**** *creator_anseaume *book_anseaume_cendrillon *style_verse *genre_comedy *dist1_anseaume_verse_comedy_cendrillon *dist2_anseaume_verse_comedy *id_CENDRILLON *date_1759 *sexe_masculin *age_jeune *statut_exterieur *fonction_autres *role_cendrillon Des rigueurs d'un cruel destin, Aurai-je toujours à me plaindre ? Un faible espoir me luit en vain, Je n'en ai pas moins tout à craindre. Des rigueurs d'un cruel destin, Aurai-je toujours à me plaindre ? J'ai joui cette nuit du spectacle enchanteur, Qu'étale aux yeux la Cour la plus brillante ; Un Prince à mes genoux exprimait son ardeur... Il ne me reste hélas ! de toute ma grandeur, Qu'un souvenir qui me tourmente. J'aperçois venir ma Maraine, Sa présence augmente ma peine ; À ses lois j'ai désobéi ; Quel reproche elle va me faire ! Seule sensible à mon ennui, Elle me tenoit lieu de mère. Il est vrai, j'en suis confuse, J'en suis confuse. Non, non, c'est que, ma Bonne, Je n'ai pas pu faire autrement. Il est vrai, mais ma folie Est bien punie ; Un moment !... Pardon, ma Bonne, Pardon, ma Bonne, Je n'ai pas pu faire autrement. Pardon, ma Bonne, Je n'ai pas pu faire autrement. Je le sais bien, J'ai tout perdu ; En moins de rien, Tout a disparu : Que le sort me traite, S'il veut, sans pitié ; Non, je ne regrette Que votre amitié, Ah ! Que mon cour est content ! Vous m'allez gronder encore. Je n'en doute pas, Madame, Il faut donc vous ouvrir mon âme. Qui m'eût dit qu'un bal... Dut m'être si fatal ! J'en ai bien sujet. J'arrivai dans le Palais D'aise transportée ; De tout ce que je voyais, J'étais enchantée, Un Prince... Un Prince s'est trouvé là. Le connaissez-vous ? N'est-il pas vrai qu'il est charmant ? Les yeux vers moi tournés sans cesse, Tendrement il me regardait, De ses regards la douceur et l'ivresse. M'inspiraient ce qu'il ressentait. À mes côtés est une place, Il s'en saisit ; Il s'enhardit, Je m'attendris ; Je veux le fuir, et je ne puis, Je veux fuir et ne puis, Je veux le fuir, et je ne puis. Déjà mon trouble augmentait son audace, Quand minuit sonna, Et tout finit là. Comme un éclair, soudain je prends la fuite ; En entendant l'heure qui me chassait ; On se met à ma poursuite, Mais en vain on me cherchait... Je n'étais plus ce qu'ils me croyaient être, Ils me voyaient sans suite et sans éclat ; Comment, hélas ! M'auraient-ils pu connaître ! Je m'ignorais moi-même en cet état. Je ne saurais vous le cacher, Je ne saurais vous le cacher, Ce Prince a trop su me toucher ; Je l'aime, je l'aime : Le croyez-vous épris pour moi de même ? Oh ! non. Je sais trop ce que je me dois ; Pour me laisser surprendre ; Il n'a rien obtenu de moi, Que ce qu'il m'a su prendre. Ma Bonne... Que dire, hélas ! Quel embarras ! Il m'a pris une de mes mules ; Qu'en fuyant j'ai laissé tomber. Je n'en ai plus qu'une à présent; Que voulez-vous ? Le fils du Roi ! Sûrement, C'est mon amant ; Ne suis-je pas bien chanceuse ? Ceci pour moi tourne mal. Au Bal ! C'est mon inconstant, C'est mon perfide amant ! Je n'oserais... Vous avez toutes deux Mêmes attraits ; Qui voudrait faire un choix, Aurait besoin, je crois, D'y regarder plus d'une fois : Mais qui sait si quelqu'objet, Bien moins parfait, De ce beau Prince-là, N'a pas déjà Su captiver le cour ? Hé bien ? Avait-elle des appas ? Vous vous querellez Pour un rien. À vos débats., Moi, dame, je ne prends aucune part ; Ne doit on pas L'une pour l'autre avoir quelqu'égard ? À me nuire, Tout conspire ; Ô sort, quelle est ta rigueur ! D'Amour un trait me déchire ; Et c'est encore un malheur ! Deux rivales se déclarent. Que deviendra mon ardeur ? Des maux qui sur moi se préparent, Le plus sensible à mon cour Serait d'aimer un trompeur, À me nuire, Tout conspire ; Ô sort, quelle est ta rigueur ! D'Amour un trait me déchire ! Et c'est encore un malheur ! Voyez une infortunée. Ne suis-je donc condamnée ; Qu'à vivre toujours dans les pleurs ? Vous avez assez vu, Madame, Quel objet a touché mon âme. Ce funeste vainqueur, Que j'adore au fond de mon cour, Peut-être n'est qu'un imposteur ; Mes sours se disputent l'amant Qui cause aujourd'hui mon tourment. À juger par leurs discours, Mes sours ont raison de croire Qu'on les aime. Mais cependant... Bon ! Si d'un autre il est l'époux, Qu'il s'en repente ou non, voyez-vous, Je n'en serais, ne vous déplaise, Guère plus à mon aise. Qu'est-ce donc que j'entends ? D'un amoureux penchant, Ma Bonne me fait honte ; Et veux que je surmonte Ce qui me fait plaisir Encore à ressentir. Amour, dont je ressens la flamme, Épargne un faible cour qui se livre à tes coups ; Les traits dont tu blesses mon âme Font-ils l'effet de ton courroux ? Fais briller à mes yeux un rayon d'espérance, Ou rend-moi mon indifférence ; Mon sort me paraîtra plus doux. Eh quoi ! Mes sours, en ce moment, Rougissent de me reconnaître ! Par qui faut-il que je commence ? Si vous parlez toutes les deux, Comment répondre à vos voeux. Me gronderez-vous sans cesse, Quoique je n'aie aucun tort ? Je ne puis mieux faire, Mieux faire. Ce n'est point un mystère ; Vous savez l'événement, À mon amour contraire. Azor les mande au Palais. Quelle triste nouvelle ! Pourra-t-il, en voyant tant d'attraits, Ne pas m'être infidèle ? De quelle épreuve parle-t-on ? À cet espoir flatteur dois-je m'abandonner ? Très volontiers. Mais... Ma bonne. Peut me montrer avec plus de décence, Ne faut-il pas ?... Eh ! Quoi ! Vous prétendez que parmi tant de Belles, Dont l'art relève encor les grâces naturelles, Dans l'état où je suis j'irai me présenter ! Azor m'oserait-il seulement regarder ? Je souscris à vos volontés : Guidez mon ignorance ; Je dois répondre à vos bontés Par mon obéissance. Non, j'ai trop peur ; Je sens palpiter mon cour. C'est que l'on va se moquer de moi. Guidez donc mes pas ; Ne me quittez pas. Ma Bonne, venez donc. Seigneur... Non, je ne puis. Eh ! Bien, oui, je vous aime. Des rigueurs d'un cruel destin Aurai-je toujours à ma plaindre ? Des rigueurs d'un cruel destin, Aurai-je toujours à me plaindre ? Un faible espoir me luit ne vain, Je n'en ai pas moins tout à craindre. J'ai joui cette nuit du spectacle enchanteur, Qu'étale aux yeux le cour la plus brillante. Un prince à mes genoux exprimait son ardeur. Il ne me reste hélas ! De toute ma grandeur Qu'un souvenir qui me tourmente. Non, non ; c'est que, ma Bonne, C'est que, ma Bonne, Je n'ai pas pu faire autrement, Je n'ai pas pu faire autrement. Il est vrai : mais ma folie Est bien punie : un moment... Pardon, ma Bonne, Pardon, ma Bonne, Je n'ai pas pu faire autrement. Oui, oui. Pardon, ma bonne, Je n'ai pas pu faire autrement, Pardon, ma Bonne, Pardon, ma Bonne Je n'ai pas pu faire autrement. Je le sais bien, J'ai tout perdu. En moins de rien tout a disparu : Que le sort me traite, S'il veut, sans pitié, Non, non, je ne regrette Que votre amitié, Non, non, je ne regrette Que votre amitié. Les yeux vers moi tournés sans cesse, Tendrement il me regardait, Il me regardait ; De ses regards la douceur et l'ivresse, Et l'ivresse, M'inspiraient ce qu'il ressentait, M'inspiraient ce qu'il ressentait, À mes côtés est une place, Il s'en saisit ; Il s'enhardit, Je m'attendrit, Je m'attendris, Je veux le fuit, et je ne puis, Je ne veux finir, et ne puis, Je veux fuir et ne puis, Je veux le fuit, et je ne puis. Déjà mon trouble augmentait son audace, Quand minuit sonna, Et tout finit là : Déjà mon trouble augmentait son audace, Quand minuit sonna, Et tout finit là, tout finit là, tout finit là. Amour, dont je ressens la flamme, Épargne un faible cour qui se livre à tes coups, Épargne un faible cour qui se livre à tes coups, Les traits dont tu blesses mon âme Sont-ils l'effet de ton courroux, Sont-ils l'effet de ton courroux ? Fais briller à mes yeux un rayon d'espérance, Ou rends moi mon indifférence, Mon sort me paraître plus doux. **** *creator_anseaume *book_anseaume_cendrillon *style_verse *genre_comedy *dist1_anseaume_verse_comedy_cendrillon *dist2_anseaume_verse_comedy *id_LAMARAINE *date_1759 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_lamaraine Ah ! Dans quel état je vous vois ! Ne cherchez point d'excuse ; Je devine aisément pourquoi Vous n'avez point suivi ma loi. Ah ! vraiment, je le crois : Mais pourquoi ce manque de foi, Ce manque de foi ? Fillette toujours raisonne, Et n'écoute personne, Quand on s'oppose à son penchant. Il fallait n'en croire que moi ; Il fallait mieux suivre ma loi. Un moment Fait effet : On s'y plaît, On s'en fait Un amusement. Oui ! Oui ! Par un effet de mon pouvoir magique, Pour relever l'éclat de vos appas, Je vous ai mis un habit magnifique, Nombreux cortège accompagnait vos pas, Je n'exigeais de votre obéissance Que de sortir du bal avant minuit ; Faute d'avoir observé ma défense, De mes bontés vous perdez tout le fruit. Vous me serez toujours chère ; Ne craignez plus ma colère. Mais par un aveu sincère, Je veux savoir le mystère De ce long retardement. Non, vous dis-je, ne craignez rien ; Il faut bien M'apprendre ce que j'ignore ; Croyez-moi, c'est pour votre bien. Hé bien ! Ce bal ? Que vous me causez d'alarmes ! Mais, comment donc ? Quelle raison, Vous fait verser des larmes ? Quel est ce secret ? Qu'est-ce qu'on vous a fait ? Ah ! Nous y voilà. Vous a-t-il fâchée ? Ô gué ! Vous a-t-il fâchée ? Oui, vraiment. Si vous voulez même adorable ; Laissez-là son mérite à part ; Voyons en quoi ce Prince aimable Aurait pu vous manquer d'égard. Ce changement n'a rien qui doive vous surprendre ; Je crains plutôt pour vous un sentiment trop tendre. Si vous l'aviez trop rebuté... Je dois le croire ; Si vous n'avez rien accordé, Qui blesse votre gloire. Et que vous a-t-il pris ? Répondez-moi, je vous l'ordonne ? Et pourquoi donc ces sots scrupules ? Surcoût craignez de me tromper. Consolez-vous, ma chère enfant, On peut réparer ce dommage Au fond je n'y vois pas grand mal. Que de Beautés sortant du Bal Ont souvent perdu davantage ! Vos sours en reviennent sans doute, Ce bruit annonce leur retour ; Rentrez, et quoi qu'il vous en coûte ; Tâchez de vaincre votre amour. Quels nouveaux malheurs ; Font naître vos douleurs f Hé ! Bien. Vos sours ne sont que des ambitieuses : D'un seul regard Par hasard Échappé, Leur esprit s'est frappé. Sur tous les cours ces Orgueilleuses Croient avoir Un pouvoir. Quand leur Beauté surpasserait la vôtre, II est un art qui manque à l'une et l'autre, Qui seul pent allumer une constante ardeur ; Cet art, c'est la douceur. C'est la première des vertus Dont se doit parer une Belle ; C'est la ceinture dont Vénus Retient les Amours auprès d'elle. Vains détours De sottes qui s'en font accroire. D'un Prince qui veut s'amuser, Un mot a pu les abuser. Mais s'il avait Une telle manie, , Un jour il se repentirait D'avoir fait la folie. Mais comment donc l'Amour en peu de temps ; A fait chez vous des progrès surprenants ! Je vous en rendrai compte ; Demeurez un instant > Je reviens sur le champ. Où vont-elles si gaiement ? L'espoir qui les conduit, Les séduit ; Soyez moins alarmée ; Vous verrez leurs projets Sans effets SanS aller en fumée. Ce sont autant de pas perdus ; Elles sont bien loin de leur compte ; J'en sais plus qu'elles là-dessus, Elles n'en auront que la honte. . L'épreuve qu'on doit exiger, Va les confondre et vous venger. Je ne puis vous le dire . Suffit qu'en cette occasions Rien ne saurait vous nuire ; Vous en aurez tout l'agrément, C'est moi qui vous l'assure. Allez au Palais seulement, Et tentez l'aventure, II faut aller disputer la victoire : Ce jour est celui de la gloire ; La Fortune et l'Amour veulent vous couronner. Partez vous dis-je, allez en assurance Quoi ? Eh bien ? Non, non, il ne faut rien. Votre beauté, Cet heureux don de la Nature, Votre beauté, Vous dédommage avec usure. N'altérez point par l'imposture Cette aimable simplicité ; La plus élégante parure, C'est la beauté. Entrez donc. Qui peut vous causer un tel effroi ? Point tant de discours, Avancez toujours. Ah ! Que de façon ! Non, elle restera. À notre témérité Daignerez-vous faire grâce ? Et n'est-ce point trop d'audace ? De deux sours est-ce là le ton ? Apprenez l'une et l'autre À respecter son rang et son nom ; Ils valent bien le vôtre. Mais vous l'avez trop outragée ; Il est temps qu'elle soit vengée, Demeurez encor un instant, Je vais vous la faire connaître. Pour le sort le plus éclatant, Sachez que les Dieux l'ont fait naître. Si le Prince Azor, Voyait encor Son inconnue ?... Dans ce jeune objet, S'il la retrouvait trait pour trait ?... Un charme secret La dérobait à votre vue ; Mais à votre amour, Je la rends en ce jour. Reconnaissez-vous ceci ? Ah ! Dans quel état je vous vois ! Ne cherchez point d'excuse. Je devine aisément pourquoi Vous n'avez point suivi ma loi. Il est vrai ; j'en suis confuse. Oh ! Vraiment je le crois, je le crois, Mais pourquoi, mais pourquoi Ce manque de foi, ce manque de foi ? Fillette toujours raisonne, Et n'écoute personne, Quand on s'oppose à son penchant. Il fallait n'en croire que moi, Il fallait mieux suivre ma loi. Un moment fait effet ; on s'y plaît, On s'en fait un amusement. **** *creator_anseaume *book_anseaume_cendrillon *style_verse *genre_comedy *dist1_anseaume_verse_comedy_cendrillon *dist2_anseaume_verse_comedy *id_AZOR *date_1759 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_azor Ô toi qui me punis de mon indifférence, Amour, Amour, j'implore ta clémence ; Mon cour en ce moment abjure son erreur. Ah ! Si mon repentir désarme ta rigueur, Fais-moi connaître ce que j'aime ; Fais encor plus pour mon bonheur, Fais que j'en sois aimé de même. Mon ordre a-t-il été suivi ? Je rêverai donc ma Déesse : Un Dieu propice à ma tendresse, À mes désirs pressants va la rendre aujourd'hui... Pourquoi donc ? Vois, Pierrot, quelle gentillesse ! Le joli pied ! Ah ! Qu'il me plaît ! Je me fuis fait à moi-même Les reproches les plus forts ; Du destin la loi suprême, Triomphe de mes efforts. Loin de blâmer ma tendresse, Sers plutôt, sers, mon ardeur ; Et respecte une faiblesse, Où j'attache mon bonheur. Je n'entends rien à ce jargon. Un tel empressement Me flatte infiniment... Tâche de m'en défaire. Pierrot, fais-les donc taire. Venez,venez. Que d'appas ! Qu'elle est belle ! Venez, venez ; bannissez la frayeur. Quel feu nouveau vient m'enflammer pour elle ! Quel nouveau trait perce mon cour ! Ah ! J'en suis trop enchanté. Si quelqu'objet peut s'attendre, À m'enchaîner sous ses lois ; Vous seule y pouvez prétendre, Vous seule fixez mon choix. Non, je ne saurais Risquer à perdre tant d'attraits ; Non, non, non, je ne saurais Remettre au sort de si chers intérêts. Je ne veux devoir qu'à l'Amour, Le prix que j'attends en ce jour. Ce Dieu lui-même, Dans l'objet que j'aime, M'assure un bien suprême. Non, je ne saurais Risquer à perdre tant d'attraits ; Non, non, non, je ne saurais Remettre au sort de si chers intérêts. Oui, je vous aime ; Mais quel fera le prix de cette ardeur extrême ? Vous pouvez d'un seul mot dissiper mes ennuis. Vous balancez... parlez... Que je vous aime ! Quoi ! C'est vous Qui m'inspiriez les transports les plus doux ? Quoi ! C'est vous ?... **** *creator_anseaume *book_anseaume_cendrillon *style_verse *genre_comedy *dist1_anseaume_verse_comedy_cendrillon *dist2_anseaume_verse_comedy *id_PIERROT *date_1759 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_pierrot Vous qui faisiez l'esprit fort ; Vous sentez donc votre tort ; Vous parliez différemment ; Je vous l'ai prédit, souvenez-vous en, Je vous ai prédit qu'Amour Vous jouerait un mauvais tour. Seigneur, vous ferez obéi ; On vient de me l'apprendre. Quel sabbat nous aurons ici ! Toutes nos Dames à l'envi Ont promis de s'y rendre. Par ma foi, vous aurez beau faire ; Cet objet qui vous a su plaire Ne vous sera jamais rendu. C'est quelque chimère, Une ombre, un être imaginaire ; Hier, quand elle a disparu, On a cherché tant qu'on a pu, Elle s'est trouvée... introuvable ; Pour moi je crois que c'est le Diable Qui sous ce minois simple et doux, S'est voulu divertir de vous. Laissez-donc là cette chaussure ; À quoi peut être vous servir ? Croyez vous y voir la figure Du tendron qui vous fait souffrir ? Je vois plutôt votre faiblesse. Oui, mais tient-il ce qu'il promet ? Par cet échantillon, Vous jugez d'une Belle ; Vous perdez la raison ; Pardonnez à mon zèle ; Mais, en honneur, C'est une erreur ; Souvent le pied le plus mignon Sert à porter, une laid'ron, Une laid'ron. J'y ferai diligence, Comptez, comptez sur ma vigilance : J'y ferai diligence. Mais qu'est-ce que j'entends ? Ah ! Quel charivari, Nous allons voir ici ! Un régiment de Belles, En beaux atours, en modes nouvelles, Malgré les Sentinelles, Entrent dans le moment. Voici nos aspirantes ; Voyez, voyez ; qu'elles sont charmantes ! Voici nos Aspirantes ; Défendez bien, Seigneur, Votre cour, Votre cour. Aimez-vous la blonde ou la brune ? Ici l'on a de quoi choisir... Ne les faites donc pas languir. Pourquoi faut-il n'en prendre qu'une ? J'en vois beaucoup qui dès ce soir, Accepteraient bien le mouchoir. Ni moi non plus, je vous répond ; Ce sont deux sours qui, cette nuit, Au bal ont fait du bruit ; Qui, d'abord qu'on les regardait, Croyait que l'on leur en contait ; Qui toujours minaudant ; Toujours vous minaudant ; Semblaient vous dire ; allons, Seigneur, Humanisez donc votre cour. Le Prince, en vérité... Se trouve... très flatté... Je ne sais comment faire. Nous ne sommes pas Hors d'embarras ; Toutes vont venir, Et vous tenir Même langage ; Nous ne sommes pas, Hors d'embarras ; Toutes vont bientôt vous tomber sur les bras. Il faut pour vous débarrasser De cette foule ridicule, Il faut, vous dis-je, commencer À faire l'essai de la mule. Paix-là ! Et la mule ? Et la mule ? Seigneur, Un peu moins d'ardeur, Qui trop avance, recule ; Et la mule ? Ce n'est pas assez pour lui plaire, D'avoir beaux yeux, belle bouche, beaux bras ; Jambe fine et taille légère, Sont des beautés qui ne le flattent pas. Il faut pour gagner son amitié, Un joli petit, Un petit joli, Un joli gentil petit pied. Voilà, ma foi, ce qui s'appelle, Mener l'Amour tambour battant ; Sans en faire à deux fois, la Belle, D'un plein faut, court au dénouement ; Mais laissons-les s'assurer de leurs flammes, En pareil cas, un témoin toujours nuit ; Adieu, Mesdames, Tout est dit. Vraiment, ma Commère, oui : Tenez, voilà la pareille. Quelle est donc cette merveille ! Je me perds dans tout ceci.