1792
Par M. DE BOHAIRE
LETTRE de l’Auteur, aux Comédiens du Théâtre de la Nation. §
Messieurs, Je vous ai présenté ma Tragédie, intitulée: Jésus-Christ, ou la véritable Religion. Ce genre étant nouveau, vous avez paru désirer qu’il acquît une sorte de consistance dans le Public auparavant de vous décider à la représenter.
Les Cultes sont libres, la nature l’a dit avant nos lois ; la morale du nôtre paraît la plus conforme à la raison, surtout quand on s’en tient à l’Évangile. Mon but est d’en apprécier, en quelques sorte, le véritable sens en faisant parler, mettant en action ses différents caractères, et d’ajouter, s’il est possible, à la publicité du sublime d’une oeuvre, que J.-J. Rousseau lui-même a citée comme divine.
Je déclare d’ailleurs , que je n’ai pas entendu, et que je n’entends point prendre aucune part dans les querelles scolastiques, et autres, relatives à la Religion ; ma Tragédie n’est que l’extrait de l’Évangile : heureux ! si mon style a pu atteindre l’énergie de ce prodige en morale !
Je dois prévenir, que la lecture d’un ouvrage aussi important, ne convient pas aux esprits faibles et susceptibles de préjugés ; ces gens-là ne voudront jamais voir d’un bon oeil, la représentation d’un tel sujet sur le théâtre.
Je désire modeler le spectacle de cette pièce sur celui d’Athalie ; former des choeurs et même des danses. Je me propose, de vous engager à prier l’Académie de Musique de vouloir bien se prêter à contribuer, autant qu’il sera en elle, à l’éclat et à la pompe de la représentation, en y faisant paraître aussi les sujets dont les talents nous sont si précieux dans le chant et la danse.
Certes, un spectacle qui donnerait un ensemble aussi parfait, ne pourrait manquer d’avoir un grand succès, il s’exécuterait tour-à-tour dans la salle de l’Opéra et dans la vôtre.
J’enverrai des exemplaires aux différentes personnes en place ; en les suppliant de s’y intéresser, et de faire en sorte que mon projet soit exécuté.
Je terminerai, Messieurs , par vous renouveler une observation que je vous ai déjà faite, relativement à la manière dont vous décidez du sort des nouvelles pièces.
L’acteur est, sans-doute, un des premiers à consulter sur cet article ; mais avec tout cela, la réputation de l’auteur ne doit pas dépendre de la seule opinion du comédien.
Or, l’on sait qu’à force d’intrigues, vous vous trouvez assaillis, et forcés quelquefois d’accueillir le faux mérite, tandis que par la même raison, le véritable talent ne pourrait s’approcher de vous.
Il faudrait donc un Comité, pour juger les nouvelles Pièces.
Gardons-nous de le composer comme nos nouveaux Tribunaux.
Que la morgue de l’Acteur n’égale pas celle de certains Avocats [1].
Ces derniers se sont distribués les places de Juges : ne les avoir choisi presque tous que parmi les avocats, cela a été aussi abusif, que si on ne les eût pris que parmi les procureurs.
Les uns dédaignent trop la forme, et les autres en sont les esclaves.
Pour éviter un abus semblable, il faudrait que le Comité fut composé d’un nombre égal d’auteurs et d’acteurs.
L’auteur pourrait défendre sa pièce, être présent à la décision; on établirait d’ailleurs le régime nécessaire : la Comédie en corps ne serait jamais consultée, que d’après la décision du Comité ; en tout temps, il lui serait libre de faire ou de ne pas faire la dépense de la représentation ; de manière que, comme on le voit, ses droits seraient toujours conservés.
Seulement, les ouvrages acquerraient plus de crédit ; on ne ferait pas attendre aussi longtemps les auteurs; et si la Comédie refusait de faire la dépense de la représentation, la gloire de l’auteur n’en souffrirait pas au moyen de la décision du Comité, quand elle serait favorable, et alors elle pourrait s’imprimer et publier avec succès.
Dira-t-on que les Auteurs refuseront de se trouver avec les Acteurs ? Ils seraient bien petits ! S’il leur restait encore des préjugés, surtout, dans le temps où nous existons.
À cet égard, je suis toujours étonné qu’un corps tel que celui des comédiens, aussi utile aux beaux arts , aussi considérable dans l’État, n’ait pas un seul sujet à l’Assemblée Nationale et à l’Académie.
Par exemple , MM. de Larive et Monvel, ne valent-ils pas ces Cuistres d’Avocats, qui déshonorent ceux dont j’ai parlé ?
L’un serait-il donc si déplacé à l’Assemblée, et l’autre à l’Académie [2] ?
Ô préjugés !.... préjugés! Et nous nous vantons de n’en avoir plus ! Ah ! Que nous sommes encore éloignés du but que nous prétendons avoir atteint ! Monarque ou Sujet, Général ou Soldat, Auteur ou Danseur, Orateur ou Scribe, avec tous, ce monde est un Théâtre, chacun en est l’Acteur, pour jouer le rôle que le hasard lui a distribué: mais les vertus et les talents, seuls, distinguent le Comédien, tel que soit son genre, sublime ou mince, triste ou gai.
Je suis avec la plus grande considération, Messieurs,
Votre, etc.
[1] Je dis certains, parce qu’il s’en fait bien que je veuille attaquer en général l’ancien ordre et le nouveau ; l’on sent en effet que parmi les Jurisconsultes, il y a de grands sujets, et beaucoup.
[2] La profession de Comédien était honorable à Syracuse et à Athènes.
ACTEURS §
- JÉSUS.
- PILATE.
- CAÏPHE.
- MADELEINE.
- ZÉLINE, Confidente de Madeleine.
- PRINCES DES PRÊTRES.
- PRÊTRES ET DOCTEURS.
- PEUPLE ET SOLDATS.
ACTE I §
SCÈNE PREMIÈRE. Pilate, Caïphe. §
Joseph Caïphe : grand prêtre du temple de Jérusalem de 18 à 36. Il est nommée dans l’évangile selon Saint Mathieu 26 :57
CAÏPHE.
PILATE.
CAÏPHE.
PILATE.
CAÏPHE.
PILATE.
SCÈNE II. §
MADELEINE.
SCÈNE III. La Précédente ; JESUS, DISCIPLES, PEUPLE, PRETRES, DOCTEURS. §
MADELEINE, se prosternant.
JÉSUS.
SCÈNE IV. Les Précédents, excepté Madeleine. §
UN DOCTEUR.
JÉSUS.
LE DOCTEUR.
JÉSUS.
SCÈNE V. Les Précédents ; Un Bourgeois. §
LE BOURGEOIS, à Jésus.
JÉSUS.
SCÈNE VI. Il reste deux Prêtres. §
L’UN D’EUX.
SCÈNE VII. Madeleine, Zéline. §
MADELEINE.
ZÉLINE.
MADELEINE.
ZÉLINE.
MADELEINE.
SCÈNE VIII. Plusieurs Prêtres et Docteurs. §
L’UN DEUX.
UN DOCTEUR.
LE PREMIER.
SCÈNE IX. Les Précédents, Pilate. §
UN DOCTEUR.
PILATE.
UN AUTRE DOCTEUR.
SCÈNE X. Les Précédents, Plusieurs négacients. §
UN NÉGOCIANT.
.PILATE.
LE NÉGOCIANT.
PILATE.
LE NÉGOCIANT.
SCÈNE XI. Les Précédents, excepté Pilate. §
LE NÉGOCIANT.
ACTE II §
SCÈNE PREMIÈRE. Troupe de peuple, Bourgeois et Négociants armés. §
LE NÉGOCIANT.
SCÈNE II. §
JÉSUS.
SCÈNE III. Les Précédents : Une Femme, Troupe de Bourgeois. §
UN BOURGEOIS.
JÉSUS, vivement.
SCÈNE IV. §
JÉSUS.
LA FEMME, prosternée et voilée.
JÉSUS.
SCÈNE V. Les Précédents, excepté la Femme. §
JÉSUS.
SCÈNE VI. Les Précédents, Un Discipline. §
LE DISCIPLE, à Jésus.
JÉSUS.
PIERRE.
SCÈNE VII. Pierre, Un Autre Disciple. §
LE DISCIPLE.
SCÈNE VIII. Les Précédents, Pilate. §
PILATE.
PIERRE.
PILATE.
PIERRE.
PILATE.
SCÈNE IX. Caïphe, Prêtres et Docteurs. §
UN PRÊTRE.
CAÏPHE.
SCÈNE X. Les précédents, Un Autre Prêtre, déguisé. §
UN PRÊTRE.
CAÏPHE.
SCÈNE XI. Jésus, Disciples. §
JÉSUS.
PIERRE.
JÉSUS.
SCÈNE XII. Jésus, Caïphe. §
CAÏPHE.
JÉSUS.
SCÈNE XIII. §
CAÏPHE, seul.
SCENE XIV. §
PILATE, seul.
ACTE III §
SCÈNE PREMIÈRE. Les Disciples de Jésus. §
UN-DISCIPLE.
SCÈNE II. Les Précédents, Jésus. §
JÉSUS.
JUDAS.
JÉSUS.
JUDAS.
JÉSUS.
PIERRE.
JÉSUS.
PIERRE.
JÉSUS.
SCÈNE III. Les Précédents, Les Princes des Prêtres, Les Docteurs. §
UN DOCTEUR, à Jésus.
JÉSUS.
LE DOCTEUR.
JÉSUS.
LE DOCTEUR.
JÉSUS.
LE DOCTEUR.
JÉSUS.
LE DOCTEUR.
JÉSUS.
SCÈNE IV. Les Précédents, excepté Jésus et ses Disciples. §
L’UN D’EUX.
SCÈNE V. Les Précédents : Caïphe. §
CAÏPHE.
SCÈNE VI. Les précédents, Jésus et Suite. §
CAÏPHE, à Jésus.
SCÈNE VII. Les Précédents, Pilate et Suite. §
PILATE.
CAÏPHE.
PILATE, à Jésus.
JÉSUS.
PILATE.
PILATE.
LE PEUPLE.
PILATE.
SCENE VIII. §
PILATE, seul.
SCÈNE IX. Pilate, Judas. §
JUDAS, désespéré, égaré.
PILATE.
SCÈNE X. §
UN BOURGEOIS.
SCÈNE XI. Prêtres, Soldats, Peuple, Madeleine. §
UN PRÊTRE.
SCÈNE XII. §
MADELEINE, seule.
SCÈNE XIII. Madeleine, Pierre. §
MADELEINE.
PIERRE.
MADELEINE.
PIERRE.
MADELEINE.
SCÈNE XIV. §
PILATE, seul.
SCÈNE XV. Pilate, Un Bourgeois. §
LE BOURGEOIS.
ACTE IV §
SCÈNE PREMIÈRE. Quelques Bourgeois. §
L’UN D’EUX.
SCÈNE II. Jésus, Peuple, Soldats. §
JÉSUS.
SCÈNE II. Les Précédents, Pilate à la tête d’un groupe de Romains et bourgeois armés. §
PILATE.
UN DISCIPLE.
PILATE.
LE PEUPLE.
PILATE.
SCÈNE III. Les Précédents, Madeleine. §
MADELEINE.
SCÈNE IV. Les Précédents, Caïphe, Suite. §
MADELEINE.
SCÈNE V. Les Précédents, Un Prêtre. §
LE PRÊTRE, à Caïphe.
SCÈNE VI. Les Précédents, Pierre. §
PILATE.
MADELEINE.
SCÈNE VII. Caïphe et suite. §
L’UN D’EUX.
CAÏPHE.
ACTE V §
SCÈNE I. Disciples, et suite. §
PIERRE.
11SCÈNE II. Les Précédents, Jésus, sur le nuage vers le milieu de la scène. §
JÉSUS.
PIERRE.
SCÈNE III. Plusieurs Prêtres et Docteurs. §
UN DOCTEUR.
UN PRÊTRE.
SCÈNE IV. §
MADELEINE, seule.
SCÈNE V. Madeleine, Jésus sans se faire connaître. §
JÉSUS.
MADELEINE, avec enthousiasme.
SCÈNE VI. §
MADELEINE.
SCÈNE VII. Caïphe, Pilate. §
CAÏPHE.
PILATE.
CAÏPHE.
PILATE.
CAÏPHE.
PILATE.
SCÈNE VIII. Peuple, Disciples, et suite de Jésus. §
L’UN D’EUX.
SCÈNE IX ET DERNIÈRE. Les précédents ; Tonnerre, Nuag portant Jésus. §
JÉSUS, sans descendre de l’un de ses nuages.