M. DC. LXXVII. AVEC PRIVILÈGE DU ROI.
PAR Mr PRADON.
EXTRAIT DU PRIVILÈGE DU ROI. §
PAR Grâce et Privilège du Roi, donné à Paris le 4ème jour de Mars 1677. Signé, Par le Roi en son Conseil, DESVIEUX ; Il est permis au Sieur Pradon de faire imprimer par tel Imprimeur on Libraire qu’il voudra choisir, une Tragédie de sa composition, intitulée Phèdre et Hippolyte, en tel volume qu’il voudra, et icelle faire vendre et débiter partout notre Royaume pendant le temps et espace de sept années, à compter du jour qu’elle fera achevée d’imprimer pour la première fois : Pendant lequel temps Sa Majesté fait très expresses défenses à toutes Personnes de quelque qualité qu’elles soient, d’imprimer, faire imprimer, vendre et distribuer ladite Tragédie, sous quel prétexte que ce soit, sans le contentement dudit Sieur Pradon, ou de ceux qui aurait de lui, sous peine de trois mille livres d’amende, confiscation des exemplaires contrefaits, et en tous dépens, dommages et intérêts, et autres peines plus amplement portées par lesdites Lettres de Privilège.
Registré, sur le Livre de la Communauté, suivant l’Arrêt de la Cour de Parlement.
Madame §
Souffrez qu’Hippolyte forte aujourd’hui du fonds de ses forêts, pour venir rendre hommage à Votre ALTESSE. Bien que ce Prince fut le plus habile chasseur de son temps, son adresse aurait cédé sans doute à celle que vous faites admirer si souvent à toute la France dans ce noble exercice, et il aurait été charmé de vous y voir avec tout cet éclat et cette grâce qui vous accompagnent toujours. Ne vous étonnez pas, MADAME, s’il vous paraît dépouillé de cette fierté farouche et de cette insensibilité qui lui était si naturelle, mais en aurait-il pu conserver auprès des charmes de VOTRE ALTESSE ? Enfin si les Anciens nous l’ont dépeint comme il a été dans Trézène, du moins il paraîtra comme il a dû être à Paris, et rien déplaise à toute l’Antiquité, ce jeune Héros aurait eu mauvaise grâce de venir tout herissé des épines du Grec, dans une Cour aussi galante que la nôtre. Ce n’est pas, MADAME, que VOTRE ALTESSE ne pénètre admirablement toutes les beautés des Anciens. Outre le mérite de sa personne et l’éclat de son rang, elle possède encore au dessus de celles de son sexe, des avantages plus solides du côté de l’esprit, puisque (si je l’ose dire) elle sait puiser dans leurs sources les beautés d’Horace et d’Ovide, et des plus célèbres auteurs dont elle nous pourrait donner des leçons. On sait d’ailleurs, MADAME, que V. ALTESSE ne juge jamais des ouvrages par cabale, ou par prévention, mais toujours avec un discernement si juste, accompagné de tant de pénétration et de délicatesse, et dans une si grande droiture de raison, quelle ne laisse rien a répondre aux plus entêtés. Ce sont ces raisons, MADAME, qui ont forcé Hippolyte à venir vous rendre ses respects, et vous remercier des bontés dont V. ALTESSE l’a déjà daigné honorer au théâtre : il vous en demande la continuation sur le papier ; heureux ! s’il peut avoir l’honneur de vous plaire une seconde fois. Quoi qu’il en fait, je lui aurai toujours l’obligation, d’avoir servi de prétexte à mettre votre illustre Nom a la tête de cet ouvrage, pour rendre témoignage a toute la France des obligations que je vous ai, et du profond respect avec lequel je serai toujours,
MADAME,
DE VOTRE ALTESSE,
Le très humble et très obéissant Serviteur.
PRADON.
PRÉFACE §
Voici une troisième pièce de théâtre de ma composition : elle a causé bien de la rumeur au Parnasse, mais je n’ai pas lieu de me plaindre de son succès ; il a passé de si loin mon attente, que je me sens obligé d’en remercier le Public, et mes ennemis même, de tout ce qu’ils ont fait contre moi. À l’arrivée d’un second Hippolyte à Paris, toute la République des Lettres fut émue, quelques poètes traitèrent cette entreprise de témérité inouïe, et de crime de lèse-majesté poétique ; sur tout
Mais les honnêtes gens applaudirent fort à ce dessein ; ils dirent hautement, qu’Euripide, qui est l’Original de cet ouvrage, n’aurait jamais fait le procès à Sénèque, pour avoir traité son sujet, ni Sénèque à Garnier, ni Garnier à Gilbert. Ainsi j’avoue franchement, que ce n’a point été un effet du hasard qui m’a fait rencontrer avec Mr Racine, mais un pur effet de mon choix ; j’ai trouvé le sujet de Phèdre beau dans les Anciens, j’ai tiré mon épisode d’Aricie, des Tableaux de Philostrate, et je n’ai point vu d’Arrêt de la Cour qui me défendit d’en faire une pièce de Théâtre. On n’a jamais trouvé mauvais dans la Peinture, que deux Peintres tirassent diverses copies du même Original ; et je me suis imaginé que la poésie, et surtout le poème dramatique, qui est une peinture parlante, n’était pas de pire condition. Il serait même à souhaiter pour le divertissement du Public, que plusieurs auteurs se rencontrassent quelquefois dans les mêmes Sujets, pour faire naître cette noble émulation qui est la cause des plus beaux ouvrages. Mais quelques auteurs intéressés n’ont pas été de ce sentiment, ils se font érigés en régents du Parnasse, ou plutôt en tyrans, et ils ont établi entre eux (en étouffant les Ouvrages des autres, ou les empêchant de paraître ) cette Maxime des Femmes Servantes de Molière,
En vérité, n’en déplaise à ces grands hommes, ils me permettront de leur dire en passant que leur procédé et leurs manières sont fort éloignées de ce Sublime qu’ils tâchent d’attraper dans leurs ouvrages : Pour moi, j’ai toujours crû qu’on devait avoir ce caractère dans ses mours, avant que de le faire paraître dans ses écrits, et que l’on devait être bien moins avide de la qualité de bon auteur, que de celle d’honnête homme, que l’on me verra toujours préférer à tout le sublime de Longin. Ces anciens Grecs, dont le style est si sublime, et qui nous doivent servir de modèles, n’auraient point empêché dans Athènes les meilleures actrices d’une troupe de jouer un premier Rôle, comme nos Modernes l’ont fait à Paris au Théâtre de Guénégaud. C’est ce que le Public a vu avec indignation et avec mépris ; mais il m’en a assez vengé, et je lui ai trop d’obligation pour différer plus longtemps à l’avertir de ce qui se trame contre lui ; on le menace d’une Satyre où l’on l’accuse de méchant goût, peut-être parce qu’il a osé applaudir à mon ouvrage, et l’on me menace aussi de la partager avec lui, pour avoir été assez heureux pour lui plaire. La Satyre est une Bête qui ne me fait point de peur, et que l’on range quelquefois à la raison ; de sorte que si le succès de Phèdre m’attire quelques traits du Sieur D*** je ne m’en vengerai qu’en faisant mon possible de lui fournir tous les ans de nouvelle matière par une bonne pièce de théâtre de ma façon, afin de mériter une Satyre de la sienne, à l’impression de laquelle je ne m’opposerai jamais quoi qu’on ait voulu empêcher mon Libraire d’imprimer ma pièce. C’est une trop plaisante nouvelle pour n’en pas réjouir mon lecteur. Il ne pourra pas prendre sans rire que ces Meilleurs veulent ôter la liberté aux auteurs de faire des pièces de théâtre, aux comédiens de les jouer, aux libraires de les imprimer, et même au Public d’en juger.
Je n’ai point parlé ici de la conduite de cet ouvrage ; elle a été généralement trop approuvée, quoi que je me sois un peu éloigné de celle d’Euripide et de Sénèque ; mais j’en ferai voir les raisons en un autre lieu par une Dissertation plus ample que j’en donnerai au Public.
Au reste je ne doute point que l’on ne trouve quelques fautes dans cette pièce, dont les vers ne m’ont coûté que trois mois, puisqu’on en trouve bien dans celles qu’on a été deux ans à travailler et à polir.
ACTEURS §
- THÉSÉE, Roi d’Athènes.
- PHÈDRE, fille de Minos et de Pasiphaé, enlevée par Thésée.
- HIPPOLYTE, fils de Thésée et d’Antiope, reine des Amazones.
- ARICIE, princesse de la contrée d’Attique.
- IDAS, gouverneur d’Hippolyte.
- ARCAS, confident de Thésée.
- CLÉONE, confidente d’Aricie.
- MÉGISTE, femme de la suite de Phèdre.
- GARDES.
ACTE I §
SCÈNE PREMIÈRE. Hippolyte, Idas. §
HIPPOLYTE.
IDAS.
HIPPOLYTE.
IDAS.
HIPPOLYTE.
IDAS.
HIPPOLYTE.
IDAS.
HIPPOLYTE.
IDAS.
HIPPOLYTE.
SCÈNE II. Aricie, Hippolyte. §
HIPPOLYTE.
ARICIE.
HIPPOLYTE.
ARICIE.
HIPPOLYTE.
ARICIE.
HIPPOLYTE.
ARICIE.
HIPPOLYTE.
ARICIE.
HIPPOLYTE.
ARICIE.
HIPPOLYTE.
ARICIE.
HIPPOLYTE.
ARICIE.
HIPPOLYTE.
ARICIE.
SCÈNE III. Phèdre, Aricie. §
PHEDRE, à part.
ARICIE.
PHÈDRE.
ARICIE.
PHÈDRE.
ARICIE.
PHÈDRE.
ARICIE.
PHÈDRE.
ARICIE.
PHÈDRE.
ARICIE.
PHÈDRE.
ARICIE.
PHÈDRE.
SCÈNE IV. §
ARICIE.
ACTE II §
SCÈNE PREMIÈRE. Aricie, Hippolyte. §
ARICIE.
HIPPOLYTE.
ARICIE
HIPPOLYTE
ARICIE.
HIPPOLYTE.
ARICIE.
HIPPOLYTE.
ARICIE.
HIPPOLYTE.
ARICIE.
SCÈNE II. Phèdre, Hippolyte, Aricie. §
PHÈDRE.
HIPPOLYTE.
PHÈDRE.
HIPPOLYTE.
PHÈDRE.
HIPPOLYTE.
PHÈDRE.
ARICIE.
PHÈDRE.
ARICIE, tout bas.
HIPPOLYTE, à Phèdre.
SCÈNE III. Phèdre, Aricie. §
PHÈDRE.
ARICIE.
PHÈDRE.
SCÈNE IV. Cléone, Phèdre, Aricie. §
CLÉONE.
PHÈDRE.
CLÉONE.
PHÈDRE.
SCÈNE V. Phèdre, Aricie. §
PHÈDRE.
SCÈNE VI. Thésée, Hippolyte, Idas, Aricie, Gardes. §
ARICIE.
THÉSÉE.
SCÈNE VII. Thésée, Hippolyte, Idas, Gardes. §
THÉSÉE.
HIPPOLYTE.
THÉSÉE.
HIPPOLYTE.
THÉSÉE.
HIPPOLYTE.
THÉSÉE.
ACTE III §
SCÈNE PREMIÈRE. Aricie, Phèdre. §
PHÈDRE.
ARICIE.
PHÈDRE.
ARICIE.
PHÈDRE.
ARICIE.
PHÈDRE.
ARICIE.
PHÈDRE.
ARICIE.
PHÈDRE.
ARICIE.
PHÈDRE.
SCÈNE II. Thésée, Phèdre, Gardes. §
THÉSÉE.
PHÈDRE.
THÉSÉE.
PHÈDRE.
THÉSÉE.
PHÈDRE.
THÉSÉE.
PHÈDRE.
THÉSÉE.
PHÈDRE.
THÉSÉE.
PHÈDRE.
THÉSÉE.
PHÈDRE.
THÉSÉE.
PHÈDRE.
THÉSÉE.
PHÈDRE.
THÉSÉE.
SCÈNE III. §
PHÈDRE.
SCÈNE IV. Phèdre, Hippolyte. §
PHÈDRE.
HIPPOLYTE.
PHÈDRE.
HIPPOLYTE.
PHÈDRE.
HIPPOLYTE.
PHÈDRE.
HIPPOLYTE.
PHÈDRE.
HIPPOLYTE.
PHÈDRE.
HIPPOLYTE.
PHÈDRE.
HIPPOLYTE.
PHÈDRE.
HIPPOLYTE.
PHÈDRE.
HIPPOLYTE.
PHÈDRE.
SCÈNE V. §
HIPPOLYTE.
ACTE IV §
SCÈNE PREMIÈRE. Thésée, Arcas, Gardes. §
THÉSÉE.
ARCAS.
THÉSÉE.
ARCAS.
THÉSÉE.
ARCAS.
THÉSÉE.
ARCAS, à part.
THÉSÉE.
ARCAS.
THÉSÉE.
ARCAS.
THÉSÉE.
ARCAS.
THÉSÉE.
ARCAS.
THÉSÉE.
ARCAS.
THÉSÉE.
SCÈNE II. Phèdre, Thésée, Arcas. §
PHÈDRE.
THÉSÉE.
PHÈDRE.
THÉSÉE.
PHÈDRE.
THÉSÉE.
PHÈDRE.
THÉSÉE.
SCÈNE III. §
PHÈDRE.
SCÈNE IV. Hippolyte, Phèdre. §
HIPPOLYTE.
PHÈDRE.
HIPPOLYTE.
PHÈDRE.
HIPPOLYTE.
PHÈDRE.
HIPPOLYTE.
PHÈDRE.
HIPPOLYTE.
SCÈNE V. Thésée, Idas, Phèdre, Hippolyte, Gardes. §
THÉSÉE, en entrant s’arrête, et veut mettre l’épée à la main.
PHEDRE, en l’arrêtant.
THÉSÉE.
PHÈDRE.
THÉSÉE.
HIPPOLYTE.
SCÈNE VI. Thésée, Phèdre, Gardes. §
THÉSÉE.
PHÈDRE.
THÉSÉE.
PHÈDRE.
ACTE V §
SCÈNE PREMIÈRE. Phèdre, Aricie, Cléone. §
PHÈDRE.
SCÈNE II. Aricie, Cléone. §
ARICIE.
CLÉONE.
ARICIE.
CLÉONE.
ARICIE.
SCÈNE III. Thésée, Aricie, Cléone, Gardes. §
THÉSÉE.
ARICIE.
THÉSÉE.
ARICIE.
THÉSÉE.
ARICIE.
THÉSÉE.
ARICIE.
THÉSÉE.
SCÈNE IV. Mégiste, Thésée, Cléone, Aricie, Gardes. §
MÉGISTE.
ARICIE.
THÉSÉE.
SCÈNE DERNIÈRE. Idas, Thésée, Aricie, Cléone, Mégiste. §
IDAS.
ARICIE.
THÉSÉE.
IDAS.
ARICIE.
IDAS.
ARICIE.
IDAS.
ARICIE.
THÉSÉE.
ARICIE.
IDAS.
THÉSÉE.
IDAS.
ARICIE.
THÉSÉE.