**** *creator_boissy *book_boissy_jenesaisquoi *style_verse *genre_comedy *dist1_boissy_verse_comedy_jenesaisquoi *dist2_boissy_verse_comedy *id_MOMUS *date_(inc *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_momus Que vient faire Cypris dans ce lieu solitaire ? C'est un fripon charmant, Qui n'est pas votre fils, et qu'on prend pour son frère. Dont le nom même est un mystère ; Déserteur de mon régiment Ainsi que de Cythère. Il a les traits peu réguliers, mais fins ; Son air est ingénu, ses discours font badins ; Il est brun de visage, et petit de figure ; De l'Art trop composé fuit les charmes contraints, Et tient ses agréments des mains de la Nature. Votre fils est plus beau, mais je crois celui-ci, Soit dit sans vous mettre en colère, Mille fois plus piquant, mille fois plus joli, Et dans tout ce qu'il fait il a le don de plaire. Consolez-vous, Déesse, Apollon que voici, Éprouve les mêmes disgrâces ; Et comme vous sans doute, il vient chercher ici Le fier JE NE SAIS QUOI, que cache cette grotte. Mais vous faites par là son éloge vraiment. La brigue ne fait rien dans notre Régiment, On n'y reçoit que le mérite ; Vous en faites, Seigneur, vous-même l'ornement, Aussi bien que le Dieu dont vous blâmez la fuite. Eh ! C'est depuis qu'il est absent. Sans le Je ne sais quoi tout languit dans la vie, Il en fait tout l'enchantement ; C'est le Je ne sais quoi qui met sur la Folie, Cet aimable vernis qui la rend si jolie, Et sur tous mes sujets répand cet enjouement Qui fait passer heureusement Leur plus piquante raillerie. Sans le Je ne sais quoi, le Dieu des Vers ennuie ; Il donne à ses accords ce doux charme qui plaît, Et remplit seul la Tragédie De la chaleur de l'intérêt. Sans le Je ne sais quoi, sans sa grâce infinie, La Beauté n'offre aux yeux qu'un éclat impuissant : C'est le Je ne sais quoi, qui, je ne sais comment, Forme la sympathie. Enfin, par ce Je ne sais quoi, Un cœur s'attache à l'autre, et sans savoir pourquoi. On combattrait en vain, sa douce tyrannie ; Du petit Enchanteur un regard séduisant, Un coup de tête, un geste, une manière. Déesse des Amours, font plus en un instant, Que ne feraient votre Art et son talent En une année entière. Heureux cent fois l'Auteur, Heureux l'Amant, heureux l'Auteur, Heureuses mille fois les Belles, Sur qui ses libérales mains Répandent en naissant ses grâces naturelles ; De toucher et de plaire ils sont toujours certains, Doucement, je ne fais cet éloge de lui, Que pour mieux vous blâmer l'un et l'autre aujourd'hui. Du départ de ce Dieu vous êtes seuls la cause. Vous même ; en vain vous faites les surpris. Ce sont tous les abus que vous avez permis, C'est l'affectation, c'est la coquetterie, Le fard et le clinquant qui semble, des habits, Avoir passé dans les écrits ; Ce sont tous les faux airs que le Faste a fait naître, Qui l'ont forcé d'abandonner Paris, Pour suivre la Nature en ce séjour champêtre. Voilà ce qu'a produit la fureur de paraître. De la Simplicité l'on ne sent plus le prix ; Toute Belle est coquette, et fait gloire de l'être; Tous les Auteurs sont beaux Esprits, Et tout Amant est Petit Maître. De la contagion si quelqu'un est exempt, C'est à l'abri de ma marotte, Et pour amis du Vrai, je compte uniquement Nos Officiers de la Calotte. Ce que j'y vois pour vous de plus triste aujourd'hui, C'est que depuis le jour que ce Dieu s'est enfui, L'Ennui mortel a pris sa place, Et l'on bâille à Cythère aussi fort qu'au Parnasse. L'Amour ne fait plus que languir, De vains amusements on a beau le remplir, Le cœur demeure toujours vide, Et l'Ennui, d'un vol rapide, S'y vient nicher au milieu du Plaisir. Cela me paraît difficile. C'est notre premier Temple; il est de notre honneur D'en prendre la défense : C'est la cause d'ailleurs de tous les Immortels. Si l'Ennui s'établit dans le sein de la France, Il détruira tous leurs autels. Agir tous de concert, Pour arracher de ce désert Le Dieu, dont la présence, Peut seule exterminer cet Ennemi fatal : Mais il ne faut pas moins qu'un effort général ; Cette Grotte et ces lieux qu'arrose une onde pure, Pour retenir ses pas semblent formés exprès ; De leur agréable structure, Le seul Caprice a fait les frais. Pour lui faire quitter ces lieux, Écoutez un dessein que mon esprit projette, Et qui sera, je crois, approuvé dans les Cieux : Parmi tous les Mortels qui nous rendent hommage, Que chacun de nous tâche à trouver un sujet, Qui puisse avoir l'heureux attrait De rappeler ce Dieu volage, Et de le fixer tout à fait. Mais ne croyez pas rire, avec un tel langage ; On plaît moins par le sérieux, Qu'on ne fait par le badinage ; Et le JE NE SAIS QUOI, si charmant à nos yeux, Est lui-même porté vers le Calotinage, Et tient de lui ses traits les plus victorieux. C'est cette dignité qui doit nous en exclure : La contrainte et l'apprêt qui suivent la Grandeur, Donneraient l'épouvante à notre déserteur. Des Coquettes elle est la Reine, Il est le Dieu des beaux Esprits ; Je ne suis nullement surpris Si l'Amour propre les entraîne. D'un si noble dessein je vous applaudis fort: Mais voici ce Dieu solitaire, Qui vers ce Lieu prend son effort ; Il s'offre à vos filets, signalez votre effort. Pour convaincre les Dieux du choix qu'ils doivent faire, Et pour songer au mien, moi, je quitte ce bord. Pour le coup je triomphe, et le voilà parti ; Ma sujette l'emmène, et me comble de gloire, Sur tous les autres Dieux j'emporte la victoire : Au gré de mes désirs l'ouvrage a réussi. Je cours vite à Paris accompagner l'Entrée Du Dieu de l'Agrément, Je veux qu'elle soit célébrée Partout mon régiment; Par mon ordre déjà la fête est préparée. **** *creator_boissy *book_boissy_jenesaisquoi *style_verse *genre_comedy *dist1_boissy_verse_comedy_jenesaisquoi *dist2_boissy_verse_comedy *id_VENUS *date_(inc *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_venus Et qu'y cherche Momus ? Ah ! Je reconnais là, le Dieu de l'Agrément, Le JE NE SAIS QUOI ravissant, Que la plus charmante des Grâces Et le Caprice ont mis au jour ; Qui faisait autrefois la gloire de ma Cour, Et qui fuit à présent mes traces. Le Dieu des Médisants devient votre copiste. Je m'étonne, sur nous, que vous mettiez la chose. C'est par un pur caprice, et non par notre faute, Que nous avons perdu ce Génie inconstant; Avec les grâces de sa mère, Il a l'humeur fantasque de son père. Le moyen de s'en garantir ? Il a même forcé notre dernier asile, Le Théâtre est en proie à sa noire vapeur. Mais comment l'arracher du fond de sa retraite ? Mais aux Mortels pourquoi donner la gloire De l'exécution? C'est nous avilir de les croire Dans cette occasion, Plus capable que nous d'obtenir la victoire. Avant de recourir à ce moyen extrême, Moi, je veux essayer du moins, Si je ne pourrai pas réussir par moi-même. Il faut l'aborder doucement. Pourquoi nous fuir, Génie aimable ? Plus on vous voit, et plus on vous trouve agréable. D'où vous vient cette saillie ? Ah ! Montrez-nous plutôt le moyen de vous plaire, Pour vaincre vos rigueurs, dites, que faut-il faire ? Ah ! Quelle cruauté ! Le dernier des Mortels ne serait pas traité D'une façon plus dure. C'est moi plutôt qui vous cède la place. Je rougis d'en avoir trop fait, Et mon juste dépit me chasse. Une mortelle aura peut-être le secret De venger ma disgrâce. **** *creator_boissy *book_boissy_jenesaisquoi *style_verse *genre_comedy *dist1_boissy_verse_comedy_jenesaisquoi *dist2_boissy_verse_comedy *id_APOLLON *date_(inc *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_apollon Le Dieu Momus l'y cherche aussi. Est-ce pour lui donner un brevet de Calotte ? Il en est digne sûrement Par sa rare conduite. Un tel honneur me flatte infiniment : Mais je me rends justice, et je sens l'avantage Qu'a sur moi cet enfant volage ; C'est lui qui, le premier, a rendu florissant Ce corps dont la chaleur s'est un peu ralentie. Ciel ! Qu'entends-je ? Momus s'est fait panégyriste. Qui ! Nous ? Je fronde, comme vous, le faux goût d'à présent, Mais, malgré mes efforts, son Empire s'étend. Contre un fléau si grand que peut votre puissance ? Que faire enfin ? Vous espérez avoir, sans doute, l'avantage De l'emporter sur tous les autres Dieux ; Et ce retour sera l'ouvrage De quelque Calotin joyeux. Oui, de n'avoir pas cet honneur, Ma dignité s'offense et mon orgueil murmure. Et j'y vais, comme vous, appliquer tous mes foins. Il s'effarouche en nous voyant. Vous seriez accompli, Si vous vouliez vous montrer plus affable. Tout est charmant en vous. Vous êtes embelli Même par votre brusquerie. Volontiers. Mais pourquoi donc, je vous supplie ? Arrêtez, charmant JE NE SAIS QUOI, Ne partez pas si vite. Nous avons traversé les airs, Vénus et moi, Pour venir vous rendre visite. C'est à quoi, chaque jour, notre esprit s'étudie ; Et sans cesse par nous votre air est imité. Pourquoi nous faire cette injure ? Honteux d'avoir tenté des efforts superflus, Je vais suivre trop tard le conseil de Momus. **** *creator_boissy *book_boissy_jenesaisquoi *style_verse *genre_comedy *dist1_boissy_verse_comedy_jenesaisquoi *dist2_boissy_verse_comedy *id_LEGEOMETRE *date_(inc *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_legeometre Plus je combine, plus je pense, Et moins dans le fond je conçois Le prétendu JE NE SAIS QUOI, Dont chacun regrette l'absence, Et qu'on dit en ces lieux faire sa résidence. Ou la Géométrie est fausse et vaine en soi, Et je suis une franche bête ; Ou ce JE NE SAIS QUOI, dont l'Univers s'entête, Et cette gentillesse avec cet agrément, Que dans le monde on cherche tant, Et dont on prétend qu'il est Père, Ne sont qu'une pure chimère. L'exacte Vérité, la solide Raison, Ont seules droit de plaire, Tout le reste n'est qu'un jargon. Vous le connaissez donc ? Pour moi, la Vérité qui me conduit ici, Ne me permet pas de me rendre, Avant d'être mieux éclairci. Où donc est-il ? Je serais curieux D'en faire l'analyse. Mais je ne vois que vous seul en ces lieux. Eh ce cas là vous êtes un problème, Que je ne puis résoudre, et dont je dois douter. Le rapport de mes sens est trompeur, variable, Sur lui je ne puis m'assurer : C'est mon esprit qu'il faut seul pénétrer D'une conviction qui soit inébranlable. À mes regards que sert de vous montrer : Je ne saurais vous croire véritable, Vous que rien jusqu'ici n'a pu me démontrer. Il faut, s'il vous plaît me permettre, Pour me convaincre pleinement, De vous examiner géométriquement, Et de vous définir sans plus longtemps remettre. Souffrez du moins, de peur d'un quiproquo, Souffrez que je vous décompose, Ou je vous tiens pour un zéro. Arrêtez, point de violence. Là, soit, pour un moment et j'admets votre existence, Mais pour mieux affermir mon esprit chancelant, Avec ce demi cercle agréez seulement, Que je mesure ici votre circonférence, Et prenne exactement chaque dimension. Ne remuez donc pas. Un peu de patience. Que faites-vous ? Quel aveugle dépit ! Eh, par là qu'avanceriez-vous ? Pour moi, qui ne me rends qu'à la seule évidence, J'en suis toujours pour ce que j'en ai dit ; Et dans cette occurrence, Mes yeux sont convaincus, mais non pas mon esprit. **** *creator_boissy *book_boissy_jenesaisquoi *style_verse *genre_comedy *dist1_boissy_verse_comedy_jenesaisquoi *dist2_boissy_verse_comedy *id_LEPETITMAITRE *date_(inc *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lepetitmaitre Au Dieu de l'Agrément je fais la révérence, En qualité d'ambassadeur. En me voyant, Seigneur, Vous devinez qui c'est, je pense. C'est Vénus et l'Amour, Qui soupirent tous deux après votre retour, Et qui m'ont aujourd'hui donné la préférence Sur tant d'aimables gens Qui font l'ornement de la France. Dans cette occasion, je dois, sans perdre temps, Vous marquer ma reconnaissance, Et vous faire, Seigneur, mille remerciements. La demande m'étonne ! Pour avoir comblé ma personne De tous vos dons les plus charmants. Si je plais, c'est à vous que j'en suis redevable. Trêve de modestie et de déguisement. Tous ces bons airs qu'en moi l'on voit paraître, Ce goût qui règne en mon ajustement, Ce dehors, ces façons, ces riens inexprimables, Qui rendent tous les cœurs épris, Ces coups de tête inimitables, Qui tâchent d'attraper tous nos jeunes Marquis. Quand on les voit dans les coulisses Déployer leur talents aux yeux des spectateurs, Et jouant avec les actrices, Chanter plus haut que les acteurs. Ah ! Belle Reine, est-il possible Que vous soyez sensible Pour un autre que moi ? Ah ! Belle Reine, est-il possible, Que je ne sois pas votre Roi ? En un mot tous ces dons, qui parent ma figure ; C'est de vous seul que je les tiens. Oh, je le suis en beau, Et je le suis dès le berceau. Ce n'est qu'une défaite. Vous ne pouvez, en ce moment, Vous dispenser honnêtement D'abandonner votre Retraite, Pour me suivre à Paris, où chacun vous souhaite. Oui vraiment ; j'ai donné ma parole à l'Amour De vous ramener dans ce jour. Des Suisses soupirer après votre présence ! Ce Phénomène me surprend, Je ne croyais pas seulement, Que le JE NE SAIS QUOI fut de leur connaissance. Vous pouvez vous passer de lui, Et son secours vous est fort inutile ; Vous n'avez pas, Messieurs, le goût si difficile : Pourvu qu'un Cabaret, centre de vos plaisirs, Vous offre une table garnie, Il n'est plus rien qui manque à vos désirs. Quoi donc ? Comment, Monsieur, comment, Toute votre personne a naturellement Tant de grâces et tant de charmes, Qu'elle n'a pas besoin d'aucun autre ornement ; Vos moustaches, surtout, frisent si joliment, Que l'objet le plus fier doit leur rendre les armes. Moi, rire à vos dépens, je n'en suis point capable; Et pour être raillé vous êtes trop aimable. Des grâces Suisses ! Oh, je sens leur avantage. Vous êtes sûr d'avoir une victoire entière. Un tel original vous réjouit, Seigneur ? Qui, moi, Seigneur, je vous divertis ? La chose me surprend. Vous trouvez mes façons Plus choquantes que celles D'un homme des Treize Cantons : Dites-moi, pour les trouver telles, Dites-moi du moins vos raisons ? Jusqu'ici, d'être aimable, on m'a pourtant flatté. Vous m'accusez d'être affecté ! Vous êtes le premier. Tout autant que personne Je crois avoir, sans vanité, Ces grâces, cette aisance, et cette liberté Que le grand Monde donne. J'abhorre sur tout l'air que vous me reprochez. Eh, comment donc marcher ? Montrez-m'en la science. Cette démarche est noble, et vous avez raison. Ah ! C'est trop m'éprouver. Seigneur, je vous supplie, De vous déterminer à partir avec moi, Et de quitter la raillerie, D'où vient ? Adieu, Seigneur, votre esprit s'est gâté, Vous avez même contracté Une humeur brusque, un air sombre et sauvage. À Paris, aujourd'hui, vous seriez peu goûté ; Vous faites sagement de rester au village. **** *creator_boissy *book_boissy_jenesaisquoi *style_verse *genre_comedy *dist1_boissy_verse_comedy_jenesaisquoi *dist2_boissy_verse_comedy *id_LESUISSE *date_(inc *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lesuisse Li Tieu qui préside à la Tonne, Monsir Pacchus, me preserir à tous, Et faire choix de mon personne Four faire l'Ambassade, et la Harangue à fous. Moi, mon petit Cadet, fous troufe fort choli ; Tout li Corps di Bifeurs qu'ici ché represente, S'ennuier peaucoup Tieu merci, Di foir fotre personne absente ; Nous être également, sans li CHE NE SAIS QUOI, Tout che ne sais comment, et sans savre pourquoi. Toi li parle très-mal, quand toi li parle ainsi ; Et por tranche un discours qui m'échauffe mon pile, Moi di CHE NE SAIS QUOI si fort être l'ami, Que li mène soupir sti soir même à la file. Fous ouplier le meillir, ché fous prie. Un Fanchon pien cholie. Puis dans limême tems li manque au Tieu tu Fin, Sti ché ni scai quoi di fin, Qui touchours fous refeille, Et fous fait afalir de son liqueur fermeille, Pendant trois chours entiers li soir et li matin, Sans être incommodé di tout li lendemain, Ho ! Sti CHE NE SAIS QUOI n'avre pas sa pareille. Puis manque à mon moustache encor un acrément, Qui de Monsir dépend; C'est que son petit main rempli de chentillesse, Li tonne un tour patin, et sti che ne sais qu'est-ce Qui me rente charmant Aux yeux de mon Maîtressse. Monsir de France ché t'entens, Pour faire l'acréaple, Toi fouloir rire à mes dépens. Ne crois point patiner, mon foi, Dans mon façon, moi l'être autant que toi ; L'avre de mon Pays li craces en partage. Par la tertombre, moi, Moi parlir tout di pon, et fouloir fiste faire Monseignir li ché ne sais quoi, Chiche de sti petit affaire. Eh pien, Monsir, sans tardir dasantache, Por faire le comparaison, Ricarte son personne ; obserse sti mignon : Li plutôt afre l'air, le foix et la fissage D'une fille que d'un garçon. Puis toi pressentement, toi contemple mon mine ; Admire cette coffre, et mon larche poitrine ; Foi sti maintien guerrier, sti front machestueux ; Foilà, foilà ce que ché nomme Le témoignache afantacheux, Et tout li srai peauté d'in homme : Et foilà ce qui plaît, surtout, À tous les Tames di pon cout ; Et dans leur petit cœur fait fenir le tendresse, Peaucoup mieux que sti drole afec son chentillesse. Oh ! L'estre fort pien dit cela, Tiaple m'emporte, Et montre à respectir un homme de mon sorte. Mon Peauté sur le tien l'avre enfin emporté. Li marchir en catence, Comme faire un Maître à Tanser. Comme li marche, moi. La facon la plus ronde Esire la meillire facon. Ricarte sti pon air, profite du lecon, Et par là, plaire à tout li monde. Lui montir dans mon Chaise, et ne point suifre toi. Porquoi ? L'être plus qu'il ne faut, et de ton compagnie Moi me passir fort pien, Monsir Che ne scai quoi, Pendant trente-cinq ans, moil'asre pu sans toi, Et li poire encor pien li reste de mon fie. **** *creator_boissy *book_boissy_jenesaisquoi *style_verse *genre_comedy *dist1_boissy_verse_comedy_jenesaisquoi *dist2_boissy_verse_comedy *id_LEPUBLICFEMININ *date_(inc *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lepublicfeminin Ah, vous voilà, Seigneur, je vous trouve à la fin, Mais ce n'est pas sans une peine extrême: Je n'en puis plus. Il faut bien qu'on vous aime Pour avoir fait tant de chemin, Et pour vous visiter jusques dans ces retraites. Quoi se peut-il en ce moment, Que le Père de l'Agrément Et de la Gentillesse, Me demande mon nom, et qu'il me méconnaisse ? Moi, l'objet autrefois de son empressement, Et de sa plus vive tendresse : Moi, qui décide seul, et souverainement, Des affaires qui font de son département ; Moi, dont le Tribunal est tout puissant en France, Dont le goût naturel surpasse la Science Du Peuple Auteur qu'il éclaire souvent ; Qui, l'éventail en main, juge aussi sûrement, De la bonté des pièces de Théâtre, Que de l'air des Habits et de l'Ajustement, Dont je suis idolâtre. Ma règle sûre est le pur sentiment. Mon cœur tendre et sensible Dicte lui seul tous mes arrêts, Et cet Oracle infaillible Est l'arbitre sûr des succès. Ce n'est qu'à ce qui porte un caractère aimable, Que mon encens est départi, On ne l'obtient jamais, si l'on n'est agréable. Connaissez à ce trait votre meilleur ami Le Public, qui toujours vous a le plus chéri. Oui. Oui, je suis ce Public délicat et choisi, Qui détermine l'autre, et qui s'en voit suivi. C'est l'habit qu'en tout temps je porte, Puisque je suis le Public Féminin, Cette aimable moitié du plus grand monde enfin, Dont je fais l'ornement et l'âme. Les Grâces et la Volupté, Qui depuis votre fuite Ont perdu leurs attraits et leur vivacité, Vous savez qu'elles sont le partage ordinaire De notre sexe né pour plaire, Formé pour les amours, porté vers le plaisir, Et qui fait son unique affaire, De l'inspirer et de le ressentir : Mais chaque jour notre adresse impuissante A beau le varier, et beau le travestir Sous une forme différente, Il lui manque sans vous cette pointe charmante, Et ce JE NE SAIS QUOI, qui pique le désir. Sa douceur n'est plus apparente ; Ou plutôt avec vous le Plaisir s'est enfui : Sans pouvoir le saisir, je le cherche sans cesse. Je crois souvent, dans mon ivresse, Que je le tiens, et vais jouir de lui : Mais je ne trouve que l'ennui Sous le masque de l'allégresse. Que dis-je, pour chasser la Tristesse cruelle, Un Monstre encor plus affreux qu'elle, Qu'ont mis au jour le désir effréné, Et la Coquetterie, A fait sentir partout son souffle empoisonné. On l'appelle galanterie. Il a, sous ce beau nom, séduit tous les esprits, Et trouvé le secret de régner dans Paris. Il se dit des plaisirs le père véritable, Et n'est que la source effroyable Du repentir et du dégoût. En rendant tout facile, il a renversé tout. Cet ennemi fatal de la délicatesse Par son affreux système a détruit la tendresse : Il a fait de l'Amour, un commerce honteux Formé sans sentiments, et lié sans estime, Où l'on jouit sans être heureux ; Un trafic passager, que l'intérêt anime, Que produit l'inconstance, et qu'ils rompent tous deux ; Des règles de la bienséance Notre coeur osant s'affranchir, S'écarte du chemin en croyant l'accourcir, Et nous avons beaucoup perdu de l'innocence, Sans rien gagner du côté du plaisir. Ce qui me désespère, Comme lui l'agrément affecte de me fuir. À combler ma misère, Seigneur, tout semble concourir. J'ai de la peine à plaire, Et je ne puis me divertir. Je commence le jour par me mettre en colère: On m'éveille mal-à-propos Dans l'instant que je goûte un tranquille repos. Je m'arrache à regret des bras de la mollesse, Je crois que du sommeil la force enchanteresse Aura du moins reposé mes attraits, Que je vais me lever plus belle que jamais. Je cours me regarder : mais j'en suis bien punie ; Je vois les mêmes traits, Mais je ne trouve plus ma physionomie, Ni cet air animé qui leur donne la vie. A mon secours j'appelle l'art flatteur, Pour ramener cet éclat séducteur, Plus d'une habile main s'applique et s'étudie. De m'avoir rendu ma beauté On s'applaudit déjà, mon cœur en est flatté, Quand par une boucle indocile Tout l'ouvrage est gâté : On fait pour la réduire un effort inutile, J'y mets la main moi-même, et n'y puis réussir. L'Art me rend ridicule, au lieu de m'embellir, Et par malheur la chose est sans remède. Le chagrin que j'en ai me rend encor plus laide. Pour mettre enfin le comble à ma mauvaise humeur, Un abbé doucereux à force d'être tendre, Précédé d'un robin, et suivi d'un auteur, À ma toilette vient se rendre. L'abbé m'endort en me prêchant fleurette, Et l'avocat m'assomme en plaidant ses raisons ; L'Auteur un peu moins sot, sans en être plus sage, Se tait en m'offrant un ouvrage, Qu'il s'empresse de publier. Je le lis ; mais je sens dès la première page : Quoiqu'on m'ait fait l'honneur de me le dédier, Et que de mon mérite il fasse l'étalage, Je sens qu'il n'a pas moins le don de m'ennuyer. Mon visage en fait la critique. Je bâille, en attendant l'heure de l'Opéra, Qui me délivre enfin de ces trois messieurs-là. Je m'y rends pour entendre une chanteuse unique, Qui porte jusqu'aux cieux sa voix sans la forcer, Qui ne connaît d'autre art que l'art de prononcer, Et n'a que le cœur seul pour Maître de Musique. Mais de plus d'un acteur que je ne puis souffrir, Le chant désagréable et la mauvaise grâce En troublant ses accords, trouble tout mon plaisir, Et dans mon cœur portant la glace, Y fait rentrer l'ennui qui venait d'en sortir. Ce poison est mêlé d'un transport de colère, Et je ne puis alors m'empêcher d'envier. L'heureuse liberté dont jouit le parterre, Et l'avantage qu'a mon frère De siffler, quand il veut, pour se désennuyer. Ce n'est pas tout, je sors de là, Et je me rends aux Tuilleries, Espérant dissiper un mal de tête affreux. Mais malgré leur éclat qui vient frapper mes yeux, Je sens que par l'art seul elles sont embellies, Et je désire à ces beaux lieux, L'air simple et naturel qu'on voit dans ces prairies. J'ai beau les parcourir avec empressement, Pour divertir l'ennui dont je suis possédée, Et jouir de l'amusement De regarder et d'être regardée: Je n'aperçois à chaque instant Qu'ajustements sans goût, et que modes choquantes, Qu'airs empruntés, mines impertinentes. À force d'être trop parés, J'y vois des hommes ridicules, Imitants nos paniers outrés, Maronnés comme nous, et beaucoup plus poudrés ; Il ne leur manque que des mules. Lasse de prendre l'air, bien moins que la poussière, Et sentant que mon mal ne fait que s'augmenter. Par tant d'objets qui n'ont que l'art de me déplaire, Et contre qui je me sens irriter, Même à l'instant qu'ils me sont rire, Je quitte ces jardins, sans avoir pu goûter D'autre contentement que celui de médire. Vous ne pouvez pas mieux faire votre satyre. Je compte que la nuit va me dédommager D'avoir passé tristement la journée ; Et par la Volupté je me vois amenée Dans un Hôtel riant, tout fait pour la loger. D'abord la gaieté se déploie Sur le front animé du Maître du logis, Et de là se répand parmi tous les esprits. D'un repas enchanteur tout annonce la joie : Petits plats délicats, et convives choisis. Le goût préside à tout ; les Grâces et les Ris Avec nous sont assis à table. On sent bientôt régner ce concert délectable, Qui naît des cœurs bien assortis, Et forme l'enjouement, sans qui les mets exquis N'ont qu'un goût effroyable. On se livre aux accès d'une folie aimable ; Le plaisir désire vient insensiblement Dans le vif transport qui m'enflamme, Avec un vin de Grave aussi frais que brillant, Je le sens, ce plaisir, qui coule dans mon âme. Dans le moment fatal qu'un homme affreux, pesant, Qu'on n'attend point, forçant la porte, Vient présenter son visage assommant, Et glacer tous les cœurs par l'ennui qu'il apporte, Nous prenons tous la fuite, et notre joie est morte. Pour surcroît d'agrément, Je rencontre chez moi mon mari qui m'attend, Et veut m'entretenir quand je suis arrivée ; Mais je le quitte brusquement, Et vais me coucher en grondant, Ainsi que je me suis levée. Par le détail exact de l'ennuyeuse vie Que je mène, depuis que vous êtes absent, Jugez, Seigneur, de ma peine infinie : C'est de votre retour que mon bonheur dépend. Et comment donc ? Vous voulez qu'avec l'art je me brouille aujourd'hui, Quand son secours m'est favorable. Venez plutôt, venez vous-même nous conduire Dans le chemin qu'il faut que nous tenions. Je m'y soumets, vous n'avez qu'à les dire. Soit : mais vous me tiendrez parole, s'il vous plaît ; Car je n'écoute point d'excuse. Je suis peuple, Seigneur, et femme qui plus est ; Impunément jamais on ne m'abuse : Après-demain tenez-vous prêt, Je viendrai vous tirer de ce séjour champêtre. À votre aspect, l'ennui va disparaître, Les Grâces vont se rétablir, Et tous les Plaisirs vont renaître. Quel favorable changement ! L'Abbé va devenir piquant, Le Financier léger, aimable ; Le Robin amusant et railleur agréable ; L'Auteur, plein d'agrément : Et, jusqu'à mon Mari, tout va m'être charmant. **** *creator_boissy *book_boissy_jenesaisquoi *style_verse *genre_comedy *dist1_boissy_verse_comedy_jenesaisquoi *dist2_boissy_verse_comedy *id_LACTEURFRANCAIS *date_(inc *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lacteurfrancais Dans l'état déplorable où nous sommes réduits, Je ne sais où je vais, je ne sais où je suis ! Ah ! Seigneur, pardonnez à mon désordre extrême. Je vous cherche vous-même. Je suis Héraclius, Mithridate, César, Pompée et Régulus ; Pour tout dire en un mot, je règne sur la scène, Et je suis envoyé vers vous par Melpomène. C'en est fait ; nous touchons à notre dernier jour ; Son Empire est détruit sans votre prompt retour. Privé de vos attraits et de votre présence, Sur les cœurs révoltés je n'ai plus de puissance. Je suis en vain paré du grand titre de Roi, Quand le peuple est mon maître, et m'impose la loi : Sitôt que je n'ai point le bonheur de lui plaire, Sa redoutable voix me contraint de me taire, Il ne pardonne rien à qui l'ose ennuyer. Quand je songe aux affronts qu'il me faut essuyer, Une juste fureur de mon âme s'empare. Je jette mon chapeau, je descends au Tartare, Je marche à la lueur du flambeau d'Alecton, J'embrasse Proserpine en dépit de Pluton. Dieux ! Il veut me frapper de son sceptre effroyable ! Arrête ! Dieu cruel... pour éviter ses coups Fuyons... J'entends Cerbère aboyer après nous. Il se lance sur moi dans sa cruelle rage! Pour exciter en vous une noble terreur. Applaudissez du moins à mes gestes choisis, Et de mon Jeu muet sentez bien tout le prix ; Au mérite, au talent, rendez enfin justice, Et du chapeau sur tout admirez l'exercice. En trois temps je le mets et l'ôte fièrement ; Puis ma main, avec grâce, en décore mon flanc. Vous vous armez en vain d'un front sauvage et rude, Vous ne sauriez tenir contre cette attitude. Ah ! pour vous ramener au sein de nos États, Il faut, je le vois bien, que je marche à grands pas, Et qu'épuisant mon art... Mais, inutile gêne ! À me battre les flancs je perds toute ma peine. J'ai beau rouler mes yeux ; j'ai beau lancer ce bras, Et forcer mon gosier, vous n'applaudissez pas ! Aux efforts que je fais vous êtes insensible, Et montrez la rigueur d'un parterre inflexible. Puisque vous n'êtes point frappé par la terreur, Voyons si la pitié touchera votre cœur. J'embrasse vos genoux, et j'implore vos charmes ; Laissez-vous, Dieu puissant, attendrir par mes larmes ; Soyez touché du sort d'un prince malheureux, Qui n'est plus respecté sous ses habits pompeux. Je vois à chaque instant ma grandeur méprisée : Mes vœux infortunés excitent la risée. Venez rendre à mon rang sa première splendeur, Et répandre sur nous ce charme séducteur, Qui sait nous attirer une indulgence extrême, Et qui fait applaudir jusqu'à nos défauts mêmes. Ne laissez point tomber un théâtre fameux, Dont vos faveurs jadis ont fait fleurir les jeux. Au nom d'Agamemnon, au nom de nos Princesses, Venez du peuple enfin nous rendre les tendresses. Non, d'en avoir tant dit je suis même confus ; Vos Mépris redoublés lassent ma patience, Et tout m'insulte en vous jusqu'à votre silence. Je suis entré, Seigneur, éperdu dans ces lieux, Et vous me contraignez d'en sortir furieux. Adieu, je vais, je cours, guidé par la colère, Des Princes tels que moi la ressource ordinaire, Remplir tous nos États des horreurs que je sens, Pour première victime immoler le bons sens ; Et signalant mes coups par des débris illustres, Poignarder le souffleur, et briser tous nos lustres. **** *creator_boissy *book_boissy_jenesaisquoi *style_verse *genre_comedy *dist1_boissy_verse_comedy_jenesaisquoi *dist2_boissy_verse_comedy *id_LEMUSICIEN *date_(inc *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lemusicien De nos communs efforts nous devons tout attendre. Vos pas brillants... Ah ! C'est vous. Vous voyez un des Favoris Du Dieu de l'Harmonie. Sans vous, malgré mon art, nos concerts assoupissent. Du Public enchanté j'ai mérité l'estime, Je réunis les goûts divers. Je suis tantôt badin, je suis tantôt sublime, Je fais l'honneur de nos concerts ; Ma Canne seule les anime, Et fait sentir l'esprit qui règne dans nos airs. Grâce à mon art divin, j'affronte le tonnerre, Je maîtrise et parcours les éléments divers ; Soutenu par mes sons je vole dans les airs, Je règne sur la Terre, Et je nage au milieu des mers. Mon Talent le plus grand et le plus admirable, Est celui d'inspirer un sommeil favorable. Mes sons endorment noblement, Et je fais bâiller décemment. Si je peins un buveur renversé sous la table, Vous l'entendez distinctement Qui ronfle musicalement. Je célèbre l'Amour, je chante son empire Sur tout ce qui respire. A l'Oreille je peins les charmes du printemps, Et le souffle léger du zéphyr qui soupire. J'imite par mes Sons tous les chants différents Des oiseaux amoureux qui plaignent leur martyre : On croit ouïr parfaitement Un serin qui ramage, un pigeon qui roucoule, Et qui gémit de son tourment ; Le jet d'eau qui s'élance audacieusement, Le cascade qui tombe, roule, Et qui de là se coule Dans le lit d'un fleuve charmant. Au goût français j'allie Le goût brillant de l'Italie ; Je sais dans mes airs nouveaux Badiner (trois fois.) les jeunes fleurettes. Je fais dans mes chansonnettes Sautiller (trois fois.) les petits moineaux; Et par mes tendres musettes, Frétiller (trois fois.) les habitants des eaux. Et, moi ? Adieu. Je vous croyais le goût plus épuré : Sachez, quand il s'agit de Musique et de Danse, Que l'Art toujours doit être préféré. Un Pigeon qui roucoule. **** *creator_boissy *book_boissy_jenesaisquoi *style_verse *genre_comedy *dist1_boissy_verse_comedy_jenesaisquoi *dist2_boissy_verse_comedy *id_LADANSEUSE *date_(inc *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_ladanseuse Votre Voix tendre.... Ah ! C'est vous. Mais le voilà qui paroît dans ce Lieu. De Terpsicore, moi, je suis Une élève chérie. Vers Vous, Seigneur, par ces divinités L'un et l'autre aujourd'hui nous sommes députés. Et sans vous nos Fêtes languissent Malgré tout mon talent. Je suis le Phœnix de la danse, Je fais l'étonnement des yeux ; Et comme une aigle qui s'élance, Je m'élève jusques aux Cieux. D'un zéphyr mutin, Folâtre et badin, Par un effort nouveau Je suis le tableau ; Et mon pied léger Vole, et trace dans l'air, Par son rapide cours Cent lacs d'amours. La jeunesse, La vieillesse, Admirent mes entrechats ; La justesse, La vitesse Qu'on voit dans mes pas, Ne se conçoit pas. Mes bras expriment la mollesse Reposant sur un lit de fleurs; Et mes yeux peignent l'ivresse Où plongent de tendres ardeurs. Mes pas qui coulent doucement, D'abord imitent l'onde pure ; Puis, précipitant leur mesure, Partent vite comme un torrent. Mes yeux naïfs et mes airs innocents, D'une Agnès aux regards tracent le caractère ; D'une coquette qui veut plaire, Je peins les gestes agaçants, Par ma danse vive et légère. Faut-il d'une Jalouse exprimer la colère ? D'un pas impétueux Je vole après mon infidèle, Pour le surprendre avec sa belle, Et pour les étrangler tous deux. Ah ! Vous me suivrez donc, la chose étant ainsi. Eh ! Qu'ai-je en moi qui rebute votre âme ? Quel défaut ? Mon cher petit bonhomme. Que vous jugez mal, Mon petit animal : Peut-on trouver un défaut, A Fille qui fait un saut, Deux sauts, etc. **** *creator_boissy *book_boissy_jenesaisquoi *style_verse *genre_comedy *dist1_boissy_verse_comedy_jenesaisquoi *dist2_boissy_verse_comedy *id_SILVIA *date_(inc *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_silvia C'est Momus dont je suis la Loi, Et de la part de cet aimable Maître, J'y cherche le JE NE SÇAI QUOI. En ce cas de sa part recevez ce brevet. Vous méritez, Seigneur, ce qu'il vous donne. Ah ! Pour un Dieu, comme vous ânonnez ! Je vais lire pour vous : donnez, Seigneur. Le Dieu Porte-Marotte, Au Dieu JE NE SÇAI QUOI, Citoyen des forêts, Salut, Folie et Paix. Notre Corps admirant sa conduite falote, D'avoir quitté Paris, le plus beau des séjours, Pour s'enterrer dans une grotte, Et de fuir les mortels, pour vivre avec les ours, Lui décerne à voix haute, Tous les honneurs de la calotte. Nous remettons nous-même, dans sa main, Le sceptre calotin. Enjoint à lui par la folie De l'accepter malgré sa modestie, Et quitter son désert, notre brevet reçu, Sous peine, s'il résiste à cet ordre absolu, De perdre la parole, Et cet air ingénu, Qui du Public le rend l'idole ; D'être pesant et malotru, Même en faisant la capriole, Et de devenir aujourd'hui Le Fléau de la joie, et le Dieu de l'ennui. Fait je ne sais quel jour, à je ne sais quelle heure, Dans je ne sais quelle demeure, Par un auteur du régiment, Appelé JE NE SÇAI COMMENT. La pièce a donc votre suffrage. Ah ! Vous me dites-là vous-même des fadeurs ; Je vous dirai, pour moi qu'aucun égard n'arrête, Qu'il n'est qu'un mot qui serve en cette occasion. Suis-je de votre goût ou non ? Répondez net, et vite, je vous prie. Il faut me le prouver non par un compliment, Mais par un prompt effet quittant cette demeure, Et me suivant en France tout à l'heure. Oui, point de retardement. Décidez-vous, Seigneur ? Au bas de la Requête Mettez BON ou NÉANT. Donnez-moi donc la main sans autre repartie, Et venez avec moi vous rendre au régiment. Mon coeur avec le vôtre a de la sympathie, Et nous nous convenons tous deux parfaitement. Vous êtes fait pour la Folie, Et moi pour l'Agrément. Venez, volez, partons incessamment.