--- identifier: gueullette_leandrehongre creator: Gueullette Thomas-Simon. date: 1720 title: Léandre hongre. , parade. --- LÉANDRE HONGRE PARADE. M. DCC. XX. par M. GUEULLETTE # .. Représentée pour la première fois en société en 1720. # PERSONNAGES. – MONSIEUR CASSANDRE, père d'Isabelle. – ISABELLE. – LÉANDRE, amant d'Isabelle. – GILLES, valet de Cassandre et parrain d'Isabelle.. # . ## SCÈNE PREMIÈRE. Isabelle, Léandre. ISABELLE, PLEURANT ET REGARDANT SON VENTRE. Hi, hi, haye, aye, que dira mon cher père ! LÉANDRE, EN FAUSSET. Dissimulez vos, oui, vos pleures et vos larmes, queuques-uns pourraient fort bien nous surprendre sans miraque. ISABELLE. [1] Quittez, cher z'amant, quittez cette voix claire, il ne vous sert plus à rien, que vous continuez à contrefaire le hongre, après que vous m'avez engrossie. LÉANDRE, D’UNE VOIX GROSSE. Z'il n'est que trop vrai, ma gracieuse ; mais comme je me suis introduit auprès de Monsieur Cassandre pour un hongre, pour à cette fin de garder votre virginité ; si Monsieur votre père venait à m'entendre parler de ma véritable voix, il pourrait se douter de queuque chose. ISABELLE. Eh ne faut-il pas que nous lui découvrions tout, que je fuis malheureusement infortunée , z'une fille de famille, dont le père z'a l'honneur d'être Huissier du village, se trouve enceinte de six mois et huit jours, sans avoir presque rien fait pour ça, hi, hi, hi ; ces choses-là n'arrivent qu'à moi. LÉANDRE. Pardonnez-moi, Mamselle, ma maîtresse cela z'arrive à bien des filles de qualité qui s'en font même fait un plaisir. Vous êtes grosse d'enfant est-il vrai ? Eh bien qu'en arrivera-t-il ? Il faudra t'accoucher. ISABELLE, PLEURANT. Je ne veux point accoucher moi, vous êtes bien impudent de me dire ces ordures-là en face, je ne veux point accoucher moi, et j'irai plutôt me cacher. LÉANDRE. [2] Ma foi, Mamlelle, dans le convénient où vous êtes exposée, vous n'avez pourtant rien de mieux à Faire, et aimeriez-vous mieux rester grosse toute votre vie ? ISABELLE. Cruel et barbare z'amant, pourquoi as-tu tant poussé mes faiblesses à bout ! Considère un peu ma taille, et rougis de honte et de désespoir ! LÉANDRE. [3] Vous êtes bien tracassière, Mamselle, nous lisons dans Horace, ou dans Curiace, je ne sais lequel des deux, (nec pluribus impar) cela veut dire le sesque est fragile et z'en vérité de Dieu, z'il est bien affreux quand on a fait de son mieux, qu'il faille en avoir le déboire. ISABELLE, PLEURANT. Hi, hi, je sis trop bonne aussi quand vous me marquiez comme ça que vous vous précipiteriez de douleur si je ne vous accordais pas ça, je devais naturellement vous refuser ça. LÉANDRE. Cessez de chier des yeux, ma belle Reine, et voyons à prendre un parti pour insinuer en douceur la nouvelle à Monsieur votre père ; mon avis est de le découvrir à Gilles qui est son maître Clerc, et puis Gilles lui dira ça en lui préparant après l'esprit là-dessus, pour l'attendrir et l'obliger à nous épouser, ISABELLE. Cela z'est trouvé bien espirituellement, mon cher z'amant, je vais t'appeler Gilles, revenez à cette fin de savoir ce que j'aurai fait avec lui. ## SCÈNE II. Isabelle, Gilles. GILLES, DERRIÈRE LE THÉÂTRE. Mamselle, je suis sur vous dans un moment ; que vous plaît-il de moi Mamselle ? ISABELLE. Or ça, Monsieur Gilles, mettez donc votre chapeau, mettez donc... GILLES. Ah , ah ! Vous vous moquez de moi, Mamselle, en vérité je ne le mettrai point. ISABELLE. Pisque je vous dis de le mettre. GILLES, À PART. Vla bien das cérimonis qu'elle n'a pas coutume de faire, où est ce donc qu'elle en veut venir ? ISABELLE. Il faut savoir Gilles, que la vie de ce monde est sujette à de petits accidents qui fait qu'en regardant z'un homme en face, il t'arrive des choses... des choses qui produisent et engendrent queuquefois, et qu'on ne voudrait pas,... et si... car... mais en riant, que oui... je ne pourrai jamais vous le dire. GILLES. Reprenez votre vent, Mamselle, et parachevez. ISABELLE. Comme d'ailleurs vous jouissez de la confiance de mon cher père, je voudrai comme z'a mon Confesseur. Deuzio.... que ce n'est point ma faute, et d'un autre côté, je ne fais comme cela z'est arrivé... mais ce qu'il y a de certain, c'est que ça m'entra tout d'un coup dans l'imagination ; et puis vous savez que quand on s'aime, on n'est pas tout à sait maîtresse de son coeur. GILLES. Ventredienne not' maîtresse vous êtes toute honteuse d'avoir de la pudeur, et de me déclarer que vous êtes amoureuse de moi ; eh bien je vais vous demander en mariage au patron, je gouverne son esprit, nous nous épouserons, et quand j'aurons une fois fait cette affaire-là, vous ne serez plus fi honteuse. ISABELLE, EN COLÈRE. [4] [5] Je ne sais pas de quoi il me tient que je ne t'arrache les deux yeux du visage ; farpedié me crois-tu assez effrontée d'être amoureuse d'un Clerc de mon père, et de songer à contraqueter z'un mariage avec un malautru ? GILLES. La, la, doucement, ne vous échauffez point tant le tempérament, si vous ne voulez pas de nous, n'en dégoûtez point les autres ; servez-vous de moi autrement, et vous me trouverez propre à de certaines choses. ISABELLE. Ah ! Voilà qui est parler ça ; mais Gilles, jurez-moi donc vos grands Dieux quand je vous aurai tout dit que vous ne laisserez pas aller sous vous mon secret. GILLES. Allez, Mamselle, vous n'êtes pas la première femme que j'aie à panser du secret, il y en avait z'un entre Madame votre mère et moi, du temps que la défunte n'était pas morte, que Monsieur Cassandre n'a jamais su, et que je n'ai jamais laissé éventer. ISABELLE. [6] Sainte Barbe, je me trouve dans z'une triste conjecture, vous savez que du depuis deux gouvernantes qui z'ont toutes deux donne l'amphigouri t'à mon cher père, il m'a mis dessous un hongre qui garde à vue ma virginité, t'à cause de deux petites fausses couches que j'avais z'eu le malheur de faire par mégarde en quarante-huit ; quarante-neuf ; et bien voyez ce que c'est que le guignon, je fuis grosse et enceinte de sept mois et demi, et c'est le z'ongre qui a fait cette faute d'orthographe. GILLES. Vous vous fichez de lui, Mamselle, il z'en est incapable; allons, vous m'en coulez, et ces petites malices ne peuvent venir de lui. ISABELLE. Oh que si, c'est que ce n'est point un hongre taillé comme les autres, sus votre respect, c'est z'un tendre amant qui a fait jouer ste machine pour donner le bonis à mon cher père, et filer l'amour le plus près de moi qu'il le pourrait. GILLES. C'est fort bien filer à lui, et voilà de la besogne bien faite. ISABELLE. Et z'eune marque de ça, et afin que vous le sachiez, il ne s'appelle pas Hongre, il se nomme de son nom Colin Liandre. GILLES. Serait-ce ce Colin Liandre, fils de ce Colin qui moucha si bien les chandelles à la Comédie Française. ISABELLE. C'est lui-même. GILLES. Eh pourquoi diable ce Monsieur Colin n'a-t-il pas t'appris le métier de son père, z'et qu'il vient ici imprudemment nous ficher malheur ? ISABELLE. Tu vois bien à présent que c'est un bon Gentilhomme de bonne bourgeoisie, il a déjà queuque chose devant lui, j'en suis bien sûre, sans compter les espérances du bien de son père qui lui z'appartient quand il sera crevé. GILLES. Et moi je vous dis que vos mariages ne se feront point, si votre Colin n'est pas hongre. ISABELLE. Explique-toi, présage de malheur ? GILLES. C'est que s'il n'est pas hongre, et qu'il soit véritablement le beau Colin Liandre, il y a seize filles de ce village qui se le disputent z'en Justice criminellement, à celle fin de l'épouser ou de le faire pendre. ISABELLE. Sainte Jérusalem, eh pour queux raison ? GILLES. Pour une petite raison qui n'est pas plus grosse que rien, c'est que tout en badinant il a fait un enfant à chacune de ces filles-là. ISABELLE. Ah queux de Satan ! Peut-il être vrai que cela soit véritable? GILLES. [7] Oh parguenne, Mamselle, ça est plus sûr que du verjus, puisque c'est moi qui z'ai reçu z'au greffe les déclarations de ces pucelles-là. ISABELLE. Ah Gilles, mon ami, dans l'affreux désespoir où je nage, si je ne craignais rien de gâter mon fruit, j'irais me précipiter jusques dans la rivière. GILLES. N'allons pas si vite, Mamselle, nous pourrions raccommoder ces affaires-là avec trente ou quarante francs ; mais le diable, c'est que Monsieur votre père qui a de l'honneur jusqu'au bout des cheveux , vous enverra peut-être z'accoucher au Couvent pour le reste de vos jours. ISABELLE. Ah Gilles je vous prie comme la Reine prie son Sergent, de parvenir là-dessus l'esprit de mon papa, et de vous entrecouper dans cette malheureuse affaire-là. GILLES. [8] Allez, Mamselle, soyez saine et bien tranquille, je viens trouver ce vieux canard à celle fin de l'apaiser i je l'y dirai que c'est Monsieur Liandre qui nous a tourmentée pour ça, que c'est sûrement votre amant qui en a z'eu la première idée, et que de la vie vous ne nous seriez avisée de le proposer la première. ISABELLE. Oh pour ça, ça z'est bien vrai, et vous pouvez sûrement lui dire et lui assurer. ## SCÈNE III. GILLES, SEUL. [9] Ouais, vla Mamselle Isabelle grosse, et ce n'est pas moi qui ai fait l'enfant ; ça n'est pas dans la règle, je suis le Clerc de son père z'une fois, et par ste raison c'était z'à moi à lui faire. J'aurais eu la charge du bonhomme qui z'a du quibus, et sa fille, si j'avais été l'inventeur de cette grossesse-là. Ah par la fandienne, je sis un maître sot ; qui est-ce qui a vu que ce n'était pas moi ?... Eh oui, oui voyons un peu ce que ça deviendra morguienne de cet enfant-là ; je n'en donne pas encore ma part aux chiens, je vous le jure. ## SCÈNE IV. Cassandre, Gilles. CASSANDRE. [10] [11] La peste soit du mâtin, vla ma salope de servante qui ne peut plus écurer ma vaisselle, parce qu'elle est grosse de huit mois ; le diable emporte les Clercs, et ceux qui les ont inventé, depuis que je suis dans l'adjudicature vla la quatorzième à qui ces gredins-là font cette niche dans ma maison GILLES. Bonjour not' maître. CASSANDRE. Ah vous voilà, Monsieur le drôle, vla donc ma servante encore grosse, il ne faut pas vous demander de qui est l'enfant ? GILLES. Pardonnez-moi, Monsieur, il faut le demander. CASSANDRE. Comment, vilain sac à chien, tu fais encore le mauvais plaisant ? GILLES. Si vous croyez que st' enfant-là soit de moi, vous prenez mon cul pour vos chausses. CASSANDRE. Qu'entends-tu par là ? GILLES. Parguienne not' maître , vous le connaissez bien ce faiseur d'enfant, c'est celui-là qu'on nomme en son nom Colin Liandre, et vous trouverez au Greffe les plaintes de dix-sept filles à qui il a donné à chacune son paquet. CASSANDRE. Ah ! Si c'est ce Liandre , j'en suis bien aise, car je le ferai pendre ; c'est z'un coquin qui a fait ici une région d'enfants à bouche que veux-tu, mais qui est-ce qui le prouvera ? GILLES. J'en ai la preuve dans ma poche, vla z'une Lettre que notre servante lui mandait, et que je lui ai z'arrachée des mains. CASSANDRE, PRENANT SES LUNETTES. Effectivement vla son écriture, et comme il écrit son livre de dépense. Lisons. À Monsieur, Monsieur Colin de Léandre, dans la Comédie Française, [12] Mon cher z'amant, je vous écris ces lignes... venez me voir pour me donner du plaisir... N'attendez pas que j'aie des tranchées... Tâchez de faire quarante ou bien cinquante fols pour m'avoir du linge à l'effet de mes couches... ou de me faire épouser par queuqu'uns de vos amis auparavant que j'accouche... Ah la vilaine, allons, je vais la mettre dehors. GILLES. Eh bien sans ste lettre-là vous auriez cru que l'enfant était de moi. CASSANDRE. Sans doute, je croyais reconnaître ici l'ouvrage ordinaire d'un Clerc. GILLES. Ah testiguenne, je n'ai pas les inclinations si basses; z'une servante, si donc ; comme il fallait bien que je fisse un enfant, paroles ne puent point, c'est à Mamselle votre fille que je me suis adressé pour cette belle affaire-là. CASSANDRE. À qui z'en avez-vous insolent, pour inventer de pareilles badineries devant un homme de mon âge ? GILLES. Ma foi, Monsieur, je ne badine point, Mamselle votre fille est grosse, et c'est moi qui ai fait cette ânerie-là ; j'ai voulu vous le dire comme ça, pour vous prévenir l'esprit dessus cette minutie-là, CASSANDRE. [13] Ah coquin, voleur, et infâme suborneur. GILLES. Non, Monsieur, je sis honnête homme je ne demande pas mieux que de l'épouser, et on mettra l'enfant sous le poil, de cette façon son honneur fera rafistolé, CASSANDRE. [14] Qu'entends-je ? La Samaritaine, et l'infâme ; je me meurs, vla donc ce que c'était que son squirre, la masque. GILLES. Monsieur. CASSANDRE. La misérable. GILLES. Monsieur. CASSANDRE. L'abandonnée. GILLES. Monsieur. CASSANDRE. Via donc comme elle m'avait promis cette coquine-là de se corriger. GILLES. Mon cher Monsieur. CASSANDRE. Z'à quoi lui a donc servi le Musicien coupé que je lui avais donné ? GILLES. Monsieur, à le bien prendre, ça n'a pas dépendu d'elle ; et d'ailleurs , puisque je veux bien d'elle, je vous la demande à genoux. CASSANDRE. Levez-vous, levez-vous, vous me percez le coeur de parque en parque ; laissez-moi z'un moment pleurer tout seul, et avoir de la douleur dans la consolation, je vous ferai savoir quel parti je prendrai. GILLES, À PART. [15] Il a bien gobé le godan ; allons préparer là-dessus l'esprit de Mamselle Isabelle. Une charge d'huissier, une fille unique, et un enfant tout fait, ne sont point pour un Clerc des avantages z'à négliger. ## SCÈNE V. CASSANDRE, SEUL. Père z'infortuné qui a du malheur dans toutes ses disgrâces, vla donc ma fille grosse pour la quatrième fois ; la première Gouvernante que je lui ai donnée lui a laissé faire un enfant, je lui en donne au bout de l'année une autre qui en fait elle-même un au bout d'un an, ma fille fait dans le même temps une fausse couche ; comme z'un bon père je lui ai donné z'un hongre à la place, pour l'empêcher de faire ces vilanies, et la vla grosse de sept ou huit mois, sans qu'il y ait pu rien faire : allons, allons, marions-là, mais voici ce coquin de hongre. ## SCÈNE VI. Cassandre, Léandre. CASSANDRE. Approche, approche , malheureux, vla donc comme tu t'es acquitté de ton devoir z'infâme, vla ma fille grosse de je ne sais combien de mois, au lieu d'avoir z'eu attention à sa conduite, et d'être toujours sur elle, comme je te l'avais bien recommandé scélérat. LÉANDRE. Ah, Monsieur, quand vous saurez... CASSANDRE. Va monstre, je sais tout, tu n'as pas z'empêché Gilles de faire z'un enfant à ma chère fille, que, dis-je, tu étais du complot de ste vilainie-là ; tu n'as qu'à t'en retourner z'en ton pays des hongres, je n'ai plus que faire de toi. LÉANDRE. Il faut donc, Monsieur Cassandre, vous tout avouer. CASSANDRE. Quand je sais tout, que veux-tu m'avouer, chien de chapon ; mais laissons ce malheureux, et allons trouver Monsieur Vidésosse oncle de Gilles, pour dépêcher en hâte leur mariage, quand y gnia z'un enfant sur le tapis, faut que les pères et mères conjoignent les parties, le bruit ne sert à rien. LÉANDRE. Ah de grâce, Monsieur, daignez m'écouter. CASSANDRE. Laisses-moi misérable, trop heureux que je ne te fais point ici mourir dessous un bâton. ## SCÈNE VII. LÉANDRE, SEUL. Qu'est ce que je suis, où est-ce que je vas, qu'est-ce que je dis, et qu'ai-je entendu et aperçu, quel coup d'éclat vapoureux vient de tomber et couler sur moi, Monsieur Cassandre, Isabelle aurait-elle oublié que c'est moi-même qui lui ai fait l'enfant qu'elle porte avec elle dans ses entrailles, ou plutôt suis-je le dindon de cette affaire, le ciel, mer, queux terribles soupçons, Isabelle perfide, vous moqueriez vous t'avec Gilles de ma mine de fève : oui je le vois, ils s'adorent, il aura z'été heureux conjointement avec moi, z'Isabelle m'aura trahie, Gilles aura trempé là-dedans : pour ce qui est à l'égard de l'enfant, nous sommes à deux de jeu, mais elle trouve sa commodité à z'avoir Gilles pour son mari, et vla ce qui la détermine à lui faire dire à son père que c'était Gilles tout seul qui avait recueilli les faveurs de ses tendres embrassements, et à lui laisser toujours croire que j'étais un hongre, mais que plutôt l'un z'e l'autre et le plus affreux poison, meurent et périssent. ## SCÈNE VIII. Léandre, Isabelle. LÉANDRE. Ah, vous voilà, Mamselle, je viens à celle fin de vous faire mes compliments sur votre mariage avec l'adorable Monsieur Gilles, c'est z'un homme du premier ordre ; mais moi je vous avertis que je suis du Régiment de Champagne, vous m'entendez. ISABELLE. [16] Eh quoi ! Vous semblez piqué comme un roussin, Monsieur, qu'est ce que c'est que vous me baragouinez de mariage avec Gilles, qu'est-ce que ça veut dire ? LÉANDRE. Contraignons-nous. Souriant. Ça veut dire malheureuse, que si je n'écartais pas ma vive colère, que je serais bientôt passer le goût du pain, à vous et à votre fruit. ISABELLE. Sainte Barbe, qu'eux emportement brutal, vous ères bien insolent, vla des façons qui ne vont point à une fille de mon calibre. Elle pleure. Quand ils ont donné un pied sur vous, vla comme ces petits Seigneurs vous traitent impunément ; et hi, hi, hi, hi. LÉANDRE. Ah, Mamselle, il ne s'agit point de larmoyer quand z'on va à la noce ; mais sarpédié trouvez bon que je fasse tout ce qu'il faudra pour la troubler, et que ce ne soit point moi qui paye les violons pendant que vous ferez danser Monsieur Gilles. ISABELLE. Cruel et rigoureux z'Amant, explique-moi st'énigme ; Gilles doit avoir vu mon cher père sur l'état dans lequel vous m'avez mise. LÉANDRE. À qui vendez-vous vos coquilles, à qui dites-vous cela, Mamselle, je viens de quitter Monsieur Cassandre, ce vieux ragoteur, m'a traité comme un sot, il m'a dit que c'était Gilles qui avait fait mon enfant, et que vous vouliez l'épouser. ISABELLE. Et croyez-vous ? LÉANDRE. Oui, je crois tout de vous perfidie, je vois, mais trop tard, que vous voulûtes de moi faire un amant, et de Gilles en faire un mari. ISABELLE. Ça se dit-il z'à une honnête fille. LÉANDRE. Oui, oui, et à celle fin que je ne puisse pas t'empêcher votre mariage avec Gilles, vous avez eu l'adresse de m'introduire chez un hongre, tandis que j'étais en état de faire taire un personnage tout-à-fait z'opposé. ISABELLE. Queux bêtises, queux platitudes. LÉANDRE. Moyennant ce stratagème là, je ne saurais soutenir à Monsieur votre père, que l'enfant z'est de moi, et que d'ailleurs que sais-je s'il est de moi, si ce n'est pas de Gilles, ou de quelque autre qui... qui... je ne puis plus parler. ISABELLE. Ah cruel, queux injures, quel immondice, queux reproches, est-ce là la récompense de t'avoir sacrifié la réputation de mon honneur et de ma chasteté ? LÉANDRE. [17] Tarare, Mamselle, c'est une chose que vous ne sacrifiez ordinairement qu'à qui en veut. ISABELLE. Je n'entends rien à ce galimatias là qui m'insulte , mais je n'ai qu'un mot à vous dire, je ne ferai rien qui soit z'indigne de mon sang, je t'aime et seul tu as eu mes familiarités, tu peux y compter. LÉANDRE. Comme je crois ça. ISABELLE. Les mariages sont écrits t'au Ciel pour épouser, et si mon père veut me conjoindre avec un autre pour coucher ensemble, j'irai me jeter dans les bras d'un cloître qui vous est auprès des Cordeliers, et où ma tante Martin s'y est déjà retirée. LÉANDRE. [18] [19] À d'autres, Mamselle, ceux-là sont faits, vous voulez z'en m'attendrissant gagner du temps, pour à celle fin de conclure avec Monsieur Gilles ; mais ventredié, je n'en ferai ni le claude ni le miché. ISABELLE. [20] Y gnia point de gaudemiché là dedans ; et si vous voulez écouter un peu patiemment. LÉANDRE. Non pardieu, non, je n'ai pas z'un moment de temPs à perdre, et je vais tout de ce pas à l'Officialité pour opposer mon opposition, et je me flatte de montrer à l'Official que je suis le père de l'enfant, et je lui ferai voir papablement que je ne fuis pas z'hongre, et que j'ai tout ce qu'il me faut pour la procréation du mariage. ISABELLE. Z'arrête barbare z'Amant, ô arrêtez, vous allez me perdre de renommée ; mais il fuit, z'il court toujours, que je suis hélas dans l'infortune, onze mille vierges, peut-on tourmenter ainsi z'une honnête fille dans sa grossesse ; mais que vois-je, c'est mon père. ## SCENE IX. Isabelle, Cassandre. ISABELLE. Souffrez, mon cher père, que je baise les pas de vos genoux, et que mes pleurs, mes cris, mes larmes, mes inquiétudes, ma tristesse, mes sanglots, et tous mes embarras. CASSANDRE. [21] [22] Paix, levez-vous sesque indigne que vous êtes, indigne fille, vous donnez un joli crève-coeur à votre pauvre père, vla donc le squire dont vous me bernez depuis six mois, et pour lequel vous faites venir ici Monsieur Dumoulin et Monsieur Sousmain qui me ruinent en drogues. ISABELLE. Il est vrai de dire que ça gnia rien fait, mais mon père vla assez ragoter. CASSANDRE. Enfin je ne serai bientôt pu chargé de votre conduite, vous allez t'épouser celui à qui vous avez sacrifié votre chasteté, il verra ce que vous avez fait avec lui, vous le ferez z'avec un autre, cela le fâchera, il vous méprisera, vous rossera, vous cassera les bras, et cetera. ISABELLE. Que ne vous dois-je point mon cher père, de vouloir bien me faire épouser mon amant, et oublier mes petites z'amusettes que j'ai prises pendant mon filiage. CASSANDRE. Ne parlons plus de ça, Mamselle, je vous le pardonne, ou vous ne le pardonne point, ce n'est pas la question ; qu'il vous suffise, que vous épouserez Gilles, je viens de dresser le Contrat. ISABELLE, D’UN AIR SURPRIS. Arrêté, z'arrêté, auteur de ma vie, que voulez-vous dire ? CASSANDRE. Je viens de dresser les z'artiques de vos noces avec Monsieur Roussel Cardeur de laine. ISABELLE. [23] [24] Mais mon cher père, gnia du mal entendu à l'égard de vous, vous ne savez pas ce que vous dites sous votre respect, c'est z'à mon amant, non point z'à Gilles, c'est lui qui a eu mes gants, et avec qui j'ai fosrligné, en un mot c'est bien lui même que je veux t'épouser. CASSANDRE. [25] Oh, oh, vla un vertigo auquel je ne comprends rien, êtes-vous folle, vous voulez t'épouser un hongre, c'est apparemment un accident de votre grossesse, quelle étrange calamité ! ISABELLE, RIANT BIEN SORT. Ah, ah, ah, ah, pardi mon père vous êtes bien bon, ah, ah... Vous êtes bien dupe de donner là dedans. Ah, ah, ah, ah.... Mon Amant est hongre comme vous et moi. Ah, ah... est ce que vous ne savez pas le drôle de tour que je vous avez joué, ah, ah, ah, ah, et que je l'avais introduit chez nous en cette qualité, pour avoir avec lui une honnête liberté. CASSANDRE. Allez, allez, fille sans pudeur je ne crois point vos fables, croyez vous que je n'aie pas bien regardé s'il était hongre ou non. ISABELLE, RIANT PLUS FORT. Oh bien mon cher père, ah, ah, ah, vous mettrez une autre fois mieux vos lunettes pour vous attraper. Ah, ah, ah, ah, ah, il avait lié, ah, ah, ah, ah, et retroussé, il avait, la pudeur, m'empêche de continuer devant z'un père. CASSANDRE. [26] Taisez vous, gueuse que vous êtes, pensez-vous montrer z'à votre père à faire des enfants, je vous dis qu'il est de la Musique du Roi ; mais convient-il z'à une fille sage de fourrer là son nez ; préparez-vous d'épouser Gilles que vous avez déshonoré, trop heureuse qu'il veuille bien vous épouser. ISABELLE. Je veux que cinq cens diables me confondent si je l'épouse. CASSANDRE. Mais encore une fois z'insolente t'impure, est-il rien de semblable que si ce n'était point Gilles qui t'eût fait st'enfant là, il voulût se donner z'un semblable chapeau,• si tu as badiné z'avec un autre, ne le désabuse point impudique, profites de sa bonne volonté, pour couvrir entièrement ton honneur. ISABELLE, PLEURANT. Hi, hi, hi, hi... Que vous êtes t'ostiné ; hi, hi , hi, vous m'impatientez... Comment vous pouvez me croire assez dévergondée pour z'avoir t'été en accointance avec Monsieur Gilles, que je ne voudrais pas tant seulement pour vider mon pot de chambre, quand je vous dis que c'est le hongre qui... Hi, hi, hi. CASSANDRE. [27] Ah effrontée, insolente, double carogne, comment veux-tu donc que... ## SCÈNE X. Cassandre, Isabelle, Léandre. LÉANDRE. Oui, Monsieur, c'est moi qui z'adore Mamselle votre fille, c'est moi qui z'ai passé cheux vous pour un z'hongre, pour l'y faire plus à mon aise et plus commodément. Il crache. Plus commodément ma cour, c'est moi qui lui ai prouvé. Il crache. Mille et cent fois ma tendresse, à telles enseignes qu'elle est devenue grosse comme vous voyez. CASSANDRE. Comment ventrebleu, je verrai encore ce coquin de hongre chez moi, retires-toi pendard, c'est toi qui est cause du dérangement de ma fille, et si... LÉANDRE. Mais mon cher Monsieur, je consens puisqu'elle est grosse. ISABELLE. Oui, mon cher père, je suis grosse, et c'est Monsieur qui a eu la bonté... LÉANDRE, AVEC PRÉCIPITATION. Pardieu, Mamselle, laissez-moi donc z'espliquer à votre père que c'est mon invention qui... ISABELLE. Oui, mon cher z'Amant, dites tout à mon cher père, mais surtout z'épargnez ma pudeur, si tous vos discours sont grossiers, songez que vous parlez devant le sesque, entendez-vous. LÉANDRE. Sarpédié, Mamselle , jasez toujours comme un poisson borgne, et que vous me le coupiez court, je m'en irai et laisserai tout là... D'abord, Monsieur, il faut que vous sachiez qu'étant fait comme un autre. CASSANDRE. Mais à qui diable en a cet enragé-là,• qu'y a-t-il de commun entre un hongre et une fille grosse. ISABELLE. Mais, mon cher père, si vous braillez toujours. LÉANDRE. Sans doute, Mamselle, vot' père a raison, ne sauriez-vous vous contenir de nous interrompre, mon cher Monsieur. Et z'amoins que d'être bête comme un cochon. Ils parlent tous ensemble. LÉANDRE. Oui, z'amoins que d'être un cochon. ISABELLE, EN MÊME-TEMPS. Du diable si je me tais dans une affaire. CASSANDRE, EN MÊME-TEMPS. Mais je n'ai pas besoin de ce tintamarre là dans ma maison. ## SCÈNE DERNIÈRE. Cassandre, Gilles, Isabelle, Léandre. GILLES. De la joie, de la joie, Monsieur, mon oncle vient de me dire, que vous veniez de conclure z'avec lui le mariage dont j'avais commencé l'entamure avec Mamselle votre fille ; ah, voici Monsieur de Jacquinot mon Notaire qui va z'en apporter le contrat. LÉANDRE. Comment chien de parricide, tu prétends t'épouser z'une honnête fille qui z'est grosse de moi, z'elle est là pour le dire. ISABELLE. Oh pour ça oui. LÉANDRE. Et vous, Monsieur Cassandre, vous aurez l'équité d'avoir l'injustice de donner votre fille z'à un autre quand j'ai pris toute la peine, et que j'ai z'eu tout le mal, ce sera moi moi ô Ciel qui aura semé, z'et un autre recevra la moisson. CASSANDRE. Ma foi je n'y comprends pu rien, je ne demande pas mieux, Gilles mon ami, que vous deveniez mon gendre ; mais convenez donc avec ma fille, si c'est vous qui lui avez fait st'enfant-là. GILLES. Parguenne stila est du bon sel, y gnia z'un enfant sur le tapis, c'est un fait constant, gnia que moi et un hongre qui disions l'a voir fait, si vous balancez encore, ma foi c'est trop bête, demandez plutôt. LÉANDRE. Je ne suis point z'un hongre, il ne s'agit que de l'éprouver z'à toute l'honnorable compagnie, z'il fera très facile. GILLES. Oh ! Voyons donc ça, LÉANDRE. Primo, c'est que Mamselle vous dira que cela ne tient z'à rien ; et tertio, c'est que je m'appelle Christophe Colin Léandre qui z'est le môme qui depuis onze mois a fait dans ce village-ci seize enfants à douze filles différentes, dont vous avez les plaintes en poursuite cheux vous. CASSANDRE. Ah, ah, Léandre, quel suborneur. LÉANDRE. Et une preuve de ça, c'est qu'en outre les accommodements que je viens de faire z'avec elles, dont il m'en a couté trois livres onze fols à chacune, pour les z'empêcher de mettre z'un empêchement qui aurait z'empêché mon mariage z'avec la charmante Isabelle. CASSANDRE, APRÈS AVOIR REGARDÉ LES PAPIERS. Ça est trop vrai, vous me prouvez bien par-là que vous n'êtes point z'un hongre, mais j'en suis fâché. LÉANDRE. Eh pourquoi, Monsieur ? CASSANDRE. Ça me fait que j'sis tant s'pen pu embarrassé qu'auparavant, je ne sais pas t'à présent au juste lequel des deux est le père de l'enfant, LÉANDRE. Monsieur z'ìl est de moi totalement. ISABELLE. Mon cher père, z'il est de Monsieur Léandre, je vous le jure sur mon honneur. CASSANDRE. Oui, yot' honneur, vot' honneur, vla une belle chienne de preuve. GILLES. Ma foi, Monsieur, rendez vot' fille malheureuse si vous voulez, je vous dis qu'il est de moi. LÉANDRE. Vous en avez menti, z'ìl est de moi. ISABELLE. Il est de lui. GILLES. Les plus fins y sont tous les jours attrapés ; mais je jurerais pourtant qu'il est de moi. ISABELLE. Il est de lui. GILLES. Ma foi je n'y ai point nui, et je gage malgré son soufflet qu'il est de moi. ISABELLE, MONTRANT GILLES. Il est de lui. GILLES. Tenez, tenez, Monsieur, elle en convient. ISABELLE. Non, mon père, c'est que je me trompe. GILLES. Eh oui, oui, vous vous trompez, vous ne vous souvenez pas de ce jour que vous reveniez de la Courtille, à telle enseigne que vous étiez si gaie, que nous causâmes tous seuls dans les marais de Jean Langevin, et que... LÉANDRE. Arrêté Calomniateur et impudique imposteur ; ah, Monsieur, z'il veut faire entendre qu'il l'aura surprise dans le vin ; mais quoique lors qu'on z'à un peu bu, la plus honnête femme ne puisse répondre d'elle, je jurerais que la pudeur de Mamselle votre fille z'est d'une nature. CASSANDRE. Ma foi, Monsieur, vla une scène bien désagréable ; comment voulez-vous que je vous donne des preuves à qui appartient st'enfant de l'un de vous deux. GILLES. Est-ce que vous ne voyez point à présent, Monsieur, qu'il est de moi. LÉANDRE, VOULANT METTRE L’ÉPÉE À LA MAIN. Ah traître de scélérat et d'ingrat, il faut qu'à l'instant... CASSANDRE. Tout beau, Monsieur, les violences ne fervent z'à rien pour avoir bon droit, et quand on s'emporte z'on soit toujours croire que l'on a tort, LÉANDRE. Ah, Monsieur, je vais devenir doux comme un agneau pascal ; mais, Monsieur, dans cette circonstance, n'allez pas donner z'une entorse au surnom de Cassandre le juste, qui vous z'a été donné dans tout le village. CASSANDRE. Je vais tout au contraire faire voir davantage mon équité z'en ce jour, en n'épargnant pas même mon propre sang. LÉANDRE. Que dites-vous, Monsieur ? CASSANDRE. Gnia qu'à aller chercher à présent une accoucheuse, pour faire à l'instant accoucher par l'opération de la Czarienne ma fille, et je la donnerai z'en mariage à celui des deux à qui mon fils ressemblera,• GILLES. Morguenne, Monsieur, cela z'est bien inventé, je vais chez Madame Tirepousse accoucheuse, et je vous l'amène sur le champ. LÉANDRE, AUX GENOUX DE CASSANDRE. Arrêtez, Monsieur, z'arrêtez, j'aime mieux ne point t'épouser Mamselle votre fille, je craindrais comme le feu que cet accouchement forcé ne lui fit un peu de mal, et que mon cher fils qu'elle porte dans son sein, n'en mourût avant que de vivre sans pouvoir recevoir le baptême. CASSANDRE. Ah, Monsieur, vous me tirez deS larmes des yeux , je ne doute plus que ce ne soit vous qui soyez père de l'enfant, les entrailles de père viennent de se manifester trop vivement, je vous la livre z'en mariage ; et toi. Parlant à Gilles. Ne te présente jamais devant moi. GILLES. Va, va, je m'en moque, voyez ce vieux pénard, parce qu'il a lu les proverbes de David, il en est le singe. ------- [1] Hongre : Cheval châtré, qui est coupé, qui ne vaut rien pour étalon. L [2] Convénient : L'inconvénient, Léandre considère la pemière syllabe comme un article et l'élide. [3] Horace : tragédie de Pierre Corneille (1639). Voir acte I, scène 1 dialogue entre Sabine et Julie. [4] Contraqueter : Contracter. Isabelle comme tous les personnages déforme les mots qu'ils ne maîtrisent pas. [5] Malautru : Malotru. [6] Sainte-Barbe : Vierge et martyre, fille d'un riche païen de Nicomédie nommé Dioscore, et subit le martyre, soit à Nicomédie, soit à Héliopolis, vers 306, sous le règne de Galère, ou, d'après Haronius, en 235, sous Maximin. On assure que son père n'ayant pu lui faire renier sa foi, lui trancha lui même la tête. [7] Verjus : Raisin encore vert et aigre, qui a été cueilli avant sa maturité. On dit proverbialement, mette à la pile au verjus ; pour dire, faire souffrir du mal à quelqu'un, et surtout des médisances. F [8] Canard : On dit proverbialement, donner de canards à quelqu'un ; pour dire lui en faire accroire, ne lui pas tenir ce qu'on lui avait promis, tromper son attente. [9] Quibus : Terme populaire. Argent monnayé. [10] Salope : malpropre en son manger, en ses habits, en son logement. F [11] Mâtin : Gros chien servant ordinairement à garder une cour, à suivre les chevaux, etc. Terme d'injure populaire. Mâtin, mâtine, celui, celle qu'on assimile à un mâtin, à un chien. [12] Tranchée : utérines, Douleurs qui ont leur siège dans la matrice après l'accouchement, et qui sont causées par les efforts que fait cet organe pour expulser les caillots qu'il contient encore. L [13] Suborneur : qui suborne, qui corrompt, qui débauche. F [14] Squirre : Terme de médecine. Toute tumeur dure, rénitente, indolente, se produisant surtout dans les glandes et dégénérant souvent en cancer. L [15] Godan : Terme populaire. Conte, tromperie. L [16] Roussin : Cheval épais et entier, comme ceux qui viennent l'Allemagne et de Hollande. F [17] Tarare : mot burlesque pour dire quand on s'en sert, qu'on se moque de se que l'on dit. F [18] Claude : Imbécile, niais. (prononcer glaude) L [19] Miché : Terme populaire. Terme grossier. Homme qui fait société des filles de joie, qui a une fille de maîtresse. F [20] Godemiché : objet en forme de phallus et en ayant la taille. [21] Sesque : Mot dérivé du latin (contracté de sesmique et semi, demi), qui se met en tête de différents termes scientifiques et signifie un et demi. L [22] Squire : Terme de médecine. Toute tumeur dure, rénitente, indolente, se produisant surtout dans les glandes et dégénérant souvent en cancer. L [23] Forligner : Dégénérer, ne pas suivre le vertu, et les bons exemples de ses ancêtres, de ceux dont on est issu ; faire quelque chode indigne de leur race. F [24] On lit "gands", dans l'édition de Thomas Gueullette, nous corrigeons en "gants". [25] Vertigo : maladie qui presque le connaissance au cheval ; que le fait chanceler et donner de la tête contre les murs. S'emploie aussi figurément dans le style burlesque, pour caprice, colère soudaine. F [26] Gueuse : Celle qui est pauvre, qui est dans la nécessité. [27] Carogne : terme injurieux, qui se dit entre les femmes de basse condition, pour se reprocher leur mauvaise vie, leurs ordures, leur puanteur. F