SCÈNE PREMIÈRE. Dona Léonor, Dona Elvire. §
DONA LÉONOR.
Après tant de malheurs, enfin le ciel propice
S’est résolu, ma fille, à nous faire justice :
Notre Aragon, pour nous presque tout révolté,
Enlève à nos tyrans ce qu’ils nous ont ôté,
5 Brise les fers honteux de leurs injustes chaînes,
Se remet sous nos lois, et reconnaît ses reines ;
Et par ses députés, qu’aujourd’hui l’on attend,
Rend d’un si long exil le retour éclatant.
Comme nous, la Castille attend cette journée
10 Qui lui doit de sa reine assurer l’hyménée :
Nous l’allons voir ici faire choix d’un époux.
Que ne puis-je, ma fille, en dire autant de vous !
Nous allons en des lieux sur qui vingt ans d’absence
Nous laissent une faible et douteuse puissance :
15 Le trouble règne encore où vous devez régner ;
Le peuple vous rappelle, et peut vous dédaigner,
Si vous ne lui portez, au retour de Castille,
Que l’avis d’une mère et le nom d’une fille.
D’un mari valeureux les ordres et le bras
20 Sauraient bien mieux que nous assurer vos états,
Et par des actions nobles, grandes et belles,
Dissiper les mutins, et dompter les rebelles.
Vous ne pouvez manquer d’amants dignes de vous ;
On aime votre sceptre, on vous aime ; et sur tous,
25 Du comte Don Alvar la vertu non commune
Vous aima dans l’exil et durant l’infortune.
Qui vous aima sans sceptre et se fit votre appui,
Quand vous le recouvrez, est bien digne de lui.
DONA ELVIRE.
Ce comte est généreux, et me l’a fait paraître ;
30 Aussi le ciel pour moi l’a voulu reconnaître,
Puisque les Castillans l’ont mis entre les trois
Dont à leur grande reine ils demandent le choix ;
Et comme ses rivaux lui cèdent en mérite,
Un espoir à présent plus doux le sollicite ;
35 Il régnera sans nous. Mais, madame, après tout,
Savez-vous à quel choix l’Aragon se résout,
Et quels troubles nouveaux j’y puis faire renaître,
S’il voit que je lui mène un étranger pour maître ?
Montons, de grâce, au trône ; et de là beaucoup mieux
40 Sur le choix d’un époux nous baisserons les yeux.
DONA LÉONOR.
Vous les abaissez trop ; une secrète flamme
A déjà malgré moi fait ce choix dans votre âme :
De l’inconnu Carlos l’éclatante valeur
Aux mérites du comte a fermé votre coeur.
45 Tout est illustre en lui, moi-même je l’avoue ;
Mais son sang, que le ciel n’a formé que de boue,
Et dont il cache exprès la source obstinément…
DONA ELVIRE.
Vous pourriez en juger plus favorablement ;
Sa naissance inconnue est peut-être sans tache :
50 Vous la présumez basse à cause qu’il la cache ;
Mais combien a-t-on vu de princes déguisés
Signaler leur vertu sous des noms supposés,
Dompter des nations, gagner des diadèmes,
Sans qu’aucun les connût, sans se connaître eux-mêmes !
DONA LÉONOR.
55 Quoi ? Voilà donc enfin de quoi vous vous flattez !
DONA ELVIRE.
J’aime et prise en Carlos ses rares qualités.
Il n’est point d’âme noble à qui tant de vaillance
N’arrache cette estime et cette bienveillance ;
Et l’innocent tribut de ces affections
60 Que doit toute la terre aux belles actions,
N’a rien qui déshonore une jeune princesse.
En cette qualité, je l’aime et le caresse ;
En cette qualité, ses devoirs assidus
Me rendent les respects à ma naissance dûs.
65 Il fait sa cour chez moi comme un autre peut faire :
Il a trop de vertus pour être téméraire ;
Et si jamais ses voeux s’échappaient jusqu’à moi,
Je sais ce que je suis, et ce que je me dois.
DONA LÉONOR.
Daigne le juste ciel vous donner le courage
70 De vous en souvenir et le mettre en usage !
DONA ELVIRE.
Vos ordres sur mon coeur sauront toujours régner.
DONA LÉONOR.
Cependant ce Carlos vous doit accompagner,
Doit venir jusqu’aux lieux de votre obéissance,
Vous rendre ces respects dûs à votre naissance,
75 Vous faire, comme ici, sa cour tout simplement ?
DONA ELVIRE.
De ses pareils la guerre est l’unique élément :
Accoutumés d’aller de victoire en victoire,
Ils cherchent en tous lieux les dangers et la gloire,
La prise de Séville, et les Mores défaits,
80 Laissent à la Castille une profonde paix :
S’y voyant sans emploi, sa grande âme inquiète
Veut bien de Don Garcie achever la défaite,
Et contre les efforts d’un reste de mutins
De toute sa valeur hâter nos bons destins.
DONA LÉONOR.
85 Mais quand il vous aura dans le trône affermie,
Et jeté sous vos pieds la puissance ennemie,
S’en ira-t-il soudain aux climats étrangers
Chercher tout de nouveau la gloire et les dangers ?
DONA ELVIRE.
Madame, la reine entre.
SCÈNE II. Dona Isabelle, Dona Léonor, Dona Elvire, Blanche. §
DONA LÉONOR.
Madame, la reine entre. Aujourd’hui donc, madame,
90 Vous allez d’un héros rendre heureuse la flamme,
Et d’un mot satisfaire aux plus ardents souhaits
Que poussent vers le ciel vos fidèles sujets.
DONA ISABELLE.
Dites, dites plutôt qu’aujourd’hui, grandes reines,
Je m’impose à vos yeux la plus dure des gênes,
95 Et fais dessus moi-même un illustre attentat
Pour me sacrifier au repos de l’état.
Que c’est un sort fâcheux et triste que le nôtre,
De ne pouvoir régner que sous les lois d’un autre ;
Et qu’un sceptre soit cru d’un si grand poids pour nous,
100 Que pour le soutenir il nous faille un époux !
À peine ai-je deux mois porté le diadème,
Que de tous les côtés j’entends dire qu’on m’aime,
Si toutefois sans crime et sans m’en indigner
Je puis nommer amour une ardeur de régner.
105 L’ambition des grands à cet espoir ouverte
Semble pour m’acquérir s’apprêter à ma perte ;
Et pour trancher le cours de leurs dissensions,
Il faut fermer la porte à leurs prétentions ;
Il m’en faut choisir un ; eux-mêmes m’en convient,
110 Mon peuple m’en conjure, et mes états m’en prient ;
Et même par mon ordre ils m’en proposent trois,
Dont mon coeur à leur gré peut faire un digne choix.
Don Lope de Gusman, Don Manrique de Lare,
Et Don Alvar de Lune, ont un mérite rare ;
115 Mais que me sert ce choix qu’on fait en leur faveur,
Si pas un d’eux enfin n’a celui de mon coeur ?
DONA LÉONOR.
On vous les a nommés, mais sans vous les prescrire ;
On vous obéira, quoi qu’il vous plaise élire :
Si le coeur a choisi, vous pouvez faire un roi.
DONA ISABELLE.
120 Madame, je suis reine, et dois régner sur moi.
Le rang que nous tenons, jaloux de notre gloire,
Souvent dans un tel choix nous défend de nous croire,
Jette sur nos désirs un joug impérieux,
Et dédaigne l’avis et du coeur et des yeux.
125 Qu’on ouvre. Juste ciel, vois ma peine, et m’inspire
Et ce que je dois faire, et ce que je dois dire.
SCÈNE III. Dona Isabelle, Dona Léonor, Dona Elvire, Blanche, Don Lope, Don Manrique, Don Alvar, Carlos. §
DONA ISABELLE.
Avant que de choisir je demande un serment,
Comtes, qu’on agréera mon choix aveuglément ;
Que les deux méprisés, et tous les trois peut-être,
130 De ma main, quel qu’il soit, accepteront un maître ;
Car enfin je suis libre à disposer de moi ;
Le choix de mes états ne m’est point une loi ;
D’une troupe importune il m’a débarrassée,
Et d’eux tous sur vous trois détourné ma pensée,
135 Mais sans nécessité de l’arrêter sur vous.
J’aime à savoir par là qu’on vous préfère à tous ;
Vous m’en êtes plus chers et plus considérables :
J’y vois de vos vertus les preuves honorables ;
J’y vois la haute estime où sont vos grands exploits ;
140 Mais quoique mon dessein soit d’y borner mon choix,
Le ciel en un moment quelquefois nous éclaire.
Je veux, en le faisant, pouvoir ne le pas faire,
Et que vous avouiez que pour devenir roi,
Quiconque me plaira n’a besoin que de moi.
DON LOPE.
145 C’est une autorité qui vous demeure entière ;
Votre état avec vous n’agit que par prière,
Et ne vous a pour nous fait voir ses sentiments
Que par obéissance à vos commandements.
Ce n’est point ni son choix ni l’éclat de ma race
150 Qui me font, grande reine, espérer cette grâce :
Je l’attends de vous seule et de votre bonté,
Comme on attend un bien qu’on n’a pas mérité,
Et dont, sans regarder service, ni famille,
Vous pouvez faire part au moindre de Castille.
155 C’est à nous d’obéir, et non d’en murmurer ;
Mais vous nous permettrez toutefois d’espérer
Que vous ne ferez choir cette faveur insigne,
Ce bonheur d’être à vous, que sur le moins indigne ;
Et que votre vertu vous fera trop savoir
160 Qu’il n’est pas bon d’user de tout votre pouvoir.
Voilà mon sentiment.
DONA ISABELLE.
Voilà mon sentiment. Parlez, vous, Don Manrique.
DON MANRIQUE.
Madame, puisqu’il faut qu’à vos yeux je m’explique,
Quoique votre discours nous ait fait des leçons
Capables d’ouvrir l’âme à de justes soupçons,
165 Je vous dirai pourtant, comme à ma souveraine,
Que pour faire un vrai roi vous le fassiez en reine,
Que vous laisser borner, c’est vous-même affaiblir
La dignité du rang qui le doit ennoblir ;
Et qu’à prendre pour loi le choix qu’on vous propose,
170 Le roi que vous feriez vous devrait peu de chose,
Puisqu’il tiendrait les noms de monarque et d’époux
Du choix de vos états aussi bien que de vous.
Pour moi, qui vous aimai sans sceptre et sans couronne,
Qui n’ai jamais eu d’yeux que pour votre personne,
175 Que même le feu roi daigna considérer
Jusqu’à souffrir ma flamme et me faire espérer,
J’oserai me promettre un sort assez propice
De cet aveu d’un frère et quatre ans de service ;
Et sur ce doux espoir dussai-je me trahir,
180 Puisque vous le voulez, je jure d’obéir.
DONA ISABELLE.
C’est comme il faut m’aimer. Et Don Alvar de Lune ?
DON ALVAR.
Je ne vous ferai point de harangue importune.
Choisissez hors des trois, tranchez absolument :
Je jure d’obéir, madame, aveuglément.
DONA ISABELLE.
185 Sous les profonds respects de cette déférence
Vous nous cachez peut-être un peu d’indifférence ;
Et comme votre coeur n’est pas sans autre amour,
Vous savez des deux parts faire bien votre cour.
DONA ISABELLE.
Madame… C’est assez ; que chacun prenne place.
Ici les trois reines prennent chacune un fauteuil, et après que les trois comtes et le reste des grands qui sont présents se sont assis sur des bancs préparés exprès, Carlos, y voyant une place vide, s’y veut seoir, et Don Manrique l’en empêche.
DON MANRIQUE.
190 Tout beau, tout beau, Carlos ! D’où vous vient cette audace ?
Et quel titre en ce rang a pu vous établir ?
CARLOS.
J’ai vu la place vide, et cru la bien remplir.
DON MANRIQUE.
Un soldat bien remplir une place de comte !
CARLOS.
Seigneur, ce que je suis ne me fait point de honte.
195 Depuis plus de six ans il ne s’est fait combat
Qui ne m’ait bien acquis ce grand nom de soldat :
J’en avais pour témoin le feu roi votre frère,
Madame ; et par trois fois…
DON MANRIQUE.
Madame ; et par trois fois… Nous vous avons vu faire,
Et savons mieux que vous ce que peut votre bras.
DONA ISABELLE.
200 Vous en êtes instruits, et je ne la suis pas :
Laissez-le me l’apprendre. Il importe aux monarques
Qui veulent aux vertus rendre de dignes marques,
De les savoir connaître, et ne pas ignorer
Ceux d’entre leurs sujets qu’ils doivent honorer.
DON MANRIQUE.
205 Je ne me croyais pas être ici pour l’entendre.
DONA ISABELLE.
Comte, encore une fois, laissez-le me l’apprendre.
Nous aurons temps pour tout. Et vous, parlez, Carlos.
CARLOS.
Je dirai qui je suis, madame, en peu de mots.
On m’appelle soldat : je fais gloire de l’être ;
210 Au feu roi par trois fois je le fis bien paraître.
L’étendard de Castille, à ses yeux enlevé,
Des mains des ennemis par moi seul fut sauvé :
Cette seule action rétablit la bataille,
fit rechasser le More au pied de sa muraille,
215 Et rendant le courage aux plus timides coeurs,
Rappela les vaincus, et défit les vainqueurs.
Ce même roi me vit dedans l’Andalousie
Dégager sa personne en prodiguant ma vie,
Quand tout percé de coups, sur un monceau de morts,
220 Je lui fis si longtemps bouclier de mon corps,
Qu’enfin autour de lui ses troupes ralliées,
Celles qui l’enfermaient furent sacrifiées ;
Et le même escadron qui vint le secourir
Le ramena vainqueur, et moi prêt à mourir.
225 Je montai le premier sur les murs de Séville,
Et tins la brèche ouverte aux troupes de Castille.
Je ne vous parle point d’assez d’autres exploits,
Qui n’ont pas pour témoins eu les yeux de mes rois.
Tel me voit et m’entend, et me méprise encore,
230 Qui gémirait sans moi dans les prisons du More.
DON MANRIQUE.
Nous parlez-vous, Carlos, pour Don Lope et pour moi ?
CARLOS.
Je parle seulement de ce qu’a vu le roi,
Seigneur ; et qui voudra parle à sa conscience.
Voilà dont le feu roi me promit récompense ;
235 Mais la mort le surprit comme il la résolvait.
DONA ISABELLE.
Il se fût acquitté de ce qu’il vous devait ;
Et moi, comme héritant son sceptre et sa couronne,
Je prends sur moi sa dette, et je vous la fais bonne.
Seyez-vous, et quittons ces petits différends.
DON LOPE.
240 Souffrez qu’auparavant il nomme ses parents.
Nous ne contestons point l’honneur de sa vaillance,
Madame ; et s’il en faut notre reconnaissance,
Nous avouerons tous deux qu’en ces combats derniers
L’un et l’autre, sans lui, nous étions prisonniers ;
245 Mais enfin la valeur, sans l’éclat de la race,
N’eut jamais aucun droit d’occuper cette place.
CARLOS.
Se pare qui voudra des noms de ses aïeux :
Moi, je ne veux porter que moi-même en tous lieux ;
Je ne veux rien devoir à ceux qui m’ont fait naître,
250 Et suis assez connu sans les faire connaître.
Mais pour en quelque sorte obéir à vos lois,
Seigneur, pour mes parents je nomme mes exploits :
Ma valeur est ma race, et mon bras est mon père.
DON LOPE.
Vous le voyez, madame, et la preuve en est claire :
255 Sans doute il n’est pas noble.
DONA ISABELLE.
Sans doute il n’est pas noble. Eh bien ! Je l’anoblis,
Quelle que soit sa race et de qui qu’il soit fils.
Qu’on ne conteste plus.
DON MANRIQUE.
Qu’on ne conteste plus. Encore un mot, de grâce.
DONA ISABELLE.
Don Manrique, à la fin, c’est prendre trop d’audace.
Ne puis-je l’anoblir si vous n’y consentez ?
DON MANRIQUE.
260 Oui, mais ce rang n’est dû qu’aux hautes dignités ;
Tout autre qu’un marquis ou comte le profane.
DONA ISABELLE.
Eh bien ! Seyez-vous donc, marquis de Santillane,
Comte de Pennafiel, gouverneur de Burgos.
Don Manrique, est-ce assez pour faire seoir Carlos ?
265 Vous reste-t-il encor quelque scrupule en l’âme ?
Don Manrique et Don Lope se lèvent, et Carlos se sied.
DON MANRIQUE.
Achevez, achevez ; faites-le roi, madame :
Par ces marques d’honneur l’élever jusqu’à nous,
C’est moins nous l’égaler que l’approcher de vous.
Ce préambule adroit n’était pas sans mystère ;
270 Et ces nouveaux serments qu’il nous a fallu faire
Montraient bien dans votre âme un tel choix préparé.
Enfin vous le pouvez, et nous l’avons juré.
Je suis prêt d’obéir ; et loin d’y contredire,
Je laisse entre ses mains et vous et votre empire.
275 Je sors avant ce choix, non que j’en sois jaloux,
Mais de peur que mon front n’en rougisse pour vous.
DONA ISABELLE.
Arrêtez, insolent : votre reine pardonne
Ce qu’une indigne crainte imprudemment soupçonne ;
Et pour la démentir, veut bien vous assurer
280 Qu’au choix de ses états elle veut demeurer ;
Que vous tenez encor même rang dans son âme ;
Qu’elle prend vos transports pour un excès de flamme,
Et qu’au lieu d’en punir le zèle injurieux,
Sur un crime d’amour elle ferme les yeux.
DON MANRIQUE.
285 Madame, excusez donc si quelque antipathie…
DONA ISABELLE.
Ne faites point ici de fausse modestie :
J’ai trop vu votre orgueil pour le justifier,
Et sais bien les moyens de vous humilier.
Soit que j’aime Carlos, soit que par simple estime
290 Je rende à ses vertus un honneur légitime,
Vous devez respecter, quels que soient mes desseins,
Ou le choix de mon coeur, ou l’oeuvre de mes mains.
Je l’ai fait votre égal ; et quoiqu’on s’en mutine,
Sachez qu’à plus encor ma faveur le destine.
295 Je veux qu’aujourd’hui même il puisse plus que moi :
J’en ai fait un marquis, je veux qu’il fasse un roi.
S’il a tant de valeur que vous-mêmes le dites,
Il sait quelle est la vôtre, et connaît vos mérites,
Et jugera de vous avec plus de raison
300 Que moi, qui n’en connais que la race et le nom.
Marquis, prenez ma bague, et la donnez pour marque
Au plus digne des trois, que j’en fasse un monarque.
Je vous laisse y penser tout ce reste du jour.
Rivaux, ambitieux, faites-lui votre cour :
305 Qui me rapportera l’anneau que je lui donne
Recevra sur-le-champ ma main et ma couronne.
Allons, reines, allons, et laissons-les juger
De quel côté l’amour avait su m’engager.