1877 Réserve de tous droits
PERSONNAGES §
- LUIGI DE MONTALTE.
- PAOLO, frère de Luigi.
- MARCO, vieux serviteur de la famlle.
- THÉCLA, mère de Luigi et de Paolo.
- ELCI, femme de Luigi.
- UN MESSAGER.
SCÈNE I. Luigi, assis près de la table, une Bible ouverte devant lui ; Thécla, qui l’écoute en filant. §
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
THÉCLA.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI, vivement.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA, d’un air de reproche.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI, souriant.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
SCÈNE II. Luigi, Thécla, Marco. §
MARCO.
THÉCLA.
LUIGI.
MARCO.
THÉCLA.
LUIGI.
MARCO.
THÉCLA, regardant Marco sévèrement.
LUIGI, lui frappant sur l’épaule.
THÉCLA.
MARCO.
THÉCLA.
LUIGI, bas à sa mère.
THÉCLA.
MARCO.
THÉCLA.
LUIGI, à sa Mère.
THÉCLA.
MARCO.
THÉCLA, avec colère.
MARCO.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
MARCO.
THÉCLA.
MARCO.
THÉCLA, avec violence.
MARCO, à part.
LUIGI, à sa mère.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
MARCO.
THÉCLA.
MARCO.
SCÈNE III. Luigi, Thécla, Marco, Elci. §
THÉCLA.
ELCI.
LUIGI.
MARCO.
ELCI.
LUIGI.
THÉCLA.
ELCI.
THÉCLA.
ELCI.
LUIGI.
MARCO.
THÉCLA.
MARCO.
ELCI.
THÉCLA.
ELCI.
THÉCLA.
ELCI.
THÉCLA.
ELCI, qui lui donne un baiser.
LUIGI.
ELCI.
LUIGI.
ELCI.
MARCO.
ELCI.
THÉCLA.
LUIGI.
ELCI, secouant son tablier dans les mains de Marco.
MARCO.
LUIGI.
ELCI.
THÉCLA.
ELCI.
LUIGI.
THÉCLA.
MARCO.
ELCI.
MARCO.
LUIGI, faisant asseoir Elci sur ses genoux.
THÉCLA.
ELCI, à son père.
LUIGI.
ELCI.
LUIGI, en l’embrassant.
THÉCLA, à Marco, d’un air de triomphe.
MARCO.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA, à Elci.
ELCI.
MARCO, à Elci.
ELCI.
ELCI.
THÉCLA, à Luigi.
LUIGI, à Marco.
SCÈNE IV. Marco, Elci. §
ELCI.
MARCO.
ELCI.
MARCO.
ELCI.
MARCO.
SCÈNE V. §
MARCO.
SCÈNE VI. Paolo, suivi d’un messager à qui il a remis sa besace et son bâton de voyage, et qui resteau fond, Marco, retiré dans un coin d’où il observe Paolo. §
PAOLO, à voix basse en tombant sur un siége.
MARCO, qui s’approche.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO, à part.
PAOLO, montrant le messager.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
SCÈNE VII. §
PAOLO.
« Au révérend frère Anastasio pénitencier de Sainte-Marie-Majeure.
Mon père, »
« Peut-être le bruit répandu sur l’apostasie de mon frère n’est qu’une oeuvre de mensonge, ou, du moins, je pourrai par mes paroles raffermir sa foi chancelante. Tel est le devoir que je me suis imposé en m’éclairant de vos conseils, et qu’il me sera donne de remplir si votre pieuse inspiration m’anime. »
« Mais il est une autre mission connue de moi seul et que j’ai reçue d’un plus grand, d’un plus saint que vous, du Tout-Puissant, qui ne veut pas que je sois séparé de mon frère durant cette vie dont les joies ou les tourments seront sans fin. Priez donc, oh ! priez à genoux, pour qu’il ne se fasse pas, en s’obstinant à se perdre, une vertu de l’endurcissement ; car, je l’ai juré à Dieu, et je vous l’écris pour vous le jurer à vous-même, la veille de son abjuration. »
« La veille de son abjuration, je supplierai le ciel, les mains jointes et le front contre terre, de répandre sur lui les grâces d’un dernier repentir, et, dût mon âme se déchirer..., je sauverai la sienne. »
SCÈNE VIII. Paolo, Marco, qui descend suivi ~M §
MARCO.
PAOLO, se retournant brusquement.
MARCO, intimidé.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO, avec douceur.
MARCO, sortant.
SCÈNE IX. Paolo, Le Messager, au fond. §
PAOLO, reprenant la plume.
« Si je reviens parjure, montrez-moi cette lettre, et que la malédiction de mon souverain juge pèse sur moi dans ce monde et dans l’autre je l’accepte. En signant ce que je vous écris, je mets mon nom au bas de mon éternelle condamnation. »
THÉCLA, du dehors.
LUIGI, de même.
PAOLO.
SCÈNE X. PAOLO, THÉCLA LUIGI, MARCO. §
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
PAOLO.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
THÉCLA.
PAOLO, à Thécla.
THÉCLA.
PAOLO.
LUIGI.
THÉCLA, froidement.
PAOLO.
LUIGI, vivement.
THÉCLA.
MARCO, à part.
THÉCLA.
MARCO, à part.
LUIGI.
THÉCLA.
PAOLO.
LUIGI.
THÉCLA.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO, prenant la main de son frère.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
MARCO, à part.
LUIGI.
THÉCLA, à Paolo avec effusion.
LUIGI, en la mettant dans celle de Thécla.
THÉCLA, à Paolo.
MARCO, bas, en riant, à sa maîtresse.
THÉCLA, sévèrement.
MARCO.
THÉCLA.
MARCO, à part.
SCÈNE XI. Paolo, Luigi. §
LUIGI.
PAOLO, de même.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI, montrant le fauteuil de famille.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI, l’attirant vers la fenêtre ouverte.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO, à part.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
SCÈNE XI. Paolo, Luigi, Marco. §
MARCO, à Luigi, d’un air de mystère.
LUIGI.
MARCO.
PAOLO, à l’écart.
MARCO, bas à Luigi.
LUIGI, bas.
MARCO.
LUIGI.
MARCO.
LUIGI, vivement à Paolo.
PAOLO.
LUIGI, à Marco.
MARCO.
PAOLO, à Luigi.
LUIGI, sortant.
SCÈNE XIII. PAOLO, MARCO. §
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO.
MARCO.
PAOLO, avec gravité.
MARCO, effrayé.
SCÈNE XIV. Paolo, Marco, Elci. §
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
MARCO.
SCÈNE XV. Paolo, Elci. §
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI, tantôt debout près de son oncle, tantôt assise sur le bras de son fauteuil.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI, d’un air suppliant.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO, se levant à demi.
ELCI, qui le fait rasseoir en lui passant ses bras autour du cou.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO, se levant.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO, avec violence.
SCÈNE XVI. Paolo, Elci, Thécla. §
TÉCLA, à Paolo.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA, à Elci.
ELCI.
THÉCLA.
ELCI.
SCÈNE XVII. Paolo, Thécla. §
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA.
SCÈNE XVIII. Paolo, Thécla, Luigi. §
LUIGI.
THÉCLA.
SCÈNE XIX. Luigi, Paolo. §
LUIGI.
PAOLO, voulant s’éloigner.
LUIGI.
PAOLO, faisant un pas pour sortir.
LUIGI.
PAOLO, qui revient et s’arrête sans le regarder.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO, avec émotion, en le regardant.
LUIGI.
PAOLO, lui serrant la main.
LUIGI.
PAOLO, qui s’éloigne de lui.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI, qui se rapproche de son frère.
PAOLO, de même.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO, avec tendresse.
LUIGI.
PAOLO, l’embrassant.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO, se levant.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI, se levant aussi.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO, après un silence.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI, avec embarras, en arrêtant son frère au bord de l’escalier.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
SCÈNE XX. §
LUIGI.
SCÈNE X.I. Luigi, Thécla, Elci et Marco, apportant des flambeaux et préparant la table pour le repas du soir. §
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA, tombant sur un siège près de la table.
ELCI.
MARCO.
LUIGI, à Marco.
ELCI.
LUIGI, à sa fille.
ELCI.
LUIGI.
MARCO.
ELCI.
LUIGI.
THÉCLA, avec désespoir,en se levant.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
THÉCLA.
LUIGI.
ELCI.
LUIGI.
ELCI.
THÉCLA.
MARCO, à Luigi.
LUIGI.
SCÈNE XXII. Luigi, Thécla, Elci, Marco, Paolo, qui descend lentement les degrés. §
ELCI, bas à Thécla.
THÉCLA.
ELCI, de même à son père.
LUIGI.
MARCO, à Luigi.
LUIGI, à sa mère.
THÉCLA.
LUIGI.
ELCI.
LUIGI.
MARCO, à Luigi, tandis que Paolo, qui est descendu, s’éloigne sans détourner la tête.
THÉCLA.
LUIGI.
ELCI, qui s’est mise à genoux sur le seuil de la porte, à Paolo.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO, faisant effort pour sortir.
ELCI.
PAOLO.
ELCI, qui lui met la main sur la bouche en s’élançant à son cou.
LUIGI.
THÉCLA.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
THÉCLA.
MARCO.
ELCI.
PAOLO, à sa nièce, qui l’entraine vers la table.
THÉCLA, à Paolo, en le faisant asseoir.
ELCI, à Paolo.
MARCO.
LUIGI.
THÉCLA.
PAOLO, à Elci, qui s’empresse de le servir.
ELCI.
MARCO, à Paolo.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
THÉCLA, à Paolo.
ELCI, à Paolo.
PAOLO.
MARCO.
LUIGI, à Paolo.
THÉCLA.
ELCI.
PAOLO.
LUIGI, à son frère, en lui montrant ~a;’co.
MARCO, à Elci qui lui verse à boire.
LUIGI, qui se lève, ainsi que tous les convives.
THÉCLA.
ELCI.
MARCO.
PAOLO.
MARCO, exalté.
PAOLO, sévèrement.
MARCO.
PAOLO.
ELCI, vivement.
THÉCLA, en regardant Marco d’un air mécontent.
LUIGI.
THÉCLA, à Paolo.
ELCI.
THÉCLA, à Luigi.
PAOLO, à part.
MARCO à Paolo, en lui indiquant sa chambre.
PAOLO.
MARCO.
SCÈNE XXIII. Paolo, Luigi, qui prend un flambeau pour se retirer. §
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO.
LUIGI.
PAOLO tombant sur un siège.
LUIGI.
SCÈNE XXIV. §
PAOLO.
SCÈNE XXV. Paolo, à la porte de la chambre de son frère ; Thécla, les yeux attachés sur la Bible et absorbée dans sa lecture. §
THÉCLA, après s’être assise.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA, lisant la Bible.
PAOLO, qui s’élance dans la chambre.
THÉCLA.
LUIGI, en dehors.
PAOLO.
THÉCLA.
SCÈNE XXVI. §
PAOLO.
SCÈNE XXVII. Paolo, Elci, qui s’élance vers lui au moment où il va sortir. §
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO.
SCÈNE XXVIII. Paolo, Elci, Thécla, puis Luigi. §
THÉCLA, du dehors.
ELCI.
THÉCLA.
ELCI, apercevant Luigi.
THÉCLA, qui s’élance pour le soutenir.
LUIGI.
PAOLO, à part.
ELCI, à son père.
LUIGI, se laissant tomber sur un siège.
THÉCLA, à Paolo.
LUIGI, à Paolo.
PAOLO.
LUIGI.
THÉCLA.
PAOLO.
THÉCLA.
PAOLO.
ELCI.
LUIGI.
THÉCLA.
PAOLO.
ELCI.
PAOLO, à lui-même.
LUIGI, d’une voix éteinte.
ELCI.
THÉCLA, relevant avec MHC MMM-Medouleur la tête de Luigi et lui donnant un baiser sur le front.
PAOLO, qui la repousse et s’enfuit épouvanté.
APPENDICE §
EXAMEN CRITIQUE D’UNE FAMILLE AU TEMPS DE LUTHER §
PAR M. PROSPER POITEVIN.
Présenter au théâtre un ouvrage simple et sévère, une tragédie en dehors du cadre habituel et d’où l’amour, cette inépuisable source d’intérêt, fût exclu ; peindre des passions qui ne sont plus les nôtres, des sentiments qui ne peuvent éveiller aucune sympathie s’imposer ; par le seul amour de l’art, la difficile tâche de reproduire des caractères entièrement effacés, c’était sans contredit, dans ce siècle de folles témérités, une tentative si sérieusement téméraire, qu’un grand succès pouvait seul la justifier.
Ce succès, Une Famille au temps de Luther l’a obtenu : nous en félicitons d’autant plus sincèrement M. Casimir Delavigne, que nous sommes convaincu que, dans la liste de ses nombreux triomphes, il n’assignera pas à celui-ci la dernière place. Mais, disons-le, ce succès, si honorable qu’il soit pour l’auteur, n’est pas moins honorable pour le public qui a su donner, en cette circonstance,une haute et incontestable preuve d’intelligence et de bon goût ; car l’extrême simplicité du sujet, la sévérité de la forme, la couleur antique qui se reflète sur presque toutes les parties du drame, donnaient à cette tragédie an caractère si inaccoutumé, une physionomie si nouvelle, que le poète devait craindre qu’habitué aujourd’hui à des émotions communes et vulgaires, le parterre ne lui tint pas compte du mérite et de la hardiesse de son oeuvre.
On a souvent répété que M. Casimir Delavigne entait prudemment ses succès sur des idées auxquelles il savait acquises d’avance les sympathies de la foule, et qu’il n’osait jamais au théâtre que ce qu’on y peut oser sans périr. À ces accusations étranges un autre se serait empressé de répondre par une préface H. Casimir Delavigne a mieux aimé répandre par deux ouvrages à chacun sa manière ; mais à coup sûr celle-ci vaut au moins l’autre, et de toutes les réfutations, aucune n’eut pu être, selon nous, aussi formelle aussi péremptoire que les Enfants d’Edouard et Une famille au temps de Luther.
Quelles sont, en effet, les idées populaires ayant cours qu’ait flattées et caressées l’auteur dans la première ? Quelles sont les inutiles traditions consacrées au théâtre dont il ne se soit pas affranchi dans la seconde ? Et, dans ce temps, où est le poète qui ait obéi à son inspiration avec plus d’indépendance, et qui ait su concilier, avec un dédain plus manifeste de règles vieillies plus de respect pour ce qu’il y a d’immuable et d’absolu dans l’art ?
M. Casimir Delavigne ose au théâtre tout ce qu’on y peut oser avec convenance ; il se garde bien, et nous lui en savons un gré infini, de pousser la hardiesse poétique au delà. Un goût sûr, une profonde connaissance de la scène, le garantissent de ces inconcevables écarts auxquels le mauvais goût d’un temps ou d’un siècle peut bien applaudir, mais que condamne la raison qui, elle, est de tous tes temps et de tous les siècles :
Quelquefois dans sa course un esprit vigoureux
Trop resserré par l’art, sort des règles prescrites,
Et de l’art même apprend à franchir leurs limites.
Oui, assurément, il est des licences que l’art lui-même conseille et autorise le vieux : le sévère législateur de notre Parnasse en convient. Il a trouvé fort naturel que, de son temps, Corneille et Molière aient, dans quelques-uns de leurs ouvrages, secoué le joug d’une poétique exigeante à l’excès et gênante pour eux hors de tout propos : et aujourd’hui personne ne blâmerait un auteur qui saurait, comme eux se révolter avec intelligence contre la règle, et l’enfreindre au profit de l’art.
Mais, sous prétexte de suivre leur exemple, peut-on se permettra de fouler aux pieds toutes les idées reçues, et de s’abandonner sans frein à ses capricieuses et bizarres inspirations ? S’il est des règles arbitraires dont on peut s’affranchir sans danger, n’est-il pas aussi des principes invariables qu’il faut nécessairement respecter, des lois qu’on ne peut enfreindre sans péril ? Travailler de ses deux mains à briser tout entier le vieux moule comme s’il n’en pouvait plus sortir de chefs-d’oeuvre, n’est-ce pas agir en Érostrate et faire 4e la profanation un moyen de célébrité.
Aucun homme de sens, aucun écrivain qui se respecte ne se montrera jaloux d’une pareille gloire. Il est beaucoup plus commode, nous en convenons, de se faire un rapide renom par la bizarrerie et l’incohérence des conceptions, par l’apreté et la sauvagerie du style, que de se distinguer par des oeuvres dont le fond soit simple et la forme noble et sévère aussi peu d’écrivains se condamnent-ils volontiers au laborieux enfantement qu’exigent les ouvrages de ce genre. Il faut, pour lutter victorieusement contre les obstacles que l’art oppose, une étendue et une flexibilité d’esprit que la nature n’a pas accordées à tous, et ceux qui proclament la nécessité d’une réforme complète au théâtre trahissent, selon nous, à leur insu, le secret de leur impuissance.
M. Casimir Delavigne, dans sa tragédie d’une Famille au temps de Luther, ne s’est pas certes montré l’esclave de toutes tes règles en vertu desquelles tes tragédies étaient habituellement conçues autrefois mais il a respecté celles qu’il n’est permis à personne de violer et a donc usé de son droit de poète sans en excéder les limites. Il a su, à l’aide de moyens simples et naturels, produire au théâtre avec intérêt le duel entre deux croyances rivales, entre deux fanatismes haineux et implacables. Ce n’est pas par des effets multipliés de scène, par le choc des événements et des situations qu’il a voulu nous émouvoir, il a même négligé à tel point l’avantage qu’il eut pu tirer de ces ressources, qu’il nous initie franchement et tout d’abord au secret de son dénouement, un des plus dramatiques et des plus terribles qui soient peut-être au théâtre. Mais quelle tendre émotion n’excite-t-il pas en notre âme par le seul développement des caractères, par la peinture savante des passions dont il a animé ses différents personnages ! Que d’habiles contrastes, que d’oppositions heureuses dans les sentiments de ceux mêmes que réunit la communauté des croyances !
Les principes religieux de Thécla et de Luigi émanent de la même source cependant quelle diversité de nuances entre le protestantisme de l’un et celui de l’autre ! Luigi voit dans la réforme la tolérance, le retour à la raison ; Thécla, un changement complet de doctrine, la substitution d’un enthousiasme à un autre. Qu’ils soient ou non ses coreligionnaires, l’un regarde tous les hommes comme des amis et des frères ; tandis que l’autre, dans l’emportement et t’exagération de son zèle, va presque jusqu’à maudire la mémoire de son époux, mort sans avoir voulu abjurer sa foi première.
D’un autre coté, quelle différence encore entre le catholicisme de Paolo et celui du vieux Marco ! Chez celui-ci, quelle raison éclairée, quelle douceur évangélique et chrétienne ! Chez celui-là, quelle aveugle exaltation, quel ardent fanatisme Marco ne divise pas les hommes en catholiques, protestants, musulmans ou juifs, mais en bons et mauvais, et il trouve dans son âme autant d’amour pour les uns que d’indulgence pour les autres. Mais Paolo, élevé à Rome, dans les sentiments d’une piété inflexible, ne verrait, lui, dans son bien-aimé frère, qu’un implacable ennemi, s’il abandonnas jamais l’étendard de la foi pour passer sous le drapeau de l’examen.
De ce conflit de croyances opposées et de sentiments extrêmes, quel intérêt puissant le poète n’a-t-il pas su faire découler ! La raison aux prises avec le fanatisme devait succomber : et en effet elle succombe ; mais voyez l’art merveilleux avec lequel M. Casimir Delavigne prépare et amène sa terrible catastrophe.
Paolo ignore que son frère est décidé à abjurer s’il a quitté l’Italie, c’est qu’il a craint pour Luigi la funeste influence de Thécla ; il arrive donc avec la ferme résolution d’empêcher un pareil crime ; il entend n’être séparé de son frère ni dans ce monde ni dans l’autre la vie éternelle de Luigi lui est mille fois plus chère que sa vie mortelle et périssable, et il sent que pour sauver la première il trouverait, au besoin, dans son amitié et dans son zèle, le courage de faire à Dieu, sans hésitation, le sacrifice de la seconde.
La sanglante résolution de Paolo est irrévocable : lui révéler le secret qu’il ignore, c’est le pousser au fratricide. Qui donc lui apprendra la vérité ? Ce ne sera évidemment ni Luigi, ni Marco : le poète aurait-il voulu faire peser sur Thécla la responsabilité de cette funeste révélation ? Est-ce elle qui, dans l’orgueil de son triomphe, dira à Paolo : Ton frère abjure demain ? Oh ! que M. Delavigne est bien trop habile pour commettre une pareille faute : un mot imprudent, une demi-confidence, même involontaire, eût rendu Thécla odieuse, il n’a pas voulu qu’on puisse reprocher à une mère le meurtre de son enfant. C’est Elci, simple et innocente jeune fille, qui, en implorant l’indulgence de son oncle pour sa grand’mère, apprend à Paolo, sans songer même qu’elle le lui révèle, un secret dont elle le croyait instruit depuis longtemps.
Cette scène charmante, et qui se termine d’une manière si dramatique et si inattendue, produit une péripétie complète dans les sentiments de Paolo le frère disparaît à nos yeux pour faire place à l’ardent religionnaire : une querelle s’engage alors entre lui et Thécla qui survient, querelle violente des deux parts, car les deux fanatismes se trouvent en présence, et leur haine s’exhale et déborde avec la plus incroyable violence. Luigi arrive, mais trop tard ; car il entend sa mère adresser à Paolo ces paroles terribles :
Va donc, fuis, porte ailleurs ta piété farouche ;
Rome te tend tes bras ; fuis les miens, fuis ces lieux ;
Mère, frère, pays, fuis tout : dans ses adieux
Celle qu’un fils ingrat traite ici d’étrangère
N’a plus de fils en lui, puisqu’il n’a plus de mère.
C’en est fait désormais de ce bonheur que le retour de Paolo avait fait espérer à Luigi, de cette douce union de famille qu’il avait rêvée : cependant il cherche à calmer Paolo. Une discussion engagée amicalement alors entre les deux frères dégénère bientôt en une dispute vive et passionnée car Paolo fait intervenir le nom de Luther, et Luigi, qu’une attaque dogmatique eût trouvé calme, ne peut se contenir en entendant outrager celui qu’il regarde comme un réformateur inspiré. Il y a dans cet incident, bien simple en apparence, une grande preuve de tact de la part du poète il est en effet de notre nature de nous irriter bien plus à propos des hommes qu’à propos des choses dont ils sont la vivante expression.
Luigi s’emporte au point de chasser son frère, et Thecla, en apprenant ce qui s’est passé, redevient mère, et s’écrie avec désespoir :
Et vous ne l’avez pas,
Quand il a dit : "Je pars," retenu dans vos bras ?
La scène de la réconciliation.scène neuve au théâtre, est d’une simplicité et d’une beauté tout à fait antiques : nous ne connaissons aucune situation d’un intérêt plus vrai et plus touchant.
La nuit arrive et la famille, heureuse du rapprochement qui s’est opéré, se sépare... Mais Paolo retient Luigi, il veut savoir la vérité tout entière : celui-ci hésite d’abord, puis il avoue enfin qu’il doit abjurer le lendemain. À ces mots, Paolo frémit ; car il entend une voix qui lui crie : Sauve ton frère ! Il essaye donc, mais en vain, de le détourner de sa funeste résolution ; il conjure, supplie et pleure ; Luigi reste inflexible, et s’éloigne en adressant à Paolo des paroles chrétiennes :
... Tu sais tout ; s’il est vrai que tu m’aimes,
Après l’acte accompli nous resterons les mêmes :
Si je te fais horreur, j’aimerai seul et Dieu
Jugera qui de nous suit son précepte. Adieu.
Mais le démon du fanatisme l’emporte. Paolo, croyant obéir à l’ordre de Dieu, frappe Luigi endormi. Toute la famille accourt aux cris de la victime, et là, fidèles à leurs caractères, Thécla et Paolo, dont le crime n’est pas soupçonnée se disputent le mourant au profit de leur croyance. Avant d’expirer Luigi abjure, et Paolo, souillé d’un crime inutile, s’enfuit chargé de la malédiction de sa mère.
Rien de plus simple assurément que cette action ; il fallait que le poète fût bien sûr de lui pour oser la transporter en ce temps-ci au théâtre ; mais quel sujet si ingrat et si stérile ne ferait pas pour M. Casimir Delavigne un moyen assuré de succès ? Et ici, quelle richesse de détails, quelle ravissante poésie ! Dans Une Famille au temps de Luther se trouvent réunies toutes les qualités qui caractérisent le beau talent de M. Delavigne : une grande sagesse de conception, un sentiment exquis des convenances, une merveilleuse flexibilité de style une raison toujours élevée, et pour tout dire enfin, un esprit si franc et si vrai, qu’il n’est autre chose que la raison parée et embellie.
Comment s’étonner qu’avec un talent si fécond en ressources, chacun de ses ouvrages toit pour l’auteur une nouvelle occasion de triomphe.