1776
Publié par M. de la Croix [J-B LEGOUVE]
DISCOURS PRÉLIMINAIRE. §
Lié depuis plusieurs années avec l’auteur d’Attilie, dont le moindre mérite est d’avoir fait dans sa jeunesse une pièce qu’aucun homme de goût ne désavouerait, j’ai cru ne pas pouvoir détruire plus sûrement l’idée que quelques Gens de Lettres ont voulu, depuis peu, faire prendre de cette Tragédie, qu’en en donnant une nouvelle édition.
Il y a plus de vingt-cinq ans que l’auteur s’est éloigné pour jamais de la carrière du Théâtre ; il a mieux aimé consacrer ses jours à Thémis qu’à Melpomène : Si la scène française a perdu un poète, le barreau a gagné un orateur ; il faut avouer que l’un est au moins aussi utile que l’autre.
Des amis et des confrères lui proposèrent, il y a sept ou huit ans, de jouer à la campagne sa pièce qu’il avait oubliée ; elle eut le succès que peut avoir une tragédie représentée par des citoyens honnêtes, qui ne sont point habitués à chauffer le cothurne, qui ne cherchent que leur amusement, et se reposent bien d’avantage sur l’indulgence de ceux qui les écoutent, que sur leurs talens pour la déclamation théâtrale.
Il n’y a en général rien de si rare que de voir jouer passablement la tragédie en Province, ou sur les Théâtres de Société Les Mahomets, les Orosmanes y ont peine à s’élever à la noble fierté des souverains ; on ne s’est pas néanmoins encore avisé d’en conclure que M. de Voltaire fût un mauvais poète.
Attilie fut représentée une seconde fois ; et tous ceux qui l’entendirent, jugèrent qu’il ne manquait à cette Pièce que d’être rendue par des acteurs exercés dans l’art de tenir le Spectateur attentif sous le charme de l’illusion.
Quoique notre opinion doive être assez indifférente au public, nous ne craindrons pas d’assurer que la pièce d’Attilie réussirait sur le Théâtre de la Nation. La vérification en est pure et animée, la conduite sage ; et le sujet puisé dans la vérité de l’Histoire, n’en est que plus intéressant. Loin qu’on puisse faire un crime à un Avocat de s’être appliqué à des ouvrages de cette nature avant d’entrer dans la carrière qu’il a depuis parcourue, nous sommes persuadés que le Barreau ne sera jamais plus distingué ; que l’éloquence n’y sera jamais plus véhémente, plus digne de la Cour des Pairs, que lorsque les poètes, les philosophes, ajoutant à leurs connoissances celles des lois, viendront y déployer leurs grands talents. Malheur à celui qui regarderait la culture des Lettres, comme incompatible avec l’étude de la Jurisprudence ; il ne serait jamais ni un d’Aguesseau ni un Montesquieu ; il ne remplacerait pas les Le maîtres, les Cochins ; il ne nous donnerait point de Discours sur les Matières criminelles, tel que celui de Monsieur de Servan ; ses écrits ne feraient que de tristes et froides compilations ; la vérité n’aurait ni grâces, ni énergie dans sa bouche ; il serait dessus, traînant ; ses cris importuneraient l’oreille, mais ne la captiveraient pas. Peut-être le mauvais goût lui donnerait-il quelques applaudissements ; il n’en ferait que plus à plaindre.
Aurions-nous quelque chose à envier aux barreaux d’Athènes et de Rome, si le grand Corneille fût venu se déclarer dans le nôtre le protecteur d’une famille malheureuse et opprimée ; si Racine, qui peignit d’une manière si forte et si touchante les malheurs de la France dans un Mémoire qu’exigea de lui Madame de Maintenon, eût quelquefois prêté sa plume à un innocent enchaîné ?
L’Ordre des Avocats a eu l’honneur de voir dans son sein le plus sage des hommes, le modeste et brave Catinat. Puissent toutes les grandes vertus, tous les talens distingués, en venir augmenter l’éclat ; ne s’y disputer que la gloire de combattre pour la vérité ; n’y montrer de force que pour la défense des Lois, de zèle et de courage que pour repousser l’intrigue et les sollicitations de l’injustice ; il sera alors encore plus respecté de tous les autres Ordres de Citoyens qui y viendront chercher et les lumières du savoir et l’appui de l’éloquence !... Emporté par des idées si douces, j’oublie de dire que la Tragédie d’Attilie fut imprimée en 1750 sans nom d’Auteur, et que cette première édition, quoi qu’inférieure à celle que je donne aujourd’hui sur un des manuscrits faits lors des représentations particulières qu’elle a eues, fut néanmoins annoncée, avec éloge, par les Journalistes de ce temps. Le Jugement qu’ils en ont portés se trouve dans les Remarques historiques et critiques, qui sont à la suite de la pièce, et où j’ai hasardé quelques conjectures sur un art qui pourrait produire les plus heureux effets dans un siècle fatigué de l’erreur, et qui saisit avec transport la vérité toutes les fois que l’on a le courage de la lui présenter.
J’ai cru qu’il était inutile de faire reparaître une épitre dédicatoire adressée à une femme de qualité qui n’est plus : "C’était mon essai (lui écrivait l’Auteur en parlant de sa Tragédie) ce sera mon dernier effort. Vous savez mes résolutions et mes devoirs : dans le feu de la jeunesse et dans des momens de liberté, j’ai pu céder aux attraits de la poésie ; attaché maintenant au barreau, je sacrifie ce qui amusait le loisir de mes instants à ce qui fit toujours l’objet solide de mes travaux."
Le Public sait si Monsieur Le Gouvé a été fidèle à sa promesse. Pour moi, je remplis aujourd’hui à son égard, un devoir de l’amitié ; quel est l’homme de bien qui m’en fera un reproche ?
ACTEURS §
- ADRIEN, empereur Romain.
- PLACIDE, général des Armées Romaines.
- ATTILIE, fille de Placide.
- MAXIME, fils de Placide.
- JUSTIN, chef des Gardes Prétoriennes, ancien Ami de Placide.
- PAULINE, confidente d’Attilie.
- ALBIN, officier des Gardes.
- GARDES.
ACTE I §
SCÈNE PREMIÈRE. Placide, Justin. §
PLACIDE.
JUSTIN.
PLACIDE.
JUSTIN.
PLACIDE.
JUSTIN.
PLACIDE.
JUSTIN.
PLACIDE.
JUSTIN.
PLACIDE.
JUSTIN.
PLACIDE.
JUSTIN.
SCÈNE II. Adrien, Placide, Maxime, Justin, Gardes. §
ADRIEN.
PLACIDE.
ADRIEN.
PLACIDE.
ADRIEN.
PLACIDE.
ADRIEN.
PLACIDE.
ADRIEN.
PLACIDE.
JUSTIN, à Adrien.
ADRIEN.
SCÈNE III. Maxime, Placide. §
PLACIDE.
MAXIME.
PLACIDE.
MAXIME.
PLACIDE.
MAXIME.
PLACIDE.
MAXIME.
PLACIDE.
SCÈNE IV. §
MAXIME.
ACTE II §
SCÈNE PREMIÈRE. Attilie, Pauline. §
ATTILIE.
PAULINE.
ATTILIE.
PAULINE.
ATTILIE.
PAULINE.
ATTILIE.
PAULINE.
ATTILIE.
PAULINE.
PAULINE.
ATTILIE.
PAULINE.
ATTILIE.
SCÈNE II. Maxime, Attilie, Pauline. §
MAXIME.
ATTILIE.
MAXIME.
ATTILIE, à part.
MAXIME.
ATTILIE.
MAXIME.
ATTILIE.
MAXIME.
ATTILIE.
MAXIME.
ATTILIE.
MAXIME.
ATTILIE.
MAXIME.
ATTILIE tendrement.
MAXIME, se jettant aux genoux d’Attilie.
ATTILIE.
MAXIME.
ATTILIE.
MAXIME.
ATTILIE.
MAXIME.
ATTILIE.
MAXIME.
PAULINE.
MAXIME.
ATTILIE.
SCÈNE III. Adrien, Attilie, Maxime, Pauline. §
ADRIEN.
ATTILIE.
ADRIEN.
SCÈNE IV. Adrien, Maxime. §
ADRIEN.
MAXIME.
ADRIEN.
MAXIME.
ADRIEN.
SCÈNE V. Adrien, Maxime, Albin. §
ALBIN.
ADRIEN.
SCÈNE VI. Adrien, Placide, Maxime. §
PLACIDE.
4ADRIEN.
PLACIDE.
ADRIEN.
PLACIDE.
ADRIEN.
PLACIDE.
ADRIEN.
PLACIDE.
ADRIEN.
PLACIDE.
ADRIEN.
PLACIDE.
ADRIEN.
PLACIDE.
ADRIEN.
PLACIDE.
ADRIEN.
SCÈNE VII. Adrien, Maxime. §
ADRIEN.
SCÈNE VIII. §
ADRIEN.
ACTE III §
SCÈNE PREMIÈRE. Placide, Maxime. §
MAXIME.
PLACIDE.
MAXIME.
PLACIDE.
MAXIME.
PLACIDE.
SCÈNE II. Attilie, Placiden Maxime, Pauline. §
ATTILIE.
MAXIME.
ATTILIE.
MAXIME.
ATTILIE.
MAXIME.
SCÈNE III. Placide, Attilie, MAxime, Pauline, Albin, Gardes. §
ATTILIE.
ALBIN à Maxime.
ATTILIE, tandis que Maxime remet son épée.
MAXIME à Albin.
ATTILIE.
SCÈNE IV. §
PLACIDE.
SCÈNE V. Placide, Jusitn. §
JUSTIN.
PLACIDE.
JUSTIN.
JUSTIN.
PLACIDE.
JUSTIN.
PLACIDE.
JUSTIN.
PLACIDE.
SCÈNE VI. Attilie, Placide, Justin. §
ATTILIE traversant le théâtre.
PLACIDE.
ATTILIE.
PLACIDE.
ATTILIE.
PLACIDE.
ATTILIE.
PLACIDE.
ATTILIE.
JUSTIN.
ATTILIE se jettant aux genoux de Placide.
PLACIDE.
ATTILIE se relevant.
PLACIDE.
ATTILIE.
PLACIDE.
ATTILIE.
ATTILIE, reprend.
PLACIDE.
ATTILIE.
PLACIDE.
ACTE IV §
SCÈNE PREMIÈRE. Adien, Albin. §
ADRIEN.
ALBIN.
ADRIEN.
ALBIN.
ADRIEN.
SCÈNE II. Adrien, Maxime enchaîné, Albin, Gardes. §
ADRIEN.
MAXIME.
ADRIEN.
MAXIME.
ADRIEN.
SCÈNE III. Adrien, Placide, Maxime, Albin, Gardes. §
PLACIDE apercevant son fils qu’il cherchait.
ADRIEN.
ALBIN.
ADRIEN.
SCÈNE IV. Adrien, Albin. §
ADRIEN.
SCÈNE V. Adrien, Placide, Maxime, Albin, Gardes. §
ADRIEN.
PLACIDE.
ADRIEN.
PLACIDE.
MAXIME.
PLACIDE.
MAXIME.
PLACIDE.
MAXIME.
PLACIDE.
MAXIME, à Adrien.
PLACIDE.
MAXIME.
ADRIEN.
PLACIDE.
ADRIEN.
PLACIDE.
ADRIEN.
PLACIDE.
ADRIEN.
PLACIDE.
ADRIEN.
PLACIDE.
ADRIEN.
SCÈNE VI.Adrien, Albin. §
ALBIN.
ADRIEN.
SCÈNE VII. Adrien, Attilie, Albin. §
ATTILIE.
ADRIEN.
ATTILIE.
ADRIEN.
ATTILIE.
ADRIEN à part.
ATTILIE.
ADRIEN.
SCÈNE VIII. Adrien, Attilie, Pauline. §
PAULINE.
ATTILIE.
PAULINE.
SCÈNE IX. Adrien, Attilie, Pauline, Albin. §
ADRIEN.
ATTILIE.
ADRIEN.
ATTILIE.
ADRIEN.
ATTILIE à part.
ADRIEN.
ATTILIE.
ADRIEN.
ATTILIE.
ADRIEN.
SCÈNE X. Attilie, Pauline. §
ATTILIE.
ACTE V §
SCÈNE PREMIÈRE. §
ATTILIE.
SCÈNE II. Attilie, Pauline. §
ATTILIE.
PAULINE.
ATTILIE.
SCÈNE III. §
ATTILIE.
SCÈNE IV. Placide, Justin. §
PLACIDE.
JUSTIN.
PLACIDE.
JUSTIN.
PLACIDE.
JUSTIN.
PLACIDE.
JUSTIN.
PLACIDE.
JUSTIN.
PLACIDE.
JUSTIN.
PLACIDE.
JUSTIN.
PLACIDE.
JUSTIN.
PLACIDE.
SCÈNE V. §
JUSTIN.
SCÈNE VI. Adrien, Jusitn, Gardes. §
ADRIEN.
JUSTIN.
ADRIEN.
JUSTIN.
ADRIEN.
JUSTIN à part.
SCÈNE VII. Attilie, Adrien, Pauline. §
ATTILIE.
ADRIEN.
ATTILIE.
ADRIEN.
ATTILIE.
ADRIEN.
ATTILIE, jetant le poignard.
Pendant ce temps, ADRIEN.
ATTILIE.
SCÈNE VIII. Adrien, Attilie, Justin, Pauline. §
JUSTIN.
ADRIEN.
JUSTIN.
ATTILIE.
JUSTIN.
SCÈNE IX. Placide, Attilie assise, Adrien, Pauline, Justin. §
PLACIDE.
ADRIEN.
PLACIDE.
ATTILIE.
PLACIDE.
ATTILIE.
PLACIDE.
ATTILIE.
PAULINE.
SCÈNE DERNIERE. Adrien, Justin. §
ADRIEN.