**** *creator_anonyme *book_anonyme_prixdunmoment *style_verse *genre_comedy *dist1_anonyme_verse_comedy_prixdunmoment *dist2_anonyme_verse_comedy *id_LOUIS *date_(non *sexe_masculin *age_jeune *statut_exterieur *fonction_autres *role_louis Je suis bien fatigué ; l'inaction m'a rendu sensible à la moindre peine. Reposons-nous quelques instants, J'arriverai encore avant la nuit à Méréville, où je veux coucher... J'ai fait dix lieues aujourd'hui, et mon paquet pèse au moins vingt livres. Il est vrai que la reconnaissance et la tendresse rendent ce poids bien léger... Ô mon Maître de qui je me sépare !... Ô ma mère que je vais retrouver ! Je ne sais lequel de vous deux m'est le plus cher. C'est à la bienfaisance de l'un que je dois les secours que je pourrai quelque jour rendre à l'autre... Oui, ce n'est point un songe ; Monsieur m'a appelé hier au soir ; il m'a dit : tes moeurs sont pures, ton âme est douce et honnête ; je crains qu'elles ne se corrompent et ici. Tu as assez de raison pour connaître les dangers d'un séjour, où toute mon attention ne peut maintenir, à mon gré, l'ordre ni la décence. Ta mère est veuve et pauvre, apprends un métier, tu l'aideras. Voilà cinquante écus : si jamais ma protection te peut être utile, comptes-y avec assurance... Je l'ai quitté les larmes aux yeux, et la plus vive reconnaissance dans le coeur... Ô l'homme charmant ! C'est une affreuse dépendance Que la Loi d'un être orgueilleux, De qui le bien, ou la naissance Nous avilit tous à ses yeux ; Ou les caprices d'une folle, Dont il faut respecte le nom, Ou d'un Petit-Maître frivole, Plus léger que le papillon. Mais les peines de l'esclavage N'ont jamais fait gémir mon coeur ; Sa chaîne peut être le gag Et du repos et du bonheur. De ses gens mon maître est le père ; Il voit, il pense, il est humain, Et ne prend un ton plus sévère, Que quand on le mérite bien. S'il est quelques hommes barbares Qui nous traitent cruellement, Chez nous les exemples sont rares De l'honneur et du sentiment. Quand chaque pas décèle un vice, Peut-on s'intéresser à nous ? Trouvons que l'on nous rend justice, Ou méritons un sort plus doux. Ah ! Mon père, comment pouvez-vous venir de si loin, dans un âge si avancé ? Car vous êtes sans doute de Méréville, à une lieue du bois ; je ne connais pas de village qui en soit plus près. Mon vénérable père, j'ai bien peu de chose à vous offrir, et j'en suis plus fâché que vous ne pouvez l'être. Je n'ai jamais mieux senti le malheur de l'indigence. Êtes-vous marié ? Avez-vous des enfants ? Avez-vous conservé votre femme ? Tenez, recevez, je vous prie, cette faible marque du désir que j'aurais de vous aider... Il est bien juste que le jour qui suit le plus heureux de ma vie, soit consacré à produire quelque douceur dans l'âme de cet infortuné. Oh ! Mon père, que vous m'étonnez ! Il faut que vous rencontriez des coeurs bien durs, puisque le vôtre me prodigue des remerciements, dont je ne suis pas plus digne. Mais la nuit approche, retournez-vous-en. Que le reste de vos jours soit aussi doux que votre vieillesse est respectable. Oh ! Si les riches savaient le profit que l'âme retire d'un écu bien employé, avec quel empressement ils renonceraient aux frivolités qui les occupent, et qui ne peuvent les satisfaire ! Argent !... Source du délire, Des regrets, et du souci ; Toi, pour lequel on soupire : Si jamais tu peux produire Un beau moment ; le voici. Du bienfait dont on le prie, Le riche qui se défend, Perd le bonheur de sa vie ; La fortune n'est sentie Que par le bien qu'on répand. Ce que le caprice ordonne Semble un ouvrage d'Enfans ; Ce que l'humanité donne Paraît tel qu'une colonne Que ne détruit point le temps. Spectacle, fête enchantée, Ont de si faibles appas, Que l'âme en est rebutée ; Mais faire chaque journée Un heureux, ne lasse pas. Ces réflexions m'occuperaient trop longtemps ; j'ai à peine celui d'arriver à Méréville avant la nuit... Partons. Messieurs, j'appartenais à Monsieur le Comte de la Croix, et je viens de son Château de Monfort ; ce bon Seigneur m'a donné cinquante écus pour apprendre un métier, je vais avec empressement annoncer cette heureuse nouvelle à ma mère : je n'ai de passeport que la vérité de ce que j'ai l'honneur de vous dire. Messieurs, il est tard, si j'osais vous prier... Ô mon cher maître ! Ô ma tendre mère ! Que vos coeurs seront touchés ; le mien ne résistera point à une épreuve aussi terrible... Mais, Messieurs, je ne suis pas coupable. Mon cher Maître me rend donc la vie ; car je l'aurais perdue avant de pouvoir me justifier. J'en consacrerai tous les instants au souvenir de ses bienfaits ; et vous, mon libérateur, partagés ma reconnaissance. Vous avez connu le prix d'un moment : un seul employé, avec moins d'ardeur, eût rendu mon sort bien cruel. Messieurs, vous n'y pensez pas... Le Houzard, mon ancien camarade, est cause de tout ceci ; mais il ne l'avait pas prévu ; c'est un enfant, et je lui pardonne. Pour vous, Messieurs, vous avez fait votre devoir, et je vous loue... Cependant, si cet argent est destiné au sentiment, donnez-le au bonhomme Loreau, le pauvre Vieillard de Méréville, avec qui je causais avant votre arrivée. **** *creator_anonyme *book_anonyme_prixdunmoment *style_verse *genre_comedy *dist1_anonyme_verse_comedy_prixdunmoment *dist2_anonyme_verse_comedy *id_VALEGALOP *date_(non *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_valegalop Je crois que... Vois-tu comme Il se lève à notre aspect ? Ceci paraît suspect... Arrêtons ce jeune homme. Halte-là ; Qu'est cela ? Sans mystère Ta bouche nous instruira, Ou bien redoute ma Colère. Jamais l'heureuse innocence Ne craignit notre présence ; Tu fuyais, Tu tremblais ; Ah! je gage.... D'un coeur où la paix serait, Plus de confiance est L'image. Que fais-tu ? D'où viens-tu ? Où vas-tu ? As-tu des passeports ? Montre-les. Nous serions souvent la dupe de pareilles pièces. Vous pouvez, mon ami, être un fort honnête garçon, mais peut-être aussi ne nous parlez-vous de ces cinquante écus que pour nous étonner moins à la vue de l'argent que nous vous trouverions. Non pas, s'il vous plaît, mon cher camarade ; vous savez, comme moi, que sous l'apparence de l'honnêteté, nous avons découvert des grands fripons : d'ailleurs, on nous a donné de nouveaux ordres que nous devons suivre ; la sûreté publique y est intéressée, et nous ne pouvons nous en écarter sans danger pour nous-mêmes. Nous serions souvent la dupe de pareilles pièces. Vous pouvez, mon ami, être un fort honnête garçon, mais peut-être aussi ne nous parlez-vous de ces cinquante écus que pour nous étonner moins à la vue de l'argent que nous vous trouverions. Non pas, s'il vous plaît, mon cher camarade ; vous savez, comme moi, que sous l'apparence de l'honnêteté, nous avons découvert des grands fripons : d'ailleurs, on nous a donné de nouveaux ordres que nous devons suivre ; la sûreté publique y est intéressée, et nous ne pouvons nous en écarter sans danger pour nous-mêmes. Serre-fort, rassemble tous ces effets ; mets les six couverts dans ta poche, et nous partirons. Voilà bien ce qu'ils disent tous. Allons, allons, partons toujours : on verra cela en prison. " Nous, Chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis, Brigadier des Armées du Roi, certifions à qui il appartiendra, que le nommé Louis Pernon de Sari, près Autun, nous a très bien, et très fidèlement servi pendant l'espace d'une année ; qu'il n'est sorti de notre Maison qu'afin d'aller près de sa mère apprendre un métier, pour les frais duquel nous lui avons donné cent cinquante livres ; que nous apprenons, dans l'instant, qu'au moment de son départ, un enfant a eu l'idée de mettre dans son paquet six couverts d'argent à nos armes ; ce qu'il a exécuté sans être aperçu ; que sentant tous les dangers de cette indiscrète plaisanterie, nous avons fait partir sur le champ Dumont, notre valet-de-chambre, pour prévenir les suites qu'elles pourraient avoir, et répondre en notre nom, de la bonne conduite et des sentiments d'honneur de ce jeune homme ; en foi de quoi, nous avons signé le présent, scellé du sceau de nos armes. En notre Château de Montfort, le etc. Signé LE COMTE DE LACROIX. Cela est en règle. Il ne nous reste plus à dire que nos regrets d'avoir offensé un enfant qui mérite l'estime et la confiance. La perte de votre temps, la frayeur que vous avez eue seront bien peu réparées par ces six francs ; faites-nous, mon cher ami, le plaisir de les recevoir. Nous sommes honteux de recevoir une récompense que nous avons si peu méritée, et dont nous ne pouvons pas témoigner notre reconnaissance. **** *creator_anonyme *book_anonyme_prixdunmoment *style_verse *genre_comedy *dist1_anonyme_verse_comedy_prixdunmoment *dist2_anonyme_verse_comedy *id_SERREFORT *date_(non *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_serrefort Oui, parbleu!.. Ce jeune homme a l'air de la candeur, et je crois que nous pouvons, sans autre examen, le laisser continuer sa route. Ce jeune homme a l'air de la candeur, et je crois que nous pouvons, sans autre examen, le laisser continuer sa route. Le père Loreau ! Il est mon voisin, et puisque vous nous refusez, nous serons charmés que votre générosité s'adresse à lui ; mais nous exigeons que vous lui fassiez vous-même ce petit présent. Non, non, Monsieur... Eh ! Qu'avons-nous fait pour cela ? **** *creator_anonyme *book_anonyme_prixdunmoment *style_verse *genre_comedy *dist1_anonyme_verse_comedy_prixdunmoment *dist2_anonyme_verse_comedy *id_DUMONT *date_(non *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_dumont Ah ! Messieurs, ah ! Que j'ai couru ! Mon cheval en sera fourbu ; Mais, Monsieur s'en consolera, Mon cher ami, quand il saura A quels maux on t'aurait livré, Si je ne t'avais délivré. De Madame c'est le Houzard... : On ne l'a su que par hasard ; Il croyait faire un plaisant tour : Tu dois ton salut à l'amour : De Lise, dont il est épris, Madame l'a d'abord appris. Monsieur jurait, se désolait ; Il écrivait, il appelait ; Il avait un pressentiment De quelque fâcheux accident, Et nous criait : doit-on souffrir Que l'innocent puisse gémir! Du moindre mal, pour le sauver Ton Anglais, puisses-tu crever ; Ventre-à-terre je suis parti, Et j'ai couru jusques ici : Son ordre est bien exécuté ; Te voilà, son cheval est tué. Je vous ai aperçus de loin... Le pauvre diable de cheval ne pouvait plus me porter, j'ai jeté mes bottes, et je suis venu plus vite que lui au galop. Tenez, Messieurs, voilà le Certificat de Monsieur le Comte de Lacroix ; s'il vous faut d'autres renseignements, vous les aurez à Méréville, où je suis connu des Officiers de Justice ; nous y souperons ; je les verrai, et ils vous répondront de moi. Il faut convenir que nous voici quatre bien honnêtes-gens ; la chose n'est pas ordinaire, et dans un bois encore... À la Ville beaucoup de sociétés fort étendues auraient peine à en offrir le même nombre. Ce n'est pas tout, Messieurs ; j'ai un nouvel ordre à exécuter : mon Maître, en me donnant ce Louis-d'or, m'a dit de le distribuer aux Cavaliers qui pourraient avoir arrêté notre jeune ami, s'ils entendaient raison. Si, par des chicanes de pure malice, ils ne cherchaient point à prolonger ses peines, et notre inquiétude ; l'argent vous appartient, comme vous voyez. Oh parbleu ! Vous les prendrez : Monsieur le Comte est bon, mais absolu comme l'Empereur Turc : je n'oserais jamais lui dire que vous lui auriez fait l'affront de le refuser... Je garderais donc son or, et je serais un fripon, vous qui les arrêtez, vous ne voudriez pas en faire un. Que ce bois était sombre, quand je l'ai parcouru ! Qu'il m'inspirait d'horreur! J'y respire à présent l'air le plus doux.... Comme les circonstances changent tout-à-coup notre situation. Sur le rivage, Après l'orage, Quand du naufrage Se perd l'effroi ; C'est une joie Qui se déploie Par des cris de vive le Roi. Nos Marins font leur grosse voix : Vive le Roi, vive le Roi. Vive le Roi, vive le Roi. Est-il musique Dont l'attrait pique, Et qui s'explique Mieux que ce cri ? De la tendresse, De l'allégresse, Signal que nos coeurs ont choisi ; C'est d'eux que part, vive le Roi, Vive le Roi, vive le Roi. Vive le Roi, vive le Roi. T'en voilà quitte ; Dans un bon gîte, Avec moi, vite, Venez tous trois : Pour boire et rire ; Surtout pour dire ; Salut au Comte de Lacroix, Un des bons coeurs nés sous les lois Du meilleur Roi. Vive le Roi. Vive le Roi, vive le Roi. Allons reprendre nos chevaux, (le mien mort ou vif) et acheminons-nous vers le cabaret le plus lestement que nous pourrons. À présent que mon coeur est tranquille, je commence à m'apercevoir que mon estomac ne l'est pas. Plus de peur que de mal.