Composée par Monsieur PERRIN, Conseiller du Roy en ses Conseils, Introducteur des Ambassadeurs prés feu Monseigneur le Duc d’Orléans.
Mise en Musique par Mr CAMBERT, Intendant de la Musique de la feuë Reyne.
Et representée par l’Académie Royale des OPERA.
De l’Imprimerie de ROBERT BALLARD, seul Imprimeur du Roy pour la Musique, ruë S. Jean de Beauvais, au Mont Parnasse.
M. DC. LXXI.
AVEC PRIVILEGE DE SA MAJESTE.
Note sur la présente édition §
Orthographe §
Cette édition présente le texte dans sa graphie et son orthographe originales, y compris en cas de variation orthographique, parfois au sein de la même page (cf. v. 229 et didascalie suivante, deux orthographes du mot « Nourrice »).
Quelques conventions cependant ont été adoptées pour le confort de lecture : les graphies des lettres « i » et « j », ainsi que « u » et « v », ont été systématiquement différenciées, les ligatures, ou esperluettes ont été déliées, la graphie moderne du « s » a été choisie ; l’accent diacritique, distinguant les prépositions « à », et « ou », du verbe avoir à la troisième personne du singulier de l’indicatif, et de l’adverbe relatif « où », a été rétabli ou supprimé, partout où il a été nécessaire :
– V. 222 : « Ou regnent les feux de l’amour » > « Où regnent les feux de l’amour »
– V. 262 : « Ah ! nous trouvons l’épine, ou nous cherchons la Rose ! »> « Ah !nous trouvons l’épine, où nous cherchons la Rose ! »
– V. 437 : « Cette insensible à méprisé les vœux» > « Cette insensible a méprisé les vœux »
Les astérisques suivant certains mots renvoient au lexique à la fin de cette édition.
Mise en page §
La mise en page et la typographie de la pièce ne sont pas toujours très claires et varient selon les cahiers. Étant pris pour acquis (voir introduction) que l’édition d’un livret d’opéra était l’œuvre essentiellement de l’imprimeur, à partir des documents que lui fournissaient le poète et le compositeur (notamment la première version de la partition), prendre des options de disposition du texte ne nous a pas semblé attenter à son authenticité, dans la mesure où le livret-programme de Ballard n’a probablement pas été revu par Perrin.
Les « réclames » de fin de page, n’ont pas été reproduites ; la taille plus importante de la page d’impression actuelle en rendant l’usage moins nécessaire.
La structure métrique de Pomone n’est pas régulière, contrairement aux tragédies, en alexandrins en distiques à rimes plates. Pour le confort du lecteur, nous avons opté pour une norme progressive de décalage des vers, avec l’alexandrin pour référence : les taquets de tabulation sont placés à 2 pour les vers de 4 et de 5 syllabes, à 1,5 pour les heptasyllabes et les hexasyllabes, à 1 pour les octosyllabes, à 0,5 pour les décasyllabes, à 0 pour les alexandrins.
Dans l’édition originale, les vers sont en italiques, et les didascalies en caractères romains : dans notre édition, les normes actuelles sont respectées, c’est-à-dire les vers présentés en caractères romains, les didascalies en italiques, une virgule systématiquement placée avant la didascalie. Les noms des personnages et les noms propres comportent systématiquement une majuscule, contrairement à la typographie de l’édition originale, notamment dans les listes de présentation de personnages en début de scène. Dans ces listes, des virgules sont également placées systématiquement entre les personnages par souci de clarté, par choix de suivre un usage adopté dans la plupart des cahiers, mais pas tous.
Nous n’avons considéré comme des didascalies que des indications ponctuelles, marquant un changement d’attitude ou de situation au cours de l’action théâtrale. Aussi, les indications de déguisement, fréquentes, ne sont pas présentées en italiques lorsqu’elles s’appliquent à toute une scène. Elles sont d’ailleurs fixées dès les premières pages dans la liste des personnages, et appartiennent en quelque sorte au paratexte de l’œuvre.
Le statut particulier du texte d’un livret engendre certaines difficultés pour la numérotation des lignes. Il faut attirer l’attention du lecteur scrupuleux sur le fait que la numérotation est forcément inexacte : en effet, lorsque des paroles sont répétées, des vers sont omis et remplacés par un « etc » ; lorsqu’un vers est réparti entre plusieurs personnages, il est souvent introduit par une sorte d’attaque qui ne peut être considérée comme un vers à part entière, mais est néanmoins comptée comme une ligne de texte (l. 104)
Enfin, la distinction entre deux hexasyllabes, et un alexandrin réparti entre deux personnages et coupé à l’hémistiche n’est pas toujours évidente, du fait d’une disposition typographique moins précise que la norme actuelle. Nous avons donc dû effectuer des choix, sans doute arbitraires, en suivant ce qui nous a semblé la logique du texte :
– V.103 : considéré comme un alexandrin continu.
– V.395 : considéré comme un vers de 9 syllabes continu.
– V.490 : considéré comme un alexandrin continu réparti en deux hémistiches.
– V.515 : considéré comme un alexandrin continu réparti en deux hémistiches.
– V.533 : considéré comme un alexandrin continu.
Corrections §
Nous corrigeons les coquilles suivantes :
– Extrait du privilège : « et seellé » corrigé en « et scellé ».
– v. 383: « et et beuvez avec luy » donnerait un vers de treize syllabes. Nous corrigeons en « etbeuvez avec luy ».
– Avant-propos (p. 5, §4) « J’ai consenti que la pièce fut imprimée » corrigé en « J’ai consenti que la pièce fûtimprimée. »
– V. 450 : « labsence de Zephir » corrigé en « l’absence de Zéphir »
– V. 499 : « ma » corrigé en « m’a ».
Description des exemplaires §
Pour le livret Ballard, notre édition prend comme référence l’exemplaire conservé à la Bibliothèque nationale de France-François Mitterrand conservé sous la côte RES-YF-1241. Cet exemplaire in-4° est inclus dans un recueil de ballets et de divertissements de cour rassemblés dans un ordre à peu près chronologique à partir du Ballet des Ballets (compilation d’entrées de ballets et de divertissements, Décembre 1671) jusqu’à Alceste ou le Triomphe d’Alcide de Quinault et Lully (1675), et présente la particularité de contenir plusieurs gravures représentant Paris, Versailles et Saint-Germain en Laye. La tranche du livre est marquée « Ballets/Tome 5 » en lettres dorées et ornée de fleurs de lys.
[…] : [p.128 du recueil] : gravure « Veue et Perspective du pont-rouge de la Ville de paris » ajoutée et pliée.
[I] : Page de titre.
POMONE./O P E R A,/ou/REPRESENTATION EN MUSIQUE./P A S T O R A L E./Composée par Monsieur PERRIN, Conseiller du Roy en ses Conseils, Introducteur des Ambassadeurs prés feu Monseigneur le Duc d’Orleans./Mise en Musique par Mr CAMBERT, Intendant de la Musique de la feuë Reyne./Et representée par l’Academie Royale des OPERA./[fleur de lys]/A P A R I S,/De l’Imprimerie de Robert BALLARD, seul Imprimeur/ du Roy pour la Musique, ruë S. Jean de Beauvais,/au Mont Parnasse./[filet]/M. DC. LXXI./AVEC PRIVILEGE DE SA MAJESTÉ.
[II] : verso blanc
[III] : [décor : Roi siégeant en Majesté, conseillers, féaux et évêques autour de son trône surmonté d’un dais richement paré ; trompettes à droite] Epître dédicatoire.
[IV] : suite et fin de l’Epître dédicatoire.
[V]-[VIII] : Avant-propos.
[IX]-[X] :[décor gravé : fond fleurdelysé, Roi en majesté, avec manteau d’hermine, main de justice sceptre à fleur de lys, et couronne en globe, entouré de trois musiciennes (basse de viole, luth ; triangle) et d’une lectrice, assises sur de riches coussins. Inscription P.R. sous les pieds du Roi.] Présentation des personnages.
11-52 : texte de la pièce
[LIII]-[LVI] : LETTRES PATENTES DU ROI/pour establir, par tout le Royaume, des Academies/d’OPERA, ou Representations en Musique en/Langue Françoise, sur le pied de celles d’Italie.
[LVI] :[frise] Extrait du Privilege du Roy.
Autres exemplaires consultés §
Bibliothèque de l’Arsenal : un exemplaire, conservé sous la cote GD-43708 ; la couverture a été remplacée par un cartonnage, et le texte a probablement été extrait d’un recueil semblable à celui de l’exemplaire choisi comme référence.
Deux autres exemplaires sont conservés à la BNF, dont voici les cotes :
– YF-781
– RES-YF-2357
Nous avons également consulté, pour ses entours intéressants (voir introduction), l’édition du Recueil général des opéras de 1714 par C. Ballard, tome I, conservé à l’Arsenal sous la cote GD-29.
Pour le second Avant-propos, le texte sous la partition et son étude dramaturgique, nous nous sommes servis :
– Du microfilm reproduisant le recueil factice de la BNF François-Miterrand conservé sous la cote YF-329, où l’Avant-propos d’un Argument de Pomone perdu, signalé par Nuitter et Thoinan, se trouve.
– de la réimpression en fac-similé (format original 15X11) de la partition Ballard, par les éditions Minkoff, en 1980.
– d’une reproduction imprimée à partir d’une microfiche de la partition originale imprimée par Ballard, conservée en deux exemplaires à la Bibliothèque Nationale, site Richelieu, sous les cotes RES-VM2-1 et RES-VM2-2.
AU ROY. §
[p. 3]Sire,
Aprez avoir rendu Vostre Estat victorieux, tranquille & bien-heureux, il ne restoit plus à V.M. qu’à le rendre riche, brillant & magnifique. C’est dans cette veuë qu’elle a transplanté dans son Royaume les Arts Liberaux, le Commerce & les Manufactures, & qu’elle s’est appliquée avec tant de soin à l’embellissement de ses Maisons, & de sa Ville Capitale : C’est cét Esprit de grandeur & de magnificence, dont Vostre Ame Royale est entierement possedée, qui a fait sortir de terre ces grands Palais du Louvre, & de Versailles, & qui les a comblez de cette profusion admirable de meubles & de richesses : C’est luy qui a donné à la France tant de beaux divertissemens, & nouvellement ce Superbe Ballet1, qui a fait l’étonnement* de toute l’Europe. Toutes ces choses m’ont persuadé, S I R E, que V. M. auroit agreable2 que [p. 4] l’on introduisit dans son Royaume le seul spectacle & l’unique divertissement dont il estoit privé, qui est celuy des Opera3, que l’Italie & l’Allemagne avoient de particuliers, & sembloient nous reprocher tous les jours4. V. M. S I RE, a eu la bonté d’approuver mon dessein, & de l’appuyer de son authorité, & j’ay eu le bon-heur d’estre assisté dans cette entreprise des soins et de la dépense d’un des plus grands Seigneurs5 tout ensemble6, & des plus beaux Genies de Vostre Royaume. Avec cela, S I R E, V. M. trouvera sans doute que nous avons mal répondu à la grandeur de ses illustres desseins, & à la magnificence de ses Ballets : Mais quelle proportion y peut-il avoir entre le Soleil et les Etoiles, entre de foibles sujets, & le plus grand des Roys. Le courage, S I R E, nous manque moins que les forces : Elles redoubleront, si V. M. honore nos representations de sa Royale presence, & nostre Academie de sa toute-puissante protection : Nous luy demandons tres-humblement l’un & l’autre. Pour moy, S I R E, je suis déja plus que content d’avoir témoigné par cet effort temeraire le zele* passionné que j’ay pour l’avancement de vostre gloire, & la profonde veneration avec laquelle je suis,
SIRE,
De V. M.
Le tres-humble, tres-obeïssant, & tres-fidele sujet & serviteur.
PERRIN.
AVANT-PROPOS. §
[B,5]Dez les premieres representations de cét Opera7, mes amis m’avertirent que l’on en critiquoit les paroles, & comme ils estoient persuadez que c’estoit injustement, ils me conseillerent pour les justifier de les faire imprimer : Je m’en suis deffendu jusqu’icy, en leur representant que je n’estois point surpris des mauvais bruits que l’on en faisoit courir ; qu’outre que par une fronde*8 de deux années j’estois tout accoustumé & tout preparé aux caquets des envieux*, des interessez, & des ignorans, dont le nombre estoit infiny, je ne doutois pas que la nouveauté* de cette Poësie Lyrique & Dramatique tout ensemble ne frapat d’abord les plus habiles*9 , jusqu’à ce qu’ils en eussent pris le goust, & qu’à force de reflechir dessus ils fussent entrez dans son esprit, d’autant plus qu’ils ne trouveroient pas icy ce qu’ils attendoient, qui estoit des Airs & des Chansons de Chambre sur des paroles retournées10 & pleines de redites continuelles, telles que la Musique Françoise en a produit jusqu’icy11, mais d’une manière de Poësie originale et sans modele : Que je devois estre content de voir que contre l’opinion generale j’estois parvenu à ma fin, & que ces Vers si criti- [B, 6] quez formoient non seulement un Opera François, que les Maistres de l’Art soûtenoient estre impossible par le deffaut de la langue & des Acteurs ; mais, de l’aveu public, le spectacle le plus surprenant, le plus divertissant & le plus beau que des particuliers ayent donné de nos jours à la France12. Que les plus mal intentionnez, apres l’avoir veu & censuré* en toutes ses parties, estoient forcez de revenir, & d’avoüer qu’ils ne s’y estoient point ennuyez, & que tout leur chagrin*, apres deux heures & demie de representation, estoit de le voir si-tost finir : Qu’au reste ce n’estoient que des bruits confus & mal articulez, qui n’aboutissoient qu’à blâmer trois ou quatre vers, dont les expressions, disoit-on, estoient trop basses et trop vulgaires, sans considerer ny les personnes qui parlent, ny les choses ausquelles elles sont appliquées13, & lesquels mesme j’ay changez pour éviter procez, & pour m’épargner des explications importunes.
Que le reste n’estoient que de fausses plaisanteries, que l’on y crioit14, disoit-on, des Pommes & des Artichauts, que l’on y parloit de Bourriques*, & de pareils quolibets, qui ne meritoient pas une reflexion. Qu’enfin je devois estre consolé d’apprendre que quatre ou cinq de nos plus habiles* hommes en Poësie, qui connoissoient par leur propre experience l’Art & la difficulté de composer des paroles pour la Musique, ne disoient pas du mal de celles-cy, & y reprenoient peu de choses, qu’ils confessoient encore estre faciles à corriger.
[p. 7] Mes amis n’ont pas esté satisfaits de ces raisons, & m’ont representé. Que les bruits se fortifioient de jour en jour. Que le venin se glissoit par contagion jusques dans les esprits les plus éclairez, & les personnes les plus desinteressées. Que je leur donnois le temps de former & de debiter de mauvais jugemens, dont apres ils auroient honte & peine de se retracter ; qu’il y alloit non seulement de mon honneur de me justifier en imprimant les vers, mais de l’interest de cét establissement, que ses ennemis tachoient de ruïner par ces calomnies, & qu’enfin je donnasse quelque chose à leur amitié & à leur zele*, & que je leur fournisse des armes pour me deffendre.
Je me suis enfin rendu à leurs raisons & à leurs prieres, & j’ay consenty que la piece fût imprimée plûtost que je ne l’avois resolu, sans toutesfois pretendre de la justifier icy pour plusieurs raisons. L’une que j’aurois mauvaise grace de faire moy-mesme mon Apologie, l’autre que la matiere est trop vaste pour estre renfermée dans un Avant-Propos, & la derniere que je serois obligé d’expliquer les secrets d’un Art que j’ay découverts par un long estude, & que je suis bien aise de me reserver. Je supplie seulement ceux qui ne seront pas satisfaits de la piece d’en faire la critique, & de la donner au jour, nous en profiterons le public & moy. De ma part je pourray me corriger de mes deffauts, et d’ailleurs m’engageans à une responce, ils donneront occasion à une dissertation curieuse15 sur ce [p. 8] sujet, qui pourra tout ensemble instruire et plaire : Je les avertis seulement de remarquer que par les raisons que j’ay dites dans l’Avant-Propos de l’Argument que j’ay fait imprimer, j’ay jugé à propos d’ouvrir le Theatre par une piece Pastorale, bien que j’en eusse trois Heroïques* toutes composées16, qu’il en faut juger sur ce pied la, & considerer qu’elle est composée de Divinitez, & de Personnages Champestres, & qu’elle conduit tout ensemble, sur les Styles enjoüé* & Rustique, l’intrigue de Theatre, la Musique & la Symphonie* continuelles, la Machine & la Danse.
Je leur demande apres cela qu’ils attaquent la place en galants* hommes ; c’est à dire en soldats & par les formes, et non pas en frondeurs* en escarmouchant, & je leur declare que s’ils continuënt de le faire par satyres et par invectives, je leur répondray par un doux silence, & que je donneray toute mon application à composer de nouvelles pieces pour continuer à les divertir.
Au reste le champ est ouvert pour mieux faire, & si quelqu’un veut travailler* sur cette matiere, & faire l’honneur à l’Academie de luy presenter un Opera, je luy dy de sa part17, qu’apres qu’il aura esté examiné par des gens habiles* et non suspects, s’il est par eux jugé digne d’estre representé, il le sera de bonne foy avec tous les soins & tous les ornemens possibles, & mesme si c’est une personne d’interest, on luy promet une honneste reconnoissance.
[p. C, 9]PERSONNAGES. §
MUSICIENS. §
Personnages veritables. §
- POMONE. Deesse des Fruicts.
- FLORE. Sœur de Pomone, Deesse des Fleurs.
- VERTUNE. Dieu des Lares ou Follets, amoureux* de Pomone.
- FAUNE ou FAT*. Dieu des Villageois, amoureux* de Pomone.
- LE DIEU DES JARDINS. Amoureux* de Pomone.
- JUTURNE. Nymphe de Pomone.
- VENILIE. Nymphe de Pomone.
- BEROÉ. Nymphe de Pomone.
- Nourrisse de Pomone.
- CHŒUR DE JARDINIERS.
Personnages feints, & transformez. §
[p. 10]- VERTUNE transformé. EN BERGERE DE LAMPSACE, Ville de Grece, où nâquit le Dieu des Jardins.
- VERTUNE transformé. EN PLUTON, Dieu des tresors.
- VERTUNE transformé. EN BACCHUS.
- VERTUNE transformé. EN BEROÉ.
- FOLLETS transformez. EN BERGERES DE LAMPSACE.
- FOLLETS transformez. EN SATYRES.
- FOLLETS transformez. EN AMOURS, MUSES ET DIEUX.
- Deux follets, cachez.
DANSEURS.
personnages veritables. §
- BOUVIERS.
- CUEILLEURS DE FRUICTS.
- FOLLETS transformez. EN FANTÔMES*.
- FOLLETS transformez. EN DEMONS.
- FOLLETS transformez. EN ESCLAVES.
PERSONNAGES MUETS. §
- TROUPE DE FOLLETS.
- VERTUNE. transformé. EN DRAGON.
- VERTUNE. transformé. EN BUISSON D’EPINES.
- FOLLETS. transformez. EN BUISSONS D’EPINES.
- FOLLETS. transformez. EN JOUEURS D’INSTRUMENS.
Decorations, ou changements* de theatre. §
La veuë de Paris à l’endroit du Louvre.
Vergers de Pomone.
Parc de Chesnes.
Rochers & Verdures.
Palais de Pluton.
Jardin & Berceau de Pomone.
Palais de Vertune.
PROLOGUE. §
[p. 11]La nymphe de la Seine.
Vertune.
La nymphe de la Seine
Ensemble.
La nymphe de la Seine.
Vertune.
Ensemble.
Acte I. §
[p. D,13]Scene premiere. §
Pomone.
Pomone.
Pomone, Juturne.
Venilie.
Juturne, Venilie, à 2.
Juturne.
Juturne, Venilie, à 2.
Pomone.
Scene deuxiesme. §
Flore.
Flore.
Beroé.
Flore.
Beroé.
Flore.
Beroé.
Flore.
Beroé.
Flore.
Beroé.
Flore, Beroé, à 2.
Pomone.
Scene troisiesme. §
Le dieu des jardins.
Scene Quatriesme. §
Le Dieu des jardins.
Faune, le Dieu des jardins, à 2.
Le Dieu des jardins.
Le Dieu des jardins, Faune,à 2.
Flore.
Les jardiniers.
Le dieu des jardins, à Faune.
Le dieu des jardins, aux Bouviers.
Entrée de ballet.
Bouviers.
Faune, le Dieu des jardins, à Pomone, à 2.
Pomone, à ses Nymphes.
Scene cinquiesme. §
Faune, le Dieu des jardins, à Pomone, à 2.
Flore, aux Dieux.
Flore, Juturne, Venilie, Beroé, à 4.
Scène sixiesme. §
Faune.
Le Dieu des jardins.
Le Dieu et les jardiniers.
Scene septiesme. §
Vertune.
Intermède I. §
Acte II. §
Scène première. §
Béroé.
Scène deuxiesme. §
Vertune.
Scene troisiesme. §
Beroé.
Beroé.
Vertune, à l’écart.
Beroé, l’arrestant.
Vertune, à l’écart.
Scene quatriesme. §
[p. 24]Beroé.
Scene cinquiesme. §
Beroé.
Entrée de ballet.
Beroé.
Beroé.
Scene sixiesme. §
Scene septiesme. §
La premiere bourgeoise, au Dieu des Jardins.
Le Dieu, à la premiere.
Le premier jardinier, à la deuxiéme.
Le deuxiéme, à la troisiéme.
Le troisiéme, à la quatriéme.
la cinquiéme, au quatriéme.
Le quatriéme, à la cinquiéme.
La deuxiéme, au troisiéme.
Le troisiéme, à la deuxiéme.
La troisiéme, au quatriéme.
Le quatriéme, à la troisiéme.
La troisiéme.
La premiere.
La deuxiéme.
La troisiéme.
La quatriéme.
La cinquiéme.
Le quatriéme.
Le deuxiéme.
Le premier.
Tous.
La premiere, et la deuxiéme bourgeoise. à 2.
Tous.
Scene huitiesme. §
Le Dieu et sa troupe, en se piquant. à 5.
Le Dieu des jardins.
Deux Follets cachez. à 2.
Le dieu des jardins.
Deux Follets cachez. à 2.
Le Dieu des jardins.
Deux Follets cachez. à 2.
Le Dieu des jardins.
Le Dieu, et les jardiniers, à 5.
Intermede II. §
Acte III. §
Scene premiere. §
Vertune.
Scene deuxiesme. §
Pomone, Venilie, à 2.
Scene troisiesme. §
Vertune en Pluton.
Scene quatriesme. §
[p. 32]Entrée de ballet.
Follets en demons.
Vertune en Pluton, à Pomone.
Pomone.
Vertune en Pluton.
Pomone.
Pomone, Juturne. à 2.
Vertune, en Pluton.
Scene cinquiesme. §
Juturne, Venilie41.
Venilie.
Juturne.
Pomone, Juturne, Venilie, à 3.
Scene sixiesme. §
[p. 34]Vertune à l’écart.
Scene septiesme. §
Vertune en Bacchus.
Pomone.
Bacchus.
Les Follets en satyres. à 3.
Pomone, Juturne, Venilie. à 3.
Juturne.
Premier Satyre.
Venilie.
Second Satyre.
Juturne.
Troisiesme Satyre
Tous. à 7.
Scene huitiesme. §
[p. 36]Faune.
Vertune en Bacchus.
Faune.
Vertune en Bacchus, aux Satyres.
Scene neufviesme. §
[K,37]Les Follets en Satyres. à 3.
Faune, leur presentant sa tasse.
Les Follets, continuants48 à boire sans l’écouter, à 3.
Faune, s’impatientant.
Les Follets, continuants de mesme.
Faune leur saisissant la bouteille.
Le 2.Satyre.
Faune.
Intermede III. §
Acte IV. §
Scene premiere. §
Beroé.
Scene seconde. §
Vertune.
Scene troisiesme. §
Pomone.
Scene quatriesme. §
Pomone à Vertune, en Beroé.
Scene cinquiesme. §
Entrée de Ballet.
Cueilleurs de fruits.
Scene sixiesme. §
[p. 42]Pomone, à Flore.
Flore.
Pomone.
Flore.
Pomone, à Vertune en Beroé.
Vertune en Beroé.
Pomone.
Vertune en Beroé.
Beroé cachée.
Pomone.
Beroé cachée.
Vertune en Beroé.
Beroé, courant à luy.
Scene septiesme. §
Vertune, à Beroé.
Beroé, à l’écart.
Pomone, à l’écart.
Vertune.
Beroé, à l’écart.
Vertune.
Pomone, à l’écart.
Vertune.
Pomone, à l’écart.
Vertune.
Pomone, à l’écart.
Vertune.
Pomone.
Vertune.
Pomone, se tournant à luy.
Vertune.
Pomone.
Scene huitiesme. §
Pomone, Flore, Vertune, à 3.
Scene neufviesme. §
Faune, au Dieu.
Le Dieu des Jardins.
Le Dieu des jardins en montrant Venilie.
Faune, en luy montrant sa bouteille.
Faune et le Dieu, à 2. En continüant.
Venilie, au Dieu des Jardins.
Intermede IV. §
Acte V. §
Scene premiere. §
Pomone.
Vertune
Scene deuxiesme. §
Flore.
Scene troisiesme. §
[p. 48]Le Dieu des jardins.
Vertune.
Scene quatriesme. §
Vertune.
Scene cinquiesme. §
Vertune.
Vertune.
Scene sixiesme. §
Les Follets dans les nües.
[p. 50]Juturne, Venilie, à 2.
Les Follets dans les nües.
Scene septiesme. §
Faune, en dansant et se moquant.
Scene derniere. §
Faune.
Beroé.
Pomone.
Vertune.
Vertune, Faune, Le Dieu des jardins, Pomone, Flore, Beroé.
Pomone.
Flore.
Pomone, Flore.à 2.
Le dieu des jardins.
Vertune.
Faune.
Pomone.
Flore.
lesTous. Instrumens et Voix.
Fin. [O,53]
Lettres patentes du roy, pour establir, par tout le Royaume, des Academies d’opera, ou Representations en Musique en Langue Françoise, sur le pied de celles d’Italie. §
Louis par la grace de Dieu, Roy de France et de Navarre : A tous ceux qui ces presentes Lettres verront ; SALUT. Nôtre amé et feal60 Pierre Perrin, Conseiller en nos Conseils, et Introducteur des Ambassadeurs prés la personne de feu nostre tres-cher et bien-amé Oncle le Duc d’Orleans, nous a tres-humblement fait remonstrer, que depuis quelques années les Italiens ont estably diverses Academies, dans lesquelles il se fait des Representations en Musique, qu’on nomme OPERA ; Que ces Academies estans composées des plus excellens Musiciens du Pape et autres Princes, mesme de personnes d’honneste famille, Nobles et Gentils-hommes de naissance, tres-sçavans et experimentez en l’Art de la Musique, qui y vont chanter, font à present les plus beaux Spectacles et les plus agreables divertissemens, non seulement des Villes de Rome, Venise et autres Cours d’Italie ; Mais encore ceux des Villes et Cours d’Allemagne et Angleterre, où lesdites Academies ont esté pareillement établies à l’imitation des Italiens ; Que ceux qui font les frais necessaires pour lesdites Representations se [p. 54] remboursent de leurs avances sur ce qui se prend du Public à la Porte des lieux où elles se font. Enfin que s’il nous plaisoit luy accorder la permission d’establir dans nostre Royaume de pareilles Academies, pour y faire chanter en public de pareils OPERA , ou Representations en Musique en Langue Françoise ; Il espere que non seulement ces choses contribuëroient à nostre divertissement et à celuy du Public, mais encore que nos Sujets s’accoustumans au goust de la Musique, se porteroient insensiblement à se perfectionner en cet Art, l’un des plus nobles des Liberaux.
A CES CAUSES, desirant contribuer à l’avancement des Arts dans nostre Royaume, et traitter favorablement ledit Exposant, tant en consideration des services qu’il a rendus à feu nostre tres-cher et bien-amé Oncle le Duc d’Orleans, que de ceux qu’il Nous rend depuis plusieurs années en la composition des paroles de musique qui se chantent tant en nostre Chapelle, qu’en nostre Chambre : Nous avons audit Perrin accordé et octroyé, accordons et octroyons, par ces presentes signées de nôtre main, la permission d’establir en notre bonne ville de Paris, et autres de nostre Royaume, des Academies composées de tel nombre et qualité de Personnes qu’il avisera, pour y representer et chanter en public des OPERA et representations en Musique en Vers François, pareilles et semblables à celles d’Italie. Et pour dédommager l’Exposant des grands frais qu’il conviendra faire pour lesdites representations, tant pour les [p. 55] Théâtres, Machines, Decorations, Habits, qu’autres choses necessaires ; Nous luy permettons de prendre du Public telles sommes qu’il avisera, et à cette fin d’establir des Gardes et autres Gens necessaires à la porte des Lieux où se feront lesdites representations ; Faisant tres-expresses inhibitions et deffences à toutes personnes de quelque qualité et condition qu’elles soient, mesme aux Officiers de nostre Maison, d’y entrer sans payer, et de faire chanter de pareilles OPERA ou representations en Musique en vers françois, dans toute l’étenduë de nostre Royaume pendant douze années, sans le consentement et permission dudit Exposant, à peine de dix mil livres d’amende, confiscation des Theatres, Machines et Habits, applicable un tiers à Nous, un tiers à l’Hospital General, et l’autre tiers audit Exposant. Et attendu que lesdits OPERA et Representations sont des ouvrages de Musique tous differents des Comedies recitées, et que Nous les erigeons par cesdites presentes sur le pied de celles des Academies d’Italie, où les Gentil-hommes chantent sans déroger : VOULONS et nous plaist, que tous Gentil-hommes, Damoiselles, et autres personnes, puissent chanter ausdits OPERA, sans que pour ce ils dérogent au tiltre de Noblesse ny à leurs Privileges, Charges, Droits et Immunitez. REVOQUONS par ces presentes toutes Permissions et Privileges que Nous pourrions avoir cy-devant donnez et accordez, tant pour raison desdits OPERA, que pour reciter des [p. 56] Comedies en Musique, sous quelques noms, qualitez, conditions et pretextes que ce puisse estre. SI DONNONS EN MANDEMENT à nos amez et feaux Conseillers les Gens tenans nostre Cour de Parlement à Paris, et autres nos Justiciers et Officiers qu’il appartiendra, que ces presentes ils ayent à faire lire, publier et enregistrer, et du contenu en icelles, faire joüir et user ledit Exposant pleinement et paisiblement, cessant et faisant cesser tous troubles et empéchemens au contraire : CAR tel est nostre plaisir. DONNÉ à S. Germain en Laye le 28. Jour de Juin 1669. Et de nostre Regne le vingt-septiéme. Signé LOUIS ; et sur le reply, par le Roy, COLBERT. Et scellé du grand Sceau de cire jaune.
Extrait du Privilege du Roy. §
Par Grace et Privilege du Roy, donné à Paris le 12. Novembre 1669. Signé LA GUILLAUMIE, et scellé du grand Sceau de cire jaune, il est permis à M. Perrin de faire imprimer l’OPERA, ou Representation en Musique, qu’il a composée, intitulée POMONE, par tel Imprimeur ou Libraire, et en telle forme et manière qu’il desirera, et deffenses sont faites à tous Imprimeurs, Libraires et autres, d’imprimer ou faire imprimer ledit OPERA, sans l’exprez consentement dudit Sieur Perrin, sur les peines portées audit Privilège.
Lexique §
Sources :
– Richelet, Dictionnaire françois contenant les mots et les choses, plusieurs nouvelles remarques sur la langue française: ses expressions propres, figurées & burlesques, la prononciation des Mots les plus difficiles, le Genre des Noms, le Régime des Verbes: avec Les Termes les plus connus des Arts & des Sciences, Le tout tiré de l’usage et des bons auteurs ; A Genève, Chez Jean Herman Widerhold, 1680 (R.)
– Furetière, Dictionnaire universel, 1690 (F.)
– Dictionnaire de l’Académie française, première édition, 1694 (Aca.)
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Le numéro des vers en référence dans le texte du livret Ballard est précisé entre parenthèses.