M. DCC. LXXI.
APPROBATION §
J’ai lu, par ordre de Monseigneur le Chancelier Roméo et Juliette, Drame ; et je n’y ai rien trouvé qui m’ait paru devoir en empêcher l’impression. À Paris, ce 17 Février 1771.
Signé, CRÉBILLON.
PRÉFACE. §
Il faut avouer, dit M. de Voltaire, que Saint-Evremont a mis le doigt dans la plaie secrète du Théâtre Français, quand il a dit "que nos pièces tragiques ne font pas une impression assez forte, que ce qui doit former la pitié, fait tout au plus de la tendresse ; que l’émotion tient lieu du saisissement, l’étonnement de l’horreur ; qu’il manque à nos sentiments quelque chose d’assez profond".
Il faut, pour éviter ces inconvénients, un sujet simple, dénué d’épisodes, d’incidents et de ressorts étrangers, qui n’offre qu’une seule intrigue, qu’une seule action, et le développement, les détails et les effets d’une ou de deux grandes passions ; il faut un style et une versification, simples sans bassesse, nobles sans enflure, qui rendent le dialogue naturel, et qui le rapprochent de la vraisemblance, autant qu’il est possible, dans un poème dramatique où on doit conserver toute la vérité, l’énergie, la véhémence et le délire de la passion, afin que jamais aucun des personnages ne paroisse poète ; il ne faut pas qu’on enveloppe, selon l’usage, la passion dans un fatras poétique, moral et philosophique, qui l’empêche de produire une impression assez forte et assez profonde; il faut, sans échafaudage, sans maximes sentencieuses et sans esprit, réunir le touchant et le pathétique, le naturel et les grands effets ; enfin , il faut trouver dans le mélange du sentiment, de l’émotion, de la pitié, du saisissement et de la terreur qu’inspire la passion, les degrés de nuances, propres à former le tableau vraiment tragique ; mais surtout, il ne faut pas mettre le dénouement en récit, rien ne nuit* plus à l’intérêt, dans le moment où il doit monter au dernier degré.
La mort de Roméo et Juliette, consacrée dans l’Histoire, par la tradition, et aux Théâtres Anglais et Allemand, paraît un sujet susceptible d’être traité dans ces principes,** et d’être approprié à notre Théâtre d’après Shakespeare et M. Weiss.
Une main plus habile que la mienne y aurait mieux réussi : cependant la lecture de ma pièce, telle que je la donne ici, a fait désirer à plusieurs Gens de Lettres de la première classe et à beaucoup de personnes de distinction et de goût, de la voir sur la Scène, parce que tous l’ont trouvée très intéressante, et que, comme dit le grand Homme déjà cité, "jamais une Pièce intéressante ne tombe".
Pourquoi, me dira-t-on, si cela est ainsi, pourquoi ne la pas faire représenter ? Pourquoi ! C’est qu’on a craint d’en hasarder la représentation devant un public accoutumé aux chef-d’oeuvres de nos bons Auteurs modernes qui sont en possession du Théâtre. Il faut savoir être modeste et se rendre justice ; il faut, etc. etc. il faut surtout qu’une Préface soit courte. D’ailleurs le public sait bien mieux que personne ce qu’il faut pour lui plaire ; il faut qu’un Auteur le consulte : et c’est pour cela qu’il faut que j’imprime.
* Tout le monde fait qu’autrefois les Acteurs étant confondus sur le Théâtre avec une partie des spectateurs, l’Auteur était contraint de suppléer par un récit toujours froid dans la bouche d’un acteur du second ordre, à l’action même qui seule peut produire un grand effet. Cet inconvénient n’existant plus, les auteurs doivent avoir la liberté d’exclure cette ancienne méthode. L’art et le public y gagneront.
** "Jamais on ne parlera bien d’amour, si l’on cherche d’autres ornements que la simplicité et la vérité." M. de Volt. II. Lettre à M. Fakener, sur Zaïde. C’est ce principe qui a dicté le ton naïf qui règne dans ma pièce, toute d’amour, les vers libres, et le style simple dont elle est écrite. J’ai remarqué après M. de Voltaire, "qu’il faut au public qui fréquente les spectacles , de la tendresse et du sentiment ; c’est même ce que les acteurs jouent le mieux, et il n’y en a point sans la simplicité et la vérité". C’est pourquoi je n’ai pas craint de me livrer tout entier à la sensibilité de mon coeur, et d’écarter tous les ornements de l’esprit. Bien des gens me crieront que la haute poésie est consacrée pour le genre tragique ; mais je les renvoie à Beverlei. Quelle grande Tragédie produit plus d’effet ? Ce grand art consiste à bien peindre les passions, et non à faire des vers pompeux ; Ce fut le secret de Racine, qui ne l’a laissé à personne.
PERSONNAGES §
- MONSIEUR CAPELLET.
- MADAME CAPELLET.
- ROMÉO, Amant de Julie.
- JULIE, fille de Capellet.
- LAURE, confidente de Julie.
- BENVOGLIO, Médecin.
- GERVAS, Valet de Roméo.
- DOMESTIQUES.
ACTE I §
SCÈNE PREMIÈRE. §
JULIE, seule une bougie à la main.
SCÈNE II. Julie, Laure tenant une bougie. §
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE, sortant.
JULIE, se frappant les mains.
SCENE III. Roméo, Julie. §
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
SCÈNE IV. Laure, Julie, Roméo. §
LAURE.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
LAURE.
ROMÉO.
LAURE.
ROMÉO.
LAURE.
ROMÉO.
LAURE.
SCÈNE V. Laure, Julie. §
LAURE.
JULIE, revient à elle.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
ACTE II §
SCÈNE I. Monsieur Capellet, Un Domestique. §
LE DOMESTIQUE.
MONSIEUR CAPELLET.
SCÈNE II. Monsieur Capellet, Madame Capellet, Laure, Un domestique §
MONSIEUR CAPELLET.
SCÈNE III. Madame Capllet, Laure. §
MADAME CAPELLET.
LAURE.
MADAME CAPELLET.
LAURE.
MADAME CAPELLET.
LAURE.
MADAME CAPELLET.
LAURE.
MADAME CAPELLET.
LAURE.
MADAME CAPELLET.
LAURE.
MADAME CAPELLET.
LAURE.
MADAME CAPELLET.
LAURE.
MADAME CAPELLET.
LAURE.
MADAME CAPELLET.
LAURE.
MADAME CAPELLET.
SCÈNE IV. Monsieur et Madame Capellet. §
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
SCÈNE V. Madame Capellet, Julie ; Elle baise la main de sa mère. §
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE, vivement.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
SCÈNE VI. Julie, Laure. §
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
SCÈNE VII. Julie, Laure, Gervas. §
JULIE.
GERVAS.
JULIE, à part.
GERVAS.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
SCÈNE VIII. Julie, Laure. §
JULIE.
ACTE III §
SCÈNE I. Monsieur Capellet, Madame Capellet. §
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
SCÈNE II. Monsieur Capellet, Un Domestique (le même qui a déjà paru au second acte. §
MONSIEUR CAPELLET.
LE DOMESTIQUE.
MONSIEUR CAPELLET.
LE DOMESTIQUE.
MONSIEUR CAPELLET.
SCÈNE III. Monsieur Capellet, Julie, appuyée sur Laure. §
MONSIEUR CAPELLET, à Laure.
JULIE, se jetant à ses pieds.
MONSIEUR CAPELLET.
JULIE.
MONSIEUR CAPELLET.
JULIE.
MONSIEUR CAPELLET.
JULIE.
MONSIEUR CAPELLET.
JULIE.
MONSIEUR CAPELLET.
JULIE.
MONSIEUR CAPELLET.
JULIE.
MONSIEUR CAPELLET.
JULIE.
MONSIEUR CAPELLET.
SCÈNE IV. §
JULIE, seule.
SCÈNE V. Julie, Laure, qui craint d’avancer. §
JULIE.
LAURE.
JULIE.
LAURE.
JULIE.
SCÈNE VI. Julie, Laure, Benvoglio, il fait tous les signes d’un homme qui veut parler sans témoins. §
JULIE.
SCÈNE VII. Julie, Benvoglio. §
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO, tirant un flacon.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
BENVOGLIO.
JULIE.
SCÈNE VIII. Julie, Madame Capellet. §
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
JULIE, se jette aux genoux de sa mère.
MADAME CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET.
SCÈNE IX. §
JULIE, seule.
ACTE IV §
SCÈNE PREMIÈRE. Laure, Garvas, déguisé, Julie dans la situation ou elle est restée à la fin du troisième Acte. §
LAURE.
GERVAS.
LAURE.
GERVAS.
LAURE.
GERVAS.
LAURE.
GERVAS.
SCÈNE II. Laure, Julie , ensuite un domestique. §
LAURE.
SCÈNE III. Julie, Monsieur Capellet, Laure. §
MONSIEUR CAPELLET.
LAURE.
MONSIEUR CAPELLET.
LAURE.
SCÈNE IV. Julie, Monsieur Capellet. §
MONSIEUR CAPELLET.
SCÈNE V. Julie, Monsieur Capellet, Benvoglio. §
MONSIEUR CAPELLET.
BENVOGLIO.
MONSIEUR CAPELLET.
BENVOGLIO, il tâte le pouls de Julie.
MONSIEUR CAPELLET.
BENVOGLIO.
MONSIEUR CAPELLET.
BENVOGLIO.
MONSIEUR CAPELLET.
SCÈNE VI. Julie, Monsieur Capellet, Benvoglio, Laure. §
LAURE.
MONSIEUR CAPELLET.
LAURE.
MONSIEUR CAPELLET.
SCÈNE VII. Les Précédents, Madame Capellet, Plusieurs domestiques. §
MADAME CAPELLET.
BENVOGLIO, se mettant à sa rencontre.
MADAME CAPELLET, le repoussant.
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
MONSIEUR CAPELLET.
BENVOGLIO, aux Domestiques.
MADAME CAPELLET.
SCÈNE VIII. Julie, Monsieur Capellet, Benvoglio, Domestiques. §
MONSIEUR CAPELLET.
BENVOGLIO.
MONSIEUR CAPELLET.
BENVOGLIO.
MONSIEUR CAPELLET.
BENVOGLIO.
MONSIEUR CAPELLET.
BENVOGLIO.
MONSIEUR CAPELLET, se retournant et revenant.
« Tu me caches quelque chose, ma chère Julie ! Quelques mots échappés devant Gervas, me causent les plus cruelles inquiétudes. Je me suis encore rapproché de Vérone, afin que tu puisse m’informer plus facilement de ce qui arrivera. Je me rendrai aux tombeaux à minuit, comme tu me le fais dire, et j’espère que tu ne refuseras plus de fuir nos persécuteurs, et de suivre enfin ton fidèle, ROMÉO. »
BENVOGLIO.
MONSIEUR CAPELLET.
BENVOGLIO, à part.
MONSIEUR CAPELLET.
BENVOGLIO, à part.
ACTE V §
SCÈNE PREMIÈRE. §
ROMÉO.
L’homme qui guette son arrivée, dès que Roméo entre, sort du côté opposé.SCENE II. Roméo, Julie. §
ROMÉO.
JULIE, d’une voix sépulcrale.
ROMÉO.
JULIE, se levant sur son séant.
ROMÉO, chancelant.
JULIE, courant à lui.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE.
ROMÉO.
JULIE, qui a ramassé le poignard.
BENVOGLIO, criant derrière la coulisse et dans l’éloignement.
JULIE.
SCÈNE DERNIÈRE. Roméo, Julie, Monsieur Capellet, Madame Capplet, Laure, Benvoglio, et Domestiques §
MONSIEUR CAPELLET.
MADAME CAPELLET.
MONSIEUR CAPELLET.
JULIE.
MADAME CAPELLET, s’évanouit.
JULIE.
MONSIEUR CAPELLET.
BENVOGLIO.