**** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_LEMARQUIS *date_1663 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lemarquis Enfin me voici donc dans l'Hôtel du Marais Et dessus un théâtre où je ne viens jamais. Pourquoi donc ? Qui te peut causer un tel courroux ? Mais de quoi te plains-tu ? Tu te moques, Baron, sache que cet esprit Ne cherche qu'à nous plaire en tout ce qu'il écrit, Et que tu passeras, si l'on te voit crédule Jusqu'à t'en offenser, pour homme ridicule; Comme il est approuvé de tous les gens d'honneur, Ton approbation doit se joindre à la leur. Mais dis-moi donc comment tu prétends te venger? C'est le moyen d'attirer sa satire ; Et s'il vient à savoir le dessein que tu fais, Tu te feras jouer plus qu'on ne fut jamais. Évite, si tu peux, d'en faire la sorte, Si tu ne veux sur toi voir une Comédie : Je suis certain qu'après tu t'en repentirais. Quelqu'autre la ferait. Ce qu'ils en font n'est rien que pour nous divertit, Tu t'emportes à tort. Des divertissements c'est aussi le seul but. Mais, Baron, tu te vas ériger en folâtre, Si l'on te voit blâmer ce foudre de théâtre, Cet auteur si fertile en ouvrages puissants, Qu'on le nomme en tous lieux la merveille du temps ; Et pour te faire voir sa valeur infinie, Il tire quatre parts dedans sa Compagnie : Enfin c'est un esprit au dessus de l'humain. Ton obstination, cher Baron, est extrême. Sais-tu que la satyre est la cause qu'on l'aime ? Comme il sait étaler nos défauts à nos yeux, Nous pouvons, les voyant, nous en corriger mieux. Ainsi quand ce savant prononce une parole, Ce doit être pour nous une éternelle école. Pour moi, je suis ravi lorsque je vois paraître Un esprit qui s'efforce à se faire connaître. S'il nous raille, il nous sait railler si galamment, Que ce nous est à tous un divertissement. Mais je suis sûr qu'à tort on se le persuade, Que cette vision vient d'un esprit malade, Et que jamais Molière en traitant son sujet, Ne fit dessein d'avoir la Cour pour son objet ; Et tant que je pourrai je verrai ce grand homme. Baron, sur ce sujet n'ayons point de querelle; Mais je crains qu'on ne voie une pièce nouvelle Sur ta façon d'agir, si l'on la peut savoir. On m'a parlé pourtant d'un certain Chevalier, Qui parfois dans ses vers. C'est donc assurément qu'il n'en a pas l'esprit; Car sois certain, Baron, que s'il le pouvait faire, Il le ferait, sachant que c'est ce qui sait plaire. C'est donc toi, Chevalier ; Et que faisais-tu là ? Rend-on le reste ici lorsqu'on ne donne rien ? Que fis-tu hier ? Ah ! Comte, je te vois. Adieu. Dessus cet obstiné tu ne gagneras rien ; Car en tout et partout Molière il désapprouve, Et périra plutôt que chez lui l'on le trouve. Je n'en crois rien ; ma foi. On le peut, ayant vu de lui des coups de maître. Comme il n'a pas encor de réputation, Ne peut-on pas errer dedans l'opinion ? Mais pour qui pourrait-ce être ? Chevalier, nous rirons en ce jour. Et celle-la, pour qui ? Mais je suis étonné Que Molière chez lui ne t'ait pas entraîné, Ou bien que tu ne sois à l'Hôtel de Bourgogne. Demeure. II faut être bien fou, pour s'en aller ainsi. Pour éloigner de nous l'humeur mélancolique Allons voir l'Impromptu, ou la Contre-critique. **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_LEBARON *date_1663 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lebaron Et moi, mon cher Marquis, ici je te déclare Que le Palais-Royal me devient aussi rare ; Nul n'y saurait aller, sans se faire draper ! Ah qu'heureux est celui qui s'en peut échapper ! Pour moi, qui n'aime pas à souffrir qu'on me drape, Je veux être berné, si plus on m'y rattrape. Pourquoi ? C'est qu'on nous fait tous passer pour des fous. Comte, Duc, et Baron, et Marquis, et Marquise, Ne peuvent s'exempter qu'on ne les tympanise. Nous n'oserions parler, ni desserrer les dents, Qu'on ne nous traite pis que des extravagants. Dès que par notre bouche il passe un mot folâtre, Nous nous voyons d'abord jouer sur le théâtre. Comment ? Quand nous serions sûrement insensés, Nous ne pourrions jamais être mieux redressés. D'un diable de Molière, Dont l'esprit goguenard ne laisse rien derrière, Et réussit si bien dedans tout ce qu'il fait, Qu'il sait donner à tous chacun son petit fait. Nous sommes tous cocus, si nous l'en voulons croire, Appelez-vous cela des vers à notre gloire ? Mais s'il m'en croit, Marquis, loin de nous railler tous, Il se taira, s'il veut éviter mon courroux. Quoi si nous nous souffrons traiter de ces manières, Nous aurons de sa part bientôt les étrivières. Moi je l'approuverais ? Qu'un sort le plus étrange M'accable, si plutôt de lui je ne me venge. En n'allant plus chez lui, pour le faire enrager. Lorsque je n'irai plus, qu'est-ce qu'il pourra dire De moi ? Sur moi, s'il l'avait fait, je le fustigerais. Poisson aussi s'amuse À s'ébaudir l'esprit parfois avec sa Muse, À ce que j'ai pu voir, et loin de nous priser, Il se mêle à son tour de nous satiriser : Mais qu'il sache sur moi si quelque chose il trace Qu'il n'aura pas affaire au Baron de la Crasse, Puisque je l'en ferais diablement repentir. Vous aimez la méthode De vous souffrir railler toujours sur chaque mode: Qu'un Molière sans cesse en vos habillements Vous fasse les objets de tous ces bernements ; Et que quand nous avons quelques modes jolies, Il les fasse passer toutes pour des folies. Oui, vous aimez cela, car pour vous voir berner, Vous n'avez pas assez d'argent pour luy donner. Quand je vous dis : Allons à l'Hôtel de Bourgogne, Vous recevez ces mots ainsi qu'une vergogne Et me dites d'abord : Moi rarement je vais À l'Hôtel de Bourgogne, à l'Hôtel du Marais, Ma satisfaction n'est jamais plus entière Qu'alors que je me vois chez l'illustre Molière. Hors Molière, pour vous il n'est point de salut, Tous les autres auteurs vous sont insupportables, Les Corneilles auprès sont auteurs détestables, Ce qu'ils mettent au jour est par trop sérieux, Et bien loin de vous plaire, ils vous sont ennuyeux Peut-on voir, dites-vous, une pièce parfaite, Comme celle où l'on voit Alain avec Georgette ? Mais raisonnant ainsi, messeigneurs les benêts, C'est passer pour autant d'Alains et de Georgets. Je sais qu'il fait venir l'eau dedans le moulin, Et même que sans craindre être au rang des profanes Il vous y fait passer joliment pour des ânes. Dieu me damne, Marquis, ce célèbre garçon Sait dauber le prochain de la bonne façon. Ce grand maître d'école a beaucoup d'écoliers Dont il sait, les raillant, attraper les deniers ; Et tandis que le monde est sa dupe et sa buse, En lui-même il se dit : prends-les, je les amuse. Pour moi, je vous promets qu'il ne m'y prendra pas ; Si l'on m'y peut trouver, qu'on m'y casse les bras. Moi, si je le vais voir, je veux bien qu'on m'assomme ; Vous aimez qu'on vous berne en donnant votre argent, Et moi je n'aime pas que l'on m'en fasse autant. Et moi je ne crains pas en ce lieu de la voir Et s'il faut par hasard que quelque auteur la fasse, Elle ne sera pas exposée à ma face, Puisque si nous n'allons, vous, ni moi, qu'en ces lieux, Nous ne nous verrons point taquiner à nos yeux. La comédie ici me paraît aussi bonne ; Ils la font aussi bien et ne raillent personne ; Si bien qu'on la peut voir sans se mortifier. Il se mêle d'écrire, Mais on ne le voit point mêler de la satire ; Il ne drape personne en tout ce qu'il écrit. Je crois qu'il le peut être, Si c'est payer, que dire : Apprends à me connaître. Moi, je m'y crois sans doute, et puisque m'y voilà, Bonjour. Mais l'on m'a dit à moi, qu'il fit à quelques dames La réponse qu'il fait à l'École des femmes, Lorsqu'il n'en riait pas assez à leur avis, Il leur dit : Moi j'en ris tout autant que je puis. Puisque quand il vous joue, il fait tant de merveilles, Sans doute il vous plairait, vous coupant les oreilles. Ah ! Pauvres abusés. C'est que je n'aime pas à m'entendre dauber. Entendez-vous, Messieurs ? Finissons ce langage. Chevalier. Si ton opinion te le fait croire ainsi, Dis-moi, que prétends-tu venir chercher ici ? Elle peut être belle, Et nous bien divertir. Voilà de nos Messieurs dont l'âme prévenue Blâme une comédie avant que l'avoir vue. Si d'une de Molière on vous donnait l'espoir, Vous la croiriez fort belle, avant que de la voir. Mais ne blâmez donc rien sans l'avoir vu paraître. Cet auteur n'a-t-il pas un esprit comme lui ? Et ne vous peut-il pas faire voir aujourd'hui, Quand sans sujet sur lui votre blâme se porte, Que vous ôtes des fous de parler de la sorte ? N'allez donc pas si vite où votre sens abonde. Il le faut demander. Laquais, dis-nous pour qui tu gardes cette place ? Pour rire tout ton saoul, prépare-toi, ma bouche. Et ces deux autres là ? Nous allons voir beau jeu. Nous vous attendions tous fort impatiemment, Madame la Comtesse. Ce que j'en dis ? Je dis que je m'en vais, ma foi. Demeurez, qu'on vous y chante pouille ; Moi, si j'y reste plus, je veux qu'on m'y dépouille. **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_LECHEVALIER *date_1663 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lechevalier Une chaise, l'ami ; commence-t-on bientôt ? Et moi je n'en veux point, qu'on me donne une chaise. Tu te railles, mon cher, je ne paye jamais ; Apprends à me connaître. Ah ! Marquis, te voilà. Ce faquin de portier Qui se met en courroux, qui tempête et qui peste, De ce que j'ai voulu sur l'heure avoir mon reste : Hé, n'est-ce pas assez lorsque l'on paye bien ? Quoi, rien! il est content. Ah ! C'est toi, cher Baron, hé qui te croyait là ? Sombre et mélancolique, Pour me déchagriner, je fus voir la critique, Où je trouvai moyen de chasser mon ennui. Ce diable de Molière entraîne tout chez lui, Tout y crevait de peuple, et fort peu, je t'assure, Se purent exempter des traits de sa censure ; Il critiqua tous ceux qui l'avaient critiqué, Et se moqua de qui de lui s'était moqué. Ceux qui s'étaient raillé de l'Ecole des femmes, Se voyaient là chanter fort joliment leurs gammes. Quelqu'un de l'assemblée en paraissait content, Mais bien d'autres aussi riaient en enrageant ; Et tel criait tout haut que c'était des merveilles, Qui s'entendait dauber de façons sans pareilles. Moi qui n'en avais dit jamais ni bien, ni mal, J'envisageais cela d'un plaisir sans égal, Voyant que les objets d'une telle satire Ne savaient s'ils devaient ou se fâcher, ou rire. Ce qui plus me charma, c'est qu'en ces entretiens Il berna les auteurs, et les comédiens, Et je les voyais là faire fort bon visage, Quoi qu'au fond de leur âme ils fussent pleins de rage. Admirez cependant comme quoi cet esprit Sait nous amadouer alors qu'il nous aigrit : Pour nous montrer combien son adresse est extrême, Nous donnèrent en suivant dans le tarte à la crème ; Afin que si quelqu'un s'en était mutiné, On vit que le berneur lui-même était berné : De sorte que chacun voyant son industrie, Tourna, quoique fâché, tout en galanterie, Et demeura d'accord, que pour plaire aujourd'hui, Il faut être Molière, ou faire comme lui. Moi, je sais bien où tend toute cette satire, Ces Messieurs n'ont dessein que de nous faire rire, Et quand vous les voyez se faire à qui pis pis, Ce n'est que pour avoir notre demi-louis. Quoi ! Ne fait-il pas bien ? D'où vient que tu te veux ce plaisir dérober ? Nous n'en parlerons pas, cher Baron, davantage; Suffit que nous sachions que cela te déplaît. La pièce d'aujourd'hui sais-tu point quelle elle est, Et quel en est l'auteur ? Sans scandale, Je crois que cet auteur est un auteur de balle. Ayant vu dans l'affiche une pièce nouvelle, Je viens voir ce que c'est. Pour une comédie, hors Molière, crois-moy. Mais je crois qu'ils auront aujourd'hui quelque monde, Voyant que l'on se fait plusieurs places garder. Quoi celui qui se sut si bien tondre à la Cour ? Ah ! Baron de la Crasse. Mais qui te croyait voir en ce lieu de retour, Après tous les serments qu'on te vis faire un jour ; Qu'on ne te reverrait à la Cour de ta vie ? Qu'en dis-tu, cher Baron ? Cela s'adresse à toi. Ma foi, je suis d'avis de m'en aller aussi. **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_LECOMTE *date_1663 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lecomte Ici je me transporte Pour te voir, ayant vu ta calèche à la porte, Si bien que je pourrai, contentant mon désir, Du divertissement prendre encor le plaisir. Mais avant qu'on commence ici la comédie, Il faut que je te conte une histoire jolie, Dont Molière à causé la conversation, Et digne assurément de ton attention. Dernièrement étant à la contre-critique, Je reçus là, Marquis, un plaisir angélique. Comme de notre peintre on faisait le Portrait, Et que l'on le croyait tirer là trait pour trait, Tu sauras que lui-même en cette conjoncture Était présent alors que l'on fit sa peinture ; De sorte que ce fut un charme sans égal, De voir et la copie, et son original. On prit par tous endroits son École des femmes, Où pour la critiquer, quelqu'une de ces dames Alla dans ce moment appliquer tout son choix À l'endroit de la soupe où l'on trempe les doigts ; Puis de là ces Messieurs, d'une satire extrême, Donnèrent en suivant dans la Tarte à la crème ; Et le plus enjoué qu'ils drapèrent après, Ce fut celui du Le, ce charmant Le d'Agnès. Quoi n'est-ce pas malice à nulle autre seconde, D'oser blâmer ce Le, ce délice du monde ? Ce n'est pas encor tout, ils blâmèrent l'auteur Des pièces dont il a réveillé l'auditeur, Et de cette façon dont Alain et Georgette S'appellent l'un et l'autre, et que drapa le poète. Ce qui fut plus plaisant, c'est qu'un certain d'entre eux Dit que la pièce était un poème sérieux ; Que bien loin que ce fut une pièce comique, Qu'il ne s'en pouvait voir aucune plus tragique : Les autres de ce point ne restant pas d'accord, Il leur dit là-dessus: Le petit chat est mort, Et soutient hautement que c'était tragédie, Puisque le petit chat avait perdu la vie. Ayant de notre peintre attaqué la vertu, Quelqu'un lui demanda : Molière, qu'en dis-tu Lui répondit d'abord, de son ton agréable : Admirable, morbleu ! du dernier admirable ; Et je me trouve là tellement bien tiré, Qu'avant qu'il soit huit jours, certes, j'y répondrai. Tu sauras que depuis cet illustre Molière Les a tous ajustés de la bonne manière, Et cet esprit en soi qui n'a rien que de haut, A su tailler beaucoup de besogne à Boursault. Marquis, pour lui parier il faut que je descende : Si je ne pouvais pas revenir en ce lieu, Je prends congé de toi jusqu'à ce soir. **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_LEBARONDELACRASSE *date_1663 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lebarondelacrasse Villeneuve, quelqu'un ? Dis-moi, la comédie est-elle commencée ? Cessez d'être alarmées, Les chandelles déjà sont toutes aHumées, Et l'on va commencer dans un petit moment. Marquis de Mascarille, il faut que je t'embrasse. Je ne viens en ces lieux que pour la comédie ; Pour la Cour, serviteur. Poisson m'ayant joué comme il le fit un jour, On me verra chez eux aussi peu qu'à la Cour, Et le Marais tout seul est mon lieu de plaisance. Page, commence-t-on bientôt la comédie ? Comment, à nous dauber on commence déjà ? Ouvreur de loge, à moi ! Holà ! Quelqu'un, holà ! Si je demeure ici, je veux bien qu'on m'étrille. Peste soit la canaille ! Auteurs, comédiens, sont des vrais rien qui vaille. **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_LEMARQUISDEMASCARILLE *date_1663 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lemarquisdemascarille Holà ! L'ami Clément ? Ouvre-nous notre loge. Vous vous estes pressée; Madame, de venir, mais quoi, nous y voici. Molière drape trop. La plaisante saillie ! Je crois que nous allons être bien satisfaits. Écoutons, s'il vous plaît, ce page et ce laquais. Comment diable, en tous lieux la satire nous suit; Nous n'osons nous montrer, ni même ouvrir la bouche. **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_MONSIEURDELASOUCHE *date_1663 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_monsieurdelasouche Quoi donc ! À notre barbe on nous maltraite ainsi ? Ouvre-nous promptement, que nous sortions d'ici. **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_LEPORTIER *date_1663 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_leportier Sans chaise vous pouvez vous placer comme il faut ; Vous avez là des bancs où l'on est à son aise. L'on y va. De l'argent, Monsieur, car je m'en vais. Hé bien, avant qu'on sorte~ Si vous ne me payez, que le diable m'emporte. Monsieur, un gentilhomme est là qui vous demande. **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_LEMOUCHEURDECHANDELLES *date_1663 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_lemoucheurdechandelles Jouez vite, Messieurs, afin que l'on commence. **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_POLICARPE *date_1663 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_policarpe Bonjour, sieur Gorgibus, j'allais chez vous me rendre, Pour nous entretenir de Julie et Tersandre, Ainsi que nous l'avions tantôt prémédité. Policarpe, je rends grâce à votre bonté, De ce que je vous vois zélé dans cette affaire; Et ce m'est un honneur tout extraordinaire, De voir dans peu de temps votre fille et mon fils, Par le doux noeud d'hymen ensemble bien unis. Je sais que Clarimond, de valeur infinie, En mariage aussi voudrait avoir Julie, Mais vous voyant à lui Tersandre préférer, Nous ne pouvons tous deux trop vous considérer, Clarimond y pourrait assurément prétendre; Mais, Gorgibus, ma fille est promise à Tersandre, Et nous n'aurons jamais nulle difficulté En cette affaire ci que de votre côté. Pour moi, je ne crois pas que rien y mette obstacle, Si le ciel ne l'y met par un soudain miracle. Mais entrons pour un peu nous en entretenir, Puis après nous viendrons ici nous divertir. Quelques gens de chez moi, par certaine saillie, Doivent ici danser une galanterie ; Et comme ils m'ont prié d'en être spectateur, Vous les obligerez d'en être aussi, Monsieur. Je le veux bien, entrons. Dans un tel contretemps la parole est frivole : Vous ne vous devez pas contraindre sur ce point, Puisqu'enfin Clarimond ne me manquera point. Ragotin, fais venir et Julie, et ton maître. Demain l'hymen vous lie. **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_BONIFACE *date_1663 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_boniface Apprenez-moi, de grâce, où loge Gorgibus ? Quoique je ne sois pas connu de vous, Monsieur, Je me viens plaindre à vous du plus pressant malheur Qui se soit jamais vu dedans une famille. Votre fils a suborné ma fille ; Il a, malgré mes soins, trouvé l'invention De la tirer dehors d'une religion, Où pour fuir ce malheur j'avais su la réduire. Faut-il que mon honneur en tous lieux se diffame ? On ne peut rien de plus. Je suis trop satisfait. Mais de Climène enfin, dites, qu'avez-vous fait ? Où peut-elle à présent par votre ordre être mise ? S'il n'était vrai, Monsieur, me verrait-on ici ? Quoi vous ne savez pas où peut être Climene ? Oui, oui, je lui pardonne, ôte-nous donc de peine. **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_GORGIBUS *date_1663 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_gorgibus Après, si bon vous semble, Vous me ferez l'honneur que nous soupions ensemble. Quel malheur? Monsieur, soyez certain que s'il a fait ce tour, Ou que de sa sortie il puisse être la cause, Que pour vos intérêts je ferai toute chose. Hélas ! Pour mon malheur il n'est que trop certain. Cherchez Tersandre, Calotin. Il n'en est pas besoin, il vient ici se rendre. Tersandre, Connaissez-vous Monsieur ? Arrête, arrête, infâme. Cessez sur ce sujet de prendre aucun ennui, Vous serez pleinement satisfait aujourd'hui ; Si pour lui du couvent votre fille est sortie, Je consens qu'à présent tous deux on les marie. Mais Policarpe à qui j'ai donné ma parole. Que de bonté ! Oui, cruel, je le montre, et j'y suis obligé. Monsieur, le voulez-vous ? Il nous faut dès demain les marier tous deux. Mais avant que d'aller l'un l'autre les unir, Si les danseurs sont prêts, qu'on les fasse venir. **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_TERSANDRE *date_1663 *sexe_masculin *age_jeune *statut_exterieur *fonction_autres *role_tersandre Mais quoi, la chose est faite. C'est là ce qui me force à me rendre chez lui. Hélas que dois-je faire en ce pressant ennui ? Mais, Guillot, quand revoir mon aimable Climene? Je dois prendre un laquais vêtu tel qu'il puisse être, Je saurai m'en servir. Quoi ! Tu faisais l'amour, serait-il bien possible ? Quand je souffre, Guillot, laisse l'extravagance. Me tiendras-tu toujours des discours d'insensés ? Que vois-je ? Monsieur, je le reçois, et vous suis obligé. Adieu, Monsieur. Si tu raisonnes plus, je jouerai de la canne. Vous tairez-vous, Guillot ? Qu'il est joli ! Guillot. Vois-tu qu'il a de l'air de qui sait me ravir ? Ce sujet là tout seul m'oblige à m'en servir. N'as-tu pas demeuré dans quelque autre maison ? Laisse-le là, Guillot, tu fais trop le badin. Comment t'appelle-t-on ? Demeure. De quel pays es-tu ? Tu marches donc fort bien ? Chanteras-tu toujours à tout le monde injure ? Page, et vous, Calotin, il le faut laisser dire, C'est un humeur gaillarde. Calotin, sais-tu bien le faubourg Saint-Germain ? Viens donc prendre un billet de ma main, Et puis tu t'en iras aux Filles de Lorraine, Où tu demanderas à parler à Climène, Et si quelqu'un de là, par de fins entretiens, Te venait demander de quelle part tu viens, Tu lui diras que c'est de la part de son père. Mais il faut, s'il se peut, en avoir la réponse. Viens prendre ce billet, Calotin, et vous, Page, Suivez-moi pour aller autre part en message. Pour Guillot, il n'aura qu'à m'attendre en ce lieu. Feignons. Belle Julie, est-il rien de si doux Que les brillants attraits qu'on aperçoit en vous? Alors que je vous vis, De vos rares appas mes sens furent ravis : J'eus pour vous dans mon coeur d'amoureuses alarme. Et ne pus résister à vos merveilleux charmes. Oui, vous fûtes d'abord mon adoration. Daignerez-vous m'aimer ? Oui, je me suis chargé d'un laquais et d'un page. Calotin, as-tu fait ce que je t'avais dit ? Il est aimable aussi. Soyez sage, Guillot. Adieu, rare mérite. Allons vite chez moi pour lire mon billet. Le père de Climène ici ! D'où vient... Oui, je le connais bien, Monsieur. Moi ? Monsieur, apprenez qu'alors qu'on vous l'a dit, On a voulu sans doute alarmer votre esprit ; Et je puis vous jurer.... Daignez ne m'être pas contraire, Montrez pour votre fils encor un coeur de père. De Policarpe enfin vous voyant dégagé, Et Boniface étant d'une égale famille, Permettez que j'épouse une si digne fille. Monsieur, assurément c'est une vision, De croire qu'elle soit hors de religion, Voyant que Calotin en ses mains a su mettre Aujourd'hui de ma part encor un mot de lettre. Comment prétendez-vous accorder tout ceci ? Ciel ! Que je suis en peine ! S'en serait-elle allée ? Approchez, Calotin, N'avez-vous pas donné mon billet ce matin En main propre à Climène ? Comment, que vous pensez, qui vous fait hésiter ? C'est vous, Climène ! Ah ! Que je suis heureux ! **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_CLARIMOND *date_1663 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_clarimond Ragotin, est-il rien d'égal à mon malheur ? Je n'y saurais songer, sans mourir de douleur. Tu connais bien Julie, Et sais que cet objet qui fait ma passion, Parut toujours sensible à mon affection. Apprends donc que son père, Loin de m'être propice, est à mes voux contraire : Le père de Tersandre, et lui, sont bons amis ; De sorte qu'en secret tous deux se sont promis De marier un jour Julie avec Tersandre. Que faire là-dessus ? Est-il temps de railler en l'état où je suis ? Qui ne la chercherait au point où me voilà ? De qui sais-tu cela ? Je saurai de tes soins aussi te satisfaire. Julie assurément doit venir en ce lieu. La charmante aventure ! Quoi je vous vois, Julie ? Ah ! Que je suis heureux ! Cesse de bouffonner. Ah que mon sort est doux, De me pouvoir trouver un moment près de vous!. Car de tous les plaisirs) s'il en est un suprême, C'est celui de se voir auprès de ce qu'on aime. Si j'apprens cet hymen je mourray de regret. Dans un si grand malheur, he!as! que ferons-nous? Après un tel aveu, je m'en vais trop heureux: Mais vous pourrai-je voir encore dans ces lieux ? Tâchons, sans être vu, de les pouvoir entendre. Qu'entends-je ? L'infidèle ! Est-ce là cet amour, est-ce là la tendresse, Ingrate, dont tantôt vous m'aviez fait promesse ? Ah volage, Après ce que j'ai vu. Que vous aimez Tersandre, et c'est mon désespoir. Ah ! Que vous savez bien déguiser votre flamme ! Ah ! charmante cruelle, Demeurez un moment. C'est un crime, aimant, d'être jaloux, Mais nous ne sommes pas toujours maîtres de nous ; Et s'il m'était permis d'en croire l'apparence, Je vous pourrais blâmer d'avoir de l'inconstance. Daignez donc m'excuser, si je suis alarmé, On craint toujours de perdre un objet bien aimé : Et ne savez-vous pas, trop aimable Julie, Que l'amour rarement se voit sans jalousie ? Ah ! Que de mon soupçon je me trouve fâché ; Je voudrais être mort ! Que je vous voie au moins dans peu de temps ; adieu. Ragotin, reste ici pour voir ce qui se passe. Monsieur, que de bonté ! **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_CLIMENE *date_1663 *sexe_masculin *age_jeune *statut_exterieur *fonction_autres *role_climene Je m'imagine ouïr Monsieur de Mascarille, Alors que dans sa chaise il faisait tant de bruit. Tout est calme, voyons si nous commencerons. Rosette, nous avons trouvé l'invention De sortir à la fin de la religion. Alors qu'on aime bien, qu'est-ce qu'on ne fait point ? Comme Tersandre m'aime, et que je l'aime aussi, J'ai voulu, pour le voir, nous travestir ainsi, Afin qu'en son logis où nous allons paraître, Lui, ni qui que ce soit, ne nous puisse connaître ; Car mon père sachant quelle est ma passion, Et ne nous trouvant plus dans la religion, Viendra, sans consulter, nous chercher chez Tersandre, Croyant nous y trouver, afin de nous y prendre : Mais ne nous y voyant qu'en ce déguisement, Il ne nous connaîtra jamais assurément. D'empêcher, s'il se peut, qu'un père le marie; Et comme il le prétend marier malgré lui, Pour détourner ce coup, je m'employe aujourd'hui. Il ne nous faut qu'aller offrir à son service, Et comme il a besoin d'un page et d'un laquais, Il nous acceptera, nous voyants si bien faits. Je sais les moyens de le faire. Les Pages, la plupart se présentent ainsi. Laissez-m'en le souci. Il n'est point en amour d'action qui soit basse. Si pour être Laquais j'applique tous mes soins, C'est que dans cet état on me connaîtra moins; Et la condition passant pour la dernière, Aucun ne me croira mise en cette manière. J'avouerai qu'étant fille, Je ne croyais pas être un jour porte-mandille, Et que l'on me verrait dans un habillement Où la méchanceté loge ordinairement. Pour moi je ne sais pas qui des deux est meilleur. Rosette, ne crains rien, quand même il saurait tout, Je ne le crois pas homme à nous pousser à bout : Et puis ne nommant point, sait-on qui ce peut être ? Qu'importe. Mais ici l'on nous pourrait surprendre. Allons tout de ce pas nous offrir à Tersandre. Monsieur, daignez m'apprendre, S'il vous plaît, le logis où demeure Tersandre. Monsieur, ayant appris qu'il vous faut un laquais, Et que de vous servir je fais tous mes souhaits, Je viens vous supplier d'accepter mon service. Oui-dà, Monsieur, fort bon. Oui, Monsieur, j'ai déjà servi chez une dame. Je suis laquais d'honneur, Monsieur, je vous proteste, Et vous lui faites tort. C'est que j'avais du mal comme un petit lutin À frotter tous les jours les planchers de nos chambres : Si bien qu'on exerçait en ce lieu tous mes membres ; Et ce qui me faisait encore plus pester, J'avais incessamment une queue à porter, D'abord qu'elle sortait. Si jamais je sers dame... Un homme assurément sera bien mieux mon fait. Monsieur, c'est Calotin Pour vous servir. Je suis Périgourdin. Je fais bien du chemin; Lorsqu'il en est besoin, je vais comme un tonnerre. Je suis un éveillé qui va bien sans cela. Je suis assez instruit, Monsieur, laissez-moi faire, D'abord que vous m'aurez donné votre billet, Dites, Climene l'a, car c'est autant de fait. Si je ne l'ai, Monsieur, à servir je renonce. Chacun d'eux se retire, Voyons ce que Tersandre ici daigne m'écrire. Adorable Climène, depuis que mon malheureux destin m'a séparé de votree charmante personne, il faut que je vous avoue que je suis tellement accablé de tristesse, que rien au monde ne m'en saurait tirer que votre aimable présence. Et en vérité si je m'avais une espérance tout à fait grande de vous revoir bientôt, il n'est point de moment que je ne m'abandonnasse au désespoir. Mais ce qui me console un peu dans mon affliction, c'est que je suis certain d'être aimé parfaitement, et que vous ne changerez jamais. Aussi, belle Climène, vous pouvez vous assurer que si vous êtes toute de constance pour moi que je suis tout de fidélité pour vous. Adieu, je vous prie que ma lettre vous serve de consolation, et de me daigner faire la grâce de m'en envoyer la réponse par le même petit laquais. C'est ce qu'attend avec impatience celui qui ne sera jamais qu'à vous, TERSANDRE. Après l'extrême amour qu'il me prouve aujourd'hui Je n'ai point de sujet de me plaindre de lui : Allons à son billet faire notre réponse; Pour Monsieur le Couvent, à jamais j'y renonce. Le traître ! Le perfide l'ingrat ! Qu'ai-je fait ? Juste ciel ! Que je te plaise, ou non, mais tu ne me plais guère. Nous sommes obligés par trop à vos bontés. Oui, Monsieur, je l'ai fait avec beaucoup d'esprit, Et j'ai sur moi de quoi vous faire bien connaître Que très fidèlement je sais servir mon maître. Je suis, quoique petit, des laquais le héros, Et je puis me vanter qu'il n'en est point en France De plus discret que moi, plus rempli de prudence : Je sais écrire et lire à la perfection, Je suis vaillant, adroit, et plus fier qu'un lion ; Si je portais l'épée, on m'en verrait défendre Avec autant d'adresse et de coeur qu'Alexandre. Dans les salles aussi l'on me voit triompher, Le fleuret à la main, et je bats bien le fer ; J'en donne, j'en reçois mais en faisant retraite, Je ne manque jamais à la botte secrète ; Quoiqu'on ait défendu les armes aux laquais, En cachette j'ai fait de bons coups au Marais. Détalons promptement, Monsieur, c'est fort bien fait. Sachez que si j'avais une épée au côté, Vous rengaineriez bien votre témérité ; Car qui dit Calotin, dit garçon de courage. Oui, oui, j'en pourrais faire ; et si dans ce lieu-ci Vous voulez vous trouver, vous m'y verrez aussi. Si j'avais ce qu'il faut, sans prendre un plus long terme, Vous verriez que je sais me battre de pied ferme. Je ne suis guère grand, mais je suis vigoureux ; Étant au lieu d'honneur, je suis toujours alerte Et si Guillot y vient, il est sûr de sa perte. Je suis ce que je suis, mais fort joli garçon, Demandez à Picard, Champagne, la Violette, Si je sais allonger une estocade nette : Ainsi vous ferez mieux de ne raisonner plus. Mon père ? Ici. Tout est perdu. De la religion où sa fille était mise, Traître, la deviez-vous enlever par surprise ? Cela ne va pas mal. Oui, Monsieur, que je pense. Damnez la pardonner, je vais tout vous conter. Sachez que Calotin n'est autre que Climène : Je sais que vous pourrez me blâmer en ce jour ; Mais que ne fait-on point quand on a de l'amour ? La crainte que j'avais qu'on marie Tersandre, M'a fait, pour t'empêcher, toute chose entreprendre. Ainsi... Elle est en page. **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_ROSETTE *date_1663 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_rosette Nous l'allons commencer. Je veux que l'on me tonde en Baron de la Crasse, Si dessous cet habit vous n'avez bonne grâce. Ils caquettent autant que Monsieur de la Souche. Ce sont là que je crois quelqu'uns de nos Barons, De ces fous que l'on voit qui haïssent Molière, Et ne le peuvent voir en aucune manière. Mais, Climène, sachez que c'est bien entreprendre, Que d'avoir fait ce tour, pour aller voir Tersandre, Et qu'on vous blâmera sûrement sur ce point. Mais qu'est-il de besoin d'être en cet équipage ? Vous vêtue en laquais, et moi vêtue en page ? Quel est votre dessein par cette brusquerie ? Mais pour nous introduire, est-il quelque artifice ? Et qui nous servira de parent, ou de père, Pour nous offrir ? Nous entreprenons là des projets bien puissants, Et ce ne sont pas là, comme on dit, jeux d'enfants Mais avant que chez lui je fisse mon entrée, Me deviez-vous vêtir ainsi de sa livrée ? Et vous, comment entrer ? Mais vous mettre Laquais, quelle étrange disgrâce Je trouve ce dessein tellement surprenant, Que je m'imagine être à Carême-prenant, Nous déguisant ainsi. Oui, car qui dit laquais, c'est à dire une graine Plus maligne cent fois que la fièvre quartaine : Mais un page, Madame, est d'une autre valeur. Mais ne craignez-vous point que notre ami Molière Ne nous chapitre un jour dessus cette matière ? Et s'il vient à savoir nos petits incidents, Qu'il ne nous mette pas en de fort beaux draps blancs ? S'il apprend les emplois dont le destin nous charge, Il nous en donnera tout du long et du large. Il nous dépeint si bien, qu'il nous fait bien connaître, Et le madré qu'il est, fait tant par son esprit, Que souvent le rieur est celui dont on rit. Le voilà. Oui, Monsieur, et de plus moi-même je me donne. Je ne sais ce que c'est. Il vous faut avaler cela doux comme miel. Madame, assurément nous sommes trop heureux D'avoir acquis si tôt le bonheur de vous plaire. Apprenez, s'il vous plaît, Monseigneur Ragotin, Qui m'osez menacer du fouet de votre main, Que si de vous frotter je me mets en posture, Que je vous donnerai bien de la tablature. Ce n'est pas encor là l'endroit le plus fatal. Oui, Guillot, sois certain que mon coeur est tout tien. **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_JULIE *date_1663 *sexe_masculin *age_jeune *statut_exterieur *fonction_autres *role_julie Vous voir assurément fait mon unique bien: Mais, Clarimond, que faire où nous ne pouvons rien? Et quand mon pere veut que j'épouse Tersandre, Je ne voy pas comment je pourray m'en defendre. Que ne m'est-il permis de me donner à vous ? Mais comme mon devoir m'empêche de le faire, Et que je ne le puis, sans déplaire à mon père, Apprenez, Clarimond, que tant que je pourrai Éloigner ce malheur, qu'enfin je le ferai ; Et qu'il ne sera point au monde d'artifice, Que je n'emploie, afin de vous être propice. Oui, je vous le promets. Adieu, voici Tersandre. Si mon père savait que j'eusse un autre amant Que Tersandre, il ferait la chose en ce moment: Feignons donc de l'aimer, pour reculer l'affaire ; Peut-être que le ciel me deviendra prospère. Le moyen de se pouvoir dédire, Aussitôt qu'on vous voit, d'être sous votre empire ? Vous voyant tout de feu, Si je n'aime, du moins, je crois qu'il s'en faut peu. Mais vous avez acquis un nouvel héritage ? Mon Dieu, qu'ils sont jolis ! Qu'ils me plaisent tous deux ! Voyez qu'ils sont tous deux pleins de civilités. Voyez qu'il est adroit, qu'il répond à propos ! Je l'aime, étant si drôle. Demeurez bons amis. Maigre moi, cher Tersandre, il faut que je vous quitte ; Adieu jusqu'à tantôt. D'où vous vient ce chagrin, Clarimond ? Qu'avez-vous donc pu voir ? Moi j'aimerais Tersandre ! Ô Dieux ! L'injuste blâme. Hé bien ! Puisqu'il vous plaît que je sois inconstante, Votre âme sur ce point se trouvera contente Je vous aimais, cruel, mais vous voyant jaloux, Vous serez désormais l'objet de mon courroux. Si mon amour pour vous s'était moins fait paraître, Je demeure d'accord que vous le pourriez être Mais, ingrat, vous étiez trop certain de mon coeur, Pour m'oser soupçonner d'une telle rigueur : Apprenez que jamais je ne fus infidèle. Adieu, perfide amant. Votre âme d'un seul mot se trouverait confuse : Mais vous ne valez pas que je vous désabuse. Cessez donc de Tersandre enfin d'être jaloux; Si je reçois ses voeux c'est pour mieux être à vous. Cessez votre martyre ; Je vais songer à vous. Adieu, je me retire, Je crains qu'on ne me voie avec vous en ce lieu. **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_LISETTE *date_1663 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_lisette Guillot dit vrai, car c'est l'ordinaire habitude De débuter toujours par quelque beau prélude. Ragot est ce que je souhaite, Le bonheur ne sera pas moindre Il est vrai que cet air est tout à fait touchant. Par ma foi, j'en suis folle. C'est qu'il a de l'esprit, et qu'il est beau garçon. Ils n'ont que trop de quoi vous donner votre reste, Béatrix, Madame te demande, Il faut que ta personne auprès d'elle se rende. Ne vois-je pas Guillot ? Voyez, fais-je du mal en tout ce que je fais ? N'oserait-on causer ? Guillot est un grand fou. Adieu, maître badin, le plus grand des ivrognes. **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_BEATRIX *date_1663 *sexe_feminin *age_mur *statut_maitre *fonction_mere *role_beatrix Et Guillot rend mon coeur épris. Que celui des Dieux et des Rois, Adieu, séparons-nous, de peur qu'on ne nous crie. Oui, je te le promets. Pourquoi ne l'aimer pas ? Il est bien fait, bien sage. Hé ! Qu'ai-je donc tant fait ? Qui, moi, je l'aimerais ? J'aurais l'esprit bien fou. Pour nous galantiser, est-ce avoir mal vécu ? Que sais-je ? Adieu, beau contrôleur. **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_GUILLOT *date_1663 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_guillot Hé bien, Monsieur mon maître, Par votre seule faute on nous envoie paître; Vous avez tant fait voir votre teste à l'évent, Qu'enfin votre Climène est au fond d'un couvent. Ah ! Si vous eussiez fait votre amour en cachette, Comme faisait Guillot... Ce que je trouve encor de fâcheux en cela, C'est que votre pater vous déshéritera, S'il apprend une fois que votre amour vous lie Avec un autre objet que la belle Julie. À Julie il vous faut feindre fort bonne mine, De peur que le vieillard contre vous se mutine, Entretenant si bien votre autre amour sous main, Qu'il ne vous puisse pas sevrer de son douzain. Si vous eussiez voulu nous serions moins en peine, Votre Climène encor serait auprès de vous, Au lieu qu'elle se voit dans la boîte aux cailloux ; Joint qu'il est difficile, où son sort l'a su mettre, De lui faire tenir le moindre mot de lettre; Car si l'on aperçoit en ce lieu vos couleurs, On renvoiera vos gens avecque vos douceurs. Sans votre beau bissêtre Vous verriez votre objet, et moi le mien aussi, Et nous ne serions pas, Monsieur, où nous voici. Pour n'être qu'un valet, en suis-je moins sensible ? Et ne savez vous pas, aussi bien comme moi, Qu'un berger n'est non plus exempt d'amour qu'un Roi ? Si cette passion en vous s'est fait paraître, Ne puis-je pas aimer aussi bien que mon maître ? L'amour fut et sera ; donc n'ayant point de bout, Et ne voyant pas clair, il se fourre partout. Or comme il est aveugle, et qu'il lance sa flamme, Un valet, comme un maître, en peut avoir dans l'âme : Si bien qu'étant tous deux pleins d'un brûlant transport. Il est indubitable. Oui, nous aimons bien fort. Si vous souffrez, Monsieur, chacun a sa souffrance. Hé ! Ne nous moquons pas, Monsieur, des oppressés : Dans toute ma folie au moins j'ai l'avantage, Si l'amour me rend fou, de vous voir bien peu sage. Ne vous, voilà pas mal de vous voir enpagé. Enfin on vient de vous donner. Page, n'avez-vous point l'humeur un peu friponne ? Car ordinairement Messieurs les Culs d'oignons, Tant qu'ils ont cet habit, sont de bons compagnons. Soufflez-vous bien des pois avec la sarbacane ? Ne vous plaisez-vous point à prendre du piot ? Mais qui vient m'aborder ? Le voilà devant vous en propre original Vous lui pouvez parler, il est doux animal ; Moi, son homme de chambre, et vous voyez son page, C'est tout ce que j'en sais, cherchez-en davantage. Il n'est pas sans malice. Si c'était la beauté qui vous tient en cervelle, À ce que je puis voir, vous vous serviriez d'elle. Avez-vous répondant ? C'est un commencement pour être bonne lame ; Et cette dame était quelqu'une de nos soeurs, Qui pour gagner sa vie, accordait des douceurs ? Bonne petite peste, Que vous a-t-elle fait pour la quitter enfin ? Vous aimez mieux servir un homme qu'une femme ? Je vous crois très subtil à porter un poulet ; Car vous avez la mine, ou je veux qu'on me berce, D'être fort bien stylé dans l'amoureux commerce. Ah ! Petite Calotte, Si vous ne servez bien, je sais bien comme on frotte. Mais peut-être avez-vous du diable un caractère. Il a ta mine d'être un petit Maxima. Est-ce l'injurier, que l'appeler Mercure ? Et pour lui n'est-ce pas un titre glorieux, Que le nommer du nom du Messager des Dieux ? Il est vrai, j'aime à rire. À ce que je puis voir, ce n'est pas le premier. Ah ! Que le petit traître est grec en ce métier ! Vous me faites plaisir, et de bon coeur adieu. Depuis que je me trouve éloigné de Rosette, Je commence déjà d'en tenir pour Lisette ; Et puisque cet objet à mes yeux est présent, Je le veux par ma foi préférer à l'absent. Aussi bien voici l'heure à peu près, ce me semble, Que nous devons ici nous rencontrer ensemble, Pour chanter la chanson composée entre nous. Ah ! bon, bon, les voici, je les vois venir tous. Ragotin, Beatrix, et toi, belle Lisette, Ça, tâchons d'exceller dans notre chansonnette. Mais si vous m'en croyez, pour mieux nous accorder, Avant que commencer, il nous faut préluder. Je n'aime rien tant que Lisette, Alors que nous pourrons nous joindre Pathétique, morbleu ! Du dernier pathétique. Lisette, que pour toi je me sens de penchant ! C'est fort bien avisé. Je pense, par ma foi, qu'il l'aime tout de bon ; Et pour peu que la dame en paraisse amoureuse, Il oubliera bientôt notre religieuse. D'un et d'autre côté le feu prend à la mècbe Et sans doute l'amour dans leur cour a fait brèche. On vante les vertus du laquais et du page, Mais pour l'homme de chambre ou n'en dit rien, j'enrage. C'est Roland le cadet. Vous l'aimez, bonne pièce, et par quelle raison ? Et vous, n'aimez-vous point aussi Monsieur le Page ? Puisque d'eux vous faites vos mignons, Et Ragotin, et moi, nous les ajusterons : Sachez que votre amour leur deviendra funeste. Qu'elles le soient aussi, car je ne suis pas sot. Oui, oui, vous le voyez, visage de Magot, Qui vous viens reprocher, Madame la marmotte, Que votre amour n'est plus que pour une calotte. Ah ! Que vous deviez bien maudire votre destin, Lorsqu'il vous sut venger de Monsieur Calotin Tous ceux qui vous verront vont prendre la routine De ne vous nommer plus que dame Calotine. Ah reste de laquais, Ma réputation va devenir bien sotte, Si vous continuez d'aimer votre calotte : Mais je saurai si bien. Allez calotiner tout votre chien de sou. Dieu vous gard, les beaux fils qu'on doit considérer, Et qui de nos objets nous prétendez sevrer : Ah petit laqueton, avez-vous bien l'audace, Après m'avoir déplu, de m'oser voir en face ? Et lorsque vous m'osez faire votre jouet, N'appréhendez-vous point d'avoir aussi le fouet ? Qu'en bonne compagnie, ô trop maligne bête, Je ne vous fasse voir le derrière nu tête ? S'il avait son épée, il ferait du carnage. La peste ! Le rude homme, ah ! Qu'il est dangereux. N'Ëtes-vous point le fils de Mars ou de Samson ? Voilà le lieu de sa demeure ; Mais n'allez pas plus loin il vient à la bonne heure. Pour avoir fait ce trait, il est assez bon sire, C'est un rusé manoeuvre en matière d'amour. Ma foi, pour vous tout cela ne vaut rien. Vous avez, ce me semble, un peu l'âme surprise. Monsieur, répondez donc ? Je crains bien en ceci beaucoup de manigance. Mais, Madame Climène, ou Monsieur Calotin, Rosette... Ah ! Page féminin, Tous ceux qui sont ici, te voyant en parade, Te voudraient bien avoir je crois pour camarade ; Mais, Rosette, t'aimant, tu dois être le mien. **** *creator_chevalier *book_chevalier_amoursdecalotin *style_verse *genre_comedy *dist1_chevalier_verse_comedy_amoursdecalotin *dist2_chevalier_verse_comedy *id_RAGOTIN *date_1663 *sexe_masculin *age_mur *statut_maitre *fonction_pere *role_ragotin Vous seriez assez fou, d'abandonner la vie. Pourquoi donc, s'il vous plaît ? Oui, Monsieur, qu'en est-il ? Il faut vous aller pendre. Je ne vois que cela pour finir vos ennuis ; Car si dans un moment tout ne vous est prospère, La mort est justement en qui mon maître espère. Aidons-nous, comme on dit, le Ciel nous aidera. Je sais de bonne part que ce rival Tersandre N'eut jamais pour Julie en son âme aucun tendre, Et je vous puis de même assurer aujourd'hui Que Julie en son cour n'en a non plus pour lui ; Que bien loin qu'elle soit le sujet de sa peine, Que ce Tersandre en tient pour certaine Climène, Dont le père aussitôt qu'il apprit leur amour, La fit dans un couvent mettre par un beau jour, Pour l'ôter promptement des yeux de ce Tersandre. De crainte qu'il ne fit à son honneur esclandre. Tersandre de cela se sentant enragé, Fut contraint malgré lui de prendre son congé, Et de s'en revenir au logis de son père, Qui veut avec Julie achever leur affaire. Mais Tersandre coiffé de ses autres amours, Au lieu de se hâter, veut reculer toujours, Attendant que le Ciel inspire dans son âme Un moyen pour revoir le sujet de sa flamme. Donc puisque contre vous il ne s'avance rien, Vous devez cependant avancer votre bien. Voilà ce que je puis là-dessus vous apprendre. Du valet de Tersandre, De Guillot, en buvant chopine avecque lui, Il m'a tout découvert de son maître l'ennui ; La maison de Julie, et la sienne, et la nôtre, Étant vison visu, nous nous voyons l'un l'autre; Ses suivantes, Guillot, nous nous divertissons. En ce lieu bien souvent nous disons des chansons; Et comme nous savons assez bien la musique, Nous fîmes hier un air où notre amour s'explique, Que nous devons chanter ici dans un moment. Ainsi je saurai tout indubitablement. Laissons les compliments, songeons à votre affaire; Tersandre se voyant par son père presser, Pourrait bien contre vous quelque chose avancer. Il vient ici, sortons. Ni moi, rien tant que Béatrix ; De nos corps comme de nos voix. Hé bien, que dites-vous d'une telle musique ? Béatrix, feras-tu venir ici Julie ? Bon, cependant, Guillot, Allons au cabaret prendre un doigt de piot. Oui, vous allez l'y voir, et devant qu'il soit peu, Béatrix me l'a dit comme une chose sûre. Mais la voici déjà. Pourquoi ne la pas voir, si vous avez des yeux, Puisque cette beauté se montre à votre vue ? Si vous ne la voyiez, vous auriez la berlue. Mon maître, Beatrix, a raison, par ma foi ; Mon plaisir le plus grand est d'être auprès de toi ; Et dès que je ne puis envisager ta face, Le pauvre Ragotin tout aussitôt trépasse. Pour finir vostre mal, c'est un fort beau secret: Mais vous aimant tous deux d'une amitié parfaite, Que ne l'enlevez-vous? Ce seroit chose faite. Carogne ! Apprenez que promettre et que tenir sont deux : Comment le pourrait-elle, ayant tant d'amoureux ? Je vous en dois aussi, vous aimez donc le page ? Mais puisque toutes deux elles nous font faux-bon, Plantons-les là, Monsieur, sans aucune façon. Que vous avez de soin ! Monsieur, sur ma parole, elle n'ira pas loin. L'ai-je dit? EUe vous fera voir, étant si bien disante, Que vous avez grand tort de la croire inconstante. Mais tu n'en seras pas quitte à si bon marché. Demeurez un moment, que l'on vous voie en face : Pouvez-vous sans rougir me regarder au front, Lorsque vous m'avez fait un si sensible affront ? Rien, bonne bête bleue, Il vous faut donc toujours un page à votre queue ? C'est donc ne l'aimer pas, que lui sauter au cou ? Allez, allez chercher votre chausse-troussée, Et n'espérez jamais d'être dans ma pensée. Non, il fallait me faire à ma barbe cocu : Et ne savez-vous pas, ô trop méchante peste, Que ces approches là font venir tout le reste, Et que si ce n'était la fréquentation, Que l'on serait exempt de la tentation ? Ah ! Voici ces messieurs qui causent nos vergognes. Et vous, Page effronté, dites par votre foi, Osez-vous bien aussi vous montrer devant moi, Après avoir voulu suborner ma maîtresse ? Et ne craignez-vous pas que ma main ne vous fesse ? Tout à l'heure, Monsieur, vous les verrez paraître. Monsieur, voilà déjà Clarimond et Julie.