SCÈNE PREMIÈRE. Lydie, Théoxène, Dioclée. §
LYDIE.
Moi, je pourrais souffrir l’amour d’Alcionée !
Un amour qui m’outrage, et qui m’a ruinée,
Qui déclara la guerre à nos prospérités,
Et qui n’est renommé que par des cruautés !
5 Moi, je pourrais aimer cette Âme criminelle,
Que noircissent les noms d’ingrate, et de rebelle !
Qui mit le Roi mon Père en butte à sa fureur,
Et qui fit de son trône un théâtre d’horreur !
L’éclat qui l’éblouit n’est pas en ma personne,
10 Il cherche mon Amour pour avoir ma Couronne,
Et c’est l’avoir chéri, c’est l’avoir couronné,
Que de l’avoir haï sans l’avoir ruiné.
THÉOXÈNE.
Mais gardez d’irriter ce Guerrier indomptable,
Que son bras a fait grand et rendu redoutable,
15 Qui peut être d’un trône, ou la base, ou l’effroi,
Et qui pour vaincre tout n’a besoin que de soi :
Voyez jusqu’où monta le feu de sa colère,
Et par ce qu’il a fait jugez ce qu’il peut faire.
LYDIE.
Je sais jusqu’où monta le feu prodigieux
20 Qu’on vit sortir des mains de cet audacieux.
Mais vois jusqu’où l’ingrat sut abaisser mon Père,
Et par ce qu’il a fait, vois ce que je dois faire.
Songe à ses cruautés, songe à son attentat,
Qui fit rougir de sang la face de l’État,
25 Et cherche dans le cours de tant de barbaries,
Si la moindre raison excuse ses furies.
Mon Père le fit grand, et se rendit l’appui
D’une fausse vertu qui paraissait en lui ;
Mai cet audacieux, ce superbe courage
30 Crut par tant de faveurs mériter davantage,
Et sa présomption lui fit imaginer,
Qu’on ne lui donnait rien qu’on ne dût lui donner.
Je le voyais alors d’un regard moins sévère,
Et j’estimais en lui ce qu’estimait mon Père ;
35 Mais comme il était vain, orgueilleux, indiscret,
Il crut que mon estime était un feu secret,
Il le crut, il m’aima, ses regards me le dirent,
Autant que ses devoirs, ses discours me l’apprirent,
Et ce présomptueux osa bien faire voir,
40 Avec un fol amour un ridicule espoir.
Il me demande au Roi, tu sais son insolence,
Mais le Roi condamna cette haute arrogance,
L’insolent toutefois fut traité doucement,
Puisque du seul refus on fit son châtiment.
45 Loin de l’humilier, ce refus légitime
De la témérité le porta dans le crime,
L’arma contre son Prince, et fit injustement
Un rebelle sujet d’un téméraire Amant.
Il se joint aussitôt aux Rois nos adversaires,
50 Il soulève aussitôt des peuples tributaires ;
Et soit que le destin ce grand Maître des Dieux,
Voulut par ce forfait me le rendre odieux,
Soit qu’il voulut montrer avec cette injustice ;
Que toujours près d’un trône il cache un précipice,
55 Il prêta sa faveur à d’injustes desseins,
Et remplit de Lauriers de criminelles mains.
La victoire suivit le traître Alcionée,
Mon Père succomba sous cette destinée,
Et se vit pour tout bien réduit dans un Château
60 Trop petit seulement pour lui faire un tombeau :
Vois donc jusqu’où l’ingrat sut abaisser mon Père,
Et par ce qu’il a fait, vois ce que je dois faire.
Remets devant tes yeux tant de lieux désolés,
Tant de Palais détruits, tant de Temples brûlés,
65 Vois dans leur propre sang nos Provinces plongées,
Vois cent belles Cités en Sépulcres changées,
Vois la flamme, le meurtre, et vois de tous côtés
Comme en un autre Enfer régner les cruautés,
Comte enfin les forfaits de ce coeur sanguinaire
70 Et par ce qu’il a fait, vois ce que je dois faire.
Je ne t’ai retracé son crime et mon tourment,
Que pour te faire voir que je hais justement.
THÉOXÈNE.
S’il croit que vous l’aimez, et si durant nos craintes
Son amour abusé s’est nourri de vos feintes,
75 Pensez-vous qu’un mépris en tout temps périlleux
Outrage impunément ce courage orgueilleux ?
Voyez ce qu’un refus a pu dessus son Âme,
Combien sur cet État il attira de flamme,
Et pensez après tout que sur les grands esprits
80 Un refus agit moins que ne fait un mépris.
Ne me soupçonnez pas de prendre sa querelle,
Et de défendre ici le parti d’un rebelle,
Ne me soupçonnez pas d’arrêter votre main,
Quand elle va punir ce courage inhumain,
85 Hélas quand je repasse en mes tristes pensées
Avecques vos malheurs mes misères passées,
Quand je vois le tombeau qui renferme les miens,
Quand je vois pour tout bien la cendre de mes biens,
Et que d’une maison en gloire si féconde
90 Je suis seule restée aux traverses du monde,
Je ne puis me forcer ni retenir ces pleurs
Que poussent par mes yeux de si fortes douleurs :
Je souhaite, je veux que votre haine extrême
Vous porte à la vengeance et me venge moi-même ;
95 Mais j’appréhende aussi qu’au lieu de vous venger
Elle ne vous entraîne en un nouveau danger,
Quoi qu’après tant de maux, la haine vous inspire
Dissimuler encor c’est conserver l’Empire.
LYDIE.
Moi que je dissimule, et que sans m’offenser,
100 Je flatte un ennemi, que je puis abaisser !
Moi que par une feinte en lâchetés insigne
Du trône qui m’attend je me déclare indigne !
Non, non, le Ciel m’a mise en un rang, dans un point
Que l’on peut bien flatter, mais qui ne flatte point.
105 J’ai su dissimuler, et j’ai su me contraindre
Tandis que nos malheurs nous apprenaient à feindre,
Et que contre les maux qui traversaient nos jours
La feinte seulement était notre secours ;
Enfin j’aimai la feinte, et j’en étais capable
110 Tant qu’elle fut pour nous un vice profitable,
Mais la dois-je employer où je vois clairement
Qu’elle ne peut servir qu’à mon propre tourment ?
Mais la dois-je employer, et dois-je en faire compte,
Où comme à mon tourment elle sert à ma honte ?
115 On dit qu’Alcionée assurée de ma foi
Ose encor aujourd’hui me demander au Roi,
Et sachant ce dessein, qui m’est un mal extrême,
Dissimuler encor c’est l’approuver moi-même.
Le pourrais-je bien voir sur mon trône appuyé
120 Lui qui n’est pas encor de mon sang essuyé ?
Que ne puis-je moi-même à sa perte animée,
Venger de cet État la grandeur opprimée,
Que n’est-il bienséant, à mon sexe, à mon rang
De paraître inhumaine, et de venger du sang,
125 Ma main contenterait ce coeur qui dissimule,
Et contre ce Géant je serais un Hercule :
Je me rendrais l’appui de la gloire des Rois,
Je vengerais le trône ou bien je périrais.
DIOCLÉE.
Laissez faire le Roi.
LYDIE.
Laissez faire le Roi. Le Roi même autorise
130 Ou semble autoriser cette injuste entreprise.
Un rebelle aime un trône, un Roi l’y veut porter,
Et lui-même en descend pour l’y faire monter ;
Ô Dieux ! Le souffrez-vous ?
DIOCLÉE.
Ô Dieux ! Le souffrez-vous ? Rendez-vous-en certaine
Devant que de montrer une si juste haine,
135 Si d’un si fol amour il s’était détaché
Votre haine est un feu qu’on doit tenir caché.
LYDIE.
J’empêcherai du moins en la faisant paraître
Qu’en ce coeur aveuglé l’amour puisse renaître.
DIOCLÉE.
Ce discours généreux, ce noble sentiment
140 Montre moins vos transports que votre jugement.
De moi j’avais pensé qu’un peu d’indifférence
Pouvait seule étouffer cette haute espérance,
Et que pour rebuter de superbes esprits
Une douce froideur peut autant qu’un mépris :
145 Cette froideur instruit une âme ambitieuse,
Mais la haine l’outrage et la rend furieuse,
Et c’est souvent un trait qui ruine et qui perd
Et celui qu’on attaque, et celui qui s’en sert.
Ainsi j’ai toujours cru qu’une haine irritée
150 Doit être aux grands desseins la dernière écoutée,
Et qu’on n’en doit user, qu’en une extrémité
Où tout autre secours est vainement tenté
Mais toutes ces raisons sont raisons du vulgaire,
Vous savez mieux que nous ce que vous devez faire,
155 Les Rois comme les Dieux tout-puissants ici-bas
Ont toujours des clartés que les autres n’ont pas.
LYDIE.
Non, non, ne pensez pas que ma faiblesse éclate,
Que la haine m’emporte ou que mon rang me flatte,
Ni ma condition, ni mon ressentiment
160 Ne peuvent me porter jusqu’à l’aveuglement.
Je hais, je puis punir, mais je suis équitable,
Je me veux ressentir, mais je suis raisonnable,
Et je ne voudrais pas que ma haine, ou mon rang
Coûtât à cet Empire une goutte de sang.
165 Tâchez donc de savoir si ce coeur téméraire
Me considère encore ainsi que son salaire.
DIOCLÉE.
Alcire avecques lui traite confidemment,
Il l’y faut employer.
LYDIE.
Il l’y faut employer. Voyez-le promptement.
DIOCLÉE.
Espérez tout Madame, et de ma diligence,
170 Et de la part qu’il a dedans sa confidence.
LYDIE.
Puis sur votre rapport, et dessus votre foi
Sans plus dissimuler j’irai parler au Roi.
Lydie demeure seule.
Que fais-je malheureuse ? Oublierai-je qu’il aime ?
Détruirai-je un Amant ? Me perdrai-je moi-même ?
175 Mais languirai-je aussi dans une passion
Dont je ne puis brûler qu’à ma confusion ?
En chassant cet amour je me fais violence,
Mais en le retenant je trahis ma naissance,
J’expose enfin mes jours à des maux infinis,
180 Et quand je le retiens, et quand je le bannis.
Il n’importe, achevons, éteignons cette flamme,
Ou l’empêchons au moins de régner dans notre âme ;
Étouffons un amour que l’honneur nous défend,
Et puisqu’il faut souffrir, souffrons en triomphant.
SCÈNE II. Alcionée, Achate. §
ALCIONÉE.
185 Non, non, cette grandeur, ce charme de tant d’âmes,
N’est pas un aliment, qui nourrisse mes flammes,
Non, non, ne pense pas que cette passion
Soit un feu rallumé par mon ambition,
J’aimai, j’aime Lydie, et cet amour extrême
190 Ne lève point les yeux jusqu’à son diadème :
Elle a dans ses appas tout ce qui m’a tenté,
Et je crois que le sceptre est la moindre beauté.
Ainsi cette grandeur qui la rend adorable
N’est pas une raison qui me la rende aimable,
195 Ces grands noms de Princesse, et de fille de Roi,
Ne sont pas des attraits, ni des charmes pour moi ;
Elle attend de son Père, un sceptre, une couronne.
Mais elle n’attend rien que cette main ne donne,
Mais elle n’attend rien d’un Père couronné,
200 Que cette même main n’ait quelquefois donné.
ACHATE.
On sait que votre main heureusement hardie
A rendu la couronne au Père de Lydie,
Mais si vous lui rendez un trône redouté,
Songez que c’est un bien que vous aviez ôté,
205 Et qu’on observe ici cette juste maxime
Que rendre est un devoir, et qu’ôter est un crime.
On sait de tous côtés qu’après un long effroi
Vous donnâtes la paix aux prières du Roi ;
Mais ressouvenez-vous qu’il vous l’a demandée,
210 Qu’en glorieux vainqueur vous l’avez accordée,
Et sachez après tout qu’un Roi n’aime jamais
Quiconque l’a réduit à demander la paix :
Pouvez-vous donc encor contre toute apparence
Avecque votre amour nourrir quelque espérance ?
ALCIONÉE.
215 Que n’espère-t-on pas des promesses d’un Roi ?
ACHATE.
Il s’en peut dispenser, ainsi que d’une loi.
Il est vrai que le Roi vous promit la Princesse,
Mais comment ? Et pourquoi fit-il cette promesse ?
Dans ce gouffre d’horreurs où vous l’aviez jeté
220 Fut-ce lui qui promit ou la nécessité ?
Il voyait l’étranger au sein de ses Provinces,
Il avait vu couler le sang de tous ses Princes,
Il voyait sa grandeur, et son Empire à bas,
Il savait que ses maux venaient de votre bras,
225 Et pour ressusciter sa fortune mourante,
Selon vos passions il vous promis l’infante ;
Jugez si dans l’excès de cette adversité,
C’est un Roi qui promet, ou la nécessité.
Pour voir à votre amour cette Princesse acquise
230 Il fallait l’obtenir dès qu’elle fut promise,
Il fallait mieux conduire un si noble dessein,
Il fallait l’épouser les armes à la main,
Et non pas tout d’un coup comme par quelques charmes,
Contre vos protecteurs tourner vos propres armes,
235 Ni repousser des Rois qui vous eussent vengé,
Si d’un second refus on vous eût outragé.
ALCIONÉE.
J’ai montré ma franchise.
ACHATE.
J’ai montré ma franchise. Et peu d’expérience.
ALCIONÉE.
Achate au moins j’ai plu par cette confiance.
ACHATE.
Il fallait plaire moins, et vous assurer mieux.
ALCIONÉE.
240 Je devais obéir à cet arrêt des Dieux :
Le reste est du destin. Mais j’aperçois Alcire.
SCÈNE III. Alcire, Alcionée. §
ALCIRE.
Je le trouve à propos, et comme on le désire.
Vous puis-je dire un mot ?
ALCIONÉE.
Vous puis-je dire un mot ? Vous le pouvez, sur quoi ?
ALCIONÉE.
Mais. Parler à nous deux ce n’est parler qu’à moi.
ALCIRE.
245 Empêchez que ces bruits ne courent davantage.
ALCIONÉE.
Que dites-vous ? Quels bruits ?
ALCIRE.
Que dites-vous ? Quels bruits ? D’amour, de mariage,
On dit parmi le peuple, on le dit à la Cour
Que l’infante est l’objet que poursuit votre amour.
On veut même aveugler le sage Alcionée
250 Jusqu’à lui faire attendre un si haut hyménée,
On veut qu’il ait si peu de générosité,
Qu’il redemande un bien dont il fut rebuté.
Songez à faire voir.
ALCIONÉE.
Songez à faire voir. Laisse, laisse tout croire,
Ne te mêle de rien j’aurai soin de ma gloire.
ALCIRE.
255 Mais ce bruit déjà grand peut aller jusqu’au Roi.
ALCIONÉE.
Le Roi ne saura rien qu’il ne sache de moi.
Pour obtenir un prix où j’ai droit de prétendre,
Je veux bien que ce bruit serve à me faire entendre.
Quoi, n’aimerais-je pas, où l’on me l’a permis ?
260 Quoi n’aimerais-je pas où le Roi m’a promis ?
ALCIRE.
Je crois que votre amour est une amour extrême,
Une fille est aimable avec un diadème ;
Mais je crains que le Roi, de qui vous vous vantez
Ne s’oppose lui-même à vos félicités.
ALCIONÉE.
265 La honte d’un refus n’a rien que j’appréhende.
ALCIRE.
On doit l’appréhender tandis que l’on demande.
ALCIONÉE.
Mon amour ne voit rien qu’il doive appréhender.
ALCIRE.
Vous voulez donc vous taire, et ne rien demander.
ALCIONÉE.
Ne te travaille point d’une peur importune,
270 Et laisse à mon amour le soin de ma fortune.
Alcire le Roi m’aime, et pour tout m’accorder
Il attend seulement que j’aille demander.
ALCIRE.
Ici de grands hasards précèdent la victoire.
ALCIONÉE.
J’aime les grands hasards, qui mènent à la gloire.
ALCIRE.
275 Mais dans ce haut dessein jusqu’où va votre espoir,
Un sceptre vous manquant, vous manquez de pouvoir.
ALCIONÉE.
Non, je n’ai point d’États, je n’ai point de Couronne
Que mon Père me laisse, ou que le sort me donne,
Mais apprend de ce bras, tout malheureux qu’il est,
280 Que qui peut en ôter en a quand il lui plaît.
ALCIRE.
Je n’ignorai jamais qu’il n’est point de conquêtes
Qui ne soient aux grands coeurs toutes prêtes ;
Le Ciel vous doit aider, il aide aux généreux.
Alcire se retire.
ALCIONÉE.
Nous périrons, Alcire, ou nous vivrons heureux.
SCÈNE IV. Alcionée, Achate. §
ALCIONÉE.
285 Alcire envierait-il le bonheur de ma vie ?
ACHATE.
Je dirais par raison ce qu’il dit par envie ?
Voyez si son discours peut donner quelque fruit
Et ne regardez pas au coeur qui l’a produit ;
Qu’il vienne d’un vrai zèle, ou d’un zèle hypocrite,
290 Que nous importe-t-il pourvu qu’il nous profite ?
Un trésor, un grand bien, n’est pas moins précieux
Pour venir d’un endroit qui nous est odieux.
Ici pour votre bien je ne saurais rien feindre,
Vous espérez beaucoup, mais vous devez plus craindre,
295 Je sais bien qu’on attaque, et qu’on blesse un Amant,
Lors qu’on n’est pas d’accord avec son sentiment,
Mais je sais bien aussi qu’où le danger éclate
Bien souvent on le tue à l’instant qu’on le flatte.
Voyant donc maintenant où va votre transport,
300 J’aime mieux vous blesser que vous donner la mort.
Songez encor un coup qu’un Prince magnanime,
Fut de vos passions l’effroyable victime,
Songez encor un coup qu’un Monarque offensé
A vu par vos fureurs son trône renversé ;
305 Et pensez après tout qu’à ce Monarque même
Vous allez demander plus que son diadème.
Enfin s’il vous refuse.
ALCIONÉE.
Enfin s’il vous refuse. On me traitera mieux,
Laisse-moi pour le moins cet espoir glorieux.
ACHATE.
Vous ne songez donc pas que par un sort étrange
310 Vous n’avez plus d’amis dont le coeur ne se change ;
Qui vous aima, vous hait ; un sort injurieux
Convertit vos amis en autant d’envieux.
Quiconque vous aida s’efforce de vous nuire,
Où l’on vous élevait, on tâche à vous détruire,
315 Et de la même main qui vous rendit vainqueur
Je vois sortir le trait qui vous perce le coeur.
ALCIONÉE.
Que des amis ingrats montrent leur perfidie,
Achate il me suffit d’être aimé de Lydie.
Serais-je sans ardeur, où tout est enflammé ?
320 Et n’aimerais-je pas où je me vois aimé ?
ACHATE.
Si l’État, si le Prince, à votre amour s’oppose,
Qui pourra près de lui soutenir votre cause ?
ALCIONÉE.
Mes grandes actions, mon courage, et ma foi
Seront les vrais amis qui parleront pour moi.