M. DC. LXXVI. AVEC PRIVILÈGE DU ROI.
Par Monsieur PRADON.
Extrait du Privilege du Roi. §
Par Grâce et privilège du Roi, donné à Saint Germain en Laye le 16. Janvier 1676. Signé, Par le Roi en son Conseil, Desvieux : Il est permis au Sieur PRADON de faire imprimer, vendre et débiter par tel Imprimeur ou Libraire qu’il voudra choisir, une pièce de théâtre de sa composition, intitulée Tamerlan, ou La Mort de Bajazet, pendant le temps et espace de huit années, à commencer du jour qu’elle sera achevée d’imprimer pour la première fois ; avec défenses à toutes personnes, de quelque qualité et condition qu’elles soient, d’en imprimer, ou faire imprimer, vendre et distribuer, en tous les lieux du royaume et terres de l’obéïssance, d’autre édition que de celle dudit Sieur de Pradon, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de trois mille livres d’amende, payable sans déport par chacun des contrevenants, confiscation des exemplaires contrefaits, et autres peines plus au long contenues dans lesdites Lettres.
Registré sur le Livre de la Communauté des Libraires et Imprimeurs, Signé THIERRY, Syndic.
MONSIEUR, §
Vous m’avez trop fait connaître que vous étiez ennemi des louanges, pour vous en donner ; ainsi n’ayez plus de crainte d’une épitre dédicatoire. Je supprime dans celle-ci (puisque vous le voulez) jusques aux moindres choses qui pourraient alarmer votre modestie. Cependant prenez garde, que pour éviter une affaire avec elle, vous ne m’en fassiez une avec la Verité. Mais, MONSIEUR, vous en répondrez et pour elle et pour moi ; j’aime mieux la condamner au silence, que de lui servir d’un faible interprète : D’ailleurs vous faites assez connaître ce que vous valez, sans avoir besoin qu’un autre que votre mérite en parle pour vous. Tout le monde sait avec quelle assiduité vous vous acquittez des emplois qui vous attachent incessamment auprès de MONSEIGNEUR votre oncle, et que vous donnez tout au travail et rien au plaisir, lorsque vous êtes dans le plus bel âge de le prendre ; Mais, MONSIEUR, je vois que ceci pourrait encore vous déplaire, et j’aime mieux vous offrir TAMERLAN, qui vous épargnera la fatigue d’une épître plus longue. J’espère que malgré le grand nombre d’affaires qui vous environnent, vous donnerez quelques moments à la lecture de cet ouvrage, et que vous me ferez la grâce de le recevoir comme une marque du respect avec lequel je suis,
MONSIEUR, Votre très humble et très obéissant Serviteur,
PRADON.
AU LECTEUR. §
Je ne ferai point ici l’Apologie de cette pièce ; il suffit pour lui servir de sauvegarde contre la Critique la plus envenimée, qu’elle ait eu l’honneur de plaire au plus Grand Roi du Monde, et à la plus galante et la plus spirituelle Cour de l’Europe ; après cela, je dois être plus que content, et me mettre fort peu en peine, lorsqu’elle a été universellement approuvée de tous les honnêtes gens, de la malice et du chagrin de quelques particuliers : ceux-ci ont fait tout leur possible, ou par eux, ou par leurs organes, pour la décrier et pour la perdre. À la vérité je ne croyais pas être encor digne d’un si grand déchaînement, mais l’envie m’a trop fait d’honneur, et m’a traité en plus grand auteur que je ne suis. Si Thisbé n’avait pas été si loin, peut-être qu’on eut laissé un libre cours à Tamerlan, et qu’on ne l’eût pas étouffé (comme on a fait) dans le plus fort de son succès. C’est le jugement que tous les gens désintéressés, et qui n’agissent point par les ressorts de la Cabale, ont fait de cette injustice, qui m’a été plus glorieuse dans le monde, qu’un plus ample succès. Cependant je ne doute pas qu’il n’y ait plusieurs fautes dans cet ouvrage, je ne prétends pas être infaillible ; et si nos maîtres du théâtre, qui y règnent avec tant d’Empire et de justice, sont exposés eux-mêmes à des Critiques qui leur ont donné tant d’émotion, pourquoi un jeune auteur qui commence, et qui n’est encor qu’à sa seconde pièce, en serait-il plus exempt qu’eux ? Il serait seulement à souhaiter que ces Messieurs tinssent le même langage qu’ils font tenir à leurs héros, qu’en faisant admirer leurs ouvrages, ils fissent admirer en même temps leur procédé, et que les sentiments de leur coeur fussent aussi généreux et aussi grands que ceux de leur esprit : Ils ne s’abaisseraient point à crier quand on leur imite une syllabe sur des choses qui ne sont point de beauté, qui n’ont aucun brillant particulier, et dont tout le monde aurait été contraint de se servir nécessairement, dans des incidents tirés des entrailles d’un sujet, comme des 24. lettres de l’alphabet, qui doivent être communes à tous ceux qui se mêlent d’écrire.
D’ailleurs s’ils faisaient réflexion sur plusieurs de leurs pièces, ils verraient, qu’ils sont eux-mêmes encor moins scrupuleux sur des imitations plus fortes, et on pourrait leur faire connaître qu’ils se souviennent aussi bien des Modernes que des Anciens, et qu’ils possèdent avec autant d’avantage les beautés de Tristan, de Mairet et de Rotrou, que celles d’Homère, de Sophocle et d’Euripide. Au reste, je n’entrerai point dans le détail de cet ouvrage, je l’expose au Public afin qu’il en juge lui-même, sans tâcher de le prévenir inutilement. J’ai fait un honnête homme de Tamerlan, contre l’opinion de certaines Gens, qui voulaient qu’il fut tout-à-fait brutal, et qu’il fit mourir jusques aux Gardes. J’ai tâché d’apporter un tempérament à sa férocité naturelle, et d’y mêler un caractère de grandeur et de générosité, qui est fondé dans l’Histoire, puis qu’il refusa l’Empire des Grecs, et qu’il a été un des plus grands Hommes du Monde : cela se peut voir dans Calchondile, et sur tout dans une traduction d’un auteur Arabe, où la Vie de Tamerlan et ses grandes actions sont écrites tout au long. J’ai intitulé la Piece, Tamerlan, ou la Mort de Bajazet, puisque c’est la mort de Bajazet qui en fait la catastrophe. Je ne dirai rien de son caractère, l’Histoire nous marque assez que ce Prince fut intrépide, et méprisa Tamerlan et la vie, jusqu’au dernier soupir. Voilà tout ce que j’avais à dire sur cette Tragédie, peut-être vivra-t-elle autant sur le papier ; que certains Ouvrages qui ne tirent leur succès que de la Déclamation, dont les auteurs sont les maîtres, et qui ne réussit que pour eux. Je souhaite que si celui-ci m’a attiré leurs mauvaises intentions, je me rende encor plus digne à l’avenir de leur chagrin. Le lecteur me fera assez de justice, pour ne me pas imputer quelques fautes qui se sont coulées dans l’impression, et que j’ai marquées à la fin de la pièce.
ACTEURS §
- TAMERLAN, Empereur des Tarares.
- BAJAZET, Empereur des Turcs.
- ASTÉRIE, fille de Bajazet.
- ANDRONIC, Prince Grec, réfugié à la Cour de Tamerlan.
- LÉON, confident d’Andronic.
- TAMUR, capitaine des Gardes de Tamerlan.
- ZAÏDE, confidente d’Astérie.
- SUITE DE GARDES.
ACTE I §
SCÈNE PREMIÈRE. Andronic, Léon. §
ANDRONIC.
LÉON.
ANDRONIC.
LÉON.
ANDRONIC.
LÉON.
ANDRONIC.
LÉON.
ANDRONIC.
SCÈNE II. Bajazet, Andronic. §
BAJAZET.
ANDRONIC.
BAJAZET.
ANDRONIC.
BAJAZET.
ANDRONIC.
BAJAZET.
SCÈNE III. §
ANDRONIC.
SCÈNE IV. Tamerlan, Andronic, Tamur, Capitaine des Gardes, Suite de Gardes. §
TAMERLAN.
ANDRONIC.
TAMERLAN.
ANDRONIC.
TAMERLAN.
ANDRONIC.
TAMERLAN.
ANDRONIC.
TAMERLAN.
ANDRONIC.
TAMERLAN.
ANDRONIC.
TAMERLAN.
SCÈNE V. §
ANDRONIC.
ACTE II §
SCÈNE PREMIÈRE. Astérie, Zaïde. §
ASTÉRIE.
ZAÏDE.
ASTÉRIE.
ZAÏDE.
ASTÉRIE.
ZAÏDE.
ASTÉRIE.
ZAÏDE.
ASTÉRIE.
ZAÏDE.
ASTÉRIE.
ZAÏDE.
SCÈNE II. Tamerlan, Astérie, Zaïde, Suite de Tamerlan. §
TAMERLAN.
ASTÉRIE.
TAMERLAN.
ASTÉRIE.
TAMERLAN.
ASTÉRIE.
TAMERLAN.
ASTÉRIE, à part.
TAMERLAN.
ASTÉRIE.
TAMERLAN.
ASTÉRIE.
TAMERLAN.
ASTÉRIE.
TAMERLAN.
SCÈNE III. Astérie, Zaïde. §
ASTÉRIE.
SCÈNE IV. Andronic, Astérie, Zaïde. §
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
ASTÉRIE.
ASTÉRIE.
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
SCÈNE V. Léon, Andronic, Astérie, Zaïde. §
LÉON.
ASTÉRIE.
ACTE III §
SCÈNE PREMIÈRE. Bajazet, Andronic, Gardes. §
BAJAZET, en entrant.
ANDRONIC.
BAJAZET.
ANDRONIC.
BAJAZET.
ANDRONIC.
BAJAZET.
ANDRONIC.
BAJAZET.
ANDRONIC.
BAJAZET.
ANDRONIC.
SCÈNE II. Tamerlan, Tamur Capitaine des Gardes, Bajazet, Andronic, Suite de Taimrlan. §
BAJAZET.
TAMERLAN.
BAJAZET.
TAMERLAN.
BAJAZET.
TAMERLAN.
BAJAZET.
TAMERLAN.
BAJAZET, en sortant.
SCÈNE III. Andronic, Tamerlan. §
ANDRONIC.
TAMERLAN.
ANDRONIC.
TAMERLAN.
ANDRONIC.
TAMERLAN.
ANDRONIC.
TAMERLAN.
SCÈNE IV. Astérie, Tamerlan, Andronic. §
ASTÉRIE.
TAMERLAN.
ASTÉRIE.
TAMERLAN.
SCÈNE V. Andronic, Astérie. §
ANDRONIC.
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
SCÈNE VI. Bajazet, Astérie. §
BAJAZET.
ASTÉRIE.
BAJAZET.
ASTÉRIE.
BAJAZET.
ASTÉRIE.
BAJAZET.
ASTÉRIE.
BAJAZET.
ASTÉRIE.
BAJAZET.
ACTE IV §
SCÈNE PREMIÈRE. Andronic, Léon. §
ANDRONIC.
LÉON.
ANDRONIC.
SCÈNE II. Astérie, Zaïde, Andronic. §
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
ZAÏDE.
SCÈNE III. Tamerlan, Astérie, Andronic, Zaïde, Tamur,Gardes. §
TAMERLAN.
ASTÉRIE.
TAMERLAN.
ANDRONIC.
TAMERLAN.
ANDRONIC.
TAMERLAN.
ANDRONIC.
TAMERLAN, à Astérie.
ASTÉRIE.
TAMERLAN.
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
TAMERLAN.
ANDRONIC.
TAMERLAN.
ANDRONIC.
TAMERLAN.
ASTÉRIE.
ANDRONIC.
TAMERLAN.
SCÈNE IV. Tamerlan, Astérie, Zaïde. §
TAMERLAN.
SCÈNE V. Astérie, Zaïde. §
ASTÉRIE.
ACTE V §
SCÈNE PREMIÈRE. Astérie, Zaïde. §
ASTÉRIE.
ZAÏDE.
ASTÉRIE.
ZAÏDE.
ASTÉRIE.
SCÈNE II. Tamerlan, Tamur Capitaine des Gardes de Tamerlan. §
TAMERLAN.
TAMUR.
TAMERLAN.
TAMUR.
TAMERLAN.
TAMUR.
TAMERLAN.
SCÈNE III. AStérie, Zaïde, Tamerlan. §
TAMERLAN.
ASTÉRIE.
TAMERLAN.
ASTÉRIE, à part.
TAMERLAN.
ASTÉRIE.
TAMERLAN.
ASTÉRIE.
TAMERLAN.
SCÈNE IV. Andronic, Un Garde, Tamerlan, Astérie, Zaïde. §
ANDRONIC, à Astérie.
TAMERLAN.
ANDRONIC.
ASTÉRIE.
SCÈNE V. Bajazet, Tamur, Tamerlan, Andronic, Astérie, Zaïde, Suite de Gardes. §
BAJAZET.
ASTÉRIE.
BAJAZET.
TAMERLAN.
BAJAZET.
ASTÉRIE.
BAJAZET.
ASTÉRIE, à Andronic.
ANDRONIC.
BAJAZET.
ASTÉRIE.
TAMERLAN.
BAJAZET.
TAMERLAN.
ASTÉRIE.
TAMERLAN.
ASTÉRIE.
SCÈNE DERNIÈRE. Andronic, Tamerlan. §
ANDRONIC, veut suivre Astérie.
TAMERLAN.
ANDRONIC.