**** *creator_archambault *book_archambault_jocrissechange *style_prose *genre_comedy *dist1_archambault_prose_comedy_jocrissechange *dist2_archambault_prose_comedy *id_MADAMEDUPONT *date_1794 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_madamedupont En vérité, Monsieur Dorval, vous êtes tourmentant, au moins !... Mais, compliments à part ; croyez-vous que cela me ressemblera ? Qu'indiqué, Monsieur ! Je vous remercie du compliment ; il me paraît que vous voyez en petit : mais vous peignez en grand. Mais, oui, avec votre indication ; quand ce serait la bouche de la figure d'un vaisseau de guerre !... Et cet œil en coulisse que vous m'avez fait là. Et cette mouche intéressante que vous avez eu la galanterie d'indiquer aussi là, si légèrement. Ah ! Quant à moi, je suis enchantée ! Monsieur a la touche d'une délicatesse... Tenez, faites-lui compliment. Monsieur a la modestie de n'appeler cela qu'une indication. Ah ! Le misérable ! S'il a eu cette impertinence là, je le chasse tout-à-l'heure. Oui, comptez là-dessus. Ursule ? Mademoiselle, cherchez Jocrisse, et envoyez-le-moi tout de suite. Hola ! Jocrisse ! Jocrisse ! Comment, impertinent que vous êtes ! Drôle, mal avisé, mauvais sujet... Eh bien ! Est-il assez insolent, et bête comme ça ? Sans doute, Monsieur, soutenez-le encore... Il n'y a pas d'affaires qui tiennent. Regardez ici, mal-appris que vous êtes !... Qu'est-ce que c'est que ce portrait-là ? Eh bien ! Drôle, voulez-vous bien rester et m'écouter quand je vous parle ?... Ordonnez-lui donc, Monsieur, ou je vais me fâcher contre vous aussi... Ah ! Le misérable ! Une pièce de vin de Bourgogne ! Le malheureux ! Puisse-tu l'avoir cassé !... Voilà encore mon vin qui coule pendant ce temps-là. Eh bien ! Je le conseille encore ? Il n'y a pas assez de mal de fait, n'est-ce pas ? Non, Monsieur ; je ne veux pas qu'il y remette le pied. Eh bien ! Mademoiselle, vous venez de lui parler, apparemment. Nous direz-vous ce que c'est, vous ? Allez me chercher un verre d'eau. En vérité, Monsieur, vos plaisanteries sont très déplacées ; je voudrais voir la figure que vous feriez, si vous en aviez avalé seulement une cuillerée. Eh ! Mais, c'est comme un coup de fusil !... Et je vois de la fumée dans le jardin, même. Comment rien ! Eh ! Voilà une fumée terrible ! Qu'est-ce qu'il y a donc encore ? Ah ! Ah ! Monsieur, une surprise que vous me ménagiez ? Eh ! Qu'a-t-il fait cet artificier ? Eh bien ! Monsieur, vous voyez qu'on ne peut pas se fier à un étourdi comme celui-là ! Quelque jour il mettra le feu ici ; ... D'ailleurs, je vous avoue, moi, qu'il me retourne tout le sang. Comment ! Vous voulez que je garde un imbécile qui me fait à tous moments de nouvelles sottises et qui casse tout ? Ah ! Pas encore !... Mais tu espères que cela viendra, apparemment. Ah ça ! Monsieur, j'espère que vous me débarrasserez bientôt de lui... D'abord, je vous avoue que j'ai fait demander un autre domestique, et que je l'attends d'un moment à l'autre. Oh ! Non, après dîner comme cela, je n'aime pas à rester assise. Allons plutôt faire un tour de jardin. Ah ! J'entends !... Vos préparatifs ; ... Oui, oui. Il est dans l'ordre que j'ignore tout cela ; ... Et malgré la chandelle de Jocrisse, je... Je serai surprise ce soir... Allons dans le salon. Eh bien ! Te voilà encore ! Eh bien ! Monsieur Jocrisse, voilà donc votre protecteur fâché une fois ! Ça lui apprendra, à Monsieur Dupont... S'il l'avait renvoyé, lorsque je l'ai voulu, il nous aurait épargné bien de sa mauvaise humeur à tous. Oh ! Il n'est plus temps, tu es consigné. Heureusement, dites-vous ! Bonjour, mon bon ami. Est-ce que c'est vous, mon cher ami ? J'y consens ; mais je ne voudrais pas qu'Ursule nous quittât. **** *creator_archambault *book_archambault_jocrissechange *style_prose *genre_comedy *dist1_archambault_prose_comedy_jocrissechange *dist2_archambault_prose_comedy *id_URSULE *date_1794 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_ursule Il est à la cave, Madame ; je vais l'appeler. Ahi ! Ahi ! Le bras. Votre vin ! Oh ! Non, Madame ; rassurez-vous. Quand j'ai vu monter Jocrisse, je me suis doutée qu'il était capable de faire quelque étourderie ; je suis descendue à la cave tout de suite après lui, et j'ai fermé le robinet... C'est tout au plus s'il y a trois ou quatre bouteilles de perdues. En parlant de dîner, Madame, je venais pour vous avertir qu'il est prêt. Si vous voulez vous mettre à table? Eh ben ! À quoi que Jocrisse pense donc, qui ne vient pas chercher son café ? Si je n'en avais pas eu soin, i' se serait tout sauvé devant le feu. Eh ! Mais on doit avoir dîné à présent ; je m'étonne qu'il n'arrive pas... Ah ! Le v'là pourtant... Eh ben ! Quequ'il a donc encore ? Le v'là tout émoustillé. Eh ! Bon Dieu ! Qu'est-ce que les femmes t'ont donc fait, pour crier comme ça après elles ? Ah ! Le choix sera bientôt fait. Tu fera ben. En attendant, v'là ton café ; tiens, vas toujours leur porter. Bah ! Pourquoi donc te piquer comme ça ? Ah ! Mais comme ça, dis donc ; i' me paraît que son parti est tout pris, à elle. Tu as donc fait encore queque sottise ? Mais dame ! Ça n'est pas agréable, non plus. Ah ! Mais c'est que tout le monde ne prend pas les choses comme Monsieur. Oui ; je crois que vous v'là d'accord là-dessus. Eh ben ! Pendant que je vais servir le café, vas donc un peu me laver ma vaisselle, Jocrisse ; ça sera toujours une avance. Oui, oui, vas toujours, et prends garde à rien casser. Eh ! Malheureux ! Queu miracle t'as donc encore fait-là ? Je le sais ben ; mais c'est de ton café que je parle, qui semble que le diable était dans la cafetière... Monsieur, Madame, et le Peinte ont tout jeté par terre, et les tasse avec, et i' disent qu'i' sont empoisonnés. Mais, mon Dieu, t'as beau dire ; ça sent un vilain goût... Vois donc. Ah ! Le misérable ! Peut-on être ahuri comme ça ! Oui ; mais je crois qu'elle t'en fera faire aussi d'autes, à toi... Les v'là qui viennent ; tiens-toi ben. Oui ; je crois que ça fera une belle fête ! Eh ben ! Madame, i' ne l'a pas fait exprès. C'est un quiproquo... En voulant tantôt remplir la tabatière de Monsieur... Tenez, Madame, en v'là de la ben fraîche ! Oh ! Ce n'est rien, Monsieur. Oh ! C'est égal, Madame... C'est de l'artifice de vot' bouquet qu'on a voulu essayer. Eh ben ! Mon pauvre Jocrisse ! Quéque j'apprends donc-là ; v'la donc note mariage défait ? Mais, mon cher enfant, il n'est pas question ici de l'envie toute seule, faut de quoi vivre avec ; ... Et à présent que te v'là sus le pavé... Oui ; mais les bonnes conditions sont rares, et c'est vrai que t'es ben étourdi. Mais, mon pauvre garçon, où que tu vas aller comme ça ce soir? Écoute ; il me vient une idée : je vas aller trouver Monsieur, et je le priera tant, qu'il te laissera coucher encore ici ce soir. Si je gagnons ça sur lui, il est bon, et le premier moment de sa colère passé, il te pardonnera tout demain... J'y cours ben vite. Quéque c'est donc que ça qu'on tambourine à la porte ? **** *creator_archambault *book_archambault_jocrissechange *style_prose *genre_comedy *dist1_archambault_prose_comedy_jocrissechange *dist2_archambault_prose_comedy *id_JOCRISSE *date_1794 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_jocrisse Oh ! Ma fine ; on a ben raison de le dire, ça ! C'est incrédule. Comme une chose est différente au contraire d'une aute !... Je l'aurais pas jamais cru, moi, si je l'avais pas t'éprouvé par moi-même, et dans ma propre personne... Je ruminais toujours, à part moi, dans ma première condition, que c'était un si mauvais métier que le service des maîtes, que je n'en voulais plus servir d'autes, si j'en étais dehors... Oh ! Oui ; j'aurais mieux aimé... Putôt me faire maîte moi-même que de redevenir domestique... Oh ! ça n'a tenu qu'a l'argent de quoi leux y payer des gages. Le maîte que j'ai quitté, était si ridicule, qu'i se fâchait toujours pour la moindre chose ; y grondait, pestait après moi et ne trouvait jamais rien de ben fait. Eh ben ! Moi, j'en ai rencontré un tout à la rebours de lui, apparamment... Quand je casse, ou que je brise, ou que je fais quéque sottise, il en rit, et j'ai toujours raison... Ça prouve ben la vérité de ce que je pensais, moi, que c'est par la faute des domestiques, quand les maîtes ne sont pas contents ; c'est à eux à savoir ben prendre les choses... L'n'y a que ma maîtresse qui est encore un tantinet taquine, elle ; ... Sans quoi, je serais ici comme le poisson dans l'iau. Quand je casse un plat,... Ou ben un verre,... Ou ben une soupière,... Ou ben un miroir,... I' sembe que je l'y arrache une dent... Oh ! C'est un mauvais caractère aussi, elle ; mais en revanche, mon maîte, il est d'une bonne pâte, lui ; ... J'en voudrais jamais servir de plus difficiles... Oh ! Oui, si ça dure comme ça, je resterai longtemps avec lui... Voyons un peu ; avant du travailler, faut que je déjeune ; car j'ai encore un plaisir ici, c'est qu'on ne m'y plaint pas la mangeaille... Visitons la buffet... Bon ! V'là un morceau que je me suis réservé pour ce matin. Hier au soir, Monsieur et Madame ont soupé en ville ; y avait une poularde cuite qu'avait restée du diner : je l'ai laissé emporter par le chat qu'en a mangé la moitié. Madame a crié comme un chien ; mais le mari n'a fait qu'en rire, lui. Ah ben ! Qu'il a dit, pisqu'il l'a traînée par l'escalier, que Jocrisse mange l'aute moitié à steure pour le punir... Ah ben ! Moi, pas fier ; v'là que je fais mon déjeuner avec les restants du chat. Je boirai un coup de plus pour laver la poussière, v'là tout. Et à la santé de mon maîte ; mais pas de sa femme, dà ! La peste ! Qu'est-ce qui le veut ? C'est moi... Si j'étais ben sûr que ça soie vrai ce qui dit là, je l'y troquerais tout de suite pour un écu de six francs de pièces de 24 sols. C'est vrai que je l'ai toujours entendu dire ; c'est le dernier qu'est le meyeur... Faut que j'en éprouve. Si je pouvais gagner sans risquer mon argent, ça serait encore pus sûr... Ah ! Bah !... C'est égal ; enzhardissons-nous ; ... Et pis, comme dit encore l'aute : qui ne risque rien n'a rien... Si j'étais de la loterie, je mettrais ça dessus ma porte... Par ici ! Eh ! Monsieur gros lot ! C'est moi qui le veux... S'il peut me le faire gagner, j'épouse tout de suite Mam'selle Ursule ; elle ne reculera pas au mariage quand elle me verra une avance comme ça. C'est moi ; mais c'est pas vous que je demande : c'est le gros lot que vous annoncez là... En êtes-vous bien sûr ? Moi, le pus que je pourrai. Combien qu'est le pus fort ? Et pus qu'on y perd p'têtre ? Ah ! Mais, de l'espérance !... V'là que vous rabattez à steure. C'est pas de l'argent comptant ça, de l'espérance. Sarpedié ! V'là mon compte ; je suis domestique aussi, moi, et je vas vous donner 24 sols tout de suite à ce prix-là. Oh bah ! Choisir !... Si je pernais le mauvais, je me le pardonnerais jamais. Je prends le premier tout d'un coup... D'abord je vous préviens que c'est pour me marier ; ainsi, faites-moi gagner. Allons, tenez ; je me fie à celui-là. Ben davantage !... Oh jarnigouette ! ça tombe ben à point ! J'ai tout juste là un écu de six francs que ma mère m'a donné quand j'ai parti, qu'elle m'avait recommandé de ben l'employer !... À la bonne heure ; parce que, voyez-vous, je le gardais pour pendre la crémaillère avec Mam'selle Ursule, quand j'en aurais ramassé d'autes... Le v'là. C'est-à-dire, qu'il ne faudra personne pour manger la gagne !... Ah ! Dame ! ça ne ferait pas mon compte ça !... Mais il a le sien, lui ; i' s'en va toujours avec mon argent, et y me laisse le papier... Ah ! Bah !... Au bonheur. Faut ben qui z'en fassiont gagner queuquezun, quand ça ne serait que pour en rattraper d'autres. Ah ! Je dis, Monsieur, ça ne va pas encore trop mal. Ah dame ! On ne sait pas ça d'avance... Mais c'est qu'aussi, vous savez ben que Madame ; ... Mais bah ! Je l'écoute pas, elle. Pardonnez-moi, Monsieur, si fait... Je dis : je l'écoute pas quand à crie ; mais quand à me commande, je l'écoute, et j'ly obéis tout de suite. Çà, Monsieur,... C'est ma fortune ! Oui, à moi, et pis encore à Mam'selle Ursule. Tout juste ? Et qui m'a ben coûté six bons francs encore. Mais le marchand m'a dit comme ça que c'était de l'argent ben placé. Ah ! Ma fine ! V'là le même mot qui m'a dit. Faut que ça soie un brave homme ; car i' ne m'a pas trompé. Ah ! C'est pour épouser Mam'selle Ursule quand j'aurai gagné. Eh ! Pardine ! Tout comme un autre. Oui, Monsieur, parce qu'a fera ma cuisine aussi après la vote. Oui, Monsieur, et si matin même, que j'étais pas réveillé quand j'ai parti. J'ai pris tout vote monde au saut du lit. Oui ; et je les ai mises sur votre bureau. Oui, Monsieur, i' n'y était pas : mais j'ai toujours pris la perruque que j'ai vu dans une boîte, et je vous l'ai apportée ; ... La v'là. La peste ! Oui ; v'là déjà zune perruque qui vous distingue ben la tête !... Je ne vous reconnais pus, moi. Tenez, Monsieur, dévisagez-vous. Eh ! Pardine ! Monsieur, c'est vous. Comment, Monsieur, d'abbé !... Est-ce que ce n'est pas la vôtre ? Ah ! Dame ! C'est p'têtre que le perruquier a oublié les circonstances... Mais toujours elle vous va ben. Oh ! Oui ; mais Monsieur n'a pas un mauvais caractère, lui ! C'est vrai ! Quand je regarde Monsieur, j'en ai envie auui, moi. Comment donc ! Ça vous fait genti comme tout. Oh ! Alle vous trouverait, ma fine, ben à son goût !... Quand je dis que c'est un plaisir comme i' prend les choses, j'ai pus d'agrément à me tromper qu'à ben faire avec lui. Ça suffit, Monsieur, j'y vas et je l'y dirai comme ça que Madame l'attend pour l'y donner de la science pour finir son portrait. Oui, Monsieur, mon maîte m'a dit comme ça que Madame attendait après vous pour la finir. Eh ! Jarni ! Monsieur le peinte ! J'ai déjà eu envie ben des fois... Si vous étiez un homme, là !... Je vous en prie ; dites-moi un peu, c'est-i' pus difficile à retirer un homme en portrait qu'une femme ? Moi, par exemple, regardez-moi ben ; croyez-vous que ma figure jouerait ben sus zune toile comme ça ? Oui, Monsieur ; dessus vote respect, je voudrais faire cadeau de mon visage à Mam'selle Ursule dans sa tabatière. Seriez-vous capable de m'aider à faire ce coup-là ? Qu'est-ce que c'est d'un croquis ?... Ah ! Monsieur croit badiner, p'têtre ; mais quand j'étais petit, on me le disait ben que j'étais genti à croquer. Ah ! Mais, non ; je ne veux pas qu'on me débauche, moi !... Au moment où je vas me marier !... Mam'selle Ursule ne serait pas contente... À la bonne heure, si c'est de ma figure que vous parlez ; mais i' faut me faire ben joli garçon pour qu'alle m'aime ben. Oui ; faites-moi les cheveux blonds : entendez-vous ? Et bouclés comme quand j'étais petit. Et pis, je veux que vous me fassiez les yeux bleus, avec des belles paupières ben noires. C'est égal ; faites-les toujours bleus : j'ai mes raisons : et pis, n'oubliez pas un grand front. Qu'est-ce que ça vous fait ? Je vous dis de le faire grand, moi, et les yeux bleus, parce que Mam'selle Ursule ne les aime que comme ça. Et pis le nez ben éfilé, avec un trou dans le menton. Mais, Monsieur, faites donc au goût du monde ; je vous dis que j'y avais un trou étant petit, moi. Eh ben ! D'abord qu'on vous le dit... Et pis, faites-moi des belles dents ben blanches ; que je ris toujours avec... Et pis des belles couleurs ben rouges sur les joues ; car je les avais toujours comme des pommes d'apis. Voyons donc un peu si ça va ben !... Quien ! Est-ce que vous y pensez donc, vous ? Je vous dis de me faire les yeux bleus, les cheveux blonds et les joues rouges, et tout ça, c'est tout noir. Ah ben oui ! Au crayon ! Mam'selle Ursule n'aimera pas ça. I' me faut des belles peintures comme à Madame. Ah ! Passe comme ça ; mais n'épargnez rien : je vous en prie, Monsieur ; j'aime mieux payer tout ça sus les pourboire que vous me donnez de temps en temps. C'est ça, Monsieur ; et si i' reste quéque chose de surplus, je vous le racquitterai en commissions. Écoutez donc, Monsieur ; donnez-moi toujours ma peinture, parce que je la montrerai à quéqu'un. Diantre, ces peintres ! On a ben de la peine à leur y faire faire ce qu'on veut !... Demandez-moi un peu qu'est-ce que ça l'y fait de me mettre les yeux bleus et les cheveux blonds, là ! D'abord que je paie sa couleur, je peut ben choisir, p'têtre... Voyons donc le portrait de Madame, s'il est ben fait, afin que je voie si je peux lui risquer le mien. Ah ! Je dis comme ça !... ça l'y ressemble, si on veut, mais je ne la reconnais pas toujours, moi. Quien... Ste manière ! Elle a le visage tout d'un côté... Est-ce qu'on ne le paie pas ben, donc, qui n'a fait que la moiquié de sa figure ?... Oh ! Ben sûr ! I' n'y a pas là la moiquié de sa bouche... Et pis encore, quéque je vois donc ! I' ne l'y a fait qu'un œil ! Ah ! Qu'est-ce qu'a va dire, quand a verra ça ? S'il avait laissé là sa couleur, j'y en ferais un aute, moi, pour qu'alle ne crie pas. Oh ! Tout juste ; v'là ses affaires. Voyons si c'est ben difficile... Bah ! ça va tout seul... Quien ! V'là un œil qu'est pus beau et pus grand que l'aute encore ! Pendant que je suis en train, faut que je l'y raggrandisse la bouche aussi... Ah ! ça commence à lui ressembler un peu mieux... Et pis, il a encore oublié aute chose... I' n'y voit donc pas, sthomme-là ?... Et ce signal qu'alle a ici dessous le nez, ste grosse nantille qu'a dit que c'est un agrément, pan ; la v'là !... Oh ! À stheure, a ne peut pas se renier ; c'est son portrait tout craché !... Pardine ! Le peinte est ben heureux que je me sois aperçu de tout ça avant elle ; car elle est glorieuse : elle l'aurait grondé et elle n'aurait pas voulu du portrait, dà !... Aussi, i' me remerciera ben tantôt, quand il aura vu mon travail... Oh ! Oui ; je suis sûr qu'en reconnaissance, i' me fera mon tableau pour rien, à moi... Mais à présent que j'ai fait sa besogne, faut aller faire la mienne ; j'ai une pièce de vin à tirer à la cave, et faut que ça soit fait aujourd'hui. Hier déjà, j'ai cassé une vingtaine de bouteilles en les rinçant ; mais c'est commode, parce que, comme j'en avais de rechange, personne ne s'apercevra de la casse... Oh ! Vraiment, je suis ici dans une ben bonne condition, et si j'en sors, ce sera ben malgré moi. Eh ben ! Quoiqu'on l'y veut encore à Jocrisse ? Ah ben oui ! J'ai pas le temps de ça à présent, moi. Ah ! Mais, Madame, si y en a encore ben long, faut remettre ça à une autre fois, parce que je ne peux pas rester ici à stheure. Monsieur a raison, Madame, je vous dis que j'ai affaire. Ah ! C'est pour ça que vous m'appelez ! C'est ben différent. Monsieur disait comme ça que vous vouliez me gronder, et ça me trompait, moi. C'est pas Monsieur le peinte qu'a fait tout ça, dà !... Mais j'ai pas le temps non pus que vous me remerciez à stheure ; je reviendrai quand j'aurai fini de tirer mon vin. Je m'en vas vous le dire à vous, Monsieur, qu'entendez la raison. J'étais à la cave à tirer du vin, quand Mam'selle Ursule m'a t'appelé sur l'escalier de la part de Madame ; et comme je sais qu'a n'aime jamais à attendre, je m'ai tant dépêché pour monter, que je n'ai pas eu le temps de fermer le robinet du tonneau. Pardine ! Je crois ben que oui, Monsieur. Eh ben dame ! Monsieur et Madame, c'est vote faute à tous les deux, que vous me retenez là quand je veux m'en aller. Et pis encore à Monsieur le peinte qui rit là à propos de rien. Oh ! Monsieur, j'ai t'eu une bonne précaution ; j'ai avancé dessous le robinet une petite terrine où ce que le vin tomba dedans. Eh ben ! J'y cours aussi. Oh ! Oh! Le nez ! Pardine ! Une belle misère pour faire tant de bruit ! Eh ! Oui, Madame ; prenez que vous avez donné à dîner, là ! Y a des fois que vous en faites boire davantage à de vos amis, soi-disant, où ce qui ne vous fait pas pus de profit. Quand je vous dis ; je suis sûr que je n'ai jamais tort avec lui. Monsieur, voulez-vous que j'aille rachever de tirer. Ça m'est égal, moi ; aussi ben, i' fait trop froid à ste cave... Et pis, je suis ben aise d'être à la table pour voir la mine que Madame va faire... Oh ! Oui, je gage qu'à ne boira que de l'eau par rancune du vin que j'ai laissé échapper. Ah ! Jarni ! C'est une terrible chose que le service des femmes, toujours ! J'aimerais mieux, je crois ; oh ! Oui ; j'aimerais mieux servir un homme que quate femmes. Ah ! Elles m'ont fait... Que je ne peux pus durer avec Madame, déjà. Faudra qu'elle ou moi j'y renoncions. Oh ! Oui ; car si a ne prend pas son parti, je prendrai le mien, moi. Oh ! Vous pouvez ben y aller vous-même ; moi, je ne rentre pas dans la salle à manger. Oui, c'est ben dit ; j'y suis piqué et décidé. J'y remets pus le pied... D'ailleurs, a me l'a défendu, Madame ; est-ce qu'a ne vient pas de me renvoyer ? Oui ; a m'a défendu de resservir à table. Bah ! Des sottises ! C'est parce qu'alle est ridicule. Imaginez-vous en servant un saladier de crème, j'y en ai répandu tout au plus la moitié dessus sa robe, et alle a crié comme si le feu était à la maison. Pardi ! La v'là ben malade... Et Monsieur, donc, l'aute jour, j'y ai jette sur sa cuisse une soupière de riz toute bouillante, et i' n'a rien dit, lui... Mais les femmes ! Faut toujours que ça parle. Vous pouvez ben porter le café à vote belle maîtresse ; pour moi, je ne veux pus la servir. Ah ! C'est juste ; pisque vous faites mon ouvrage, i' faut que je fasse le vôtre... Oh ! Je nous entendons ben, nous deux, pas vrai, Mam'selle Ursule ? Ah ben oui, casser ! Sembe-t'i' pas que j'ai la main périlleuse, donc ?... Je ne casse jamais rien moi que ça ne tombe par terre... Et pis, la faïence et la porceline, ça n'est pas fait pour durer toujours, non pus... Voyons donc à aller faire le marmiton pour Mam'selle Ursule. Quien ! Queuque c'est que cet aute qui vient là ? Ah ! Comme il est donc gauche, stilà ! I' sort de son village, apparemment. Oui-da, mon bon ami, c'est ici que demeure ste maison-là ! Queuque tu veux l'y dire ? Quien ! Comme il est malin ! Il a deviné celle-là ! Eh ! Quoique tu veux y parler à Monsieur Dupont ? Ah ben ! Je vas l'avertir que t'es là... À propos, comment que tu t'appelles ? Glaude toi-même, parles donc, hé !... Je m'appelle pas Glaude, moi. Eh ben ! Tant pis pour toi... T'es ben dupe d'avoir pris un nom comme ça, Glaude !... Glaude ! Oh ! ça ne te fait pas d'honneur. Parce que c'est pas un nom pour un homme, ça !... Glaude !... Tu vois ben quand on dit de queuz'un : c'est un Glaude, sthomme-là !... C'est signe que... Oh ! T'es encore plus bête que moi, toi ! Oh ! Moi, c'est différent ; je m'appelle Jean-Gilles Jocrisse. Oui-da !... Mais ne vas pas prendre ste liberté-là ici, toi. Diante ! T'es taquin, à ce qui me paraît. Tu manques de respect à un ancien... Car t'es domestique aussi, apparemment, toi. La peste ! Ça va faire un beau coup pour le maîte qui t'aura !... Eh ! Cheux qui que tu compte entrer ? Cheux Monsieur Dupont ? Un mauvais sujet qu'alle avait ? Et c'est toi qu'est ce bon-là ? Sarpedié ! J'ai envie de lui pocher le nez, à ce susplanteur-là ; ... Mais j'aime mieux l'y faire une frime. Bah ! Mon enfant, c'est que Madame t'attrape, quand a te parle comme ça,... Parce que c'est elle qu'est un mauvais sujet, et que personne ne peut la servir ? C'est moi qu'était le domestique ici, vois-tu ben ça ; et que je peux dire que j'y étais ben aimé de tout le monde... Eh ben ! Je demande mon compte et je veux m'en aller. Eh ben ! Je te dis, à causé de Madame qu'est une enragée ; car je m'étonne que je suis encore en vie, après tout ce qu'a m'a fait !... Mais toi, qu'es encore ben pus innocent, et ben pus !... Bah ! Tu ne resteras pas deux jours ici qu'a ne t'aura avalé. Ah ! Bah ! C'est ben pire ! C'est un échantillon de sa bonne humeur.... Veux-tu que je t'annonce ? Quien, v'là le bon moment ! Apprête-toi. Bon ! V'là ce que je voulais ; j'y ai fait peur... Mais, voyez vous la malice de Madame, de vouloir me renvoyer comme ça en-dessous... Mais je la crains pas, parce que Monsieur n'aime que moi, lui, déjà ; ça fait que je suis fort. Quien ! Encore moi !... Et j'ai pas bougé d'ici. C'est pourtant du bon Moka tout pur. Ah ! Sarpedié ! Je vois ce que c'est ; c'est encore de la faute à Monsieur, ça... Tandis que je fouillais dans l'armoire pour prendre du café, i' m'a dit de l'y aveindre du tabac, parce qu'il est aussi dans un pot à côté,... Et moi, j'aurai mis le café dans la boîte à Monsieur, et le tabac dans la cafetière. Eh ben ! C'est la faute des maîtes ; pourquoi t'est-ce qui donne toujours deux choses à faire à la fois ?... Ah ! Jarni ! Madame a dû faire de belles grimaces ! Ah ben oui ! Je vas les attendre !... Je m'en vas putôt voir l'artificier qui travaille pour le bouquet de Madame, et je l'y dirai qui m'appreune à faire un petit soleil, parce que je le tirerai le jour de note mariage. Ah ! Sarpedié ! C'est indigne des trahisons pareilles ! Monsieur, je viens vous demander vengeance de ça. Si fait, Monsieur, j'ai pas tort ste fois-ci, d'abord : jugez-moi putôt. Tenez, Madame, c'est l'artificier qui travaille là-bas dans le jardin à faire des fusées pour vote fête... Eh ben ! Madame, i' m'a donné six belles chandelles pour porter dans le salon, qui m'a dit de les mettre dans six beaux flambeaux... Ah ben oui ! Romaines !... C'était ben putôt des chandelles du diable !... Quand je les ai t'eu mis dans les flambeaux, j'ai voulu les émoucher ; mais j'en ai allumé la mèche à une, et pis, j'y ai soufflé dessus pour la faire prendre ; pas du tout, v'là que la chienne de chandelle a soufflé un feu qui m'a sauté dans le nez et qui m'a tout grésillé le visage et les mains ; et pis, après ça, le pétard qui m'a fait tomber à la renverse. Moi ! Que le diable d'artificier les émouche si i' veut, lui-même ; elles sont ensorcelées. Pardine ! Je l'ai ben mieux retourné, moi, le mien, qu'il est tout brûlé à stheure. Quien ! Me pardonner, à stheure ! Comme si c'était ma faute... C'est pardi ben moi qui ne pardonne pas à ce chien d'artificier sa chandelle moulée ! Oh ben ! Moi, y a encore ben des choses ici que je magne tous les jours et que j'ai pas encore cassé. Ah ben ! Mais Madame, on ne peut pas vous répondre du casuel, non pus, et puis nous n'aurons pas de dispute. Vous v'là ici, et moi je vas aller balayer dans les autes chambes... Chit ! Chit ! Monsieur... Eh ! C'est pas pour vous ste fois-ci, Madame, c'est à Monsieur que j'en ai. Dites donc, Monsieur, qu'est-ce que c'est-i' que des petits papiers fins de mousseline peinturés en noir et en rouge qu'étions sus votre bureau ? Ça ne doit pas être ben cher, ces petites images-là, pas vrai, Monsieur ? Ah ! Tant mieux !... Je le pensais ben aussi, moi. Je m'en vas vous le dire, Monsieur ; c'est que tout-à-l'heure, en balayant votre cabinet, j'ai ouvert la fenêtre, à cause de la poussière ; là-dessus, il est venu une bouffée de vent qu'a envolé toutes les petites images ! Y eu a qu'ont passé par la fenêtre. Ah ! Vous ririez de voir comme tout le monde court après dans les rues ! Eh ben! Est-ce qu'il est devenu fou depis tout-à-l'heure, donc ? Comment ! Lui qui riait toujours quand je faisais quéqu'étourderie ; le v'là qu'il est enragé pour des images !... Oh ! Jarni ! J'aimerais mieux qui' me grondât tous les jours comme vous faites, que de se fâcher une seule fois comme ça. Eh ben ! Madame, laissez-moi aller à présent. Ah ! Jarnombille ! Le v'là qui revient... Je crois qu'il n'a pas sa canne avec lui. Quien, compliment!... V'là donc que j'ai ben fait, moi, à stheure-ci. Non ; c'est pas eux qui me piquent : c'est Monsieur Dupont tout seul qui m'étonne !... J'aurais juré que de lui à moi c'étais à la vie pour être ensembe, et pas du tout, v'là qu'il a une lubie aussi, et i' me campe à la porte !... Et sans précaution, encore !... Là ! Fiez-vous donc aux maîtes, après celle-là !... Ah ! Jarni ! J'étais si content de cette condition !... Oh ! Oui ; je le vois ben à présent ; les maîtes se ressemblent tous, et les domestiques sont toujours la dupe. Pourquoi donc ça ? Si vous aviez autant d'envie de moi, Mam'selle Ursule, comme j'en aide vous, ça n'y déferait rien du tout. Bah ! J'y resterai pas longtemps sus le pavé ; un bon sujet trouve toujours... Allons, pisqu'il faut que je m'en aille, et qu'il ne m'a donné qu'un quart-d'heure pour faire mon paquet, je vas commencer par vous faire mes adieux... Au revoir, ma chère Mam'selle Ursule... Je me ressouviendrai toujours de vous ; et pour que vous pensiez un petit brin à moi, v'là mon portrait que je vous abandonne,... ça n'est encore qu'une débauche, comme a dit le peinte ; mais je reviendrai me faire finir un jour que n'y aura personne. J'en sais rien ; car je ne connais pas une âme... Et si je ne voulais pas rester vivant pour vous, Mam'selle Ursule, j'irais me... Oh ! Oui, j'irai faire quéque mauvais coup. Oh ! C'est sûr qu'il est bonne personne, et je ne conçois rien à sa fâcherie, moi. Oui-da, Monsieur ! Tout fin dret,... Et que je voudrais ben les ravoir encore, à stheure que me v'là sans place. Ah ! Jarnombille ! Queu coup !... J'ai les fonds perdus qui m'arrivent!... Ah ça ! Mais... Ne vous moquez-vous pas de moi ? Pourquoi faire, mon billet ? Ah ! C'est une aute affaire. Ah ! Miséricorde ! Je crois que j'ai allumé la maudite chandelle moulée avec, tantôt ! Sarpedié ! Si c'est vrai, je vas me pendre tout de suite. Ah ! Pourtant, je crois que le v'là, tenez ; c'est-i' pas ça ? Bon ! Et moi je vas épouser Mam'selle Ursule. Oh ! De ça, c'est juste ; et de bon cœur, même, empochez-les : c'est vote part, et donnez-moi ben vite la mienne. Eh ben ! Quéque c'est que çà ? Quéque vous me chantez ?... C'est des images comme le vent les a envolées tantôt à Monsieur, ça ! Que je les fasse voir au premier venu, et il va me donner des louis d'or en place... Ah ! Sarpedié ! C'est donc des louis d'or aussi que j'ai fait envoler à Monsieur Dupont tantôt !... Et i' n'avait donc pas tant de tort de se mettre en colère contre moi, ce pauvre cher homme !... Eh ben ! J'étais pourtant ben innocent de ça aussi, moi !...Voyez ce que c'est de n'avoir pas l'habitude de magner ce monnaies-là !... J'étais piqué contre lui de me renvoyer parce que je croyais que c'était un caprice ; mais à stheure j'y pardonne sa colère ; et quand i' m'aurait donné les coups de bâton, je ne l'y en voudrais pas encore. Oh ! Non, Monsieur, je n'ose pus demander ste grâce-là à présent. Je vois ben que je ne la mérite pas... Et je connais le tort que je vous avais fait sans le savoir. Mon cher maîte ! Ne vous repentez pas d'avoir eu des bontés pour moi. J'ai jamais été méchant !... Quand j'ai fait du mal, c'était pas par exprès ; j'en suis pus fâche que vous, et je voudrais pouvoir le réparer. Je ne sais pas comben que ça fait, cent pistoles ; ... Mais, tenez, on m'a dit que y avait là douze cents francs ; voyez, Monsieur, et pernez-les toujours à compte. Non, Monsieur, c'est mon billet de Loterie de ce matin qu'a gagné ça, et que le Colporteur vient de m'apporter ici. Eh ! Mon Dieu ! Queuque c'est que ça ? Ah ! Mon Dieu ! Mon bon maîte !... Ah ! Jarni ! Mon cher maîte !... Faudrait donc être un tigre, pour n'en avoir pas un bon auprès de vous... Ma chère maîtresse, vous verrez que vous serez contente de moi à présent ; vous, Monsieur le peinte, vous finirez mon portrait de ce coup-ci ; et vous, Mam'selle Ursule, vous aurez toujours l'original, en attendant la copie ; et pis, v'là encore le magot par-dessus le marché. **** *creator_archambault *book_archambault_jocrissechange *style_prose *genre_comedy *dist1_archambault_prose_comedy_jocrissechange *dist2_archambault_prose_comedy *id_GLAUDE *date_1794 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_glaude Monsieur, c'est-t'i' pas ici, révérence parler, que demeure la maison de Monsieur Dupont ? Ah ! Bah ! Monsieur badine. C'est pas à la maison, c'est au Monsieur que je veux parler. C'est parce qu'on m'a fait dire de sa part que je vienne. Je m'appelle Glaude, Monsieur. Mais c'est moi, Monsieur, qui s'appelle comme ça. Pourquoi donc ? Bah !... Comment donc que vous vous appeliez, vous ? Quien ! Jean-Gilles Jocrisse !... Ah ! Pardine ! Vote parrain n'est pas pus relevé que le mien ; je crois ben. Jocrisse ! Eh ! On se moque des Jocrisses cheux nous. Oh ! Monsieur, je sais ben que je ne sommes pas ici cheux nous. Monsieur, j'ai pas encore sthonneur-là ; mais je viens de mon pays exprès pour l'être. Cheux Monsieur Dupont ! Oui, Monsieur, parce que c'est la femme à ce Monsieur Dupont qui m'a demandé, parce qu'elle a chassé un mauvais sujet qu'alle avait auparavant. Oui, Monsieur, et qu'alle veut en avoir un bon à sa place. Oui, Monsieur, je m'en vante. À cause de pourquoi donc ça ? Ah ! Mon Dieu ! C'est donc comme une ogresse, ste femme-là ! Ah ! Jarnigouette ! Queuque j'entendons-là ? Ah ! Sarpedié non ! Annoncez-lui plutôt que je m'en retourne dans mon pays... Oh ! Je n'aimons pas à être brutalisé ; et si alle attend après moi pour prendre vote place, vote belle Madame a restera encore longtemps vuide.