SCÈNE PREMIÈRE. §
Théodore.
Où m’allez-vous conduire ?
Paulin.
Où m’allez-vous conduire ? Il est en votre choix :
Suivez-moi dans le temple, ou subissez nos lois.
Théodore.
De ces indignités vos juges sont capables !
Paulin.
Ils égalent la peine aux crimes des coupables.
Théodore.
725 Si le mien est trop grand pour le dissimuler,
N’est-il point de tourments qui puissent l’égaler ?
Paulin.
Comme dans les tourments vous trouvez des délices,
Ils ont trouvé pour vous ailleurs de vrais supplices,
Et par un châtiment aussi grand que nouveau,
730 De votre vertu même ils font votre bourreau.
Théodore.
Ah ! Qu’un si détestable et honteux sacrifice
Est pour elle en effet un rigoureux supplice !
Paulin.
Ce mépris de la mort qui partout à nos yeux
Brave si hautement et nos lois et nos dieux,
735 Cette indigne fierté ne serait pas punie
À ne vous ôter rien de plus cher que la vie :
Il faut qu’on leur immole, après de tels mépris,
Ce que chez votre sexe on met à plus haut prix,
Ou que cette fierté, de nos lois ennemie,
740 Cède aux justes horreurs d’une pleine infamie,
Et que votre pudeur rende à nos immortels
L’encens que votre orgueil refuse à leurs autels.
Théodore.
Valens me fait par vous porter cette menace ;
Mais s’il hait les chrétiens, il respecte ma race :
745 Le sang d’Antiochus n’est pas encor si bas
Qu’on l’abandonne en proie aux fureurs des soldats.
Paulin.
Ne vous figurez point qu’en un tel sacrilège
Le sang d’Antiochus ait quelque privilège.
Les dieux sont au-dessus des rois dont vous sortez,
750 Et l’on vous traite ici comme vous les traitez :
Vous les déshonorez, et l’on vous déshonore.
Théodore.
Vous leur immolez donc l’honneur de Théodore,
À ces dieux dont enfin la plus sainte action
N’est qu’inceste, adultère et prostitution ?
755 Pour venger les mépris que je fais de leurs temples,
Je me vois condamnée à suivre leurs exemples,
Et dans vos dures lois je ne puis éviter
Ou de leur rendre hommage, ou de les imiter ?
Dieu de la pureté, que vos lois sont bien autres !
Paulin.
760 Au lieu de blasphémer, obéissez aux nôtres,
Et ne redoublez point par vos impiétés
La haine et le courroux de nos dieux irrités :
Après nos châtiments ils ont encor leur foudre.
On vous donne de grâce une heure à vous résoudre ;
765 Vous savez votre arrêt, vous avez à choisir :
Usez utilement de ce peu de loisir.
Théodore.
Quelles sont vos rigueurs, si vous le nommez grâce,
Et quel choix voulez-vous qu’une chrétienne fasse,
Réduite à balancer son esprit agité
770 Entre l’idolâtrie et l’impudicité ?
Le choix est inutile où les maux sont extrêmes.
Reprenez votre grâce, et choisissez vous-mêmes :
Quiconque peut choisir consent à l’un des deux,
Et le consentement est seul lâche et honteux.
775 Dieu, tout juste et tout bon, qui lit dans nos pensées,
N’impute point de crime aux actions forcées.
Soit que vous contraigniez pour vos dieux impuissants
Mon corps à l’infamie ou ma main à l’encens,
Je saurai conserver d’une âme résolue
780 À l’époux sans macule une épouse impollue.
SCÈNE III. §
Théodore.
Quoi ? Vous chassez Paulin, et vous craignez ses yeux,
Vous qui ne craignez pas la colère des cieux ?
Placide.
Redoublez vos mépris, mais bannissez des craintes
800 Qui portent à mon coeur de plus rudes atteintes ;
Ils sont encor plus doux que les indignités
Qu’imputent vos frayeurs à mes témérités ;
Et ce n’est pas contre eux que mon âme s’irrite.
Je sais qu’ils font justice à mon peu de mérite ;
805 Et lorsque vous pouviez jouir de vos dédains,
Si j’osais les nommer quelquefois inhumains,
Je les justifiais dedans ma conscience,
Et je n’attendais rien que de ma patience,
Sans que pour ces grandeurs qui font tant de jaloux,
810 Je me sois jamais cru moins indigne de vous.
Aussi ne pensez pas que je vous importune
De payer mon amour, ou de voir ma fortune :
Je ne demande pas un bien qui leur soit dû ;
Mais je viens pour vous rendre un bien presque perdu,
815 encor le même amant qu’une rigueur si dure
A toujours vu brûler et souffrir sans murmure,
Qui plaint du sexe en vous les respects violés,
Votre libérateur enfin, si vous voulez.
Théodore.
Pardonnez donc, seigneur, à la première idée
820 Qu’a jeté dans mon âme une peur mal fondée.
De mille objets d’horreur mon esprit combattu
Auroit tout soupçonné de la même vertu.
Dans un péril si proche et si grand pour ma gloire,
Comme je dois tout craindre, aussi je puis tout croire ;
825 Et mon honneur timide, entre tant d’ennemis,
Sur les ordres du père a mal jugé du fils.
Je vois, grâces au ciel, par un effet contraire,
Que la vertu du fils soutient celle du père,
Qu’elle ranime en lui la raison qui mourait,
830 Qu’elle rappelle en lui l’honneur qui s’égarait,
Et le rétablissant dans une âme si belle,
Détruit heureusement l’ouvrage de Marcelle.
Donc à votre prière il s’est laissé toucher ?
Placide.
J’aurais touché plutôt un coeur tout de rocher :
835 Soit crainte, soit amour qui possède son âme,
Elle est toute asservie aux fureurs d’une femme.
Je le dis à ma honte, et j’en rougis pour lui,
Il est inexorable, et j’en mourrais d’ennui,
Si nous n’avions l’Égypte où fuir l’ignominie
840 Dont vous veut lâchement combler sa tyrannie.
Consentez-y, madame, et je suis assez fort
Pour rompre vos prisons et changer votre sort ;
Ou si votre pudeur au peuple abandonnée
S’en peut mieux affranchir que par mon hyménée,
845 S’il est quelque autre voie à vous sauver l’honneur,
J’y consens, et renonce à mon plus doux bonheur ;
Mais si contre un arrêt à cet honneur funeste,
Pour en rompre le coup ce moyen seul vous reste,
Si refusant Placide, il vous faut être à tous,
850 Fuyez cette infamie en suivant un époux :
Suivez-moi dans des lieux où je serai le maître,
Où vous serez sans peur ce que vous voudrez être ;
Et peut-être, suivant ce que vous résoudrez,
Je n’y serai bientôt que ce que vous voudrez.
855 C’est assez m’expliquer ; que rien ne vous retienne :
Je vous aime, madame, et vous aime chrétienne.
Venez me donner lieu d’aimer ma dignité,
Qui fera mon bonheur et votre sûreté.
Théodore.
N’espérez pas, seigneur, que mon sort déplorable
860 Me puisse à votre amour rendre plus favorable,
Et que d’un si grand coup mon esprit abattu
Défère à ses malheurs plus qu’à votre vertu.
Je l’ai toujours connue et toujours estimée ;
Je l’ai plainte souvent d’aimer sans être aimée ;
865 Et par tous ces dédains où j’ai su recourir,
J’ai voulu vous déplaire afin de vous guérir.
Louez-en le dessein, en apprenant la cause :
Un obstacle éternel à vos désirs s’oppose.
Chrétienne, et sous les lois d’un plus puissant époux…
870 Mais, seigneur, à ce mot ne soyez pas jaloux.
Quelque haute splendeur que vous teniez de Rome,
Il est plus grand que vous ; mais ce n’est point un homme :
C’est le Dieu des chrétiens, c’est le maître des rois,
C’est lui qui tient ma foi, c’est lui dont j’ai fait choix ;
875 Et c’est enfin à lui que mes voeux ont donnée
Cette virginité que l’on a condamnée.
Que puis-je donc pour vous, n’ayant rien à donner ?
Et par où votre amour se peut-il couronner,
Si pour moi votre hymen n’est qu’un lâche adultère,
880 D’autant plus criminel qu’il serait volontaire,
Dont le ciel punirait les sacrilèges noeuds,
Et que ce Dieu jaloux vengerait sur tous deux ?
Non, non, en quelque état que le sort m’ait réduite,
Ne me parlez, seigneur, ni d’hymen ni de fuite :
885 C’est changer d’infamie, et non pas l’éviter ;
Loin de m’en garantir, c’est m’y précipiter.
Mais pour braver Marcelle et m’affranchir de honte,
Il est une autre voie et plus sûre et plus prompte,
Que dans l’éternité j’aurais lieu de bénir :
890 La mort ; et c’est de vous que je dois l’obtenir.
Si vous m’aimez encor, comme j’ose le croire,
Vous devez cette grâce à votre propre gloire ;
En m’arrachant la mienne on la va déchirer ;
C’est votre choix, c’est vous qu’on va déshonorer.
895 L’amant si fortement s’unit à ce qu’il aime,
Qu’il en fait dans son coeur une part de lui-même :
C’est par là qu’on vous blesse, et c’est par là, seigneur,
Que peut jusques à vous aller mon déshonneur.
Tranchez donc cette part par où l’ignominie
900 Pourrait souiller l’éclat d’une si belle vie :
Rendez à votre honneur toute sa pureté,
Et mettez par ma mort son lustre en sûreté.
Mille dont votre Rome adore la mémoire
Se sont bien tous entiers immolés à leur gloire :
905 Comme eux, en vrai Romain de la vôtre jaloux,
Immolez cette part trop indigne de vous ;
Sauvez-la par sa perte ; ou si quelque tendresse
À ce bras généreux imprime sa faiblesse,
Si du sang d’une fille il craint de se rougir,
910 Armez, armez le mien, et le laissez agir.
Ma loi me le défend, mais mon Dieu me l’inspire :
Il parle, et j’obéis à son secret empire ;
Et contre l’ordre exprès de son commandement,
Je sens que c’est de lui que vient ce mouvement.
915 Pour le suivre, seigneur, souffrez que votre épée
Me puisse…
Placide.
Me puisse… Oui, vous l’aurez, mais dans mon sang trempée ;
Et votre bras du moins en recevra du mien
Le glorieux exemple avant que le moyen.
Théodore.
Ah ! Ce n’est pas pour vous un mouvement à suivre ;
920 C’est à moi de mourir, mais c’est à vous de vivre.
Placide.
Ah ! Faites-moi donc vivre, ou me laissez mourir ;
Cessez de me tuer ou de me secourir.
Puisque vous n’écoutez ni mes voeux ni mes larmes,
Puisque la mort pour vous a plus que moi de charmes,
925 Souffrez que ce trépas, que vous trouvez si doux,
Ait à son tour pour moi plus de douceur que vous.
Puis-je vivre et vous voir morte ou déshonorée,
Vous que de tout mon coeur j’ai toujours adorée,
Vous qui de mon destin réglez le triste cours,
930 Vous, dis-je, à qui j’attache et ma gloire et mes jours ?
Non, non, s’il vous faut voir déshonorée ou morte,
Souffrez un désespoir où la raison me porte :
Renoncer à la vie avant de tels malheurs,
Ce n’est que prévenir l’effet de mes douleurs.
935 En ces extrémités je vous conjure encore,
Non par ce zèle ardent d’un coeur qui vous adore,
Non par ce vain éclat de tant de dignités,
Trop au-dessous du sang des rois dont vous sortez,
Non par ce désespoir où vous poussez ma vie ;
940 Mais par la sainte horreur que vous fait l’infamie,
Par ce Dieu que j’ignore, et pour qui vous vivez,
Et par ce même bien que vous lui conservez,
Daignez en éviter la perte irréparable,
Et sous les saints liens d’un noeud si vénérable
945 Mettez en sûreté ce qu’on va vous ravir.
Théodore.
Vous n’êtes pas celui dont Dieu s’y veut servir :
Il saura bien sans vous en susciter un autre,
Dont le bras moins puissant, mais plus saint que le vôtre,
Par un zèle plus pur se fera mon appui,
950 Sans porter ses désirs sur un bien tout à lui.
Mais parlez à Marcelle.
SCÈNE V. §
Marcelle.
Ainsi donc vos désirs en sont toujours charmés,
Et quand un juste arrêt la couvre d’infamie,
960 Comme de tout l’empire et des dieux ennemie,
Au milieu de sa honte elle plaît à vos yeux,
Et vous fait l’ennemi de l’empire et des dieux ?
Tant les illustres noms d’infâme et de rebelle
Vous semblent précieux à les porter pour elle !
965 Vous trouvez, je m’assure, en un si digne lieu
Cet objet de vos voeux encor digne d’un Dieu ?
J’ai conservé son sang de peur de vous déplaire,
Et pour ne forcer pas votre juste colère
À ce serment conçu par tous les immortels
970 De venger son trépas jusque sur les autels.
Vous vous étiez par là fait une loi si dure,
Que sans moi vous seriez sacrilège ou parjure :
Je vous en ai fait grâce en lui laissant le jour,
Et j’épargne du moins un crime à votre amour.
Placide.
975 Triomphez-en dans l’âme, et tâchez de paraître
Moins insensible aux maux que vous avez fait naître.
En l’état où je suis, c’est une lâcheté
D’insulter aux malheurs où vous m’avez jeté ;
Et l’amertume enfin de cette raillerie
980 Tournerait aisément ma douleur en furie.
Si quelque espoir arrête et suspend mon courroux,
Il ne peut être grand, puisqu’il n’est plus qu’en vous,
En vous, que j’ai traitée avec tant d’insolence,
En vous, de qui la haine a tant de violence.
985 Contre ces malheurs même où vous m’avez jeté,
J’espère encore en vous trouver quelque bonté ;
Je fais plus, je l’implore, et cette âme si fière
Du haut de son orgueil descend à la prière,
Après tant de mépris s’abaisse pleinement,
990 Et de votre triomphe achève l’ornement.
Voyez ce qu’aucun dieu n’eût osé vous promettre,
Ce que jamais mon coeur n’aurait cru se permettre :
Placide suppliant, Placide à vos genoux
Vous doit être, madame, un spectacle assez doux ;
995 Et c’est par la douceur de ce même spectacle
Que mon coeur vous demande un aussi grand miracle.
Arrachez Théodore aux hontes d’un arrêt
Qui mêle avec le sien mon plus cher intérêt.
Toute ingrate, inhumaine, inflexible, chrétienne,
1000 Madame, elle est mon choix, et sa gloire est la mienne ;
S’il faut qu’elle subisse une si dure loi,
Toute l’ignominie en rejaillit sur moi ;
Et je n’ai pas moins qu’elle à rougir d’un supplice
Qui profane l’autel où j’ai fait sacrifice,
1005 Et de l’illustre objet de mes plus saints désirs
Fait l’infâme rebut des plus sales plaisirs.
S’il vous demeure encor quelque espoir pour Flavie,
Conservez-moi l’honneur pour conserver sa vie ;
Et songez que l’affront où vous m’abandonnez
1010 Déshonore l’époux que vous lui destinez.
Je vous le dis encor, sauvez-moi cette honte :
Ne désespérez pas une âme qui se dompte,
Et par le noble effort d’un généreux emploi,
Triomphez de vous-même aussi bien que de moi.
1015 Théodore est pour vous une utile ennemie ;
Et si, proche qu’elle est de choir dans l’infamie,
Ma plus sincère ardeur n’en peut rien obtenir,
Vous n’avez pas beaucoup à craindre l’avenir.
Le temps ne la rendra que plus inexorable ;
1020 Le temps détrompera peut-être un misérable.
Daignez lui donner lieu de me pouvoir guérir,
Et ne me perdez pas en voulant m’acquérir.
Marcelle.
Quoi ? Vous voulez enfin me devoir votre gloire !
Certes un tel miracle est difficile à croire,
1025 Que vous, qui n’aspiriez qu’à ne me devoir rien,
Vous me vouliez devoir un si précieux bien.
Mais comme en ses désirs aisément on se flatte,
Dussai-je contre moi servir une âme ingrate,
Perdre encor mes faveurs, et m’en voir abuser,
1030 Je vous aime encor trop pour vous rien refuser.
Oui, puisque Théodore enfin me rend capable
De vous rendre une fois un office agréable,
Puisque son intérêt vous force à me traiter
Mieux que tous mes bienfaits n’avaient su mériter,
1035 Et par soin de vous plaire et par reconnaissance
Je vais pour l’un et l’autre employer ma puissance,
Et pour un peu d’espoir qui m’est en vain rendu,
Rendre à mes ennemis l’honneur presque perdu.
Je vais d’un juste juge adoucir la colère,
1040 Rompre le triste effet d’un arrêt trop sévère,
Répondre à votre attente, et vous faire éprouver
Cette bonté qu’en moi vous espérez trouver.
Jugez par cette épreuve, à mes voeux si cruelle,
Quel pouvoir vous avez sur l’esprit de Marcelle,
1045 Et ce que vous pourriez un peu plus complaisant,
Quand vous y pouvez tout même en la méprisant.
Mais pourrai-je à mon tour vous faire une prière ?
Placide.
Madame, au nom des dieux, faites-moi grâce entière :
En l’état où je suis, quoi qu’il puisse avenir,
1050 Je vous dois tout promettre, et ne puis rien tenir ;
Je ne vous puis donner qu’une attente frivole :
Ne me réduisez point à manquer de parole ;
Je crains, mais j’aime encore, et mon coeur amoureux…
Marcelle.
Le mien est raisonnable autant que généreux.
1055 Je ne demande pas que vous cessiez encore
Ou de haïr Flavie, ou d’aimer Théodore :
Ce grand coup doit tomber plus insensiblement,
Et je me défierais d’un si prompt changement.
Il faut languir encor dedans l’incertitude,
1060 Laisser faire le temps et cette ingratitude :
Je ne veux à présent qu’une fausse pitié,
Qu’une feinte douceur, qu’une ombre d’amitié.
Un moment de visite à la triste Flavie
Des portes du trépas rappellerait sa vie.
1065 Cependant que pour vous je vais tout obtenir,
Pour soulager ses maux allez l’entretenir ;
Ne lui promettez rien, mais souffrez qu’elle espère,
Et trompez-la du moins pour la rendre à sa mère :
Un coup d’oeil y suffit, un mot ou deux plus doux.
1070 Faites un peu pour moi quand je fais tout pour vous ;
Daignez pour Théodore un moment vous contraindre.
Placide.
Un moment est bien long à qui ne sait pas feindre ;
Mais vous m’en conjurez par un nom trop puissant
Pour ne rencontrer pas un coeur obéissant.
1075 J’y vais ; mais par pitié souvenez-vous vous-même
Des troubles d’un amant qui craint pour ce qu’il aime,
Et qui n’a pas pour feindre assez de liberté,
Tant que pour son objet il est inquiété.
Marcelle.
Allez sans plus rien craindre, ayant pour vous Marcelle.