**** *creator_quinault *book_quinault_roland *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_roland *dist2_quinault_verse_show *id_DEMOGORGON *date_1685 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_demogorgon Le ciel qui m'a fait votre roi, Dans votre destin m'intéresse : Je vous assemble ici pour calmer votre effroi ; Il est temps que les jeux chassent votre tristesse. La paix fuyait au bruit des terribles combats, Mais la voix du vainqueur la rappelle ici bas. La guerre impitoyable, et ses fureurs affreuses, Ne ravageront point vos retraites heureuses. Tout cède au plus grand des héros, En vain l'Envie et la Rage s'assemblent, Il ne punit ses ennemis qui tremblent, Qu'en les condamnant au repos. On n'entend plus le bruit des armes. Doux plaisirs, reprenez vos charmes. Jeux innocents, venez vous rassembler ; Rien ne vous peut troubler. Du célèbre Roland renouvelons l'histoire. La France lui donna le jour : Montrons les erreurs où l'amour Peut engager un coeur qui néglige la gloire. Il avait mis aux fers la Discorde inhumaine ; En vain elle a rompu sa chaîne, Il l'enchaîne encore une fois. **** *creator_quinault *book_quinault_roland *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_roland *dist2_quinault_verse_show *id_LAPRINCIPALEFEE *date_1685 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_laprincipalefee Au milieu d'une paix profonde, Offrons des jeux nouveaux au héros glorieux, Qui prend soin du bonheur du monde. Allons nous transformer pour paraître à ses yeux. **** *creator_quinault *book_quinault_roland *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_roland *dist2_quinault_verse_show *id_UNEFEE *date_1685 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_unefee C'est l'amour qui nous menace ; Que de coeurs sont en danger ! Quelques maux que l'Amour fasse, On ne peut s'en dégager. Il revient quand on le chasse, Il se plaît à se venger. C'est l'amour qui nous menace ; Que de coeurs sont en danger ! **** *creator_quinault *book_quinault_roland *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_roland *dist2_quinault_verse_show *id_ANGELIQUE *date_1685 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_angelique Ah ! Que mon coeur est agité ! L'amour y combat la fierté, Je ne sais qui des deux l'emporte ; Quelquefois la fierté demeure la plus forte, Quelquefois l'amour est vainqueur ; De moment en moment une guerre mortelle Dans mon âme se renouvelle. Quel trouble ! Hélas ! Quelle rigueur ! Funeste amour, fierté cruelle, Ne cesserez-vous point de déchirer mon coeur ? L'invincible Roland n'a que trop fait pour moi, Fais-moi ressouvenir de ce que je lui dois. Je songe, autant que je le puis, À sa rare valeur, à son amour extrême : Mais malgré tous mes soins, dans le trouble où je suis Je crains de m'oublier moi-même. Je crains que ma fierté ne succombe en ce jour. Hélas ! Hélas ! Que Médor a de charmes ! Ah ! Que n'a-t-il la gloire de Roland ! Ma faiblesse t'étonne. Ne me déguise rien, parle, je te l'ordonne, Représente à mon coeur la honte de son choix. Mon coeur était tranquille, et croyait toujours l'être, Quand je trouvai Médor, blessé, près de mourir. La pitié dans ce lieu champêtre M'arrêta pour le secourir. Le prix de mon secours est le mal que j'endure ; La pitié pour Médor a su trop m'attendrir. Ma funeste langueur s'augmentait à mesure Qu'il guérissait de sa blessure, Si je suis en danger de ne jamais guérir. Ma gloire le demande, il faut la satisfaire : Il faut bannir Médor... Bannir Médor ? Hélas ! C'est me condamner au trépas. Il n'importe... Il le faut... Qu'il parte... Qu'il me quitte. Il rêve, il tourne ici ses pas. Que je suis interdite ! Ne m'abandonne pas. Roland sera peut-être Moins heureux que vous ne pensez. Plus son amour éclate, et plus il m'importune, J'ai honte de lui trop devoir. Non, n'enviez point sa fortune. Je le fuis, et sans lui désormais je n'aspire Qu'à retourner dans mon empire. Enfin, Médor, enfin, je veux savoir Si j'ai sur vous un absolu pouvoir. Médor, vous avez lieu de croire Que je m'intéresse en vos jours : J'en ai pris soin, le ciel a béni mon secours, À la fin il est temps d'avoir soin de ma gloire. Par pitié, près de vous, j'ai voulu demeurer, Tandis que mon secours vous était nécessaire : Ma pitié n'a plus rien à faire, Il est temps de nous séparer. Partez Médor. Partez sans différer. Non, non, je n'ai point de colère... Laissons des discours superflus. Partez. Choisissez ou vous voulez vivre, Je prendrai soin de votre sort. Vivez, conservez mon ouvrage, Songez que c'est me faire outrage De voir vos jours avec mépris, Après le soin que j'en ai pris. Puissiez-vous loin de moi jouir d'un sort paisible. Terminons des regrets qui pourraient trop s'étendre : Ne me dites plus rien, je ne veux rien entendre. Il est temps de nous séparer ; Partez Médor. Partez sans différer. Je ne verrai plus ce que j'aime. Conçois-tu bien l'effort extrême Que pour bannir Médor je me fais aujourd'hui ? Il part désespéré, tu vois où je l'expose : Il va mourir, j'en suis la cause, Je mourrai bientôt après lui. Non, un trop tendre amour dans ses jours m'intéresse. Non, qu'il ne parte point, allons le rappeler... Infortunée ! Où veux-je aller ? Je vais trahir ma gloire, et montrer ma faiblesse. Ciel ! Quel est mon malheur ! S'il faut que l'amour me surmonte, Je dois mourir de honte ; S'il faut l'arracher de mon coeur, Je mourrai de douleur. Le secours de l'absence Est un cruel secours. Ah ! Quelle violence De fuir incessamment ce qui charme toujours. Est un cruel secours. Quoi ! Médor pour jamais d'avec moi se sépare ! Devais-tu m'inspirer un dessein si barbare ? Temire, j'ai suivi tes conseils rigoureux. Fais revenir Médor ; que rien ne te retienne, Va, cours... Mais s'il revient... n'importe, qu'il revienne... Attend... Je veux... Hélas ! Sais-je ce que je veux ? Ne puis-je en liberté soupirer et me plaindre ? Faudra-t-il toujours me contraindre ? Sans Médor, tout me semble affreux. Va le voir, et du moins console un malheureux. Je porte au fond du coeur mon funeste martyre. Hélas ! Où puis-je aller ? Où puis-je fuir ? Hélas ! Où l'amour ne me suive pas ? Ah ! J'ai banni Médor, ma tristesse est mortelle, Que ne le pressais-tu de me désobéir ? Pour empêcher ma mort n'osais-tu me trahir ? Ô fidélité trop cruelle ! Le trouble de mon coeur ne peut plus se calmer, Non, je n'espère plus de remède à mes peines. Merlin, dans ces forêts enchanta deux fontaines Dont l'une fait haïr, et l'autre fait aimer. C'est la fontaine de la haine Que je veux chercher en ce jour ; Hélas ! Que me sert-t-il de prendre un long détour ! Je m'égare en ces bois, et ma recherche est vaine : Toujours un sort fatal malgré moi me ramène À la fontaine de l'amour. Non, je ne cherche plus la fontaine terrible Qui fait d'un tendre amour une haine inflexible ; C'est un secours cruel, je n'y puis recourir. Je haïrais Médor ! Non, il n'est pas possible, Par ce remède affreux je ne veux point guérir, Je consens plutôt à mourir. Quelqu'un vient, c'est Roland. Il se flatte d'un vain espoir. Cet anneau quand je veux peut me rendre invisible. Je ne me cache pas pour toi. Mon coeur est engagé, Roland ne peut me plaire, Quel espoir lui pourrais-je offrir ? Je le fuis par pitié, je ne saurais mieux faire Que de l'aider à se guérir. Où peut être Médor ? Le désespoir le presse. Que ne puis-je le retrouver ! Au moins j'y veux songer sans cesse. Parle-moi de Médor, ou laisse-moi rêver. C'est l'amour qui prend soin lui-même D'embellir ces aimables lieux ; Mais je n'y vois pas ce que j'aime, Rien n'y saurait plaire à mes yeux. C'est Médor que je viens d'entendre ! Ciel ! Eh ! Puis-je m'en défendre ? C'est trop suivre un cruel devoir ; Je retrouve Médor, l'amour veut me le rendre, Je ne puis vivre sans le voir. Vivez, Medor. Pourquoi courez-vous au trépas ? Je croyais que sur vous j'avais plus de puissance. Rien ne m'offense tant que votre désespoir. Prenez soin de vos jours, Médor, vous le devez, Il m'en coûte assez cher de les avoir sauvés : Ils me sont précieux, je vous l'ai fait connaître. Vivez À quelque prix que ce puisse être. Il n'est plus temps Que nous craignions tous deux de nous en trop apprendre : Nous n'en disons que trop, Médor, je vous entends, Et je vous permets de m'entendre. Levez-vous, j'ai droit de faire un roi. Je veux unir sous même loi Votre destinée et la mienne. Ma gloire murmure en ce jour, Je vois mon sort trop au dessus du vôtre : Mais qui peut empêcher l'amour D'unir deux coeurs qu'il a faits l'un pour l'autre ? Je n'ai point perdu la mémoire De ce que je vous dois. Vous seriez délivré du trouble ou je vous vois Si vous aviez voulu me croire. Vous le savez, c'est malgré moi Qu'un si grand coeur s'obstine à languir sous ma loi, J'ai fait ce que j'ai pu pour le rendre à la gloire. Hélas ! Si je voulais vous fuir, qui pourrait m'arrêter ? Je vous ai déjà fait connaître Qu'il m'est aisé de disparaître Aux regards importuns que je veux éviter. Que ne puis-je vous fuir encore ? Hélas ! Pourquoi m'aimez vous tant ? Un héros indomptable N'est que trop redoutable Avec un amour si constant. Vous me contraignez d'en trop dire. Je ne puis l'avouer qu'à regret. Votre constance est triomphante, N'en faites point un éclat indiscret, Épargnez ma fierté mourante Contentez-vous d'un triomphe secret. Laissez-moi renvoyer des peuples empressés Dont nous serions embarrassés ; Attendez-moi plus loin, j'irai partout vous suivre, C'est pour vous seul que je veux vivre. Laisse-moi calmer son transport, Vois, si Roland ne peut point nous entendre. Voulez-vous m'offenser quand vous devez me plaindre ? Pour éblouir Roland je suis réduite à feindre, Il le faut éloigner, ou vous êtes perdu. Hélas ! Tout le pouvoir humain Contre lui s'armerait en vain, Ne nous armons que d'artifice. Médor, je tremble pour vos jours, Ils sont dans un péril extrême : À quoi n'a-t-on pas recours Pour sauver ce que l'on aime ? C'est à vous que mon coeur pour jamais s'est donné ; Je ne rendrai Roland que trop infortuné ; L'amour lui vendra cher une vaine espérance. Je puis par cet anneau disparaître à ses yeux ; Bientôt, vous me verrez ; bientôt, loin de ces lieux, Nos fidèles amours seront en assurance, Je veux mettre en vos mains ma suprême puissance. Vivez pour moi, qu'il vous souvienne Que votre destinée est unie à la mienne, Ma mort suivrait votre trépas : Évitons un destin tragique ; Médor ne veut-t-il pas Vivre pour Angélique ? Vivons, l'amour nous y convie, Réservons-nous Pour nous aimer malgré l'envie ; Réservons-nous Pour vivre heureux loin des jaloux. Je ne pourrais souffrir la vie, Si je ne vivais pas pour vous. Vous qui voulez faire paraître Le zèle ardent que vous avez pour moi, Reconnaissez Médor pour votre maître, Rendez hommage à votre roi. **** *creator_quinault *book_quinault_roland *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_roland *dist2_quinault_verse_show *id_TEMIRE *date_1685 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_temire Vous avez peu d'impatience de voir le riche don qu'on va vous pr2senter. C'est un prix que Roland vous a fait apporter Des rivages lointains où le jour prend naissance. Pour vous par mille exploits il a su l'acheter, Serez-vous sans reconnaissance ? Faut-t-il que tant d'amour ne puisse mériter Qu'une éternelle indifférence ? Pourriez-vous oublier l'ardeur dont il vous aime ? Aimez Roland à votre tour, Il n'est point de climats où sa gloire ne vole. Du moins, la fierté se console Quand la gloire l'oblige à céder à l'amour. Roland reverse tout par l'effort de ses armes, Son bras sait affermir un trône chancelant... Médor ! Médor d'un sang obscur a reçu la lumière. Pourrait-il être aimé d'une reine si fière ? D'une reine qui sous ses lois Ne voit qu'avec mépris les héros et les rois ? Éloignez de vos yeux ce qui peut trop vous plaire. Le secours de l'absence Est un puissant secours. C'est l'unique espérance Des coeurs qui veulent fuir les funestes amours. Est un puissant secours. Voyez ces étrangers, contraignez-vous pour eux. Un charme dangereux dans ces bois vous attire, Il faut en détourner vos pas L'amour règne en ces lieux, évitez ses appas, Heureux qui peut fuir son empire ! Je devais vous être fidèle. Vous devez vous guérir du mal qui vous possède, N'ayez rien à vous reprocher. Vous en trouverez le remède Si vous le voulez bien chercher. Ce guerrier invincible Abandonne tout pour vous voir. Peut-on vous mépriser sans crime ? La valeur vous a fait un mérite éclatant. Si vous n'aviez jamais voulu que de l'estime, Quel mortel serait plus content ! Où dois-je aller ?... Je vous revois. Roland vous cherche en vain dans ce lieu solitaire. Votre coeur pour Roland devait se réserver... Quoi, vous le verrez ? Vos jours sont en péril, ils sont chers à ma reine, Ne doutez point de ma fidélité. Roland est dans ces lieux, c'est un rival terrible, Et votre perte est infaillible Si vous vous exposez à son fatal courroux. Il la verra fière, et cruelle. Elle le craint pour vous, c'est son unique envie De mettre en l'éloignant, vos jours en sûreté. De ces sombres chagrins, il faut vous délivrer. Retirons-nous, Roland s'avance. S'il a de votre amour la moindre connaissance Rien ne vous pourra secourir. Où voulez-vous aller ? Que pouvez-vous prétendre ? **** *creator_quinault *book_quinault_roland *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_roland *dist2_quinault_verse_show *id_MEDOR *date_1685 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_medor Ah ! Quel tourment De garder en aimant Un éternel silence ! Ah ! Quel tourment D'aimer sans espérance ! J'aime une reine, hélas ! Par quel enchantement Ai-je oublié son rang et ma naissance, Et combien entre nous le sort met de distance ! Malheureux que je suis, j'aime un objet charmant Que tant de rois ont aimé vainement ! Je dois cacher un amour qui l'offense ; Il faut me faire à tout moment Une cruelle violence. Ah ! Quel tourment De garder en aimant Un éternel silence ! Ah ! Quel tourment D'aimer sans espérance ! De la part de Roland, on vient jusqu'en ces lieux Vous offrir un don précieux. Il vous aime, il vous sert, son amour peut paraître, Et tout absent qu'il est, il vous le fait connaître : Ses travaux quels qu'ils soient sont trop récompensés, Ô trop heureux Roland ! Il est vrai qu'il n'a pas le plaisir de vous voir. Vous êtes de mon sort maîtresse souveraine. Je servais un grand roi, j'avais suivi ses pas Des rivages du Nil jusqu'aux bords de la Seine. Il est mort en cherchant la gloire et les combats ; Sans vous j'allais le suivre au delà du trépas. Vous servir est ma seule envie, J'en fais mon espoir le plus doux ; Vous m'avez conservé la vie, Heureux si je la perds pour vous ! Ô ciel ! Hélas ! Ai-je pu vous déplaire ? Je ne vous verrai plus ! Vous me défendez de vous suivre, Je ne veux chercher que la mort. Vous voulez que je vive, et votre arrêt me chasse, Mes jours à vous servir ne sont pas réservés. Eh que voulez-vous que je fasse De ces jours malheureux que vous m'avez sauvés ? Loin de vous ! Ciel ! Est-t-il possible ? Ah ! Fallait-t-il me secourir ? Que ne me laissiez-vous mourir ? Ô ciel ! Agréables retraites, L'amour qui vous a faites Vous destine aux amants contents. Je trouble vos douceurs secrètes, Mais dans mon désespoir mes plaintes indiscrètes Ne vous troubleront pas longtemps. Fontaine, qui d'une eau si pure Arrosez ces brillantes fleurs, En vain, votre charmant murmure Flatte le tourment que j'endure. Rien ne peut enchanter mes mortelles douleurs. Ce que j'aime me fuit, et je fuis tout le monde : Pourquoi traîner plus loin ma vie et mes malheurs, Ruisseaux, je vais mêler mon sang avec votre onde, C'est trop peu d'y mêler mes pleurs. Reine adorable, Vous avez trop de soin des jours d'un misérable. C'est un supplice insupportable De vivre et de ne vous voir pas. Hélas ! Si vous pouviez savoir Jusqu'à quel point je vous offense... Je vivrai, si c'est votre envie ; Je vous vois, mon sort est trop doux : Mais s'il faut m'éloigner de vous, Je ne réponds pas de ma vie. Généreuse reine, achevez, Sans vous puis-je vivre ? Ô ciel ! Qu'entends-je ! À vos pieds... Ah ! Plus vous oubliez votre grandeur pour moi, Plus il faut que je m'en souvienne. Témoins du désespoir dont mon coeur fut pressé, Lieux ou la mort fut mon unique attente, Qui l'aurait dit ! Qui l'eut jamais pensé Que vous seriez témoins du bonheur qui m'enchante. Non, je n'entends vos conseils qu'avec peine, Pour nuire à mon amour, vous avez tout tenté. Un malheureux doit voir le trépas sans alarmes. Votre bonheur fera mille jaloux, Une fière beauté vous a rendu les armes, Vos deux coeurs sont unis, par les noeuds les plus doux. Ah ! Si la vie est sans appas pour vous, Pour qui peut-elle avoir des charmes ? Regardez le glorieux sort Que la reine avec vous partage. Ses plus zélés sujets, l'attendaient dans ce port ; Avant que d'en partir, son ordre les engage À vous rendre un pompeux hommage. Comme leur souverain, ils vont vous recevoir... La reine m'a quitté, Roland est avec elle. N'importe, c'est toujours la voir, Mon inquiétude est mortelle : Eh ! Ne craint-elle point, Roland au désespoir ? S'il faut que ma félicité Par mon rival me soit ravie, C'est une cruauté D'avoir soin de ma vie. Je n'osais pas espérer Le bien que l'amour me donne ; Un si grand bonheur m'étonne, Et j'ai peine à m'assurer Qu'il puisse longtemps durer. Je le veux observer, en dussai-je périr. Ah ! Je souffre un tourment plus cruel que la mort ! Se peut-t-il qu'à ses voeux vous ayez répondu ? Vous le suivrez ? Non, non, que plutôt je périsse. Roland va m'ôter L'objet que j'adore, Qu'ai-je à redouter Que de vivre encore ? Vous me quittez, et je demeure Troublé du chagrin le plus noir : Ma vie est attachée au plaisir de vous voir ; Ne vaut-il pas mieux que je meure Par la main de Roland que par mon désespoir. Si je ne vivais pas pour vous, Je ne pourrais souffrir la vie. Vivons l'amour nous y convie, Réservons-nous Pour un amour si doux. **** *creator_quinault *book_quinault_roland *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_roland *dist2_quinault_verse_show *id_ZILIANTE *date_1685 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_ziliante Au généreux Roland je dois ma délivrance ; D'un charme affreux sa valeur m'a sauvé ; Il n'a voulu de ma reconnaissance Que ce présent qu'il vous a réservé. Je viens, pour vous l'offrir, du rivage où l'aurore Ouvre la barrière du jour. Vous embrasez Roland d'un feu qui le dévore, Mais qui peut voir la beauté qu'il adore Voit sans étonnement l'excès de son amour. Triomphez, charmante reine, Triomphez des plus grands coeurs. Ce n'est qu'aux plus fameux vainqueurs Qu'il est permis de porter votre chaîne. Triomphez, charmante reine, Triomphez des plus grands coeurs. **** *creator_quinault *book_quinault_roland *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_roland *dist2_quinault_verse_show *id_ROLAND *date_1685 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_roland Belle Angélique, enfin, je vous trouve en ces lieux Ciel ! Quel enchantement vous dérobe à mes yeux ! Angélique, charmante reine. Mes cris font vainement retentir ces forêts. Angélique, ingrate, inhumaine. Quel plaisir trouvez-vous dans mes tristes regrets ? Angélique, ingrate, inhumaine, Quel barbare plaisir trouvez-vous dans ma peine ? Quelle cruauté ! Quel mépris ! Tu sais ce que j'ai fait pour elle, Tu connais mon amour fidèle, Et tu vois quel en est le prix. Quelle cruauté ! Quel mépris ! Que devient ma vertu ? Ma force est inutile. Eh ! Que me sert-t-il aujourd'hui D'avoir les dons du ciel qu'eut autrefois Achille ? Je laisse mon roi sans appui. Il n'a plus désormais que Paris pour asile ; Les cruels africains vont triompher de lui. Je vois le sort affreux de ma triste patrie ; Elle est prête à tomber sous de barbares lois : J'entends sa gémissante voix : Mais c'est vainement qu'elle crie, Un malheureux amour m'enchante dans ces bois. Angélique. En vain je l'appelle ; Elle est sans pitié la cruelle, Eh ! Pourquoi tant souffrir ! Pourquoi N'aurai-je pas pitié de moi ? C'en est fait, et je veux que l'ingrate le sache : C'en est fait pour jamais, mes liens sont rompus ; Non, je ne la chercherai plus, C'est vainement qu'elle se cache. Non, je ne veux plus voir sa fatale beauté, Il ne m'en a que trop coûté. Le dépit éteint ma flamme : Heureuse la cruauté Qui rend la paix à mon âme ! Heureuse la cruauté Qui me rend la liberté ! Malheureux ! Je me flatte, et ma colère est vaine. Lâche ! Ne puis-je rompre une honteuse chaîne ? Que je sens de troubles secrets ! Mon coeur suit malgré moi de funestes attraits, Je cède au charme qui m'entraîne. Angélique, ingrate, inhumaine, Quel plaisir trouvez-vous dans mes tristes regrets ? Angélique, ingrate, inhumaine, Quel barbare plaisir trouvez-vous dans ma peine ? Faut-t-il encor que je vous aime ? Je dois rougir de ma faiblesse extrême ; Ingrate, vous en abusez : Plus je vous sers, plus vous me méprisez : Qu'elle honte à mon coeur d'être encor si fidèle ! Pourquoi vous trouvai-je si belle ? Non, avec tant d'attraits si charmants et si doux, Vous ne méritez pas, cruelle, L'amour que j'ai pour vous. Ah ! Je ne sais que trop avec quelle rigueur Vous punissez mon lâche coeur ; Votre mépris éclate, il n'est plus temps de feindre, Tous les déguisements sont vains. Je pardonne au mépris du reste des humains, Je l'ai bien mérité, j'aurais tort de m'en plaindre. J'abandonne ma gloire, et la laisse ternir, Je chéris le trait qui me blesse, De mon égarement je ne puis revenir ; Mais vous causez ma faiblesse, Est-ce à vous de m'en punir ? Dans ce soupir quelle part puis-je prendre ? Peut-être un soupir si tendre S'adresse à quelque autre amant : Me le faites vous entendre Pour redoubler mon tourment ? Inhumaine ! Ah s'il est possible Qu'au mépris d'un amour qui n'eut jamais d'égal Pour un autre que moi vous deveniez sensible, Tremblez pour mon heureux rival. Dans vos yeux inquiets je lis mon infortune. Ma présence vous importune ? Vous ne songez qu'à me quitter ? Ah ! Du moins, laissez-moi le seul bien qui me reste ; Laissez-moi la douceur funeste De voir de si charmants appas. C'est sans espoir que je suivrai vos pas ; Vous ne serez jamais à mes voeux favorable, Je vous verrai toujours impitoyable, Mais le plus grand des maux est de ne vous voir pas. Pourquoi craindre qui vous adore ? Ciel ! Ô ciel ! C'est pour moi qu'Angélique soupire ! Vous m'aimez ! En des lieux écartés, dans une paix profonde, Allons jouir du sort qui va combler nos voeux. Que deux coeurs unis sont heureux D'oublier le reste du monde. Va, ton soin m'importune, Astolfe, laisse-moi. Ami, je n'ai point pour toi De secret, ni de mystère. Angélique ne me fuit plus. J'étais content de voir sa rigueur adoucie, Quand nous avons trouvé le roi de Circassie, Et le superbe Ferragus. Tous deux jaloux de mon bonheur extrême, M'ont abordé les armes à la main : J'allais les en punir, mais la beauté que j'aime Par son anneau magique a disparu soudain. Mes rivaux l'ont suivie en vain. Elle avait eu soin de m'apprendre Le chemin qu'elle voulait prendre. Nous nous sommes promis d'être à la fin du jour À la fontaine de l'amour ; Je suis venu trop tôt m'y rendre : Je vais au devant d'elle, ennuyé de l'attendre, Je parcours les lieux d'alentour. L'objet qui m'enchante Ne m'a jamais tant charmé : Que l'amour s'augmente, Par le plaisir d'être aimé. Je songe au bonheur que j'attends. Je vois l'amour qui s'apprête À combler ma félicité ; Je vais jouir de la conquête D'un coeur qui m'a tant coûté. Lorsque des rigueurs inhumaines Ont payé mon amour d'un si cruel tourment, Je n'ai pu sortir de mes chaînes : Puis-je me dégager d'un lien si charmant, Quand je touche à l'heureux moment Où je dois recevoir le prix de tant de peines ? Va, laisse-moi seul dans ces lieux, Angélique pour moi sensible, Veut pour tout autre être invisible ; Va, ne l'empêche point de paraître à mes yeux. Ah ! J'attendrai longtemps ! La nuit est loin encore. Quoi le soleil veut-il luire toujours ? Jaloux de mon bonheur, il prolonge son cours, Pour retarder la beauté que j'adore. Ô nuit, favorisez mes désirs amoureux. Pressez l'astre du jour de descendre dans l'onde ; Dépliez dans les airs vos voiles ténébreux : Je ne troublerai plus par mes cris douloureux Votre tranquillité profonde : Le charmant objet de mes voeux N'attend que vous pour rendre heureux Le plus fidèle amant du monde ; Ô nuit, favorisez mes désirs amoureux. Que ces gazons sont verts ! Que cette grotte est belle ? Ce que je lis m'apprend que l'amour a conduit Dans ce bocage, loin du bruit, Deux amants qui brûlaient d'un ardeur mutuelle. J'espère qu'avec moi l'amour bientôt ici Conduira la beauté que j'aime. Enchantez d'un bonheur extrême, Sur ces grottes bientôt nous écrirons aussi ? Beau lieu, doux asile De nos heureuses amours, Puissiez-vous être toujours Charmant et tranquille. Voyons tout... qu'est-ce que je vois ! Ces mots semblent tracés de la main d'Angélique... Ciel c'est pour un autre que moi Que son amour s'explique. « Angélique engage son coeur ? Médor en est vainqueur ! » Elle m'aurait flatté d'une vaine espérance ? L'ingrate !... N'est-ce point un soupçon qui l'offense ? Médor en est vainqueur ! Non, je n'ai point encor Entendu parler de Médor. Mon amour aurait lieu de prendre des alarmes, Si je trouvais ici le nom De l'intrépide fils d'Aymon, Où d'un autre guerrier célèbre par les armes. Angélique n'a pas osé Avouer de son coeur le véritable maître, Et je puis aisément connaître, Qu'elle parle de moi sous un nom supposé. C'est pour moi seul qu'elle soupire, Elle me l'a trop dit et j'en suis trop certain. Lisons ces autres mots ; ils sont d'une autre main... Qu'ai-je lu... Ciel... Il faut relire... Que Médor est heureux ! Angélique a comblé ses voeux. Ce Médor, quel qu'il soit, se donne ici la gloire D'être l'heureux vainqueur d'un objet si charmant. Angélique a comblé les voeux d'un autre amant ! Elle a pu me trahir !... Non, je ne le puis croire. Non, non, quelque envieux a voulu par ces mots Noircir l'objet que j'aime, et troubler mon repos. J'entends un bruit de musique champêtre. Il faut chercher Angélique en ces lieux. Au premier regard de ses yeux Mes noirs soupçons vont disparaître. Elle s'arrêtera, peut-être, À voir danser au son des chalumeaux Les bergers des prochains hameaux. Que dites-vous ici de Médor, d'Angélique ? Ah ! Je succombe au tourment que j'endure. Où suis-je ? Juste ciel ! Où suis-je malheureux. Où vont-ils ces amants ? Angélique est partie ! Ils sont partis ensemble ! Ils se sont dérobés tous deux à ma vengeance ! Que vois-je infortuné ! J'ai fait mettre en ses mains ce prix de mon courage ; De mon fidèle amour c'est un précieux gage. Ciel ! Ciel ! Puis-je être accablé par un coup plus affreux ! La perfide ! Elle rit de mon désespoir. Je l'aimais d'une amour si tendre, si fidèle. J'ai crû vivre heureux avec elle Hélas ! Quelle félicité ! Taisez-vous, malheureux ; oserez-vous sans cesse Percer mon triste coeur des plus horribles coups ? Malheureux, taisez-vous. Rendez grâce à votre bassesse Qui vous dérobe à mon courroux. Je suis trahi ! Ciel ! Qui l'aurait pû croire ! Ô ciel ! Je suis trahi par l'ingrate beauté Pour qui l'amour m'a fait trahir ma gloire. Ô doux espoir dont j'étais enchanté, Dans quel abîme affreux m'as-tu précipité ! Témoins d'une odieuse flamme Vous avez trop blessé mes yeux. Que tout ressente dans ces lieux L'horreur qui règne dans mon âme. Ah ! Je suis descendu dans la nuit du tombeau ! Faut-il encor que l'amour me poursuive ? Ce fer n'est plus qu'un vain fardeau Pour une ombre plaintive. Quel gouffre s'est ouvert ! Qu'est ce-que j'aperçois ! Quelle voix funèbre s'écrie ! Les enfers arment contre moi Une impitoyable furie. Barbare ! Ah ! Tu me rends au jour ? Que prétends-tu ? Parle... Ô supplice horrible ! Je dois montrer un exemple terrible Des tourments d'un funeste amour. Quel secours vient me dégager De ma fatale flamme ? Ciel ! Sans horreur puis-je songer Au désordre où l'amour avait réduit mon âme ! Errant, insensé, furieux, J'ai fait de ma faiblesse un spectacle odieux ; Quel reproche à jamais ne dois-je point me faire ? Malheureux ! La raison m'éclaire Pour offrir ma honte à mes yeux ! Que survivre à ma gloire est un supplice extrême ! Infortuné Roland, cherche un antre écarté, Va, s'il se peut, te cacher à toi-même Dans l'éternelle obscurité. Allons, courons aux armes. Que la gloire a de charmes ! **** *creator_quinault *book_quinault_roland *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_roland *dist2_quinault_verse_show *id_ASTOLFE *date_1685 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_astolfe Quel charme vous retient dans ce lieu solitaire ? Cet empire en vous seul a mis son espérance : Si vous ne prenez sa défense, Il tombera dans peu de temps Sous une barbare puissance. Songez que vous perdez de précieux instants. Venez couronner votre tête Du laurier immortel qui vous est présenté. Le grand coeur de Roland n'est fait que pour la gloire, Peut-t-il languir dans un honteux repos ? Triomphez de l'amour, il n'est point de victoire Qui montre mieux la vertu d'un héros. Sage et divine fée à qui tout est possible, Vous dont le généreux secours Pour les infortunés se déclare toujours, Au malheur de Roland serez-vous insensible ? Ce héros que l'amour a rendu furieux Traîne une déplorable vie : Son sort qui fût si glorieux Fait autant de pitié qu'il avait fait d'envie. Je sais votre pouvoir, il faut que tout lui cède. Votre soin m'a sauvé de cent périls affreux. N'offririez vous qu'un vain remède Au trouble fatal qui possède Le plus grand des héros et le plus malheureux ? J'attends tout pour Roland de vos soins salutaires. **** *creator_quinault *book_quinault_roland *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_roland *dist2_quinault_verse_show *id_CORIDON *date_1685 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_coridon J'aimerai toujours ma bergère. Mon amour est sincère, J'aimerai toujours ma bergère. J'aimerai toujours ma bergère. Angélique est reine, elle est belle, Mais ses grandeurs ni ses appas Ne me rendraient point infidèle, Je ne quitterais pas Ma bergère pour elle. Ce sont d'heureux amants dont l'histoire est publique Dans tous les hameaux d'alentour. Reposez-vous sur ce lit de verdure. Vous paraissez chagrin ; écoutez à loisir De ces heureux amants l'agréable aventure, Vous l'entendrez avec plaisir. En des lieux où Médor mourait sans assistance Angélique adressa ses pas. Elle sut se servir d'un art dont la puissance Garantit Médor du trépas. On ne peut s'aimer davantage, Jamais bonheur ne fut plus doux. Quand le festin fut prêt, il fallut les chercher ; On eut peine à les arracher De l'endroit charmant où vous êtes. On m'a promis cette belle bergère ; Honorez notre noce, on la fera demain. Nous l'avons trouvé dans ces lieux. Il s'agite. Il pâlit. Il frémit ! Il est moins agité. Son trouble est apaisé. **** *creator_quinault *book_quinault_roland *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_roland *dist2_quinault_verse_show *id_TERSANDRE *date_1685 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_tersandre Allez, laissez-nous, soins fâcheux, Éloignez-vous de nos paisibles jeux. Nous possédons un bien inestimable Qui comblera nos voeux Laissez couler nos jours heureux Dans un loisir doux et durable. Allez, laissez-nous, soins fâcheux Éloignez-vous de nos paisibles jeux. J'ai vu partir du port cette reine si belle... Et Médor avec elle. Elle en fait un grand roi, c'est son unique soin. Ils sont déjà bien loin. Dans les climats les plus heureux du monde Ils vont en paix goûter mille plaisirs. Jusqu'au vent qui règne sur l'onde Tout favorise leurs désirs. Angélique a voulu passer notre espérance. Voyez ce bracelet. Pour le prix de nos soins elle nous l'a donné. J'ai reçu ce don de sa main même Nous fûmes les témoins de son bonheur extrême Elle a voulu nous rendre heureux. Mais quel est ce guerrier ? Aisément on devine Qu'il sort d'une illustre origine. Son coeur souffre peut-être un amoureux martyre Je suis touché de ses douleurs. Il murmure. Ne l'abandonnons pas dans un chagrin si noir. Ses regards sont plus doux. Non, je n'en doute point c'est l'amour qui le blesse. Qui suit les amoureuses lois S'expose à des maux redoutables. Pour deux amants heureux qu'amour fait quelquefois, Il en fait tous les jours plus de cent misérables. J'espère qu'à la fin Nous pourrons adoucir son funeste chagrin. Bénissons l'amour d'Angélique, Bénissons l'amour de Médor. Dans le riche séjour d'une cour magnifique, Puissent-t-ils sur un trône d'or S'aimer comme ils s'aimaient dans ce séjour rustique. **** *creator_quinault *book_quinault_roland *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_roland *dist2_quinault_verse_show *id_LOGISTILLE *date_1685 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_logistille Vos justes voeux sont prévenus ; Déjà par des chemins aux mortels inconnus J'ai fait passer Roland dans cet heureux asile. Le charme d'un sommeil tranquille Suspend le mal de ce héros ; Mais il est difficile De lui rendre un parfait repos. Je puis des éléments interrompre la guerre, Ma voix fait trembler les Enfers. J'impose silence au tonnerre, Et j'éteins le feu des éclairs. Mais je calme avec moins de peine Les vents échappés de leur chaîne, Et j'apaise plutôt l'Océan irrité Qu'un coeur par l'amour agité. Nos efforts vont se redoubler : Allez, éloignez-vous de nos secrets mystères, Vos regards pourraient les troubler. Par le secours d'une douce harmonie Calmons ce grand coeur pour jamais. Rendons-lui sa première paix, Puisse-t-elle chasser l'amour qui la bannie. Heureux qui se défend toujours Du charme fatal des amours ! Rendez à ce héros votre clarté céleste, Divine raison, revenez. Qu'un coeur est malheureux quand vous l'abandonnez Dans un égarement funeste. Ô vous dont le nom plein de gloire Dans la nuit du trépas n'est point enseveli, Vous dont la célèbre mémoire Triomphe pour jamais du temps et de l'oubli. Venez, héroïques ombres, Venez seconder nos efforts : Sortez des retraites sombres Du profond empire des morts. Roland, courez aux armes. Que la gloire a de charmes ! L'amour de ses divins appas Fait vivre au delà du trépas. Modérez la tristesse Qui saisit votre coeur : Quel héros, quel vainqueur Est exempt de faiblesse ? Allez, suivez la gloire. **** *creator_quinault *book_quinault_roland *style_verse *genre_show *dist1_quinault_verse_show_roland *dist2_quinault_verse_show *id_LAGLOIRE *date_1685 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_lagloire Roland il faut armer votre invincible bras. La Terreur se prépare à devancer vos pas Sauvez votre pays d'une guerre cruelle Ne suivez plus l'amour c'est un guide infidèle Non, n'oubliez jamais Les maux que l'amour vous a faits.