M. DC. XXXXV
PAR LE Sr TRISTAN L’HERMITE.
EXTRAIT DU PRIVILÈGE DU ROI. §
Par grâce et Privilège du Roi donné à Paris le dix-septième jour de juillet 1645. Signé, Par le Roi en son Conseil, RENOUART. Il est permis à CARDIN BESONGNE, Marchand Libraire à Paris, d’imprimer ou faire imprimer, vendre et distribuer une pièce de Théâtre intitulée, La Mort de Chrispe, par le sieur de Tristan l’Hermite, durant le temps et espace de sept ans, à compter du jour qu’il sera achevé d’imprimer : Et défenses sont faites à tous imprimeurs, libraires et autres, de contrefaire le dit Livre, ni le vendre ou exposer en vente à peine de trois mile livres d’amende, et de tous dépens, dommages et intérêts, ainsi qu’il est plus amplement porté par lesdites Lettres, qui sont en vertu du présent Extrait tenues pour bien et dûment signifiées, à ce qu’aucun n’en prétende cause d’ignorance.
MADAME, §
Vous avez porté si hautement cet ouvrage de Théâtre, en l’honorant de votre vue et de votre estime, que sa réputation pourrait décroître s’il ne portait point votre nom. J’oserai donc vous le consacrer comme à l’astre qui présidant à sa naissance, lui a donné par une céleste impression tout ce qu’il a de plus agréable. Certainement, MADAME, s’il y a rien de délicat en cette Peinture, c’est seulement aux endroits que vous avez daigné retoucher : c’est aux lieux où j’ai suivi de plus près la justesse de vos pensées.
Il faut confesser que vos sentiments sont tous pleins de lumière et de magnificence ; et qu’il n’y a point de productions d’esprit si achevées, à qui vous ne pussiez donner des grâces nouvelles, s’il vous plaisait de les embellir. Pour moi, MADAME, dès l’instant que j’eus l’honneur de vous voir et de vous entendre parler, je me trouvai tout surpris à l’objet d’un si grand recueil de différentes beautés : je fus tout ébloui de l’éclat d’un si merveilleux Chef-d’oeuvre de la Nature. Et vous me fîtes juger favorablement de l’opinion de ces Philosophes qui veulent marier nécessairement la beauté de l’âme à celle du Corps : ne pouvant s’imaginer qu’un beau Palais ne loge toujours une belle hôtesse.
J’aperçus lors avec admiration les avantages que l’Esprit tire d’un beau sang, et quelles dispositions il reçoit de la perfection de ses organes.
En observant la grandeur de votre mérite, il m’eût été impossible de pouvoir douter de la grandeur de votre naissance ; il fut aisé de me persuader que vous sortez de ces grands héros dont le nom enrichit l’Histoire : de ces généreux Gaulois qui ne balançaient point à tirer l’épée contre le premier des Césars, et se trouvaient avoir assez de cœur pour vouloir défendre un coin de terre contre le Conquérant de tout le reste de l’Univers.
Ce furent ces beautés et ce grand éclat, MADAME, qui me firent en un moment mépriser pour votre service, ce que j’estimais auparavant plus que toutes choses. Cette liberté qui est si chère à tous les hommes, et sans qui toutes les douceurs de la vie deviennent amères.
Aussi, MADAME, vous étiez capable de me faire trouver de l’agrément dans une servitude plus contrainte. Je ne recevais pas en vous une Maîtresse pour l’autorité seulement ; j’en rencontrais encore une autre pour les belles connaissances et les excellentes qualités. Et servir de cette façon, était moins céder à la Fortune que ce n’était se soumettre à la Vertu. Je garderai donc le souvenir de cette aventure, MADAME, comme une faveur de mes destinées, et n’aurai jamais de qualité qui me soit plus chère que celle, MADAME,
De Votre très humble et très obéissant serviteur TRISTAN L’HERMITE
ARGUMENT DE LA PIÈCE §
ARGUMENT DU PREMIER ACTE.
1. Fauste s’entretient avec ses pensées sur la forte inclination qu’elle a pour Chrispe, dont le mérite et la gloire ont fait une grande impression dans son cœur : mais la considération du crime qui se trouve en ses désirs, fait que la Honte ou la Vertu les étouffent dés leur naissance. 2. Cornelie la vient avertir de l’arrivée de ce jeune Prince, dont la visite la met en quelque désordre d’esprit. 3. Chrispe lui fait le récit d’une bataille qu’il a gagnée contre Licine ; et la conjure en suite de vouloir porter l’Esprit de Constantin à donner la paix à son Allié ; ce qu’elle promet d’entreprendre à sa prière, quoi qu’elle ait quelque pressentiment de l’amour que Chrispe a pour Constance.
ARGUMENT DU SECOND ACTE.
2. Fauste de qui l’âme est partagée entre le devoir et l’amour, ne sait pas bien quel parti prendre : encore qu’elle semble se déterminer à suivre es conseils de sa raison, et vouloir se ranger du côté de la Vertu. 2. Cornélie la vient assurer de la mutuelle affection de Chrispe et de Constance ce qui rallume le feu de sa secrète amour par une émotion de jalousie. 3. Chrispe amène Constance en l’appartement de Fauste, espérant que l’Imperatrice sera favorable à cette affligée à sa considération ; mais Fauste feint d’être malade pour ne les voir point. 4. Constance s’adresse à Constantin pour l’obliger à quelque trait de Clémence envers Licine son père, et ses larmes n’obtiennent qu’un refus. 5. Mais Chrispe fait un autre effort, et fait pencher l’Esprit de ce bon père à l’accommodement qu’il désire.
ARGUMENT DU TROISIÈME ACTE.
1. Constantin pressent ses malheurs domestiques par ce sinistres augures et de mauvais songes. 2. Dont Fauste hâte l’événement ; piquée de jalousie contre Constance. Elle agit auprès de l’Empereur pour l’entière perte de Licine, après avoir demandé grâce pour lui ; Constantin qui remarque des faiblesses d’esprit en ce changement de discours, laisse Fauste enragée d’avoir fait cet effort inutilement, 3. Chrispe l’aborde tandis qu’elle est en cette émotion, et sert d’objet à sa colère ; puis comme cette chaleur s’est exhalée en paroles, l’amour se rétablit en ressentiments ; et se voulant exprimer, en est empêché par l’honnête honte. 4. Cornélie en fait délicatement sentir quelque chose à ce Prince , qui ne pouvant se détourner d’aimer Constance pour cette considération. 5. Réduit sa belle-mère à prendre des conseils plus violents, pour lever tous les obstacles qui s’opposent à son désir.
ARGUMENT DU QUATRIÈME ACTE.
1. Fauste découvre à Constantin le mécontentement qu’elle a de voir Chrispe embarrassé d’amour pour Constance, lui représentant que cette alliance pourrait un jour causer la perte de sa maison, et se sert de tant d’artifices pour en exprimer les appréhensions et la douleur, que ce Prince se trouve attendri par ses larmes, et se sent forcé de lui donner espérance qu’il retirera sa parole. 2. Chrispe vient remercier Fauste du pardon qu’a reçu Licine, et du rétablissement de sa maison ; mais Fauste lui fait connaître impérieusement qu’elle a mis obstacle à ce trait de clémence, et rompu l’ouvrage que ses soins avaient avancé. 3. Constance persuadée que Constantin avait fait grâce à son Père, en vient faire des compliments à Fauste qui la traite avec tant de mépris et d’orgueil, que cette jeune Princesse piquée au vif de ces paroles, est portée à lui en dire d’autres qui la jettent dans une extrême fureur. 4. Elle fait achever de corrompre un serviteur de Chrispe pour lui faire empoisonner sa rivale.
ARGUMENT DU CINQUIÈME ACTE.
1. Fauste se réjouit dans l’attente de la perte de sa rivale qu’elle a envoyé empoisonner. 2. Constantin se plaint de l’aigreur dont elle a rebuté Chrispe, et comme elle s’en veut excuser. 3, Lactance et Probe viennent avertir Constantin du malheur qu’ont produit des gants empoisonnés apportés, à Constance. 4. Et tandis que l’Empereur va voir les deux amants qui sont morts, Fauste se fait raconter les particularités de cet accident ; et désespère de la mort de Chrispe, autant que piquée de jalousie pour Constance, fait résolution de mourir aussi. 5. Constantin troublé de la perte de son Fils, ordonne à Fauste de mourir ; ce qu’elle fait sur le champ, s’allant plonger dans une cuve pleine d eau chaude. 6. Constantin touché de la main de Dieu par ces malheurs domestiques, se délibère d’accomplir les voux qu’il a faits en devenant chrétien. 7. Le récit de la mort de Fauste augmente encore ses déplaisirs et finit cette tragédie.
PERSONNAGES §
- FAUSTE, femme de Constantin.
- CORNÉLIE, confidente de Fauste.
- CHRISPE, fils de Constantin, et beau-fils de Fauste.
- CONSTANTIN le Grand, Empereur.
- CONSTANCE, Fille de Licine, beau-frère de Constantin.
- LACTANCE, Précepteur de Chrispe.
- LÉONCE, domestique de Chrispe, et parent de Cornélie.
- PROBE, Capitaine des Gardes.
ACTE I §
SCÈNE PREMIÈRE. §
FAUSTE.
SCÈNE II. Cornélie, Fauste. §
CORNÉLIE.
FAUSTE.
CORNÉLIE.
FAUSTE.
CORNÉLIE.
FAUSTE.
SCÈNE III. Fauste, Chrispe. §
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
ACTE II §
SCÈNE PREMIÈRE. §
FAUSTE.
SCENE II. Faust, Cornelie. §
CORNÉLIE.
FAUSTE.
CORNÉLIE.
FAUSTE.
CORNÉLIE.
FAUSTE.
CORNÉLIE.
FAUSTE.
CORNÉLIE.
FAUSTE.
SCÈNE III. Chrispe, Constance. §
CHRISPE.
CONSTANCE.
CHRISPE.
CONSTANCE.
CHRISPE.
CONSTANCE.
CHRISPE.
CONSTANCE.
CHRISPE.
CONSTANCE.
CHRISPE.
SCÈNE IV. Constance, Chrispe, Cornélie. §
CORNÉLIE.
7CHRISPE.
SCÈNE V. Constance, Chrispe. §
CONSTANCE.
CHRISPE.
CONSTANCE.
CHRISPE.
CONSTANCE.
CHRISPE.
CONSTANCE.
CHRISPE.
CONSTANCE.
CHRISPE.
CONSTANCE.
CHRISPE.
CONSTANCE.
SCÈNE VI. Constance, Constantin, Chrispe. §
CONSTANCE.
CONSTANTIN.
CONSTANCE.
CONSTANTIN.
CHRISPE.
SCÈNE VIII. Constantin, Chrispe. §
CONSTANTIN.
CHRISPE.
CONSTANTIN.
CHRISPE.
CONSTANTIN.
CHRISPE.
9CONSTANTIN.
CHRISPE.
CONSTANTIN.
ACTE III §
SCÈNE PREMIÈRE. Constantin, Lactance. §
CONSTANTIN.
LACTANCE.
CONSTANTIN.
LACTANCE.
CONSTANTIN.
LACTANCE.
CONSTANTIN.
LACTANCE.
10CONSTANTIN.
SCÈNE II. Fauste, Constantin. §
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
SCÈNE III. Fauste, Cornélie. §
FAUSTE.
CORNÉLIE.
FAUSTE.
CORNÉLIE.
FAUSTE.
SCÈNE IV. Fauste, Chrispe, Cornélie. §
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CORNÉLIE.
FAUSTE.
SCÈNE V. Cornélie, Chrispe. §
CORNÉLIE.
CHRISPE.
CORNÉLIE.
CHRISPE.
CORNÉLIE.
CHRISPE.
CORNÉLIE.
CHRISPE.
CORNÉLIE.
CHRISPE.
CHRISPE.
SCÈNE VI. Cornélie, Fauste. §
CORNÉLIE.
FAUSTE.
CORNÉLIE.
FAUSTE.
CORNÉLIE.
FAUSTE.
CORNÉLIE.
FAUSTE.
CORNÉLIE.
FAUSTE.
ACTE IV §
SCÈNE PREMIÈRE. Constantin, Fauste. §
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
CONSTANTIN.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
SCÈNE II. Chrispe, Fauste. §
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
CHRISPE.
FAUSTE.
FAUSTE.
SCÈNE III. Constance, Fauste. §
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
FAUSTE.
CONSTANCE.
FAUSTE, seule.
CORNÉLIE.
FAUSTE.
UNE DES FILLES.
FAUSTE.
CORNÉLIE.
FAUSTE.
CORNÉLIE.
FAUSTE.
SCÈNE IV. §
CORNÉLIE.
SCÈNE V. Léonce, Cornelie. §
LÉONCE.
CORNÉLIE.
LÉONCE.
CORNÉLIE.
LÉONCE.
CORNÉLIE.
ACTE V §
SCÈNE PREMIÈRE. §
FAUSTE, seule.
SCÈNE II. Constantin, Fauste. §
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
SCÈNE III. Constantin, Fauste, Lactance, Un capitaine des gardes. §
LACTANCE.
CONSTANTIN.
LACTANCE.
CONSTANTIN.
SCÈNE IV. Fauste, Capitaine des gardes. §
FAUSTE.
CAPITAINE DES GARDES.
FAUSTE.
CAPITAINE DES GARDES.
FAUSTE.
CAPITAINE DES GARDES.
FAUSTE.
CAPITAINE DES GARDES.
FAUSTE.
SCÈNE V. Cornélie, Fauste. §
CORNÉLIE.
FAUSTE.
CORNÉLIE.
SCÈNE VI. Constantin, Fauste, Probe. §
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
FAUSTE.
CONSTANTIN.
CONSTANTIN, seul.
SCÈNE VII. Constantin, Probe. §
CONSTANTIN.
PROBE.
CONSTANTIN.
PROBE.
CONSTANTIN.