M. DC. LIV. AVEC PERMISSION.
Par de la CALPRENÈDE.
Extrait du Privilège du Roi. §
Je n’empêche pour le Roi que la Tragédie intitulée le Comte d’Essex, une fois imprimée par Claude la Rivière, Marchand Libraire de cette ville, avec défenses à tous autres en tel cas requises et accoutumées. Fait à Lyon, ce 19. novembre 1653.
VIDAUD.
Soit fait suivant les conclusions du Procureur du Roi ; ce dix-neuvième Novembre 1653
SEVE.
MADAME, §
J’offre une excellente Reine à une excellente Princesse, et quoique sa mémoire soit en quelque horreur parmi nous, elle est en telle vénération parmi beaucoup d’autres, qu’elle passe dans leur esprit pour la plus grande Princesse qui fut jamais. Je n’ai pas entrepris de la louer devant vous, de qui la vertu efface tout ce qu’elle eut de bon, et déteste ce qu’elle eut de mauvais. Et je veux encore moins justifier des actions que ses raisons d’État peuvent rendre excusables dans les esprits d’Hérode et de Tibère. Mais je dirai seulement que si le Ciel eût ajouté à ses bonnes qualités une partie des vôtres, il en eut fait son chef-d’oeuvre, et que s’il l’eut pourvue des beautés de l’âme et du corps que vous possédez avec tant d’avantage ; notre Comte n’eut pas été ingrat aux preuves qu’il avait reçues de son amitié. Aussi l’emportez-vous sur elle en tant de façons qu’il est impossible que ses partisans vous le contestent, avec quelque apparence de raison : sa naissance eut des taches, et la vôtre n’a que des marques très illustres, et si sa fortune qui la fit régner sur quelques Iles, ne vous a point donné les couronnes que ceux de votre Maison ont portées, le mérite vous a acquis un Empire, si beau, et si absolu sur toutes les âmes, que les plus rebelles ne feront jamais aucun effort pour s’en affranchir. En cela, MADAME, je parle véritablement sans flatterie, et j’ai trouvé les sentiments de toutes les personnes que j’ai pratiquées si conformes aux miens, que ce serait une injustice de les taire, et un crime de vous ôter ce qui vous est si légitimement dû par un aveu général : le rang que vous tenez, et la gravité que votre naissance semble exiger de vous, ne vous ont jamais dispensée des hommages qu’on doit à la vertu, vous avez témoigné la vôtre par l’estime que vous avez faite de celle des autres, et tous ceux en qui vous en avez reconnu, ont ressenti les effets de votre bonté, et de cette sympathie. Bien que je ne sois pas de ce nombre, et que je n’en au jamais senti en moi que par cette forte inclination qui me fit adorer la vôtre, je n’ai pas laissé de participer à la fortune des autres, et j’ai trouvé de véritables récompenses dans ma propre satisfaction, et dans l’avantage que j’ai d’avoir eu les sentiments de toutes les personnes de mérite. Ce n’est pas que je me défende de beaucoup d’autres obligations que je vous ai ; ce fut à vos pieds que je trouvai mon premier asile, et vous eûtes la bonté d’appuyer les commencements d’un jeune Cadet sortant des Gardes encore chancelant, et faible de la famine d’Allemagne, vous lui donnâtes un courage qu’il n’avait point reçu de son naturel, et le fîtes enhardir à des choses, auxquelles s’il a mal réussi, à tout le moins a-t-il la gloire de vous avoir donné des marques de son obéissance, permettez-moi de vous dire que c’est tout le fruit que j’en ai recueilli, et qu’hormis l’honneur que j’ai de vous plaire, cet amusement m’a été nuisible en toutes façons, je suis tombé dans le malheur du siècle ; et dans l’esprit même de ceux qui dispensent les bonnes et mauvaises fortunes, j’ai peut-être passé pour incapable des choses ordinaires, parce que j’étais capable de quelque chose d’extraordinaire à ceux de ma profession. Je ne me plains pas toutefois d’avoir suivi les mouvements que vos me donnâtes, bien que j’aie semé dans une terre ingrate, je suis trop satisfait de vous avoir divertie quelques heures, et d’avoir trouvé l’occasion de vous assurer ici avec quel zèle je serai toute ma vie,
MADAME,
Votre très humble, très obéissant, et très fidèle serviteur,
LA CALPRENÉDE.
AU LECTEUR. §
Lecteurs, je ne prétends point vous donner bonne opinion de cet ouvrage : j’espère si peu de gloire de ceux de cette nature, que je ne craindrai point de vous dire, que le jugement que vous en ferez m’est indifférent, et qu’hormis votre satisfaction qui m’est chère, je n’en veux point tirer d’un amusement, que l’erreur du siècle rend presque honteux à ceux de ma profession. Je ne combattrai point ici l’aveuglement de ceux qui sont dans cette opinion, et je ferai encore moins le fanfaron, étant d’un pays qu’on soupçonne assez de ce vice : mais je vous redirai franchement, que si je dois espérer quelque honneur dans le monde, je le dois véritablement tirer d’ailleurs. Je n’ai jamais désiré que mon nom fut connu, et si j’ai souffert qu’on l’ait mis au bas de mon Épître, c’est parce qu’il avait été déjà vu dans des ouvrages encore pires, et qui ont été imprimés en mon absence et à mon déçu. Tous mes plus particuliers amis, et ceux qui ont trouvé mon faible, ne m’ont jamais su piquer que par ce reproche : ce n’est pas que beaucoup d’honnêtes gens ne s’y emploient, et que l’exemple de plusieurs personnes de condition et de mérite, ne puisse autoriser ce divertissement : mais enfin le nombre des ignorants prévaut à celui des habiles gens, et nous devons souffrir ce petit déplaisir du malheur et de la corruption du siècle. Si vous trouvez quelque chose dans cette Tragédie que vous n’avez point lu dans les Historiens Anglais, croyez que je ne l’ai point inventé, et que je n’ai rien écrit que sur de bonnes mémoires que j’en avais reçues de personnes de condition, et qui ont peut-être part à l’Histoire. Pardonnez les fautes de l’Impression comme celles d’une misérable Jeanne d’Angleterre que j’ai faite d’autres fois, où il y en a sans mentir autant que de mots, c’est une Tragédie que j’avais chèrement aimée, mais par malheur elle fut jouée et imprimée en mon absence, comme je vous ai déjà dit, et l’Imprimeur sur quelques légères apparences m’a fait passer pour mort dans son Épître, quoique Dieu merci, je ne me sois jamais mieux porté.
LES ACTEURS §
- ÉLISABETH.
- LE COMTE D’ESSEX.
- LE COMTE DE SOUBTANTONNE.
- LE COMTE DE SALSBURY.
- CÉCILE, Secrétaire d’État.
- RALEIG, Seigneur Anglais.
- POPHAM, Chancelier d’Angleterre.
- Madame CÉCILE, Femme de Cécile.
- ALIX, Damoiselle d’Élisabeth.
- LÉONORE, Damoiselle d’Élisabeth.
- Un Capitaine des Gardes.
- Un HUISSIER du Cabinet.
ACTE I §
SCÈNE PREMIÈRE. Élisabeth, Le Comte d’Essex. §
ÉLISABETH, dans son cabinet.
LE COMTE D’ESSEX.
ÉLISABETH.
LE COMTE D’ESSEX.
ÉLISABETH.
LE COMTE D’ESSEX.
ÉLISABETH.
LE COMTE D’ESSEX.
ÉLISABETH.
SCÈNE II. Élisabeth, Alix. §
ÉLISABETH.
ALIX.
ÉLISABETH.
SCÈNE III. Le Capitaine des Gardes, Élisabeth, Alix. §
LE CAPITAINE DES GARDES.
ÉLISABETH.
ALIX.
ÉLISABETH.
SCÈNE IV. §
ÉLISABETH.
SCÈNE V. Le Comte de Soubtantonne, Le Comte d’Essex. §
LE COMTE DE SOUBTANTONNE.
LE COMTE D’ESSEX.
LE COMTE DE SOUBTANTONNE.
LE COMTE D’ESSEX.
LE COMTE DE SOUBTANTONNE.
SCÈNE VI. Le Comte de Soubtantonne, Le Comte d’Essex, Le Capitaine des Gardes. §
LE COMTE DE SOUBTANTONNE.
LE COMTE D’ESSEX.
LE CAPITAINE.
LE COMTE D’ESSEX.
LE CAPITAINE.
LE COMTE D’ESSEX.
LE CAPITAINE.
LE COMTE D’ESSEX.
LE CAPITAINE.
LE COMTE D’ESSEX.
LE CAPITAINE.
LE COMTE DE SOUBTANTONNE.
LE COMTE D’ESSEX.
ACTE II §
SCÈNE PREMIÈRE. Cécile, Le Comte de Salsbury, Élisabeth. §
CÉCILE.
ÉLISABETH.
LE COMTE DE SALISBURY.
ÉLISABETH.
CÉCILE.
ÉLISABETH.
SCÈNE II. Élisabeth, Madame Cécile. §
L’original désigne Cécile et non Madame Cécile, ce qui semble une erreur.
ÉLISABETH.
MADAME CÉCILE.
ÉLISABETH.
MADAME CÉCILE.
ÉLISABETH.
SCÈNE III. §
MADAME CÉCILE, seule.
SCÈNE IV. Le Comte d’Essex dans sa prison, Raleig. §
LE COMTE D’ESSEX.
RALEIG.
LE COMTE D’ESSEX.
RALEIG.
LE COMTE D’ESSEX.
SCÈNE V. Madame Cécile, Le Comte d’Essex. §
MADAME CÉCILE.
LE COMTE D’ESSEX.
MADAME CÉCILE.
LE COMTE D’ESSEX.
MADAME CÉCILE.
LE COMTE D’ESSEX.
MADAME CÉCILE, tout bas.
LE COMTE D’ESSEX.
MADAME CÉCILE.
LE COMTE D’ESSEX.
MADAME CÉCILE.
LE COMTE D’ESSEX.
MADAME CÉCILE.
ACTE III §
SCÈNE PREMIÈRE. Le Comte d’Essex, Popham, Le Comte de Soubtantonne, Cécile, Raleig. §
LE COMTE D’ESSEX, devant ses Juges.
CÉCILE.
LE COMTE D’ESSEX.
POPHAM.
LE COMTE D’ESSEX.
LE COMTE DE SOUBTANTONNE.
RALEIG.
CÉCILE.
LE COMTE D’ESSEX.
CÉCILE.
POPHAM.
LE COMTE D’ESSEX.
LE COMTE DE SOUBTANTONNE.
POPHAM.
LE COMTE D’ESSEX.
LE COMTE DE SOUBTANTONNE.
ACTE IV §
SCÈNE PREMIÈRE. Élisabeth, Alix. §
ÉLISABETH, parlant au Capitaine des gardes.
ALIX.
ÉLISABETH.
SCÈNE II. L’Huissier du Cabinet, Élisabeth. §
L’HUISSIER.
ÉLISABETH.
L’HUISSIER.
ÉLISABETH.
SCÈNE III. Le Comte de Soubtantonne, Élisabeth, Raleig. §
LE COMTE DE SOUBTANTONNE.
ÉLISABETH.
LE COMTE DE SOUBTANTONNE.
ÉLISABETH.
LE COMTE DE SOUBTANTONNE.
ÉLISABETH.
RALEIG.
LE COMTE DE SOUBTANTONNE.
ÉLISABETH.
SCÈNE IV. Le Comte de Soubtantonne, Raleig. §
LE COMTE DE SOUBTANTONNE.
RALEIG.
LE COMTE DE SOUBTANTONNE.
RALEIG.
LE COMTE DE SOUBTANTONNE.
SCÈNE V. Le Comte d’Essex, Madame Cécile. §
LE COMTE D’ESSEX, dans sa prison.
MADAME CÉCILE.
LE COMTE D’ESSEX.
MADAME CÉCILE.
LE COMTE D’ESSEX.
MADAME CÉCILE.
SCÈNE VI. §
LE COMTE D’ESSEX, seul.
SCÈNE VII. §
MADAME CÉCILE, seule hors de la prison.
SCÈNE VIII. Cécile, Madame Cécile. §
CÉCILE.
MADAME CÉCILE.
CÉCILE.
MADAME CÉCILE.
ACTE V §
SCÈNE PREMIÈRE. Le Comte d’Essex, Le Capitaine des Gardes, Raleig. §
LE COMTE D’ESSEX.
RALEIG.
LE COMTE D’ESSEX.
LE CAPITAINE.
LE COMTE D’ESSEX.
LE CAPITAINE.
SCÈNE II. Alix, Élisabeth. §
ALIX.
ÉLISABETH.
SCÈNE III. Léonore, Élisabeth, Alix. §
LÉONORE.
ÉLISABETH.
ALIX.
LÉONORE.
ÉLISABETH.
LÉONORE.
ÉLISABETH.
ALIX.
ÉLISABETH.
ALIX.
ÉLISABETH.
SCÈNE IV. Léonore, Élisabeth. §
LÉONORE.
ÉLISABETH.
LÉONORE.
ÉLISABETH.
SCÈNE V. Cécile, Madame Cécile. §
MADAME CÉCILE, sur un lit.
CÉCILE.
SCÈNE VI. Madame Cécile, Élisabeth, Alix. §
MADAME CÉCILE.
ÉLISABETH.
MADAME CÉCILE.
ÉLISABETH.
MADAME CÉCILE.
ÉLISABETH.
MADAME CÉCILE.
ÉLISABETH.
MADAME CÉCILE.
ÉLISABETH.
MADAME CÉCILE.
ÉLISABETH.
ALIX.
MADAME CÉCILE.
SCÈNE VII. Élisabeth, Alix. §
ÉLISABETH.
ALIX.
ÉLISABETH.
ALIX.
ÉLISABETH.