M DCC VI. Avec approbation et privilège du Roi.
Par M. PALLISSOT de MONTENOY.
AVANT-PROPOS. [1788] §
Cette tragédie, la secondé de l’auteur, quoiqu’il l’ait composée à l’âgé de dix-neuf ans, mais la seule qu’il ait rendue publique, fut représentée pour la première fois, le 3 juin 1761, sous le titre de Zarès : titre qu’il a cru devoir changer pour restituer au principal personnage de la pièce, le nom que lui donné l’histoire [1]. L’intérêt de cette tragédie est fondé sur la tendresse d’une mère pour son fils, et sur l’amour de celui-ci pour un père injuste et coupable.
Les sentiments de la nature étaient les seuls que l’auteur pût connaître alors ; il en avait fait la douce expérience dans le sein d’une famille vertueuse , et ces tendres impressions, si précieuses aux âmes honnêtes, n’avaient point encore été reléguées par une philosophie audacieuse dans la classe des préjugés.
Cet intérêt parut digne du théâtre, et le public voulut bien ne pas juger à la rigueur l’essai d’un jeune homme qui, du fond d’une province peu civilisée encore, arrivait à peine dans la capitale ; dénué par conséquent de tous les secours que le génie même emprunte de l’usage du monde, du commerce des gens de lettres, de l’habitude des spectacles, en un mot, de la vue du modèle.
En effet, et cette réflexion ne sera point ici déplacée, tel ouvrage qui semble n’annoncer que des, dispositions communes, étonnerait peut-être si l’on pouvait avoir une connaissance exacte du point d’où l’auteur est parti : mais cette manière de calculer le mérite exigerait des observations qui doivent nécessairement échapper à la multitude. Heureusement, il se trouve toujours quelques-unes de ces âmes privilégiées à qui le talent ne saurait se dérober, même sous les nuages qui le voilent encore, dont la pénétration s’élance jusques dans l’avenir, et qui devinent, si on ose le dire, l’homme adulte dans les traits confus de l’enfance. C’est cet heureux instinct qui anima le vieillard dont le mot s’est conservé, lorsqu’à une représentation des Précieuses, il s’écria : « Courage, Molière ! voilà la bonne comédie ».
L’auteur est bien loin de se permettre aucune comparaison entre un essai dont il ne se dissimule pas la faiblesse, et cette pièce déjà digne du génie de Molière ; cependant il eut l’avantage d’inspirer, par ce même essai, à feu Monsieur de Crébillon, des sentiments de bienveillance qui ne se sont jamais démentis.
Il n’a jamais donné cette tragédie telle qu’elle était échappée à sa jeunesse. S’il n’a pas réussi a l’embellir, il a tâché du moins d’en épurer le style, et surtout d’en supprimer les longueurs : défaut que l’inexpérience de la plupart des jeunes écrivains, qui ne savent encore ni s’arrêter, ni se renfermer dans les bornes de leurs sujets, ne leur permet pas d’éviter.
On ne connaît aucune règle, qui détermine précisément le nombre des vers d’une pièce de théâtre : mais certainement il en existe une qui prescrit à tout auteur qui ne veut point ennuyer, d’être, court ou d’avoir l’art de le paraître. Cet art, si difficile, exclut toute abondance superflue, toute pensée qui n’est point amenée par les situations, enfin tout ornement ambitieux. Le luxe qui, par tout ailleurs, suppose la richesse, n’est, dans un ouvrage dramatique, qu’une preuve d’indigence et de stérilité : aussi les anciens, de qui nous avons tout appris, ne donnaient-ils jamais, soit à leur action principale, soit aux différentes parties de cette même action, que l’étendue qui leur était proportionnée.
Ni Sophocle, ni Euripide ne s’étaient assujettis à la loi rigoureuse décomposer toutes leurs pièces d’un nombre de vers à-peu-près égal ; les unes sont beaucoup plus courtes que les autres ; en les lisant, il est aisé de s’apercevoir des raisons de cette différence. Nos modernes seuls qui, sur des objets plus essentiels, s’exemptent assez de toute gêne et se sont imposé ce joug arbitraire. Si quelques hommes au-dessus de la sphère commune ont porté ce fardeau sans en paraître surchargés, c’était à ceux qui n’ont ni les mêmes ressources, ni le même génie, de s’affranchir de cette servitude, et du moins ils nous auraient épargné ces fatales longueurs qui rendent la plupart de nos pièces nouvelles d’une prolixité si fatigante à la représentation, et si fastidieuse à la lecture.
C’est surtout dans sa dernière édition, publiée il y a plus de vingt ans, que l’auteur a revu cet ouvrage de sa jeunesse avec le plus de soin. Il crut devoir cette attention, comme une marque de reconnaissance à Monsieur le marquis Albergatti Capacelli, sénateur de Bologne, qui non seulement avait daigné traduire cette pièce en beaux vers , mais qui lui a procuré l’honneur d’être représentée sur différents théâtres de société, dont il avait donné l’exemple en Italie.
L’auteur, flatté d’un honneur qu’il était si loin dé prévoir, se rappela, quoiqu’il eût oublié depuis longtemps sa tragédie, que, dans l’état même d’imperfection où elle était lorsqu’il la hasarda sur la scène, le troisième et le quatrième actes avaient été fort applaudis ; il ose même présumer qu’ils le seraient encore : mais le cinquième déplut, et il le refendit en entier. Cependant, malgré ce changement et les corrections de détail qu’il a faites dans tous les actes, on lui rendra la justice de croire qu’il ne s’est jamais flatté d’en faire une bonne tragédie. Il était trop loin, lorsqu’il se permit cet essai, de connaître les difficultés d’un genre auquel il renonça sans retour dès qu’il les eut soupçonnées. Tout ce qu’il a osé se promettre en conservant cet ouvrage, c’est de pouvoir soutenir quelque concurrence, du moins du côté du style, avec cette foule d’écrivains dramatiques qui se gardent bien sans doute de se comparer à nos modèles, quoique l’excessive indulgence du public ait paru quelquefois s’accoutumer à leur médiocrité.
(1) Selon l’opinion la plus commune, le prince qui, après la révolution du premier empire d’Assyrie, établit à Ninive une nouvelle dynastie, s’appelait Ninus.
ACTEURS. §
- SARDANAPALE, roi d’Assyrie.
- CALCIOPE.
- NINUS*, élevé ous le nom de Timur.
- ARBACÈS, satrape de Médie.
- ARTAZIRE, fille d’Arbacés.
- PARAMIS, satrape du Palais.
- ARSAME.
- GARDES.
- PEUPLE.
- CONJURÉS.
ACTE I §
SCÈNE PREMIÈRE. §
CALCIOPE, seule.
SCÈNE II. Aarbacès, Calciope. §
CALCIOPE.
ARBACÈS.
CALCIOPE.
ARBACÈS.
CALCIOPE.
ARBACÈS.
CALCIOPE.
SCÈNE III. §
CALCIOPE.
SCÈNE IV. Sardanapale, Calciope , Arsame, suite. §
SARDANAPALE.
CALCIOPE.
SARDANAPALE.
SCÈNE V. Sardanapale, Arsame. §
SARDANAPALE.
ARSAME.
SARDANAPALE.
SCÈNE VI. Arbacès, Sardanapale. §
ARBACÈS, à part.
SARDANAPALE.
ARBACÈS.
SARDANAPALE.
ARBACÈS.
SARDANAPALE.
SCÈNE VII. §
ARBACÈS, seul.
ACTE II §
SCÈNE PREMIÈRE. Calciope, Ninus, sous le nom de Timur. §
TIMUR.
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE.
SCÈNE II. §
TIMUR.
SCÈNE III. Artazire, Timur. §
TIMUR.
ARTAZIRE.
TIMUR.
ARTAZIRE.
SCÈNE IV. Arbacès, Artazire, Timur. §
ARBACÈS.
ARTAZIRE.
ARBACÈS.
ARTAZIRE.
ARBACÈS.
TIMUR.
ARBACÈS.
ARTAZIRE.
ARBACÈS.
TIMUR.
ARBACÈS.
SCÈNE V. Arbacès, Timur. §
ARBACÈS.
TIMUR.
SCÈNE VI. Paramis, Arbacès, Timur, Suite des Conjurés qui entrent avec Paramis. §
PARAMIS, à part ; parlant de Timur, dont il vient d’entendre les dernières paroles.
ARBACÈS.
PARAMIS, aux Conjurés.
TIMUR.
PARAMIS.
TIMUR.
ARBACÈS.
TIMUR.
PARAMIS.
ARBACÈS.
9PARAMIS.
SCÈNE VII. §
PARAMIS.
ACTE III §
SCÈNE PREMIÈRE. Sardanapale, Artazire. §
SARDANAPALE.
ARTAZIRE.
SARDANAPALE.
ARTAZIRE, avec trouble.
SARDANAPALE.
SCÈNE II. §
ARTAZIRE.
SCÈNE III. Timur, Artazire. §
ARTAZIRE.
TIMUR.
ARTAZIRE.
TIMUR.
ARTAZIRE.
TIMUR.
ARTAZIRE.
SCÈNE IV. Calciope, Timur. §
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE.
TIMUR, avec fureur.
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE, à part.
TIMUR, au désespoir.
CALCIOPE, l’arrêtant.
TIMUR.
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE.
TIMUR.
CALCIOPE.
SCÈNE V. §
TIMUR.
ACTE IV §
SCÈNE PREMIÈRE. §
NINUS.
SCÈNE II. Artazire, Ninus. §
ARTAZIRE.
NINUS.
ARTAZIRE.
NINUS.
ARTAZIRE.
NINUS.
ARTAZIRE.
NINUS.
ARTAZIRE.
NINUS.
ARTAZIRE.
NINUS.
ARTAZIRE.
NINUS.
ARTAZIRE.
NINUS.
ARTAZIRE.
NINUS.
ARTAZIRE.
NINUS.
ARTAZIRE.
NINUS.
ARTAZIRE.
NINUS.
ARTAZIRE.
NINUS.
ARTAZIRE.
NINUS.
ARTAZIRE.
NINUS.
ARTAZIRE.
NINUS.
ARTAZIRE.
SCÈNE I.I. Sardanapale, Artazire, Ninus, qui se retire pendant cette scène à l’un des côtés du théâtre. §
SARDANAPALE, à Artazire.
ARTAZIRE.
SARDANAPALE.
ARTAZIRE.
SARDANAPALE.
SCÈNE IV. Ninus, Sardanapale. §
NINUS.
SARDANAPALE.
NINUS.
SARDANAPALE.
NINUS.
SARDANAPALE, avec étonnement.
NINUS.
SARDANAPALE, à part.
NINUS.
SARDANAPALE, à part.
NINUS.
SARDANAPALE.
NINUS.
SARDANAPALE, d’un ton qui annonce la contrainte et la dissimulation.
NINUS.
SCÈNE V. §
SARDANAPALE.
ACTE V §
SCÈNE PREMIÈRE. §
CALCIOPE.
SCÈNE II. Paramis, Calciope. §
CALCIOPE.
PARAMIS.
CALCIOPE.
PARAMIS.
CALCIOPE.
PARAMIS.
CALCIOPE.
SCÈNE III. §
PARAMIS, seul.
SCÈNE IV. Arbacès, suite de Conjurés, Paramis. §
PARAMIS.
ARBACÈS.
PARAMIS.
ARBACÈS.
PARAMIS.
ARBACÈS.
PARAMIS.
ARBACÈS.
PARAMIS.
ARBACÈS.
PARAMIS.
SCÈNE V. Calciope, Arbacès, Paramis , Suite. §
CALCIOPE.
ARBACÈS.
CALCIOPE.
SCÈNE VI.ET DERNIÈRE. Ninus, Artazire, vus de loin, et comme portés par le Peuple, Calciope, Arbacès, Paramis. §
PARAMIS.
ARBACÈS.
NINUS.
CALCIOPE.