**** *creator_bohaire *book_bohaire_siegedeparis *style_verse *genre_tragedy *dist1_bohaire_verse_tragedy_siegedeparis *dist2_bohaire_verse_tragedy *id_TURENNE *date_(inc *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_turenne J'ai vu sur les remparts avancer à pas lents Ces corps inanimés, livides et tremblants ; Quel est de ces mourants l'étonnement extrême ! Leur cruel ennemi vient les nourrir lui-même ; Sont-ce là , dirent-ils , ces monstres si cruels ? Est-ce là ce tyran si terrible aux mortels ? Cet ennemi de Dieu qu'on peint si plein de rage, Hélas ! Du Dieu vivant c'est la brillante image, C'est un Roi bienfaisant , le modèle des Rois ; Nous ne méritons pas de vivre sous ses lois ; Il triomphe, il pardonne , il chérit qui l'offense : Puisse tout notre sang cimenter sa puissance! Trop dignes du trépas dont il nous a sauvés , Consacrons-lui ces jours qu'il nous a conservés. Ces prêtres dont cent fois la fatale éloquence Ralluma tous ces feux qui consumaient la France, Se montrèrent en pompe à ce peuple abattu : « Hé, quoi ! leur disaient-ils, ô Chrétiens sans vertu, À quel indigne appât vous laissez-vous séduire, Ne connaissez vous plus les palmes du martyre : Soldats du Dieu vivant, voulez-vous aujourd'hui Vivre pour l'outrager, pouvant mourir pour lui ? Quand Dieu du haut des cieux nous montre la couronne Chrétiens, n'attendons point qu'un tyran nous pardonne. Dans sa coupable secte il veut nous réunir, De ses propres bienfaits songeons à le punir; » Sauvons nos Temples saints de son culte hérétique ». Dieu de l'univers, si tes yeux quelquefois Honorent d'un regard les peuples et les Rois , Vois le peuple Français à son Prince rebelle ; S'il viole tes lois, c'est pour t'être fidèle. Aveuglé par son zèle il te désobéit, Et pense te venger alors qu'il te trahit ; Vois ce Roi triomphant, ce foudre de la guerre , L'exemple, la terreur et l'amour de la terre. Avec tant de vertus n'as-tu formé son coeur, Que pour l'abandonner aux pièges de l'erreur ? Faut-il que de tes mains le plus parfait ouvrage À son Dieu qu'il adore offre un coupable hommage ? Ah ! Si du Grand Henri ton culte est ignoré , Par qui le Roi des Rois veut-il être adoré? Daigne éclairer ce coeur créé pour te connaître, Donne à l'Église un fils, donne à la France un Maître. Des Ligueurs obstinés confonds les vains projets ; Rends les sujets au Prince, et le Prince aux sujets : Que tous les coeurs unis adorent ta justice, Et t'offrent dans Paris le même sacrifice. **** *creator_bohaire *book_bohaire_siegedeparis *style_verse *genre_tragedy *dist1_bohaire_verse_tragedy_siegedeparis *dist2_bohaire_verse_tragedy *id_BUSSY *date_(inc *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_bussy Mercenaires appuis d'un dédale de Lois, Plébéiens qui pensez être tuteurs des Rois , Lâches, qui dans le trouble et parmi les cabales, Mettez l'honneur honteux de vos grandeurs vénales ; Timides dans la guerre et tyrans dans la paix , Obéissez au peuple , écoutez ses décrets. Il fut des Citoyens avant qu'il fût des Maîtres; Nous rentrons dans les droits qu'ont perdus nos ancêtres ; Ce peuple fut longtemps par vous-mêmes abusé, Il s'est lassé du sceptre, et le sceptre est brisé : Effacez ces grands noms qui vous gênaient sans doute, Ces mots de plein pouvoir qu'on hait et qu'on redoute : Jugez au nom du peuple, et tenez au Sénat, Non la place du Roi, mais celle de l'État. Imitez la Sorbonne, ou craignez ma vengeance... En vain vous affectez le plus profond silence... Peuple, veillez sur eux, et nous, avec Mayenne, Consultons le parti qu'il faudra que l'on prenne : Si l'on suit mon avis, lâches, bientôt la mort De vos jours que je hais, va terminer le sort.