A MONSEIGNEUR
MONSEIGNEUR
LE DUC
DE
MONTAUSIER,PAIR DE FRANCE, CHEVA
lier des Ordres du Roi, Gouver
neur & Lieutenant General
d’Angommois, Xaintonge, hau
te et basse Alsace, Commandant
pour sa Majesté en Normandie,
Gouverneur de MONSEIGNEUR
LE DAUPHIN, &c.
MONSEIGNEUR,
Vous ne doutez pas qu’une Elevation aussi glorieuse que la vostre ne soit d’ordinaire exposée à des importunitez inévitables. C’est une necessité que vous enduriez les applaudissemens du Parnasse en suitte des complimens de la Cour, & tandis que la plupart de ceux qui se mêlent d’écrire s’empresse à vous fatiguer par de grands Ouvrages, je m’asseure que je vous ferai plaisir de vous en quitter pour une simple Epistre. J’essayerai (MONSEIGNEUR) en vous offrant cette Tragedie de vous épargner la mauvaise odeur d’encens trop commune dont on a coutume d’accompagner ces especes de dedicaces ; j’oserai toutefois vous dire que ce ne sera pas à dessein de m’accommoder à la répugnance naturelle que je sçais que vous avez pour les loüanges : ce n’est plus une délicatesse qui vous soit permise ; & dans le Rang où vous estes, l’exacte Modestie si recommandable pour les autres hommes est une Vertu qui cesse d’estre à vostre usage. En effet (MONSEIGNEUR) aprés que le plus éclairé des Monarques vous a jugé digne d’être Depositaire de ce qu’il a de plus precieux, & que sa Sagesse n’a voulu confier qu’à vous ses plus cheres Esperances, il est de la reconnoissance que vous devez à l’honneur d’un si juste choix de ne pas empêcher que l’on publie les avantages qui vous l’ont fait meriter. Il faut que vous consideriez que ce n’est pas sur vous seul que reflechissent les Eloges que l’on vous adresse, & vous estes obligé de vous souvenir que vostre Gloire ne doit pas faire une des moindres parties de Celle du plus grand Roi du Monde. Mais à dire vrai (MONSEIGNEUR) une matière si noble perdroit trop de son excellence entre mes mains, & je me croirois en peril de la profaner si je me hazardois d’y toucher davantage ; je sens que ma foiblesse m’arreste, et je crains déja d’avoir abusé d’un temps qui n’est reservé qu’à des occupations de la derniere consequence, & dont le Gouvernement de trois ou quatre Provinces n’est que le soin le moins considerable. C’est ce qui me fait precipiter l’offre que je vous fais de Pausanias, en vous protestant que je suis avec autant de passion que de respect.
MONSEIGNEUR,
Votre tres-humble et tres-
obeïssant serviteur,
QUINAULT.
EXTRAIT DU PRIVILEGE
du Roy.
Par Grace & Privilege du Roy , donné à Paris
le vingt-deuxiéme jour de Janvier 1669. Si-
gné, par le Roy en son Conseil AUI DE. Il est per-
mis au Sieur QUINAULT , de faire imprimer une
piece de Theatre, par luy composée, intitulée
Pausanias, & deffenses sont faites à tous les Librai-
res, Imprimeurs & autres , de l’imprimer , ven-
dre ny debiter pendant sept ans sur peine de con-
fiscation des Exemplaires, de tous dépens, dom-
mages & interests , & de quinze cent livres d’a-
mende , comme il est plus au long porté par les-
dites Lettres de Privilege,
Et ledit Sieur Quinault à cédé le Privilège cy-
dessus à Guillaume de Luyne, Marchand Li-
braïre à Paris, suivant l’accord fait entr’eux.
Achevé d’imprimer le 14 FEVRIER 1669.
Registré sur le livre de la Communauté , le 24
Janvier 1669.
A. SOUBRON Syndic.
ACTE V.
SCENE PREMIERE
Dans quel [trouble*](#trouble) Seigneur vous voi-je ici paroistre ?
Ce grand [courage*](#courage2) ainsi peut-il se [reconnoistre*](#reconnaitre2) ?
Quoi le danger [estonne*](#estonner) un coeur si glorieux ?
Quel danger ? que dis-tu ? parle, & t’explique mieux.
Aprenez donc Seigneur qu’une Trouppe mutine,
Maistresse de la ville au Palais s’achemine,
Que dans la nuit tout cedde, & que vostre Rival
Mesme sans qu’il paroisse est nommé General :
Qu’il n’a qu’à se montrer pour recevoir l’Empire,
Et qu’en ces lieux enfin contre vous tout conspire.
Les mutins font un Chef dont je prens peu d’effroi.
Aristide est ici le seul... Mais je le voi.
SCENE II.
Je me dérobe aux Grecs & viens ici moi-même
Deffendre en vous Seigneur l’honneur du Rang suprême,
C’est en vain qu’à le perdre on peut se voir forcé,
Le caractere au moins n’en peut estre effacé.
Mon zele encor pour vous des factieux m’écarte.
D’un zele Athénien je juge en Roi de Sparte.
Je veux bien y répondre avec un libre aveu,
Je l’estime beaucoup, & m’en deffie un peu.
Voyons où des mutins l’audace peut s’estendre.
Souffrez qu’auparavant j’ose vous tout apprendre :
J’ai des Amis en foule à la porte arrestez,
Qui m’ont suivi sans bruit de differens costez :
A vous garder ici mon ordre les engage.
Et tout cela par zele et pour mon avantage ?
Si vous en jugez bien, vous n’en sçauriez douter.
Pour vous au moindre effort tout est à redouter.
Craignez tout des mutins...
Quoi donc vous pouvez croire
Que si je perds mon Rang je survive à ma [Gloire*](#gloire1) ?
Que je puisse ramper dans un [destin*](#destin) plus bas !
Qu’ai-je à craindre en tombant que de ne perir pas ?
Qu’un Peuple ingrat acheve & ma perte & son crime,
D’un Chef qui l’a sauvé qu’il fasse sa victime,
Et m’oste enfin la vie avec ma Dignité,
Pour prix de mes travaux & de sa Liberté.
Encore un coup, craignez une fureur extrême,
Et si vostre grand coeur ne craint rien pour vous mesme,
Songez contre quel sang les Grecs sont [animez*](#animer1),
Et du moins craignez tout pour ce que vous aimez.
Ah que vous sçavez bien chercher avec adresse
Par où mon coeur peut craindre, & trouver sa foiblesse !
Que vostre ambition a de rafinement !
Et qu’elle se prevaut de mon égarement !
Je n’ai rien épargné, Seigneur, je le confesse,
Pour mettre en mon Païs l’Empire de la Grece.
J’en obtiens l’avantage, & sans en rien garder,
Je ne veux que l’honneur de le pouvoir ceder.
En faveur d’un Ami mon estime en dispose ;
Voila l’ambition que mon coeur se propose,
C’est le but de mes [voeux*](#voeu), & des [soins*](#soin1) que j’ai pris.
Sauvez moi ce que j’aime, il n’importe à quel prix.
Fiez vous en à moi, vos feux n’ont rien à craindre,
La fureur des mutins par mes [soins*](#soin1) peut s’esteindre ;
Et pour vous rendre en paix Maistre de vostre espoir,
Je veux les renvoyer au camp dans leur devoir ;
Je vais y donner ordre avecque diligence.
Cependant Cleonice est elle en assurance ?
Sophane ayez en [soin*](#soin1), pour la garder, prenez
Tous les Amis qu’ici nous avons amenez.
De grace en ma faveur que vostre [soin*](#soin1) redouble
Respectez son repos, empéchez qu’on le [trouble*](#trouble) ;
De son appartement qu’on s’approche sans bruit,
Et qu’il n’arrive rien sans que j’en sois instruit.
SCENE III.
Je doute Eurianax, si mon [amour*](#amour) extrême
Doit pour la bien garder se fier qu’à moi même.
Tout me paroist suspect, mon coeur inquieté,
Ne la peut croire encor assez en seureté.
Cherchons nos vrais Amis.
Le peu qui vous en reste
Garderoit mal un bien qui vous est si [funeste*](#funeste).
Un bien pour qui l’[Amour*](#amour) vous fait tout oublier,
C’est à vos ennemis qu’il faut vous en fier.
Vous l’avez aux dépens d’une grandeur trop haute
Pour craindre qu’Aristide endure qu’on vous l’oste :
Et son zele avec joye à ce prix employé,
Pour servir mal vos feux en est trop bien payé.
Il vous en doit couster la grandeur souveraine,
Mesme à vostre Rival vous la cedez sans peine,
A l’ennemi mortel qui s’est crû tout permis...
Laisse mourir ma haine avec mes ennemis.
Je cedde un bien sans peine à qui n’y peut pretendre.
Quoi donc vostre Rival...
Je te vais tout apprendre.
J’attendois Demarate, & devois cette nuit
Des plus secrets complots estre par elle instruit.
Confus de tant d’efforts que l’[Amour*](#amour) lui fait faire,
Je me suis retiré plûtost qu’à l’ordinaire ;
Ordonnant que chez moi sans rien considerer,
Demarate en tout temps eust liberté d’entrer.
Déja las de veiller & fatigué d’attendre,
Un sommeil inquiet m’estoit venu [surprendre*](#surprendre3) :
Et des songes confus m’agittoient tour à tour,
Suivant tantost ma haine & tantost mon [amour*](#amour).
Je me croyois au bord d’un affreux precipice,
Où mon Rival sembloit entrainer Cleonice ;
Lors que saisi de crainte & d’[horreur*](#horreur1) travaillé,
La voix de Demarate enfin m’a réveillé.
Seigneur a t’elle dit, tremblante, hors d’haleine,
Et pour trop se presser s’exprimant avec peine,
Vengez vous d’un Rival, d’un perfide Ennemi,
Le voici qui pretend vous [surprendre*](#surprendre1) endormi ;
Sans suitte, & déguisé sur mes pas il s’avance,
Hastez vous. J’ai voulu le joindre en [diligence*](#diligence) :
Mais je ne sçai comment me trouvant sans clarté,
Et marchant au hazard parmi l’obscurité,
Mon Rival aveuglé de sa fureur extrême,
Au fer qui le cherchoit s’est presenté lui-même ;
Et tombant sans parler ny faire aucun effort,
Un premier coup [fatal*](#fatal3) a suffi pour sa mort :
Tant son ame [estonnée*](#estonner) à la haste est partie,
Au premier jour ouvert à sortir de la vie.
Demarate a couru chercher de la clarté,
Mais honteux d’un trepas qui m’a si peu cousté,
Et sentant dans mon coeur je ne sçai quel murmure,
Reprocher à mon bras cette vengeance obscure* :
J’en ai fuy le spectacle & me suis retiré,
Jusqu’ici dans le [trouble*](#trouble) où tu m’as rencontré.
Mais enfin, il est temps que mon coeur se dégage,
Des restes importuns d’une [funeste*](#funeste) image.
Je ne veux plus songer qu’à la felicité
Dont mes feux vont jouïr avec tranquilité,
Qu’à la douceur de vivre aimé de ce que j’aime,
Content, débarassé des [soins*](#soin3) du Rang supréme,
Et de passer enfin au gré de mes desirs,
Du faiste des Grandeurs au comble des plaisirs.
Quel changement Seigneur d’un coeur tel que le vostre,
Un grand coeur quand il aime, aime encor plus qu’un autre ;
Et les mesmes ardeurs, les mesmes sentimens
Qui font les grands Heros font les tendres Amans.
N’attends pas de mon coeur de communes [tendresses*](#tendresse),
Ny rien que d’éclatant jusques dans mes foiblesses.
Mon [courage*](#courage2) trop grand ne se peut dementir,
Mes fautes, mes erreurs, tout s’en doit ressentir,
Et j’oserai porter, quoi qu’on en puisse croire,
Mon [Amour*](#amour) aussi loin que j’ai porté ma [Gloire*](#gloire1).
SCENE IV.
He bien qu’avez vous fait ?
Tout ce que j’ai promis.
Le tumulte est calmé, les mutins sont soûmis,
J’ai vû vostre Rival lui-mesme les conduire.
Mon Rival ?
Il promet de ne jamais vous nuire.
Hé mon Rival lui-mesme aussi vous a parlé ?
Oüy Seigneur, vostre [Amour*](#amour) ne sera plus troublé.
J’en ai pris sa parole, & s’il s’osoit dédire,
Je vous en suis garant, cela vous doit suffire :
Du [trouble*](#trouble) où je vous voi vous devez revenir.
Je ne le puis cacher j’ai peine à le bannir.
SCENE V.
Mais Sophane en ces lieux, quel ordre vous rappelle ?
Vous quittez Cleonice.
Elle n’est pas chez elle,
Seigneur, & j’ai voulu la chercher [vainement*](#vaine1).
Cleonice n’est pas dans son appartement ?
Et vous n’avez point sceu ce qu’elle est devenuë ?
En habit déguisé pour passer inconnuë,
Quelques uns de vos Gens craignant les Factieux
L’ont mise en seureté chez Demarate...
O Dieux !
J’ai cherché Demarate & je l’ai rencontrée,
Mais elle ne s’est point avec moi [déclarée*](#declarer).
Elle mesme vous cherche avec [empressement*](#empressement),
Et ne veut s’expliquer qu’avec vous seulement.
Vous la voyez.
SCENE IV.
Madame où donc est Cleonice ?
Il est juste, il est temps que je vous éclaircisse,
Je vous aimois Seigneur, & pour vous regagner,
Je n’ai, vous le savez, voulu rien épargner...
Cleonice, il est vrai, m’a fait tout méconnoistre,
Je le sçai, mais enfin Madame, où peut-elle estre ?
Laissez moi m’expliquer pour vous bien faire voir...
De grace expliquez moi ce que je veux sçavoir,
Tirez moi des [horreurs*](#horreur3) d’un [embarras*](#embarras) [funeste*](#funeste),
Parlez de Cleonice & laissez tout le reste.
Que vous pressez le coup qui vous doit accabler,
J’en tremble encor pour vous, commencez d’en trembler.
J’ai trompé Cleonice en lui faisant [entendre*](#entendre),
Que contre elle les Grecs vouloient tout entreprendre,
Et qu’après tant de [soins*](#soin2) qui vous prouvoient ma [foi*](#foi),
Vostre [amour*](#amour) n’avoit pû la confier qu’à moi.
Et qu’en avez vous fait ?
Déguisée & sans suitte
Je l’ai secretement jusques chez vous conduite.
Chez moi ?
Dans vostre Chambre enfin mesme en effet
Jusqu’en vos mains, voyez ce qu’elles en ont fait.
Qu’entens-je ?
Entendez tout il n’est plus temps de feindre,
Mon [dépit*](#depit) n’a pour vous que trop sceu se contraindre,
Il n’a laissé que trop éclatter mon [amour*](#amour),
Et c’est à ma vengeance à paroistre à son tour.
Durant vostre sommeil m’avançant la premiere,
J’ai pris l’occasion d’esteindre la lumiere.
Cleonice a sans peur suivi mes pas chez vous,
J’ai ménagé ce temps pour l’offrir à vos coups,
Sous le nom de Rival par une erreur [fatale*](#fatal2),
J’ai forcé vostre [Amour*](#amour) d’immoler ma Rivale :
Par l’excez de vos feux j’ai sceu vous [éblouïr*](#eblouir),
Je me suis fait venger par qui m’a sceu trahir.
C’estoit peu pour me faire une vengeance pleine,
D’armer contre vos jours la fureur ny la haine :
J’ai pris soit d’oser plus loin que vous oster le jour,
Et d’armer l’[Amour*](#amour) mesme enfin contre l’[Amour*](#amour).
Ah Barbare !
Eclattez, suivez vostre colere,
Je me suis satisfaite & veux vous satisfaire ;
J’ai mis vostre rigueur en droit de tout oser,
Ce dernier sacrifice a dû l’authoriser,
Il a rendu pour moi vostre [horreur*](#horreur2) legitime,
Vous nous deviez enfin cette grande victime,
Vous nous l’avez offerte, & je viens sans effroi,
Vous offrir à mon tour celle que je vous doi.
Achevez, vangez vous, & vangez ma Rivale,
Que la mort rende au moins nostre [fortune*](#fortune2) égale,
Et que le mesme bras du mesme fer armé
Joigne un sang odieux à ce sang trop aimé.
Vous dédaignez Seigneur de vous rendre justice,
Vous me refusez tout jusques à mon supplice ;
Mais au refus du bras qui me veut negliger,
Le fer qui m’a vangé au moins vous doit venger.
O Dieux ! Courons...
Seigneur, Sophane l’a suivie,
Prés d’elle il suffira pour asseurer sa vie.
De grace demeurons prés de Pausanias,
De ces premiers [transports*](#transport) ne l’abandonnons pas.
Fut-il vostre ennemi, fut-il cent fois coupable,
Voyez où l’a reduit son [amour*](#amour) déplorable.
Je plains l’estat [funeste*](#funeste) où ses malheurs l’ont mis,
Et les infortunez sont toûjours mes Amis :
Un affreux desepoir dans ses regards éclatte,
Mais Sophane revient & quitte Demarate.
SCENE VII
ET DERNIERE.
Avant qu’on l’ait pû joindre elle a fini son sort,
Et prevenu nos [soins*](#soin1) par une prompte mort.
D’un coup precipité mortellement frappée.
Donnez, rendez la moi cette [fatale*](#fatal2) épée,
Je ne suis donc plus libre ; & pour me voir souffrir,
On pretend m’oster tout jusqu’au droit de mourir.
Vivez Seigneur...
Cruel quoi toûjours me poursuivre ?
Que vous ai-je donc fait pour me forcer de vivre ?
Malgré nos differens & vostre inimitié,
Suis-je trop peu puni pour vous faire pitié ?
Considerez l’excez du mal-heur qui m’accable,
Sur le point d’obtenir un [Objet*](#objet) adorable :
Un Objet par l’[Amour*](#amour) à la haine arraché,
Malgré le sang d’un Pere en ma faveur touché ;
Pour qui de mon devoir j’ai perdu la memoire,
Abandonné mon Rang, sacrifié ma [Gloire*](#gloire1) :
Pour qui j’ai tout trahi, pour qui j’ai tout quitté ;
Enfin d’autant plus cher qu’il m’avoit plus cousté ;
Aprés tant de perils, tant de [soins*](#soin3), tant d’allarmes,
Prest à voir dans mes bras cet [Objet*](#objet) plein de charmes,
Par une aveugle erreur, par un coup inhumain,
Je le perds, je l’immole, & de ma propre main.
Laissez mêler mon sang au sang de Cleonice,
Puisqu’il ne se peut plus que l’[Amour*](#amour) nous unisse ;
Ne nous separez pas par un dernier effort,
Et nous laissez au moins rejoindre par la mort.
Vivez pour tous les Grecs.
Par un zele barbare,
Eurianax aussi contre moi se declare,
A l’[horreur*](#horreur2) de la vie il veut me condamner,
Lors que c’est mille fois pis que m’assassiner.
Croyez vous malgré moi me sauver de moi-même,
Non en [dépit*](#depit) de vous je suivrai ce que j’aime,
Et pour nous reünir malgré tout vostre effort,
Tout desarmé qu’il est l’[Amour*](#amour) n’est que trop fort.
Deffens moi donc [Amour*](#amour) de leur pitié cruelle,
Aigri mon desespoir, rens ma douleur mortelle,
Deffai moi d’une vie unie à tant d’[horreurs*](#horreur2),
C’en est fait il m’exauce, & je sens que je meurs.
Ses jours semblent finis, je n’ose en rien attendre ;
Mais ne negligeons rien des [soins*](#soin1) qu’on lui peut rendre.
FIN.