SCÈNE I. Tell, Melchtal. §
TELL.
Cher Melchtal, est-ce toi ? Quel destin fortuné,
T’a, des champs d’Undervald dans Altdorff amené ?
1
Que le canton d’Uri va chérir ta présence !
Combien à nos amis tu rendras d’espérance !
MELCHTAL.
2
5 Quoi ! Nos cantons ; cher Tell, sont-ils si séparés ?
Quoi ! Mes malheurs ici, seraient-ils ignorés ?
TELL.
Qu’est-il donc arrivé ? Quelle funeste atteinte ?...
Dans ce lieu retiré tu peux parler sans crainte,
Pour tous nos entretiens nos amis l’ont choisi...
10 Ton coeur d’un sombre effroi paraît encor saisi.
MELCHTAL.
Le barbare Gesler !... ami, tu vois les larmes,
Le désespoir d’un fils.
TELL.
Le désespoir d’un fils. Dieu ! Combien tu m’alarmes.
MELCHTAL.
Ce cruel gouverneur sur la Suisse élevé,
De mes pleurs, de mon sang, Gesler s’est abreuvé.
15 Nul plus que moi, cher Tell, n’éprouva sa furie.
TELL.
Nul plus que moi, Melchtal, ne hait sa tyrannie.
Mais quels sont tes malheurs ? Parle.
MELCHTAL.
Mais quels sont tes malheurs ? Parle. Au pied de ces monts
Qui bordent Undervald et que nous habitons,
Mon père dans son champ conduisait sa charrue ;
20 Un soldat de Gesler se présente à sa vue,
Et d’un bras forcené saisit les animaux
Qui servaient à pas lents ses champêtres travaux.
Gesler l’ordonne ainsi, toute prière est vaine.
Déjà le satellite à ses yeux les emmène,
25 Je l’aperçois, j’y vole, et le fer à la main
Je combats de Gesler le soldat inhumain,
Le désarme, et le force à relâcher sa proie ;
Je revole à mon père. Ah ! Que je ne te voie
De longtemps, me dit-il, fuis, mon fils, quitte-moi,
30 Fuis Gesler : le cruel se vengerait de toi ;
Obéis-moi, te dis-je, épargne ma tendresse,
Ne laisse point porter ce coup à ma vieillesse.
Je voulus, mais en vain, combattre son effroi ;
À ses voeux, à ses pleurs je cédai malgré moi.
35 Je pars, j’erre en ces rocs, dont partout se hérisse
Cette chaîne de monts qui couronnent la Suisse ;
Ô trop fatal exil ! Pourquoi t’ai-je cherché
Tandis que ces rochers me retenaient caché,
Gesler ne respirant que sang et que vengeance,
40 Gesler fait amener mon père en sa présence.
Que fait ton fils, dit-il ? Ton supplice est tout prêt,
Trouve et livre Melchtal, ou subis ton arrêt.
Mon père pour réponse offre au tyran sa vie ;
Et le cruel Gesler !... Ô crime !... Ô barbarie !...
45 Dans les yeux de mon père... un glaive... Ah ! Je frémis ;
Le sang se glace encor dans le coeur de son fils.
TELL.
Je reconnais Gesler, et sa main sanguinaire.
MELCHTAL.
J’ai perdu par ce coup mon trop malheureux père ;
Et quand dans les chagrins dont je suis dévoré,
50 Je vois qu’en le quittant, c’est moi qui l’ai livré,
À moi-même, cher Tell, j’impute son supplice,
Et d’un monstre inhumain je me crois le complice.
TELL.
Ami, je plains ton sort, mais quel est ton dessein ?
MELCHTAL.
D’approcher du tyran, de lui percer le sein,
55 De laver dans son sang le plus horrible outrage.
TELL.
C’est assez pour ta haine, et peu pour ton courage.
Dans un danger pressant, où l’on craint tout pour soi,
La défense est forcée, et n’attend pas la loi.
Mais dans les maux publics, dans le commun murmure
60 Il faut mettre en oubli souvent sa propre injure ;
Au milieu des horreurs de ton destin fatal,
Il est d’autres devoirs, d’autres soins pour Melchtal ;
Donne un effet plus vaste à ta juste furie,
Venge plus que ton père.
MELCHTAL.
Venge plus que ton père. Eh ! Qui donc ?
TELL.
Venge plus que ton père. Eh ! Qui donc ? La patrie.
65 Vois l’abîme effroyable où nous sommes tombés,
Vois sous quel joug de fer nos peuples sont courbés.
L’ambition sans frein, l’orgueil, la violence,
Pour nous persécuter, armés de la puissance ;
Le fardeau des impôts, les emprisonnements,
70 Le pillage, le meurtre, et les enlèvements ;
Sur les moindres soupçons les peines les plus dures,
La mort multipliée au milieu des tortures ;
Plus d’ordre, plus de lois, nos privilèges vains,
Le mépris ou l’oubli de tous les droits humains,
75 Landenberg et Gesler, ces monstres d’injustice,
Ainsi que deux vautours acharnés sur la Suisse,
Suivant pour toute loi dans leur autorité
Leur infâme avarice ou leur brutalité.
Non, non, mon cher Melchtal, dans la publique injure
80 Ne borne pas tes soins à venger la nature ;
Immoler de tes maux le détestable auteur,
Ce ne serait, crois-moi, que changer d’oppresseur.
Gesler mort, doutes-tu que l’Autriche n’envoie
Quelque nouveau tyran dont nous serions la proie ?
85 Que dis-je ? Après le coup qu’aurait porté ta main
Tu n’aurais plus qu’à fuir comme un vil assassin ;
Sois fils, sois citoyen ; si tu hais l’esclavage,
Pour savoir en sortir il suffit de courage.
Nous pouvons tout tenter, nous avons des amis,
90 Dans un si grand dessein dès longtemps affermis,
Qu’avec le même zèle, un même espoir t’anime,
Affranchis avec nous la Suisse qu’on opprime,
Et qu’après les forfaits dont il est l’artisan,
Gesler de nos cantons soit le dernier tyran.
MELCHTAL.
95 Ah cher Tell ! Ah ! Vers toi c’est le ciel qui m’envoie,
J’embrasse ton dessein, je confonds avec joie
Tous mes ressentiments, tous mes voeux dans les tiens,
Dans l’indignation de mes concitoyens.
TELL.
Tandis que sous le joug qui l’accable et l’outrage,
100 La Suisse laisse encore abattre son courage,
Uri, Schweitz, Underval gardent avec fierté
Le profond sentiment de notre liberté,
C’est aux coeurs indomptés et tels que sont les nôtres,
C’est à nos trois cantons à réveiller les autres ;
105 Nous n’exciterons point des esprits énervés
Morts à la liberté dont on les a privés,
Insensibles au joug, qui ne pourraient reprendre,
Ou conserver le bien que l’on voudrait leur rendre ;
Nous ne livrerons point de ces tristes combats,
110 Où la guerre civile embrase les états,
Où les concitoyens, les amis et les frères
Sont jetés au hasard dans des partis contraires,
Où pour voir triompher un généreux dessein,
Dans un sang que l’on aime il faut plonger sa main.
115 Ici le même espoir et nous arme et nous lie,
D’un côté nos tyrans, de l’autre la patrie,
Et loin que nos combats doivent la déchirer,
C’est au bruit de nos coups qu’elle va respirer.
MELCHTAL.
J’accepte avec transport ces fortunés présages,
120 Captifs sous nos tyrans, nos stériles courages,
Ainsi que sans emploi demeurant sans éclat,
Partageaient le sommeil du reste de l’état ;
Nous n’eussions ni vécu, ni laissé de mémoire,
Il s’ouvre devant nous un vaste champ de gloire,
125 Échappés pour jamais à notre obscurité,
La vengeance nous mène à l’immortalité,
Et sans rien emprunter de la gloire étrangère
Que l’on reçoit d’un nom qui n’est qu’héréditaire,
Anoblis par nos mains et par d’illustres coups,
130 La splendeur de nos noms n’appartiendra qu’à nous.
TELL.
Sans dédaigner l’éclat qui suit la renommée,
D’un plus pur sentiment mon âme est enflammée.
On a trop préféré la gloire à la vertu.
De quelque éclat qu’un nom puisse être revêtu,
135 Je ne m’occupe point de cet espoir frivole.
Ami, pour mon pays tout entier je m’immole,
Qu’importe qui je sois chez la postérité ?
Nous affranchir, voilà notre immortalité ;
Que de si grands desseins par nos mains s’accomplissent,
140 Que la Suisse soit libre, et que nos noms périssent.
SCÈNE I. Tell, Melchtal, Furst, Werner. §
TELL.
Approchez, mes amis, Melchtal connu de vous,
Pour nos projets communs se joint encore à nous.
Du féroce Gesler son père est la victime,
Et vous pouvez juger du zèle qui l’anime,
145 Puisqu’il a comme vous à venger son pays,
Comme concitoyen, et son sang, comme fils.
FURST.
Nos nouveaux députés sont rentrés dans la Suisse,
Mais sans avoir d’Albert pu fléchir l’injustice ;
Ils ont vu rejeter leur plainte avec mépris.
WERNER.
150 On nous oppose, ami, Zug, Lucerne, Glaris,
Ces cantons, qui d’Albert devenus la conquête,
À son joug dès longtemps ont présenté leur tête.
Albert nous offre encor ses superbes bontés,
Si nous voulons fléchir devant ses volontés ;
155 Autrement plus de paix pour nos tristes provinces ;
Et l’affreux lieutenant du plus altier des princes,
Ne va de jour en jour au crime encouragé,
Qu’appesantir le joug dont ce peuple est chargé.
TELL.
Étrange aveuglement ! Étrange tyrannie,
160 Qui croit d’un peuple entier corrompre le génie,
Et qui ne veut pas voir qu’il n’est point de traité,
Qu’il n’est point de partage avec la liberté !
Est-ce ainsi qu’aujourd’hui ce prince dégénère
De l’austère équité de son vertueux père ?
165 Est-ce ainsi que Rodolphe nous a jadis traités ?
Nos droits, tant qu’il vécut, furent tous respectés.
La liberté tranquille au pied de nos montagnes,
De ses rustiques mains cultivait ces campagnes ;
Et sans craindre de voir dans nos fertiles champs,
170 Tous nos fruits moissonnés par la faux des tyrans,
L’abondance avec nous habitait nos asiles,
Et la félicité descendait sur nos villes.
Albert a tout détruit par son orgueil jaloux,
Sans songer que son père était né parmi nous ;
175 Et que si dans l’Autriche Albert reçut la vie,
La Suisse était toujours sa première patrie.
Mais, si nous haïssons ce prince impérieux,
Combien son émissaire est-il plus odieux ?
Hé comment endurer que dans un rang précaire
180 On affecte, on exerce un pouvoir arbitraire ?
Comment souffrir un homme ambitieux et vain,
Qui n’est que créature et se fait souverain ;
Qui sans cesse abusant du pouvoir qu’on lui laisse,
Montre son insolence autant que sa bassesse,
185 Esclave intéressé de l’Autriche qu’il sert,
Le tyran des cantons, et le flatteur d’Albert ?
Il est temps, mes amis, de sortir d’esclavage ;
Ensemble il faut venger notre commun outrage ;
Tous les autres partis seraient en vain tentés.
190 Je l’avais bien prévu que tous nos députés,
N’obtenant rien d’Albert contre sa créature,
Ne nous rapporteraient qu’une nouvelle injure ;
De nos antiques moeurs la sauvage apprêté,
Le nerf de nos vertus, fruit de la pauvreté,
195 Nous ont fait dédaigner, nous ont fait méconnaître
D’un peuple ami du luxe, et qui vit sous un maître ;
C’en est trop : les humains nés libres, nés égaux,
N’ont de joug à porter que celui des travaux.
Amis, que parmi nous la valeur rétablisse
200 Les droits de la nature et l’honneur de la Suisse.
Avec les maux publics, dont le poids est sur nous,
Vous souffrez d’autres maux qui ne sont que pour vous ;
Envers-toi, cher Mechtal, Gesler fut un barbare,
Werner, envers vous-même un ravisseur avare ;
205 Jurons tous que ce chêne ; honneur de ces hameaux,
Ne sera point couvert de feuillages nouveaux,
Qu’à vos vaillantes mains la mienne réunie
N’ait de nos trois cantons chassé la tyrannie.
Protège, Dieu puissant, un peuple vertueux,
210 Un peuple né vaillant sans être ambitieux,
Qui, hors de ces rochers peu jaloux de s’étendre,
Ne veut point conquérir, mais ne veut point dépendre.
Je jure, mes amis, le premier dans vos mains
De verser tout mon sang pour changer nos destins.
FURST.
215 Je jure que mon bras servira ton courage.
WERNER.
Par le même serment avec toi je m’engage.
MELCHTAL.
Nul ne fut par Gesler outragé plus que moi,
Et c’est le cri du sang qui garantit ma foi.
TELL.
Peu d’éclat, mes amis, suivra notre entreprise,
220 Loin de ces mouvements dont la terre est surprise,
Loin des soulèvements où des peuples voisins,
Le peuple qui s’agite entraîne les destins,
Nous n’aurons signalé que le patriotisme,
L’homme n’admire guère un si simple héroïsme,
225 Gesler même est trop vil pour que dans l’univers
Il nous soit glorieux d’avoir rompu nos fers,
Et peut-être l’orgueil qui dans la tyrannie,
Se plaît à supposer toujours quelque génie,
Voyant quel insensé nous a donné des lois ;
230 Nous dédaignera-t-il jusques dans nos exploits
Sans voir quel poids nos moeurs donnent à notre injure,
Et qu’aux obstacles seuls la valeur se mesure.
Mais sauvons la patrie, et si dans l’avenir,
Du joug que nous portions nous avons à rougir,
235 Ah ! Du moins la vertu sans cesse fatiguée
De cette estime encore aux tyrans prodiguée,
Des éloges forcés que depuis si longtemps
Au milieu de la haine arrachaient leurs talents
Par le vil oppresseur qui nous tient sous sa chaîne ;
240 Verra la tyrannie en mépris comme en haine,
Et pour l’honneur des moeurs et de l’humanité,
Le dernier des mortels dans le plus détesté.
J’aperçois Cléophé ; qu’elle ignore nos trames ;
Ayez le même égard, mes amis, pour vos femmes.
245 Sans doute le projet entre nous concerté
N’a rien à redouter de leur légèreté ;
Mais pourquoi leur donner des alarmes cruelles ?
Les dangers sont pour nous, le repos est pour elles ;
Et toute confidence inutile au dessein
250 Part de peu de courage, ou d’un coeur incertain.
SCÈNE III. Tell, Cléofé. §
CLÉOFÉ, après avoir regardé attentivement, et avec inquiétude les amis de Tell.
Pourquoi vous séparer ? Par quelle défiance
N’osez-vous donc ici parler en ma présence ;
TELL.
J’épargne à ton repos des discours importuns,
De tristes entretiens sur nos malheurs communs.
255 Hé que te servirait le récit de nos craintes,
Les cris des mécontents, et d’impuissantes plaintes
Sur le joug odieux à ce peuple imposé,
Et qui depuis longtemps devrait être brisé ?
N’avoir pu vous défendre ! Ah ! C’est-là notre honte !
260 De votre liberté nous vous devions mieux compte,
De votre sûreté nous étions les garants,
Et quand nous vous laissons sous la main des tyrans
Vous pouvez justement à nos faibles courages,
Autant qu’aux oppresseurs, reprocher vos outrages.
265 Mais des maux de l’état que du moins sous vos toits,
La paix de la famille adoucisse le poids.
Goûtez sans trouble au moins ces charmes domestiques,
En entendant gronder les tempêtes publiques...
Quittons ces lieux.
CLÉOFÉ.
Quittons ces lieux. Arrête ; et de veiller sur nous,
270 De nous tant protéger, montre-toi moins jaloux.
Vous le voyez assez, le désastre où vous êtes
N’est l’ouvrage du sort, ni le fruit des défaites.
C’est l’esprit général une fois relâché,
Le soutien étranger que ce peuple a cherché,
275 Qui seuls ont de l’état renversé la fortune ;
Lorsque l’État périt, c’est la faute commune,
Et s’il est un remède, il doit venir de tous.
TELL.
Hé ! Pouvons-nous jamais nous séparer de vous ?
CLÉOFÉ.
Pourquoi donc affecter avec moi ce mystère,
280 Et te cacher de moi comme d’une étrangère ?
Que les femmes ailleurs dans l’état soient sans voix ;
Qu’ailleurs leur ascendant fasse taire les lois,
Où les moeurs ne sont rien, il n’est rien qui surprenne ;
Mais chacune de nous est ici citoyenne,
285 Chacune toujours libre, et partageant vos droits,
En cultivant ses champs, s’occupe de ses lois,
Et si dans vos conseils, si dans vos assemblées,
Vos femmes avec vous ne sont point appelées,
Ah ! Sans doute ce fut le chef-d’oeuvre des moeurs,
290 Qu’on ait cru que l’hymen, que l’union des coeurs
Dans votre volonté ne montrant que la nôtre,
Ce qu’un sexe décide est consenti par l’autre.
Si c’est sous votre garde et par vos soins guerriers,
Que nous vivons en paix au sein de nos foyers,
295 Le soin de vos enfants étant ce qui nous touche,
Les premières leçons sortent de notre bouche ;
C’est nous qui de nos lois leur inspirons l’amour,
L’esprit qu’à vos conseils ils porteront un jour.
Et des lieux où jamais nous ne serions comptées,
300 Il nous faudrait attendre en esclaves traitées,
L’impérieux décret que vous auriez porté ?
Non ; où la force agit, plus de moralité,
Plus de devoirs pour nous, et la loi ne nous lie ;
Qu’autant qu’elle est par nous reçue et consentie.
305 Tu parles des tyrans ; que nous importe à nous
D’être esclaves par eux, ou de l’être par vous ?
TELL.
Nous, vos tyrans ! Ah dieu ! Cette loi qu’on déteste,
Cette loi du plus fort, ce droit lâche et funeste,
Par qui dans les cités tout ordre est perverti,
310 Sur vos têtes par nous serait appesanti !
Dans une république où la liberté sainte
Ne se maintient qu’entière et sans la moindre atteinte,
L’heureuse égalité qui lui sert de soutien,
Ce titre si sacré pour chaque citoyen,
315 Dont tu vois dans l’état nos âmes si jalouses,
Seraient anéantis pour nos seules épouses !
Non, nous connaissons trop, nous gardons mieux vos droits,
Fondés sur la justice et le respect des lois,
L’amour en est garant autant que l’honneur même.
320 Peut-on jamais vouloir asservir ce qu’on aime ?
CLÉOFÉ.
Commence donc ici par ne plus m’éviter
Et de vos entretiens cesse de m’écarter.
TELL.
Bannis la défiance.
CLÉOFÉ.
Bannis la défiance. Et toi bannis la feinte.
TELL.
Tu connaîtras l’erreur de ton injuste plainte.