Publions en tous lieux Du plus grand des héros la valeur triomphante. Que la Terre et les cieux Retentissent du bruit de sa gloire éclatante. C’est lui dont les Dieux ont fait choix Pour combler le bonheur de l’Empire François, En vain pour le troubler, tout s’unit, tout conspire, C’est en vain que l’Envie a ligué tant de rois. Heureux l’Empire Qui suit ses lois ! Heureux l’Empire Qui suit ses lois ! Il faut que partout on l’admire Parlons de ses vertus racontons ses exploits, A peine y pourrons nous suffire Avec toutes nos voix; Heureux l’Empire Qui suit ses lois ! Il faut le dire cent-et-cent fois Heureux l’empire qui suit ses lois. Il faut le dire cent-et-cent fois Heureux l’empire qui suit ses lois. C’est le Dieu des eaux qui va paraître Rangeons nous près de notre Maître Enchaînons les vents les plus terribles Que le bruit des flots cède à nos chants. Régnez Zéphirs paisibles, Ramenez le doux printemps. Mon empire a servi de théâtre à la guerre, Publiez des exploits nouveaux C’est le même vainqueur Si fameux sur la terre Qui triomphe encor sur les eaux. Célébrez son grand nom sur la terre et sur l’onde Qu’il ne soit pas borné par les plus vastes mers Qu’il vole jusqu’au bout du monde Qu’il dure autant que l’univers. Célébrez son grand nom sur la terre et sur l’onde Qu’il ne soit pas borné par les plus vastes mers Qu’il vole jusqu’au bout du monde Qu’il dure autant que l’univers. Cessez pour quelque temps bruit terrible des armes Qui troublez le repos de cent climats divers Ne troublez point les charmes De nos divins concerts. Ne troublez point les charmes De nos divins concerts. Recommençons nos chants, Allons les faire entendre. Dans une auguste Cour. La Paix, la douce Paix N’ose encore descendre du céleste séjour. La Paix, la douce Paix N’ose encore descendre du céleste séjour. Près du Vainqueur allons attendre son bienheureux retour. Ne parlons pas toujours de la guerre cruelle, Parlons des plaisirs et des jeux. Les Muses et les Arts Vont signaler leur zèle, Je vais favoriser leurs voeux Nous préparons une fête nouvelle Pour le Héros qui les appelle Dans cet asile heureux Ne parlons pas toujours de la guerre cruelle, Parlons des plaisirs et des jeux. Hâtez-vous, Plaisirs, hâtez-vous De montrer vos charmes les plus doux. Hâtez-vous, Plaisirs, hâtez-vous De montrer vos charmes les plus doux. Hâtez-vous, Plaisirs, hâtez-vous De montrer vos charmes les plus doux. Cessons d’aimer une infidèle, Évitons la honte cruelle De servir, d’adorer qui ne nous aime plus. Achevons de briser les noeuds qu’elle a rompus. Dégageons nous, sortons d’un si funeste empire. Hélas ! Malgré moi je soupire ! Ah ! Mon coeur quelle lâcheté ! Quel charme te retient dans un honteux martyre ? Tu n’as pas craint des fers qui nous ont tant coûté As-tu peur de ta liberté ? Revenez, revenez Liberté charmante Vous n’êtes que trop diligente Lorsqu’il faut dans un coeur faire place à l’Amour; Mais que vous êtes lente Lorsqu’un juste dépit presse votre retour. C’est trop entretenir Ces tristes rêveries; Venez, tournez vos pas sur ces rives fleuries Regardez ces flots argentés, Qui dans ces vallons écartés, Font briller l’émail des prairies Interrompez vos soupirs Tout doit être ici; Ce beau séjour est l’asile Du repos et des plaisirs. Depuis qu’une nymphe inconstante A trahi mon amour et m’a manqué de foy Ces lieux jadis si beaux n’ont plus rien qui m’enchante; Ce que j’aime a changé, tout est changé pour moi. La fille d’Inachus hautement vous préfère A mille autres amants de votre sort jaloux; Vous avez l’aveu de son père En faveur d’Argus votre frère, La puissante Junon se déclare pour vous. Si l’ingrate m’aimait, je serais son époux. Cette nymphe légère De jour en jour diffère Un hymen qu’autrefois elle avait cru si doux. L’inconstante n’a plus l’empressement extrême De cet amour naissant qui répondait au mien. Son changement paraît en dépit d’elle même Je ne le connais que trop bien, Sa bouche quelquefois dit encor qu’elle m’aime; Mais son coeur ni ses yeux ne m’en disent plus rien. Se peut-il qu’elle dissimule ! Après de serments, ne la croyez-vous pas ? Je ne les crus que trop, hélas ! Ces serments qui trompent mon coeur tendre et crédule; Ce fut dans ces vallons où par mille détours, Inachus prends plaisir à prolonger son cours; Ce fut sur son charment rivage, Que sa fille volage Me promit de m’aimer toujours. Le Zéphir fut témoin, l’onde fut attentive Quand la nymphe jura de ne changer jamais, Mais le Zéphir léger et l’onde fugitive Ont enfin emporté les serments qu’elle a faits. Je la vois, l’infidèle. Éclaircissez vous avec elle. M’aimez vous ? puis-je m’en flatter ? Cruelle, en voulez vous douter ? En vain votre inconstance éclate, En vain elle m’anime à briser tous les noeuds Je vous aime toujours ingrate, Plus que vous ne voulez Et plus que je ne veux Je crains un funeste présage, Un aigle dévorant Vient de fondre à mes yeux, Sur un oiseau qui dans ces lieux M’entretenait d’un doux ramage Différez votre hymen, Suivons l’avis des Cieux. Notre hymen me déplaît qu’à votre coeur volage: Répondez moi de vous, je vous répond des Dieux. Vous juriez autrefois Que cette onde rebelle Se ferait vers sa source une route nouvelle Plutôt qu’on ne verrait votre coeur dégagé; Voyez couler ces flots dans cette vaste plaine C’est le même penchant qui toujours les entraîne. Leurs cours ne change point et vous avez changé Laissez moi revenir de mes frayeurs secrètes; J’attends de votre amour cet effort généreux. Je veux ce qui vous plaît, cruelle que vous êtes, Vous n’abusez que trop d’un amour malheureux ! Non, je vous aime encor !         Quelle froideur extrême ! Inconstante, est-ce ainsi qu’on doit dire qu’on aime. C’est à tort que vous m’accusez, Vous avez vu toujours vos rivaux méprisés Le mal de mes rivaux N’égale point ma peine, La douce illusion d’une espérance vaine Ne les fait point tomber du faite du bonheur Aucun d’eux comme moi n’a perdu votre coeur; Je ne suis point accoutumé Quel tourment de cesser de plaire Lorsqu’on a fait l’essai du plaisir d’être aimé. Je ne le sens que trop Votre coeur se détache Et je ne sais qui me l’arrache Je cherche en vain l’heureux amant Qui me dérobe un bien charmant Où j’ai cru devoir seul prétendre Je sentirais moins mon tourment Si je trouvais à qui m’en prendre Vous fuyez mes regards, Vous ne me dites rien; Il faut vous délivrer d’un fâcheux entretiens; Ma présence vous blesse et c’est trop vous contraindre. Jaloux sombre et chagrin, Partout où je vous vois, Vous ne cessez de vous plaindre Je voudrais vous aimer Autant que je le dois, Et vous me forcez à vous craindre. Non, non, il ne tient qu’à vous De rendre notre sort plus doux Non, non, il ne tient qu’à vous De rendre mon coeur plus tendre Non, non, il ne tient qu’à vous De rendre mon coeur moins jaloux. Ce prince trop longtemps dans ses chagrins s’obstine On pardonne au premier transport D’un amour qui se plaint à tort Et qui sans raison se mutine. Mais à la fin on se chagrine Contre un Amour chagrin. Je veux bien te parler enfin sans artifice Ce prince infortuné s’alarme avec justice. Le maître souverain de la terre et des cieux Entreprend de plaire à mes yeux. Du coeur de Jupiter l’amour m’offre l’empire. Mercure est venu me le dire Je le vois chaque jour descendre dans ces lieux. Mon coeur autant qu’il peut Fait toujours résistance. Et pour attaquer ma constance, Il ne fallait pas moins que le plus grand des Dieux. On écoute aisément Jupiter qui soupire. C’est un amant qu’on ose mépriser. Et du plus grand des coeurs Ce glorieux empire Est difficile à mépriser. Lorsqu’on me presse de me rendre Aux attraits d’un amour nouveau, Plus le charme est puissant Et plus il serait beau De pouvoir m’en défendre. Quoi ! tu veux me quitter ? Doù vient ce soin pressant ? C’est pour vous seule ici que Mercure descend. Le Dieu puissant qui lance le tonnerre Et qui des cieux tient le sceptre en ses mains A résolu de venir sur la terre Chasser les maux qui troublent les humains. Que la terre avec soin à cet honneur réponde Échos retentissez dans ces lieux pleins d’appas, Annoncez qu’aujourd’hui pour le bonheur du monde, Jupiter descends ici-bas. Échos retentissez dans ces lieux pleins d’appas, Annoncez qu’aujourd’hui pour le bonheur du monde, Jupiter descends ici-bas. C’est ainsi que Mercure Pour abuser les Dieux jaloux Doit parler hautement à toute la nature. Mais il doit s’expliquer Autrement avec vous; C’est pour vous voir, C’est pour vous plaire, Que Jupiter descend du céleste séjour. Et les biens qu’ici bas sa présence va faire Ne seront dûs qu’à son amour. Pourquoi du haut des cieux, Ce Dieu veut-il descendre ? Mes voeux sont engagés. Mon coeur a fait un choix L’amour tôt ou tard doit prétendre Que tous les coeurs se rangent sous ses lois. C’est un hommage qu’il faut rendre Mais assez de le rendre une fois. Ce serait en aimant une contrainte étrange Qu’un coeur pour mieux choisir n’osât se dégager. Quand c’est pour Jupiter qu’on change Il n’est pas honteux de changer. Que tout l’univers se pare De ce qu’il a de plus rare Que tout brille dans ces lieux. Que la terre partage L’éclat et la gloire des cieux. Que tout rende hommage Au plus grand des dieux. Les armes que je tiens protègent l’innocence. L’effort n’en est fâcheux qu’à l’orgueil des titans. Vous qui suivez les lois, Vivez sous ma puissance, Toujours heureux, toujours contents. Jupiter vient sur la terre. Pour la combler de bienfaits, Il est armé du tonnerre Mais c’est pour donner la paix. Jupiter vient sur la terre. Pour la combler de bienfaits, Il est armé du tonnerre Mais c’est pour donner la paix. Où suis-je ? D’où vient ce nuage ? Les ondes de mon père et son charmant rivage Ont disparu tout à coup à mes yeux ! Où puis-je trouver un passage ? La jalouse reine des Cieux Me fait elle si tôt acheter l’avantage De plaire au plus puissant des Dieux ? Que vois-je ? Quel éclat se répand dans ces lieux. Vous voyez Jupiter; Que rien ne vous étonne. C’est pour tromper Junon et ses regards jaloux Qu’un nuage vous environne; Belle nymphe, rassurez-vous Je vous aime et pour vous le dire, Je sors avec plaisir de mon suprême empire. La foudre est dans mes mains, Les Dieux me font la cour, Je tiens tout l’Univers sous mon obéissance; Mais si je prétends en ce jour Engager votre coeur à m’aimer à son tour, Je fonde moins mon espérance Sur la grandeur de ma puissance Que sur l’excès de mon amour. Que sert-il qu’ici-bas votre amour me choisisse ? L’honneur me vient trop tard, j’ai formé d’autres noeuds Il fallait que ce bien pour combler tous nos voeux, Ne me coûtât point d’injustice, Et ne fit point de malheureux C’est une assez grande gloire Pour votre premier vainqueur, D’être encore dans votre mémoire Et de me disputer si longtemps votre coeur. La gloire doit forcer mon coeur à se défendre. Si vous sortez du Ciel pour chercher les douceurs D’une amour tendre, Vous pouvez aisément attaquer d’autres coeurs Qui feront gloire de se rendre. Il n’est rien dans les Cieux il n’est rien ici-bas De si charment que vos appas; Rien ne peut me toucher d’une flamme si forte; Belle Nymphe vous l’emportez Sur les autres beautés, Autant que Jupiter l’emporte Sur les autres Divinités ! Verrez-vous tant d’amour avec indifférence ? Quel trouble vous saisit ? Où tournez vous vos pas ? Mon coeur en votre présence Fait trop peu de résistance Contentez-vous, hélas ! D’étonner ma constance, Et n’en triomphez pas. Et pourquoi craignez vous Jupiter qui vous aime ? Je crains tout, je me crains moi-même. Quoi ! voulez vous me fuir         C’est mon dernier espoir. Écoutez mon amour.         Écoutez mon devoir. Vous avez un coeur libre et qui peut de défendre Non, vous ne laissez pas mon coeur en mon pouvoir Quoi ! vous ne voulez pas m’entendre Je n’ai que trop de peine à ne le pas vouloir. Laissez-moi...     Quoi si tôt.         Je devais moins attendre; Que ne fuyais-je hélas ! Avant que de vous voir. L’amour pour moi me sollicite Et je vois que vous me quittez Le devoir veut que je vous quitte, Et je sens que vous m’arrêtez Iris est ici-bas et Junon elle-même Pourrait vous suivre dans ces lieux. Pour la nymphe que j’aime Je crains ses transports furieux. Sa vengeance serait funeste, Si votre amour était surpris. Va, prends soin d’arrêter Iris, Mon amour prendra soin du reste. Arrêtez, belle Iris, différez un moment D’accomplir en ces lieux ce que Junon désire. Vous m’arrêtez vainement Et vous n’aurez rien à me dire. Mais, si je vous disais que je veux vous choisir Pour attacher mon coeur d’une éternelle chaîne ? Je vous écouterais peut-être avec plaisir, Mais je vous croirais avec peine. Refusez vous d’unir votre coeur et le mien. Jupiter et Junon nous occupent sans cesse Nos soins sont assez grands sans que l’amour nous blesse, Nous n’avons pas tous deux de loisir d’aimer bien. Si je fais ma première affaire De vous voir et de vous plaire. Je ferai mon premier devoir De vous plaire et de vous voir. Un coeur fidèle A pour moi de charmants appas: Vous avez mille attraits, Vous n’êtes que trop belle: Mais je crains que vous n’ayez pas. Un coeur fidèle. Pourquoi craignez-vous tant Que mon coeur se dégage Je vous permets d’être inconstant, Sitôt que je serai volage. Promettez moi de constantes amours, Je vous promets de vous aimer toujours. Que la feinte entre nous finisse Parlons sans mystère en ce jour; Le moindre artifice Offense l’amour. Quel soin presse ici-bas Jupiter de descendre. Le seul bien des mortels lui fait quitter les cieux; Mais quel soupçons nouveau Junon peut elle prendre ? Ne suivrait elle pas Jupiter en ces lieux. Dans les jardins d’Hébé Junon vient de descendre. Un nuage entrouvert la découvre à mes yeux ; Iris parle ainsi sans mystère ! C’est ainsi que je puis me fier à ta foi. Ne me reprochez pas que je suis peu sincère, Vous ne l’êtes pas plus que moi. Gardez pour quelque autre Votre amour trompeur, Je reprends mon coeur, Reprenez le vôtre. J’ai cherché vainement la fille d’Inachus. Ah ! Je n’ai pas besoin d’en savoir davantage, Non, Isis, ne la cherchons plus. Jupiter dans ces lieux m’a donné de l’ombrage, J’ai traversé les airs, j’ai percé le nuage Qu’il opposait à mes regards ; Mais en vain j’ai tourné les yeux de toutes parts, Ce Dieu par son pouvoir suprême M’a caché la nymphe qu’il aime, Et ne m’a laissé voir que des troupeaux épars ! Non, non, je ne suis pas une incrédule épouse Qu’un puisse tromper aisément; Voyons qui feindra mieux de Jupiter amant Ou de Junon jalouse. Il est maître des Cieux, la terre suit sa loi; Sous sa toute puissance, il faut que tout fléchisse; Mais puisqu’il ne prétend s’armer que d’artifice Tout Jupiter qu’il est, il est moins fort que moi. Dans ces lieux écartés, vois que la terre est belle. Elle honore son maître et brille sous ses pas. L’amour cet amour infidèle, Qui du plus haut des cieux l’appelle, Fait que tout lui rit ici-bas. Près d’une maîtresse nouvelle Dans le fond des déserts, on trouve des appas. Et le ciel même ne plaît pas Avec une épouse immortelle. Dans les jardins d’Hébé vous deviez en ce jour D’une nouvelle nymphe Augmenter votre cour; Quel dessein si pressant dans ces lieux vous amène. Je ne vous suivrai pas plus loin. Je viens de votre amour Attendre un nouveau soin : Ne vous étonnez pas qu’on vous quitte avec peine, Et que de Jupiter on ait toujours besoin. Vous m’aimez, et j’en suis certaine. Souhaitez, je promets que vos voeux seront satisfaits. J’ai fait choix d’une nymphe et déjà la Déesse De l’aimable Jeunesse Se prépare à la recevoir; Mais je n’ose, sans vous, disposer de personne. Si j’ai quelque pouvoir, Je n’en prétends avoir Qu’autant que votre amour m’en donne Ce don de votre main me sera précieux. J’approuve vos désirs ; Que rien n’y soit contraire; Mercure ayez soin de lui plaire, Et portez à son gré, mes ordres en tous lieux; Que tout suive les lois de la reine des cieux. Que tout suive les lois de la reine des Cieux. Parlez, et qu’hautement votre choix se déclare. La nymphe qui me plaît ne vous déplaira pas, Vous ne verrez pas ici-bas De mérite plus grand ni beauté plus rare; Les honneurs que je lui prépare Ne lui sont que trop dûs, Enfin, Junon choisit la fille d’Inachus. La fille d’Inachus.         Déclarez pour elle. Peut-on voir à ma suite une nymphe plus belle, Plus capable d’orner ma cour, Et de marquer pour moi, Le soin de votre amour; Vous me l’avez promise et je vous le demande. Vous ne sauriez combler d’une gloire trop grande La nymphe que vous choisissez; Junon commande Allez, allez, Mercure obéissez. Junon commande Allez, allez, Mercure obéissez. Les plaisirs les plus doux Sont faits pour la jeunesse. Venez, venez jeux charmants, venez tous; Cardez vous bien d’amener avec vous La sévère Sagesse. Fuyez, fuyez, sombre tristesse Noirs chagrins, fuyez loin de nous Vous êtes destinés pour l’affreuse vieillesse Les plaisirs les plus doux Sont faits pour la jeunesse. Les plaisirs les plus doux Sont faits pour la jeunesse. Aimez, profitez du temps, Jeunesse charmante Rendez vos désirs contents. Tout rit tout enchante Dans les plus beaux ans: L’amour vous éclaire Marchez sur ses pas Cherchez à vous faire Des noeuds pleins d’appas. Que vous sert de plaire, Si vous n’aimez pas ? Que ces lieux ont d’attraits ! Goûtons-en bien les charmes, L’Amour n’y fait jamais verser de tristes larmes Les soins et les alarmes, N’en troublent point la paix. Jouissons dans ces retraites Des douceurs les plus parfaites; Suivez-nous, charmants plaisirs, Comblez tous nos désirs. Servez, Nymphe, servez avec un soin fidèle, La puissante reine des Cieux. Suivez dans ces aimables lieux La jeunesse immortelle Tout plaît et tout rit avec elle. Que c’est un plaisir charmant D’être jeune et belle ! Triomphez à tout moment D’une conquête nouvelle. Que c’est un plaisir charmant D’être jeune et belle ! Dans ce solitaire séjour Vous êtes sous ma garde, Junon vous y laisse: Mes yeux veilleront tour à tour Et vous observeront sans cesse. Est-ce là le bonheur que Junon m’a promis. Argus apprenez-moi quel crime j’ai commis. Vous êtes aimable Vos yeux devaient moins charmer. Vous êtes coupable De faire trop aimer Ne me déguisez rien, de quoi m’accuse-t-elle Quelle offenses à ses yeux me rend si criminelle ? Ne pourrai-je apaiser son funeste courroux. C’est une offense cruelle De paraître belle À ses yeux jaloux L’amour de Jupiter a trop paru pour vous Je suis perdue, ô ciel ! si Junon est jalouse. On ne plaît guère à l’épouse Lorsqu’on plaît trop à l’époux. Vous n’en serez pas mieux d’être ingrate et volage Vous quittez un fidèle amant, Pour recevoir un plus brillant hommage Mais c’est un avantage Que vous payerez chèrement. J’ai l’ordre d’enfermer vos dangereux appas La Déesse se défend que vous voyez personne Aux rigueurs de Junon Jupiter m’abandonne. Non, non Jupiter ne m’aime pas. La perfide craint ma présence Elle me fuit en vain et j’irai la chercher. Non !         Laissez moi lui reprocher Sa cruelle inconstance Non, non, on ne la doit point voir Quoi ! Junon me devient contraire ? L’ordre est exprès pour tous, perdez un vain espoir. L’amitié fraternelle a si peur de pouvoir ? Non, je ne connais plus ni d’ami, ni de frère, Je ne connais que mon devoir Laissez la nymphe en paix, Ce n’est plus vous qu’elle aime. Quel est l’heureux amant qui s’en est fait aimer ? Nommez le moi.         Tremblez à l’entendre nommer. C’est un Dieu tout puissant, c’est Jupiter lui-même. Ô Dieux !         Dégagez vous d’un amour si fatal Sans balancer il faut vous y résoudre C’est un redoutable rival Qu’un amant qui lance la foudre. Dieux tout puissants ! ah ! vous étiez jaloux De la félicité que vous m’avez ravie, Dieux tout puissants ! ah ! vous étiez jaloux De me voir plus heureux que vous. Vous n’avez pu souffrir le bonheur de la vie Et je voyais vos grandeurs sans envie. J’aimais, j’étais aimé. Mon sort était trop doux. Heureux qui peut briser Qui peut briser sa chaîne Finissez une plainte vaine Méritez l’infidélité; Un coeur ingrat vaut-il la peine D’être tant regretté. Heureux qui peut briser Qui peut briser sa chaîne Liberté, liberté. Liberté, liberté ! Quelles danses ! quels chants et quelle nouveauté ! S’il est quelque bien au monde C’est la liberté. Que voulez-vous ? Liberté, liberté. Que voulez-vous ? il faut qu’on nous réponde. S’il est quelque bien au monde, C’est la liberté. Liberté, liberté S’il est quelque bien au monde C’est la liberté. Liberté, liberté De la Nymphe Syrinx l’on chérit la mémoire, Il en regrette encor la perte chaque jour; Pour célébrer une fête à sa gloire Ce Dieu lui même assemble ici sa cour Il veut que du malheur de son fidèle amour. Un spectacle touchant représente l’histoire C’est un plaisir pour nous; poursuivez j’y consens Je ne m’oppose point à ces jeux innocents. Il donne dans le piège, achevez sans remise Achevez de surprendre Argus et tous ses yeux. Si vous tentez une grande entreprise, Mercure vous conduit, l’amour vous favorise Et vous servez le plus puissant des Dieux. Liberté, liberté S’il est quelque bien au monde C’est la liberté. L’empire de l’Amour n’est pas moins agité Que l’empire de l’onde Ne cherchons point d’autre félicité Qu’un doux loisir dans une paix profonde S’il est quelque bien au monde C’est la liberté. Liberté, liberté ! Quel bien devez-vous attendre Beautés qui chassez dans ces lieux Que pouvez-vous prendre Qui vaille un coeur tendre Soumis à vos lois ? Ce n’est qu’en aimant Qu’on trouve un sort charmant Aimez enfin à votre tour Il faut que tout cède à l’amour. Il sait frapper d’un coup certain Le cerf léger qui fuit en vain Jusque dans les antres secrets Au fond des forêts Tout doit sentir ses traits. Lorsque l’amour vous appelle, Pourquoi fuyez-vous ses plaisirs ? La Rose nouvelle N’en est que plus belle D’aimer les Zéphirs. Ce n’est qu’en aimant Qu’on trouve un sort charmant, Aimez enfin, à votre tour; Il faut que tout cède à l’amour : Il sait frapper d’un coup certain Le cerf léger qui fuit en vain : Jusques dans les antres secrets Au fonds des forêts, Tout doit sentir ses traits, Je vous aime Nymphe charmante; Un amant, un mortel cherche à plaire à vos yeux Pan est un Dieu puissant, je révère les Dieux; Mais le nom d’amour m’épouvante. Pour vous faire retrouver le nom d’amant plus doux. J’y joindrai le titre d’époux. Je n’aurai pas de peine A m’engager dans une aimable chaîne Pour ne jamais changer. Aimez un Dieu qui vous adore. Un époux doit être encore Plus à craindre qu’un amant Dissipez de vaines alarmes, Éprouvez l’amour et ses charmes Connaissez les plus doux appas. Non, ce ne peut être que faute de la connaître Qu’il ne vous plaît pas. Les maux d’autrui me rendront sage. Ah ! Quel malheur De laisser engager son coeur ! Pourquoi faut-il le plus beau de son âge Dans une mortelle langueur ? Ah, quel malheur ! Pourquoi n’avoir pas le courage De s’affranchir de la rigueur D’un funeste esclavage ? Ah ! Quel malheur De laisser engager son coeur ! Ah ! Quel dommage Que vous ne sachiez pas aimer ! Que vous sert-il d’avoir tant d’attraits en partage, Si vous en négligez le plus grand avantage ? Que vous sert-il de savoir tout charmer ? Ah, quel dommage Que vous ne sachiez pas aimer ! Aimons sans cesse. N’aimons jamais. Pour vivre en paix. N’aimons jamais. Le chagrin suit toujours les coeurs que l’amour blesse. La tranquille sagesse N’a que des plaisirs imparfaits. Aimons sans cesse. N’aimons jamais. On ne peut aimer sans faiblesse. Que cette faiblesse a d’attraits ! Aimons sans cesse. N’aimons jamais. Cédons à l’Amour qui nous presse Pour vivre heureux aimons sans cesse Pour vivre en paix N’aimons jamais Aimons sans cesse. N’aimons jamais Pour vivre en paix Faut-il qu’en vain discours un si beau jour se passe ? Mes compagnes courons dans le fond des forêts. Voyons qui d’entre nous se sert mieux de ses traits Courons à la chasse.         À la chasse ! Courons à la chasse, à la chasse. Pourquoi me suivre de si près. Pourquoi fuir qui vous aime ?         Un amant m’embarrasse. Courons à la chasse, à la chasse. Je ne puis vous quitter, mon coeur s’attacher à vous Par des noeuds trop forts et trop deux. Mes compagnes, venez... C’est en vain que j’appelle. Écoutez, ingrate, écoutez Un Dieu charmé de vos beautés; Qui vous jure un amour fidèle. Je déclare à l’Amour une guerre immortelle. Cruelle, arrêtez ! Arrêtez cruelle. On me retient de tous côtés Cruelle, arrêtez ! Dieux, protecteurs de l’innocence, Naïades, Nymphes des eaux. J’implore ici votre assistance. Où vous exposez-vous ? Quels prodiges nouveaux La nymphe est changée en roseaux ! Hélas ! hélas ! Quel bruit ! Qu’entends-je ! Ah ! Quelle voix nouvelle ! La Nymphe tâche encor d’exprimer ses regrets. Que son murmure est doux ! Que sa plainte a d’attraits. Ne cessons point de nous plaindre avec elle. Ranimons les restes charmants D’un nymphe qui fut si belle, Elle répond encore à nos gémissements, Ne cessons point de nous plaindre avec elle. Les yeux qui m’ont charmé ne verront plus le jour Était-ce ainsi, cruelle amour, Qu’il fallait te venger d’une beauté rebelle, N’aurait-il pas suffi de t’en rendre vainqueur Et de voir dans les fers son insensible coeur, Brûler avec le mien d’une ardeur éternelle ? Que tout ressente mes tourments. Ranimons les restes charmants D’un nymphe qui fut si belle, Elle répond encore à nos gémissements, Ne cessons point de nous plaindre avec elle. Que ces roseaux plaintifs soient à jamais aimés. Il suffit Argus dort, tous ses yeux sont fermés, Allons, que rien ne nous retarde Délivrons la nymphe qu’il garde. Reconnaissez Mercure et fuyez avec nous; Éloignez-vous d’Argus, avant qu’il se réveille. Argus avec cent yeux sommeille; Mais croyez vous endormir un amant jaloux ? Demeurez !         Malheureux ! d’où te vient cette audace ? J’ai tout perdu j’attends le trépas sans effroi. Un coup de foudre est une grâce Pour un malheureux comme moi. Éveillez vous, Argus, éveillez-vous, vous vous laissez surprendre. Puissante reine des cieux Junon venez nous défendre. Commencez d’éprouver la colère des Dieux. Fuyons.         Vous me quittez ? Quel secours puis-je attendre ! Fuyons, Junon vient dans ces lieux. Revois le jour, Argus que ta figure change. Et vous Nymphe apprenez comment Junon se venge. Sors, barbare Erinnis, sors du fond des Enfers ; Viens, prends de servir ma vengeance fatale Et d’en montrer l’horreur en cent climats divers Épouvante tout l’univers Par les tourments de ma rivale Viens la punir au gré de mon courroux; Redoutable ta rage infernale Et fais s’il se peut qu’elle égale La fureur de mon coeur jaloux. Ô Dieux ! Ô Dieux ! Où me réduisez vous ? L’hiver qui nous tourmente S’obstine à nous geler Nous ne saurions parler Qu’avec une voix tremblante La neige et les glaçons Nous donnent de mortels frissons Les frimas se répandent Sur nos corps languissants; Le froid transit nos sens Les plus durs rochers se fendent. La neige et les glaçons Nous donnent de mortels frissons Laisse-moi, cruelle Furie, Cruelle, laisse moi respirer un moment Ah ! Barbare, plus je te prie, Et plus tu prends plaisir d’augmenter mon tourment. Soupire, gémis, pleure, Crie je me fais de tes peines un spectacle charmant. Laisse moi, cruelle Furie Cruelle laisse moi respirer un moment Quel horrible séjour ! Quel froid insupportable ! Tes serpents animés par ta rage implacable. Ne sont-ils pas d’assez cruels bourreaux ? Pour punir un coeur misérable, Viens-tu chercher si loin des supplices nouveaux ? Malheureux habitants d’une demeure affreuse, Connaissez de Junon le funeste courroux: Par sa vengeance rigoureuse Vous voyez une malheureuse Qui souffre cent fois plus que vous. Vous voyez une malheureuse Qui souffre cent fois plus que vous. Ah ! Quelle peine De trembler de languir dans l’horreur des frimas. Ah ! Quelle peine D’éprouver tant de maux, sans trouver le trépas Ah ! quelle vengeance inhumaine ! Viens changer de tourments, passe en d’autres climats. Ah ! Quelle peine ! Ah ! quelle peine De trembler de languir dans l’horreur des frimas. Tôt tôt tôt. Que chacun avec soin S’empresse. Forgez, qu’on travaille sans cesse. Qu’on prépare tout ce qu’il faut Tôt tôt tôt. Que le feu des forges s’allume : Travaillons d’un effort nouveau : Qu’on fasse retentir l’enclume Sous les coups pesants du marteau. Quel déluge de feux vient sur moi se répandre. Ô ciel !         Le ciel ne peut t’entendre, Tu ne te plains pas assez haut. Tôt, tôt, tôt. Junon serait moins inhumaine. Tu me fais trop souffrir, tu sers trop bien sa haine. Au gré de son dépit jaloux Les maux les plus cruels seront encore trop doux. Hélas ! Quelle rigueur extrême C’est en vain que Jupiter m’aime La haine de Junon jouit de mon tourment Que vous haïssez fortement, Grand Dieux ! Qu’il s’en faut bien que vous aimiez de même ! Qu’on prépare tout ce qu’il faut Tôt, tôt, tôt, tôt, tôt. Ne pourrai-je cesse de vivre ? Cherchons le trépas dans les flots. Partout ma rage doit te suivre N’attends ni secours ni repos. Qu’on prépare tout ce qu’il faut Tôt tôt tôt. Exécutons l’arrêt du sort Suivons ses lois les plus cruelles. Présentons sans cesse à la Mort Des victimes nouvelles Que le fer.     Que la faim.     Que les feux         Que les eaux. Que tout serve à creuser mille et mille tombeaux Qu’on s’empresse d’entrer dans les royaumes sombres par mille chemins différents Achevez d’expirer, infortunés mourants, Cherchez un long repos dans le séjour des ombres. Exécutons l’arrêt du Sort, Suivons ses lois les plus cruelles ; Présentons sans cesse à la Mort Des victimes nouvelles. Que le fer.     Que la faim.     Que les feux         Que les eaux. Que tout serve à creuse mille et mille tombeaux. C’est contre moi qu’il faut tourner Votre rigueur la plus funeste, D’une vie odieuse arrachez moi le reste Hâtez vous de la terminer. C’est aux Parques de l’ordonner. Favorisez mes voeux, Déesses souveraines Qui réglez du Destin immuables lois, Finissez mes jours et mes peines, Ne me condamnez pas à mourir mille fois. Le fil de la vie De tous les humains Suivant notre envie Tourne dans nos mains. Suivant notre envie. Tranchez mon triste sort d’un coup qui me délivre Des tourments que Junon me contraint à souffrir; Chacun vous fait des voeux pour vivre Et je vous en fais pour mourir. Jupiter l’a soumise aux lois de son épouse ; Elle a rendu Junon jalouse; L’amour d’un Dieu puissant a trop su la charme. Elle est trop punie encore. Est ce si grand crime d’aimer Ce que tout l’Univers adore ? Nymphe, apaise Junon si tu veux voir la fin De ton sort déplorable ; C’est l’arrêt du Destin Il est irrévocable. Hélas ! comment fléchir une haine implacable ! C’est l’arrêt du Destin, Il est irrévocable. Terminez mes tourments, puissant maître du monde, Sans vous, sans votre amour hélas ! Je ne souffrirais pas. Réduite au désespoir, mourante, vagabonde, J’ai porté mon supplice en mille affreux climats ; Une horrible Furie attachée à mes pas, M’a suivie au travers du vaste sein de l’onde; Voyez de quels maux ici bas, Votre épouse punit mes malheureux appas Délivrez moi de ma douleur profonde, Ouvrez-moi par pitié, les portes du trépas. Terminez mes tourments puissant maître du monde. Sans vous, sans votre amour, hélas ! Je ne souffrirais pas. C’est Jupiter qui m’aime ! Eh ! Qui le pourrait croire ? Je ne suis plus dans sa mémoire, Il n’entend point mes cris, Il ne voit point mes pleurs Après m’avoir livré aux plus cruels malheurs, Il est tranquille au comble de la gloire Il m’abandonne au milieu des douleurs. À la fin je succombe heureuse si je meurs. Il ne m’est pas permis de finir votre peine Et ma puissance souveraine Doit suivre du Destin l’irrévocable loi : C’est tout ce que je puis par un amour extrême Que de quitter le Ciel et ma gloire suprême Pour prendre part aux maux que vous souffrez pour moi. Ah ! mon supplice augmente encore ! Tout le feu des Enfers me brûle et me dévore; Mourrai-je tant de fois, sans voir finir mon sort ? Ma tendresse pour vous rend Junon inflexible Elle voit mon amour il lui paraît trop fort; Son courroux se redouble et devient invincible. N’importe en ma faveur soyez toujours sensible. C’est trop vous exposer à son jaloux transport, J’irrite en vous aimant sa vengeance terrible. Aimez moi, s’il vous est possible Assez pour la forcer à me donner la mort. Venez, venez Déesse impitoyable Venez, voyez, reconnaissez Cette Nymphe mourante autrefois trop aimable. C’est assez la punir, c’est vous venger assez; L’éclat de sa beauté ne la rend plus coupable, Par la cruelle horreur du tourment qui l’accable, Son crime et ses appas sont ensemble effacés. Sans jalousie et sans alarmes Voyez ses yeux noyés de larmes Que l’ombre de la mort commence de couvrir. Ils n’ont encor que trop de charmes Puisqu’ils savent attendrir. Une juste pitié peut elle vous aigrir ? Votre courroux fatal ne doit-il pas s’éteindre ? Ah ! vous la plaignez trop, elle n’est pas à plaindre Non elle ne peut trop souffrir. Je sais que c’est de vous que son sort doit dépendre. Ce n’est qu’à vos bontés qu’elle doit recourir. Il n’est rien que de moi vous ne deviez attendre, Si je puis obliger votre haine à se rendre. Ah ! Laissez moi mourir. Prenez soin de la secourir. Vous l’aimez d’un amour trop tendre Non elle ne peut trop souffrir. Quoi ! Le coeur de Junon quelque grand qu’il puisse être Ne saurait triompher d’une injuste fureur De la terre et du Ciel Jupiter est le maître Et Jupiter n’est pas le maître de son coeur ? Hé bien ! il faut que je commence À me vaincre en ce jour. Vous m’apprendrez à me vaincre à mon tour. Abandonnez votre vengeance Je vous rends mon amour . J’abandonnerai ma vengeance, Rendez moi votre amour. Noires Ondes du Styx, c’est par vous que je jure. Fleuve affreux écoutez le serment que je fais. Si cette Nymphe, enfin, reprend tous ses attraits, Si Junon fait cesser les tourments qu’elle endure, Je jure que ses yeux ne troubleront jamais De nos coeurs réunis la bienheureuse paix. Noires Ondes du Styx, c’est par vous que je jure. Fleuve affreux écoutez le serment que je fais. Nymphe, je veux finir votre peine éternelle Que la Furie emporte aux Enfers avec elle Le trouble et les horreurs dont vos sens sont saisis ! Après un rigoureux supplice Goûtez les biens parfaits que les Dieux ont choisis : Et sous le nouveau nom d’Isis Jouissez d’un bonheur qui jamais ne finisse. Dieux, recevez Isis au rang des immortels ! Peuples voisins du Nil, dressez lui des Autels ! Venez, venez, Divinités nouvelle, Isis, Tournez sur nous vos yeux Voyez l’ardeur de notre zèle. La céleste Cour vous appelle Isis est immortelle Isis va briller dans les Cieux. Isis jouit avec les Dieux D’une gloire éternelle.