien à mon abord ne demeure insensible ? Que pour la divertir tout s'anime à ma voix ? Cessez de vous plaindre De souffrir en aimant ; Amants, vous devez ne rien craindre, Si vous souffrez, votre prix est charmant. Après des rigueurs inhumaines On aime sans peines, On rit des jaloux ; Un bien plein de charmes Qui coûte des larmes, En devient plus doux. Tout doit rendre hommage À l'Empire amoureux ; Il faut tôt ou tard qu'on s'engage, Sans rien aimer on ne peut être heureux. Après des rigueurs inhumaines, etc... Amours, venez semer mille fleurs sous ses pas. Je vais le secourir. Cadmus reçoit le don que je viens t'apporter ! C'est l'ouvrage du Dieu qui forge le tonnerre ; Ne manque pas de le jeter ; Il faut faire voir en ce jour Ce que peut un grand coeur secondé par l'Amour. Achève le dessein où mon ardeur t'engage. L'amour conservera toujours de si beaux feux. **** *creator_quinault *book_quinault_cadmushermione *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_cadmushermione *dist2_quinault_verse_show *id_ECHION *date_1673 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_echion Arrêtons un transport funeste ; Pourquoi nous immoler en naissant dans ces lieux ? Réservons le sang qui nous reste, Pour servir un héros favorisé des Dieux. **** *creator_quinault *book_quinault_cadmushermione *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_cadmushermione *dist2_quinault_verse_show *id_JUPITER *date_1673 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_jupiter Que ce qui suit les lois du Maître du tonnerre, Que les Cieux, et la Terre, S'accordent pour combler vos voeux. Après un sort si rigoureux, Après tant de peines cruelles, Amants fidèles, Vivez heureux. Hymen, prend soin ici des Danses et des Jeux. **** *creator_quinault *book_quinault_cadmushermione *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_cadmushermione *dist2_quinault_verse_show *id_VENUS *date_1673 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_venus Vénus vous donnera des douceurs éternelles. **** *creator_quinault *book_quinault_cadmushermione *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_cadmushermione *dist2_quinault_verse_show *id_LHYMEN *date_1673 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lhymen L'Hymen veut vous offrir ses chaines les plus belles. Venez, Dieu des festins, aimables Jeux, venez ; Comblez de vos douceurs ces époux fortunés Tandis que tout le ciel prépare Les dons qu'il leur a destinés, La terre y doit mêler ce qu'elle a de plus rare. Venez, Dieu des festins, aimables jeux, venez ; Comblez de vos douceurs ces époux fortunés.