Quoi ! Vous osez Maître Ragot, Maître importun, et maître sot, Me venir rendre encor visite, Moi qui vous hais et vous évite, Comme l’on évite la mort. Ne vous emportez pas si fort, Lubine , voici la dernière : Vous êtes pour moi chaste et fière, Mais le Compère a tant d’appas Que pour lui vous ne l’êtes pas. Vous l’avez dit, qu’en peut-il être ? Rien, car vous n’avez point de Maître : À dire vrai que craindriez vous ? Votre mari roué de coups, De vous et de l’heureux Compère, Qui mange chez vous d’ordinaire ? Et qui je pense y couche aussi ? J’en aurais fort peu de souci, Mais vous me traitez d’une sorte... Faites vos plaintes à la porte, Je suis lasse de l’entretien D’un homme plus sot que le mien. Ah ! C’est trop mépriser ma flamme ; Je m’en saurai venger, infâme, J’encouragerai ton mari, Je chasserai ton favori ; Enfin je m’en vais dans ma rage Te faire un diable de ravage, Dès aujourd’hui ton sot époux Te donnera deux mille coups : Mais pour commencer cette affaire, Allons empaumer le Compère. D’où vient ce grand empressement ? Il est huit heures justement, C’est l’heure qu’elle m’a donnée. Je ne sais point de haquenée, Dont l’amble...         Veux-tu m’obliger ? C’est ici l’heure du Berger ; La manquer !         Mon maître extravague. À propos donne-moi ma bague. Mais Lubin ce pauvre Jobet, Qui va quérir comme un barbet, Et qui vous rapporte de même, Dont la patience est extrême ; Ce mari plus battu qu’un chien, Qui voit beaucoup, et ne dit rien ; Enfin ce plus sot que tout autre, Dont la femme est, je crois, la vôtre, N’est-il pas sur votre journal Marqué pour un original ? Donne donc, il est fort commode. Il n’en amène pas la mode, On le pratique en toutes parts : Diable la mode des cornards Est une mode d’importance, On ne la change point en France, Les autres durent quinze jours, Mais celle-là dure toujours. C’est l’objet de ta raillerie. Il revient de la boucherie Quérir une tête de veau, Il vient de rentrer.         Mon anneau : Que ta longueur me désespère ! Vous allez donc voir la Commère ? Oui, maudit traître, en cet instant Que tu jases, elle m’attend, Et c’est pour finir mon martyre... Courez, je n’ai plus rien à dire, Mais je crains pour le diamant. C’est peu pour cet heureux moment. Monsieur, Ragot est à la porte. Que veut-il ? Le diable l’emporte : Cours lui dire que d’aujourd’hui Je ne puis pas parler à lui, Et qu’une affaire d’importance... Il n’est plus temps, car il avance. Le diable le puisse emporter ? Coquin, veux-tu pas l’arrêter ? Il vient, songez à lui répondre. Que l’enfer le puisse confondre ! Un vautour lui mange le coeur ! Ah ! Monsieur, votre serviteur. Je vous ai détourné peut-être. Vous vous moquez,         Ah qu’il est traître ? Sans vous, ami, je suis perdu. Fusse-tu mille fois pendu. Monsieur, allât-il de ma vie. Je ne perdrai jamais l’envie De vous prouver ma passion. Je suis dans la confusion. Et moi, je suis dedans la rage. Cela ne va pas mal, courage. Portez vous à deux pas d’ici, Vous m’allez ôter de souci. J’irais pour vous jusques à Rome Les pieds nus.         Ah, le méchant homme ? Et je vous donnerais mon coeur. Votre franchise et votre ardeur, Se trouve pour moi sans seconde. Derechef l’enfer te confonde ; Je crains qu’on ne m’aille ravir L’avantage de vous servir. Partons.         Tu le paieras, traître. Eh bien, vit-on jamais paraître Une plus grande trahison ? Si je rentre dans ta maison Puissent toutes les chambrières Me donner cent coups d’étrivières. Je ne puis pas trouver, je crois, Un plus méchant maître que toi. Diable soit ta chienne de vie ! Dis, Carogne, as-tu point envie De me traiter plus doucement? Va : reporte la seulement Au boucher, et sans plus attendre. Il ne la voudra pas reprendre. Mais me veux-tu faire enrager ? Crois-tu que je puisse manger De cette tête ? Va la rendre. Il ne la voudra pas reprendre. Elle pue, ne la sens-tu pas, Dis-lui qu’on la sent de dix pas, Et qu’il joue à se faire pendre. Il ne la voudra pas reprendre. Si tu me fais prendre un bâton. Mais voyez son diable de ton. Il ne la voudra pas reprendre ! Ma foi ! Si tu me fais te prendre ! Je te donnerai du gros bout, Et dessus le ventre et partout Chien de cornard.         Je le confesse, Quand tu n’étais que ma maîtresse > Voyant tout ce que tu faisais Je vis bien que je le serais; Et le diable ayant l’avantage D’avoir fait notre mariage, Il n’a pas trop mal réussi, Car il le voulait bien aussi. Ah ! Que de t’avoir je suis lasse ! L’on me montre au doigt quand je passe, Voilà la femme de ce gueux, Dit-on.         Moi l’on me montre à deux. Moi, t’avoir pris ! Moi qui suis fille D’un bon tapissier de la ville. C’est pourquoi, l’on me l’a bien dit, Tu fais de si bons tours de lit. Quoi tu veux jaser, chien d’ivrogne ? Reporte donc cette charogne, Ou je te vais rompre les bras. J’y vais, ne me frappe donc pas : Mais comme il ne la pourra vendre : Il ne la voudra pas reprendre. Encore : tu le payeras Aussitôt que tu reviendras : Ne suis-je pas bien misérable D’avoir pris un homme semblable ? Ce gueux était distributeur De ces billets d’Opérateur Il gagnait deux sous la journée. Regardez combien c’est Tannée» Sans aller compter par ses doigts C’est tout juste un écu par mois. N’est-ce pas pour faire grand chère. C’était un objet de misère, Il était tout déguenillé, Voyez comme il est habillé, Cependant depuis peu le traître ! Voudrait je crois faire le maître ! Il ne veut que ce qu’il lui plaît. Le sot, je l’ai fait ce qu’il est. Est-ce une si belle besogne Pour t’en oser vanter, carogne Fais-moi, du moins, m’ayant fait sot La grâce de n’en dire mot. Dans l’heureux âge d’innocence L’on était toujours dans l’enfance ; L’homme et la femme étaient heureux, Ils jouaient à de petits jeux, Comme à Pont-Neuf, à Climusette, Ou bien à Ris-Ris Boullette, Au pied-de-boeuf, aux osselets, À d’autres plus beaux, ou plus laids, Au corbillon, à la pantoufle, En veux-tu plaider siffle-souffle. A Colin-maillard, aux combats, À cache-cache-Mitoulas, Au combien, à la sage-femme, A l’accouchée, au Trou-Madame : L’un d’eux disait changeons de jeu, Jouons à la queue-leu-leu, Il est bien plus beau, ce me semble, Car on se tient toujours ensemble. La femme après avoir bien ri Prenait la queue à son mari Et le tout avec innocence, Mais nous sommes en récompense Depuis ce temps-là qui n’est plus Un nombre infini de cocus : Ma femme a franchi la parole, Je le fuis et je me console, Et quantité qui sont ici S’en doivent consoler aussi. Je suis bien le plus misérable, Car je suis battu comme un diable D’un drôle qui fait les yeux doux Qui mange et qui couche chez nous : N ’est-ce pas pour être en colère ? Elle l’appelle son compère, Il est prés d’elle jour et nuit. Il couche dans notre grand lit, Moi dessous dans une roulette. Ma femme dans une couchette Sous un pavillon chaudement, Le soir on me dit rudement Coupe du pain bis et du beurre: Et te va coucher de bonne heure, Quand j’ai soupé de mon pain bis. Que j’ai décrotté leurs habits, Que toute ma besogne est faite Je me jette dans ma roulette, Mais elle et son passionné Sont jusques à minuit sonné... Est-elle au logis, ma Commère ? Oui, Monsieur : voila le Compère. Voyez s’il heurte ? Point du tout, Son diable de passe-partout, Sait ouvrir toutes nos ferrures : Que je m’en vais avoir d’injures D’être à mettre le pot au feu ! Nous allons, je crois voir beau jeu, Voici ma besogne ordinaire. Frotte les souliers du Compère: Hé bien, chien ? Ta tête de veau ! Il m’a redonné d’un morceau Qui sera fort bon et fort tendre. Il ne la voudra pas reprendre ? L’a-t-il pas reprise, faquin ? Vraiment oui.         Va quérir du vin, Et que le rôtisseur nous barde Une bonne et grasse poularde Pour dîner mon Compère et moi. Tu prendras, si tu veux pour toi, Ou des noix, ou bien du fromage : Redonne ces souliers.         J’enrage, Et si Job en ma place était Je pense qu’il enragerait Et qu’il dirAit en sa colère La peste étouffe le Compère, Le diable lui casse les os. L’occasion s’offre à propos ; Allons donc jeter par avance Les fondements de ma vengeance : Je ne travaillerai point mal Si je puis chasser mon rival D’auprès cette impudente femme. Va n’as-tu point de honte infâme, Que les voisins entendent tous Ta femme te rouer de coups ? Il est vrai, voisin, mais qu’y faire ? Faut-il que je m’en désespère ? Le maudit compère qu’elle a Me hait, et l’oblige à cela. Que fait-il chez toi ce compère? Il fait ce que j’y devrais faire. J’ai feint d’avoir adroitement Besoin de lui pour un moment ; Pour l’avertir que l’on le blâme De voir trop librement ta femme : Mais loin d’en être inquiété En se moquant il m’a quitté ; Il allait troussant sa moustache Te monter un vilain panache. Vous m’eussiez obligé beaucoup Voisin, de détourner ce coup. Encor passe pour ce Compère, Car nos femmes ont d’ordinaire Pour notre plus grand ennemi Quelque Compère ou quelque ami ; Mais on te croit sans raillerie Chef de la grande Confrérie. Voisin, je suis ce que je suis, Et d’être autrement je ne puis; Ma femme est, et coquette, et belle, Je m’en ri tout tombe fur elle» C’est son affaire, brisons-là : Mais le plus grand défaut qu’elle a, Au moins le plus insupportable, C’est qu’elle me bat comme un diable, Car ses coups me rendent la peau Plus noire que votre chapeau. Vois-tu Voisin ? Je suis un homme... Je le sais, qui revient de Rome. J’ai bien été dans d’autres lieux, Et si je ne suis pas trop vieux. Peut-on aller plus loin que Rome ? Tu n’en as guère vu, pauvre homme ! Guère ? J’ai pourtant vu Paris, Et le trésor de Saint-Denis. C’est voir, sans voir toute la France Ce qui s’y voit de conséquence. Mais peste. Je m’amuse bien J’aurai tantôt du rot de chien, Je vais revenir.         Non demeure, Je m’en vais te ravir sur l’heure : T’entretenir, étant pressé De tous les lieux où j’ai passé, Ces récits seraient incommodes. Sache qu’étant aux Antipodes L’on me fit présent d’un trésor. Qui vaut plus d’un million d’or, Et si ce n’est qu’une racine , Laquelle mise sur l’échine D’une femme fut-ce un Démon, La rend plus douce qu’un mouton. Peste ! L’admirable racine ! D’où peut venir son origine ? Du pied d’un arbre que j’ai vu Qu’avait planté Lusse-tu-cru, À ce qu’on dit, et puis fit Gilles. Peste ? Il était des plus habilles : Ce bois a cette faculté ? Si ta femme en avait tâté. Vraiment je veux bien qu’elle en tâte ; Mais une autre fois, car j’ai hâte. Attend, dans un quart d’heure, ou deux. Elle en tâtera si tu veux ; Ce ne serait plus elle-même, Sa douceur deviendrait extrême Par la faculté de ce bois. La baiserais-je quelquefois ? Pourrais-je coucher avec elle. Hé quoi donc ? La grande nouvelle ! N’y couches-tu pas quand tu veux ? Morbleu ! Que je serais heureux ! Ce serait une bonne affaire ! Mais où coucherait le Compère ? Qu’il couche au diable désormais. Elle ne le voudra jamais, C’est un homme qu’elle idolâtre. Mais tu la battras comme plâtre Si tu veux, et tu lui feras Faire tout ce que tu voudras. Elle viendra dans sa colère Te traiter comme à l’ordinaire : Comme elle prendra son haut ton, Tu tiendras ferme ce bâton Qui vaut mieux que deux vertes gaules : Tu lui sangleras les épaules Seulement de quinze ou vingt coups, Tu la verras à tes genoux. Plus souple et plus obéissante Qu’une jeune et neuve servante, Te dire en larmes, je promets De n’aimer que toi désormais, De ne plus souffrir le Compère. Ce serait bien là mon affaire : Mais l’homme qui l’avait trouvé Ce bâton...         L’avait éprouvé : Mais connaissais-tu pas ma femme ? Qui, c’était une bonne lame. Trois coups la rendirent d’abord Plus douce qu’un enfant qui dort : Mais il faut dedans ta mémoire Mettre quatre mots de grimoire, Et les dire, autrement, ma foi, Les coups retourneraient sur toi. Ah ! Je veux donc bien les apprendre. Avant que de rien entreprendre. Oui, car il les faut prononcer. Auparavant que commencer. Elle va revenir, je meure : Apprenez-les moi tout à l’heure Et nous allons dans un moment Voir un diable de changement Pour elle et pour moi fort risible ; Si le secret est infaillible Je ne vous épargnerai rien, Prenez mon honneur et mon bien, J’ai fort peu de l’un et de l’autre, Mais disposez comme de vôtre. Va je ne te demande rien, Voici les mots retiens les bien. Vraiment pour cesser d’être esclave... Tasse vouzi driou titave. La peste ! Quels diables de mots ! Je ne trouve plus à propos De les apprendre tout à l’heure, Il me faut deux-mots, ou je meure Avant que de les bien savoir Adieu, voisin, jusqu’au revoir. Demeure, il n’est rien plus facile : Quand tu serais plus imbécile Que la même imbécillité, Je donne la facilité D’apprendre en un jour une histoire.. Mais donnez-vous de la mémoire ? Il faudrait vite m’en fournir Car ma femme va revenir. Dis donc, tu n’as que de la bave : Tasse vouzi driou titave. Tasse, roti....         Quoi ! Quatre mots... Patience, un peu de repos. Tasse...         Je sais bien une tasse Dans laquelle on boit.         Je me lasse. Dites-les moi plus posément. Je parle assez distinctement Tasse rouzi....         Disons ensemble. Pourquoi m’interrompre ?         Il me semble Que quand nous parlerons toux deux Je les dirai peut-être mieux. Tasse.         Tasse. Dis-je pas bien ? Achève.         Je ne sais plus rien. Et comment donc prétends-tu faire ? Il faut achever notre affaire. Mais quoi ! Si tu ne retiens pas. Mais que l’on parle mal là-bas ! Le langage est bien incommode Dedans la ville d’Antipode ! Cela me ferait détester. Je ne me veux point rebuter, Il faut s’armer de patience Pour bien assurer sa vengeance, Elle est tantôt en mon pouvoir. Écoutez, je crois les savoir : Tasse vouzi friou titave. Les voilà, tu n’es plus esclave, Ils te rendront maître chez toi. Adieu.         Te moques-tu de moi ? Ne voilà-t-il pas la carogne ? Que fais-tu donc là, chien d’ivrogne ? Tasse rouzi friou... J’y fais... Il ne m’en souviendra jamais, Voisin.         Dis sot, est-ce pour rire ? Il s’en est allé sans rien dire, Elle a raison, faute d’un mot Je ne suis encore qu’un sot. Il rimait ce me semble à cave : Tasse rouzi friou titave. Bon je l’ai retrouvé sans vous. Il faut le mettre au rang des fous. Des fous ! Pas tant fou que l’on pense : Allons, fais-moi la révérence. Et quelque joli compliment. Il a perdu le jugement. Comme ce coquin, fait le grave ! Tasse rouzi friou titave. J’y vais, ne me frappe donc pas. La révérence, bas, plus bas, Ma foi, cette racine est drôle ! Allons, qu’on joue un autre rôle. D’où peut venir cet enragé ? Dis donc, que diable as-tu mangé ! Ah coquine tu m’injuries. Mon mignon, quitte ces furies. Mon mignon ! Hé mon chien de coeur : D’où diable me vient cet honneur ? Crois-tu parler à ton Compère ? Tasse rouzi friou, j’espère Te reconnaître quelque jour. Hélas ! Pardon mon cher amour, Que veux-tu ? D’où vient ta colère ? Va mettre dehors ce compère, Et ne le regarde jamais, Va vite, et reviens : désormais Je suis le mari de ma femme Tasse rouzi friou, mon âme. Sortir si brusquement ! Pourquoi Dites donc.         Pour l’amour de moi. Ah ! C’est en peu de mots tout dire, J’obéis, et je me retire. Voilà le Compère sorti, Bon.         Mon amour, il est parti. Il est parti ! Ton coeur soupire ! Allons, tout à l’heure il faut rire. Rire et pleurer, je ne puis pas. Ris ,ou je te romprai les bras, Ma racine est mal employée. Rirai-je à gorge déployée ? Oui-dà, bien fort ; bon, ne ris plus, Je trouve tes ris superflus ; Pleure à présent à chaudes larmes ; On dit que ta voix a des charmes , Chante, éternue, auparavant. Moi que j’éternue, et comment ? Comme tu voudras, éternue, Éternue, ou bien je te tue. Mais je ne le puis pas, ma foi. Tasse friou titave, à moi. Mais cela n’est pas volontaire. Ah ! J’ai tort s’il ne se peut faire. Fais donc un feint éternuement ; Dieu t’assiste, je suis content. Je le crois tu le dois bien être, Tu voulais tant faire le maître, Tu l’es de la bonne façon. À propos, chante la chanson.... Et là, cette chanson qu’on chante. Qui moi ? J’ai la voix trop méchante. Et la voix, l’esprit, et le corps, Tu n’es bonne que quand tu dors, Mais vois-tu , je veux être maître, Et c’est enfin mon tour de l’être : Chante pour charmer mes ennuis. Je suis malade et je ne puis. Il faut donc prendre médecine. Quatre prises de ma racine Purgent les mauvaises humeurs. Ah ! Je n’en puis plus, je me meurs. Que tu fais mal la décédé ! Tu ferais mieux la possédée. Cesse tes coups, je n’en puis plus. Chante, tes pleurs font superflus ; Je suis fort content que tu meures, Pends-toi, si tu veux dans deux heures, Je veux avant que voir ta fin T’entendre dire : Ah ! Le bon vin, Tu as endormi ma mère, Mais jamais, jamais, Toure, loure, loure, loure, Mais jamais, jamais, Tu ne m’endormiras. Ah, le bon vin ! Tu as endormi ma mère, Mais jamais, jamais, Toure, loure, loure, loure, Mais jamais, jamais, Tu ne m’endormiras. Mon mignon, mon friou titave, Commande, je suis ton esclave. Ah, voisin !         As-tu réussi ? Que venez-vous chercher ici ? Hen.         Ne faites point tant le brave ; Tasse rouzi friou titave, Vous pourrait maltraiter, ma foi, Votre gîte n’est plus chez moi, Le temps est passé.         Hé compère ! Il n’est compère ni commère, Vous devez être satisfait De tout ce que vous avez fait Contez-le pour votre partage, Vous n’en ferez pas davantage. Car j’userai de mon pouvoir. Et moi je vous ferai savoir... Ah ! Vous voulez faire le brave. Tasse rouzi friou titave. Mon fils voici le coup d’honneur Sers ton très humble serviteur, Et fais au moins sur le Compère Ce que tu fais sur la Commère, Comme diable il gagne le haut. Mais suis-je vengé comme il faut ? Si vous menez Jean, Jacques ou Blaise, Enfin quelque ami qui vous plaise, Faire chez vous quelque repas Que votre femme n’aime pas, Et qu’elle vous fasse la mine, Venez emprunter ma racine. Par elle mon sort a changé. Voilà, Messieurs, le sot vengé.