1704
par Régnard
AVERTISSEMENT SUR LE LÉGATAIRE UNIVERSEL. §
Cette comédie a été représentée pour la première fois le lundi 9 janvier 1708. Elle eut un succès complet ; et vingt représentations que l’on en donna de suite dans sa nouveauté suffirent à peine pour satisfaire l’empressement du public.
M. de Voltaire a dit que celui qui ne se plaisait point avec Régnard n’était pas digne d’admirer Molière ; c’est surtout au Légataire que nous paraît devoir s’appliquer ce mot : il n’est point de comédie d’un comique glus gai, et qui justifie mieux ce que disait de notre auteur le législateur du Parnasse. Quelqu’un, croyant lui faire sa cour, traitait Régnard de poète médiocre : Despréaux répondit qu’il n’était pas médiocrement plaisant.
Cependant la comédie du Légataire, malgré son succès, a été vivement critiquée. On a reproché au poète d’avoir sacrifié la décence et les bonnes moeurs à son goût pour la plaisanterie, de n’avoir introduit sur la scène que des personnages vicieux, et d’avoir voulu faire rire le public, en mettant sous ses yeux des friponneries faites pour mériter le dernier supplice.
La meilleure de ces critiques est une lettre insérée dans le nouveau Mercure imprimé à Trévoux, en février 1708, page 110. Comme cette lettre contient quelques observations justes, quoique trop sévères, nous en rapporterons ici quelques traits.
Après avoir rendu justice en général au mérite de la pièce et à son effet théâtral, l’anonyme passe en revue les principaux personnages. Voici ce qu’il dit de Lisette : « C’est une fille d’humeur assez gaie, et qui s’est mise depuis longtemps en possession de dire au vieux Géronte toutes ses vérités, ou une bonne partie ; et cela, avec une liberté qu’elle peut avoir héritée de la Toinette du Malade imaginaire, ou de la Dorine du Tartufe, mais non pas tout à fait avec les mêmes grâces. »
On convient avec l’anonyme qu’il y a beaucoup de ressemblance entre Lisette et les deux suivantes de Molière ; mais on ajoute qu’elle n’est pas tant au-dessous de ses modèles qu’on voudrait le faire croire ; que la liberté qu’elle prend de donner son avis sur tout, et le ton de maîtresse qu’elle s’arroge, convient parfaitement à la gouvernante d’un vieux goutteux, dont elle compose tout le domestique, et avec qui elle vivait depuis longtemps avec beaucoup de familiarité.
« Pour Crispin (continue le critique anonyme), valet du neveu, et amant déclaré de la servante de Géronte, c’est un valet à qui l’on veut donner de l’esprit, et dont on fait le principal intrigant de toute la pièce. Il est déjà veuf, et emploie, le mieux qu’il peut, ses talents et l’expérience que l’âge lui donne, à seconder l’inclination qu’il a d’être fripon ; il jase beaucoup, promet merveilles, se met à tout, et tient le dé dans les grands desseins et les coups d’importance. »
C’est effectivement cet intrigant qui est le principal personnage de la pièce, et c’est à lui qu’on reproche aussi d’être un fripon et un homme sans moeurs. Ce reproche ne devrait pas s’adresser particulièrement à Regnard. De tout temps les poètes dramatiques ont mis des intrigants sur la scène, et ces intrigants sont toujours des fripons.
Si Molière emploie le secours d’un intrigant pour tromper Pourceaugnac et le contraindre de retourner dans sa province, c’est dans la dernière classe des fripons qu’il choisit son Sbrigani. Voici comme il le peint lui-même : « C’est un homme qui, vingt fois en sa vie, pour servir ses amis, a généreusement affronté les galères ; qui, au péril de ses bras et de ses épaules, sait mettre noblement à fin les aventures les plus difficiles, et qui est exilé de son pays pour je ne sais combien d’actions honorables qu’il a généreusement entreprises. » Nérine, qui seconde Sbrigani, est digne d’un pareil collègue. Sbrigani, en répondant au portrait que nous venons de citer, la loue de la gloire qu’elle s’est acquise. « Lorsque avec tant d’honnêteté, lui dit-il, vous pipâtes au jeu, pour douze mille écus, ce jeune seigneur étranger que l’on mena chez vous ; lorsque vous fîtes galamment ce faux contrat qui ruina toute une famille ; lorsque, avec tant de grandeur d’âme, vous sûtes nier le dépôt qu’on vous avait confié, et que si généreusement on vous vit prêter votre témoignage à faire pendre ces deux personnes qui ne l’avoient pas mérité. » Lisette et Crispin ne sont pas plus vicieux que Sbrigani et Nérine.
Régnard a fait d’ailleurs tout ce qu’il a pu pour rendre ces deux personnages odieux ; il voulait qu’ils fussent plaisants, mais il n’a pas voulu qu’ils pussent intéresser. Lisette, gouvernante du vieux Géronte, est une fille de moeurs suspectes. Crispin n’ignore pas qu’elle a vécu scandaleusement avec son maître. Voici l’aveu qu’il en fait ; il dit à Eraste, acte IV, scène VII :
Quant à Crispin, qui est sur le point d’épouser Lisette, malgré la connaissance qu’il a de sa mauvaise conduite, c’est un homme vil, sans délicatesse, et qui compte pour rien les moeurs et la probité.
Bien loin de savoir mauvais gré à Régnard d’avoir ainsi caractérisé ces deux fourbes, nous croyons qu’il y a de l’art d’avoir rassemblé sur ces deux personnages tout ce qui pouvait les rendre méprisables ; c’est le seul moyen qui puisse excuser l’amusement que donnent leurs friponneries, et qui puisse empêcher que leur exemple ne séduise.
On ne doit jamais se permettre, dans un drame, de faire faire à un personnage vertueux et intéressant une action honteuse qui démente ses principes, et affaiblisse l’intérêt qu’il avait commencé d’inspirer. On n’a pu souffrir dans un drame moderne l’image d’un fils volant son père ; tandis que, dans la comédie de l’Avare, Cléanthe traverse le théâtre, suivi de son valet qui emporte le trésor de son père Harpagon. Ces deux actions, qui sont exactement les mêmes, ont néanmoins produit des effets bien différents. La dernière fait rire aux dépens du vieil avare, qui reçoit la juste punition de sa sordide avarice, et l’autre a généralement révolté.
En voilà assez pour justifier Régnard, et pour répondre à la critique des auteurs de l’Histoire du Théâtre Français. Lisette, disent-ils, est une soubrette d’assez mauvais exemple ; ils lui passent les bouillons de bouche et postérieurs qu’elle prend soin de donner à Géronte, mais il leur semble qu’une honnête fille n’aurait pas dû ajouter :
Une fille honnête sans doute ne se serait pas permis un pareil propos. Mais Lisette n’est pas et ne devait pas être une personne honnête : amante et complice de Crispin, elle devait être peinte des mêmes couleurs.
Par une suite de leur premier raisonnement, les mêmes auteurs trouvent mauvais que Crispin soit instruit du lardon scandaleux qui attaque la réputation de la soubrette qu’il est sur le point d’épouser. C’est, disent-ils, le propre d’un homme dépourvu de délicatesse.
Nous répétons encore que le poète aurait manqué son but, s’il eût rendu Crispin susceptible de quelque espèce d’honneur que ce soit. Aussi, non content de lui faire épouser de sang-froid une coquette, il le peint encore comme un homme accoutumé à supporter de pareils affronts, et qui les compte même pour si peu, qu’il se permet d’en railler. Voici comment il parle de sa première femme ; et ce qui met le comble à son effronterie, c’est à Lisette, qu’il doit épouser, qu’il tient ce discours :
Un troisième personnage, sur lequel s’exerce la critique de l’anonyme, est l’apothicaire Clistorel. « Le dernier de tous les personnages, dit-il, ou du moins celui que je mets le dernier, parce qu’il est le plus inutile... est un M. Clistorel, dont le nom seul vous fera aisément deviner la profession. C’est un apothicaire, révérence parler, mais un apothicaire renforcé, qui est tout à la fois et l’apothicaire, et le médecin, et le chirurgien du vieillard. Quoiqu’il renferme en lui seul tous ces trois degrés de la Faculté, il n’en est pas pour cela d’un plus grand volume, et on en fait un petit homme contrefait, à peu près de la taille et de la figure du Diable boiteux : je ne sais pourquoi ; car je ne vois pas que les apothicaires soient faits autrement que les autres hommes : mais il ne faut pas chicaner là-dessus. Comme c’est une espèce de personne épisodique, et qui sert si peu à la pièce, que quand elle n’y serait pas, elle n’en serait pas moins complète, on a pu, en cette qualité, le bâtir comme on a voulu. On prétend qu’il faut de ces sortes d’objets au parterre... Pour vous dire vrai, j’aurais mauvaise idée de son goût, si un nom tiré de la seringue, et autres gentillesses de cette nature, lui faisaient grand plaisir à entendre. Molière a mis en jeu les apothicaires, mais il l’a fait à propos, et par là il a plu. C’est une chose à quoi ceux qui travaillent pour le théâtre ne font pas assez d’attention : parce qu’un médecin, un apothicaire, ont réussi sur le théâtre, ils croient qu’il n’y a qu’à y mettre des médecins et des apothicaires ; et ils ne songent pas que ces personnages ont réussi, non pas parce que c’étaient des médecins et des apothicaires, mais parce que ces médecins et apothicaires étaient dans leur place, et parlaient à propos » .
Voilà une sortie bien longue contre une caricature épisodique que le poète a insérée dans sa pièce, sans autre dessein que celui de faire rire, dessein qui lui a parfaitement réussi. On ne peut disconvenir que ce personnage ne soit inutile ; on avoue avec les critiques que son rôle a beaucoup de ressemblance avec celui de Purgon dans le Malade imaginaire ; mais il n’est nullement vrai que ce personnage soit déplacé et qu’il fasse tort à la pièce.
La petitesse de sa taille n’est pas aussi indifférente qu’on se l’imagine ; elle donne à sa mutinerie, à sa colère, à son orgueil, un caractère de ridicule original et des plus plaisants : c’est le Ragotin du Roman comique, qui vaudrait beaucoup moins, s’il était d’une taille et d’une structure ordinaires. Quant à son nom, il est tiré de sa profession, ainsi que ceux des Purgon et des Diafoirus.
Non que nous approuvions l’usage où sont les comédiens de jouer ce rôle en marchant sur les genoux, ou de le faire jouer par un enfant : ces charges trop outrées ne sont dignes que des tréteaux des foires ; la vraisemblance et le bon goût en sont également choqués.
Nous n’entendons pas ce que l’anonyme veut dire en reprochant à ce personnage de n’être point placé à propos. S’il entend qu’il est purement épisodique, et que la pièce pouvait se passer de sa présence, nous sommes de son avis. S’il prétend que c’est un personnage déplacé, dont rien ne motive l’apparition, et qui choque la vraisemblance, nous croyons qu’il se trompe.
Clistorel est le médecin et l’apothicaire de Géronte ; en ces qualités il lui donne ses soins. Il apprend que ce vieux goutteux songe à se marier, et qu’il a pris ce parti sans le consulter : la bile du petit Esculape s’échauffe ; il court chez son malade le quereller comme il convient, et le punir de sa folie en lui annonçant qu’il l’abandonne. Cette scène, calquée peut-être sur celle de Purgon du Malade imaginaire, n’est ni plus déplacée, ni plus dénuée de vraisemblance que son modèle. Les deux scènes épisodiques, dans lesquelles Crispin prend les noms et les ajustements du neveu Normand et de la nièce du Maine, pour indisposer le vieillard contre ces deux parents, et l’empêcher de leur laisser à chacun une somme de vingt mille livres, sont, comme l’observe l’anonyme, imitées des anciennes scènes italiennes. On doit convenir avec lès critiques que cette ruse est d’une invention ancienne, et que c’est un stratagème usé au théâtre. Mais si Regnard n’a pas le faible mérite d’avoir imaginé ces scènes, il a celui de les avoir supérieurement traitées, d’y avoir répandu ce comique, cette gaîté, qui lui étaient propres, et qui en ont fait tout le succès.
Le succès de ces sortes de scènes, dont l’effet est toujours sûr au théâtre, dépend absolument de la manière dont elles sont mises en oeuvre. C’est ainsi que, postérieurement à Regnard, Le Sage a su plaire dans Crispin rival de son maître, en employant une scène imitée d’un ancien canevas italien, mais à laquelle il a su donner tout le charme de la nouveauté.
On a prétendu que le sujet du Légataire universel était tiré d’un fait arrivé du temps de Régnard. Nous n’avons pas de connaissance de ce fait. Quoi qu’il en soit, l’auteur en a tiré le plus grand parti, et en a composé une pièce qui mérite une place distinguée dans notre théâtre.
L’auteur de la lettre critique dont nous avons cité plusieurs traits a prétendu que le jeu des acteurs avait beaucoup contribué au succès de la pièce, et qu’elle perdrait la lecture. Sa prédiction ne s’est pas vérifiée ; et c’est à ce critique que Palaprat adressa le rondeau suivant :
RONDEAU sur le légataire universel.
Note : Croasser exprime le cri du corbeau ; et coasser, celui de la grenouille. Il faudrait donc ici la grenouille coasse. On trouve la même faute dans les Folies amoureuses, acte II, scène VII.
AVERTISSEMENT de l’édition stéréotype de 1801. §
On sait qu’un fait véritable a donné l’idée de la pièce du Légataire. La scène du testament fut en effet jouée longtemps avant que Régnard imaginât d’en faire une comédie : mais ce que tout le monde ne sait pas, c’est que ce furent les jésuites de Rome qui l’exécutèrent. Cette anecdote est assez curieuse pour que nous nous empressions de la mettre sous les yeux de nos lecteurs. Les détails que nous publions sont extraits des notes qui suivent la tragédie des Jammabos. L’auteur assure qu’ils n’ont jamais été imprimés, et croit pouvoir en garantir l’authenticité. Voici cette anecdote :
EXTRAIT DES NOTES qui suivent la tragédie des Jammabos.
Antoine-François Gauthiot, seigneur d’Ancier, était d’une famille noble de Franche-Comté, et y possédait de grands biens. Riche, et vieux garçon, c’était un titre pour mériter l’attention des jésuites : aussi ceux de la ville de Besançon, où il faisait sa demeure, n’oublièrent rien pour gagner son amitié et sa succession. Ils écrivirent à leurs confrères de Rome, quand M. d’Ancier y alla, en 1626, et ils recommandèrent beaucoup cet intéressant voyageur, en les informant des vues qu’ils avaient sur lui. Notre Franc-Comtois en reçut donc le plus grand accueil. Il tomba malade, et ne put alors refuser à leurs instances d’aller prendre un logement chez eux, c’est-à-dire dans la maison du grand Jésus, habitée par le général même de la société. Cependant la maladie empira ; M. d’Ancier mourut ; et, ce qui était le plus fâcheux pour ses hôtes, il mourut ab intestat.
Grande désolation parmi les compagnons de Jésus. Heureusement pour eux, ils avaient alors un frère qui était resté longtemps à leur maison de Besançon. Ce modèle des Crispins, voyant la douleur générale, entreprend de la calmer. Son esprit inventif lui fait apercevoir du remède à un malheur qui n’en paraît pas susceptible ; et le digne serviteur apprend à ses maîtres qu’il connaît en Franche-Comté un paysan dont la voix ressemble tellement à celle du défunt, que tout le monde s’y trompait. À ce coup de lumière, l’espérance des pères se ranime : ils conviennent de cacher la mort de l’ingrat qui est parti sans payer son gîte, et de faire venir l’homme que la Providence a mis en état de les servir dans cette importante occasion.
C’était un nommé Denis Euvrard, fermier d’une grange appartenante à M. d’Ancier lui-même, et située au village de Montferrand, près de Besançon. Mais comment le déterminer à entreprendre ce voyage ? Le frère jésuite avait donné l’idée du projet ; on le charge de l’exécution. Le voilà parti pour la Franche-Comté. Il arrive, et va trouver Denis Euvrard. Il ne l’aborde qu’en secret, et commence par le faire jurer de ne rien révéler, même à sa femme, de ce qu’il lui vient apprendre. Alors il lui dit que M. d’Ancier est malade à Rome, et veut faire son testament ; mais qu’ayant auparavant des choses essentielles à lui communiquer, il l’envoie chercher, et promet de le récompenser généreusement. Le fermier ne balance pas : sans parler de son voyage à personne, il se met en route avec le frère, et tous deux se rendent à Rome dans la maison du grand Jésus.
Dès que Denis Euvrard y est entré, deux jésuites viennent à sa rencontre : « Ah, mon pauvre ami ! lui disent-ils avec l’air et le ton de la douleur, vous arrivez trop tard ; M. d’Ancier est mort : c’est une grande perte pour nous et pour vous. Son intention était de vous donner sa grange de Montferrand, et de léguer le reste de ses biens à nos pères de Besançon : mais il n’y faut plus songer » Alors ils le conduisent dans une chambre ; on l’y laisse se reposer ; et il demeure seul, abandonné à ses tristes réflexions. Le lendemain, un des mêmes pères qui l’avaient entretenu la veille revient le voir, et la conversation retombe sur le même sujet. « Mon cher Euvrard, lui dit le jésuite, il me vient une idée. C’était l’intention de M. d’Ancier de faire son testament : il voulait vous donner sa grange de Montferrand, et nous laisser le surplus de ce qu’il possédait. Vous avouerez qu’il était maître de ses biens ; il pouvait en disposer comme il le jugeait convenable : ainsi l’on peut regarder ces biens comme nous étant déjà donnés devant Dieu. Il ne manque donc que la formalité du testament ; mais c’est un petit défaut de forme qu’il est possible de réparer. Je me suis aperçu que vous avez la voix entièrement semblable à celle de M. d’Ancier : vous pourriez facilement le représenter dans un lit, et dicter un testament conforme à ses intentions. Surtout vous n’oublierez pas de vous donner la grange de Montferrand. »
Le bon fermier se rendit sans peine à l’avis du casuiste. Le père jésuite, que le frère avait parfaitement instruit des biens du défunt, fit faire à Denis Euvrard plusieurs répétitions du rôle qu’il devait jouer. Enfin, lorsque celui-ci parut assez exercé, il fut mis dans un lit ; on manda le notaire ; et deux hommes distingués de la Franche-Comté, l’un conseiller au parlement, l’autre chanoine de la métropole, qui se trouvaient alors Rome, furent invités de la part de Mr. d’Ancier à venir assister à son testament. Il faut observer que, depuis quelque temps, ces deux personnes s’étaient souvent présentées pour voir M. d’Ancier, et qu’on leur avait toujours répondu qu’il n’était pas en état de les recevoir.
Quand le notaire et tous les témoins furent arrivés, le soi-disant moribond, bien enfoncé dans le lit, son bonnet sur les yeux, le visage tourné contre le mur, et ses rideaux à peine entr’ouverts, dit quelques mots à ses deux compatriotes ; puis on s’occupa de l’acte pour lequel on était assemblé.
Après le préambule ordinaire, le testateur révoque tout testament qu’il pourrait avoir fait précédemment, et tout autre qu’il pourrait faire par la suite, à moins qu’il ne commence par ces mots, Ave, Maria, gratia plena. Il élit sa sépulture dans l’église des révérends pères jésuites de Rome, sous le bon plaisir et vouloir du révérend père général. Il donne et lègue une somme de cinquante francs à chacune des pauvres communautés religieuses de Besançon, et une autre somme aussi très modique, avec un tableau, à l’un de ses parents. « Item, continue-t-il, je donne et lègue à Denis Euvrard, mon fermier, ma grange de Montferrand el toutes ses dépendances. » - À ces derniers mots, le jésuite, qui était assis auprès du lit, parut fort étonné. L’acteur ajoutait à son rôle, et ce n’était point ainsi qu’on l’avait fait rép6ter. L’enfant d’Ignace observa donc au testateur que ces dépendances étaient considérables, puisqu’elles comprenaient un moulin, un petit bois, et des cens; mais l’homme qui était dans le lit ne voulut en rien rabattre, et soutint qu’il avait les plus grandes obligations à ce fermier.
Item, je donne et lègue audit Denis Euvrard ma vigne située à la côte des Maçons, et de la contenance de quatre-vingts ouvrées. » - Nouvelle observation de la part .du révérend père ; même réponse de la part du testateur.
Item, je donne et lègue audit Denis Euvrard mille écus à choisir dans mes meilleures constitutions de rente, et tout ce qu’il peut me redevoir de termes arriérés pour son bail de la grange de Montferrand.
Ici le jésuite, outré de dépit, voulut encore faire des remontrances ; mais il n’en eut pas le temps, et la parole lui fut coupée par le malade.
Item, je donne et lègue une somme de cinq cents francs à l’enfant de la nièce dudit Denis Euvrard : sans doute que cet enfant est de mes oeuvres.
Le révérend père était resté sans voix ; mais il étouffait de colère. Enfin le testateur déclara que, « quant au surplus de ses biens, il nommait, instituait ses héritiers seuls et universels pour le tout les pères jésuites de la maison de Besançon, à la charge par eux de bâtir leur église suivant le plan projeté, d’y ériger une chapelle sous l’invocation de saint Antoine et de saint François, ses bons patrons, et de célébrer dans ladite chapelle une messe quotidienne pour le repos de son âme. »
Tel est ce testament singulier qui a servi de modèle à celui de Crispin, et qui n’est certainement pas moins plaisant. Mais M. d’Ancier ne fit point comme Géronte, il ne revint pas. Sa mort fut annoncée le lendemain ; on publia le testament à l’officialité de Besançon ; et les jésuites furent mis en possession de cet héritage.
Quelques années après, Denis Euvrard se trouva véritablement dans l’état qu’il avait si bien joué à Rome. Voyant qu’il touchait à la fin de sa vie, il sentit des remords, et fit à son curé l’aveu de tout ce qui s’était passé. Celui-ci, qui n’avait point étudié la morale dans les casuistes de la Société de Jésus, représenta au moribond l’énormité de son crime. Ce pasteur éclairé lui dit que, devant un notaire, assisté du juge du lieu et de plusieurs témoins, il fallait déclarer dans le plus grand détail la manoeuvre à laquelle il s’était prêté, et faire en même temps aux héritiers de M. d’Ancier un abandon, non seulement des biens qu’il s’était donnés, mais encore de tout ce qu’il possédait. La déclaration et l’abandon furent faits dans toutes les formes, et suivis de la mort de Denis Euvrard.
Dès que les héritiers naturels de M. d’Ancier eurent en main des pièces si fortes, ils se pourvurent contre le testament. Ils gagnèrent d’abord à Besançon, dans le premier degré de juridiction. On en appela au parlement de Dôle ; ils gagnèrent encore. Une dernière ressource restait à la Société, et le procès fut porté au conseil suprême de Bruxelles (car la Franche-Comté, soumise à l’Espagne, dépendait alors du gouvernement de Flandre). Dans ce dernier tribunal le crédit et les intrigues des jésuites prévalurent enfin ; les deux premiers jugements furent cassés ; les pères furent maintenus dans la possession des biens dont ils jouissaient, et on lit encore sur le frontispice de leur église, possédée à présent par le collège de Besançon : Ex munificentia domini d’Ancier.
On ne peut douter que Regnard, qui voyagea beaucoup dans sa jeunesse, n’ait eu connaissance de cette anecdote. Il en fut vraisemblablement instruit à Bruxelles, où il alla en 1681, c’est-à-dire dans un temps où l’on devait y conserver encore la mémoire de ce singulier procès, puisqu’il avait eu pour témoins tous ceux des habitants de cette ville qui se trouvaient alors âgés de cinquante à soixante ans. Quand le poète composa dans la suite sa comédie du Légataire, il se garda bien de citer la source qui lui en avait fourni l’idée ; c’était l’époque de la plus grande puissance des jésuites : il eut donc la prudence de cacher ce que sa pièce leur devait, et ces pères eurent la modestie de ne pas le réclamer.
Il parait cependant que Regnard ne s’attribua point la gloire de l’invention, ou du moins qu’elle lui fut contestée. C’est ce que semble indiquer un passage du Dictionnaire portatif des Théâtres. « On prétend, y est-il dit à l’article du Légataire, qu’un fait véritable a donné l’idée de cette pièce. » Mais ce fait n’était guère connu que dans la Franche-Comté, où il a toujours été de notoriété publique.
PERSONNAGES §
- GÉRONTE, oncle d’Éraste.
- ÉRASTEÉRASTE, amant d’Isabelle.
- MADAME ARGANTE, mère d’Isabelle.
- ISABELLE, fille de Mme Argante.
- LISETTE, servante de Géronte.
- CRISPIN, valet d’Éraste.
- MONSIEUR CLISTOREL, apothicaire.
- MONSIEUR SCRUPULE, notaire.
- MONSIEUR GASPARD, notaire.
- UN LAQUAIS.
ACTE I §
SCÈNE I. Lisette, Crispin. §
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
SCÈNE II. Éraste, Lisette, Crispin. §
CRISPIN.
ÉRASTE.
LISETTE.
ÉRASTE.
LISETTE.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
ÉRASTE.
LISETTE.
ÉRASTE.
LISETTE.
ÉRASTE.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
SCÈNE III. Géronte, Éraste, Lisette, un Laquais. §
GÉRONTE.
ÉRASTE.
SCÈNE IV. Géronte, Éraste, Lisette. §
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE, l’embrassant.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
SCÈNE V. Géronte, Éraste, Lisette, un Laquais. §
GÉRONTE.
UN LAQUAIS.
ÉRASTE.
SCÈNE VI. Géronte, Lisette, le Laquais. §
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
SCÈNE VII. Mme Argante, Isabelle, Géronte, Éraste, Lisette, le Laquais. §
MADAME ARGANTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
LISETTE, à part.
GÉRONTE.
MADAME ARGANTE.
GÉRONTE.
ISABELLE.
MADAME ARGANTE.
ISABELLE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
LISETTE, à part.
LISETTE.
GÉRONTE, à madame Argante et à Isabelle.
LISETTE.
ÉRASTE.
ISABELLE.
ÉRASTE.
ISABELLE.
MADAME ARGANTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE, bas, à Lisette.
LISETTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
MADAME ARGANTE.
GÉRONTE.
SCÈNE VIII. Mme Argante, Isabelle, Éraste, Lisette. §
LISETTE, à Isabelle.
MADAME ARGANTE.
GÉRONTE.
SCÈNE IX. §
LISETTE, seule.
ACTE II §
SCÈNE I. Mme Argante, Isabelle, Éraste. §
MADAME ARGANTE.
ÉRASTE.
MADAME ARGANTE.
ÉRASTE.
MADAME ARGANTE.
ÉRASTE, à Isabelle.
ISABELLE.
ÉRASTE.
MADAME ARGANTE.
ÉRASTE.
MADAME ARGANTE.
ISABELLE.
ÉRASTE.
SCÈNE II. Lisette, Mme Argante, Isabelle, Éraste. §
ÉRASTE, à Lisette.
LISETTE.
MADAME ARGANTE, à Eraste.
ÉRASTE.
SCÈNE III. Éraste, Lisette. §
LISETTE.
ÉRASTE.
LISETTE.
SCÈNE IV. Géronte, Éraste, Lisette, le Laquais. §
GÉRONTE.
ÉRASTE.
LISETTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
15GÉRONTE.
LISETTE, à part.
SCÈNE V. Un Laquais de Madame Argante, Géronte, Éraste, Lisette, le Laquais de Géronte. §
LE LAQUAIS de Madame Argante.
GÉRONTE, prenant le billet.
LISETTE.
Depuis notre entrevue, monsieur, j’ai fait réflexion sur le mariage proposé, et je trouve qu’il ne convient ni à l’un ni à l’autre ; ainsi vous trouverez bon, s’il vous plaît, qu’en vous rendant votre parole, je retire la mienne, et que je sois votre très humble et très obéissante servante,
ARGANTE.
ISABELLE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE, en laquais de madame Argante.
SCÈNE VI. Géronte, Éraste, Lisette, le Laquais de Géronte. §
GÉRONTE.
LISETTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
SCÈNE VII. §
LISETTE, seule.
SCÈNE VIII. Crispin, Lisette. §
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
SCÈNE IX. Géronte, Éraste, Lisette. §
GÉRONTE, tenant une lettre.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
SCÈNE X. Géronte, Lisette. §
GÉRONTE.
LISETTE.
SCÈNE XI. Monsieur Clistorel, Géronte, Lisette. §
LISETTE.
GÉRONTE, à Clistorel.
CLISTOREL, fâché.
GÉRONTE.
CLISTOREL.
GÉRONTE.
CLISTOREL.
GÉRONTE.
CLISTOREL.
GÉRONTE.
CLISTOREL.
GÉRONTE.
CLISTOREL.
GÉRONTE.
CLISTOREL.
LISETTE.
CLISTOREL.
GÉRONTE.
CLISTOREL.
LISETTE.
CLISTOREL.
Virgo libidinosa senem jugulat.
LISETTE.
CLISTOREL.
LISETTE.
CLISTOREL.
GÉRONTE.
CLISTOREL.
LISETTE.
CLISTOREL.
GÉRONTE.
CLISTOREL.
GÉRONTE.
CLISTOREL.
GÉRONTE.
CLISTOREL.
25GÉRONTE.
GÉRONTE.
CLISTOREL.
28GÉRONTE.
CLISTOREL.
LISETTE.
CLISTOREL.
LISETTE.
CLISTOREL.
LISETTE.
CLISTOREL.
SCÈNE XII. Géronte, Lisette. §
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE, bas, à part.
ACTE III §
SCÈNE I. Géronte, Lisette. §
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
SCÈNE II. Crispin, en gentilhomme campagnard, Géronte, Lisette. §
CRISPIN, dehors, heurtant.
LISETTE.
CRISPIN, bas, à Lisette.
LISETTE.
CRISPIN, lui secouant le bras.
GÉRONTE.
CRISPIN.
GÉRONTE.
CRISPIN.
GÉRONTE.
LISETTE.
CRISPIN.
GÉRONTE.
CRISPIN.
GÉRONTE.
CRISPIN.
32LISETTE, bas, à Géronte.
GÉRONTE, bas, à Lisette.
CRISPIN.
GÉRONTE.
CRISPIN.
GÉRONTE.
CRISPIN.
LISETTE.
GÉRONTE, bas.
CRISPIN.
GÉRONTE, à part.
LISETTE, bas, à Géronte.
GÉRONTE.
CRISPIN.
GÉRONTE.
CRISPIN.
SCÈNE III. Géronte, Lisette. §
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
SCÈNE IV. Éraste, Géronte, Lisette. §
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
SCÈNE V. Le Laquais, Géronte, Éraste, Lisette. §
LE LAQUAIS.
GÉRONTE.
LE LAQUAIS.
GÉRONTE.
LISETTE.
SCÈNE VI. Géronte, Éraste, Lisette. §
LISETTE, à Géronte.
SCÈNE VII. Crispin en veuve, un petit dragon lui portant la queue, Géronte, Éraste, Lisette, Le Laquais de Géronte. §
CRISPIN fait des révérences au Laquais de Géronte qui lui ouvre la porte. Le petit dragon sort.
LISETTE, bas, à Éraste.
ÉRASTE, bas, à Lisette.
GÉRONTE, à Éraste.
CRISPIN, au Laquais de Géronte.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
SCÈNE VIII. Géronte, Crispin, en veuve, Éraste, Lisette. §
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
GÉRONTE, à Crispin.
CRISPIN.
LISETTE.
GÉRONTE, à Crispin.
CRISPIN.
LISETTE.
ÉRASTE.
LISETTE.
GÉRONTE, à Crispin.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
GÉRONTE.
CRISPIN.
GÉRONTE, à part.
CRISPIN.
LISETTE.
GÉRONTE.
CRISPIN.
GÉRONTE.
LISETTE.
CRISPIN.
GÉRONTE, se levant.
CRISPIN.
GÉRONTE.
CRISPIN.
LISETTE.
LISETTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
LISETTE, à Crispin.
SCÈNE IX. Éraste, Crispin. §
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
SCÈNE X. Éraste, Crispin, Lisette. §
LISETTE.
ÉRASTE.
CRISPIN.
LISETTE.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
LISETTE.
ÉRASTE.
LISETTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
ACTE IV §
SCÈNE I. Éraste, Crispin. §
ÉRASTE, tenant le portefeuille de Géronte.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN, voulant prendre les billets.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
SCÈNE II. Lisette, Éraste, Crispin. §
LISETTE, à Eraste.
ÉRASTE.
LISETTE.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
LISETTE.
ÉRASTE, arrêtant Lisette.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
ÉRASTE.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
SCÈNE III. Éraste, Crispin. §
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
SCÈNE IV. Lisette, apportant les hardes de Géronte, Éraste, Crispin. §
LISETTE, jetant le paquet.
CRISPIN, se déshabillant.
LISETTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
SCÈNE V. Éraste, Crispin. §
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN, se jetant brusquement sur un fauteuil.
ÉRASTE.
SCÈNE VI. Lisette, Monsieur Scrupule, Monsieur Gaspard, Éraste, Crispin. §
LISETTE, aux Notaires.
CRISPIN, aux Notaires.
MONSIEUR SCRUPULE.
CRISPIN.
MONSIEUR GASPARD.
LISETTE.
ÉRASTE.
CRISPIN.
MONSIEUR SCRUPULE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
MONSIEUR SCRUPULE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
LISETTE, à part.
MONSIEUR GASPARD.
CRISPIN.
ÉRASTE, affectant de pleurer.
CRISPIN.
LISETTE, affectant de la douleur.
ÉRASTE, de même.
CRISPIN.
LISETTE, de même.
CRISPIN.
LISETTE, tombant comme évanouie.
CRISPIN.
LISETTE, affectant de pleurer.
CRISPIN.
LISETTE, de même.
ÉRASTE, à part.
LISETTE, de même.
CRISPIN.
LISETTE, à Crispin.
ÉRASTE, bas.
CRISPIN.
ÉRASTE, bas.
CRISPIN.
ÉRASTE, bas.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE, à part.
CRISPIN.
ÉRASTE, à part.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
LISETTE, bas, à Éraste.
ÉRASTE, bas, à Lisette.
CRISPIN.
ÉRASTE, bas.
MONSIEUR SCRUPULE, à Crispin.
CRISPIN.
ÉRASTE, à part.
MONSIEUR GASPARD.
CRISPIN.
MONSIEUR GASPARD, écrivant.
CRISPIN.
MONSIEUR SCRUPULE, à Crispin.
CRISPIN, à Monsieur Scrupule.
MONSIEUR SCRUPULE.
ÉRASTE.
MONSIEUR GASPARD.
CRISPIN.
SCÈNE VII. Éraste, Crispin. §
CRISPIN, remettant en place la table et les chaises.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
47ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
SCÈNE VIII. Lisette, Éraste, Crispin. §
LISETTE, se jetant dans le fauteuil.
ÉRASTE, à Lisette.
LISETTE.
CRISPIN, à Lisette.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE, se levant brusquement.
CRISPIN.
LISETTE.
ÉRASTE.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
LISETTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
SCÈNE IX. Crispin, Lisette. §
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN.
ACTE V §
SCÈNE I. Mme Argante, Isabelle, Éraste. §
MADAME ARGANTE, à Éraste.
ÉRASTE.
ISABELLE, à Éraste.
ÉRASTE.
MADAME ARGANTE.
ÉRASTE.
MADAME ARGANTE.
ÉRASTE.
ISABELLE.
ÉRASTE.
ISABELLE.
ÉRASTE.
SCÈNE II. Crispin, Mme Argante, Isabelle, Éraste. §
ÉRASTE.
CRISPIN.
ÉRASTE.
SCÈNE III. §
CRISPIN, seul.
SCÈNE IV. Géronte, Crispin, Lisette. §
GÉRONTE, appuyé sur Lisette.
LISETTE.
CRISPIN.
GÉRONTE.
CRISPIN.
GÉRONTE.
CRISPIN.
GÉRONTE.
CRISPIN.
GÉRONTE.
CRISPIN.
SCÈNE V. Géronte, Lisette. §
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
SCÈNE VI. Éraste, Géronte, Crispin, Lisette. §
CRISPIN, à Éraste.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
CRISPIN.
LISETTE.
SCÈNE VII. Monsieur Scrupule, Géronte, Éraste, Lisette, Crispin. §
LISETTE, bas, à Crispin.
GÉRONTE.
CRISPIN, à part.
GÉRONTE.
MONSIEUR SCRUPULE.
GÉRONTE.
MONSIEUR SCRUPULE.
GÉRONTE.
MONSIEUR SCRUPULE.
GÉRONTE.
MONSIEUR SCRUPULE.
LISETTE, bas.
CRISPIN, bas.
GÉRONTE.
MONSIEUR SCRUPULE.
ÉRASTE, bas.
LISETTE, bas.
CRISPIN, bas.
GÉRONTE.
MONSIEUR SCRUPULE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
CRISPIN, à Géronte.
GÉRONTE.
CRISPIN.
MONSIEUR SCRUPULE, à Géronte.
GÉRONTE.
CRISPIN.
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
CRISPIN.
GÉRONTE.
CRISPIN.
GÉRONTE.
CRISPIN.
GÉRONTE.
LISETTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
CRISPIN, à part.
MONSIEUR SCRUPULE.
CRISPIN.
LISETTE.
GÉRONTE.
MONSIEUR SCRUPULE, continuant de lire.
CRISPIN.
LISETTE.
MONSIEUR SCRUPULE.
CRISPIN.
LISETTE.
MONSIEUR SCRUPULE.
GÉRONTE.
LISETTE.
CRISPIN.
MONSIEUR SCRUPULE, lisant.
GÉRONTE.
MONSIEUR SCRUPULE.
GÉRONTE.
CRISPIN, à Géronte.
GÉRONTE.
CRISPIN.
MONSIEUR SCRUPULE, lisant.
ÉRASTE.
MONSIEUR SCRUPULE, lisant.
GÉRONTE.
CRISPIN, à Géronte.
GÉRONTE.
MONSIEUR SCRUPULE, lisant.
LISETTE.
MONSIEUR SCRUPULE, lisant.
CRISPIN, à Géronte.
LISETTE, embrassant Géronte.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE.
MONSIEUR SCRUPULE.
CRISPIN, à part.
MONSIEUR SCRUPULE.
GÉRONTE, regardant Crispin.
MONSIEUR SCRUPULE, lisant.
GÉRONTE.
MONSIEUR SCRUPULE, lisant.
CRISPIN, se prosternant aux pieds de Géronte.
GÉRONTE.
MONSIEUR SCRUPULE.
GÉRONTE.
CRISPIN, toujours à genoux.
GÉRONTE.
ÉRASTE, à part.
GÉRONTE? à Éraste.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
CRISPIN.
GÉRONTE.
SCÈNE VIII. Mme Argante, Isabelle, Géronte, Éraste, Lisette, Crispin, Le Notaire. §
ISABELLE, à Géronte.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
LISETTE.
GÉRONTE, à Crispin.
CRISPIN.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
GÉRONTE.
ÉRASTE.
MADAME ARGANTE.
GÉRONTE.
ISABELLE.
LISETTE, prenant le portefeuille plus tôt que Géronte.
GÉRONTE.
ÉRASTE, se jetant à genoux.
LISETTE, à genoux.
CRISPIN, à genoux.
GÉRONTE.
ISABELLE.
GÉRONTE.
LISETTE.
ÉRASTE, à Géronte.
GÉRONTE.
SCÈNE IX. Crispin, Lisette. §
CRISPIN.
LISETTE.
CRISPIN, au parterre.