**** *creator_regnard *book_regnard_bal *style_verse *genre_comedy *dist1_regnard_verse_comedy_bal *dist2_regnard_verse_comedy *id_GERONTE *date_1696 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_geronte Ah ! Serviteur, mon gendre : Soyez le bien venu. Vous vous faites attendre : Votre retardement allait m'inquiéter, Et ma fille était prête à s'impatienter. La joie et le plaisir... Justement. Tant mieux pour une femme. Allons, c'est fort bien dit. Il a tort. Pour quel sujet, messieurs, criez-vous donc si fort ? Que veut dire cela ? Ah ! Tout beau, c'est mon gendre. Il le sera dans peu. Quoi ! Vous avez perdu ? Plus de vingt mille francs ! Si mon gendre vous doit... Je prétends Que vous soyez payé ; mais, sans plus de colère, Permettez qu'à demain nous remettions l'affaire. Je marie aujourd'hui ma fille, et retiendrai Sur sa dot cet argent, que je vous donnerai. Vous êtes donc joueur ? Mais pourquoi viendrait-il... Que dis-tu là ? Quoi ! Ma fille... On m'enlève ma fille ! Au secours ! Au voleur ! Ah, Valère, c'est vous ! Oh ! Ma fille est à vous. Vous me faites plaisir, monsieur, de me la rendre. Oublions le passé, ma fille ; en cette affaire, Je n'ai point prétendu forcer tes volontés. Pour vous, dont je connais le bien et la famille, Valère, je veux bien que vous ayez ma fille. Nous vous devons assez en ce moment, De nous avoir défait de ce couple normand. **** *creator_regnard *book_regnard_bal *style_verse *genre_comedy *dist1_regnard_verse_comedy_bal *dist2_regnard_verse_comedy *id_LEONORE *date_1696 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_leonore Lisette, que dis-tu de monsieur Sotencour ? De monsieur Sotencour je deviendrais la femme ! À ne t'en point mentir, je suis au désespoir. Oh ! Je n'ai pas le temps. De chagrins trop cuisants j'ai l'âme pénétrée. Pour des Bretons, Monsieur, gardez votre science. Ah ! Laisse-moi, Lisette, en proie à mon malheur. Que vois-je ? C'est Valère ! À quoi m'exposez-vous ? Mon père va venir. Mais que prétendez-vous ? Mais comment ? A toi je m'abandonne. Oh ! Qu'il ne vous dit pas tout ce que le mien pense ! À vos genoux, mon père... Que ne vous dois-je point pour de telles bontés ! **** *creator_regnard *book_regnard_bal *style_verse *genre_comedy *dist1_regnard_verse_comedy_bal *dist2_regnard_verse_comedy *id_VALERE *date_1696 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_valere Non, belle Léonore, Je n'ai pu résister au feu qui me dévore ; Et puisqu'on rompt les nouds qui nous avaient liés, Je viens, dans ce moment, expirer à vos pieds. Pardonnez à mon zèle. Vous prouver mon amour. Pour détourner l'hymen qu'on veut faire en ce jour, Souffrez que cet amour soit en droit de tout faire. Ah, madame ! Aujourd'hui secondez nos amours ; Évitez d'un rival l'odieuse poursuite ; Ce soir, pendant le bal, livrez-vous à sa suite. De Merlin vous saurez pleinement... Ah, madame !... Monsieur, pour Léonor, n'ayez aucune peur ; Loin qu'on veuille lui faire aucune violence, Contre un hymen injuste on a pris sa défense. Que très civilement Je viens ici vous dire, en parlant à vous-même, Que Léonor, pour vous, sent une haine extrême ; Qu'elle mourrait plutôt que... Si vous ne m'en croyez, croyez-en ce billet. Monsieur... **** *creator_regnard *book_regnard_bal *style_verse *genre_comedy *dist1_regnard_verse_comedy_bal *dist2_regnard_verse_comedy *id_LISETTE *date_1696 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_lisette Ah, Merlin ! Te voilà La bouteille à la main ! Que diantre fais-tu là ? Tout est perdu, Merlin ; Léonor se marie. Monsieur de Sotencour, pour nous faire enrager, De Falaise à Paris vient par le messager : Il arrive aujourd'hui ; et, pour lui faire fête, Hors ma maîtresse et moi, tout le monde s'apprête. Pour faire un plein régal, Ce soir, avant la noce, on donne ici le bal. Autant vaut, mon enfant. Ce Normand a, dit-il, plus de cent mille écus ; Et, pour faire un mari, c'est autant de vertus. Elle se désespère, S'arrache les cheveux. Il peut donc maintenant, puisque l'affaire est faite, Mourir quand il voudra. N'as-tu point de remède à ce mal si pressant ? Quelque élixir heureux, quelque once d'émétique ? Et j'ai fait le dragon, Moi. J'attends même encore un mien parent Gascon, À qui j'ai fait le bec, et qui, ce soir, s'engage À venir traverser ce maudit mariage. C'est un fourbe, un fripon, à peu près comme toi. C'est lui. Bon ! Cela ne se peut. Comment pouvoir entrer ? Tout le monde au logis vous connaît l'un et l'autre. On me l'a dit ainsi. Je suis prête à tout faire. Depuis que mon mari, par grâce singulière, D'un surtout de sapin, que l'on appelle bière, Dont on sort rarement, a voulu se munir, J'ai fait vou d'être veuve, et je le veux tenir. Une veuve a raison. J'aime mieux, prix pour prix, Deux amants comme il faut, que cinquante maris. Un époux est un vin difficile à revendre ; On peut en essayer, niais il n'en faut point prendre. Je veux à les servir m'employer tout entière : Ce monsieur Bas-normand me choque la visière. Au diantre la bégueule, Avec son Sotencour : voyez comme elle gueule ! L'affaire est dans sa crise. Le bourreau t'en fasse un qui te serre la gorge, Maudit provincial ! Assez mal : elle dit Qu'elle ne fait la nuit que tourner dans son lit. Sans cesse elle soupire. Tout est feinte, monsieur, souvent dans une fille : Ne vous y fiez pas. L'une parait gentille, Pour savoir se servir d'une beauté d'emprunt, Mettre un visage blanc sur un visage brun ; L'autre, de faux cheveux compose sa coiffure ; Cette autre de ses dents bâtit l'architecture ; Celle-ci doit sa taille à son patin trompeur, Et l'autre ses tétons à l'art de son tailleur. Des charmes apparents on est souvent la dupe, Et rien n'est si trompeur qu'animal porte-jupe. Je ne dis pas cela ; mais le monde est si faux ! Une fille toujours a quelque fer qui loche. Ah, la belle union ! Qui ne dit mot, consent, Vous êtes avocat ? Monsieur est prévoyant. Voilà ce qui s'appelle un garçon fait au tour ! Et de Mathieu Crochet, qu'en dites-vous, madame ? Oh ! Qu'il ne vous tient pas encore en son pouvoir ! Valère n'est pas homme à quitter la partie ; Il faut qu'il vous épouse, où j'y perdrai la vie. Que cherchez-vous, monsieur, avec cet équipage ? Tant mieux pour vous, monsieur, j'en ai l'âme ravie ; Mais nous ne sommes point en goût de symphonie : Laissez-nous, s'il vous plaît, avec tous nos ennuis. Je le crois bien. Pour la profession, voilà de grands talents ! Elle n'en est pas loin. Ne le renvoyons pas, puisqu'il vient de si loin. Oh ! Vous aurez grand-peine, avec votre industrie, À faire ici chanter deux amants en partie. Ne peut-on point l'entendre ? Madame, un air ou deux calment bien la douleur. Et Merlin ! Je ferai sentinelle. Gare ! Tout est perdu, j'aperçois votre père. Non, non, ce n'est pas encor lui. Vite, vite, rentrez, monsieur de l'instrument. Ah, Merlin ! Pour le coup, c'est Géronte en personne. C'est un musicien bas-breton ! Entre nous, Cela ne se dit point. Vous en jouerez fort mal ; L'instrument est breton. Faites toujours porter votre instrument là-haut. Bon, je sais des maris, qui, pour éviter noise, N'ont jamais approché leurs femmes d'une toise, Et qui ne laissent pas d'avoir en leur maison Un grand nombre d'enfants qui portent tous leur nom. Eh ! Que faut-il de plus pour toucher une fille ? Ah ! Tout beau : dans ce lieu point de bruit, je vous prie ; Monsieur est honnête homme, et qui vous paiera bien. Un Gascon n'est pas homme À venir, sans sujet, demander une somme. Donnez-lui seulement deux ou trois cents écus. Hé ! De grâce, monsieur ! Entre nous, Vous avez d'un joueur acquis la renommée ; Et le feu, comme on dit, ne va point sans fumée. Le cousin est masqué mieux que personne en France ; Il est tout à manger : les femmes, dans le bal, Le prendront pour l'Amour en propre original. Oh ! Le petit lutin ! Qu'il va blesser de coeurs ! **** *creator_regnard *book_regnard_bal *style_verse *genre_comedy *dist1_regnard_verse_comedy_bal *dist2_regnard_verse_comedy *id_MERLIN *date_1696 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_merlin Me voici dans Charonne, et voilà le logis Où l'amour nous conduit : gardons d'être surpris, Il fait, ma foi, bien chaud, j'ai bien eu de la peine, Je suis venu sans boire. Ouf ! Je suis hors d'haleine. Je risque dans ce lieu bien plus qu'au cabaret. Monsieur Géronte a l'air d'un petit indiscret ; S'il me voit, ce vieillard m'éconduira peut-être Fort incivilement. D'ailleurs aussi mon maître Est un autre brutal qui n'entend point raison, Et veut être introduit ce soir dans la maison. Entre ces deux écueils, je le donne au plus sage À pouvoir se sauver ici de quelque orage. Qu'on est fou ! Pour un autre aller risquer son dos ! Ah ! Qu'un grand philosophe a dit bien à propos Qu'un bon valet était une pièce bien rare ! On dit que pour la noce ici tout se prépare. Je veux, en tapinois, faire la guerre à l'oil. Déjà la nuit commence à s'habiller de deuil. Lisette dans ces lieux m'a promis de se rendre Pour savoir quel parti mon maître pourra prendre. Mais j'entrevois quelqu'un. Vous venez à propos. Ils me prennent sans doute ici pour l'économe : Profitons de l'erreur, faisons le majordome. Oui, je me donne au diable ; Ce gibier est charmant ; et je le garantis Bourgeois, et né natif en plaine Saint-Denis. Oh ! Je connais vos tours. Qu'il vous souvienne Qu'un jour, étant chez vous, par malheur la garenne S'ouvrit, et qu'aussitôt on vit tous vos garçons S'armer habilement de broches, de bâtons, Et qu'ils eurent grand-peine, avec cet air si brave, À faire rembucher au fond de votre cave, Et dans votre grenier, tous les lapins fuyards, Qu'on voyait dans la rue abondamment épars. Donnez-moi deux perdrix : allez coucher en broche, Et souvenez-vous bien, vous et vos galopins, De mieux, à l'avenir, enfermer vos lapins. Entrez. Pour vous, monsieur, qui portez la vendange, Vous ne valez pas mieux ; on ne perd rien au change. C'est là tout mon vin ? On est bien tous les deux. Voyons. Sans vous déplaire, Cette bouteille-ci me parait bien légère, Vous êtes un fripon, un scélérat. Un arabe, un voleur. Sans parler de la colle, Ni des ingrédients dont votre art nous désole, Je vous y tiens : voilà, monsieur le gargotier, Des bouteilles qui sont faites d'un triple osier. Ah, monsieur le pendard ! Se peut-il volerie aussi haute ? De l'or et des grandeurs, je n'en demande pas : Juste ciel ! Seulement fais qu'avant mon trépas Je puisse de mes yeux voir trois de ces corsaires, Ornant superbement trois bois patibulaires, Pour prix de leurs larcins, en public élevés, Danser la sarabande à deux pieds des pavés ! Voilà les voux ardents que fait pour votre avance Le plus sincère ami que vous ayez en France. Adieu.... Laissez-m'en deux, comme un échantillon, Pour montrer qu'à bon droit vous passez pour fripon. Je l'ai fait à dessein. Hippocrate commande, Et dit en quelque endroit que, pour se bien porter, Il se faut quelquefois dérober un souper. Si toute cette troupe, et celui qui l'envoie, Etait au fond de l'eau, que j'en aurais de joie ! Voilà la noce en branle. En t'attendant, tu vois que je me désennuie. Que j'en ai de chagrin ! On donne ici le bal ? L'affaire est donc finie ? Morbleu ! J'entre en furie, En songeant qu'un morceau si tendre et si friand Doit tomber sous la main d'un maudit Bas-normand, Et de Falaise encor. Dis-moi : monsieur Géronte, Père de Léonor, ne meurt-il point de honte ? Et que dit ta maîtresse ? Autant en fait Valère. À table, aux Entonnoirs, dans un grand embarras, Le pauvre diable attend sa vie ou son trépas. Quoi ! Ma pauvre Lisette, Laisserons-nous crever un pauvre agonisant ? Mais toi, ne peux-tu rien tirer de ta boutique ? J'ai fait le diable à quatre. Et quel est ce Gascon que tu mets dans l'emploi ? Comme moi, des fripons ! Fijac seul me ressemble. Je le verrai, nous agirons ensemble. Si Valère pouvait seulement se montrer... Ne sais-tu pas encor quelle adresse est la nôtre ? On m'a dit que ce soir on doit danser, chanter. J'en saurai profiter. Aide-nous seulement. Et moi je te promets que si, dans cette affaire, Mon maître, plus heureux, épouse incognito, Je pourrai t'épouser de même ex abrupto. Oui-da, l'état de veuve est une douce chose : On a plusieurs amants, sans que personne en glose ; Et l'on fait justement, du soir jusqu'au matin, Comme ces fins gourmets qui vont goûter le vin. Sans acheter d'aucun, à chaque pièce on tâte : On laisse celui-ci de peur qu'il ne se gâte ; On ne veut pas de l'un, parce qu'il est trop vert, Celui-ci trop paillet, cet autre trop couvert ; D'un tel vin la couleur est malade et bizarre ; Cet autre, dans le chaud, peut tourner à la barre ; L'un est trop plat au goût, l'autre trop pétillant ; Et ce dernier enfin a trop peu de montant. Ainsi, sans rien choisir, de tout on fait épreuve : Et voilà justement comme fait une veuve. Si tu voulais de moi faire un petit essai, J'ai du montant de reste, et le vin assez gai. Mais je m'arrête trop, et je laisse mon maître Se distiller en pleurs, et s'enivrer peut-être. Je te quitte, et je vais arrêter ses transports. Si Lisette est pour nous, nous sommes assez forts. Pour attraper un rossignol, Ré mi fa sol, Je disais un jour à Nanette : Il faut aller au bois ; mais chut ! Mi fa sol ut. Je me trouvai dans sa cachette ; Le rossignol y vint aussi, Mi ré ut si ; Et sitôt qu'il fut sur la branche, Prêt à chanter de son bon gré, Sol fa mi ré, Elle le prit de sa main blanche, Et puis dans sa cage le mit, La sol fa mi. Vous voyez un Breton prêt à vous rendre hommage. Depuis plus de vingt ans je rôde l'univers, Où je fais admirer l'effet de mes concerts. Quand vous me connaîtrez... vous saurez qui je suis. Je suis un musicien rare, Charmé de mon savoir, gueux, ivrogne et bizarre. Voudriez-vous m'entendre ? Tant mieux : je vous voudrais encor désespérée. C'est comme je la veux, Pour donner à mon art un exercice heureux. J'ai tout ce qu'il vous faut, autant qu'homme de France. Tout Breton que je suis, je sais votre besoin. Bans un concert d'hymen, lorsque quelqu'un discorde, Je sais juste baisser ou hausser une corde ; Nul ne sait de l'amour mieux le diapason, Ni mettre, comme moi, deux cours à l'unisson. J'ai dans cet étui-là, madame, un instrument Qui calmerait bientôt vos maux, assurément : Il est doux, amoureux, insinuant et tendre, Et qui va droit au cour. Écoutez-le, de grâce, un seul moment sans peine ; Et, s'il ne vous plaît pas, soudain je le rengaine. Cet instrument, madame, est-il de votre goût ? Point du tout. Je suis un Bas-breton. Rentrez vite. Maugrebleu de la masque ! Allons rouvrir l'étui. C'est Lisette, monsieur, qui cause ce vacarme. Fais mieux le guet au moins : une seconde alarme Démonterait, morbleu, l'instrument pour toujours. Et rentrez. Oui, vous êtes un sot en bécarre, en bémol, Par la clef d'F ut fa, C sol ut, G ré sol. De la sorte insulter la musique bretonne ! Fat, animal, Vil carabin d'orchestre, atome musical, Par la mort... Tenez-moi, je vous prie ; Si j'échappe une fois, je veux avoir sa vie. Laissez... Comment ! Me soutenir que mon air est pillé ! Un air délicieux, que j'estime, que j'aime, Et que j'ai pris plaisir à composer moi-même Dans Quimper-Corentin. Pour vous servir, monsieur, De grâce, Je ne puis m'arrêter... Il faut... Vous seriez trop longtemps, monsieur, à l'accorder ; Et, de plus, mon valet a la clef dans sa poche. Et tant soit peu brutal : Vous l'entendrez tantôt, je me ferai connaître ; Et vous verrez pour lors quel homme je puis être. Je cherche à me produire aux yeux d'habiles gens. Volontiers : j'y prétends figurer comme il faut. Et je m'introduirai de moi-même au soupé. Ma foi, nous et l'étui, l'avons bien échappé. Monsieur, je viens vous dire Que mon concert est prêt. Monsieur, laissez-la dire ; elle a perdu l'esprit. Place à Mathieu Crochet. L'honnête homme, morbleu ! Vive monsieur Géronte ! Ma foi, sans moi, la belle en avait pour son compte. Puisque tout est d'accord maintenant entre vous, Rions, chantons, dansons, et divertissons-nous. Un jour de printemps, Tout le long d'un verger, Colin va chantant, Pour ses maux soulager : Ma bergère, laisse-moi, La la la la, rela, rela : Ma bergère, laisse-moi Prendre un tendre baiser. La belle, à l'instant, Répond à son berger : Tu veux, en chantant, Un baiser dérober ? Si mon air breton A su vous divertir, Messieurs, d'un haut ton, Daignez nous applaudir : Mais s'il ne vous plaisait pas, La la la la, rela, rela ; Mais s'il ne vous plaisait pas, Dites-le-nous tout bas. **** *creator_regnard *book_regnard_bal *style_verse *genre_comedy *dist1_regnard_verse_comedy_bal *dist2_regnard_verse_comedy *id_MATHIEUCROCHET *date_1696 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_mathieucrochet Est-elle brune ou blonde ? Oh ! Cousin, n'allez pas acheter chat en poche. Pour savoir si la belle est droite ou de travers, Faites-la visiter avant par des experts. On dit qu'à forligner il a propension. Le cousin me connaît. Oh ! Je ne suis pas cruche, Tel que vous me voyez. Oh ! Quand on a du code acquis quelque teinture, Près des femmes de reste on sait la procédure : Nous autres du barreau, nous sommes des gaillards. Et de plus, maître ès arts. Depuis trois jours je jeûne, afin d'être capable De pouvoir dignement faire figure à table. Me voilà, mon cousin, dans mon habit de masque. N'est-il pas vrai ? Qu'on s'y frotte... on verra. Laissez-moi faire ; allez, je ne suis pas un sot. Je vais plus qu'on ne veut, quand on m'a mis en danse. Allons, ferme, monsieur, il est temps qu'on commence. C'est à nous de danser et d'entamer le bal. Adieu, messieurs, adieu. **** *creator_regnard *book_regnard_bal *style_verse *genre_comedy *dist1_regnard_verse_comedy_bal *dist2_regnard_verse_comedy *id_MONSIEURGRASSET *date_1696 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_monsieurgrasset Monsieur, voilà le rôt. Voilà douze poulets à la pâte nourris ; Autant de pigeons gras, dont les culs sont farcis ; Poules de Caux, pluviers, une demi-douzaine De râles de genêt, six lapins de garenne ; Deux jeunes marcassins, avec quatre faisans : Le tout est couronné de soixante ortolans ; Et des perdrix, morbleu ! D'un fumet admirable. Sentez plutôt. Quel baume ! Monsieur ! Je ne mérite pas, monsieur, un tel reproche. Qui me paiera ma viande ? **** *creator_regnard *book_regnard_bal *style_verse *genre_comedy *dist1_regnard_verse_comedy_bal *dist2_regnard_verse_comedy *id_MONSIEURLAMONTAGNE *date_1696 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_monsieurlamontagne Monsieur, voilà le vin. Tout ; on n'est pas un fripon. Il faut être en ce monde, ou marchand, ou larron. Monsieur, Vous me rendez confus. Vous avez des bontés ! Mais ce n'est pas ma faute. Le marchand.... Vous avez pris mon vin ! **** *creator_regnard *book_regnard_bal *style_verse *genre_comedy *dist1_regnard_verse_comedy_bal *dist2_regnard_verse_comedy *id_GILLETTE *date_1696 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_gillette De la joie ! Ah, Lisette ! À la fin, dans la cour, Arrive avec fracas monsieur de Sotencour : Monsieur de Sotencour ! Je l'ai vu de mes yeux descendre de cheval : Il amène un cousin, un grand original, Qu'on avait mis en croupe ainsi qu'une valise. Mais les voici tous deux. Au secours ! Au secours ! Votre fille, on l'emporte ; Des carêmes-prenants lui font passer la porte. Je dis que quatre hommes, là-bas, La font aller, monsieur, plus vite que le pas. Oui, monsieur. Non, vous dis-je. Et non ; je n'ai pas la berlue, Je viens de la quitter à l'instant dans la rue.