Comédiemoeurs françaisesversUn acte1751-1760500-750Comédie
SCÈNE PREMIÈRE.Amour lance dans mon âmeTous tes traits.j’aime pour jamais,Pour jamais je m’enflamme.Frappe, à tes coups mon coeur connaîtra tes bienfaits.Amour lance dans mon âmeTous tes traits,Longtemps du Dieu de la ThraceJ’ai suivi la trace,Je me trompais dans mes plaisirs.Euphrosine a su me séduireEt m’instruireSur mes désirs.
SCÈNE II. Azor, Francoeur.L’Amour fait dans ce tempsBonne Vendange ;Tandis que les MamansPrennent le change.Pensent que l’on s’occupeAu VergerÀ Vendanger.Amour qui n’est pas dupeJustement prend ce temps-là.Ta la la, etc.Francoeur est toujours joyeuxOn doit bannir en Vendange Tous les soucis ennuyeux,C’est le temps où l’amour s’arrange.Puis d’ailleurs le souci, dit-on,N’est pas fait pour un bon Luron.N’est pas fait pour un bon Luron.Quand par hasard j’ai du chagrin,Je prends un doigt de Brandevin,Je cours à l’instant chez ma BelleEt le verre en main auprès d’elleMène l’Amour tambour battant.Ah ! Voilà commeL’hommePeut-être content.De Bacchus et de l’Amour.On célèbre aujourd’hui la fête ;A signaler ce grand jouiLa bonne Sybille s’apprête.Cette Dame y présideraEt là ses Oracles rendra ;Puis l’Amour lui-même y viendra.Ah ! Je sais trop qu’il y sera.Le craignez vous mon Capitaine ?Ces jours passés dans un jardin,L’aurore paraissant à peine,J’allai rêver, mais sans dessein.Eh ! Quoi ce petit Dieu malinVous a-t-il causé quelque peine ?Lorsqu’il se montre en ce séjourC’est pour y faire un méchant tour.Sur un buisson de rose en rose,Voltigeait un oiseau charmant.Un enfant le voit, se proposeDe s’en rendre maître à l’instant.On n’apercevait que ses ailesPeintes des plus vives couleurs ;Hélas ! Elles étaient si bellesQu’elles semblaient former des fleurs.L’enfant, qui craint quelque dommage, Me sourit, m’invite à l’aider.Je me prête à son badinage ;Ah ! M’y devais je hasarder !L’oiseau, de dessous le feuillage,Tout à coup s’envole en riant,Dans les rets moi-même il m’engage :L’oiseau, c’était un autre enfant.Ah ! dit-il, tu voulais me prendre,Tu soupireras désormaisC’est pour te punir et t’apprendreÀ qui l’on doit tendre des rets.Vraiment c’est tout de bon.Jusqu’ici trop légerJe n’avais recherché qu’un plaisir passager :Mais mon coeur aujourd’hui s’engage malgré moiEt je pense qu’enfin j’aime de bonne foi.Euphrosine qui m’a su plaireA mille appas ;Mais elle fait trop la sévèreOn n’y tient pas.Il faut savoir avec adresseSaisir les temps,En vendange une douce ivresseSert les amants.Chaque bergèreEn corset blanc,Sur la fougèreD’un air galant,Par une danse légère,Fait naître les désirsAppelle les plaisirs.Le verre en main au milieu d’ellesChaque Dragon chante ses feux.Le doux plaisir séduit les bellesEt brille bientôt dans leurs yeux ;Le vin rend plus tendre,On ne peut s’en défendre;Et l’Amour par un choc légerFait sonner l’heure du Berger.Pour dompter la plus fière Il ne faut qu’un moment.L’instant ou la manière,Fait le sort d’un amant,Euphrosine rebelle,Ne peut que m’exciter ;Pour soumettre une belle,Un coeur doit tout tester.De la Gloire terribleSuspendons les travaux,Cherchons, vainqueur paisibleDes triomphes plus beaux.
SCÈNE III.Je vais aussi voir ma maîtresse,Et lui parler tout nettement :L’amant qui peint bien sa tendresseTrouve toujours un bon moment.De l’objet qu’Amour me garde Si je dompte la fierté,Les plaisirs, au corps-de-garde,Vont signer un doux traité.Entre nous jamais de guerre,Ni dispute, ni procès,Si l’amour vient nous en faire,Lui-même en payera les frais.Le soir après la retraite,Tous deux nous boirons gaiement ;Servi par cette poulette,Que mon sort sera charmant !La fête sera complète ;Un repas simple et galant,Près d’une vive brunetteFinit toujours joliment.Après ma garde finie,L’Amour fera battre au champ;Le coup d’oeil d’une prairieSouvent inspire un Amant.Près d’un ruisseau qui murmureS’élève un riant gazon ;C’est un soin de la Nature,Il n’est pas là sans raison. Mais une Dame vient : Azor est avec elle :Ici laissons-les seuls, et courons chez ma belle.
SCÈNE IV. Euphrosine, Azor.Dieu charmant,Dieu de la tendresse,J’ai fait choix d’un amant ;En lui tout intéresse ;SoutenezMa flamme timide,Venez,Soyez mon guide;Quand je cède à vos attraits ;Sauvez-moi les regrets.Vous rêvez seule en ce verger.Me suivrez- vous sans cesse ?D’un amant qui ne peut changesApprouvez la tendresse.Azor, je vous l’ai dit cent fois ;De l’Amour je veux fuir les lois.Et pourquoi tant haïr l’Amour,Vous a-t-il joué quelque tour ?Cela ne doit point étonner.Pourquoi donc je vous prie ?Peut-on ne pas lui pardonner,Vous êtes si jolie.Je trouve un jour sur l’herbette fleurieUn petit arc, des flèches, un carquois ;Je ne voyais pourtant dans la prairieAucun chasseur, et j’étais loin du bois.D’abord j’ai peur, je m’enfuis au plus vite,Puis je reviens, mais sans trop approcher ;J’avance un peu, j’examine, j’hésite ;J’avais pourtant grand désir d’y toucher.Tout à l’entour avec soin je regarde ;Je m’enhardis, me voyant sans témoin,À m’en saisir alors je me hasarde ;J’aurais mieux fait de les jeter bien loin.Je prends un trait, j’admire sa figure ;Il était d’or, il paraissait charmant :Ah ! Tout à coup je sens une blessure,Je fais un cri, j’entends rire à l’instant.Ah ! Ah ! Vraiment vous êtes curieuse,Dit une voix, mais à tort vous pleurez ;Un autre jour vous serez plus heureuse,Pour cette fois vous vous en souviendrez.Souvent l’on paye assez cher en la vieUn seul instant de curiosité;Mais ce n’est rien, aussi charmante envie Ne peut chez vous qu’augmenter la beauté.Faut-il hélas, souffrir toute sa vie,Pour un instant de curiosité.Pour guérir un pareil tourment,Il faut faire choix d’un amant.Non, non.Vous êtes singulière,Un tendre aveu vous déplairait.Oui, Monsieur il m’offenserait.Eh mais, vous seriez la première.Une belleSur ce pointFait en vain la cruelle,On ne la croit point.À votre âge on soupirePour un amant.Vous avez beau direAutrement,On n’en croit rien à présent.Toujours jeune bergèreSourit d’un tendre aveu,Mais l’amant trop téméraireVeut-il savoir si son feuA su plaire,D’abord on dit non, non, non,Eh bon, bon, bon, bon,En est-on la dupe aujourd’hui,Tout bas votre coeur dit oui.Ah cachons-lui que je l’aime.Que dites-vous, s’il vous plaît ?Que ma surprise est extrême.À vous on prend intérêt :Oui, je veux vous être utile;Je m’engage à vous former.Mais montrez-vous plus docile,Vous savez si bien charmer.Azor réprimez cette audaceAh ! Que vous m’êtes odieux !Et je vais vous quitter la placeSi vous ne sortez de ces lieux.Trop d’ardeur a su lui déplaireAyons recours au sentiment.Mais laissons passer sa colèreJe reviendrai dans un moment.
SCÈNE V.Ah ! Quelle ardeur téméraire !Si du moins elle est sincère,Que mon sort sera charmant.Mais, hélas, que je dois craindreDe voir quelque jour éteindreUn feu qui paraît si grand.Par la GloireUn Guerrier animé,Souvent de la VictoireNe veut que l’honneur d’être aimé.Sa flamme légèreN’est que passagère ;Amour sauvez-moi ce tourmentFixés mon amant.N’est-on pas assez à plaindreDe craindrePour des jours si chers;D’attendreDans mille ennuis diversLe retour des hivers.Pour un coeur tendreQue de sujet de s’affliger !Faut-il encore le voir léger.
SCÈNE VI. Azor, Euphrosine.L’Amour près de vous me rappelle,Mais pourquoi cet air sérieux ;Le courroux dépare une belle,Et la douceur lui convient mieux.Votre façon d’aimer m’étonneAzor cessez de m’irriter,Je ne dois plus vous écouter.Ah ! Tout bas mon coeur lui pardonne.
SCÈNE VII. Azor, Francoeur, entre après qu’Azor est sorti.Elle me fuit, ah! suivons la.Ma Lisette est toujours sévère...Mais mon Capitaine s’en va,À sa belle il aura su plaire,Car il paraît assez content.Seul j’éprouve un cruel tourment.La Sybille vient ici,Ah ! Je me rassure ;Pour mettre fin au souciQue mon âme endure,Parlons lui, je la prieraiTant et tant que je saurai,Ma bonne aventureÔ gué,La bonne aventure.
SCÈNE VIII. La Sybille, Francoeur, et suite.Fraîche jeunesseD’amour pillez le jardin,Lourde vieillesseNe tentez plus de larcin.Dans l’âge de la sagesse,À Paphos quand on n’est plus Roi,Faut près de son feu rester coi.Vieillard qui soupirePour fleur de beauté,Toujours inspireLa gaîté ;La fillettePolie et discrète,Écoute, mais tout bas s’en rit ;Dans un coin amour applaudit.Fraîche jeunesseD’amour pillez le jardin,Lourde vieillesseNe tentez plus de larcin.Dans l’âge de la sagesse,À Paphos quand on n’est plus Roi,Faut près de son feu rester coi.De tant bonne volontéProfitez je vous prie ;Parfois d’Amour on est tenté ;Au moins une en sa vie.Pour être heureux sous son pouvoir,J’enseigne la science ;À mon âge on peut au savoirJoindre l’expérience.Ah !La bonnePersonne,Ah ! L’excellent avis que voilà.Pour plaire joli Sénateur,De bons mots soyez grand diseur ;Pas ne parlez de Code.Surtout, à point, chez une Iris,Décidez avec un sourisD’un ruban à la mode.Ah !La bonnePersonne,Ah ! L’excellent avis que voilà.Médecin ayez ton galant,Babillez bien, soyez plaisant,Changez la Médecine.Faut n’appliquer votre art divin,Qu’à donner la fraîcheur au teint,À rendre la peau fine.Ah !La bonnePersonne,Ah ! L’excellent avis que voilà.De Plutus élève opulent,Ne faut être chiche d’argentMais bien en faire usage ;Donnez, comme joyeux présents,Bijoux, maisons, chevaux fringants.Et galant équipage.Ah !La bonnePersonne,Ah ! L’excellent avis que voilà.En vacance bel avocatQuittez la robe et le rabat,Mettez vous en épée,Sifflez la petite Chanson,Et tenez vous près de Lison. Droit comme une poupée.Ah !La bonnePersonne,Ah ! L’excellent avis que voilà.
SCÈNE IX. La Sybille, Francoeur.Ah ! Soulagez ma peineLa si, la son, la sombredondaine,Je la supporte à peine,Et j’en perds la raison,Patati, patata, pataton.Conte moi ton tourment.J’aime un tendron charmant,Mais ma recherche est vaine;La si, la son, etc.Pour vaincre l’inhumaine,Il faudra du canon.Patati, patata, etc.Ta Maîtresse est elle innocente ?Vous qui, dit-on en savez tant,Croyez-vous aussi qu’à présent,Il est encore quelque ignorante ?Pas beaucoup,Surtout, dites donc,Dans un pays de garnison.Des Agnès de cette contréeL’innocence est fort éclairée;Les Sénateurs et les plumets,Chacun les forme à sa manière.Sans compter les petits colletsQui les prennent à la lisière.Mon cher, si je puis t’être utile, Parle, je m’offre à te servir,Vous aimez à faire plaisir,Vous êtes bonne autant qu’habile.Ah l’excellent coeur que voilà!Je vais vous raconter cela.Lorsque dans ce VillageJe vins en garnison,J’allai selon l’usage,Reluquer un tendron....Dès que je vis son oeil friponMon coeur ne fut plus rebelle,Surtout morbleu, son joli pied mignonMe fit tourner la cervelle.Je débute en galant homme,J’assomme tous mes rivaux.Je paye et vin et rogommeEt puis les petits cadeaux......En fille honnête Elle prie tout au mieuxÀ chaque fêteMontrait un air joyeux......Plus d’une fois sur le vert pré,Farlarira dondé,Ensemble nous avons.... sauté, dansé....Mais aujourd’hui la péronnelle,Fait avec moi la Demoiselle.Quand je lui dis bonjour mon coeur....Elle répond, Monsieur Francoeur,Finissez donc j’ons de l’honneur.....TredameDe moi se rit-on,Ma flamme,N’entend pas raison.Un Dragon doit en amouretteFaire toujours un feu roulant.Ne battre jamais la retraiteQuoiqu’un coeur fasse le méchant. Le menacer de l’escalade,Présenter l’échelle aussitôt,Et s’il ne bat la chamade,Morbleu le prendre d’assaut.N’aurais-tu pas parlé de mariage ?Cela se peut.En ce cas je te plains.Quoi vous croyez que sur pareil langageFillette compte ?Oui vraiment je le crains.Palsambleu l’amour d’un DragonDure autant que la garnison,Adieu quand le printemps commence,De son côté chacun s’en va.Se marier, eh mais oui-da !C’est agir contre l’ordonnance.Près d’une belle un militaireDonne tous ses soins à charmer ;Si d’abord on est peu sévèreC’est pour tâcher de l’enflammer.Est il pris, la subtile filletteExige des preuves d’Amour.Chacun à son tour,Liron, lirette,Chacun à son tour.S’il faut brusquer le mariagePalsambleu je ferai le faut.Je ne dois pas craindre un outrage ;J’ai le bras bon et le coeur haut.Soldat qui fait bien son serviceN’a jamais peur qu’on le punisse,Ah ! l’Hymen n’a rien d’effrayant,Pour un bon vivant,Un bon vivant.
SCÈNE X.CEuillons les roses de la vie,Jouons sans cesse avec l’Amour ;À ce volage ôtons l’envie,De nous abandonner un jour.Ah ! Pour l’ordinaire,Il ne reste guerreQuand il n’a plus d’amusement.C’est un enfant. (bis.)Si jamais sur mon passageJe fais rencontre d’amour,Ah ! Sais fort bien par quel tour ;Je punirai ce volage.Tout d’abord m’en saisirai,Chez moi tôt le conduirai,Sans cesse l’amuseraiPar quelques fêtes nouvelles.Ah ! Je le chérirai tant,Je le caresserai tant, tant, tant, tant. Que le petit inconstant,Oubliera qu’il a des ailes.
SCÈNE XI. Azor, La Sybille.Madame excusez mon audace,Mais je voudrais vous consulter.Monsieur c’est me faire une grâceEt m’offenser que d’en douter.En ces lieux j’aime une Beauté;Pour lui plaire j’ai tout tenté,Mais elle en est plus fière.Quoi tous vos soins sont superflus ?Cela me surprend d’autant plus,Que voilà la première.Aimer sa mie,Fêter sa fantaisie,C’est dans la vieAvoir rosier fleuri.Mais si la chanceFait tourner la constance,Amour s’offense,Rosier devient flétri,Aimer sa mie, etc.Euphrosine a su me charmer,Mais que dois-je en attendre ?Elle ignore qu’il faut aimer,Et ne veut pas l’apprendre.Quand il guette au bocageBel oiselet, (bis)Chasseur sous le feuillageTend son filet.Faut-il user d’adresse ?Oh, oui.Ou peindre ma tendresse ?Oh, que nani.Il faut que je cache ma flamme,Oh, oui vraiment.Le secret pour toucher une âmeSerait charmant,Quoi vous voulez que je soupireAinsi qu’un galant du Palais,Voir un objet rempli d’attraits,L’adorer et n’oser lui dire;Je serais pour un OfficierSingulier,Mais, mais fort singulier.Dans les beaux Jardins de CythèreTant et tant de fleurs on peut voir,Mais le doux choix qu’il convient faireTout amant n’en a le savoir.Galant trop tôt devenu téméraireNe peut jamais qu’effrayer la beauté.À quatorze ans pastourelle est sévèreMoins par raison que par timidité.Trop de réserve nuit souvent,L’expérience le fait croire.Un guerrier et timide et lent;Toujours achète la victoire;Impétueux, rempli d’ardeur.Dès qu’il paraît il est vainqueur.Maintes fois avec l’innocenceAmour du jeu court le hasard,Le Dieu choisit par préférenceJoli jeu de colin-mailliard :Met à la décence inquièteÉpais bandeau dessus les yeux,Puis par un signe gracieuxAvertit le plaisir qui guette.C’est fait minon-minette,Tu viendrasQuand tu voudras.Quand c’est le tour à l’innocenceSur ses yeux met autre bandeau,Laisse celui de la décence,Même le serre de nouveau,Avec sa main d’humeur follette,Prends garde si l’on ne voit point,Puis une fois sûr de ce pointTout haut crie au plaisir qui guette.C’est fait minon-minette ;Tu viendrasQuand tu voudras.Je tairai les feux que je sens,Je vais me forcer au silence.Azor vous doit l’obéissance;Si vous l’exigez, j’y consens.Mais mes yeux parleront peut-être,Comment réprimer leur ardeur ?De ses regards est-on le maître,Quand on ne l’est plus de son coeur.
SCÈNE XII. La Sybille, Euphrosine, Azor.Prenons la fuiteBien vite,L’Amour est ici :Il vient d’attraper Colette,Et peut-être qu’il vous guette,Et nous aussi.Je sais que l’Amour est ici.Fuyons sans plus attendre.Restez, n’ayez aucun souci,Je saurai vous défendre :Fuir d’amour le charmant plaisir,Dans sa jeunesse c’est vieillir,J’avais pris dans un bocageOiselet charmant,Je l’avais mis dans la cage ;Il y devint languissant.En vain j’animais son ramage,Rien ne disait que tristement.Mais ce matin belle fauvetteEst venue l’exciter,Il s’est mis à chanter.Pauvre filletteSans amouretteLanguit comme mon oiselet :Amant rend le coeur guilleret.Mon coeur a fait choix d’un amant,Dont l’ardeur est extrême;Mais il a trop d’empressementPour savoir si je l’aime.Eh bien avouez sans détour.À quoi bon ce mystère.Je voudrais qu’il fût mon amour ; Et je voudrais le taire.Sans hésiterLaissez-le lire dans votre âme,Sans hésiterDonnez-lui lieu de s’en douter.C’est ce qui m’embarrasse, oh Dame!Et je viens sur cela Madame,Vous consulter.Mais si votre amant le devineSerez vous d’accord ?Oui vraiment.Il suffit, mais Belle EuphrosinePuis-je parler sincèrement ?Que sans détour votre bouche prononce.Vous l’exigez ?Oui j’attends sur celaVotre réponse.La voilà.Belle Euphrosine hélas votre colère,M’a trop puni de ma témérité.Pardonnez moi si j’ai pu vous déplaireMon excuse est votre beauté.
SCÈNE XIII. La Sybille, Azor, Euphrosine.Tiens touche là soyons époux,Qu’avec moi ton sort sera doux,Ma petite friponne. Tu verras ce qu’est un amant.Quand il fait aimer constamment,Ratapatapan,À la Dragone.Puisque l’amour est dans ces lieuxVoulez-vous toujours être heureux,Avoir bonheur suprême.Engagez le vainqueur des Dieux,À vous unir lui-même.Mais quel bruit font nos vendangeurs.Pourquoi fuir ?L’Amour les poursuit.Fillettes sont toujours peureuses,Mettons cet instant à profit ;Le désir doit nous rendre heureuses,Suivez-moi toutes, approchons.Nous l’attraperons. (bis.) Aimez-vous bien, mes chers enfants,Vous ne sauriez mieux faire.Lorsque l’on est dans son printempsA-t-on quelque autre affaire.À vous voir tous aussi contentsJe crois n’être encor qu’à vingt ans.Soyez toujours amants :Rien ne plaît autant que celaLa, la.Oh, oh, oh, ah, ah, ah!La bonne Dame que voilà.La, la.