M. DCC. XXXIX.
[De SAINT-PRIEST] , Mise en Musique par M. J. ARQUIER.
À LONDRES.
ACTEURS §
- HORTENSE, jeune bergère.
- DAPHNIS, jeune berger.
- BOBIELLE, vieille femme.
- ALAIN, riche Paysan.
PASTORALE EN UN ACTE. §
SCÈNE PREMIÈRE. §
DAPHNIS, seul.
SCÈNE II. Daphnis, Bobielle. §
BOBIELLE.
Bonjour, beau Daphnis.
DAPHNIS.
Ah la bonne mère ! Que j’ai de plaisir à vous voir ; vous avez eu tant de bonté pour moi depuis mon enfance, vous prendrez part à mon chagrin.
BOBIELLE.
Qu’est-ce donc ?... Quoi, du chagrin... À ton âge ?... Qui l’aurait crû ?... Conte moi vite cela.
DAPHNIS.
Comment n’en aurai-je pas, Bobielle ; j’adore un objet charmant... Je ne suis occupé que du désir de lui plaire, et je ne suis point aimé !
BOBIELLE.
Je ne puis me persuader cela... Tu es beau, jeune, bien fait, amoureux ; va, j’ai une expérience de soixante et dix ans ; et après avoir tant vu qu’il suffit d’une seule de ces choses pour tourner la tête d’une femme, juge si je croirai qu’un coeur résiste à qui réunit tout.
DAPHNIS.
Ah ! Je suis bien sûr de mon infortune... La bergère que j’aime...
BOBIELLE.
Achève...
DAPHNIS.
M’a condamné au silence le plus rigoureux...
BOBIELLE.
Tu as donc parlé ?
DAPHNIS.
Sans doute.
BOBIELLE.
Tant mieux !
DAPHNIS.
Comment tant mieux ?
BOBIELLE.
Eh oui... Je vois que tu n’es encore qu’un enfant... Si ta bergère n’avait pour toi que de l’indifférence, t’eût-elle défendu de lui dire que tu l’aimais ; elle t’écouterait sans peine ; tes aveux même pourraient la divertir... On ne force à se taire que les gens à qui l’on craint de répondre.
DAPHNIS.
Vous me rendez l’espoir...
BOBIELLE.
Eh ! Quelle est cette bergère charmante ?...
DAPHNIS.
Y en a-t-il deux comme Hortense !
BOBIELLE.
Non sans doute, et ton choix est une preuve de ton bon goût... Mais voici Alain ; il est tout essoufflé...
SCÈNE III. Bobielle, Daphnis, Alain. §
ALAIN.
J’ons tant couru.
BOBIELLE.
C’était donc bien pressé ?
ALAIN.
Ventregué comme l’amour vous remue les jambes d’un homme.
BOBIELLE.
Tu es amoureux.
ALAIN.
Je vous en réponds ; mais ai-je tort da ?... J’sis l’plus riche habitant de ce canton, j’pouvons faire la fortune d’une bergère... J’nons que cinquante ans, et c’est le bel âge pour s’ marier...
DAPHNIS.
Oui, mais pour plaire ?...
ALAIN.
Oh ! Je plairai ; j’n’sis pas si bête que j’en ai ben l’air ; tenez j’ons de p’tites manigances toutes gentilles ; j’savons par-ci par-là d’p’tites drôleries qui n’pouvont manquer de réussir.
BOBIELLE.
Tu n’en fais pas souvent usage, n’est-il pas vrai ?
ALAIN.
Non, pardine, j’les gard’ pour l’occasion.
DAPHNIS.
Pourrait-t on savoir le nom de...
ALAIN.
J’ n’en fesons pas mystère, acoutez-moi j’vas vous conter çà.
DAPHNIS à Bobielle.
Il ose aimer Hortense.
BOBIELLE, à Alain.
Mais selon ce que tu dis toi-même, il me semble que tu n’es pas aimé ?
ALAIN.
Non pas tout-à fait, mais cela viendra ; d’abord mamsell’ Hortense m’écoute, all’ rit quand j’lui parle, puis all’ dit qu’all’ ne m’aimera jamais... All’ ment la petite friponne, car j’ suis ben sûr que dans l’fond de son coeur, il y a queuque petit’ chose qui parle pour moi...
DAPHNIS.
Pour toi ?...
ALAIN.
Oui pour moi... Ne crois-tu pas que c’est toi qu’all’ aime ?... J’ sais que tu es mon rival ; mais que m’importe !... J’ai du comptant et tu n’en as pas...
BOBIELLE.
Il a une bien jolie figure !
ALAIN.
V’la une belle avance ; on ne peut, avec une jolie figure donner qu’un plaisir, celui de la faire voir... Au lieu qu’avec des écus, on se les procure tous... Adieu.
SCÈNE IV. Bobielle, Daphnis, ensuite Hortense. §
DAPHNIS.
Les plaisirs les plus vrais, ne sont pas ceux qu’on peut acheter...
BOBIELLE.
Non sans doute.
DAPHNIS, mettant la main sur son coeur.
Je le sais bien, il faut qu’ils partent de là...
Elle approche... Ah ! Le coeur me bat.
BOBIELLE.
Tu trembles ! Eh fi ! La timidité sied bien en amour ; mais poussée à l’excès elle devient sottise.
DAPHNIS.
Ah ! Bobielle, quand on aime, on n’est pas plus maître des sensations qu’on éprouve, que des sentiments dont on est pénétré.
HORTENSE, à Bobielle.
Ah ! Vous voilà ?
BOBIELLE.
Bonjour, charmante Hortense, que venez vous faire ici ?
HORTENSE.
Voir ce Rosier dont j’aime à contempler la fleur ; je l’arrose ; j’en prends soin... Voyez qu’elle est belle et fraîche.
BOBIELLE.
Comme vous.
HORTENSE.
La belle couleur !
BOBIELLE.
Celle qui vient de se répandre sur vos joues.
DAPHNIS, à part.
Me regarde-t-elle seulement ?
BOBIELLE.
Alain vient de nous quitter... Ah ! Comme cet homme désire de vous plaire !
HORTENSE.
Ah ! Que la peine qu’il prend est inutile.
BOBIELLE, bas à Daphnis.
Tu l’entends.
HORTENSE.
Il croit séduire mon coeur par l’offre de ses richesses, mais je les méprise ; elles n’apportent que souci, inquiétude... On n’enferme pas le bonheur dans une cassette.
DAPHNIS, avec feu.
Non sûrement, le vrai bonheur est de s’aimer... Hortense je n’ai qu’un coeur à vous offrir ; mais ce coeur peut vous rendre heureuse ; il est devenu meilleur, depuis que votre image s’y est gravée ; il vous chérit, il vous adore.
HORTENSE, avec embarras.
Je vous avais prié, Daphnis, de m’épargner vos aveux ; je vous remercie de vos sentiments, mais je ne puis les partager, ni ne dois les entendre.
DAPHNIS, bas à Bobielle.
Vous voyez !...
BOBIELLE.
Retire-toi, mon fils, en respectant les volontés d’Hortense ; tu lui prouveras combien elle a d’empire sur toi... Je te suis... Adieu charmante Hortense.
SCÈNE V. §
HORTENSE.
Il s’en va !... Ah ! Daphnis, tu ne sais pas combien il m’en coûte de t’affliger... Quel dehors séduisants ! Que sa voix est douce !... Mais qui sait si son coeur !... Si je consentais à l’aimer, si nous étions unis... Mais s’il était infidèle, j’en mourrais... Je ne m’exposerai point au danger de le perdre... Plaisirs purs que j’ai goûtés jusqu’à présent, n’abandonnez pas mon âme ; continuez à lui suffire... Aimable fleur que j’ai vu naître ; rosier qui vous en êtes paré pour me plaire, vous recevrez toujours mes soins ; c’est à vous que je vais consacrer mes loisirs... Mais pourquoi ? Lorsque je vois le papillon, se reposer sur vous, s’élever dans les airs, caresser d’autres fleurs, aller, revenir, voltiger, ne puis-je m’empêcher de me dire que si Daphnis partageait ainsi son hommage entre plusieurs bergères, je ne le verrais pas sans chagrin... Que m’importe qu’il soit inconstant, si je ne veux pas l’aimer ?.. Ah !...
SCÈNE VI. Hortense, Alain, portant une cage dans laquelle est un oiseau. §
ALAIN.
Mamsell’ Hortense j’ vous salue.
HORTENSE.
Bonjour Alain, que portes-tu là ?
ALAIN.
C’est un petit oiseau pour vous Mamselle... Je l’ons déniché tout exprès.
HORTENSE.
Qu’il est joli : je te remercie : oh je le garderai !
ALAIN.
Attendez, je vais le sortir de sa cage, vous le verrez mieux. Il veut prendre l’oiseau qui lui échappe. Ah !...
Jarni il s’est envolé !... Petit... petit... piou.. piou.
HORTENSE, riant.
Il viendra se remettre en cage, n’en doutez pas.
ALAIN.
Que j’ sis malheureux !
HORTENSE.
Et lui bien content d’avoir recouvré sa liberté...
Son bonheur est pour moi une leçon... Je ne m’engagerai jamais.
ALAIN.
Que dites vous ?
HORTENSE.
Qu’il ne faut pas offrir ce que nous ne sommes pas sûr de conserver à celle à qui nous le présentons.
ALAIN.
Oh j’en rattraperai ben un autre ! Et qui ne m’échappera pas comme celui-ci... Puis j’ai ben une pus meilleure chose à vous offrir, et qui ne s’envolera pas non plus...
HORTENSE.
Eh ! Quoi donc ?
ALAIN.
Mon... coeur.
HORTENSE riant.
Bon, c’est l’oiseau dont on peut le moins répondre... D’ailleurs je vous l’ai déjà dit cent fois ; je ne veux point recevoir un pareil hommage.
ALAIN.
Vous ne rejetez pas ainsi celui de Daphnis.
HORTENSE.
Oh également ! Quoiqu’il eût peut-être plus de droit à me plaire.
ALAIN.
Et vous dites cela à un rival ; à Alain ?
HORTENSE.
Eh ! Pourquoi pas lorsqu’on n’est pas plus disposée à écouter Alain que Daphnis ; c’est pour tousdeux une consolation.
DAPHNIS, paraît au fond du Théâtre, et va se cacher derrière la Statue de l’Amour.
Hortense avec Alain ; écoutons-les.
HORTENSE.
Je prétends rester libre ; je veux être heureuse ; et pour y parvenir, j’appelle l’indifférence à mon secours.
DAPHNIS, caché.
HORTENSE.
Eh quoi ! Ces sons partent de cette statue.
ALAIN.
Oh que nannin ! Je gage... Je vais voir.
N’avais-je pas raison... c’est...
HORTENSE.
Qui que ce soit... Je ne veux plus rien entendre.
ALAIN.
Mais, Mamselle.
HORTENSE.
Laisse moi.
SCÈNE VII. Bobielle, Alain. §
ALAIN.
Ce biau Monsieur... Qu’est-ce qu’il venait faire là... Ventregué, il me la paiera ; je cours le charcher...
BOBIELLE.
Alain...
ALAIN.
Tout astheure ; j’ons à présent des affaires...
BOBIELLE riant.
Hortense l’aura sans doute mal reçu... Il a de l’humeur... Mais occupons-nous plutôt du bonheur de Daphnis... Ou je suis bien trompée, ou Hortense est touchée de son amour... La crainte, la pudeur retient sur ses lèvres l’aveu qu’elle voudrait lui en faire... Une occasion peut la déterminer à parler : faisons la naître... Oui.. Hortense chérit cette rose ; je vais la cueillir... je la donne à Daphnis et puis... Quoi ! Te voilà de retour.
ALAIN.
Oui... Je n’ons pu trouver celui avec qui j’ voulions nous battre... Rien ne me réussit aujourd’hui...
BOBIELLE.
C’est malheureux... et le pis serait qu’à la fin Hortense préférât Daphnis à toi.
ALAIN.
Je ne sis pas encore ben sûr du oui, ni du non.
BOBIELLE lui montrant le vase à droite.
Pour savoir à quoi t’en tenir, tu devrais consulter ce vase magique.
ALAIN.
Quoi ! Ce vase !... Allons vous voulez rire.
BOBIELLE.
Non, non.
ALAIN.
Ce vase est sorcier !
BOBIELLE.
Tu habites depuis longtemps ici, et tu ne connais pas les propriétés de ce vase ? Tu n’as donc jamais été amoureux !
ALAIN.
Quand je le deviendrai une autre fois, et celle-ci, ça f’ra deux... Contez-moi, contez-moi donc.
BOBIELLE.
Lorsqu’un amant veut savoir s’il est aimé de sa bergère, il s’approche, interroge, puis souffle dans le vase. Si l’on répond à son ardeur, il s’en exhale une odeur agréable ; si l’on rejette ses feux, il s’en élève une fumée noire.
ALAIN.
Je vais lui parler.
BOBIELLE l’arrêtant.
Il n’est pas d’humeur de répondre à toutes les heures ; je t’avertirai quand il sera temps. Va m’attendre de ce côté...
ALAIN.
Ne me faites pas attendre longtemps...
BOBIELLE.
Non, non... Sa crédulité me donne les moyens de l’attraper... Je n’y manquerai pas... Mais voici Hortense... Allons avertir Daphnis. Il aura sans doute préparé ce dont nous sommes convenus.
SCÈNE VIII. §
HORTENSE.
Je n’ai point arrosé la plante que je cultive. Daphnis m’a tout fait oublier ; il a troublé toutes mes idées. La chaleur du jour pourrait sécher la rose qui s’est ouverte à la fraîcheur du matin. Aimable fleur tu ne pareras jamais mon sein ; tu as trop d’éclat pour servir à une mortelle. Je te laisserai sur ta tige. Mais, ô ciel ! je ne la vois plus. On l’a cueillie. Qui ? Si c’était Daphnis. Oh non, il n’aurait pas eu l’âme assez Barbare. Cruelle main que je désire ne jamais connaître, tu ne sais pas tout le mal que tu me fais.
SCÈNE IX. Hortense, Daphnis, Bobielle. §
HORTENSE.
C’en est fait, je m’éloigne de ce bosquet pour n’y plus revenir.
DAPHNIS.
Ah, Bobielle ! Elle ne reviendra plus !...
BOBIELLE.
Que tu connais mal les femmes ; elle ne tardera pas à reparaître, sois en certain ; elle ta vu ici deux fois... Son coeur l’y ramènera malgré elle, et le rosier ne sera qu’un prétexte ou qu’une excuse pour se dissimuler à elle-même, que c’est toi qu’elle cherche...
DAPHNIS, montrant une corbeille qu’il porte.
Voilà les rosiers que vous m’aviez dit d’apporter ; je les ai pris chargés de fleurs.
BOBIELLE.
C’est bien : arraches celui d’Hortense ; et que les tiens le remplacent ; moi je vais préparer le vase dans lequel Alain doit lire son sort.
DAPHNIS.
Beau rosier, si je vous ôte de ce lieu, ce sera pour vous rapprocher de ma demeure ; et Hortense qui vous a fait croître, aura le doux plaisir de vous y voir porter de nouvelles roses dans la saison.
BOBIELLE.
J’entends quelqu’un... C’est Hortense, ne te l’avais je pas dit.
HORTENSE.
Je ne puis quitter ces lieux ; un charme secret m’y attache, un pouvoir impérieux m’y ramène... Tant il est vrai que ce qui nous rappelle les plaisirs que nous avons perdus, en nourrissant notre douleur, la rend cependant plus douce... Je veux que mon rosier dépouillé de son plus bel ornement, reçoive encore le tribut de mes larmes... Je n’ose le regarder.
Ah ! Ma bonne amie... On m’a privé de tous mes plaisirs...
BOBIELLE.
Si je pouvais vous consoler... L’amitié n’est jamais plus doucement occupée que lorsqu’elle soulage les peines... Dès demain, je veux que vous ayiez de nouveaux rosiers, que je vous ferai porter par Daphnis...
HORTENSE.
Daphnis, je ne veux jamais le voir.
BOBIELLE.
Eh pourquoi ? N’est-il pas sage, doux, soumis ? Jamais bergère n’aura de serviteur plus fidèle.
HORTENSE.
Fidèle !
BOBIELLE.
Sans doute.
HORTENSE.
Ne m’exposez pas à m’entendre répéter qu’il m’aime... Ses sentiments que mon coeur ne peut récompenser feraient son malheur !... Et je ne veux pas qu’il ait à me le reprocher.
BOBIELLE.
Il se taira.
HORTENSE.
Ses yeux parleront.
BOBIELLE.
Mais pourquoi vous refuser à son amour...
Peut-être vous en aimez un autre ?
HORTENSE avec dépit.
Oh, je n’aime rien... Mais puisque la perte d’une rose m’afflige, jugez de mes chagrins, si j’avais à gémir de l’inconstance de mon amant.
BOBIELLE.
De Daphnis... N’est-il pas vrai... Votre silence me répond ; mais dissipez vos alarmes, Daphnis n’a point un coeur volage.
HORTENSE, d’un air piqué.
Comme vous assurez cela !
BOBIELLE.
HORTENSE.
BOBIELLE.
HORTENSE.
BOBIELLE.
HORTENSE.
BOBIELLE.
HORTENSE.
BOBIELLE.
HORTENSE.
BOBIELLE.
HORTENSE.
BOBIELLE.
HORTENSE.
DAPHNIS.
Pardonnez-moi, Bergère, une ruse innocente, vous méprisez les plaisirs de l’amour !... Ah ! Votre rosier, Hortense, en est l’image : on cueille une rose, et l’on en voit naître mille autres.
HORTENSE.
BOBIELLE.
HORTENSE.
BOBIELLE.
Belle Hortense, vous n’avez rien à craindre, l’amour le plus durable est toujours fondé sur l’estime.
DAPHNIS.
Jamais le coeur qu’anime un tel amour, n’est infidèle à la vertu.
HORTENSE.
Ah, Daphnis ! Ah, ma bonne amie ! Laissez-moi me cacher dans vos bras.
SCÈNE X. Les Acteurs précédens, Alain. §
ALAIN à Bobielle.
Que diable ! Je pouvais bien vous attendre !... J’n’ voulons pus de retard, y faut à st’heure même que je consultions le vase. Monsieur le Sorcier, j’ vons vous demander une chose... Si la bergère que j’aime à queuque petit brin d’amour pour moi !... Répondez sans barguigner, car je sommes pressés de savoir...
HORTENSE.
Que fait donc, Alain ?
BOBIELLE.
Je lui ai fait accroire que ce vase lui apprendrait s’il est aimé de vous...
Soufflez donc.
ALAIN.
À propos, je l’avais oublié !
Ouf...
LES AUTRES.
ALAIN.
LES AUTRES.
ALAIN.
BOBIELLE.
DAPHNIS.
HORTENSE.
DAPHNIS.
BOBIELLE.
ALAIN.
DAPHNIS.
DAPHNIS à Hortense.
Vous consentez à mon bonheur !... Ah ! Bobielle, que j’ai de grâces à vous rendre ; sans vous j’allais mourir de douleur.
HORTENSE.
Nous lui devons tous les deux beaucoup de reconnaissance.
ALAIN.
V’là donc qu’est tout dit pour moi... Ah ça ! La vieille mère, faut-il que je vous remarcie aussi ?
BOBIELLE.
Pourquoi pas, si tu es guéri de ton amour... C’est devenir sage à bon marché.
ALAIN.
Allons donc, Daphnis, point de rancune ; nous aimions tous deux Mamselle Hortense, c’était tout simple... Je n’ons pas pû lui plaire, all’ t’a préféré à moi, v’la qu’est bien... Mais all’ ne m’ refusera peut-être pas son amiquié, et tout en ira mieux ; car si all’ m’avait épousé sans m’aimer... Ah !
DAPHNIS ET HORTENSE.
BOBIELLE, au Public.