**** *creator_aigueberre *book_aigueberre_polixene *style_verse *genre_comedy *dist1_aigueberre_verse_comedy_polixene *dist2_aigueberre_verse_comedy *id_POLIXENE *date_(non *sexe_masculin *age_jeune *statut_exterieur *fonction_autres *role_polixene Ciel ! À quels affronts m'avez vous destinée. De climats en climats en triomphe amenée, Je verrai mes tyrans à me nuire obstinés, Montrer la soeur d'Hector aux peuples étonnés ; Et pour comble d'horreurs esclave d'un barbare : Ô mort ! Viens m'affranchir des maux qu'on me prépare. Vous avez vu grands Dieux ! Les efforts que j'ai faits. Pour étouffer un feu dont l'horreur vous offense : D'un sexe malheureux ils passent la puissance. Du coupable Pâris les flammes téméraires Viennent de renverser le trône de mes pères AEgine, c'était peu de toutes ces horreurs, Et j'ai dû d'un tel frère imiter les fureurs. Des amours le plus tendre et le moins légitime. Mais pourquoi t'en ferais-je un récit odieux ? AEgine, il me rendrait trop coupable à tes yeux ; Et tu dois redouter ma triste confidence. Des Grecs, le plus barbare a surpris tous mes voeux. AEgine, c'est lui-même ; Ce vainqueur ou plutôt, ce fier tyran, je l'aime. Non, AEgine, jamais dans un cour on n'a vu Régner tant de tendresse avec tant de vertu. Ce ne sont plus les maux de ma Patrie en cendre Qui m'arrachent les pleurs que tu me vois répandre, Je pleure les horreurs d'un amour malheureux, Qui malgré mes efforts tyrannise mes voeux ; Et vainqueur quelquefois d'une vertu que j'aime Des combats qu'elle rend se venge sur moi-même En vain pour étouffer mes désirs insensés, Je retrace à mes yeux les maux qu'on m'a causés ; En vain à chaque instant une mère éplorée, Au nom d'une amitié toujours si révérée, Me presse de calmer des regrets superflus, Je sens mes maux s'accroître, et souffre d'autant plus, Que des tourments secrets, où mon amour m'expose, Je ne puis lui conter la véritable cause, Et qu'il me faut couvrir des malheurs d'Ilion Les pleurs que fait couler ma folle passion. Dieux cruels ! Est-ce assez persécuter ma vies Peu satisfaits d'avoir embrasé ma Patrie, D'avoir forcé mes yeux tant de fois effrayés À pleurer tous les miens expirants à mes pieds, Jusqu'au fond de mon cour portant votre colère, Vous me faites aimer l'assassin de mon père ; Et lorsque je m'applique à vaincre mes transports, Vous protégez Pyrrhus contre tous mes remords, Eh comment, juste ciel ! Puis-je voir sans alarmes Un vainqueur dont le bras encor ensanglanté M'a livrée aux horreurs de la captivité, L'orgueilleux destructeur du trône de mes pères > Le meurtrier enfin de mon Roi, de mes frères ; Et qui, pour couronner d'illustres attentats, À mes voux les plus doux refuse le trépas ! Ciel ! Qu'entends-je ? Pyrrhus ; ce vainqueur sacrilège ! Pyrrhus ! Qui des autels bravant le privilège, De mon père à mes yeux a pu trancher les jours, Vient m'outrager encor par d'indignes amours ! D'un sang infortuné persécuteur funeste, II en voudrait en moi déshonorer le reste ! Et moi-même tranquille au récit de ses feux, J'ose encore sur lui lever mes tristes yeux ! D'une longue misère effet le plus terrible ! Se peut-il qu'aux affronts on devienne insensible ? Que je respire encor, tandis que l'on a pu Oser impunément douter de ma vertu ? Hélas ! Jusques à quand trop instruit de mes peines, Prétendez-vous, Seigneur, anéantir mes chaînes ? Eh quoi ? N'ai-je donc pas souffert assez de maux, Sans que vous m'exposiez à des tourments nouveaux ? Car enfin, cet aveu d'une odieuse flamme Met le comble aux douleurs qui déchirent mon âme ; Et si l'amour jamais avait su vous toucher, Cet amour vous eut dit qu'il faillait le cacher. Dieux ! Je respire enfin, et votre inimitié À force de rigueur me tient lieu de pitié. Dites plutôt, Seigneur, qu'une éternelle honte Serait le juste prix du feu qui vous surmonte ; Dites que pour sauver des jours trop malheureux, Vous auriez à combattre et la Grèce, et les Dieux ; Qu'il vous faudrait bientôt de cent peuples perfides Voir tourner contre vous les armes homicides, De vos propres soldats éprouver les fureurs, Et remplir ces climats de nouvelles horreurs. Que j'épouse Pyrrhus ? L'assassin de mon père ? Que de tous ses forfaits ma main soit le salaire ? Ah ! J'aurais cru du moins en ce jour plein d'effroi, Qu'on m'aurait épargné l'affront que je reçois. Ah ! Si tu veux m'offrir cette cruelle image, Barbare, pour la voir, prête-moi ton courage ; Car enfin du trépas, où tu voles pour moi, Je sens que je frémis mille fois plus que toi : Mais que dis-je ? Où m'entraîne une ardeur insensée ; Ô Dieux ! En ce moment m'auriez-vous délaissée ? De honte et de douleur tous mes sens sont saisis : Je rappelle en tremblant mes timides esprits. Je vous quitte, Seigneur, et fuis votre présence» Oui, je pleure d'avoir, d'un instant trop vécu, Puisqu'il flétrit ma gloire, et souille ma vertu : Mais ne t'applaudis point d'une gloire trop vaine, Tu ne la dois qu'aux Dieux dont j'éprouve la haine ; Aux Dieux, dont le courroux fatal à ma maison, Pour te livrer mon cour, égara ma raison ; Jusqu'au dernier soupir dans le fond de mon âme, J'espérais renfermer une odieuse flamme ; Mais les Dieux obstinés à poursuivre mon sort, Avaient juré, sans doute, et ma honte et ma mort ; En vain à leurs arrêts je voudrais me soustraire, Sur l'un et l'autre point il faut les satisfaire, Je viens de déclarer mes coupables amours, II me reste à subir le trépas où je cours. Rappelant fur l'autel tout le soin de ma gloire, Qu'offense un fol amour honteux à ma mémoire : II me reste à percer ce cour, ce lâche cour, Qui vient de me flétrir par une indigne ardeur, Et que j'avais déjà condamné la première, Avant qu'on entendit l'ombre de votre père. Pour moi de mon destin je ne suis point en peine, Je sais trop en ces lieux que ma perte est certaine, Que bientôt grâce au Ciel qui condamne mes jours, Je recevrai le prix de mes folles amours : En vain Pyrrhus s'apprête à signaler sa rage, À travers les soldats m'ouvrant un prompt passage, Je saurai, malgré lui, saisir le fer mortel, Et le teindre à ses yeux d'un sang trop criminel. S'il ose s'applaudir d'une indigne victoire, Je ne jouira pas longtemps de cette gloire, Et peut-être en ce jour serait il plus heureux, S'il eût jusques au bout pu douter de mes feux. Cependant attentive aux ordres que je laisse : AEgine, garde-toi de suivre ta Princesse, Et si ma mère ici se présente à tes yeux, Prends soin de lui cacher ce mystère odieux ; Les Dieux me sont témoins, que parmi tant d'alarmes, Je ne redoute ici que son trouble et ses larmes. Si ton cour, à ma gloire, en effet s'intéresse, Tu dois te rendre, AEgine, au désir qui me presse, Mais arrête ces pleurs qui pourraient me trahir, Et songe seulement que tu dois obéir. Sait-elle que Pyrrhus satisfait, glorieux... Barbares est-ce assez ? M'envierez-vous toujours Les douceurs d'une mort trop longtemps attendue ? Mais quoi ; Pyrrhus encor vient s'offrir à ma vue ! Ô Dieux ! Trop inhumains, ou trop lents à punir, Ou rendez-moi ma gloire, ou laissez-moi mourir. Et moi je me condamne. Seigneur, mon destin aurait été trop doux ; Si Polixène eût pu ne vivre que pour vous ; Si des Dieux divisés la colère inhumaine, Entre nos deux Maisons n'eût semé trop de haine, Mais tels sont de ces Dieux les arrêts absolus, Que pour sauver ma gloire, il faut perdre Pyrrhus. Toutefois j'ose ici vous faire une prière ; De ma mère, daignez adoucir la misère ; Que Pyrrhus condamnant ses barbares exploits Des vaincus à son tour veuille écouter la voix, Que de tant de Héros la mère infortunée, À marcher sur vos pas ne soit point condamnée. Daignez la délivrer de ses tristes liens, Et défendez ses jours, sans regretter les miens. **** *creator_aigueberre *book_aigueberre_polixene *style_verse *genre_comedy *dist1_aigueberre_verse_comedy_polixene *dist2_aigueberre_verse_comedy *id_PYRRHUS *date_(non *sexe_masculin *age_jeune *statut_exterieur *fonction_autres *role_pyrrhus Quoi, Madame toujours les yeux baignés de larmes ? Ah ! Madame, cessez d'offrir à ma mémoire Les maux affreux que traîne après soi la victoire. Cessez de retracer à mes yeux pleins d'effroi Des malheurs où le sort eut plus de part que moi. L'horreur régnait dans Troie, et de flammes couverte Cette ville superbe approchait de sa perte ; Lorsque d'un feu vengeur les funèbres clartés, À mes regards surpris offrirent vos beautés : Aussitôt détestant le bonheur de mes armes, Aux soupirs des vaincus j'osai mêler mes larmes, Et d'un tendre remords le cour trop pénétré J'eus horreur des exploits qui m'avaient illustré. Pourquoi sans séparer d'une vaillance vaine, Ne montrait-on plutôt l'aimable Polixène ? Et soudain on eût vu tomber notre courroux ; Pyrrhus le plus barbare eût paru le plus doux. Pour combattre l'amour dont l'aveu vous offense, Ah ! Je ne me suis fait que trop de violence s De mille feux cruels vainement consumé, Pyrrhus s'est plus contraint qu'il n'aurait présumé : Mais enfin de mon cour la fierté naturelle Commence à se lasser d'une gêne éternelle ; Ce cour est bien plus fait à mépriser la mort, Madame, qu'à combattre un amoureux transport. C'est assez prolonger ma vie, et mon supplice, Ordonnez que j'espère, ou bien, que je périsse. Eh ! Quel crime a commis, ô Ciel ! cette Princesse, Pour l'immoler aux cris d'une ombre vengeresse ? Si son frère abusant d'une perfide paix, Dans le sang de mon père osa tremper ses traits, À d'inhumaines lois Polixène asservie, Des forfaits de Pâris doit-elle être punie ? Elle dont les vertus... mais c'est trop écouter Un bruit injurieux que je dois rejeter : L'effroi qu'inspire encore la cendre de mon père, Sans doute aura produit cette ombre imaginaire. Qui ne sait que le peuple ami du merveilleux, Se plaît à consacrer mille bruits fabuleux ? Que souvent il croit voir renverser la nature, Lorsqu'on n'offre à ses yeux qu'une vaine imposture, Et qu'en ses visions pleine d'obscurité Rien ne doit étonner que sa crédulité. Toutefois prévenant de plus rudes alarmes, À mes Thessaliens fais prendre ici les armes. Et fais-les souvenir en leur dictant mes lois, Que c'est servir les Dieux que d'obéir aux Rois. Hé bien, je pourrai donc par d'illustres services Réparer désormais toutes mes injustices, Effacer d'Ilion le triste souvenir, Et vous ôter enfin le droit de me haïr : Malgré l'arrêt fatal qu'en ces lieux on publie, Je pourrai vous contraindre à me devoir la vie, Briguer, en vous servant, un honneur immortel, Et me montrer vaillant, sans être criminel ? Et ce sont ces horreurs, et ces mêmes alarmes ; Qui loin de m'arrêter, ont pour moi tant de charmes ; Pour engager les Dieux à seconder mes coups, Eh ! Ne suffit-il pas qu'on combatte pour vous ? Pour leur faire approuver l'audace qui m'inspire, Osez avec Pyrrhus partager son empire ; Venez aux yeux des Grecs réunis contre moi, Me jurer dans le temple une éternelle foi Et je cours, au mépris de leur fureur jalouse, Contre un père irrité protéger une épouse, Défendre contre lui les droits des immortels, Et forcer les tombeaux de céder aux autels. Gardez-donc cette main, ce cour inexorable, Aux yeux de tous les Grecs j'en serai plus coupable > Mais ma flamme pour vous n'éclatera que mieux. Adieu. Je vais combattre en dépit de vos voeux. Je vais, plein du courroux, où vous livrez mon âme Me venger sur les Grecs du mépris de ma flamme : Ce qu'Hector n'a pu faire, il faut que vos appas L'exécutent sans peine aux yeux de nos soldats : II faut que réparant les effets de ma rage, De dix ans, en un jour, je détruise l'ouvrage. Venez me voir, Madame, en ma juste fureur Faire du camp des Grecs un théâtre d'horreur, De vos lâches tyrans vous immoler la vie, Et de la même main qui vous aura servie, Sur leurs corps tout sanglants me frapper à mon tour, Et satisfaire ainsi ma gloire et mon amour, Non. Vous romprez plutôt un barbare silence. Ô Ciel ! Tant de regrets, une si vive ardeur Auraient-ils su fléchir enfin votre rigueur ? Ah ! Si d'un tel espoir j'osais goûter les charmes... Vous ne répondez rien ! Je vois couler vos larmes ! Non, vous ne mourrez point ; mais, est-ce à moi grands Dieux, Que s'adresse un aveu qui charme tous mes voux ? Ah ! Pourquoi, si la haine à la pitié fit place, M'apprenez-vous si tard la fin de ma disgrâce ? Pourquoi, si vous daignez approuver mon ardeur, Me cachiez-vous, cruelle, un si rare bonheur ? Mais quel étrange amour ! Qu'il ressemble à la haine ! Vous aimez, et pourtant une mort inhumaine Est le fatal objet que vous me préférez, Et l'unique faveur qu'ici vous implorez. Ô Dieux ! Et qui pourrait dans ma juste furie Me ravir le seul bien qui m'attache à la vie ? Ce n'est plus désormais une ingrate beauté, Qu'un malheureux amant, haï, persécuté, Veut pourtant protéger en dépit d'elle-même, C'est une amante en pleurs, que j'adore, qui m'aime, Qui par mes soins enfin, se laissant désarmer, Des périls de Pyrrhus a paru s'alarmer. C'est mon bien, c'est le prix de l'amour le plus tendre, Qu'aux, dépens de mes jours je brûle de défendre. Ce n'est qu'avec regret que je quitte ces lieux, Madame, mais bientôt content, victorieux, Je reviens, ( car j'en crois ma valeur et mou zèle, ) D'un destin plus heureux vous porter la nouvelle, Et de tous mes bienfaits, sans vouloir abuser De votre sort, du mien vous laisser disposer. Je l'avais bien prévu que ma seule présence D'un peuple audacieux confondrait l'insolence ; Mais quoi ? Je ne vois point Polixène en ces lieux. Ô Dieux ! Dans ce dessein Polixène est sortie ! Ah ! Vous me répondrez d'une si chère vie, Vous, qui chargés du soin de veiller sur ses jours... Madame, dissipez vos mortelles alarmes ; Je triomphe, et tout cède au pouvoir de vos charmes, Unis contre vos jours par un fatal accord Cent peuples furieux demandaient votre mort, J'ai paru : d'un arrêt dicté par l'artifice Aux yeux de tout le Camp j'ai demandé justice, Et les lâches, soudain, tremblants, irrésolus, Ont douté de l'Oracle à l'aspect de Pyrrhus. Et moi qu'anime alors une cause si belle, Brûlant plus que jamais de vous marquer mon zèle, Même aux yeux de Calchas vainement courroucé Je renverse à ses pieds l'Autel qu'il a dressé. Ainsi prompt à confondre un Ministre profane, Le Ciel vous justifie. Ciel ! Ah ! Ne présumez pas que je tarde à vous suivre, Au sort le plus affreux que je puis le survivre : Perçons ce triste cour, en proie à ses fureurs, Et par un prompt trépas prévenons mille horreurs. À la Grèce ! Ah ! Plutôt vivons pour la punir, Renversons son Empire avant que de mourir. Tremblez Peuples cruels, Pyrrhus respire encore, Ah ! Je me vengerai d'un peuple que j'abhorre, Vous n'aurez pas en vain défié mon courroux : Polixène n'est plus ; elle vivrait sans vous. Mais vous allez sentir la fureur qui m'inspire, Qui vous a su venger, saura bien vous détruire. Vos forfaits avec vous rompent tous mes liens, Et les amis d'Hector sont devenus les miens : Venez vous joindre à moi, cruelles Euménides, Des Grecs contre les Grecs armez les mains perfides ; Que ces lâches vainqueurs altérés de leur sang, De leurs barbares mains se déchirent le flanc ; Que vos flambeaux brûlants échauffant le carnage, Les fassent tous périr sur cet affreux rivage ; Et puissent les Troyens, détruisant nos travaux Rebâtir Ilion sur les débris d'Argos. **** *creator_aigueberre *book_aigueberre_polixene *style_verse *genre_comedy *dist1_aigueberre_verse_comedy_polixene *dist2_aigueberre_verse_comedy *id_AEGINE *date_(non *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_aegine Qu'entends-je juste ciel, et quels sont vos souhaits ! Ainsi donc votre cour trompant mon amitié De ses ennuis secrets me cache la moitié. Et quel est cet amour dont le joug vous opprime. Non, non, rompez, Madame, un injuste silence, Nommez l'objet fatal d'un penchant malheureux. Dieux ! Serait-ce Pyrrhus ? Se peut-il que l'amour ait soumis votre cour, Qu'aurait dû mieux défendre une juste douleur ? Hélas ! Lorsqu'à vos pieds je vis Troie abattue, Au comble des horreurs je vous crus parvenue Et je ne pensais pas que le Ciel en courroux Pût vous porter jamais de plus funestes coups, Que pour mieux signaler sa haine et sa vengeance, Il dût vous envier jusqu'à votre innocence. Ciel ! Que me dites-vous ? Vous courez au trépas ! Et vous me défendez d'accompagner vos pas ! Ah ! dussai-je éprouver le plus rude supplice, Vous vous flattez en vain qu'à vos lois j'obéisse : Allons trouver Pyrrhus, courons lui découvrir Un projet qu'il ignore, et qui me fait frémir. Ah ! Seigneur, en ces lieux quelle erreur vous arrête Lorsqu'à subir la mort Polixène s'apprête ; Qu'elle vient de sortir dans le fatal dessein De hâter elle-même un arrêt inhumain. **** *creator_aigueberre *book_aigueberre_polixene *style_verse *genre_comedy *dist1_aigueberre_verse_comedy_polixene *dist2_aigueberre_verse_comedy *id_THESSANDRE *date_(non *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_thessandre Ah ! Seigneur, apprenez les mortelles terreurs, Qu'un oracle fatal répand dans tous les cours : Vos soldats s'acquittant d'un devoir légitime, Aux fiers mânes d'Achille offraient une victime, Quand soudain à leurs yeux, prodige tout nouveau, Ce superbe guerrier fore du sein du tombeau, Tel il parut jadis aux yeux de votre armée, Quand d'un juste courroux sa grande âme enflammée, Et d'un affront sanglant voulant tirer raison, Il osa menacer l'injuste Agamemnon. Il s'avance, et portant dans les cours l'épouvante : « Peuple ingrat ( leur dit-il d'une voix menaçante ) Oses-tu présumer que mes mânes sacrés Par le sang le plus vil puissent être honorés ? Pour payer mes travaux d'une digne hécatombe, II faut que Polixène expire sur ma tombe. » Il prononce ces mots l'oil fier, étincelant, Et fixe ses regards sur tout le camp tremblant : Cependant tous les Grecs que ce prodige entraîne D'une commune voix condamnent Polixène Déjà de mille cris ils remplissent les Cieux ; Pour eux l'arrêt d'Achile est un arrêt des Dieux : Seigneur, et si j'en crois l'ardeur qui les anime, Ils vont bientôt ici demander leur victime. Tous les Grecs enhardis par la Religion, Demandent Polixène avec émotion •> Calchas, des immortels le Ministre suprême, Près du tombeau d'Achille a dressé l'Autel même ; Leur haine à cet objet semble se rallumer, Et dans leurs cris, Seigneur, ils osent vous nommer , Ils osent accuser votre cour magnanime De vouloir à leurs coups dérober leur victime. Où vous entraîne, ô Ciel ! La douleur qui vous presse, Vivez pour commander à l'Epire, à la Grèce.