M. DC. LXXIII. AVEC PRIVILÈGE DU ROI.
par Mr RACINE.
EXTRAIT DU PRIVILÈGE DU ROI. §
Par grêce et privilège du Roi en date du deuxième mars 1673, signé DESVIEUX : il es permis au sieur RACINE de faire imprimer vendre et débiter par tel libraire ou imprimeur qu’il aura choisis, une pièce de théâtre par lui composée, intitulée Mithridate, Tragédie : et ce pendant le temps et espace de dix années, avec défens à toutes personnes de quelque qualité ou conditions qu’elles soient, d’en vendre ni débiter aucun exemplaire, que de ceux qui auront été imprimés de son consentement, à peine de six mille livres, confiscation des exemplaires contrefaits; et autres peines portées par ledit privilège.
Le sieur RACINE a cédé le droit dudit privilège a CLAUDE BARBIN, pour en jouir suivant le contenu d’icelui.
Registré sur le livre des Marchands Libraires et Imprimeurs de Paris, suivant et conformément à l’Arrêt du Parlement de Paris su huitième Avril 1673 et celui du Conseil privé du Roi, du 27 février 1665. Le 16 mars 1673.
Signé D. THIERY, Syndic.
PRÉFACE. §
Il n’y a guère de nom plus connu que celui de Mithridate ; sa vie et sa mort font une partie considérable de l’histoire romaine, et sans compter les victoires qu’il a remportées, on peut dire que ses seules défaites ont fait presque toute la gloire de trois des plus grands capitaines de la république [Note : fin de phrase ajoutée dans l’édition de 1675] : c’est à savoir, de Sylla, de Lucullus et de Pompée. Ainsi je ne pense pas qu’il soit besoin de citer ici mes auteurs ; car, excepté quelque événement que j’ai un peu rapproché par le droit que donne la poésie, tout le monde reconnaîtra aisément que j’ai suivi l’histoire avec beaucoup de fidélité. [Note : les deux phrases qui suivent ont été ajoutées dans l’édition de 1675 et suivantes.] En effet, il n’y a guère d’actions éclatantes dans la vie de Mithridate qui n’aient trouvé place dans ma tragédie. J’y ai inséré tout ce qui pouvait mettre en jour les moeurs et les sentiments de ce prince, je veux dire sa haine violente contre les Romains, son grand courage, sa finesse, sa dissimulation, et enfin cette jalousie qui lui était si naturelle, et qui a tant de fois coûté la vie à ses maîtresses.
La seule chose qui pourrait n’être pas aussi connue que le reste, c’est le dessein que je lui fais prendre de passer dans l’Italie. Comme ce dessein m’a fourni une des scènes qui ont le plus réussi dans ma tragédie, je crois que le plaisir du lecteur pourra redoubler, quand il verra que presque tous les historiens ont dit tout ce que je fais dire ici à Mithridate.
Florus, Plutarque et Dion Cassius nomment les pays par où il devait passer. Appien d’Alexandrie entre plus dans le détail, et après avoir marqué les facilités et les secours que Mithridate espérait trouver dans sa marche, il ajoute que ce projet fut le prétexte dont Pharnace se servit pour [faire] révolter toute l’armée, et que les soldats, effrayés de l’entreprise de son père, la regardèrent comme le désespoir d’un prince qui ne cherchait qu’à périr avec éclat. Ainsi elle fut en partie cause de sa mort, qui est l’action de ma tragédie.
J’ai encore lié ce dessein de plus près à mon sujet, et je m’en suis servi pour faire connaître à Mithridate les secrets sentiments de ses deux fils. On ne peut prendre trop de précaution pour ne rien mettre sur le théâtre qui ne soit très nécessaire, et les plus belles scènes sont en danger d’ennuyer, du moment qu’on les peut séparer de l’action et qu’elles l’interrompent au lieu de la conduire vers sa fin.
[Note : La partie qui suit a été ajoutée à partir de l’éditions de 1673]
Voici la réflexion que fait Dion Cassius sur ce dessein de Mithridate : "Cet homme était véritablement né pour entreprendre de grandes choses. Comme il avait souvent éprouvé la bonne et la mauvaise fortune, il ne croyait rien au-dessus de ses espérances et de son audace, et mesurait ses desseins bien plus à la grandeur de son courage qu’au mauvais état de ses affaires, bien résolu, si son entreprise ne réussissait point, de faire une fin digne d’un grand roi, et de s’ensevelir lui-même sous les ruines de son empire, plutôt que de vivre dans l’obscurité et dans la bassesse."
J’ai choisi Monime entre les femmes que Mithridate a aimées. Il paraît que c’est celle de toutes qui a été la plus vertueuse, et qu’il a aimée le plus tendrement. Plutarque semble avoir pris plaisir à décrire le malheur et les sentiments de cette princesse. C’est lui qui m’a donné l’idée de Monime, et c’est en partie sur la peinture qu’il en a faite que j’ai fondé un caractère que je puis dire qui n’a point déplu. Le lecteur trouvera bon que je rapporte ses paroles telles qu’Amyot les a traduites, car elles ont une grâce dans le vieux style de ce traducteur, que je ne crois point pouvoir égaler dans notre langage moderne :
« Cette-cy estoit fort renommée entre les Grecs, pour ce que quelques sollicitations que lui sceust faire le roy en estant amoureux, jamais ne voulut entendre à toutes ses poursuites jusqu’à ce qu’il y eust accord de mariage passé entre eux, qu’il luy eust envoyé le diadème ou bandeau royal, et appelée royne. La pauvre dame, depuis que ce roy l’eust espousée, avoir vécu en grande desplaisance, ne faisant continuellement autre chose que de plorer la malheureuse beauté de son corps, laquelle, au lieu d’un mari, luy avait donné un maistre, et au lieu de compaignie conjugale et que doibt avoir une dame d’honneur, luy avait baillé une garde et garnison d’hommes barbares, qui la tenoient comme prisonnière loin du doulx pays de la Grèce, en lieu où elle n’avait qu’un songe et une ombre de biens ; et au contraire avait réellement perdu les véritables, dont elle jouissoit au pays de sa naissance. Et quand l’ennuque fut arrivé devers elle et luy eust faict commandement de par le roi qu’elle eust à mourir, adonc elle s’arracha d’alentour de la teste son bandeau royal, et se le nouant alentour du col, s’en pendit. Mais le bandeau ne fut pas assez fort, et se rompit incontinent. Et alors elle se prit à dire : « O maudit et malheureux tissu, ne me serviras-tu point au moins à ce triste service ? » En disant ces paroles, elle le jeta contre terre, crachant dessus, et tendit la gorge à l’eunuque. »
Xipharès était fils de Mithridate et d’une de ses femmes qui se nommait Stratonice. Elle livra aux Romains une place de grande importance, où étaient les trésors de Mithridate, pour mettre son fils Xipharès dans les bonnes grâces de Pompée. Il y a des historiens qui prétendent que Mithridate fit mourir ce jeune prince pour se venger de la perfidie de sa mère.
Je ne dis rien de Pharnace, car qui ne sait pas que ce fut lui qui souleva contre Mithridate ce qui lui restait de troupes, et qui força ce prince à se vouloir empoisonner, et à se passer son épée au travers du corps pour ne pas tomber entre les mains de ses ennemis ? C’est ce même Pharnace qui fut vaincu depuis par Jules César, et qui fut tué ensuite dans une autre bataille.
ACTEURS §
- MITHRIDATE, roi de Pont et de quantité d’autres royaumes.
- MONIME accordée avec Mithridate, et déjà déclarée reine.
- PHARNACE, fils de Mithridate.
- XIPHARÈS, fils de Mithridate, mais d’une mère différente.
- ARBATE, confident de Mithridate, et gouverneur de la place de Nymphée.
- PHOEDIME, confidente de Monime.
- ARCAS, domestique de Mithridate.
- GARDES.
ACTE I §
SCÈNE I. Xipharès, Arbate. §
XIPHARÈS.
ARBATE.
XIPHARÈS.
ARBATE.
XIPHARÈS.
ARBATE.
XIPHARÈS.
ARBATE.
XIPHARÈS.
ARBATE.
XIPHARÈS.
SCÈNE II. Monime, Xipharès. §
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
SCÈNE III. Monime, Pharnace, Xipharès. §
PHARNACE.
MONIME.
PHARNACE.
MONIME.
PHARNACE.
MONIME.
PHARNACE.
XIPHARÈS.
PHARNACE.
XIPHARÈS.
PHARNACE.
XIPHARÈS.
PHARNACE.
XIPHARÈS.
PHARNACE.
SCÈNE IV. Monime, Pharnace, Xipharès, Phoedime. §
PHOEDIME.
MONIME.
XIPHARÈS.
PHARNACE.
PHOEDIME.
XIPHARÈS.
MONIME, à Xipharès.
SCÈNE V. Pharnace, Xipharès. §
PHARNACE.
XIPHARÈS.
PHARNACE.
ACTE II §
SCÈNE PREMIÈRE. Monime, Phoedime. §
PHOEDIME.
MONIME.
PHOEDIME.
MONIME.
PHOEDIME.
MONIME.
PHOEDIME.
MONIME.
PHOEDIME.
MONIME.
PHOEDIME.
MONIME.
PHOEDIME.
MONIME.
SCÈNE II. Mithridate, Pharnace, Xipharès, Arbate, Gardes. §
MITHRIDATE.
SCÈNE III. Mithridate, Arbate. §
MITHRIDATE.
ARBATE.
MITHRIDATE.
ARBATE.
MITHRIDATE.
ARBATE.
MITHRIDATE.
ARBATE.
MITHRIDATE.
ARBATE.
MITHRIDATE.
ARBATE.
MITHRIDATE.
ARBATE.
MITHRIDATE.
SCÈNE IV. Mithridate, Monime. §
MITHRIDATE.
MONIME.
MITHRIDATE.
MONIME.
MITHRIDATE.
MONIME.
MITHRIDATE.
SCÈNE V. Mithridate, Monime, Xipharès. §
MITHRIDATE.
SCÈNE VI. Monime, Xipharès. §
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
ACTE III §
SCÈNE PREMIÈRE. Mithridate, Pharnace, Xipharès. §
MITHRIDATE.
PHARNACE.
XIPHARÈS.
MITHRIDATE, se levant.
PHARNACE.
MITHRIDATE.
PHARNACE.
MITHRIDATE.
PHARNACE.
MITHRIDATE.
SCÈNE II. Mithridate, Pharnace, Xipharès, Gardes. §
MITHRIDATE.
PHARNACE.
SCÈNE III. Mithridate, Xipahrès. §
XIPHARÈS.
MITHRIDATE.
SCÈNE IV. §
MITHRIDATE.
SCÈNE V. Mithridate, Monime. §
MITHRIDATE.
MONIME.
MITHRIDATE.
MONIME.
MITHRIDATE.
MONIME.
MITHRIDATE.
MONIME.
MITHRIDATE.
MONIME.
MITHRIDATE.
MONIME.
MITHRIDATE.
MONIME, en s’en allant.
SCÈNE VI. §
MITHRIDATE.
ACTE IV §
SCÈNE PREMIÈRE. Monime, Phoedime. §
MONIME.
PHOEDIME.
MONIME.
PHOEDIME.
MONIME.
PHOEDIME.
MONIME.
SCÈNE II. Monime, Xipharès, Phoedime. §
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
XIPHARÈS.
MONIME.
SCÈNE III. Monime, Phoedime. §
PHOEDIME.
MONIME.
SCÈNE IV. Mithridate, Monime. §
MITHRIDATE.
MONIME.
MITHRIDATE.
MONIME.
MITHRIDATE.
MONIME.
MITHRIDATE.
MONIME.
MITHRIDATE.
MONIME.
MITHRIDATE.
MONIME.
SCÈNE V. §
MITHRIDATE.
SCÈNE VI. Mithridate, Arbate. §
ARBATE.
MITHRIDATE.
ARBATE.
MITHRIDATE.
ARBATE.
MITHRIDATE.
SCÈNE VII. Mithridate, Arbate, Arcas. §
ARCAS.
MITHRIDATE.
ARCAS.
MITHRIDATE.
ACTE V §
SCÈNE PREMIÈRE. Monime, Phoedime. §
PHOEDIME.
MONIME.
PHOEDIME.
MONIME.
PHOEDIME.
SCÈNE II. Monime, Phoedime, Arcas. §
MONIME.
ARCAS.
PHOEDIME.
MONIME.
PHOEDIME.
MONIME.
SCÈNE III. Monime, Phoedime, Arcas. §
ARBATE.
ARCAS.
ARBATE.
MONIME.
ARBATE, jetant le poison.
SCÈNE IV. Monime, Arbate, Phoedime. §
MONIME.
ARBATE.
MONIME.
ARBATE.
MONIME.
ARBATE.
MONIME.
ARBATE.
MONIME.
SCÈNE DERNIÈRE. MITHRIDATE, MONIME, XIPHARÈS, ARBATE, ARCAS, GARDES qui soutiennent Mithridate. §
MONIME.
MITHRIDATE.
MONIME.
MITHRIDATE.
XIPHARÈS.
MITHRIDATE.
MONIME.
XIPHARÈS.