Par Messieurs Dominique &
Romagnesi, Comédiens italiens
ordinaires du Roi.
Représentée pour la première fois par les
Comédiens italiens ordinaires du Roi
Introduction §
Repris en 1728, Bellérophon rencontre encore auprès du public du XVIIIe siècle un succès remarquable comme en témoigne la parodie qu’en font à cette époque les infatigables Dominique et Romagnesi, comédiens italiens ordinaires de Louis XV. « Infatigables » en effet, parce qu’il nous est parvenu quatre volumes de ces Parodies du nouveau Théâtre Italien dans lesquelles les deux compères passent en revue sans aucune pitié toutes les grandes tragédies lyriques de Lully et Rameau. Loin d’être le signe de la médiocrité d’une œuvre, la parodie est au contraire la preuve évidente de son succès et de sa popularité, elle est même « emblématique de l’extraordinaire engouement du siècle des Lumières pour le théâtre »1 : comme Euripide avec La Paix d’Aristophane, Thomas Corneille eut donc l’honneur de voir sa pièce parodiée. Il s’agit d’une succession de dix-sept scènes qui suit scrupuleusement le modèle cornélien tant dans l’évolution de l’intrigue que dans le contenu des dialogues : entrecoupée de chansons à la mode dont les paroles s’adaptent à merveille à la situation, l’œuvre se déroule avec une frénésie et une vitalité qui témoignent de la qualité du travail des deux parodistes.
Sans être toujours très subtile, la pièce de Dominique et Romagnesi sait néanmoins exploiter au maximum le potentiel de comique que renferme l’œuvre de Corneille – comme tout livret de tragédie lyrique d’ailleurs. C. Guyon-Lecoq souligne parfaitement combien sont ambivalents les exploits représentés sur la scène du Palais-Royal : héroïques dans l’optique du drame, ceux-ci peuvent vite devenir extrêmement comiques et ridicules au niveau de la représentation si une machinerie ou une volerie se révèle défectueuse. Ainsi le combat avec la Chimère se transforme-t-il bientôt en une sorte de jeu de cirque dont l’intérêt principal est la chute hypothétique du héros : « Tombera ? Tombera pas ? »2, telle est en fait la question principale que se pose le public et qui provoque son émerveillement lorsque le combat est glorieusement mené à son terme. C’est d’ailleurs le même public qui allait applaudir les tragédies lyriques et rire à leur parodie : loin d’être un paradoxe, il s’agissait là d’une nécessité puisque seul un spectateur connaissant parfaitement l’ouvrage original était apte à savourer les nombreuses allusions et références. Il se créé ainsi un rapport de « dépendance » entre les deux œuvres, puisqu’il faut que la parodie soit produite avant « que l’original ne soit retiré de l’affiche pour que le public puisse assister alternativement aux deux spectacles »3 – comparaison qui profite à terme tant à la tragédie qu’à sa parodie…
Il est assez difficile pour nous d’imaginer à quoi pouvait ressembler ce genre d’ouvrage et sa représentation ; mais pour peu que l’on se tourne vers le cinéma, on constate rapidement que de nombreux films proposent des exemples similaires, ou du moins comparables, en usant des mêmes effets et des mêmes techniques. Arlequin Bellerophon est ainsi au Bellerophon de Thomas Corneille ce que le Sacré Graal des Monty Python est à la légende arthurienne : un jeu de références et de déviations loufoques et inattendues de l’œuvre originale qui suppose à la fois une bonne connaissance de l’œuvre et un certain recul critique vis-à-vis de celle-ci. Mais la parodie proprement dite s’enrichie dans la pièce de Dominique et Romagnesi de chansons populaires à l’époque qui ponctuent l’action et en soulignent les grandes étapes, à l’image par exemple de On connaît la chanson d’Alain Resnais qui utilise également les chansons françaises des années quatre-vingts comme un agrément mais aussi pour le décalage qu’elles créent dans le déroulement de l’intrigue… On peut enfin se faire une idée de l’ambiance dans laquelle était représentée ce genre de spectacle grâce à un épisode de l’Amadeus de Milos Forman où Mozart assiste lui-même à une parodie de son Don Giovanni donné par Emanuel Schikaneder, le futur librettiste de La Flûte enchantée, au Théâtre Populaire de Vienne. Loin de la rigueur des représentations théâtrales actuelles, le spectacle joue en grande partie sur le rapport qu’il entretient avec la salle. Entre rire et émerveillement, ce genre de représentations marque la quintessence du théâtre en tant que spectacle : tout en se moquant délibérément des invraisemblances des intrigues romanesques, la parodie y a recours pour la dimension spectaculaire qu’elles confèrent à l’action.
Nous n’avons donc pas pu résister au plaisir de reproduire l’intégralité de cet Arlequin Bellérophon : loin d’être inutile ou rébarbative, sa lecture nous semble au contraire précieuse puisqu’elle révèle, par ses excès mêmes, les défauts et les faiblesses de l’œuvre originale. Le lecteur pourra en outre relever et se délecter à loisir des nombreuses références qui sont parsemées tout au long du texte. Il s’agit donc d’éclairer de façon originale la perception que le public pouvait avoir de Bellérophon, loin des comptes-rendus savants des chroniqueurs de l’époque, plus préoccupés des enjeux esthétiques et politiques que de la réelle valeur de l’œuvre…
ARLEQUIN
BELLEROPHON
PARODIE. §
[ACTEURS] §
- STENOBÉE
- PHILONOÉ
- LE ROI
- BELLEROPHON
- AMISODAR
- LE SACRIFICATEUR
- DES MINISTRES
- LA PYTHIE
- APOLLON
- UN POETE
- SORCIERS
- CHŒUR de Peuple
- DEUX AMAZONES
ARLEQUIN
BELLEROPHON §
SCENE PREMIERE §
Philonoé
Air 85. Le plaisir passe la peine.
II. Amazone
Palsanbleu ! la Princesse a raison, elle parle en connoisseuse.
Premiere Amazone.
Air 86. Digue, diguedon.
Philonoé
Premiere Amazone
Philonoé
Nous avons été bien traversés ; mais grace au Ciel, nous touchons au moment d’être heureux.
Première Amazone
Air 77. Quand je tiens de ce jus d’octobre.
Philonoé
L’aimable petit homme que Bellérophon ! N’ai-je pas raison, Mesdames les Amazones ? Il est si brave.
Premiere Amazone
Têtebleu ! c’est un grivois des plus déterminés : quel abbateur de quilles !
II. Amazone
J’ai bien vû des hommes de ma vie, mais jamais un comme lui.
Premiere Amazone
Il faut assurément qu’il ait une rude force, puisqu’il nous a vaincuës ; jugez ce que doit être une femme armée de-pied-en-cap, lorsqu’elle est si redoutable en pete-en-l’air.
Philonoé
Je crois, Mesdames, qu’il seroit à propos que vous chantassiez sa gloire.
Premiere Amazone
Cela seroit nouveau, des captifs chanter la gloire de leur vainqueur.
II. Amazone
Fi donc, cela ne feroit pas à sa place.
Philonoé
Pardonnez-moi, il faut bien que des femmes s’amusent.
Premiere Amazone
Allons donc, chantons ses exploits pour la rareté du fait.
Air 87. Menuet du Grandval.
II. Amazone
Voilà ce qui s’appelle une gasconade Lyrique.
SCENE II §
Bellerophon
Ah vous voilà, Princesse ? que je suis content !
Air I. Zon, zon.
Philonoé
Oh ! je vous en réponds.
Air 88. Pour la Baronne.
Bellérophon
Air 42. Tu croyois en aimant Colette.
Philonoé
Tous deux
Air 66. Il faut que je file, file.
Philonoé
Adieu mon petit bonhomme, aimez-moi toujours, & vous ne vous en repentirez pas.
Bellérophon
Où allez-vous donc, ma poulette ? quoi vous m’abandonnez dans le moment le plus tendre ? cela n’est pas bien, vous trichez.
Philonoé
Mon devoir m’appelle auprès de mon pere ; voici la Reine qui vient, je vous laisse avec elle.
Bellérophon
Que diable vient-elle faire ici ? je m’en vais lui dire que je n’y suis pas.
SCENE III §
Stenobée
Air 35. Le fameux Diogenes.
Bellérophon
Je suis sincère, comme vous voyez. Que me demandez-vous ? vous m’avez fait bannir d’Argos, & vous venez me relancer jusqu’en ce lieu : de grace, laissez-moi en repos.
Stenobée
Air 89. La ceinture.
Bellérophon
Que veut dire ce jeu de mots-là ? le Diable m’emporte si j’y entends rien.
Air 23. Laire la, laire lanlaire.
Stenobée
Je t’avouërai, mon cher Bellérophon, qu’une extrême pudeur m’empêcha d’écouter ma tendresse.
Bellérophon
Têtebleu, le tems vous a bien aguerrie ! vous avez secoué le joug des préjugés, à ce que je vois ? allons, allons, songez qu’il ne convient pas à une Dame de faire les avances, adieu.
Stenobée
Quoi, tu me quittes !
Bellérophon
Oh ! si vous ne me laissez, j’appellerai du monde à mon secours.
Stenobée
Arrête, cruel.
Bellérophon en s’en allant.
Air 269.
Vous y perdez vos pas, Nicolas.
SCENE IV §
Stenobée seule
Air 29. Je ne suis né ni Roi ni Reine.
Mais voici Amisodar qui vient fort à propos.
SCENE V §
Stenobée
Air 310. Janeton m’aimez-vous ?
Amisodar
Stenobée
Amisodar
Stenobée
Amisodar
Air 306. Vous avez en moi ce qui s’appelle.
Stenobée
Air 11. Robin Turelure.
Air 90. Réjouissez-vous, bons François.
Amisodar
Air 5. Les Trembleurs.
Stenobée
Non, non, point de Tonnerre, le Monstre me divertira davantage.
Amisodar
Que dites-vous, Madame ?
Air 91. C’est le bout du bras.
Stenobée
Amisodar
SCENE VI §
Amisodar
Que ce Jardin se change en un Sabat affreux.
Amisodar
Air 92. Quel plaisir d’aimer sans contrainte.
SCENE VII §
Sorciers, & Sorcieres
Parle, nous voilà prêts, tout nous sera possible.
Amisodar
Allons mes enfans, il s’agit d’un coup de maître : il faut faire sortir des enfers un monstre qui fasse ici le Diable à quatre.
Chœur de Sorciers
Air 93. Ramplan.
Amisodar
Poursuivez mes amis, cela va à merveilles. Il faut avoüer que voilà un beau spectacle !
Air 28. Je reviendrai demain au soir.
Amisodar
Que les peuples de cette contrée éprouvent nos fureurs, quoiqu’ils ne nous ayent rien fait.
Chœurs de Sorciers
Air 94. Passant sur le Pont-Neuf.
Amisodar
Air 38. Nanon dormoit.
Voilà ce qui s’appelle trois monstres bien complets : quel ravage cela va faire ! Messieurs, si vous dansiez pour vous rejoüir d’avoir fait une si belle besogne… Mais non, il me vient une meilleure pensée ; attendez.
Air 95. Les Feüillantines.
Air 34. Mon Pere je viens devant vous.
Un Sorcier
Amisodar
Ah ! vous faites tort au mérite des ces Messieurs, chacun vaut son prix ; mais ce sera bien autre chose quand ils seront réünis : virtus unita fortior.
Air 29. Je ne suis né ni Roi ni Prince.
SCENE VIII §
Le Roy
Air 96. Trois voleurs insolens.
Stenobée
Voilà ce que c’est que de donner asyle à des coupables, ils nous attirent toûjours quelque malheur; mais après tout, Seigneur, vous devez vous rassurer.
Le Roy
Comment me rassurer lorsque cet animal furieux fait ici tant de ravages ?
Stenobée
Air 61. Lanturlu.
SCENE IX §
Bellérophon
Ah ! Ah ! Vous voilà beau-père, vous allez apparemment consulter l’Oracle d’Apollon.
Le Roy
Air 26. Joconde.
Bellérophon
Ma foi il ne peut pas vous rendre de grands services; mais laissez-moi faire, je vais combattre le Monstre, moi.
Le Roy
Que dites-vous là ? vous n’y pensez pas.
Bellérophon
Pardonnez-moi.
Air 10. La serrure.
Le Roy
Sçavez-vous bien, Seigneur Bellerophon, que ce Monstre-là en vaut trois pour le moins ?
Bellérophon
Malepeste ! trois contre un, la partie n’est point égale; de quoi s’avise cet animal d’être triple ? mais n’importe, je veux en essayer.
Air 90. Réjoüissez-vous bons François.
SCENE X §
Philonoé
Air 14. Or écoutez petits & grands.
Le Roy
Philonoé
Air 47. Ma raison s’en va bon train.
Bellérophon
Le Roy
Le Temple s’ouvre, entrons.
SCENE XI §
Chœur de Peuple
Air 97. Ah ! Madame Anroux.
Le Sacrificateur devant un petit Autel où l’on allume le Feu Sacré.
Air 19. Quand on a prononcé ce malheureux oüi.
Où est l’animal ?
Bellérophon
Le voilà.
Bellérophon
Comment donc, c’est du Bourgogne ! Monsieur le Sacrificateur, ne versez pas tout s’il vous plaît, gardez-en pour moi.
Le Sacrificateur
Air 98. Au son de cet instrument.
Bellérophon à part
Le Sacrificateur
Bellérophon
Le Sacrificateur
Cela va bien, mes enfans, ah ! le beau cœur.
Bellérophon
Il sera bien meilleur sur le gril.
Le Sacrificateur
Peuples, réjoüissez-vous, & dansez autour du feu.
Bellérophon
Oui, oui, c’est bien dit, je vais mener le branle.
Air 99. Et lon lan la ma tourelourirete.
Le Sacrificateur
Grand Apollon nous n’attendons plus que votre réponse.
La Pythie paroit
Air 15. Pierre Bagnolet.
Phœbus va parler, que le Théatre s’obscurcisse, & représente la nuit.
Bellérophon
Air 100. Quand la Bergere vient des Champs.
Apollon
Air 33. Flon, flon.
Le Roy
Air 1. Zon, zon, zon.
Bellérophon
Philonoé
Hélas ! c’est moi : c’est le nom que je portois étant petite fille.
Bellérophon
C’est bien le Diable ! morbleu voilà un Oracle qui me chifonne malheur.
Air 101. Rossignolet du vert boccage.
Philonoé
Bellérophon
Voilà, je vous l’avouë, un fort vilain contretems ; nous étions justement formés l’un pour l’autre, & nous aurions fait le plus joli couple du monde. Mais ma mignonne, croyez-moi, malgré tout cela…
Philonoé
Non, mon fils, n’y pensons plus.
Bellérophon
Comment n’y pensons plus ? cela vous est bien aisé à dire.
Philonoé
Il le faut bien, puisque l’Oracle s’oppose à notre hymen.
Bellérophon
Qu’est-ce que cela fait ? c’est peut-être un bien pour nous que de ne nous pas marier, nous nous en aimerons plus lomgtems.
Air 102. Car mon cœur n’est point partagé.
Tous deux
SCENE XII §
Les voix crient derriere le Théatre
Garre le Monstre, fuyons, fuyons.
Une Petite Fille
Air 4. Voici les Dragons.
SCENE XIII §
Bellérophon en fuyant
Ah ! nous sommes perdus ! le Monstre s’avance, quelle fumée, s’il me rencontre je suis gobé… mais cependant laisserai-je périr la Princesse ? cela ne seroit pas honnête… Allons Bellerophon animo, courage… courage ? c’est bien dit, mais tout franc, je n’en ai guere… il faut pourtant faire comme si j’en avois, car c’est ici le plus interessant de la piece : après tout, sans ma petite Fanchon que m’importe de vivre ?
Air 15. Pierre Bagnolet.
SCENE XIV §
Le poete
Qu’est-ce, Seigneur Bellerophon, vous me paroissez bien embarassé ? vous attendez sans doute Pallas pour vous tirer d’affaire ? car il faut toûjours que le merveilleux s’en mêle point du tout, c’est moi qui vais faire ce miracle-là.
Bellérophon
Air 103. Margot sur la brune.
Le Poete
Bellérophon
Quoi ! c’est avec les Tragédies que vous prétendez tuer la Chimere ? il est vrai qu’Attalie lui a donné une terrible entorce.
Le Poete
Air 104. Tiquetaque & lon lan la.
Bellérophon
Et s’il trébuche, où en serai-je ? car on lui a diablement gâté la bouche… mais a propos de Pegaze, est-ce que vous en pouvez disposer ?
Le Poete
Air 89. La Ceinture.
Bellérophon
Le Poete
Venez-vous, dis-je, suivez-moi, & ne craignez rien ; montez hardiment ce superbe Cheval.
Bellérophon
Oüi : mais je n’ai point de bottes, prétez-moi donc des guétres… en conscience puis-je me fier à vous ?
Le Poete
Belle demande ! montez sur le Pegaze & soyez sûr de la victoire.
Bellérophon
Air 33. Flon flon
Chœur du Peuple.
Air 270.
Deux personnes du Peuple
Air 59. M. Lapalisse est mort.
SCENE XV §
Le Roy
Voilà bien des nouvelles, ma fille. Cet Oracle qui t’a tant fait pleurer est enfin éclairci ; Bellerophon est ce fils de Neptune qui t’étoit destiné ; ce Dieu nous l’a dit lui-même.
Philonoé
Mais, mon Pere, en verité je n’y comprends rien, comment cela s’est-il donc fait ?
Le Roy
Je vais te l’expliquer.
Air 26. Joconde.
SCENE XVI §
Le Roy
Mais voici Stenobée : vous venez apparemment, Madame, partager la joie publique ; sçavez-vous bien que Bellerophon est fils de Neptune, & qu’il a tué le Monstre ?
Stenobée
Je ne sçais que trop.
Le Roy
Ah ! Cela vous fâche, parce que vous n’êtes pas des amis de Bellerophon.
Stenobée
Air 105. Trop d’Amour enfin.
Air 106. Depuis que j’ai vû Nanette.
Le Roy
Ah le coquin ! Gardes qu’on le saisisse.
Air 65. Va t’en voir s’ils viennent.
Stenobée
Le Roy
Stenobée
Air 107. Charmante Gabrielle.
Philonoé
Air 108. N’y a pas d’mal à ça.
Le Roy
Mais voici Bellerophon : ces Trompettes & ces Timballes nous l’annoncent.
SCENE DERNIERE §
Le Roy
Ah ! Seigneur, que ne vous devons-nous pas ?
Bellerophon
Ouf ! voilà un combat qui m’a bien donné de la peine. Vous sçavez sans doute que je suis le fils de Neptune ? il est inutile que Pallas vienne vous l’apprendre.
Philonoé
Quel bonheur ! mon cher Bellerophon.
Le Roy
Air 62. Mariez, mariez, mariez-moi.
Bellérophon
Philonoé
Bellérophon
FIN