**** *creator_carmontelle *book_carmontelle_atrompeurtrompeuretdemi *style_prose *genre_proverbe *dist1_carmontelle_prose_proverbe_atrompeurtrompeuretdemi *dist2_carmontelle_prose_proverbe *id_MADAMEDERUPERT *date_1768 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_madamederupert Je ne sais, monsieur, si j'ai l'honneur d'être connue de vous ? Monsieur, je n'entends point du tout les affaires : j'ai très peu de bien, je suis une pauvre veuve, bien à plaindre ; le peu que j'avais mon mari l'a mangé. Monsieur, il est vrai, je l'aurais dit, mais un mari que l'on aime est toujours le maître. Je lui avais apporté en mariage deux cent mille francs. Monsieur, je n'ai eu ni mes rep⁎⁎⁎ ni mon douaire, et je suis réduite à vivre de très peu de chose. Monsieur, non : du moins on ne le voyait pas, et il est vrai que ce n'est pas le luxe qui nous a ruinés, mais de mauvaises affaires qu'il a faites toute sa vie, parce qu'il n'y entendait rien et... qu'il a toujours été trompé par des fripons. Sa dernière passion, qui a achevé de nous ruiner, a été sa chimie. On lui avait fait accroire qu'il ferait de l'or, et l'on a mangé tout ce qu'il avait en opérations réitérées, et quand on a vu qu'il n'avait plus de bien, on l'a abandonné. Environ deux-mille francs de rente viagère, et voyez, monsieur, comment répondre avec ça à un neveu qui prétend que son oncle est fort riche. Il dit qu'il va arriver : je n'entends point les affaires et suis très inquiète. Oui, monsieur, mais tout cela a été vendu. Non ! On m'avait dit... Vous avez bien de la bonté de me tranquilliser, mais ne me fera-t-il pas des frais, toujours ? S'il va me faire un procès sur ce qu'il me croit plus riche que je ne suis ? En ce cas-là je ne le crains pas, Monsieur, je vous ai bien de l'obligation de m'avoir tranquillisée : je sens que j'ai bien fait de venir vous consulter. Ah ! Mon Dieu ! Qu'est que c'est que cela ? Ah ! Mon Dieu ! C'est à côté de chez moi. Je suis perdue ! Eh ! Monsieur, ils seront perdu brûlés avant qu'on ait pu les découvrir ! Non, monsieur, c'est dans l'épaisseur du mur, de l'argent, des papiers : laissez-moi aller je vous prie. C'est toute ma fortune : il y a cent mille francs, messieurs. Eh ! Messieurs, je veux y aller absolument. Tout est peut-être volé. Ah ! Monsieur. C'est-il bien vrai, mon garçon ? Ah ! Mon Dieu ! Que j'ai eu de peur ! Je veux aller voir toujours. Comment ? Quoi, monsieur, vous êtes capable de trahison pareille ? Monsieur... Moi ? Mais, monsieur, c'est un dépôt. Monsieur, on n'use point comme cela de violence. Quoi ! Vous êtes le chevalier de Saint-Rieul ? Où me suis-je fourée ! Mais, messieus, si j'ai dit six cent mille francs, il n'y a pas cela ; je me suis trompée. Je ne vous donnerai jamais trois cent mille francs. Allons, messieur, venez chez moi puisqu'il le faut absolument. Ah ! Mon Dieu pourquoi suis-je venue, ici ? **** *creator_carmontelle *book_carmontelle_atrompeurtrompeuretdemi *style_prose *genre_proverbe *dist1_carmontelle_prose_proverbe_atrompeurtrompeuretdemi *dist2_carmontelle_prose_proverbe *id_LAPIERRE *date_1768 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lapierre Monsieur ? Oui, monsieur : cette veuve qui demeure ci près, Madame, Madame... Oui, monsieur, et puis Monsieur le chevalier de Saint-Rieul. Oui, monsieur. Ils reviendront tous les deux. Ah ! Tenez, voilà déjà Monsieur le chevalier. Monsieur, Madame de Rupert est là qui demande à vous parler. Oui, monsieur. Oh ! Ne vous embarrassez pas. Non, non, monsieur. Madame, donnez-vous la peine d'entrer. Au feu ! Au feu ! Au feu. Au feu ! Au feu ! Au feu. Eh ! Monsieur, c'est le feu qui est chez l'épicier ici près. Non, monsieur, ce n'est rien. Oui, madame.