M. DC. XXXVI. avec privilège du Roi.
par Monsieur de SCUDERY
PRIVILEGE §
DU ROI LOUIS PAR LA GRACE DE DIEU ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE.
À nos ames et féaux conseillers, les gens tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Baillifs, Sénéchaux, Prévôts leurs lieutenants,et tous autres de nos huissiers et officiers qu’il appartiendra ; Salut. Notre bien aimé AUGUSTEIN COURBÉ, Marchand Libraire en notre bonne ville de Paris, nous a fait remonstrer qu’il a recouvré deux tragi-comédies nouvelles,composées par le Sieur SCUDERY, intitulées ; l’une, "Le Vassal Généreux" ; et l’autre, "Le Prince Déguisé", lesquelles il désirerait faire imprimer, s’il avait sur ce nos lettres nécessaires ; lesquelles il nous a très humblement supplié de lui accorder, À CES CAUSES, Nous avons permis et permettons par ces présentes à l’exposant, d’imprimer ou faire imprimer, vendre et débiter en tous les lieux de notre obéissance, les dites deux Tragi-comédies, conjointement ou séparément ; en telles marges, et tels caractères, et autant de fois que bon lui femblera, durant l’espace de neuf ans entiers et accomplis, à compter du jour que chacune sera achevée d’imprimer pour la première fois. Faisant très expresses défenses à toutes personnes de quelque qualité et condition qu’elles soient, d’imprimer, ni faire imprimer, vendre ou distribuer les dites tragi-comédies en aucun lieu de ce Royaume durant ledit temps, sans le consentement de 1’exposant ; sous prétexte d’augmentation, correction, ou autrement, en quelque sorte de manière que ce soit ; ni même d’en extraire aucune chose, ou d’en contrefaire le titre, à peine de quinze cents livres d’amende, payable par chacun des contrevenants, et applicables un tiers à Hôtel-Dieu de Paris ; et l’autre tiers au dit exposant ; de confiscation des exemplaires contrefaits, et de tous dépens, dommages et interêts : À condition qu’il en sera mis deux exemplaires de chacune en notre Bibliothèque publique, et un en celles de notre très cher et féal sieur Séguier, Chevallier, Garde des Sceaux dë France, àvant que de l’exposer en vente, à peine de nullité des préfentes ; Du contenu desquelles nous vous mandons que vous fassiez jouir pleinement et paisiblement l’expofant, sans souffrir qu’il lui soit donné aucun empêchement au contraire. Voulons qu’en mettant au commencement, ou à la fin de chaque exemplaire, un bref extrait des présentes, elles soient tenues pour duement signifiées, et que soi y soit ajoutée ; et aux copies d’icelles, collationnées par un de nos amêes et féaux, Conseillers, Secrétaires, comme à l’original. Mandons au premier huifller ou Sergent sur ce requis, de faire pour l’exécution du contenu ci-dessus, tous exploits nécessaires, sans demander autre permission. CAR TEL EST notre plaisir, nonobstant Clameur de Haro, Chartre Normande ; et autres lettres à ce contraires. Donné à Paris le onzième jour d’août, l’an de grâce mille six cent trente cinq. Et de notre règne le vingt-sixième.
Par le Roi en son Conseil.
CONRART.
Mademoiselle, §
Si je ne craignais de passer au delà des bornes ordinaires d’une lettre, j’imiterais ce fameux peintre, qui de toutes les beautés de la Grèce, forma cette rare Vénus, de qui l’estime dure encore en la mémoire des hommes. Je dirais tout ce que les autres ont dit : je donnerais à votre gloire toutes les louanges qu’ils ont données ; et je vous ferais ne couronne de toutes les belles fleurs que le Parnasse a produites. Et certes,, ce ne serait pas sans raison, puisque vous possédez seule ce que toutes les beautés de la terre peuvent avoir d’excellent : et qu’il en est peu quji puissent approcher de vous, sans souffrir l’affront des étoiles, quand l’éclat du Soleil paraît. Mais, Mademoiselle, il n’appartient qu’aux aigles,de regarder fixement ce bel astre ; et comme ie n’en ai ni l’oeil ni la plume, il faut que je règle mon vol et mes regards sur ma faiblesse, et que je me contente de dire ce que je puis, ne pouvant dire ce que je dois ; comme vous avez l’esprit et la beauté d’un ange, vous en aurez encore la bonté. Et c’est d’elle que i’attends ma grâce, après le dessein téméraire que je prends de vous offrir mon PRINCE DÉGUISÉ. Je fis ce hardi projet, dès l’instant que i’eus l’honneur de baiser la robe à Madame la Princesse, et à votre Grandeur ; et j’espère même que le succès ne m’en ferait pas malheureux, vous voyant écouter avec attention, une chose indigne de l’être de vous, puis qu’elle partait de moi. Mais quoi qu’il en soit, l’honneur de l’avoir osé satisfait mon ambition, sachant bien quel que soit l’évènement d’une fi haute entreprife, il ne peut être que glorieux pour moi qui fuis,
MADEMOISELLE, votre très humble, et très obéissant serviteur, de SCUDERY.
Au lecteur. §
Il est certains tableaux, dont le coloris est si vif et si riant, qu’il surprend agréablement la vue de tous ceux qui les regardent, trompe la connaissance des plus savants en portraiture, et fait passer d’abord pour fort beau, ce qui ne l’est point du tout : Mais lorsque cette douce illusion est dissipée, qu’on s’apperçoit de la tromperie qu’elle a faite au sens, et qu’enfin le jugement recouvre la liberté de ses fonctions ; on ne voit plus ce qu’on croyais voir : on se mocque de cet ouvrage, et de soi-mêmé ; et cette estime si mal fondée, se change en un juste mépris, je ne sais (Lecteur) si cette peinture parlante que je t’offre, n’aura point le même destin ; et je doute, si cette approbation universelle qu’elle a reçue, est un effet de ses beautés, ou de son bonheur. Le superbe appareil de la scène, la face du théâtre, qui change cinq ou six fois entièrement, à la repréfentation de ce poème, la magnificence des habits, l’excellence des comédiens, de qui l’action farde les paroles, et la voix qui n’est qu’un son qui meurt en naissant ; tout cela (dis-je) étant joint ensemble , est capable de donner des grâces à ce qui n’en a point, d’éblouir par cet éclat les yeux des plus clairs-voyants, et de decevoir l’oreille la plus juste, et la plus sensible au discernement des bonnes ou des mauvaises choses. Mais comme Alexandre dit autrefois à quelqu’un qui lui conseillait d’attacquer ses ennemis la nuit, qu’il ne voulait point dérober la victoire : je t’assure de même, que je ne veux point dérober la réputation d’esprit, ni la devoir à ce qui n’est pas de moi. C’est ce qui m’oblige a t’exposer cet ouvrage, dépouillé de tous autres ornements, que de ceux qui lui sont naturels, afin que ta raison ne soit point surprise, et qu’elle ne lui donne que ce qu’il mérite d’avoir. Sache donc qu’en te le montrant, je me fuis caché le pinceau dans la main, derrière les rideaux comme Appelle, résolu de corriger mes défauts par ta connoissance, et de me défaire de cet amour-propre, qui nous fait croiree beau tout ce que nous faisons , et ce qui bien souvent ne l’est pas. Mais de grâce, sois juge équitable, fais que ta censure soit fille de la charité, et non pas de l’envie ; et surtout examine toi, pour m’examiner ; juge-toi pour me juger et connais tes forces pour voir ma faiblesse, et ne te mêle que de ce que tu sais bien ; autrement je me montrerai comme ce fameux peintre pour te dire
Si tu es de la Cour , pardonne moi ce mot de Latin, que je n’ai pu retenir : c’est une faute que je n’ai jamais commise en écrivant, et que je ne commettrai peut-être jamais : le peu que j’en sais ne me permettant pas d’en être prodigue, n’y d’en faire profusion, Adieu.
ACTEURS §
- CLÉARQUE, fils d’Altomire, Roi de Naples.
- LISANDRE, Gentilhomme napolitain, demeurant en Sicile.
- FLORESTOR, écuyer de Cléarque.
- ROSEMONDE, reine de Sicile et veuve du roi Poliante.
- ARGÉNIE, unique héritière du royaume de Sicile.
- THÉOTIME, grand sacrificateur de Sicile.
- ARCHANE, ministre du temple de Palerme.
- PHILIS, fille d’honneur de l’Infante et sa favorite.
- RUTILE, jardinier de la Reine
- MÉLANIRE, femme de Rutile.
- ANTHÉNOR, chancellier de Sicile.
- ARISTE, lieutenant des gardes de la Reine.
- ARMILE, page d’Argénie.
- TROUPE des courtisants de la reine.
- JUGES de camp.
- CHOEUR du peuple Sicilien.
- CHOEUR de trompettes.
ACTE I §
SCÈNE I. Cléarque, Lisandre, Florestor. §
CLÉARQUE
LISANDRE
CLÉARQUE
LISANDRE
CLÉARQUE
LISANDRE
CLÉARQUE
LISANDRE
CLÉARQUE
LISANDRE
CLÉARQUE
LISANDRE
CLÉARQUE
LISANDRE
CLÉARQUE
SCÈNE II. Argénie, Philise. §
ARGÉNIE
ARGÉNIE
SCÈNE III. Armile, Argénie, Philise. §
ARMILE
ARGÉNIE
ARMILE
ARGÉNIE
SCÈNE IV. Théotime, Archane. §
THÉOTIME
ARCHANE
THÉOTIME
SCÈNE V. Lisandre, Cléarque, Florestor, Théotime, Archane. §
LISANDRE
CLÉARQUE
SCÈNE VI. Rosemonde, Argénie, Philise, Anthénor, Ariste, Théotime, Archane, Clearque, Lisandre, Florestor, choeur de courtisans, choeur de gardes, choeur de peuple, Armile. §
ROSEMONDE
THÉOTIME
ROSEMONDE
THÉOTIME
ROSEMONDE
THÉOTIME
ROSEMONDE
LISANDRE
CLÉARQUE
LISANDRE
CLÉARQUE
ACTE II §
SCÈNE I. Argénie, Philise. §
ARGÉNIE
PHILISE
ARGÉNIE
SCÈNE II. Cléarque, Lisandre. §
CLÉARQUE
LISANDRE
CLÉARQUE
LISANDRE
CLÉARQUE
LISANDRE
CLÉARQUE
LISANDRE
SCÈNE III. §
MÉLANIRE
SCÈNE IV. Cléarque, Rutile. §
CLÉARQUE
RUTILE
CLÉARQUE
RUTILE
CLÉARQUE
RUTILE
CLÉARQUE
SCÈNE V. Argénie, Philise, Cléarque. §
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
PHILISE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
PHILISE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
SCÈNE VI. Mélanire, Cléarque. §
MÉLANIRE
CLÉARQUE
MÉLANIRE
CLÉARQUE
MÉLANIRE
CLÉARQUE
MÉLANIRE
CLÉARQUE
MÉLANIRE
ACTE III §
SCÈNE I. Cléarque, Lisandre, Florestor. §
CLÉARQUE
Ils frappent des mains par dessus la muraille du jardin.LISANDRE
CLÉARQUE
LISANDRE
CLÉARQUE
LISANDRE
CLÉARQUE
LISANDRE
CLÉARQUE
LISANDRE
CLÉARQUE
LISANDRE
CLÉARQUE
LISANDRE
SCÈNE II. Rutile, Cléarque. §
RUTILE
CLÉARQUE
RUTILE
CLÉARQUE
RUTILE
CLÉARQUE
RUTILE
CLÉARQUE
SCÈNE III. §
MÉLANIRE
SCÈNE IV. §
CLÉARQUE
SCÈNE V. Argénie, Philise, Cléarque. §
ARGÉNIE
PHILISE
ARGÉNIE
PHILISE
ARGÉNIE
PHILISE
ARGÉNIE
PHILISE
ARGÉNIE
PHILISE
ARGÉNIE
PHILISE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
SCÈNE VI. §
MÉLANIRE
ACTE IV §
SCÈNE I. Lisandre, Florestor. §
LISANDRE
FLORESTOR
LISANDRE
FLORESTOR
LISANDRE
SCÈNE II. Rosemonde, Anthenor, Mélanire. §
ROSEMONDE
ANTHÉNOR
ROSEMONDE
ANTHÉNOR
ROSEMONDE
MÉLANIRE
ANTHÉNOR
8ROSEMONDE
MÉLANIRE
ROSEMONDE
SCÈNE III. §
CLÉARQUE
SCÈNE IV. Argénie, Philise, Cléarque. §
ARGÉNIE
PHILISE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
SCÈNE V. Rosemonde, Anthénor, Ariste, Mélanire, choeur de gardes, Argenie, Clearque, Philise. §
ROSEMONDE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ROSEMONDE
MÉLANIRE
PHILISE
SCÈNE VI. Lisandre, Florestor. §
LISANDRE
FLORESTOR
LISANDRE
FLORESTOR
LISANDRE
FLORESTOR
LISANDRE
FLORESTOR
SCÈNE VII. Rosemonde, Anthénor, Argénie, Cléarque, Philise, Ariste, choeur de gardes. §
ROSEMONDE
ANTHÉNOR
ARGÉNIE
ROSEMONDE
ANTHÉNOR
ROSEMONDE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
ANTHÉNOR
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ROSEMONDE
ANTHÉNOR
ROSEMONDE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
ROSEMONDE
ACTE V §
SCÈNE I. Cléarque, Ariste. §
CLÉARQUE
Armiste
CLÉARQUE
ARSITE
CLÉARQUE
ARSITE
CLÉARQUE
ARISTE
CLÉARQUE
ARISTE
CLÉARQUE
CLÉARQUE
SCÈNE II. Argénie, Philise. §
ARGÉNIE
PHILISE
ARGÉNIE
PHILISE
SCÈNE III. Lisandre, Florestor. §
LISANDRE
FLORESTOR
LISANDRE
FLORESTOR
LISANDRE
FLORESTOR
LISANDRE
FLORESTOR
LISANDRE
FLORESTOR
LISANDRE
FLORESTOR
SCÈNE IV. §
MÉLANIRE
SCÈNE V. Rutile, Mélanire. §
RUTILE
MÉLANIRE
RUTILE
SCÈNE VI. Rosemonde, Anthenor, Théotime, Archane, choeur de courtisans, choeur de peuple, Armile, juges, de camp, choeur de trompettes. §
ROSEMONDE
ANTHÉNOR
SCÈNE VII. Argénie, Anthénor, Rosemonde. §
ARGÉNIE
ANTHÉNOR
ARGÉNIE
ANTHÉNOR
ARGÉNIE
ROSEMONDE
SCÈNE VIII. Florestor, Lisandre. §
FLORESTOR
LISANDRE
FLORESTOR
LISANDRE
ANTHÉNOR
SCÈNE DERNIÈRE. Cléarque, Florestor, Anthénor, Argénie, Rosemonde. §
CLÉARQUE
FLORESTOR
ANTHÉNOR
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ROSEMONDE
ANTHÉNOR
FLORESTOR
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ROSEMONDE
ARGÉNIE
ROSEMONDE
CLÉARQUE
ROSEMONDE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ROSEMONDE
CLÉARQUE
ROSEMONDE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
CLÉARQUE
ROSEMONDE
CLÉARQUE
CLÉARQUE
ROSEMONDE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
FLORESTOR
ANTHÉNOR
ROSEMONDE
CLÉARQUE
ARGÉNIE
ROSEMONDE