**** *creator_carriere-doisin *book_carriere-doisin_journeedetitus *style_prose *genre_drame *dist1_carriere-doisin_prose_drame_journeedetitus *dist2_carriere-doisin_prose_drame *id_LEPRINCE *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_leprince Laissez, laissez entrer. Fort bien, mes amis ; je les reçois avec plaisir. À merveille, mes enfants, réjouissez-vous, l'occasion le mérite. Je le dois, mes amis ; mais c'est assez, ménagez-vous seulement. Messieurs, acquittez ma dette, j'ai donné mes ordres en conséquence. Vive la Reine, Vive notre bon Roi, etc. Que j'aime à voir la joie naïve de ce bon peuple ! Oh ! J'étais bien sûr que son coeur ferait honneur à ma fête. Ah ! D'Alfons, que ne puis-je donner des preuves plus sensibles des sentiments qui m'animent. Il est si doux d'être aimé, et il en coûte si peu pour l'être. Oui, mon cher d'Alfons, je prévois avec délices, par les vertus avec lesquelles ce jeune Monarque signale le commencement de son règne, que la France jouira de la plus haute splendeur. Il connaît la vraie gloire, il veut se faire aimer. Une famille désolée, dites-vous ? Ce serait troubler un si beau jour, voyons, lisons... Comment ! Cette mort prématurée me rendrait tout-à-coup l'héritier du seul bien qui leur reste ? Monsieur, je vous sais gré de votre démarche. Qu'on me fasse parler à ces bonnes gens, je veux les consoler. Mon ami, voici une nouvelle jouissance pour moi : un père de famille jeune encore, pour être plus en état d'élever ses enfants, veut doubler sa fortune, en conséquence il place chez moi son bien en viager ; la mort vient de l'enlever, et j'apprends ici que c'est tout ce qu'il possédait. C'est une imprudence, sans doute ; mais sa faute sera la mienne, et je la crois fort aisée à réparer... À propos, d'Alfons, songez à me faire parier aujourd'hui au père de cette jeune personne que d'Hermans voudrait épouser. N'est-ce pas naturel ? D'ailleurs, ce jeune homme m'a vraiment intéressé. Oh ! Il faudra bien que le père fasse quelque chose pour moi. Mais non, car il tient bien, dit-on, au riche parti qu'on lui offre pour sa fille ; enfin nous verrons. Approchez, mes enfants. Relevez-vous, mes amis ; ce n'est point une grâce que vous me demandez, c'est un plaisir pour moi. Détrompez-vous, Madame, votre époux ne m'a confié sa fortune que comme un dépôt à faire valoir, j'ai rempli ses intentions, vous allez en jouir. Monsieur d'Alfons, conservez ce papier, vous me le remettrez au premier travail, ainsi que le testament en question. Monsieur, je vous recommande cette famille ; je veux qu'elle partage aujourd'hui la joie publique. Pour vous, Madame, venez souvent me parler de vos enfants : on m'approche aisément. Ô Ciel !... Moi-même je vais cacher mes larmes. Non, j'ai besoin d'être seul un moment. Réflechissez bien à ce que je vous dis, Monsieur ; vous sacrifiez une très grande fortune, j'en conviens, mais la seule qui puisse flatter l'ambition d'un bon père, c'est le bonheur de ses enfants. D'Hermans, dites-vous, est peu riche ; il mérite de l'être, et je m'en charge. Non, Monsieur de Valmon, il ne faut point ici de complaisance ; vous êtes père, je peux me tromper. Oui, mes amis, soyez heureux. Qu'on les laisse approcher. Relevez-vous, mes enfants ; relevez-vous, vous dis-je. Cette preuve d'attachement de votre part m'est bien sensible ; mais les circonstances me forcent à-faire ce sacrifice : il faut être juste avant que d'être généreux. Quel instant délicieux ! Eh ! Bien, allons, mes enfants, nous nous aimerons toujours, nous ne nous quitterons jamais. Ah ! D'Alfons, vous troublez mes plaisirs. **** *creator_carriere-doisin *book_carriere-doisin_journeedetitus *style_prose *genre_drame *dist1_carriere-doisin_prose_drame_journeedetitus *dist2_carriere-doisin_prose_drame *id_ELEONORE *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_eleonore Quoi ! D'Hermans est ici ? Je le partagerais volontiers, d'Hermans ; mais rien ne m'excuserait si mon père nous trouvait ensemble. D'Hermans, j'ai dû obéir comme vous ; mais, dites-moi, pourquoi le Prince demande-t-il mon père, et vous , êtes-vous ici ? Quoi ! Monseigneur ?... Ah ! Monsieur, vous ne connaissez pas mon père : il respecte infiniment Monseigneur ; mais il a ses projets, il sera bien difficile de l'en détourner. Que dites-vous donc, d'Hermans ? Une démarche aussi imprudente serait une désobéissance de ma part. Monseigneur lui-même pourrait m'en blâmer ; cherchons, au contraire, à fléchir mon père avec le plus grand ménagement. **** *creator_carriere-doisin *book_carriere-doisin_journeedetitus *style_prose *genre_drame *dist1_carriere-doisin_prose_drame_journeedetitus *dist2_carriere-doisin_prose_drame *id_DHERMANS *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_dhermans Je vous cherchais, Monsieur. Vous êtes honoré de l'intimité particulière du Prince ; oserais-je vous confier l'entretien que j'ai eu hier au soir avec lui ? À fixer mon opinion sur ses sentiments à mon égard. Voici le fait, Monsieur : dévoré depuis longtemps du chagrin de ne pouvoir obtenir la main d'une personne que j'adore, j'ai d'abord voulu déguiser mes peines ; mais bientôt encouragé par la bienveillance du Prince, qui semblait me prévenir, j'ai osé m'expliquer. Ah ! Monsieur, je n'oublierai jamais la délicatesse et les ménagements qu'il a bien voulu mettre dans les questions qu'il m'a faites. Ma franchise a paru lui plaire ; mais je vous avoue qu'il ne m'a rien dit d'assez positif pour rassurer, un coeur aussi vivement épris que le mien. De grâce, Monsieur, intéressez-vous en ma faveur, un seul mot de sa bouche peut déterminer Monsieur de Valmon à faire mon bonheur. Ah ! Monsieur, vous connaissez, sans doute, les tourments de l'amour ? Ô Ciel ! N'est-ce pas Monsieur de Valmon que j'aperçois ? Il est avec sa fille, que vient-il donc faire ici ? Comment donc l'éviter ? Ô combien je suis enchanté, charmante Eléonore ; que le hasard me procure le bonheur de pouvoir vous parler ! De grâce, Eléonore, laissez-moi jouir du plaisir de vous voir : il y a si longtemps que par obéissance, j'ai la douleur d'en être privé. Hélas ! Pour entendre peut-être prononcer mon arrêt ; cependant il est si généreux. Oui, charmante Eléonore ; j'ai osé lui confier mes peines, et tout me prouve, en ce moment, qu'il s'intéresse en ma faveur. Eh ! Bien, Eléonore, nous irons alors le presser aux genoux même du Prince. Ô Ciel ! Que dois-je faire ? Ah ! Monseigneur, comment vous exprimer ma reconnaissance ! De grâce Monsieur, croyez que je me rendrai digne du bonheur que j'attends. Ah ! Mon père ! Ce tendre épanchement de votre part le rend plus accompli. Oui, ce jour digne de Titus en est un sûr garant. **** *creator_carriere-doisin *book_carriere-doisin_journeedetitus *style_prose *genre_drame *dist1_carriere-doisin_prose_drame_journeedetitus *dist2_carriere-doisin_prose_drame *id_RICHARDPERE *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_richardpere Oui ; Monsieur. Je suis un vieux soldat qui a fait ses dernières campagnes sous les ordres de notre bon Seigneur, et je n'oublierai jamais l'humanité avec laquelle il nous traitait. De me rendre un enfant coupable ; mais qui s'en repent, un enfant qui seul me reste pour le soutien de ma vieillesse et celui de sa soeur qui a perdu sa pauvre mère. Un bien grand, Monsieur, surtout, en servant sous les ordres d'un Prince aussi bon et aussi juste que Monseigneur. Oui, mon bon Seigneur, s'il faut donner mon sang pour obtenir son pardon, je déchire ma cartouche, et marche à l'ennemi. Comme tout ce qui habite ce Palais respire l'humanité ! On est tout de suite à son aise. Vas, mon garçon, je n'ai jamais désespéré de toi, je suis bien sûr que sans de mauvais conseils tu n'aurais jamais fait cette bassesse. Eh ! Quel meilleur Général voulais-tu donc choisir, malheureux ? Tu ne connais pas toutes les vertus de celui que tu quittais. À l'armée, sa bravoure nous servait d'exemple, et il était si humain que pour mieux secourir le soldat, il retranchait de ses dépenses, il achetait même des champs entiers et des arbres fruitiers, pour l'empêcher de faire la maraude. Le premier à observer la discipline, il maintenait l'officier, comme le soldat, dans ses devoirs. Une bataille était-elle finie, il faisait enlever les blessés, lui-même aidait à les relever, les remettait à ses chirurgiens, et venait les visiter ? Voilà ce que j'ai vu de mes yeux , en servant comme un brave soldat. Aujourd'hui que je vis sur un de ses domaines, je suis témoin du bien qu'il fait à tous ses vassaux. La grêle, les débordements, les incendies, toutes les calamités sont plutôt pour lui que pour nous. Il vient toujours à notre secours. C'est en imaginant des travaux, en en détruisant exprès pour les faire rétablir, qu'il trouve le moyen de faire vivre les paresseux, malgré eux, et d'enrichir les travailleurs de bonne volonté. A-t-il quelques droits à défendre, si le procès devient ruineux pour les plaideurs, il ordonne qu'on le lui fasse perdre, et paye encore les frais. Fi ! Donc, Babet, c'est de l'intérêt, ça. Oh ! Ça, j'en fuis sûr ; cependant s'il arrivait. Non, c'est moi qui suis un intéressé... Dame aussi, je désire tant de te voir heureuse. Sans doute, il donne avec tant de bonté, que c'est un double plaisir de recevoir. Il a raison ; c'est bien d'être fâché d'avoir mal fait ; mais va, tout ira bien, tiens justement ; vois-tu comme ces Messieurs reviennent gaiement ? Et son congé aussi ? Mais, Monsieur, parlons franchement : est-ce que je ne pourrais pas aller baiser les pas de Monseigneur ? Ce ne serait pas la première fois au moins. **** *creator_carriere-doisin *book_carriere-doisin_journeedetitus *style_prose *genre_drame *dist1_carriere-doisin_prose_drame_journeedetitus *dist2_carriere-doisin_prose_drame *id_RICHARDFILS *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_richardfils Hélas ! Oui, Monsieur, j'ai eu ce malheur ; mais si je demande ma grâce, c'est pour resservir avec plus de fidélité. Et plus encore l'humanité du Prince, Monsieur. Ah ! Mon père, comment ai-je pu commettre une pareille faute ! Laissez m'en punir. Mon père, je vous cause bien du chagrin ; mais je vous le ferai oublier, et à toi aussi, ma pauvre Babet. Ô Ciel ! Quel nom odieux vous donnez à mon égarement ! Mon père, je n'ai point déserté par lâcheté, je voulais servir dans un autre régiment. Très volontiers, je rejoins dans l'instant. **** *creator_carriere-doisin *book_carriere-doisin_journeedetitus *style_prose *genre_drame *dist1_carriere-doisin_prose_drame_journeedetitus *dist2_carriere-doisin_prose_drame *id_BABET *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_babet De grâce, Monsieur, ayez pitié de nous. Mais, oui, Monsieur, s'il le fallait. J'ai une une de mes cousines, qui, sous l'habit de soldat, a bravement servi pendant la guerre où Monsieur a, dit-on, été trouvé dans le camp à l'âge de trois ans et couvert de blessures et remis entre les mains de Monseigneur. Quel plaisir Monseigneur a, surtout, quand il peut faire faire quelques mariages ! Oh ! Mon tour viendra, et tu verras , Richard, si Monseigneur... Mais, point du tout, mon père, je veux dire par là, que Monseigneur viendra d'un air satisfait et joyeux nous engager à bien nous divertir. Eh ! Bien, mon père, achevez donc. Nous le laisserons faire ; n'est-il pas vrai ; mon père ? Mais qu'as-tu donc, Richard ? Tu vois comme mon père est gai, veux-tu l'attrister ? Oh, bien, Monsieur, mon père sait qu'il est tout trouvé. Oh ! Moi, je ne serai pas la dernière à bien m'amuser. C'est comme si je la tenais , j'en suis bien sûre. **** *creator_carriere-doisin *book_carriere-doisin_journeedetitus *style_prose *genre_drame *dist1_carriere-doisin_prose_drame_journeedetitus *dist2_carriere-doisin_prose_drame *id_LEPEUPLE *sexe_masculin *age_sans-age *statut_exterieur *fonction_autres *role_lepeuple Vive la Reine, Vive notre bon Roi Qu'à perdre haleine , Chacun chante avec moi : Vive la Reine Vive notre bon Roi. Vive la Reine , Vive notre Dauphin ; À perdre haleine Chantons tous ce refrain ; Vive la Reine, Vive notre Dauphin. Vive la Reine, Et nos Princes du Sang ; À perdre haleine Chantons tous , en dansant : Vive la Reine, Et nos Princes du Sang.