SCÈNE I. Statira, Cléone. §
STATIRA.
La superbe Roxane est toujours irritée,
Léonatus, enfin, rend son âme agitée ;
Quoi qu’elle dissimule et flatte Perdiccas,
Ses yeux ont prononcé l’arrêt de mon trépas :
345 Oui, Cléone, c’est là ce que j’en dois attendre ;
Fille de Darius, et veuve d’Alexandre,
Ces grands noms si fameux, si craints dans l’Univers,
Ne servent aujourd’hui qu’à me charger de fers ;
Ces grands noms aujourd’hui font ma peine et mon crime,
350 Et de la politique innocente victime,
En butte à cent périls, je me vois tour à tour
Et l’objet de la haine, et l’objet de l’amour.
CLÉONE.
Lors que Léonatus est venu de l’armée,
Madame, l’on a vu que Roxane alarmée,
355 Unie à Perdiccas, a su tout refuser
Ce que Léonatus est venu proposer.
Mais d’où vient que Roxane à vos jours si fatale...
STATIRA.
Pourquoi t’en étonner ? Roxane est ma rivale ;
Sa rage, ses chagrins, ses fureurs, ses refus,
360 Tout me dit que Roxane aime Léonatus.
Mais écoute, Cléone, il est temps de t’apprendre
Le secret et l’amour des veuves d’Alexandre ;
Mes feux, mes tristes feux, ne sont points criminels,
Quand j’adore après lui le plus grand des mortels,
365 Car si de l’Univers il n’eut été le maître,
Le seul Léonatus était digne de l’être.
Apprends donc mon amour, ma crainte, mes ennuis,
Et l’état pitoyable où mes jours sont réduits.
Hélas ! Te souvient-il de ce jour mémorable
370 Qui fit de Darius le destin déplorable ?
Quand le monde ébranlé par ce premier revers
Commença de trembler nous voyant dans les fers ;
Que dans le champ d’Issus Alexandre eut la gloire
D’honorer de nos fers sa première victoire,
375 Nous attendions en pleurs le destin des Vaincus,
Lors qu’on nous annonça la mort de Darius :
De cent cris douloureux nos tentes retentirent,
Les vaincus, les vainqueurs, comme nous en gémirent ;
Ma mère évanouie, avec Syfigambis,
380 Nous faisait redoubler nos sanglots et nos cris,
Nous étions à leurs pieds dans ces tristes alarmes,
Et pour les secourir nous n’avions que nos larmes.
Alexandre touché que par un faux rapport
Nous étions alarmés pour cette feinte mort,
385 Voulut sécher les pleurs qu’il nous faisait répandre ;
Léonatus entra de la part d’Alexandre,
Et ce Prince attendri de nos vives douleurs
D’un seul mot arrêta la source de nos pleurs.
Ciel ! Avec quelle grâce il aborda ma mère
390 Lorsqu’il nous détrompa de la mort de mon père !
Que son air était libre et rempli de grandeur !
Et qu’il me parût propre à consoler un coeur !
Je ne sais si déjà pour mon père attendrie
Lorsque Léonatus m’assurait de sa vie,
395 Mon coeur sans y penser, par un juste retour,
Fit servir l’amitié de passage à l’amour :
Enfin dans cet instant je ne pus me défendre
De sentir pour ce Prince un mouvement trop tendre ;
Et soit que le Destin ou l’Amour le voulut,
400 Il me vit, je lui plus, je le vis, il me plût.
CLÉONE.
Mais, Madame, depuis, malgré ce coeur si tendre,
Léonatus vous vit l’épouse d’Alexandre,
Et cet illustre nom qui vous couvre d’éclat...
STATIRA.
Il fallut obéir en victime d’État !
405 Léonatus rempli d’une douleur extrême,
Désespéré, tremblant ; vint m’annoncer lui-même
Qu’Alexandre dans peu me devait épouser,
Et qu’il l’avait chargé de me le proposer.
Juge de sa douleur, Cléone, et de la mienne,
410 Ma flamme était déjà presque égale à la sienne,
Et dans ce dur moment, je ne puis le celer,
Je voulus lui répondre, et ne sus lui parler ;
Mais tous deux de concert dans ces vives alarmes,
Nous laissâmes parler nos soupirs et nos larmes.
415 Je voyais à regret ce Prince mon amant,
Lui-même à ma grandeur s’immoler tendrement ;
Alexandre vainqueur, quoiqu’il fit pour me plaire,
Ne m’en parût pas moins le vainqueur de mon père ;
Ravisseur de nos biens, maître de nos États,
420 J’admirais ce héros, mais je ne l’aimais pas,
Il fallut obéir cependant, et mon âme
Par un triste devoir sut combattre ma flamme,
Et de Léonatus effaçant tous les traits,
Lui dire en soupirant un adieu pour jamais.
425 Depuis, grâces aux Dieux, mon coeur pour lui moins tendre,
A soutenu le nom d’épouse d’Alexandre ;
Une vertu sévère, un austère devoir,
M’ont cent fois arrachée au plaisir de le voir ;
Loin de lui je tâchais d’étouffer ma tendresse ;
430 Je l’évitais hélas ! Et le trouvais sans cesse.
Le Roi qui lui donnait comme à son favori,
Le rang d’Éphestion qu’il avait tant chéri,
Vit que Léonatus me faisait de la peine,
Et me crut pour ce Prince une secrète haine,
435 Et souvent malgré lui l’amenant devant moi.
M’arrachait des soupirs qu’il volait à ma foi,
Souvent il me priait dans sa tendresse extrême
D’aimer Léonatus comme il l’aimait lui-même.
Moi, qui dans cet instant eus voulu le haïr,
440 Cléone, je tremblais de lui trop obéir,
Et ce Prince confus de bontés de son Maître,
M’évitait aussitôt qu’il me voyait paraître.
CLÉONE.
Mais, Madame, à présent qu’Alexandre n’est plus ;
Vous pouvez sans scrupule aimer Léonatus ;
445 Un Prince de son sang peut après lui prétende...
STATIRA.
Je puis, sans offenser les mânes d’Alexandre,
Ranimer aujourd’hui dans mon coeur abattu
Un amour immolé longtemps à ma vertu,
Mais Roxane a trouvé Léonatus aimable,
450 Et ma flamme à ses yeux me va rendre coupable ;
Cléone, elle peut tout, les Macédoniens
Prennent ses intérêts, et négligent les miens.
Le seul Léonatus, qui veut briser ma chaîne,
Redouble de Roxane et la l’amour et la haine,
455 Et la force à la main, pour me tirer des fers,
Veut contre Perdiccas armer tout l’Univers.
Je tremble qu’il n’expose une si chère tête
À cent périls affreux où sa valeur s’apprête,
Et que pour me venger, ou pour me conquérir ;
460 Ce héros ne se mette en danger de périr.
CLÉONE.
Madame, Cassander vient à nous.
STATIRA.
Madame, Cassander vient à nous. Ah ! Cléone,
Que veut-il ?
SCÈNE II. Cassander, Peucestas, Statira. §
CASSANDER.
Que veut-il ? Je le vois, mon abord vous étonne,
Mais je viens vous apprendre un projet important.
CASSANDER.
Quoi donc ? Léonatus, Madame, vous attend,
465 Un semblable intérêt nous unit l’un et l’autre,
Il m’a dit son secret, et je connais le vôtre,
Il vous faut aujourd’hui rendre la liberté,
Et vous faire savoir ce que j’ai concerté.
STATIRA.
Avec Léonatus qu’allez-vous entreprendre,
470 Seigneur ?
CASSANDER.
Seigneur ? Dans Babylone il doit bientôt se rendre,
J’appuierai ses desseins, et malgré Perdiccas
Dont j’ai depuis longtemps gagné tous les Soldats,
Qui suivant autrefois Antipater mon père,
Tous dévoués à moi, m’ont promis de tout faire.
475 Je ferai relever la Garde, et dans ce temps
Arbate qui commande à tous les Habitants,
Doit à Léonatus faire ouvrir une Porte,
Vous conduire en secret, et vous servir d’Escorte ;
Votre Garde est à moi, mais il faut amuser
480 Roxane et Perdiccas, et contre eux tout oser.
Pour mieux les éblouir, je connais l’art de feindre,
Je les flatte tous deux, et je sais me contraindre,
Mais ils pourront connaître avant la fin du jour,
Madame, que je sers ma haine et votre amour.
STATIRA.
485 Ne vous étonnez pas, Seigneur, de ma surprise,
Cassander est l’auteur d’une telle entreprise,
Un amant de Roxane !
CASSANDER.
Un amant de Roxane ! Un amant outragé,
Oui, Madame, un amant qui veut être vengé ;
Ses mépris (devant vous j’avouerai ma faiblesse)
490 Loin d’éteindre mes feux, augmentent ma tendresse ;
J’en soupire de rage, et vois Léonatus
Me dérober un coeur l’objet de ses refus,
Et nous n’ignorons pas qu’en ce désordre extrême
Il vous aime, il la hait, elle me hait, je l’aime ;
495 Ainsi pour me venger et pour mieux l’obtenir,
Avec Léonatus je saurai vous unir ;
Peut-être que Roxane en perdant l’espérance,
Couronnera mes feux et ma persévérance,
Et pour vous engager par de si forts liens,
500 J’unis vos intérêts, Madame, avec les miens.
STATIRA.
Je respire, Seigneur, et commence à comprendre
Qu’un Homme tel que vous pourra tout entreprendre ;
Vous aimez, il suffit, et vous avez promis...
Mais, Seigneur, contre vous quel nombre d’ennemis ?
505 Léonatus peut-il seconder votre attente ?
Perdiccas est jaloux, et Roxane est amante.
Que de périls, grands Dieux !
CASSANDER.
Que de périls, grands Dieux ! Quoi, Madame ?
STATIRA.
Que de périls, grands Dieux ! Quoi, Madame ? Seigneur,
Ce grand projet me trouble et me glace le coeur.
Quand je trace à mes yeux une fidèle image
510 De mille affreux périls où ce pas vous engage,
Je soupire, je tremble et n’y puis consentir,
Je ne sais quels malheurs mon coeur sait pressentir.
Dieux ! Si Léonatus dans sa funeste envie
Payait ma liberté de son sang, de sa vie,
515 Qu’il vint tomber sanglant à mes pieds... J’en frémis,
Et ne veux point, Seigneur, être libre à ce prix.
CASSANDER.
Madame, au nom des Dieux, soyez moins alarmée ;
Vous verrez aujourd’hui le Camp de Ptolomée,
Laissez-moi tout conduire, allez en ce moment,
520 En attendant Arbate, en votre Appartement,
Là, Madame, dans peu vous le verrez paraître.
Un plus long entretien serait suspect peut-être ;
Si Roxane en ces lieux me trouvait avec vous,
Sa jalousie...
STATIRA.
Sa jalousie... Hé bien, évitons son courroux ;
525 Mais songez bien, Seigneur, quoi que l’on entreprenne,
À sauver une vie où j’attache la mienne,
C’est vous en dire trop. Adieu.
SCÈNE III. Cassander, Peucestas. §
PEUCESTAS.
C’est vous en dire trop. Adieu. Léonatus
Alarme Statira, rend ses désirs confus ;
Mais, Seigneur, vous devez bientôt briser sa chaîne.
CASSANDER.
530 Mon intérêt est joint à celui de la Reine ;
Vois donc ma politique, et connais mes desseins,
Peucestas, je la sers, cependant je la plains ;
Une telle entreprise aux yeux de sa rivale
Peut enfin être heureuse, ou devenir fatale ;
535 Mais qu’elle réussisse, ou non, je me promets,
D’en avoir pour mes feux l’infaillible succès.
Léonatus qui craint les ennuis d’un long siège,
Voulant les prévenir, court de lui-même au piège,
Il le veut, je le sers. Si le succès heureux
540 Lui donne sa Princesse, il couronne mes feux ;
S’il périt, mon rival deviendra ma victime,
Et sa propre valeur va m’épargner un crime ;
Je hais Léonatus, il me fait de l’horreur,
Tu vois que de Roxane il m’enlève le coeur,
545 Et quoi qu’enfin le sien pour Statira soupire,
De l’amour de Roxane il ne faut pas l’instruire,
Il l’ignore, et je veux qu’il l’ignore toujours,
Ou qu’il n’en soit instruit qu’aux dépens de ses jours ;
Mais Roxane qui craint le pouvoir de mon père,
550 Qui sait qu’Antipater peut servir ma colère,
Que son Armée avance, a connu que tantôt
Son esprit irrité m’avait parlé trop haut.
Dieux ! Si son coeur pouvait... La voici, la cruelle ;
Cours prendre garde à tout, et me laisse avec elle.
SCÈNE IV. Roxane, Cassander. §
ROXANE.
555 Je vous cherchais, Seigneur, vous en êtes surpris,
Mais nous devons quitter l’aigreur et le mépris,
Nos esprits inquiets en avaient l’un et l’autre,
Mon coeur en était plein aussi-bien que le vôtre,
Dans un péril pressant nous devons les bannir,
560 Et de grands intérêts nous doivent réunir
Je rends à vos vertus un tribut légitime,
Voyons, si vous voulez mériter mon estime.
CASSANDER.
Je ferai tout, Madame, et pour la mériter,
Que faut-il...
ROXANE.
Que faut-il... Un dessein qu’il faut exécuter.
565 Le fier Léonatus nous brave, nous menace,
Et déjà Ptolomée assiège cette Place,
Il approche ; on l’a vu du haut de nos Remparts
Faire contre nos Murs marcher ses Étendards ;
Nous pourrions d’un seul coup prévenir la tempête,
570 Il ne faudrait, Seigneur, abattre qu’une Tête,
Punir Léonatus de sa témérité...
CASSANDER.
Contre lui votre coeur serait-il irrité,
Madame, et pourriez-vous m’assurer d’une haine...
ROXANE.
De ma haine, Seigneur ! Dieux ! Elle est trop certaine.
575 Roxane contre lui n’en a point à demi,
Je hais Léonatus en mortel Ennemi,
Lui qui prétend nous faire une sanglante guerre,
Qui contre nous soulève et le Ciel et la Terre,
Léonatus, enfin, que je veux désormais...
580 Pourquoi me demander, Seigneur, si je le hais ?
CASSANDER.
Hé bien ? À vous servir ma main est toute prête ;
Mais, Madame, osez vous me demander sa Tête ?
CASSANDER.
De qui ? D’un Ennemi qui vous est odieux,
Qui vient...
ROXANE.
Qui vient... Ce n’est pas là, Seigneur, ce que je veux.
585 Mais je veux l’attaquer par un autre Lui-même,
Et ne veux le punir que dans l’Objet qu’il aime ;
Il nous faut éblouir et tromper Perdiccas.
Immolons en secret les funestes appas
Pour qui Léonatus...
CASSANDER.
Pour qui Léonatus... Je vous entends, Madame,
590 Vous voulez que je prête un crime à votre flamme ;
Et que mon propre bras à mon amour fatal,
Perde votre rivale, et serve mon Rival ;
Bien loin de le haïr, son amour vous outrage,
Et vous en soupirez de douleur et de rage ;
595 Faites mieux. Punissez qui vous ose outrager,
Et donnez à mon bras le soin de vous venger ;
Vous l’aimez, et l’Ingrat peut-il en aimer d’autres ?
Peut-on être touché d’autres yeux que des vôtres ?
Madame, si ce Prince adorait vos attraits,
600 Tout mon rival qu’il est, je lui pardonnerais ;
Mais pour lui pardonner vous n’avez point d’excuse,
Je lui veux arracher ce coeur qu’il vous refuse,
Et pour voir aujourd’hui ses crimes expiez,
Vous l’apporter sanglant, et le mettre à vos pieds.
ROXANE.
605 Je ne veux point, Seigneur, de pareilles Victimes,
Un soupir seul pourrait expier tous ses crimes,
Vous m’aimez, je vous plains, je ne puis rien de plus.
À part.
Ah Dieux ! Que Cassander n’est-il Léonatus,
Ou que Léonatus, changeant de coeur et d’âme,
610 N’a-t-il de Cassander les transports et la flamme ?
SCÈNE VII. Perdiccas, Roxane, Hésione. §
PERDICCAS.
Le voici. Savez-vous que je viens d’arrêter
Un cruel attentat prêt à s’exécuter ?
645 J’ai repris Statira, Madame.
ROXANE.
J’ai repris Statira, Madame. Quelle joie !
Quoi, vous avez repris une si belle proie ?
PERDICCAS.
Oui, Madame, et la Reine était prête à sortir,
Lorsqu’un Garde fidèle est venu m’avertir :
Aussitôt j’ai couru, suivi de quelque Escorte,
650 Quand l’infidèle Arbate a fait ouvrir la Porte.
Là plusieurs Gens armés appuyant ses desseins,
Ont avancé vers nous, et sont venus aux mains ;
Mon amour a rendu ma fureur occupée,
Arbate est le premier tombé sous mon épée ;
655 Mais certain Inconnu, qui le Casque abaissé,
À travers mille dards vers moi s’est élancé,
Glaçant tous nos Soldats de ses cris redoutables,
S’est fait jour parmi nous par des coups effroyables.
La Porte se referme ; alors de toutes parts
660 On tourne contre lui les piques et les dards ;
Les siens enveloppés de tous côtés succombent,
Mais lui seul soutient tout quand tous les autres tombent :
Aussitôt j’ai couru reprendre Statira,
Qui toute en pleurs...
ROXANE.
Qui toute en pleurs... Mais Dieux ! L’inconnu périra, Seigneur ?
PERDICCAS.
665 Non, non, Madame, et j’ai dit qu’on l’emmène,
De cette trahison il recevra la peine ;
J’en veux savoir l’Auteur, j’en veux être éclairci,
Sur tout j’ai commandé qu’on l’amenât ici,
Vous l’allez voir. À moins qu’un coup trop légitime
670 N’ait déjà fait payer la peine de son crime,
Il était tout couvert de sang.
ROXANE.
Il était tout couvert de sang. Ciel ! Que d’effroi !
Je tremble, je frissonne, et je ne sais pourquoi ;
Mais, Hésione, hélas ! D’où vient que j’en soupire ?
Il est couvert de sang, et peut-être il expire,
675 Il n’en faut plus douter ; ah ! Regrets superflus !
Seigneur, vous-avez fait périr Léonatus.
PERDICCAS.
Serait-ce lui, Madame ?
ROXANE.
Serait-ce lui, Madame ? Oui, Seigneur, c’est lui-même ;
Statira, son amour, cette valeur suprême,
Tout me dit que c’est lui qu’on a su trop punir ;
680 Enfin cet inconnu tarde trop à venir ;
Il faut, pour dissiper mes mortelles alarmes,
Chercher cet ennemi qui me coûte des larmes.
Elle sort.
PERDICCAS.
Ah ! Dieux, d’un tel dessein je demeure surpris ;
Serait-ce mon rival enfin qui serait pris ?
685 Suivons Roxane, allons pénétrer ce mystère,
Et voir ce que le Sort ou l’Amour ont pu faire.