M. DCC. XXVII. Avec Approbation et Privilège du Roi.
PRIVILÈGE DU ROI §
Louis, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre : à nos amés et féaux Conseillers, les Gens tenant nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand Conseil, Prévôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenants Civils, et autres nos Justiciers qu’il appartiendra, Salut. Notre bien amé François Flahault Libraire à Paris, Nous ayant fait supplier de lui accorder nos Lettres de Permission pour l’impression d’un ouvrage qui a pour titre, Tibere Tragédie; offrant pour cet effet de le faire imprimer en bon papier et beaux caractères, suivant la feuille imprimée et attachée pour modèle sous le contrecel des présentes; Nous lui avons permis et permettons par ces présentes de faire imprimer ledit ouvrage ci-dessus spécifié conjointement ou séparément, et autant de fois que bon lui semblera sur papier et caractères conformes à ladite feuille imprimée et attachée sous notre dit contrecel, et de le vendre, faire vendre et débiter par tout notre Royaume pendant le temps de trois années consécutives à compter du jour de la datte des dites présentes. Faisons défenses à tous Libraires, Imprimeurs et autres personnes de quelque qualité et condition qu’elles soient, d’en introduire d’impression étrangère dans aucun lieu de notre obéissance. A la charge que ces présentes seront enregistrées tout au long sur le Registre de la Communauté des Libraires et Imprimeurs de Paris, et ce dans trois mois de la datte d’icelles; que l’impression de cet ouvrage sera faite dans notre Royaume, et non ailleurs, et que l’impétrant se conformera en tout aux Réglements de la Librairie, et notamment à celui du dixième Avril 1725. et qu’avant que de l’exposer en vente, le manuscrit ou imprimé qui aura servi de copie à l’impression dudit ouvrage, sera remis dans le même état où l’Approbation aura été donnée ès mains de notre très cher et féal Chevalier Garde des Sceaux de France le Sieur Fleuriau d’Armenonville Commandeur de nos Ordres; et qu’il en sera ensuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliothèque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, et un dans celle de notre dit très-cher et féal Chevalier Garde des Sceaux de France le Sieur Fleuriau d’Armenonville Commandeur de nos Ordres; le tout à peine de nullité des présentes; du contenu desquels vous mandons et enjoignons de faire jouir l’exposant, ou ses ayants causes pleinement et paisiblement, sans souffrir qu’il leur soit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons qu’à la copie des dites présentes qui sera imprimée tout au long au commencement ou à la fin dudit ouvrage foi soit ajoutée comme à l’original. Commandons au premier notre Huissier, ou Sergent de faire pour l’exécution d’icelles tous actes requis et nécessaires, sans demander autre permission, et nonobstant clameur de Haro, Charte Normande, et Lettres à ce contraires: Car tel est notre plaisir.
Donné à Paris le vingt-troisième jour du mois de Janvier l’an de grâce mil sept cens vingt-sept, et de Notre règne le douzième. Par le Roi en son Conseil. Foubert.
Registré sur le Registre VI. de la Chambre Royale des Libraires et Imprimeurs de Paris, No. 556. fol. 444. conformément aux anciens Règlements confirmés par celui du 28. Février 1723. à Paris le 24. Janvier mil sept cens vingt-sept. Brunet, Syndic.
APPROBATION. §
J’ai lu par ordre de Monseigneur le Garde des Sceaux un Manuscrit intitulé, Tibère Tragédie. Ce 4. Janvier 1727. Secousse.
PREFACE. §
Ce n’est point ici une de ces Préfaces ordinaires, où un Auteur humblement prosterné demande grâce à son Lecteur. Je ne mets celle-ci à la tête de ma Tragédie, que pour demander justice, et pour appel- ler du Public mal informé au Public mieux instruit.
Comme de tous les reproches qu’on peut faire à un Auteur, je n’en trouve point de plus déshonorant que le nom de Plagiaire, je commence par me lover d’une tache, qui suffirait pour m’ôter le peu de gloire que je puis avoir acquis jusqu’aujourd’hui. Je déclare hautement que je n’avais jamais ni lu, ni entendu lire la Tragédie d’Agrippa, quand j’ai fait celle de Tibere. Si l’on ne m’en croit pas sur ma foi, je prie l’Auteur de la première de vouloir bien la faire imprimer, la différence sera sans doute à son avantage ; mais du moins elle me rendra ma gloire, en me disculpant du larcin littéraire qu’on veut m’imputer. Cet injuste soupçon ne m’a déjà que trop coûté ; il a porté le premier coup à ma pièce, elle n’a paru aux yeux du Public déjà prévenu, que sous des traits odieux, et presque tous ses Juges sont devenus ses parties par un principe d’équité mal entendue.
J’avoue que je suis coupable, si c’est un crime d’avoir puisé dans une source commune à tous les auteurs. Mon sujet, dit-on, est le même que celui qu’on m’impute à larcin ; les caractères se ressemblent parfaitement : mais ce n’est qu’après Tacite que j’ai peint Agrippa, Tibère et Livie ; est-ce ma faute si un autre a suivi le même modèle aussi exactement que moi ?
Je conviens que je ne me suis pas si scrupuleusement attaché à mon Historien dans ce qui concerne mes autres personnages. Je leur ai prêté quelques traits de cette ancienne vigueur Romaine, que le grand Corneille a mis si heureusement sur la scène. Tacite ne fait que des esclaves des Consuls, des Sénateurs et des Chevaliers Romains, qui vivaient dans les dernières années du règne d’Auguste. Voici comme il en parle : At Romoe ruere in servitium Consules, Patres, Equites, quantò quis illustrior, tantò magis falsi, ac festinantes, vultuque composito, ne loeti excelsu Prineipis, neu tristiores primordio, lachrymas, gaudium, quoestus, adulationes miscebant.
En vérité, Tibère aurait-il eu besoin de toute la dissimulation qui le caractérise dans ma Tragédie, s’il n’avait eu que de tels hommes à tromper ? D’ailleurs n’aurais-je pas avili le grand nom de Pompée, si je n’avais fait qu’un lâche flatteur d’un Consul qui avait l’honneur de le porter.
Tacite en fait un des premiers partisans de la Tyrannie, quand il dit : Sextus Pompeius et Sextus Appuleius Consules primi in verba Tiberii juravere.
Pour mieux fonder la mâle vertu de ce Consul, je le fais descendre du grand Pompée, quoique l’Historien n’en dise rien; j’espère qu’on voudra bien me pardonner cette liberté.
Pour ce qui est du testament d’Auguste en faveur du jeune Agrippa, il est de ma façon ; voici ce qui m’y a autorisé.
Tacite parle d’une entrevue secrète de cet Empereur avec Agrippa dans l’Isle de Planasie, et des larmes qui y furent répandues d’une et d’autre part: Multas illic utrinque lachrymas, et signa caritatis, spemque ex eo fore, ut juvenis avi Penatibus redderetur.
Qu’aurait donc produit dans ma Tragédie ce tendre retour de la nature, si Auguste eût laissé subsister son premier testament, par lequel il ne déclarait point d’autres héritiers que Livie et Tibère ? Cujus testamentum illatum per virgines Vestoe Tiberum ac Liviam hoeredes habuit.
Voilà le vrai de l’Histoire ; j’y ai substitué le vraisemblable. Si le premier auteur a fait la même chose, je me sais bon gré d’avoir pensé comme lui ; mais c’est Tacite, c’est la raison qui a produit cette conformité de sentiments entre lui et moi. Voilà la première justice que j’avais à demander à mon Lecteur; je n’appuierai guère sur la seconde, ma gloire y est bien moins intéressée.
On a condamné ma pièce sans l’avoir entendue ; une des actrices le reprocha tout haut au Parterre ; ce qui me console de cette disgrâce, c’est que je crois mes juges assez équitables, pour vouloir bien au moins se donner la peine de lire ce qu’ils ne connaissent pas encore assez pour en pouvoir décider.
J’aurais condamné mon ouvrage à un oubli éternel, si la seconde et la troisième représentation avaient eu le sort de la première; mais on prêta une attention si favorable à ces dernières, que la pièce se serait sans doute relevée, sans l’indisposition d’une principale actrice, et j’ose me flatter que la lecture pourra faire souhaiter qu’on en reprenne les représentations, qui n’ont été qu’interrompues, et que je suis en droit de faire continuer. Au reste, la justice que je viens de demander à mon Lecteur, n’empêche pas que je ne sente le besoin que j’ai de son indulgence.
ACTEURS §
- AGRIPPA, fils de Julie, et petit-fils d’Auguste.
- LIVIE, Impératrice.
- TIBÈRE, fils de Livie.
- POMPÉE, Consul.
- ÉMILIE, fille de Pompée.
- MAXIME, Confident d’Agrippa.
- FAUSTINE, Confidente de Livie.
- MARTIAN, Centenier, Confident de Tibère.
- ALBINE, Confidente d’Emilie.
- GARDES, ou LICTEURS.
ACTE I §
SCÈNE PREMIÈRE. Livie, Faustine. §
FAUSTINE.
LIVIE.
FAUSTINE.
LIVIE.
FAUSTINE.
LIVIE.
FAUSTINE.
LIVIE.
SCÈNE II. Livie, Tibère, Martien, Faustine. §
TIBÈRE.
LIVIE.
TIBÈRE.
LIVIE.
TIBÈRE.
LIVIE.
TIBÈRE.
LIVIE.
TIBÈRE.
LIVIE.
SCÈNE III. Tibère, Martian. §
MARTIAN.
TIBÈRE.
MARTIAN.
TIBÈRE.
MARTIAN.
TIBÈRE.
SCÈNE IV. Tibère, Emilie, Albine. §
ÉMILIE.
TIBÈRE, à part.
ÉMILIE.
TIBÈRE.
ÉMILIE.
TIBÈRE.
ÉMILIE.
TIBÈRE.
ÉMILIE.
TIBÈRE.
SCÈNE V. Tibère, Emilie, Martien, Albine. §
MARTIAN, à Tibère.
ÉMILIE, à part.
TIBÈRE.
SCÈNE VI. Emilie, Albine. §
ÉMILIE.
ALBINE.
ÉMILIE.
ACTE II §
SCÈNE PREMIÈRE. Agrippa, Maxime. §
AGRIPPA.
MAXIME.
AGRIPPA.
MAXIME.
AGRIPPA.
MAXIME.
AGRIPPA.
MAXIME.
AGRIPPA.
MAXIME.
AGRIPPA.
MAXIME.
AGRIPPA.
SCÈNE II. Agrippa, Emilie, Albine. §
ÉMILIE.
AGRIPPA.
ÉMILIE.
AGRIPPA.
ÉMILIE.
AGRIPPA.
ÉMILIE.
AGRIPPA.
ÉMILIE.
AGRIPPA.
ÉMILIE.
SCÈNE III. Agrippa, Pompée, Émilie, Albine, Suite de Pompée. §
POMPÉE.
AGRIPPA.
POMPÉE.
SCÈNE IV. Agrippa, Pompée. §
AGRIPPA.
POMPÉE.
AGRIPPA.
POMPÉE.
AGRIPPA.
SCÈNE V. Agrippa, Pompée, Maxime. §
MAXIME, à Pompée.
AGRIPPA.
POMPÉE.
SCÈNE VI. Pompée, Maxime. §
MAXIME.
POMPÉE.
MAXIME.
POMPÉE.
MAXIME.
POMPÉE.
MAXIME.
POMPÉE.
SCÈNE VII. Livie, Pompée. §
LIVIE.
POMPÉE.
LIVIE.
POMPÉE.
LIVIE.
POMPÉE.
LIVIE.
SCÈNE VIII. §
POMPÉE.
ACTE III §
SCÈNE PREMIèRE. §
POMPÉE.
MAXIME.
POMPÉE.
MAXIME.
POMPÉE.
SCÈNE II. Pompée, Émilie. §
POMPÉE.
ÉMILIE.
POMPÉE.
ÉMILIE.
POMPÉE.
ÉMILIE.
POMPÉE.
ÉMILIE.
POMPÉE.
ÉMILIE.
POMPÉE.
ÉMILIE.
POMPÉE.
ÉMILIE.
POMPÉE.
SCÈNE III. §
ÉMILIE.
SCÈNE IV. AGRIPPA, ÉMILIE. §
AGRIPPA.
ÉMILIE.
AGRIPPA.
ÉMILIE.
AGRIPPA.
ÉMILIE.
AGRIPPA.
ÉMILIE.
AGRIPPA.
ÉMILIE.
AGRIPPA.
ÉMILIE, à part.
AGRIPPA.
ÉMILIE.
AGRIPPA.
ÉMILIE.
AGRIPPA.
SCÈNE V. Agrippa, Tibère, Émilie, Martian. §
TIBÈRE.
AGRIPPA.
TIBÈRE.
AGRIPPA.
TIBÈRE.
AGRIPPA.
TIBÈRE.
AGRIPPA.
SCÈNE VI. Tibère, Martian. §
TIBÈRE.
MARTIAN.
TIBÈRE.
ACTE IV §
SCÈNE PREMIÈRE. Livie, Faustine. §
LIVIE.
FAUSTINE.
LIVIE.
SCÈNE II. Livie, Émilie, Faustine. §
LIVIE.
ÉMILIE.
LIVIE.
ÉMILIE.
LIVIE.
ÉMILIE.
LIVIE.
ÉMILIE.
LIVIE.
ÉMILIE.
SCÈNE III. Livie. Émilie, Faustine, Albine. §
ALBINE.
ÉMILIE.
LIVIE.
ALBINE.
ÉMILIE.
LIVIE.
ALBINE.
ÉMILIE.
LIVIE.
ALBINE.
LIVIE.
ALBINE.
ÉMILIE.
LIVIE.
ÉMILIE, à Livie.
LIVIE, à part.
SCÈNE IV. Agrippa, Livie, Émilie, Faustine, Albine. §
ÉMILIE.
AGRIPPA.
ÉMILIE.
AGRIPPA.
ÉMILIE.
LIVIE.
AGRIPPA, à Livie.
ÉMILIE, à Agrippa.
AGRIPPA.
SCÈNE V. Agrippa, Livie, Tibère, Émilie, Fausitne, Albine. §
AGRIPPA.
TIBÈRE.
ÉMILIE, à Tibère.
LIVIE à Tibère, d’un ton ironique.
AGRIPPA.
TIBÈRE.
LIVIE.
TIBÈRE.
LIVIE.
SCENE VI. Agrippa, Tibère, Émilie, Albine. §
TIBÈRE.
AGRIPPA.
TIBÈRE.
AGRIPPA.
SCÈNE VII. Agrippa, Tibère, Émilie, Alibine, Maxime. §
MAXIME, à Agrippa.
AGRIPPA.
TIBÈRE.
AGRIPPA.
TIBÈRE.
AGRIPPA, à Tibère.
ÉMILIE, arrêtant Agrippa.
AGRIPPA.
ACTE V §
SCÈNE PREMIÈRE. Tibère, Martian. §
TIBÈRE.
MARTIAN.
TIBÈRE.
MARTIAN.
TIBÈRE.
MARTIAN.
TIBÈRE.
SCÈNE II. §
TIBÈRE.
SCÈNE III. Livie, Tibère. §
LIVIE.
TIBÈRE.
LIVIE.
TIBÈRE.
LIVIE.
TIBÈRE.
LIVIE.
TIBÈRE.
LIVIE.
TIBÈRE.
LIVIE.
SCÈNE IV. Agrippa, Tibère, Émilie, Albine. §
TIBÈRE, à Agrippa.
AGRIPPA.
TIBÈRE.
AGRIPPA.
TIBÈRE.
SCÈNE V. Tibère, Émilie, Albine. §
ÉMILIE.
TIBÈRE.
ÉMILIE.
TIBÈRE.
ÉMILIE.
TIBÈRE.
ÉMILIE.
TIBÈRE.
ÉMILIE.
TIBÈRE.
ÉMILIE.
SCÈNE VI. Tibère, Émilie, Albine, Pompée. §
POMPÉE.
ÉMILIE.
POMPÉE.
ÉMILIE.
POMPÉE.
TIBÈRE.
POMPÉE.
TIBÈRE.
POMPÉE.
TIBÈRE.
POMPÉE.
TIBÈRE.
ÉMILIE.
POMPÉE.
SCÈNE VII. Tibère, Livie. §
LIVIE.
TIBÈRE.
LIVIE.
TIBÈRE.
SCÈNE VIII et DERNIÈRE. §
LIVIE.