**** *creator_voltaire *book_voltaire_deuxtonneaux *style_verse *genre_opera comique *dist1_voltaire_verse_opera comique_deuxtonneaux *dist2_voltaire_verse_opera comique *id_GLYCERE *date_(inc *sexe_masculin *age_jeune *statut_exterieur *fonction_autres *role_glycere Pardonne, chère soeur, à mes sens éblouis Je me suis arrêtée a regarder Daphnis ; J'étais hors de moi-même, en extase, en délire ; Et je n'avais qu'un sentiment. Va, tout ce que je te puis dire, C'est que je t'en souhaite autant. À Grégoire ! Que veut-elle me dire ? Elle me fait trembler. L'amour est trop timide, et mon coeur est trop tendre. Ces rites sont d'aimer ; quel besoin d'un serment Pour remplir un devoir si cher et si durable ? Ce serment dans mon coeur constant, inaltérable, Est écrit par le sentiment En caractère ineffaçable. Hélas ! Si vous voulez, ma bouche en fera cent ; Je les répéterai tous les jours de ma vie ; Et n'allez pas penser que le nombre m'ennuie : Ils seront tous pour mon amant. Je jure une haine implacable À ce vilain magot, À ce fat, à ce sot ; Il m'est insupportable. Je jure une haine implacable. À ce fat, à ce sot. Oui, mon père, oui, mon père, J'aimerais mieux en enfer Épouser Lucifer. Qu'on n'irrite point ma colère ; Oui, je verrais plutôt le peu que j'ai d'appas Dans la gueule du chien Cerbère, Qu'entre les bras Du vilain qui croit me plaire. Ah ! L'horreur ! Ôte-toi de mes yeux ; ton seul aspect m'afflige. Retire-toi, te dis-je ; Tu me donnerais des vapeurs. Je ne puis te souffrir : je te l'ai dit, je pense, Assez net, assez clairement. Va-t-en, ou je m'en vais. Tu ne t'en vas point ; je m'enfuis : Pour être loin de toi j'irais au bout du monde. Qu'est-il donc arrivé ? qu'ai-je fait ? qu'ai-je dit ? À l'amant que j'adore aurai-je pu déplaire ? Hélas ! j'aurais perdu l'esprit ! L'amour fit mon hymen ; mon coeur s'en applaudit : Vous le savez, grands dieux ! si ce coeur est sincère. Mais dès le second coup de vin Qu'à cet autel on m'a fait boire, Mon amant est parti soudain, En montrant l'humeur la plus noire ; Attachée à ses pas j'ai vainement couru. Où donc est-il allé ? Ne l'avez-vous point vu ? Cher amant, vole dans mes bras : Dieu de mes sens, dieu de mon âme, Animez, redoublez mon éternelle flamme... Ah ! ah ! ah ! cher époux, ne te détourne pas ; Tes yeux sont-ils fixés sur mes yeux pleins de larmes ? Ton coeur répond-il à mon coeur ? Du feu qui me consume éprouves-tu les charmes ? Sens-tu l'excès de mon bonheur ? Ah ! j'en mourrai, mon père. Ah ! ma soeur, je suis morte ! Je n'en puis revenir. Hélas ! quel intérêt mon coeur put-il y prendre ? L'ai-je pu remarquer ? Je ne voyais plus rien. Ah ! de celui d'amour je n'avais pas besoin ; J'idolâtrais sans lui mon amant et mon maître. Temple affreux ! coupe horrible ! Ah ! Grégoire ! ah ! le traître ! Qu'il a pris un funeste soin ! Ma soeur, ma chère soeur, mon coeur désespéré Se ranime par toi, reprend un nouvel être ; C'est Daphnis que je vois paraître ; C'est Daphnis qui me rend au jour. **** *creator_voltaire *book_voltaire_deuxtonneaux *style_verse *genre_opera comique *dist1_voltaire_verse_opera comique_deuxtonneaux *dist2_voltaire_verse_opera comique *id_PRESTINE *date_(inc *sexe_masculin *age_jeune *statut_exterieur *fonction_autres *role_prestine Eh ! Quoi donc ! Rien n'est prêt au temple de Bacchus ? Nous restons au filet ! Nos pas sont-ils perdus ? On ne fait rien ici quand on a tant à faire ! Ma soeur et son amant, mon bonhomme de père, Et celui de Daphnis, femmes, filles, garçons, Arrivent à la file, en dansant aux chansons. Ici je ne vois rien paraître. Réponds donc, Grégoire, réponds ; Mène-moi voir l'autel et monsieur le grand-prêtre. Tu ris. Toi ? Toi, prêtre de Bacchus ? Eh bien ! soit, j'aime autant que ce soit toi qu'un autre. Hélas ! très volontiers. Va vite... Avancez donc, mon père, mon beau-père, Ma chère soeur, mon cher beau-frère, Ah ! Que vous marchez lentement ! Cet air grave est, dit-on, décent : Il est noble, il a de la grâce ; Mais j'irais plus vivement Si j'étais à votre place, Il s'agit bien de fredonner ; Ah ! Vous avez, je pense, assez d'autres affaires. Savez-vous à quel homme on a voulu donner Le soin de célébrer vos amoureux mystères ? À Grégoire. Ils aiment à chanter, et c'est là leur folie. Ne parviendrai-je point à faire ma partie ? Ces gens-là sur un mot vous font vite un concert ; Et ce qu'en eux surtout je révère et j'admire, C'est qu'ils chantent parfois sans avoir rien à dire : Ils nous ont sur-le-champ donné d'un quatuor. À mon oreille il plaisait fort ; Et, s'ils avaient voulu, j'aurais fait la cinquième. Mais on me laisse là ; chacun pense à soi-même. Le premier mari que j'aurai, Ah ! Grands dieux, que je chanterai ! On néglige ma personne, On m'abandonne. Le premier mari que j'aurai, Ah ! Grands dieux, que je chanterai ! Auprès de votre amant qui peut donc vous troubler ? Nulle crainte en tel cas ne pourrait me surprendre. Le premier mari que j'aurai, Ah ! Bon dieu, que je chanterai ! On néglige ma personne, On m'abandonne. Le premier mari que j'aurai, Ah ! Grands dieux, que je chanterai ! Ah ! Ma soeur ! Non, je ne rirai plus ; coulez, coulez, mes pleurs. Mon père, vous avez beaucoup d'expérience, Vous raisonnez on ne peut mieux : Je n'ai ni raison ni science, Mais j'ai des oreilles, des yeux. De ce temple sacré j'ai vu la balayeuse Qui d'une voix mystérieuse A dit à ma grand'soeur, avec un ton fort doux : Quand on vous mariera, prenez bien garde à vous. J'avais fait peu de cas d'une telle parole ; Je ne pouvais me défier Que cela put signifier Que ma grand'soeur deviendrait folle. Et puis je me suis dit (toujours en raisonnant) : Ma soeur est folle cependant. Grégoire est bien malin : il pourchassa Glycère, Il n'en eut qu'un refus : il doit être en colère. Il est devenu grand seigneur : On aime quelquefois à venger son injure. Moi, je me vengerais si l'on m'ôtait un coeur. Voyez s'il est quelque valeur Dans ma petite conjecture. Mon père, vous avez beaucoup d'expérience, Vous raisonnez on ne peut mieux : Je n'ai ni raison ni science, Mais j'ai des oreilles, des yeux. De ce temple sacré j'ai vu la balayeuse Qui d'une voix mystérieuse A dit à ma grand'soeur, avec un ton fort doux : Quand on vous mariera, prenez bien garde à vous. J'avais fait peu de cas d'une telle parole ; Je ne pouvais me défier Que cela put signifier Que ma grand'soeur deviendrait folle. Et puis je me suis dit (toujours en raisonnant) : Ma soeur est folle cependant. Grégoire est bien malin : il pourchassa Glycère, Il n'en eut qu'un refus : il doit être en colère. Il est devenu grand seigneur : On aime quelquefois à venger son injure. Moi, je me vengerais si l'on m'ôtait un coeur. Voyez s'il est quelque valeur Dans ma petite conjecture. Réjouissez-vous tous. N'importe, Je veux que vous dansiez avec mon père et moi. Je suis gaie et sensée, et je sais votre affaire ; Soyez tous bien contents. Avant de parler je veux chanter, Car j'ai bien des choses à dire. Ma soeur, je viens vous apporter De quoi soulager votre martyre. Avant de parler je veux chanter, Avant de parler je veux rire : Et quand j'aurai pu tout vous conter, Tout comme moi vous voudrez chanter, Comme moi je vous verrai rire. Au temple des plaisirs. D'abord, ma pauvre soeur, il faut vous faire entendre Que vous avez fait fort mal De ne nous pas apprendre Que de ce beau Daphnis Grégoire était rival. Je vous l'avais bien dit, Grégoire est un vaurien, Bien plus dangereux qu'il n'est tendre. Sachez que dans ce temple on a mis deux tonneaux Pour tous les gens que l'on marie : L'un est vaste et profond ; la tonne de Cîteaux N'est qu'une pinte auprès ; mais il est plein de lie ; Il produit la discorde et les soupçons jaloux, Les lourds ennuis, les froids dégoûts, Et la secrète antipathie : C'est celui que l'on donne, hélas ! à tant d'époux, Et ce tonneau fatal empoisonne la vie. L'autre tonneau, ma soeur, est celui de l'amour ; Il est petit... petit... on en est fort avare ; De tous les vins qu'on boit c'est, dit-on, le plus rare. Je veux en tâter quelque jour. Sachez que le traître Grégoire Du mauvais tonneau tour à tour Malignement vous a fait boire. La servante du temple Est une babillarde ; elle m'a tout conté. Eh ! Lisez moins, mon père ; Et laissez-moi parler. Dès que j'ai su le fait, Au bon vin de l'amour j'ai bien vite en secret Couru tourner le robinet ; J'en ai fait boire un coup à l'amant de Glycère : D'amour pour toi, ma soeur, il est tout enivré, Repentant, honteux, tendre ; il va venir. Il rosse Le méchant Grégoire à son gré. Et moi, qui suis un peu précoce, J'ai pris un bon flacon de ce vin si sucré, Et je le garde pour ma noce. **** *creator_voltaire *book_voltaire_deuxtonneaux *style_verse *genre_opera comique *dist1_voltaire_verse_opera comique_deuxtonneaux *dist2_voltaire_verse_opera comique *id_DAPHNIS *date_(inc *sexe_masculin *age_jeune *statut_exterieur *fonction_autres *role_daphnis Eh ! Qu'importe, grands dieux ! Tout m'est bon, tout m'est précieux ; Tout est égal ici quand mon bonheur approche. Si Glycère est à moi, le reste est étranger. Qu'importe qui sonne la cloche, Quand j'entends l'heure du berger ? Rien ne peut me déplaire, et rien ne m'intéresse : Je ne vois point ces jeux, ce festin solennel, Ces prêtres de l'hymen, ce temple, cet autel ; Je ne vois rien que la déesse. Allez, j'en aurai soin ; ne crains rien, bonne femme. Je jure par les dieux, et surtout par Glycère, De l'aimer à jamais comme j'aime en ce jour. Toutes les flammes de l'amour Ont coulé dans ce vin quand j'ai vidé mon verre. Ô toi qui d'Ariane as mérité le coeur, Divin Bacchus, charmant vainqueur, Tu règnes aux festins, aux amours, à la guerre. Divin Bacchus, charmant vainqueur, Je t'invoque après ma Glycère. Descends, Bacchus, en ces beaux lieux ; Des Amours amène la mère ; Amène avec toi tous les dieux ; Ils pourront brûler pour Glycère. Je ne serai point jaloux d'eux ; Son coeur me préfère, Me préfère, me préfère aux dieux. Qu'ai-je entendu ! Grands dieux ! Est-ce vous qui parlez, ma Glycère ? Quoi ! C'est donc tout de bon ? Eh ! Qu'est-il arrivé ? Dieux puissants, dieux vengeurs, En étiez-vous jaloux ? M'ôtez-vous ce que j'aime ? Ma charmante maîtresse, idole de mes sens, Reprends les tiens, rentre en toi-même ; Vois Daphnis à tes pieds, les yeux chargés de pleurs. Prétends-tu m'éprouver par ces affreux ennuis ? As-tu voulu jouir de ma douleur profonde ? Oui, Prestine a raison. Allez tous, laissez-moi le soin De punir ici cet infâme ; A ce monstre ennemi je veux arracher l'âme. Laissez-moi. Oui, Prestine a raison. Allez tous, laissez-moi le soin De punir ici cet infâme ; À ce monstre ennemi je veux arracher l'âme. Laissez-moi. Ô douleur ! Ô transports jaloux ! Holà ! Hé ! Monsieur le grand-prêtre, Monsieur Grégoire, approchez-vous. C'est moi ; me connais-tu ? Tu vas donc me connaître ! Tu mourras de ma main ; je vais t'assommer, traître ! Je vais t'exterminer, fripon ! Va, ce fer que tu vois en manquera bien plus ! Il faut punir ta lâche audace : Indigne suppôt de Bacchus, Tremble, et rends-moi ma femme. Non, tu ne l'auras pas ; Mais c'est toi qui me l'as ravie ; C'est toi qui l'as changée, et presque dans mes bras : Elle m'aimait plus que sa vie Avant d'avoir goûté ton vin. On connaît ton esprit malin ; A peine a-t-elle bu de ta liqueur mêlée, Sa haine contre moi soudain s'est exhalée ; Elle me fuit, m'outrage, et m'accable d'horreurs. C'est toi qui l'as ensorcelée ; Tes pareils dès longtemps sont des empoisonneurs. Oui, perfide ! à la rage. Non, toi seul as tout fait : Tu mets à mon bonheur un invincible obstacle. Je crois que dans l'instant à mon juste dépit, Lâche, ton sang va satisfaire. Ô ciel ! Est-il bien vrai ? Mon cher ami Grégoire, Parle ; que faut-il faire ? Écoute, malheureux beau-père, Tu m'as donné pour femme une Mégère ; Dès qu'on la voit on s'enfuit ; Sa laideur la rend plus fière ; Elle est fausse, elle est tracassière ; Et, pour mettre le comble à mon destin maudit, Veut avoir de l'esprit. Je fus assez sot pour la prendre ; Je viens la rendre : Ma sottise finit... Le mariage Est heureux et sage Quand le divorce le suit. Beau-père, pour jamais je renonce à la voir : Je m'en vais voyager loin d'elle... Adieu... Bonsoir. Ah ! Je meurs à tes pieds et de honte et d'amour. Chantons tous cinq, en ce jour d'allégresse, Du bon tonneau les effets merveilleux. **** *creator_voltaire *book_voltaire_deuxtonneaux *style_verse *genre_opera comique *dist1_voltaire_verse_opera comique_deuxtonneaux *dist2_voltaire_verse_opera comique *id_GREGOIRE *date_(inc *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_gregoire Allons, enfants, à qui mieux mieux ; Jeunes garçons, jeunes fillettes, Parez cet autel glorieux ; Trémoussez-vous, paresseux que vous êtes : Mettez-moi cela Là, Rendez ce buffet Net ; Songez bien à ce que vous faites. Allons, enfants, à qui mieux mieux ; Trémoussez-vous, paresseux que vous êtes : Songez que vous serrez les belles et les dieux. Pardon, j'ai du chagrin. Va, j'ai bien du souci. Nous attendons la noce, et mon maître m'ordonne De représenter sa personne, Et d'unir les amants qui seront envoyés De tous les lieux voisins pour être mariés. Ah ! j'enrage. Non, il est fort vilain. Il me déplaît beaucoup. Qu'il est laid ! Non. La future ? Oui... la future... passe... elle est assez jolie ; Mais c'est un mauvais coeur, tout plein de perfidie, D'ingratitude, de fierté. Comment ? Que dis-tu là ? Petite, Tremble que ce mystère ici soit révélé ; C'est le secret des dieux, crains qu'on ne le débite : Aussitôt qu'on en a parlé, Apprends qu'on meurt de mort subite. Cesse tes discours familiers, Réprime ta langue maudite, Et respecte les dieux et les cabaretiers. Allons, reprenez votre ouvrage ; Servons bien ces heureux amants... Le dépit et la rage Déchirent tous mes sens. Hâtons ces heureux moments ; Courage, courage : Cognez, frappez, partez en même temps : Suspendez ces festons, étendez ce feuillage ; Que les bons vins, les amours, Nous donnent toujours Sous ces charmants ombrages D'heureuses nuits et de beaux jours. J'enrage, J'enrage. Je me vengerai ; Je les punirai : Ils me paieront cher mon outrage. Hâtons leurs heureux moments ; Cognez, frappez, partez en même temps. J'enrage, J'enrage. Ah ! j'aperçois de loin cette noce en chemin. La petite soeur de Glycère Est toujours à tout la première ; Elle s'y prend de bon matin. Cette rose est déjà fleurie, Elle a précipité ses pas. La voici... ne dirait-on pas Que c'est elle que l'on marie ? Le grand-prêtre, c'est moi. Moi, dis-je. Et fait pour cet emploi. Quel étonnement est le vôtre ? Je suis vice-gérant dans ce lieu plein d'appas. Je conjoins les amants, et je fais leurs repas. Ces deux charmants ministères, Au monde si nécessaires, Sont sans doute les premiers. J'espère quelque jour, ma petite Prestine, Dans cette demeure divine Les exercer pour vous. Je vois nos gens venir ; je vais prendre à l'instant Mes habits de cérémonie. Il faut qu'a tous les yeux Grégoire justifie Le choix qu'on fait de lui dans un jour si brillant. Futur, et vous, future, Qui venez allumer à l'autel de Bacchus La flamme la plus belle et l'ardeur la plus pure, Soyez ici très bien venus. D'abord, avant que chacun jure D'observer les rites reçus, Avant que de former l'union conjugale, Je vais vous présenter la coupe nuptiale. Que ces deux gens heureux redoublent ma colère ! Dieux ! Qu'ils seront punis... Buvez, belle Glycère, Et buvez l'amour à longs traits. Buvez, tendres époux, vous jurerez après : Vous recevrez des dieux des faveurs infinies. Rendez-moi cette coupe. Eh quoi ! Vous frémissez ! Çà, jurez à présent ; vous, Daphnis, commencez. C'est à vous de jurer, Glycère, à votre tour, Devant Bacchus lui-même, au grand dieu de l'amour. Quand je vois quatre personnes Ainsi pleurer en chantant, Mon coeur se fend. Bacchus, tu les abandonnes : Il faut en faire autant. Quel profane en ces lieux frappe, et me parle en maître ? Qui, toi ? mon ami, non, Je ne te connais point à cet étrange ton Que tu prends avec moi. Tu manques de respect à Grégoire, à ma place ! Eh ! mais pour te la rendre Il faudrait avoir eu le plaisir de la prendre : Tu vois, je ne l'ai point. Quoi ! ta femme te hait ! Eh mais ! c'est quelquefois un fruit du mariage ; Tu peux t'en informer. Tu crois donc, mon ami, qu'une femme en effet Ne peut te haïr sans miracle ? Il le ferait comme il le dit, Car je n'ai plus mon bel habit Pour qui le peuple me révère, Et ma personne est sans crédit Auprès de cet homme en colère ; Il le ferait comme il le dit, Car je n'ai plus mon bel habit. Apaise-toi, rengaine... Eh bien ! je te promets Qu'aujourd'hui ta Glycère, en son sens revenue, A son époux, à son amour rendue, Va te chérir plus que jamais. Il vous faut tous deux boire Ensemble une seconde fois. **** *creator_voltaire *book_voltaire_deuxtonneaux *style_verse *genre_opera comique *dist1_voltaire_verse_opera comique_deuxtonneaux *dist2_voltaire_verse_opera comique *id_PHEBE *date_(inc *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_phebe Entrez, mes beaux messieurs, entrez, ma belle dame. Ma belle dame, au moins prenez bien garde à vous. Que voilà deux charmants époux ! Prenez bien garde à vous, madame.